Synérgie poésie/musique - meilleures oeuvres vocales

Là, je serais p-ê (à tort!) plus réticent...Parce que, Fauré et moi...

J'étais au concert, c'est joli certes, mais franchement, je suis quand même assez ennuyé. Je trouve ça presque fade au contraire...

Xavier a écrit:

J'étais au concert, c'est joli certes, mais franchement, je suis quand même assez ennuyé. Je trouve ça presque fade au contraire...

Et nous avons entendu la même oeuvre...Comme quoi...

Perso, j'y trouve une expressivité très intense et un raffinement dans l'orchestration que je n'avais pas entendu depuis bien longtemps...Le dernier chant est bouleversant...

Xavier a écrit:

J'étais au concert, c'est joli certes, mais franchement, je suis quand même assez ennuyé. Je trouve ça presque fade au contraire...

Ah oui, ce n'est pas capiteux, c'est sûr, on est presque dans le néo — je les ai beaucoup aimés, mais je ne les écoute guère, parce que c'est un brin lisse, en effet.

Pas capiteux? Cela ferait pourtant une excellente pub pour un parfum...

Un peu trop lisse? Ce doit être pour ça que j'aime...

Eh oui, j'aime ce qui est lisse.

Comme disait Cavanna : Quelle statue vaut qu'on attaque un bloc de marbre? Je suis amoureux du marbre. La statue me l'abîme!

Les Dichterlieder ... Et de manière générale, les poèmes de Heine mis en musique par Schumann. Peut-être le compositeur n'a-t-il pas souligné toutes les contradictions de Heine (même si les poèmes de jeunesse ne sont pas aussi ambigus que ceux qu'il a écrits pas la suite), mais c'est tellement magnifique.

Qui a écouté le dernier enregistrement de Jaroussky consacré à Verlaine ? (Fauré, Chausson, Hahn, Chaminade, Debussy, mais aussi Brassens, Ferré...)

J'ai acheté samedi les "Rilke songs" de Lieberson à mon magasin de musique préféré de Paris...

Très beaux! Le concerto pour cor, à une première écoute, n'a pas l'air mal non plus...

Dans les chansons de Tchaïkovski, il y a une synergie incroyable entre le poème russe (ou traduit en russe) et la musique. Pouchkine, Tyutchev, Heine, Nekrasov, Goethe, Polonsky, Adam Mickiewicz, Lermontov ... Ont trouvé en Tchaïkovski une oreille compréhensive et géniale.

Toujours chez les Russes, les poèmes Akhmatova sur la musique de Prokofiev sont très chouettes.

On trouve aussi de belles choses chez Rimsky-Korsakov (Pouchkine, Heine, Lermontov ...), et Rubinstein (Mirzə Şəfi Vazeh, Goethe ...).

Un autre cycle de mélodies que j'aime bcp sont les poèmes d'Emily Dickinson d'Aaron Copland.

Chez les Hongrois : ils sont rarement enregistrés, rarement traduits, mais les chants de Kodály sont beaux. Beaucoup sont fondés sur des chansons traditionnelles, ou prétendues telles, ce qui n'empêche pas une belle synergie texte/musique. Parmi les poètes reconnus mis en musique j'aime surtout Endre Ady. J'ai peu de versions à conseiller, encore une fois elles sont rares, mais on trouve des enregistrements de "Busan csörög a lomb", " A tavasz" ou "Nausikaa" sur la toile, parfois.

starluc a écrit:

Un autre cycle de mélodies que j'aime bcp sont les poèmes d'Emily Dickinson d'Aaron Copland.

Je partage tout à fait ce sentiment.

Dans le domaine français:Figure humaine, de Poulenc, sur de très beaux textes d'Eluard.

Dans le "guide des opéras de Wagner", voici la traduction des indications de mise en scène (désolé j'ai oublié comment s'appelle ce genre de chose techniquement) de l'entrée des dieux au Walhalla :

"il gravit un rocher élevé au bord du ravin et là, il brandit son marteau ; pendant l'incantation, les nuées se rassemblent autour de lui...Il disparait complètement dans des nuages d'orage qui s'assombrissent au fur et à mesure qu'ils s'amoncellent. On entend le marteau de Donner s'abattre pesamment sur le rocher : un vif éclair jaillit des nuages, suivi d'un violent coup de tonnerre. Froh a disparu dans la nuée...Tout à coup les nuages se dissipent ; Donner et Froh redeviennent invisibles : un arc-en-ciel éblouissant de lumière se déploie à leur pieds et, pareil à un pont, enjambe la vallée jusqu'au château. Celui-ci, éclairé par le soleil couchant, resplendit dans son plus radieux éclat."

Je trouve ça vraiment beau, mais ça me parait totalement impossible à mettre en scène à l'époque où Wagner écrivait, et même aujourd'hui un film à gros budget aurait du mal à rendre ça. Je ne vois pas de mise en scène du ring qui respecte ces indications.

Je ne sais pas si ça vous inspirera.

(A côté de ce passage, "Johnny Hallyday au stade de France c'est un playmobil dans un évier" comme dirait l'autre)

Glocktahr a écrit:

(désolé j'ai oublié comment s'appelle ce genre de chose techniquement)

Des didascalies, je crois.

(Mais est-ce que les didascalies ne sont pas à la limite du HS dans le présent topic?)

Glocktahr a écrit:

Dans le "guide des opéras de Wagner", voici la traduction des indications de mise en scène (désolé j'ai oublié comment s'appelle ce genre de chose techniquement) de l'entrée des dieux au Walhalla :

"il gravit un rocher élevé au bord du ravin et là, il brandit son marteau ; pendant l'incantation, les nuées se rassemblent autour de lui...Il disparait complètement dans des nuages d'orage qui s'assombrissent au fur et à mesure qu'ils s'amoncellent. On entend le marteau de Donner s'abattre pesamment sur le rocher : un vif éclair jaillit des nuages, suivi d'un violent coup de tonnerre. Froh a disparu dans la nuée...Tout à coup les nuages se dissipent ; Donner et Froh redeviennent invisibles : un arc-en-ciel éblouissant de lumière se déploie à leur pieds et, pareil à un pont, enjambe la vallée jusqu'au château. Celui-ci, éclairé par le soleil couchant, resplendit dans son plus radieux éclat."

Je trouve ça vraiment beau, mais ça me parait totalement impossible à mettre en scène à l'époque où Wagner écrivait, et même aujourd'hui un film à gros budget aurait du mal à rendre ça. Je ne vois pas de mise en scène du ring qui respecte ces indications.

Je ne sais pas si ça vous inspirera.

(A côté de ce passage, "Johnny Hallyday au stade de France c'est un playmobil dans un évier" comme dirait l'autre)

Au XIXe (au XVIIIe aussi d'ailleurs : rien que la Flûte Enchantée !), on y parvenait avec des toiles peintes et des panneaux coulissants, mais effectivement, pour représenter les Nixes dans l'eau qui chantent, avec les degrés de profondeurs depuis la rive jusqu'à l'Or, c'est un peu complexe si on veut vraiment être littéral, sauf à embaucher reptiliens et amphibiens dans le cast.