Beethoven Sonates pour piano

Mélomaniac a écrit:

Ravelavélo, in playlist, a écrit:

Mélomaniac a écrit:

Ludwig van Beethoven (1770-1827) :

Sonate n°17 en ré mineur, Op. 31 n°2

= Emil Gilels, piano

(DG, octobre 1981)

Très beau disque!
Deux belles sonates parmi mes préférées par un pianiste que je connais surtout dans la Waldstein et l'opus 101, toujours chez DGG.
Celui que vous postez m'est inconnu, ça doit être très bien

Effectivement, on trouvera peu de monde pour médire de cette quasi-intégrale enregistrée par Gilels.
Ce n'est pas celle qui m'a initié à Beethoven, mais elle fait partie de celles qui me l'ont fait approfondir.

L'intégrale Kempff (ou en pièces détachées) mérite d'être mentionnée, mais c'est toujours embêtant parce qu'il a enregistré ces oeuvres à maintes reprises:  

Ravelavélo a écrit:

c'est toujours embêtant parce qu'il a enregistré ces oeuvres à maintes reprises

Ce n'est pas embêtant, c'est un cadeau du Ciel !

En quoi serait-ce embêtant ?

On peut préférer sa première version ou la deuxième ou la troisième (surtout pour les disques simples), mais dans le cas du gros coffret, c'est un cadeau en effet et il n'y a pas d'erreur possible.

Ravelavélo a écrit:

L'intégrale Kempff (ou en pièces détachées) mérite d'être mentionnée, ...

Dans toute discussion qui touche un tant soit peu à la politique prise dans un sens très général, il y a forcément un moment où l'on atteint le célèbre (et horripilant) Point Godwin.

Je propose donc que dans le même état d'esprit, on crée un "Point Kempff" pour toute discussion relative à Beethoven, au piano et à la musique en général...

néthou a écrit:

Ravelavélo a écrit:

L'intégrale Kempff (ou en pièces détachées) mérite d'être mentionnée, ...

Dans toute discussion qui touche un tant soit peu à la politique prise dans un sens très général, il y a forcément un moment où l'on atteint le célèbre (et horripilant) Point Godwin.

Je propose donc que dans le même état d'esprit, on crée un "Point Kempff" pour toute discussion relative à Beethoven, au piano et à la musique en général...

Mieux! Je préconise un script qui remplace le mot Ke…f par le mot bof ou par "à quoi bon" dans tous les posts où il figure!

Un nouveau disque DGG dans lequel Grigory Sokolov joue la Hammerklavier. Ça devrait être fascinant...

Sokolov Hammerklavier

En effet, la version EMI «Références» était vraiment désagréable, mais Pearl avait proposé une édition que j'aime toujours beaucoup. (Au demeurant, une de mes deux ou trois intégrales préférées.)

Diablotin a écrit:

Pour ceux qui ne l'auraient pas encore, la mythique version Schnabel est disponible à prix indécent tant il est bas, et dans une version remastérisée en 2016 ! C'est ici, en pré-commande. Je crois que je vais la commander, je n'ai jamais vraiment pu me faire au premier remastering EMI, vraiment pas terrible... A ce tout petit prix-là, et en tenant compte des progrès réalisés dans le retraitement de ces vieilles choses, désormais, je ne risque pas grand-chose !

Dans la même série, et à un prix défiant également toute concurrence : les symphonies de Beethoven par Furtwängler, https://www.amazon.fr/Beethoven-9-Symphonies-Wilhelm-Furtwangler/dp/B01GKJNR9U/ref=as_li_ss_tl?ie=UTF8&qid=1468063550&sr=8-1&keywords=B01GKJNR9U&linkCode=sl1&tag=bpclass-21&linkId=de60c903b5d010b4ad97f5a7da7e88be !

Sur les sonates 1 et 6: un petit cours de la si grande Maria Grinberg
http://lepetitconcertorialiste.blogspot.fr/2013/07/maria-grinberg-cours-beethoven.html

Voila qui va faire plaisir à notre nécrophile de service . Hein Marie?

C'est bien mais on en apprend autant en écoutant Brendel, surtout sa troisième intégrale, la plus profonde.

luisa miller a écrit:

Voila qui va faire plaisir à notre nécrophile de service . Hein Marie?

J'ai constaté avec horreur que le coffret des sonates par Grinberg n'est plus disponible que d'occasion sur amazon…

Aïe! C'est moins cool ça

Mariefran a écrit:

luisa miller a écrit:

Voila qui va faire plaisir à notre nécrophile de service . Hein Marie?

J'ai constaté avec horreur que le coffret des sonates par Grinberg n'est plus disponible que d'occasion sur amazon…

Rassure toi, on peut pourtant encore les trouver, la preuve: j'ai craqué il y a peu (en neuf et j'ai cassé ma tirelire: 111€, il a l'air d'être à 149€ maintenant) par rapport à Kovacevich à 2000€ et des piquettes en neuf, c'est donné, et puis avec Schnabel à 15€ ça équilibre. Sinon pour une première écoute: intégrale intégrale sur Deezer, et aussi il me semble sur yt. Tout cela a l'air un peu trivial mais Beethoven n'a-t-il pas passé son temps à se débattre avec les sous...

Nota: pour une première écoute on trouve sur Deezer outre l'intégrale Grinberg (hors catégorie) d'autres intégrales de premier plan
• Buchbinder (la récente)
• presque tout Lewis
• presque tout Kovacevich
Pour celles que j'ai cherchées

Aiguillé par Marino Formenti sur les rapports entre Lachenmann et Beethoven (via les trilles ou plutôt la fabrique du son), j'ai trouvé ceci:

http://www.cnsmd-lyon.fr/fr-2/la-recherche/les-sonates-de-beethoven-un-abecedaire-par-jean-philippe-guy

où apparaît cela

http://www.cnsmd-lyon.fr/fr-2/la-recherche/t-trille-timbre

Le tout (par Jean-Philippe Guye) a l'air passionnant.

Toujours instructif de comparer les premiers témoignages d'Arrau avec son legs plus tardif.
Sans compter la vidéo vénitienne de novembre 1981, il réenregistra cette Waldstein en mai 1957 (Columbia-Emi), septembre 1963 et octobre 1984 (Philips, dans le cadre de ses deux intégrales pour ce label).
On ne se rangera pas cette interprétation au rayon des littéralistes (les doigts butent un peu dans le trépidant allegro con brio), mais le travail sur les atmosphères est celui d'un maître.

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Ludwig van Beethoven (1770-1827) :

Sonate n°21 en ut majeur, Op. 53

= Claudio Arrau, piano

(Columbia, février 1949)

L'instrument sonne un peu ligneux, mais j'aime bien ces teintes boisées.
Qu'Arrau obtienne un tel pouvoir suggestif dans l'Adagio avec une telle densité de clavier relève presque du paradoxe.
Plutôt qu'une rêverie, le pianiste chilien y distille une incantation hagarde, au pouvoir presque hypnotique.
La conduite prudente du Rondo final, joué avec une douceur exceptionnelle, permet des nuances de phrasés et d'éclairages absolument passionnantes.

Cet enregistrement a été réédité sur CD :
https://www.amazon.fr/Icon-Claudio-Arrau-Coffret-12/dp/B004HF0PEU/ref=sr_1_12?s=music&ie=UTF8&qid=1475392110&sr=1-12&keywords=arrau+beethoven

Par ailleurs, Claudio Arrau avait auparavant enregistré cette sonate pour la Columbia US les 2 octobre & 14 novembre 1947 et 25 février 1949.
Version également rééditée sur CD, par United Artists :
https://www.amazon.fr/Claudio-Arrau-Legend-1946-1950-Recordings/dp/B000J4P9Y4/ref=sr_1_1?s=music&ie=UTF8&qid=1475392407&sr=1-1&keywords=arrau+united

Il me semble que la sonate Waldstein (ou l'Aurore, comme on dit en France) est une des sonates de LVB que Claudio Arrau a le plus régulièrement et le plus souvent interprétée.

fomalhaut

fomalhaut a écrit:

Cet enregistrement a été réédité sur CD :
https://www.amazon.fr/Icon-Claudio-Arrau-Coffret-12/dp/B004HF0PEU

Par ailleurs, Claudio Arrau avait auparavant enregistré cette sonate pour la Columbia US les 2 octobre & 14 novembre 1947 et 25 février 1949.

Attention, il s'agit du même enregistrement, celui que j'ai écouté et affiché hier.
Je n'avais indiqué que la date de la dernière session, mais effectivement quelques-unes l'ont précédée en 1947 pour aboutir à ce disque publié par Columbia (CBS).

Ne nous fâchons pas !

Je me suis peut-être mal exprimé mais, à ma connaissance, il existe quatre enregistrements officiels (ou plutôt, commerciaux) de cette sonate par Claudio Arrau :

1. Columbia US (New York. Columbia Studio 30th Street, 2 octobre & 14 novembre 1947 & 25 février 1949).
2. Columbia UK (Londres. Abbey Road, Studio No 3, 1 & 22 décembre 1956 & 19 mai 1957).
3. Philips (Amsterdam. Concertgebouw. 28-31 mai 1965).
4. Philips (La Chaux-de-Fonds. Octobre 1984).

fomalhaut

fomalhaut a écrit:

Je me suis peut-être mal exprimé

La confusion venait que tu citais le disque que j'ai écouté hier (le Columbia de 1947-49, premier enregistrement de la Waldstein au sein de la discographie d'Arrau), en mentionnant que "Par ailleurs, Claudio Arrau avait auparavant enregistré cette sonate pour la Columbia US".

Mais nous sommes bien d'accord sur ta liste !

fomalhaut a écrit:

Ne nous fâchons pas !

Je me suis peut-être mal exprimé mais, à ma connaissance, il existe quatre enregistrements officiels (ou plutôt, commerciaux) de cette sonate par Claudio Arrau :

1. Columbia US (New York. Columbia Studio 30th Street, 2 octobre & 14 novembre 1947 & 25 février 1949).
2. Columbia UK (Londres. Abbey Road, Studio No 3, 1 & 22 décembre 1956 & 19 mai 1957).
3. Philips (Amsterdam. Concertgebouw. 28-31 mai 1965).
4. Philips (La Chaux-de-Fonds. Octobre 1984).

fomalhaut

et p'têt même un cinquième si j'en crois mon CD Philips (avec une pochette affreuse ) qui indique pour la "Waldstein":
date d'enregistrement: septembre 1963 (sans indication du jour ni du lieu), et date de parution (℗) 1967

mais peut-être s'agit-il d'une erreur, je ne suis spécialiste ni d'Arrau, ni des parutions Philips, c'est juste pour faire mon intéressant  

Un petit tour sur le site de référence : http://arrauhouse.org

Citation :

Recorded: 1949 17 & 25 February. Columbia 30th Street Studio. New York.
Recorded: 1956-57.  01 & 22 Dec, 19 May. London.
Recorded: 1963. September. Bachzaal. Amsterdam.
Filmed: 1977. Live at the Beethovenfest Bonn on Beethoven Centenary
Filmed: 1977. Beethovenfest. Bonn.
Filmed: 1983.  06 February. Live at the Avery Fisher Hall, New York.
Recorded: 1984. Oct. La Chaux-de-Fonds. Switzerland.

Plusieurs sites sont consacrés à Claudio Arrau :

http://arrausite.free.fr/Index.html
http://arrauhouse.org/content/disc_completediscography.htm
http://patachonf.free.fr/musique/arrau/discographie.php

Pour la sonate Waldstein, le site Patachon indique :

SONATE POUR PIANO N° 21 EN UT MAJEUR, OP. 53 « WALDSTEIN » (1803-04)

« Beethoven rassemble toutes ses capacités de force et de volonté, toute son énergie vitale, toute sa vision spirituelle et mentale pour créer une oeuvre pleine d'affirmation et de renaissance. » Claudio Arrau.

[1] ø 1947 - Sony / Dante HPC 124 [Columbia ML 2078 - 78t]
Durée : 24'40

[2] ø Londres, Abbey Road Studios, 1er mai 1957 - Emi CZS 7 67379-2 [Columbia CX 1513 - LP]
Durée : 27'07
7 Rép. n° 41

[3] ø Amsterdam, Salle Bach, septembre 1963 - Philips "Concert Classics" 426 068-2 (+ 15 & 26) / 462 358-2 [6747 001 - LP]
Durées : I. 11'46 - II. 15'02 = 26'48
9/6 Rép. n° 19

[4] ø Concert Bonn, Beethoven Festival, 1970 - [Vidéo (+ op. 2 n° 3)]

[5] ø Concert Bonn, Beethoven Festival, 10 septembre 1977 - [Vidéo]
Durées : I. 11'30 - II. 3'35 - III. 9'55

[6] ø Concert New York, Avery Fischer Hall, 6 février 1983 - Philips CDV 070 111-1/3 (VHS) [Vidéo réalisé par Kirk Browing + Appassionata...]
Durées : I. 11'46 - II. 3'35 - III. 10'12 = 25'10
4Y Diap. n° 357

Il s'agit du récital des 80 ans.

[7] ø La Chaux-de-Fonds, Suisse, octobre 1984 - Philips "Heritage" 473 782-2 / 416 145-2
Durée : 27'36

[8] ø Concert Hohenems, 26 juin 1986 - [Origine : Archive Radio] (+ Sonate Les Adieux)
Durée : 27'12

et le site Arrausite :

Sonate pour piano n°21 Ut M op 53
1
?/?/47-49
Durée 24'40
Columbia U.S LP ML 2078
DANTE HPC 124

2
1,22/12/56 et Londres - Abbey Road Studio
19/05/57 (01/05/57)
Durée 27'07
Columbia LP 33 CX 1513
EMI CZS 767379 2 (4)

3
?/09/63 Amsterdam Bachzaal
Durée 26'48
PHILIPS LP 6747 001
PHILIPS 462 358

4
Concert 06/02/83 New York
Durée 25'10
PHILIPS CDV 070 111-1/3 (VHS)

5
?/10/84 La Chaux de Fonds - Musica Théâtre
Durée 27'36
PHILIPS CD 416 145-2

A propos du troisième enregistrement, le premier enregistrement Philips, les discographies indiquent : Amsterdam, Bachzaal, septembre 1963.
J'ai indiqué : Amsterdam, Concertgebouw, 28-31 mai 1965.
Cette dernière date provient de la brochure du coffret Philips 6747009, coffret de 13 LPs (L'intégrale des sonates, premier enregistrement Philips) que j'ai acheté précisément à Amsterdam en avril 1973, si ma mémoire est bonne. Le minutage de l'enregistrement est 26'35".
La différence avec les discographie ne m'avait toutefois pas échappé et j'ai indiqué dans ma base :
Amsterdam. Concertgebouw. 28-31 mai 1965.
Amsterdam. Salle Bach. Septembre 1963 ?

Pour être complet, il existe plusieurs sonates dont la date et le lieu d'enregistrement indiqués par cette brochure diffèrent de ceux indiqués par les discographies. Je doute fort, à tort ou à raison, que plusieurs sonates aient été enregistrées puis réenregistrées un ou deux ans après. Peut-être s'agit-il de quelques retouches ? Peut-être s'agit-il d'une recherche exhaustive menée par l'éditeur quant aux lieus et dates ?

fomalhaut

La sonate n°8 "Pathétique" dans la Tribune des Critiques de Disques de la semaine:
http://www.francemusique.fr/emission/la-tribune-des-critiques-de-disques/2016-2017/sonate-ndeg8-pathetique-de-beethoven-10-30-2016-16-00

darkmagus a écrit:

On en parle de cette pochette sinon ?
Dans le genre mélange de mauvais goût et hors-sujet, ça se pose là quand même.
S'il y avait un fil "pires pochettes de disque" elle y mériterait sa place !

arnaud bellemontagne a écrit:

La sonate n°8 "Pathétique" dans la Tribune des Critiques de Disques de la semaine:
http://www.francemusique.fr/emission/la-tribune-des-critiques-de-disques/2016-2017/sonate-ndeg8-pathetique-de-beethoven-10-30-2016-16-00

Et qui a remporté l'écoute en aveugle, d'ailleurs ; et pour quelle(s) raison(s) ? Dans la liste des happy few retenus, j'aurais gardé Pires pour ma part.
(J'ai assisté, comme souvent dans la Tribune, à l'élimination dès le premier tour de Brendel ; de Gilels aussi. Ensuite, j'avoue que j'ai décroché.)

• Sonates pour piano op. 2, nº1 en fa mineur, nº2 en la majeur et nº3 en ut majeur
• Sonates pour piano nº30 en mi majeur, op. 109, nº31 en la bémol majeur, op. 110 et nº32 en ut mineur, op. 111
Paul Lewis (piano)
Berlin, X-XI.2006
Harmonia Mundi

Comme chaque fois que j’aborde une intégrale Beethoven, je commence par écouter mes préférées, c’est-à-dire les trois premières et les trois dernières.

Ce que j’ai entendu ici dans ces deux cycles m’a paru vraiment très réussi, dans une optique poétique et méditative: de très beaux timbres, des phrasés très élégants et d’une grande musicalité, des nuances de dynamique trèss subtiles, des tempi plutôt retenus. Dans l’op. 2, cela fait idéalement ressortir la perfection classique (plus que la poussée qui, déjà, pousse la forme haydnienne dans ses limites); dans les trois dernières, cela exalte une sorte de profondeur «métaphysique» (plus que la modernité du langage). Ça m’a fait penser à Goode (il y aurait une «école beethovénienne nord-américaine»?) - pour la sobriété, le refus de parti-pris trop marqués - mais sans le côté assez carré de Goode (que j’apprécie énormément).

A vrai dire, j’ai trouvé Lewis très, très bien, mais assez éloigné de mes attentes dans ces pages: en fait, j’y aime avant tout les lectures très carrées et les grosses pognes: Nat (mon préféré, et pas seulement parce que c’est mon intégrale de découverte), Schnabel, Arrau, Backhaus II, le Richter des grandes soirées... On en est évidemment très loin - mais dans l’optique plus délicate (schubertienne?) qui est la sienne, Lewis est sans doute ce que j’ai entendu de mieux.

Je vais d’ailleurs probablement poursuivre l’écoute de cette intégrale, ne serait-ce que pour voir si ce genre de lecture peut m’attacher davantage aux sonates médianes (pas impossible, après tout: peut-être que cela atténuera ce qui j’y perçois de pas toujours entièrement satisfaisant en matière de structure, et donnera à entendre autrement ce qui m’y impatiente parfois - ce quelque chose d’un peu trop mélodique seulement bousculé par des contrastes de rythme et de dynamique.)

bAlexb a écrit:

Et qui a remporté l'écoute en aveugle, d'ailleurs ; et pour quelle(s) raison(s) ? Dans la liste des happy few retenus, j'aurais gardé Pires pour ma part.
(J'ai assisté, comme souvent dans la Tribune, à l'élimination dès le premier tour de Brendel ; de Gilels aussi. Ensuite, j'avoue que j'ai décroché.)

La réponse se trouve toujours sur le site de la radio : LIEN. Tu peux également réécouter l'émission consacrée à l'Appassionata (1er Gilels, 2ème Pollini).

Quelqu'un aurait-il déjà écouté l'intégrale de Brautigam ?
Qu'est-ce que ça vaut et de quoi ça se rapprocherait niveau jeu et interprétation ?

C'est un pianoforte très cristallin qu'il utilise comme d'habitude. Ça conditionne aussi l'interprétation, sobre, avec une articulation très nette qui tire plutôt vers Mozart.

Ce n'est pas bouleversant, il y a un côté optimiste et limpide qui peine à rendre le vertige des grands monuments, mais c'est réellement une belle intégrale bien faite, pour ce que j'ai pu en juger (je n'ai pas tout écouté).

Sinon, sur instruments anciens, le mieux est de profiter ses superbes Graf et Hammerflügel des années 1810-1820 par Peter Serkin… il a gravé les 29 à 32, et aussi bien en son qu'en conception, je trouve qu'il est difficile de s'en approcher, même chez ceux qui jouent des pianos modernes.

On en a pas mal parlé avec Benedictus à propos de ses Sonates de Mozart et de ses Concertos de Beethoven, tu peux aussi jeter un œil à nos débats dans les fils concernés.

DavidLeMarrec a écrit:

Sinon, sur instruments anciens, le mieux est de profiter ses superbes Graf et Hammerflügel des années 1810-1820 par Peter Serkin… il a gravé les 29 à 32, et aussi bien en son qu'en conception, je trouve qu'il est difficile de s'en approcher, même chez ceux qui jouent des pianos modernes.

Je découvre. C'est assez fantastique La hauteur de vue, la conception, la technique, l'articulation, la beauté du son ! Parfait comme complément à mes disques Richter. Excellent conseil, comme souvent !

J'en suis ravi. Un des plus beaux disques de piano que j'aie pu entendre (mais on se moque souvent de moi, parce que P. Serkin n'est pas toujours aussi inspiré – ses plus anciennes Sonates sur piano moderne sont assez ennuyeuses), même si ça peut paraître exotique.

La façon dont le piano paraît vaciller sous la fugue de la Hammerklavier donne une juge mesure de l'impression que cette musique pouvait susciter sur les instruments et les oreilles de l'époque ! (et pourtant, ça reste d'une clarté immaculée)

Vraiment la quadrature du cercle.

l'intégrale Kovacevich  rééditée, au prix de 1 CD !!  

Rubato a écrit:

l'intégrale Kovacevich  rééditée, au prix de 1 CD !!  

Glorieuse nouvelle ! Ça fait un moment que j'attends de la trouver à prix modique, je suis comblé...
J'en ai profité pour prendre les 5 dernières sonates par Uchida parce que... parce que j'avais envie
Et les Peter Serkin, parce que vous êtes de bon goût

Excellente nouvelle en effet, surtout à ce prix. Une des meilleures intégrales "récentes", je reviens souvent à ces enregistrements.

Kovacevich  m'avait d'abord séduit par son approche roborative implacable.
Comme si ces sonates étaient un exutoire de l'énergie impressionnante d'un compositeur qui étouffe s'il ne jette pas des notes sur le papier.
Donc j'avais l'impression d'entendre Beethoven respirer et transpirer et pester (mais toujours sous contrôle !) là-dessous
(malgré côté son une distorsion harmonique très perceptibles permanente et peut-être voulue pour donner un son typé, c'est risqué de me proposer à moi un son un peu traficoté, au bout d'un moment ça me crispe légèrement).
Et puis je me suis dit qu'il y avait peut-être la possibilité de caser sans doute plus de musique sous cette énergie débordante, et que le piano pourrait être mieux contrôlé et moins prévisible et que la prise de son pourrait être meilleure.
Donc j'ai revu mon enthousiasme à la baisse.
La n°7 (que j'adore*), me semble fort bien réussie cependant, et je l'ai souvent passée, la Hammerklavier également et je me rappelle que le Jardin des Critiques de France Mu (je crois bien que c'est ça) avait encensé la n°32 mais là je n'ai pas bien compris pourquoi.


*bah oui, c'est comme ça, c'est bien la n°7 Op. 10 n°3 que je passe le plus souvent et qui me fait dire si une intégrale est bonne ou pas (ou presque)

Oui, je crois qu'on a tous nos "oeuvres test" pour lesquelles ça passe ou ça casse. C'est parfois surprenant, mais je ne trouve pas ça anormal.

Pour ce qui est de l'intégrale Kovacevich, personne ne prétendra que c'est la plus grande de tous les temps (ce serait laquelle, d'ailleurs ?) mais elle tient vraiment très bien la route. Les dernières sonates, disons 29-32, sont particulièrement réussies et je n'y trouve pas de raté, même si je ne suis pas trop fan de sa Pastorale, vraiment trop "claquante".

Cello a écrit:

Pour ce qui est de l'intégrale Kovacevich, personne ne prétendra que c'est la plus grande de tous les temps (ce serait laquelle, d'ailleurs ?) mais elle tient vraiment très bien la route. Les dernières sonates, disons 29-32, sont particulièrement réussies

Restez subjectif, ajoutez du "amha" du "pour moi-même présentement" ou des trucs comme ça

Bon, pour moi amha présentement, je n'aime pas son op. 111 2003. Je préfère encore Brendel 1971, c'est dire ! Ou n'importe quel Michelangeli, c'est dire derechef !

Sur ce forum c'est pas Grinberg qui avait gagné le pompon pour l'op.111 , bien cornaqué par Mariefran ??  

shushu a écrit:

Cello a écrit:

Pour ce qui est de l'intégrale Kovacevich, personne ne prétendra que c'est la plus grande de tous les temps (ce serait laquelle, d'ailleurs ?) mais elle tient vraiment très bien la route. Les dernières sonates, disons 29-32, sont particulièrement réussies

Restez subjectif, ajoutez du "amha" du "pour moi-même présentement" ou des trucs comme ça

Bon, pour moi amha présentement, je n'aime pas son op. 111. Je préfère encore Brendel 1971, c'est dire ! Ou n'importe quel Michelangeli, c'est dire derechef !

Sur ce forum c'est pas Grindberg qui avait gagné le pompon pour l'op.111 , bien cornaqué par Mariefran ??  

T'as oublié un "pour moi-même présentement" : "Je préfère encore pour moi-même présentement Brendel 1971, c'est dire !"

Kovacevich c'est absolument exceptionnel. Avec des rudesses totalement beethovéniennes et un contrôle pianistique sidérant.

Au prix de cette nouvelle réédition, ce serait vraiment idiot de s'en priver !

Au TOP des 4 ou 5 meilleures intégrales des sonates...

Pas encore écouté son op 111 sur lequel il y a un débat puisque la version du coffret a été réenregistrée en 2003 alors qu'il y aurait une meilleure première version chez EMI de 1992.

En tout cas, la version antérieure des années 70 chez Philips est excellente...

sergio a écrit:

Kovacevich c'est absolument exceptionnel.

Préférez la formulation suivante : "Pour moi-même et moi seul présentement à l'instant où je vous cause en toute conscience et par mon jugement tout subjectif de ce jour béni en déclinant toute responsabilité de généralisation hautement abusive fortuite par un tiers peu regardant, Koko serait absolument exceptionnel pour les oreilles à moi que j'ai eu pour lui avec les hormones que j'avais à ce moment-là".

C'est la cour de récré dans les classes de 12  ?

Ce qui est intéressant c'est d'essayer de comprendre pourquoi Kovacevich a voulu réenregistrer l'Op 111 en 2003  (seule sonate réenregistrée pour la publication de l'intégrale) alors que sa première version de 92 avait été plébiscitée et  c'est apparement celle qui avait été la version préférée dans l'émission de France Mu....

J'ai toujours trouvé que les récrés étaient en général trop courtes, ça continue sur ce forum et là Xavier devrait bien élargir le quota forfaitaire obligatoire avec badgeage.
Donc là très objectivement, il faudrait que je fasse une incursion subjective vers la 92 et je suis un peu perdu, j'ai effectivement la 2003 dans les oreilles, mais la 92 elle se trouve où ? Bon, j'ai trouvé, j'aime mieux que la 2003.

sergio a écrit:

Kovacevich c'est absolument exceptionnel. Avec des rudesses totalement beethovéniennes et un contrôle pianistique sidérant.

Au prix de cette nouvelle réédition, ce serait vraiment idiot de s'en priver !

Au TOP des 4 ou 5 meilleures intégrales des sonates...

Pas encore écouté son op 111 sur lequel il y a un débat puisque la version du coffret a été réenregistrée en 2003 alors qu'il y aurait une meilleure première version chez EMI de 1992.

En tout cas, la version antérieure des années 70 chez Philips est excellente...

mon premier coup de coeur de disque de piano. J'en ai écouté des intégrales de sonates de beethoven, je reviens toujours à celle de Kovacevich, pour son dynamisme.

Rubato a écrit:

l'intégrale Kovacevich  rééditée, au prix de 1 CD !!  

uniquement sur fnac.com. Sur amazon elle est au prix fort...

dreamer a écrit:

Rubato a écrit:

l'intégrale Kovacevich  rééditée, au prix de 1 CD !!  

uniquement sur fnac.com. Sur amazon elle est au prix fort...

Oui, parce que leur stock a été vite épuisé !

Comment peut-on recommander Nat et Pommier? Désolé, mais difficile de faire moins beethovénien comme interprétation. C'est sec, c'est plat.

Je reviens toujours à la version Brendel sous étiquette Phillips, même si j'apprécie d'autres pianistes dans ce répertoire - Arrau et Pollini dans les dernières sonates. Brendel parvient à un équilibre miraculeux entre maîtrise et expressivité.

Kempff était un merveilleux pianiste dans les premières sonates de Beethoven, mais il lui manque la puissance nécessaire pour aborder des sonates comme la Tempête, l'Appassionata ou les dernières sonates.

Après être devenu sourd Beethoven se servait d'un appareil auditif pour l'aider à composer. Tom Beghin a recréé ce sonotone et il s'en est inspiré dans son nouveau disque de sonates. Le livret du disque est très intéressant.