Wagner - Ring - CD

Tu fais des progrès tout à fait notables en chant, Xavier. Il faut continuer comme ça, t'es sur la bonne voie.

Xavier a écrit:

C'est vrai que le studio et le live c'est pas pareil...

http://notus.free.fr/2mins/Chanteur.mp3

C'est le premier deux minutes du peuple que j'avais découvert, il y a super longtemp!!!! Je suis nostalgiquement mort de rire!

vartan a écrit:

Je poursuis mon Ring avec Götterdammerung et la seule version que ces vandales m'ont laissé à la bibliothèque:

Furtwängler, 1950, Scala, Flagstad, Lorenz, Weber, Hermann, Konetzni, Höngen.

Alors Vartan, finalement, tu as écouté cet enregistrement? Ou une autre version?

Je viens de l'emprunter...

Je suis en train. J'ai freiné pendant 15 jours sur Wagner car j'ai vraiment été "choqué".
Pousser le bouton play de ma platine ce soir m'a presque fichu le frisson.

j'ai le Furt dont je viens d'écouter l'acte I.

Je pense que je vais boire le calice jusqu'à la lie cette nuit.

Lorenz et Flagstad sont époustouflant, Hongen usée.

Vision sinistre, vraiment noire de Furt, bien congruente au cynisme avoué des protagonistes.

C'est la première fois que tu écoutes le Crépuscule?

Bon ça y est je viens de le lancer moi aussi, ce Furtwängler...

Oui!

Salopard de Siegfried avec cette gentille Brünnhilde.
Tous les mêmes ces mecs.

Mais c'est pas de sa faute!

Mais comment arrivez-vous à écouter ces antiquités ?!

Xavier a écrit:

Mais c'est pas de sa faute!

Comme Valmont?!!

C'est jamais de leur faute!

Zoilreb a écrit:

Mais comment arrivez-vous à écouter ces antiquités ?!

Zoilreb a écrit:

Mais comment arrivez-vous à écouter ces antiquités ?!

Le goût des vieilles pierres.

L'orchestre est une calamité, mais il y a un certain souffle dans la direction.
Flagstad ça pourrait être bien s'il n'y avait toutes ses attaques par en-dessous...
Que se passe-t-il au moment de l'entrée de Siegfried?
Le son est plutôt correct jusque là, et là tout d'un coup il s'étouffe!
Et Lorenz, vraiment bizarre cette voix, au début on dirait qu'il a la voix cassée...

Xavier a écrit:

L'orchestre est une calamité, mais il y a un certain souffle dans la direction.
Flagstad ça pourrait être bien s'il n'y avait toutes ses attaques par en-dessous...
Que se passe-t-il au moment de l'entrée de Siegfried?
Le son est plutôt correct jusque là, et là tout d'un coup il s'étouffe!
Et Lorenz, vraiment bizarre cette voix, au début on dirait qu'il a la voix cassée...

C'est clair que les cordes patinent, les cors sont poussifs, mais quel souffle en effet.
Lorenz s'améliore au II mais est sans doute plus tout jeune.

Ma prise de son est bonne (Urania).

Aaahhh, Flagstad ne fait pas le contre-ut à la fin du Prologue, elle fait un la bémol à l'octave de Siegfried!

vartan a écrit:

Ma prise de son est bonne (Urania).

J'ai la même, effectivement c'est plutôt correct par rapport à d'autre daubes bayreuthiennes, mais il y a des changements bizarres quoi.

Ca va sherif ??? Non, mais regardez-moi toutes ces étoiles … !!!

j'en raffole pas non plus!

Xavier a écrit:

J'ai la même, effectivement c'est plutôt correct par rapport à d'autre daubes bayreuthiennes, mais il y a des changements bizarres quoi.

Tu me fais peur, je crois que ma première intégrale sera le Krauss.

ça veut dire quoi ces étoiles? Je vous laisse quelques jours et quand je reviens ça s'est transformé en claque hollywoodien ce forum.

Xavier a écrit:

Rengaw

Alors là, tu crois pas si bien dire, car c'est un pseudo que j'utilise ailleurs

On peut en parler dans la rubrique adéquate...

vartan a écrit:

Tu me fais peur, je crois que ma première intégrale sera le Krauss.

Evidemment c'est une intégrale qui n'est pas cher et qui a sa réputation… mais à ta place j'investirais quand même pour une intégrale stéréo, genre Böhm, Solti ou Levine (DVD) … voire Barenboim, car quand tu veux réécouter tout ça et parcourir les détails, surtout sur une durée si longue, le mono peut être frustrant.

D'accord avec Zoilreb, jeter une oreille à Krauss par curiosité, très bien, mais se l'acheter comme première intégrale...
Tu as écouté quoi jusqu'ici? Solti, Karajan, Böhm?
Tu peux piocher parmi ces trois-là à mon avis...
Solti est très cher, Böhm beaucoup moins par contre, mais c'est un live avec les qualités et les défauts (imperfections techniques) que ça suppose.

J'irai écouter du plus récent après je pense. Mais j'irai. En vieillissant je me rend compte que mes goûts changent et se portent souvent vers des vieilleries (en matière de chant).


Oh, les cris de Brünnhilde, c'est déchirant.

C'est top quand elle avoue bien connaître la lame sortie du fourreau de Siegfried! (Notung bien sûr)

Xavier a écrit:

D'accord avec Zoilreb, jeter une oreille à Krauss par curiosité, très bien, mais se l'acheter comme première intégrale...
Tu as écouté quoi jusqu'ici? Solti, Karajan, Böhm?
Tu peux piocher parmi ces trois-là à mon avis...
Solti est très cher, Böhm beaucoup moins par contre, mais c'est un live avec les qualités et les défauts (imperfections techniques) que ça suppose.

Solti (l'Or) et Böhm (Siegfried)

Le premier, un peu trop cinémascope à mon goût, le deuxième peut-être trop maitrisé, à reécouter, mais il y manque peut-être une fougue... je ne suis jamais content. Mais j'écouterai bcp de version je pense .

Je dirais le contraire de Böhm, je le trouve justement fougueux mais imparfait...
Et pour la Walkyrie tu as écouté Dohnanyi c'est ça?

:test:

(Je n'ai plus que ce smile?)

Flagstad est extraordinaire, émouvante, vibrante, humaine, c'est incroyable. La féminité incarnée.

vartan a écrit:

Flagstad est extraordinaire, émouvante, vibrante, humaine, c'est incroyable. La féminité incarnée.

Je n'arrive pas à comprendre ce torrent d'éloges que je lis un peu partout sur elle... je trouve ça assez laid pour ma part.
Justement pas assez féminin, pas assez nuancé, trop puissant, trop gros, trop mégère...

Xavier a écrit:

Et pour la Walkyrie tu as écouté Dohnanyi c'est ça?

Oui et c'était très satisfaisant.

Xavier a écrit:

vartan a écrit:

Flagstad est extraordinaire, émouvante, vibrante, humaine, c'est incroyable. La féminité incarnée.

Je n'arrive pas à comprendre ce torrent d'éloges que je lis un peu partout sur elle... je trouve ça assez laid pour ma part.
Justement pas assez féminin, pas assez nuancé, trop puissant, trop gros, trop mégère...

Je sens dans sa voix les déchirements de la femme bafouée, sa haine de l'être aimé qui trahit, la petite fille naïve qui a voulu croire en l'amour.... sa voix me parle vraiment.

T'as de la chance.

Magnifique acte II, bien plus cohérent que le I ici, Flagstad et Weber (Hagen) mènent la danse, Furt tient son orchestre qui suit comme il peut avec ses moyens. Tension dramatique maintenue de bout en bout. On tremble.

Fin acte II, casse-croûte, boisson, pause et je reprends.

Moi j'en suis à Waltraute.

Qu'est-ce qu'il est abominable cet orchestre quand même!
C'est dingue ce qu'on arrive à supporter!

Bonsoir Vartan ! Très bon choix si je puis me permettre.

Xavier a écrit:

Moi j'en suis à Waltraute.

Qu'est-ce qu'il est abominable cet orchestre quand même!
C'est dingue ce qu'on arrive à supporter!

Si je dis que je suis en train d'écouter Castor et Pollux, je casse l'ambiance ?
(car contrairement aux apparences, je suis un wagnérien modéré)

Xavier a écrit:

Moi j'en suis à Waltraute.

Qu'est-ce qu'il est abominable cet orchestre quand même!
C'est dingue ce qu'on arrive à supporter!

Waltraute a oublié sa Ventoline et l'orchestre est parfois comique (des cors qui en valent d'autres ) des choeurs (vassaux) qui sont visqueux, je suis d'accord, mais une sacrée âme dans tout ça.

DavidLeMarrec a écrit:

Si je dis que je suis en train d'écouter Castor et Pollux, je casse l'ambiance ?
(car contrairement aux apparences, je suis un wagnérien modéré)

Bonsoir David.

Oui, ton Rameau jette un froid au milieu de la démesure dans laquelle je nage.

C'est quoi ton Castor?

vartan a écrit:

Pousser le bouton play de ma platine ce soir m'a presque fichu le frisson.

Tu m'étonnes, avec ton installation !

Citation :

Lorenz et Flagstad sont époustouflant, Hongen usée.

Il faut entendre Höngen dans Fricka de Rheingold, pour la toute la vérité dramatique de la chanteuse. Une des très grandes incarnations de l'histoire du disque.

Citation :

Vision sinistre, vraiment noire de Furt, bien congruente au cynisme avoué des protagonistes.

Très honnêtement, on ne sort pas indemne de la marche funèbre de Siegfried. L'orchestre est au bout du rouleau, toujours à deux doigt du pain (ou à mains pleines dedans), mais d'une humanité bouleversante.

vartan a écrit:

Salopard de Siegfried avec cette gentille Brünnhilde.
Tous les mêmes ces mecs.

Et en plus il dit que c'est pas sa faute !

Xavier a écrit:

L'orchestre est une calamité, mais il y a un certain souffle dans la direction.

C'est assez renversant, oui.

Citation :

Le son est plutôt correct jusque là, et là tout d'un coup il s'étouffe!

Ah, jeunesse... C'est tout simplement que la face du 78 tours est moins bien conservée ou moins bien restaurée. Ca le fait chez moi, mais le pressage est si mauvais qu'on a du mal à entendre autre chose que la friture, alors... Sans compter les erreurs de raccord.

Citation :

Et Lorenz, vraiment bizarre cette voix, au début on dirait qu'il a la voix cassée...

C'est plus ou moins le cas. Il était vraiment en fin de carrière. Mais de très belles couleurs, une interprétation chaleureuse et désespérée.

Xavier a écrit:

Aaahhh, Flagstad ne fait pas le contre-ut à la fin du Prologue, elle fait un la bémol à l'octave de Siegfried!

C'est parce que Mlle Schwarzkopf était en RTT ce soir-là.

Zoilreb a écrit:

vartan a écrit:

Tu me fais peur, je crois que ma première intégrale sera le Krauss.

Evidemment c'est une intégrale qui n'est pas cher et qui a sa réputation… mais à ta place j'investirais quand même pour une intégrale stéréo, genre Böhm, Solti ou Levine (DVD) … voire Barenboim, car quand tu veux réécouter tout ça et parcourir les détails, surtout sur une durée si longue, le mono peut être frustrant.

Je suis moyennement d'accord, ça dépend vraiment des habitudes et des goûts d'écoute. Je ne suis pas étourdi par Krauss, mais il faut bien reconnaître que c'est une intégrale d'une grande cohérence, ce qui manque à Solti et Karajan. Et qu'on a un Wotan d'une autre trempe qu'Adam. Barenboim est dans un optique intéressante, mais ce n'est pas plus lisible que Krauss, au contraire, avec la réverbération.

vartan a écrit:

Xavier a écrit:

D'accord avec Zoilreb, jeter une oreille à Krauss par curiosité, très bien, mais se l'acheter comme première intégrale...
Tu as écouté quoi jusqu'ici? Solti, Karajan, Böhm?
Tu peux piocher parmi ces trois-là à mon avis...
Solti est très cher, Böhm beaucoup moins par contre, mais c'est un live avec les qualités et les défauts (imperfections techniques) que ça suppose.

Solti (l'Or) et Böhm (Siegfried)

Le premier, un peu trop cinémascope à mon goût, le deuxième peut-être trop maitrisé, à reécouter, mais il y manque peut-être une fougue... je ne suis jamais content. Mais j'écouterai bcp de version je pense .

Les deux premiers volets de Karajan sont vraiment très bien. Sinon, j'ai tendance à recommander le Ring de Kempe, parce que le son y est bon, la direction fine, et la distribution équilibrée.
Plutôt que de manque de fougue, je dirais que la direction de Böhm est très classique, sonne comme du Mozart. J'aime beaucoup, mais on peut faire plus profond, sans doute - ne serait-ce que pour le son.

vartan a écrit:

Xavier a écrit:

Et pour la Walkyrie tu as écouté Dohnanyi c'est ça?

Oui et c'était très satisfaisant.

Ya intérêt.
Le Ring de von Doh a avorté (il faut dire que pour faire vendre un Ring avec Schnaut). Le Rheingold est très beau. Il y a aussi Walküre, mais l'enregistrement dont tu parles est une captation radio avec Hale aussi, mais Domingo, Meier et Behrens.

vartan a écrit:

Magnifique acte II, bien plus cohérent que le I ici, Flagstad et Weber (Hagen) mènent la danse, Furt tient son orchestre qui suit comme il peut avec ses moyens. Tension dramatique maintenue de bout en bout. On tremble.

Il y a néanmoins une tendresse qu'on ne trouve pas dans la noirceur mythique de Kna. Et beaucoup moins de tunnels.

Une fois n'est pas coutume, je me demande si le pire ce n'est pas les cordes... écoutez le passage entre le départ de Waltraute et l'arrivée de Siegfried/Gunther, c'est une horreur absolue, là c'est vraiment risible.
Un enregistrement intéressant pour de multiples raisons, mais c'est quand même pénible, je ne me vois pas l'écouter une 2è fois.

vartan a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Si je dis que je suis en train d'écouter Castor et Pollux, je casse l'ambiance ?
(car contrairement aux apparences, je suis un wagnérien modéré)

Bonsoir David.

Oui, ton Rameau jette un froid au milieu de la démesure dans laquelle je nage.

Je viens de me rattraper par des considérations plus en thème.

Citation :

C'est quoi ton Castor?

Christie. Mellon, Gens, Corréas qui n'ont jamais été aussi bons. Et Christie non plus. Un pur délice, le poème n'est pas vilain en plus.

Bon, je bifurque sur Vénus & Adonis de Desmarest tout en commentant Furtie.

Xavier a écrit:

Une fois n'est pas coutume, je me demande si le pire ce n'est pas les cordes... écoutez le passage entre le départ de Waltraute et l'arrivée de Siegfried/Gunther, c'est une horreur absolue, là c'est vraiment risible.

Ah, pour sûr, c'est raide !

Citation :

Un enregistrement intéressant pour de multiples raisons, mais c'est quand même pénible, je ne me vois pas l'écouter une 2è fois.

C'est surtout la distribution qui comporte des faiblesses. Hilde Konetzni en Sieglinde, ou le très fêté Svanholm en Siegfried, qui attaque tout sans vibrato, en piaillant. Mais c'est, au total, le Ring publié au disque le plus bouleversant, malgré toutes ses imperfections.

Sonnerie dans les couloirs, tout ce beau monde reprend hativement sa place dans les loges, la lumière s'estompe, les dames reposent leurs étoles sur le dossier cramoisi de leur fauteuil. Le chef revient sous le crépitement des applaudissements, quelques dernières toux ponctuent le silence qui s'installe.
Acte III.

Quelle veine de pouvoir écouter l'acte III de Götterdämmerung, et par Furtie, et pour la première fois !

Quelle atmosphère changeante que ce début, les filles rieuses, Siegfried dans cet espace voluptueux (pour peu de temps j'imagine).

L'orchestre fait des efforts ici: une veine italienne dans Wagner?

vartan a écrit:

Quelle atmosphère changeante que ce début, les filles rieuses, Siegfried dans cet espace voluptueux (pour peu de temps j'imagine).

La lance de Hagen est moins confortable à ce qu'on dit.

Citation :

L'orchestre fait des efforts ici: une veine italienne dans Wagner?

Je crois que ça tient plutôt de la coïncidence : les doigts tombent au bon endroit, ça peut arriver à tout le monde.

[quote="DavidLeMarrec"]
La lance de Hagen est moins confortable à ce qu'on dit.

Oh! David!

vartan a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

La lance de Hagen est moins confortable à ce qu'on dit.

Oh! David!

Plaît-il ? Ne me dis pas que... ?

L'esprit mal tourné, je le reconnais, est mon principal défaut.

vartan a écrit:

L'esprit mal tourné, je le reconnais, est mon principal défaut.

Ah non, tu m'as juste fait peur. J'ai cru que j'avais joué les spoilers, j'étais absolument désolé et confus.

Quelle chevauchée, quel final.
On oublie qu'on est à la Scala, tout "fonctionne" merveilleusement, les chanteurs sont globalement meilleurs dans le III, Flagstad rayonnante, Lorenz retrouve une jeunesse, la battue de Furt s'anime, s'éclaire, l'orchestre est dynamisé, on ne fait plus attention à ses lacunes (parfois importantes). C'est superbe.