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| Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy | |
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+15DavidLeMarrec Bloups Ravélavélo Eusèbe fomalhaut Roupoil greg skywalker eleanore-clo JosefK Morloch Adalbéron Saegel Anaxagore Xavier Mélomaniac 19 participants | |
Auteur | Message |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 16 Juil 2018 - 0:07 | |
| Claude Debussy (1862-1918) Claude Debussy, Images pour orchestre (1905-1912) : -écoute comparée d'un chef d'œuvre de la musique française à travers ses facettes discographiques Bienvenue dans cette écoute comparée d'une des œuvres les plus appréciées du répertoire symphonique français, comme en atteste la discographie. Trois tableaux dont l'un ( Ibéria) est en lui-même un triptyque, certainement le plus célèbre, en tout cas le plus chatoyant. Ce panneau hispanique a acquis une notoriété propre, au point qu'il est souvent joué et enregistré indépendamment des deux autres images ( Gigues, Rondes de Printemps). Ce qui confronte à un dilemme pour notre écoute : s'en tenir à Ibéria et éluder la moitié de l'œuvre intégrale ? ou s'en tenir aux enregistrements intégraux, et ignorer les émoustillants témoignages des chefs qui n'ont enregistré qu' Ibéria ? J'ai opté pour un compromis qui permet d'intégrer ces deux options. Au prix d'un plan d'écoute qui redistribue l'ordre habituel des pièces : Gigues - Rondes de Printemps - Ibéria. A cette heure, une quinzaine d'entre-nous se sont portés volontaires pour écouter, commenter et évaluer les trente-six versions en concurrence (24 complètes + 12 d' Ibéria seul). Ma sélection s'est effectuée au sein d'une discographie où j'ai recensé plus de 70 enregistrements parus sur supports audio (à l'exclusion donc des vidéos, des bandes non commercialisées, ou disponibles uniquement en dématérialisé...) : une quarantaine pour les Images, une trentaine pour Ibéria seul. J'ai retenu les versions qui me semblaient les plus intéressantes, sur les critères de la notoriété, la pertinence voire la singularité. Certaines sont fort connues, d'autres très peu, ou oubliées. Je me suis assuré de la qualité des prises de son, et les quelques documents légèrement précaires valent pour leur intérêt interprétatif (outre la valeur historique). A priori, l'exercice va se structurer en cinq tours. Afin de ne pas abuser de votre disponibilité, la durée totale de chaque lot d'extraits reste inférieure à trois quarts d'heure. Mais les auditeurs peuvent bien sûr traiter plusieurs lots, ce qui améliore la représentativité des suffrages. Voici le plan d'écrémage prévu : Tour 1 : 24 versions de Gigues, 6 par jury, -8 versions seront éliminées Tour 2 : 16 versions de Rondes de Printemps, 4 par jury, -4 versions seront éliminées Tour 3 : 24 versions de Par les rues et par les chemins, 6 par jury, -8 versions seront éliminées Tour 4 : 16 versions de Les Parfums de la nuit, 4 par jury, -8 versions seront éliminées Tour 5 : 8 versions de Le Matin d'un jour de fête, 4 par jury, -chacun des deux jurys devra écouter les deux lots [rassurez-vous, cette pièce dure à peine 4 mn] Les versions seront ré-anonymisées et redistribuées entre chaque tour de jury, pour garantir neutralité, suspense et diversité des suffrages. Si vous ne vous êtes préalablement inscrits, pas grave : vous pouvez néanmoins rejoindre le jeu en cours de route. Merci à tous pour votre assiduité et votre implication |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91601 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 16 Juil 2018 - 2:07 | |
| Hum… est-il vraiment judicieux de jouer la finale sur le passage le moins intéressant de toute l'œuvre? Pourquoi ne pas faire dans l'ordre et finir par une pièce plus conséquente, soit les Rondes? J'ai bien compris que c'était pour intégrer des versions d'Ibéria seule, mais du coup, on risque de faire gagner une version d'Ibéria seule?... |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 16 Juil 2018 - 2:30 | |
| - Xavier a écrit:
Hum… est-il vraiment judicieux de jouer la finale sur le passage le moins intéressant de toute l'œuvre? Pourquoi ne pas faire dans l'ordre et finir par une pièce plus conséquente, soit les Rondes?
Je ne pense pas que tout le monde considère inintéressant ce Matin d'un jour de fête, quoique bref. Il me semble d'ailleurs que pour le concert, Boulez (à vérifier, je ne retrouve pas la source) conseillait de jouer les Images en terminant par Ibéria, plus rassasiant que les Rondes de printemps. - Xavier a écrit:
on risque de faire gagner une version d'Ibéria seule...
Non, aucun risque, les écoutes seront compartimentées aux 4° et 5° tours, et il y a aura un double classement issu du cinquième tour : la meilleure version des Images complètes + la meilleure version d'Ibéria. Raison pour laquelle j'ai choisi cet ordre d'écoute, qui s'impose de lui-même. Les versions d'Ibéria seul seront injectées au troisième tour et pimenteront le suspense puisque vous ne saurez s'il s'agit d'une des versions entendues aux deux premiers tours.
De toute façon, l'expérience a montré que les questions méthodologiques ne font jamais l'unanimité, alors (sauf mutinerie générale et irrépressible) je me tiendrai au protocole que j'ai (quand même) un peu réfléchi. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91601 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 16 Juil 2018 - 2:37 | |
| Très bien je comprends. - Mélomaniac a écrit:
- Xavier a écrit:
Hum… est-il vraiment judicieux de jouer la finale sur le passage le moins intéressant de toute l'œuvre? Pourquoi ne pas faire dans l'ordre et finir par une pièce plus conséquente, soit les Rondes?
[color=#000099]Je ne pense pas que tout le monde considère inintéressant ce Matin d'un jour de fête, quoique bref. Ah non, pas inintéressant! Mais quand même un peu inférieur au reste à mon sens. Les Rondes ne sont pas brillantes, mais c'est quand même une pièce magnifique, et plus subtile que le final d'Ibéria je trouve. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 16 Juil 2018 - 2:52 | |
| - Xavier a écrit:
Très bien je comprends
Merci. Je n'aime pas imposer arbitrairement une méthode, mais ce serait dommage d'ouvrir des débats sur un protocole qui est déjà bouclé, et passablement raisonné. Croyez-moi sur parole, ou réfléchissez bien à la question, l'ordre Gigues-Rondes-Ibéria s'impose comme le plus pertinent si on souhaite aboutir à un double classement, selon un protocole en entonnoir (certes avec un palier pour le premier volet d'Ibéria) qui soit harmonieusement dégressif. Oui, pour avoir entendu quelques dizaines de versions des Images ces derniers mois, les Rondes sont plus riches et subtiles et offrent davantage de licence interprétative que le matin d'un jour de fête. Ceci dit, cette espagnolade est très phonogénique et permet une délibération à peu près évidente quant aux interprétations, là où les Rondes sont plus insaisissables et peut-être plus offertes à la subjectivité : je pense qu'on obtient plus facilement un consensus avec le final d'Ibéria ; si c'est vrai, ça en légitimerait encore davantage le protocole choisi. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 16 Juil 2018 - 2:59 | |
| Par ailleurs, je rappelle que le jury 4 n'est pas complet : il manque un auditeur ! On recrute, venez nous rejoindre ! |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 16 Juil 2018 - 4:26 | |
| Merci à Mélo pour le fichier que j'ai bien reçu. Comme annoncé, je ne le traiterai, lui et d'autres, qu'au mois d'août. Je pars en effet pour quelques vacances jusqu'à la fin juillet. Mais je promets de m'y mettre sérieusement dès le retour . Pour confirmer que la prééminence d' Iberia dans les coeur des auditeurs n'est pas universelle, je vous confie que mon image préférée, c'est Rondes de printemps qui est, à mes oreilles, une pièce fabuleuse . Mais je ne dis en tout cas pas ça pour remettre en cause la méthodologie de Mélo qui semble en effet très bien pensée . |
| | | Saegel Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 04/03/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 16 Juil 2018 - 17:08 | |
| Je me porte volontaire pour le dernier siège du jury 4. |
| | | Adalbéron Mélomaniaque
Nombre de messages : 1224 Age : 1005 Localisation : Rue de la Grande Truanderie Date d'inscription : 21/08/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 16 Juil 2018 - 21:53 | |
| Moi aussi ! |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 16 Juil 2018 - 22:49 | |
| Super, vous voilà enrôlés ! Si d'autres auditeurs veulent nous rejoindre et compléter les jurys existants, vous êtes bienvenus |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 16 Juil 2018 - 23:21 | |
| Eilean Donan Castle (Écosse)Premier tour : Gigues L'écoute porte sur les vingt-quatre versions présélectionnées, réparties entre quatre lots, distribués aux jurys suivants : groupe A : Anaxagore, Fomalhaut, Eusèbe, Pipus, Adalbéron groupe B : Xavier, Ravelavélo, Morloch, Eleanore-clo groupe C : JosephK, Bloups, Clemens, Thelonious groupe D : Roupoil, Roderick, Greg, Saegel La liste des participations est encore ouverte, n'hésitez pas à vous manifester si vous souhaitez rejoindre le jury Ses membres ont pour mission d'attribuer à chaque version une note entre 1 et 10. Les demi-points sont permis, mais merci d' éviter les ex aequo et d'utiliser une amplitude la plus large possible, afin que votre vote soit discriminant. Les auditeurs peuvent dès maintenant afficher ci-dessous leur résultat, ainsi que (si possible) quelques mots de commentaires qui explicitent leur classement : l'interprétation, la prise de son... le tout sous spoiler (pour ne pas influencer les autres participants). Dès qu'un auditeur a posté, il peut traiter (s'il le souhaite) un autre lot, -pour l'obtenir, me solliciter par messagerie. Concernant l'interprétation, on peut s'attacher au tempo, à la gestion rythmique, aux rapports dynamiques, aux équilibres entre pupitres, aux timbres instrumentaux, à ce que toutes ces options suggèrent en termes d'ambiance, et la pertinence que cela inspire... Si vous pensez avoir reconnu un disque que vous connaissez déjà, il est préférable de ne pas le nommer, pour conserver au jeu son suspense et sa neutralité. On va se donner jusque début septembre pour ce premier tour, toutefois n'hésitez pas à démarrer dès que possible. Bon courage à tous |
| | | Morloch Lou ravi
Nombre de messages : 9912 Date d'inscription : 14/10/2006
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Mar 24 Juil 2018 - 10:53 | |
| Il va falloir oser se lancer, mais je suis intimidé Pourquoi des noms de villes en Ecosse, est-ce un indice ? |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Jeu 26 Juil 2018 - 1:29 | |
| - Morloch a écrit:
Pourquoi des noms de villes en Ecosse, est-ce un indice ?
Oui, c'est l'indice que les Gigues sont inspirées par un air populaire de là-bas. |
| | | JosefK Mélomane averti
Nombre de messages : 412 Date d'inscription : 13/04/2018
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Sam 28 Juil 2018 - 3:21 | |
| Très bonne idée, décidément, que d’avoir choisi les «Images» pour cette audition comparée. Car on entend très souvent le «Prélude à l’après-midi d’un faune» et «La Mer», cela va sans dire, souvent les «Nocturnes» et sans doute un peu plus rarement «Jeux», mais à réécouter «Gigues», pièce probablement la plus négligée d’un recueil lui-même moins prisé que les autres pages orchestrales de Debussy, et à la réécouter très attentivement – bien sûr, comme y contraint l’exercice proposé – ce que je n’avais pas fait depuis assez longtemps, je dois avouer que cela a presque agi comme une révélation pour moi. On n’est certes pas là pour gloser sur cette musique qui n’en a pas besoin mais je ne me souvenais pas de tout ce qui s’y déroulait en seulement 8 minutes: la multiplicité des brefs épisodes, leur succession très rapide, décrivant une très grande variété de climats, m’a véritablement époustouflé. Mais en fin de compte, Webern, à la même époque, ne condensait-il pas lui aussi la matière dans des précipités de musique aussi denses et laconiques que puissamment expressifs, tout en restant concentrés sur l’essentiel? Et l’on se dit que si c’est évidemment une difficulté pour le chef et les musiciens, c’en est aussi une pour l’auditeur, particulièrement quand il est placé dans la position de devoir départager plusieurs versions. - Spoiler:
Car enfin, entre une version qui tenterait d’unifier le propos et une version qui s’abandonnerait à un kaléidoscope d’impressions furtives, l’une des manières, peut-être, de rendre justice au pluriel du titre («GigueS»), si j’ai peut-être une petite idée de ce que je préfère, je me vois mal pour autant considérer l’une de ces deux conceptions comme un contresens et, par conséquent, lui attribuer une mauvaise note.
Mélo nous suggère de ne pas hésiter à être très discriminants, et il nous fait très bien comprendre pourquoi. Toutefois, alors que j’étais parti dans cette disposition d’esprit, j’en suis arrivé, écoute après écoute, quasiment au point opposé: chacune des versions, considérée aussi objectivement que possible, a ses mérites, d’importants mérites même. Cela étant, Mélo l’avait bien dit, et je le confirme pour la partie que j’en ai entendu: il n’y a pas de canards boiteux dans sa sélection.
Mais qui suis-je pour juger à votre place s’il faut donner la primeur ou, du moins, une pondération plus importante à l’un ou l’autre de ces différents critères, telles la prise de son, la qualité instrumentale ou l’interprétation proprement dite? Faut-il, par exemple, sanctionner une conception qui semblerait remarquable malgré une prise de son ancienne ou même simplement peu satisfaisante à mes oreilles?
Comme je l’ai dit précédemment, la partition est redoutable, une dentelle orchestrale miraculeusement agencée, beaucoup de choses que le chef peut être tenté d’essayer de donner à entendre en même temps, au risque de créer la confusion ou de perdre le fil, même si Debussy donne assez souvent des indices (ces «en dehors» qui me rappellent les «H» et «N» pour «voix principale» et «voix secondaire» dans les partitions de Berg). En même temps, il n’aide pas forcément, avec des indications difficiles à exécuter – je pense à ce «doux et mélancolique» du hautbois d’amour onze mesures avant 2 – voire presque à la Satie tant elles paraissent improbables – comme ce «pénétrant», quatre avant 16, toujours au hautbois d’amour: bonne chance au hautboïste! De fait, peu m’ont paru approcher le «mélancolique» et quasiment aucun le «pénétrant», mais je concède volontiers que cela comporte assurément une grande part de subjectivité.
Même un élément d’exécution apparemment moins subjectif, comme le tambour frappé pianissimo «sur le cercle» quatre avant 3, se traduit à chaque fois par quelque chose de différent, le «pianissimo» n’excluant pas que l’instrument ressorte très en avant et le mode de jeu «sur le cercle» donnant toutes sortes de résultats différents, du tambourin jusqu’au wood-block en passant par le fouet ou les castagnettes. Et puis aucune version ne permet d’entendre les trois mesures de violon solo en harmoniques, que Debussy précise pourtant bien «sans Sourdine», quatre avant 19, en «accompagnement» des piccolos puis flûtes qui dévalent des octaves descendantes.
Bref, tout cela est noté avec une très grande précision mais n’en laisse pas moins une grande liberté aux interprètes: cela tombe bien, pour une audition comparée. Nonobstant ces difficultés – très stimulantes, au demeurant – venons-en donc au fait.
Six versions: deux (Aberdeen, Irvine) sensiblement plus rapides que les autres, une sensiblement plus lente (Perth), une visiblement ancienne (Forfar), peut-être une (Forfar) ou plusieurs (Perth) captées en public. Toutefois, comme le but n’est pas de reconnaître les artistes mais de les écouter, il s’agit maintenant de passer en revue ces versions.
Aberdeen L’écoute souffre d’une prise de son tapageuse dans les tutti, aux basses ronflantes, confuse, surlignant les détails, très réverbérée, comme enregistrée dans une cathédrale. Le hautbois d’amour a du caractère mais ce n’est pas la version qui me semble instrumentalement la plus aboutie [et c’est là, bien sûr, que dans quelques semaines, on découvrira que c’est de l’orchestre de Boston ou d’Amsterdam qu’il s’agit...] Rapide, comme je l’ai dit, elle est peut-être celle qui évoque le mieux le tempo qu’on associe spontanément à la gigue. L’avantage est qu’elle avance, avec un beau sens dramatique, tout en ayant un peu trop tendance à surligner certains détails. Mais elle me semble quand même danser sur le fil dangereux qui sépare l’urgence de la précipitation. On bascule parfois même dans la cavalcade et le spectaculaire, au point de faire fi de la partition: ainsi, deux avant 8 et à 12, respectivement, les indications «Retenez» et «Cédez» ne sont pas du tout observées. Note 6/10
Elgin Elle paraît plus lente que les trois autres dont la durée d’exécution est quasiment équivalente (Elgin, Forfar et Helensburgh) et même que la plus lente (Perth). Cette impression correspond à un manque de tonus, voire d’élan, à une vision qui m’a paru assez peu poétique ou même simplement évocatrice, à une lecture appliquée et peu porteuse de sens. Mais c’est peut-être le revers d’une médaille qui possède un atout indéniable: un orchestre somptueux, luxueux sans être opulent, mais trop léché voire lisse. La prise de son est à l’avenant, l’une des plus réussies de cette série. Le chef jette sur l’œuvre une lumière que je ne qualifierai pas de crue ni même de clinique, mais qui n’en reste pas moins éloignée des brumes écossaises, incontestablement. Cela dit, ce choix d’une «Image» ni... imagée ni... imaginative est défendu sans désemparer, non sans talent. En fin de compte, c’est pour aboutir à la même note qu’une version très différente à maints égards, Aberdeen, qui pourrait néanmoins l’emporter d’un cheveu si l’on descendait au dixième de point. Note 6/10
Forfar C’est, je l’ai dit, rapide, ancien et peut-être aussi en public. Tout cela dessert – en qualité instrumentale, en précision d’exécution, en ambitus dynamique, en confort auditif – une version qui n’en suscite pas moins par ailleurs de l’intérêt et, partant, des regrets. Car une forte personnalité est visiblement aux commandes, usant d’un geste dramatique, parfois même féroce, et tirant ces pages davantage vers le passé («Nocturnes», «Pelléas», «La Mer») que vers l’avenir («Jeux»). Du caractère, à l’actif, mais au passif, un témoignage souvent trop confus et lointain pour rendre pleinement justice au génie orchestral de Debussy. Note 4,5/10
Helensburgh On retrouve, et même à un niveau plus élevé, le souci de précision et de perfection d’Elgin, avec davantage de réverbération, hélas, mais surtout avec une saveur plus prononcée: un travail remarquablement fouillé et une réalisation splendide, servis par ce qui est sans doute la plus belle prise de son de cette série. L’orchestre, brillant, est l’avenant, avec un hautbois d’amour qui parvient à être «mélancolique» et peut-être même «pénétrant». Les qualités interprétatives ne sont pas en reste, l’équilibre souverain de la conception globale n’excluant pas une approche contrastée des sections successives. Voilà qui a tout de la version de «référence», y compris, malgré tout, un léger manque de personnalité. Note 7,5/10
Irvine La prise de son, un peu trop confuse, réverbérée et chargée en basses, donne néanmoins une bonne vision globale de l’œuvre, mais ce n’est pas toujours instrumentalement très propre, et pas seulement à cause de ce hautbois d’amour très pincé dont les clefs font en outre beaucoup de bruit. On a affaire à un chef à forte poigne, qui dirige vite mais sans précipitation, tout en conservant une certaine prudence, à moins qu’il ne s’agisse d’un certain embarras. Au fond, comme avec Aberdeen, j’ai du mal à voir ce qui est recherché ici et les événements se succèdent de façon trop séquentielle, sans parvenir à unifier le propos – ainsi de ce «Moins vite», à 10, qui marque une trop forte rupture. Note 5,5/10
Perth Que de qualités, dès l’introduction, qui plante un décor comme aucune autre des versions ne le fait, jusqu’à la conclusion, avec un accord final qui n’en finit pas de s’éteindre! Belle prise de son, malgré un léger souffle, très «naturelle» (assez proche de ce qu’on pourrait entendre en concert) – et tant pis pour un montage fort brutal à 13. C’est la plus lente des six, mais il n’y paraît rien: cela tient à une construction impeccable, qui coule de source, et à une respiration constante, qui laisse le temps à toutes ces beautés de s’épanouir avec ampleur et générosité, avec une poésie et un lyrisme débordants – la flûte absolument renversante à partir de la cinquième de 11 ou les «sons d’écho» magiques du cor à partir de la troisième de 20. Et quel merveilleux orchestre, pas crâneur pour autant, agile et élancé, d’une subtilité inépuisable – les trois pupitres soli des premiers violons à partir de la quatrième de 21! Une version très aboutie à tous égards – conception, réalisation instrumentale et sonore, inspiration – qui me paraît presque retenir le meilleur des cinq autres. Note 8,5/10
De façon synthétique (et forcément réductrice, s’agissant de notes), pour conclure: Perth 8,5 Helensburgh 7,5 Aberdeen 6 Elgin 6 Irvine 5,5 Forfar 4,5
Avec tout ça, «Gigues» ne me quitte plus, la journée durant, avec tel ou tel motif, tel ou tel rythme, telle ou telle couleur, qui me passe par la tête. Une obsession, heureusement, tout à fait bienfaisante, rassurante même, celle d’un terrain désormais beaucoup plus familier qu’on a plaisir à arpenter sous une apparence comme toujours renouvelée. Je précise enfin que j'étais en charge du groupe C. |
| | | eleanore-clo Mélomane averti
Nombre de messages : 198 Date d'inscription : 04/12/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Mar 31 Juil 2018 - 11:02 | |
| Bonjour Ci-joint ma vision de ce premier tour. - Spoiler:
Glasgow : enregistrement un peu ancien. Une musique impressionniste où les teintes orchestrales naissent, se marient, se fuient, et où le tout n’apparait qu’avec du recul. Dans cette interprétation, la musique me semble manquer de punch, ou d’évanescence, au choix. Un démarrage très discret. Le célesta et la clarinette semblent perdus dans les brumes écossaises. Où est Harry Potter ? Les pizzicati manquent de sel. Les cordes auraient-elles mangés un peu trop de panse de mouton farci ? 7,5/10
Inverness : un début fantomatique. Une flûte isolée dans la lande. Harpe et clarinette hésitantes face aux cordes et à la flute. Un enregistrement qui met en valeur tous les instruments. De belles couleurs. Des cordes mystérieuses et caressantes à souhait. Du rythme, de la force, du dynamisme. Une très belle palette de couleurs. Une fête mystérieuse sur la gâtine. Une belle interprétation très variée. 9,5/10
Motherwell : Un début faisant penser à Stravinski. Très spectral. Une musique très structurée. Mais manquant un peu de vie, de dynamisme. Trop diaphane. Une clarinette et un basson bien timides. L’orchestre finit par s’échauffer mais reste toujours hésitant. Des Gigues tirant vers La Mer, avec un côté policé, très Deauville – Trouville et pas assez Eastbourne ! Un soupçon d’ampleur vers 5 mn. 7 /10
Alloa : On se croirait dans un palais des Mille et Une nuits, désert, à l’aurore. Une musique lente, mystérieuse, envoutante, dansante. Une clarinette décidément très envoutante, de la force dans un fragilité apparente. Les cordes ne sont pas totalement au niveau. Belle tension. Décidément, quelle superbe clarinette. 8/10
Cumbernauld : Un soupçon de souffle mais quelle maestria. Une ligne sonore éthérée tenue fermement et parsemée de rêves. Une promenade dans la lande puis le long des lochs, devant les châteaux, sur un mont. Une musique souverainement maitrisée. Une interprétation qui fait parfois penser à La Mer. 9/10
Dundee : Du souffle. Un enregistrement ancien. Nous sommes dans un château écossais poussiéreux ! Une musique lente, envoutante, pleine de mystères. La lande est parsemée de petites fleurs et de chardons. Des Sommes-nous en Afrique ou en Ecosse ? 8,5/10
Bien que Gigues ne soit pas le morceau le plus célèbre des Images pour orchestre, je confie avoir pris grand plaisir à l'écouter. Et pour les amateurs de La Mer, les mélodies affichent parfois une certaine parenté. Je n'écouterai pas les autres groupes de ce premier tour. Je suis partante pour le second tour ! Bien cordialement Eléanore |
| | | greg skywalker Mélomaniaque
Nombre de messages : 1013 Date d'inscription : 06/08/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Ven 3 Aoû 2018 - 11:30 | |
| groupe D La tentation d'ouvrir les spoilers des camarades d'écoute sera trop forte ... donc ,je me lance en premier Mélo veut des notes tranchées , c'ok du 3 au 9 . - Spoiler:
Ayr Gigues épiques 5,5 points enregistrement ancien , tempo trop rapide à mon goût ,manque de finesse . En revanche ,c'est très vivant et j'aime le coté "roots français" (les vents nasillards ...)
Dunfermline Gigues tristes 8 points intro très belle : nostalgique et triste. très retenue.
Kilmarnock Gigues kaléidoscopiques 9 points très bien,beau orchestre , les solos sont réussis(flûte,hautbois d'amour),beaucoup de détails, les contrastes dynamiques sont assumés . Cette version tire Debussy vers la modernité . la fin , après la vertigineuse descente des flûtes relayées par les clarinettes (5'21) ,est réussi , mystérieuse et poétique.
Kirkcaldy Gigues sans danses 3 points trop vite,manque de poésie ,trop lisse
Lochgilphead Gigues lisses 4 points bof ,beau ochestre ; mais meme default que Kirkcaldy : lisse (1 point suplementaire pour l'orchestre,meilleur que Kirkcaldy)
Stornoway Gigues romantiques 7 points live , orchestre correct ,hautbois d'amour rustique .Vision très romantique , oui c'est une vision : la musique me raconte une histoire . Est ce un contresens ? selon moi , cette approche marche très bien .
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Ven 3 Aoû 2018 - 19:27 | |
| Revenu de vacances, j'ouvre le feu avec le groupe A : - Spoiler:
DumfriesAvec 6’27’’, Dumfries est la plus rapide des six versions ; mais surtout quelle incroyable poésie !!! C’est à la fois précis, très détaillé (on entend tout), d’une très grande subtilité et avec des timbres délectables : le hautbois d’amour est tout à fait délicieux. C’est enregistré d’assez près avec les bois très présents et les cordes légèrement en retrait. L’alchimie des timbres qui fait la substance de l’écriture de Debussy dans cette page est merveilleusement mise en valeur. C’est vraiment très remarquable 10/10 ! EdimbourgUn enregistrement monophonique, réalisé au plus près des musiciens, et de plutôt bonne qualité. Il me semble entendre les craquements caractéristiques d’un microsillon (report numérique d’un vinyle ???) … Il y a aussi un bruit de fond sourd un peu dérangeant … L’orchestre a la sonorité très typée des orchestres français de jadis (le hautbois d’amour et les vents en général). L’interprétation a beaucoup de charme, mais n’évite pas toujours les problèmes de justesse, comme au Retenez 9 mesures après 7. Les conditions sonores ne sont évidemment pas les plus propice à la mise en valeur de la subtilité des jeux de timbres, mais c’est un document historique attachant … 4/10 FalkirkAvec 7’22’’, Falkirk tient davantage la bride de ses musiciens. Enregistré d’assez près avec un orchestre que je crois bien avoir reconnu, il donne une version aux couleurs plus tranchées, davantage « fauve ». Certains détails passent un peu à la trappe comme les appoggiatures des clarinettes aux mesures 9 à 12 qui sont moins bien mises en valeur. Mais c’est remarquablement réalisé et de très haute tenue 7/10. LerwickAvec 8’12’’, Lerwick est l’un des plus lents mais il ne donne pourtant pas une impression de lenteur car il joue sur de gros contrastes dans les tempi qui donnent vie à l’ensemble. L’orchestre par contre est capté d’assez loin et l’image sonore est peu détaillée et manque de netteté. Les timbres sont assez fondus, moins individualisés, ce qui donne l’impression d’un brouillard impressionniste qui peut certes évoquer le Fog écossais mais qui n’est pas nécessairement le plus favorable à la mélodie de timbres debussyste. C’est une version intéressante mais qui ne me convainc pas tout à fait 5/10. MelroseEncore une version plutôt rapide (7’08’’). C’est enregistré de plus loin que Dumfries et c’est beaucoup plus ample, beaucoup plus symphonique, mais aussi avec un son plus « international ». L’orchestre est luxueux et la lecture de Melrose montre beaucoup de subtilité, de poésie et de raffinement. Lecture très colorée, mais au total moins exceptionnelle que Dumfries. J’aime beaucoup néanmoins 9/10. SirlingAvec 8’29’’, Sirling prend carrément deux minutes de plus que Dumfries; et c’est en effet très, très lent. En contrepartie, on a là une version très articulée où l’on entend tout, mais le propos s’appesantit quand même un peu trop. L’enlisement n’est jamais loin … L’orchestre est au demeurant très beau avec un hautbois d’amour très chantant mais cela ne sauve pas tout à fait cette version que je trouve problématique 3/10.
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Ven 3 Aoû 2018 - 19:28 | |
| Mélo, peux-tu m'envoyer un autre groupe ? Merci d'avance. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91601 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Dim 12 Aoû 2018 - 20:05 | |
| Mes commentaires pour le groupe B. - Spoiler:
ALLOA
Je ne sais pas quoi dire tant je trouve qu'on s'approche de la perfection. Beauté des timbres, mais aussi équilibre, lisibilité (on entend tout, chaque contrechant, les harpes, le célesta...), tempi parfaitement justes à mon sens. C'est tantôt très alangui, tantôt très virevoltant, tout y est. La prise de son est très claire et me fait penser à un enregistrement pas tout récent (plutôt années 60 ou quelque chose comme ça), à moins que ce soit le son de l'orchestre qui me fasse penser à cela. On pourrait trouver que ça manque de fondu éventuellement... mais on ne peut pas tout avoir.
8,5/10
CUMBERNAULD
Très beau début, mais je regrette la harpe un chouilla lointaine. (reléguée très au fond à droite) Le hautbois d'amour me plaît moins que celui d'Alloa, il chante un peu moins bien. Le passage à 6'31 (6 mesures après 21 sur la partition), mon préféré, est moins brillant et scintillant que chez ALLOA, mais très mystérieux et peut-être plus conforme au pp demandé par la partition. Excellente version là aussi, dans un genre un peu plus lisse et fondu.
7,5/10
DUNDEE
C'est très daté. Le hautbois d'amour est moins beau que les deux précédents. Les tempi sont très rapides, ça sonne même parfois assez précipité, on n'a pas le temps de profiter, on se croirait parfois dans une marche infernale ou une course à l'abîme. L'orchestre répond très bien, mais c'est tout de même moins beau que les deux précédentes versions. Les trompettes sont parfois assez peu gracieuses. Le fameux passage de la fin que j'adore est joué trop fort et trop rapide, on n'entend pas tout. Ca se termine de façon vraiment trop précipitée.
4,5/10 (je note sévèrement parce que c'est quand même une version plus qu'honorable, mais qui n'est pas à mon goût)
GLASGOW
Prise de son hyper claire, mais ça date, on peut imaginer fin des années 50, début des années 60. Le début est un peu fort, les clarinettes vraiment peu gracieuses. Ce n'est rien à côté de l'entrée du hautbois d'amour qui est proche du ridicule, sauf si l'on accepte l'idée que cette mélodie est censée être jouée par le pipeau d'un paysan tout à fait en dehors de l'orchestre, ou quelque chose comme ça... Le timbre est pincé est moche, l'intonation souvent fausse. Les tempi ne sont pas rapides d'un bout à l'autre, mais certains passages sont un peu précipités à mon goût. Le hautbois d'amour se retrouve parfois inaudible, noyé par les trompettes et l'ensemble de l'orchestre par exemple à 3'10, il y a plusieurs endroits en fait où les équilibres sont vraiment à désirer. Trompettes criardes, pétaradantes toutes voiles dehors. Version bizarre, qui manque vraiment de poésie.
3/10
INVERNESS
Je trouve ça très proche de CUMBERNAULD, avec un hautbois d'amour plus beau. Les tempi modérés permettent de prendre son temps et de laisser s'installer des atmosphères étranges, comme à 6'00 par exemple. (on pense aux rainettes de l'Enfant et les sortilèges ou aux Sons de la nuit de Bartok) Le meilleur fini instrumental est peut-être dans cette version, tout est fait avec un grand soin mais aussi beaucoup de poésie.
8/10
MOTHERWELL
Certains passages sont encore plus lisibles que dans la version précédente, par exemple ce célesta à 1'56 qu'on n'entend pas forcément toujours. Ca me paraît plus fin qu'INVERNESS dans la pâte orchestrale. Problème à 3'52: on entend un ré# dans l'harmonie au lieu d'un ré bécarre... Problème de partition donc là surement, car le hautbois a un ré# alors que les clarinettes et les violons II jouent un ré bécarre, hors ici on entend plus le hautbois que d'habitude. Après vérification, on entend ce problème sur toutes les versions de ce groupe (de façon plus ou moins claire), autrement dit y a pas un chef qui entende le problème et soit capable de le corriger... Amusant, si on vérifie le matériel sur IMSLP, on voit que le ré# est présent sur la partition des hautbois mais que quelqu'un l'a effacé... Le manuscrit de Debussy, disponible aussi sur IMSLP, montre que le compositeur a pris le soin d'indiquer le ré bécarre!! OK c'est un manuscrit, mais même sans zoomer on voit bien que c'est un bécarre. Pour le fun, je vais réécouter quelques versions, mais j'ai l'impression que tous les chefs font jouer ce ré# sans rien entendre... (!) Magnifique passage mystérieux de 6'32, on entend le célesta comme dans aucune autre version. Certains détails sont joués un peu fort, comme cette cymbale à 7'00. Mais qu'est-ce que c'est beau... Version magnifique, mais comme les 3 autres que j'ai bien notées. Difficile de départager ces quatre-là...
9/10
Et je veux bien faire un autre groupe.
Dernière édition par Xavier le Sam 1 Sep 2018 - 0:51, édité 2 fois |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91601 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Dim 12 Aoû 2018 - 20:13 | |
| Je lis les commentaires d'Eleanore sur le groupe que je viens de faire. - eleanore-clo a écrit:
- Bonjour
Ci-joint ma vision de ce premier tour.
- Spoiler:
Glasgow : enregistrement un peu ancien. Une musique impressionniste où les teintes orchestrales naissent, se marient, se fuient, et où le tout n’apparait qu’avec du recul. Dans cette interprétation, la musique me semble manquer de punch, ou d’évanescence, au choix. Un démarrage très discret. Le célesta et la clarinette semblent perdus dans les brumes écossaises. Où est Harry Potter ? Les pizzicati manquent de sel. Les cordes auraient-elles mangés un peu trop de panse de mouton farci ? 7,5/10
Inverness : un début fantomatique. Une flûte isolée dans la lande. Harpe et clarinette hésitantes face aux cordes et à la flute. Un enregistrement qui met en valeur tous les instruments. De belles couleurs. Des cordes mystérieuses et caressantes à souhait. Du rythme, de la force, du dynamisme. Une très belle palette de couleurs. Une fête mystérieuse sur la gâtine. Une belle interprétation très variée. 9,5/10
Motherwell : Un début faisant penser à Stravinski. Très spectral. Une musique très structurée. Mais manquant un peu de vie, de dynamisme. Trop diaphane. Une clarinette et un basson bien timides. L’orchestre finit par s’échauffer mais reste toujours hésitant. Des Gigues tirant vers La Mer, avec un côté policé, très Deauville – Trouville et pas assez Eastbourne ! Un soupçon d’ampleur vers 5 mn. 7 /10
Alloa : On se croirait dans un palais des Mille et Une nuits, désert, à l’aurore. Une musique lente, mystérieuse, envoutante, dansante. Une clarinette décidément très envoutante, de la force dans un fragilité apparente. Les cordes ne sont pas totalement au niveau. Belle tension. Décidément, quelle superbe clarinette. 8/10
Cumbernauld : Un soupçon de souffle mais quelle maestria. Une ligne sonore éthérée tenue fermement et parsemée de rêves. Une promenade dans la lande puis le long des lochs, devant les châteaux, sur un mont. Une musique souverainement maitrisée. Une interprétation qui fait parfois penser à La Mer. 9/10
Dundee : Du souffle. Un enregistrement ancien. Nous sommes dans un château écossais poussiéreux ! Une musique lente, envoutante, pleine de mystères. La lande est parsemée de petites fleurs et de chardons. Des Sommes-nous en Afrique ou en Ecosse ? 8,5/10
Tu es sûr que tes versions ne se sont mélangées dans ton lecteur? J'ai parfois l'impression que tu parles d'une autre version, par exemple "une musique lente" pour Dundee, me paraît surprenant, surtout que c'est une version très très rapide (la plus rapide du groupe, en 6'03), et tu dis que tu entends "du souffle" sur Cumbernauld, alors que ça me paraît immaculé de ce point de vue. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Jeu 23 Aoû 2018 - 19:51 | |
| Voici mes impressions pour le groupe B : - Spoiler:
Quatre versions, quasi parfaites, se détachent nettement sur les six mais sont très difficiles à départager. Je vais les classer par nécessité, mais selon l’humeur et les moments ma hiérarchie pourrait varier. AlloaVoilà celle qui m’a le plus séduit ! L’enregistrement, fort réverbéré, est néanmoins remarquable de clarté et de présence physique. Le chef adopte un tempo modéré (7’31’’) mais montre beaucoup de souplesse agogique et un grand respect des indications de Debussy. L’orchestre est très beau (bel hautbois d’amour) et les timbres très individualisés sont magiques. C’est une lecture très fine, poétique mais aussi très vivante et joyeuse. J’aime beaucoup . 9/10 CumbernauldIci la prise de son est plus lointaine et le chef donne une lecture moins affirmative, comme en demi-teinte, plus mélancolique aussi (hautbois). Le tempo est très semblable à celui d’Alloa (7’31’’) avec une souplesse agogique certaine. L’orchestre est lui aussi très beau. Beaucoup de poésie mais moins de vie que chez Alloa. C’est très bien . 7,5/10 DundeeBelle prise de son mono tout à fait honorable. Le tempo est très vif, voire très rapide (6’03’’), avec en outre beaucoup de contrastes. C’est une version qui regorge de vie mais qui est assez brute de décoffrage. Ce que l’on gagne en vitalité, on le perd en poésie. Si on ajoute à cela la prise de son mono qui ne favorise pas les couleurs de l’orchestre, on aboutit à une vision un peu monolithique sans la subtilité qu’on trouve ailleurs. C’est en réalité très bien mais un peu unilatéral. J’évacue donc cette version . 4/10 GlasgowQu’est-ce que c’est que ça pour un hautbois d’amour ??? Qu’est-ce qu’il est moche !!! En plus il a de sérieux problèmes de justesse. On croirait entendre le pipeau bricolé de Siegfried … Les trompettes, elles aussi très moches, sont par ailleurs sans cesse mises au premier plan (comme 5 mesures avant 4). L’équilibre entre les groupes instrumentaux est très discutable. Pourquoi la musique devient-elle aussi geignarde au numéro 5 ??? C’est d’un mauvais goût rédhibitoire. Et je pourrais continuer encore longuement sur le même ton . Non vraiment, cette version est insortable … 1/10 InvernessTempo modéré (7’37’’) mais aussi assez uniforme. L’orchestre est de grande qualité avec un bel hautbois d’amour, mélancolique. Il n’y a pas grand chose à redire. Tout est très bien réalisé mais cela manque un peu de contrastes, d’impact et de vie. J’aime un peu moins . 7/10 MotherwellEncore une version au tempo modéré (7’27’’), mais avec un très bel orchestre (superbe hautbois). Le chef donne une lecture très précise et détaillée, mais en outre c’est beaucoup plus vivant qu’Inverness et même que Cumbernauld, sans que cela se fasse au détriment de la poésie comme dans Dundee. Je n’y retrouve néanmoins pas l’explosion de vie et de poésie que je trouvais dans Alloa, peut-être en raison d’une prise de son moins « physique » . 8/10
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Dim 26 Aoû 2018 - 19:13 | |
| - Xavier a écrit:
Je lis les commentaires d'Eleanore sur le groupe que je viens de faire. Tu es sûr que tes versions ne se sont mélangées dans ton lecteur? J'ai parfois l'impression que tu parles d'une autre version, par exemple "une musique lente" pour Dundee, me paraît surprenant, surtout que c'est une version très très rapide (la plus rapide du groupe, en 6'03), et tu dis que tu entends "du souffle" sur Cumbernauld, alors que ça me paraît immaculé de ce point de vue.
Face à tes légitimes interrogations, on va attendre la confirmation d'Eleanore avant de comptabiliser son vote. Merci aux jurys qui se sont déjà exprimés. Je pensais initialement clore ce premier tour fin août, mais en cette période estivale certains auditeurs ne seront dispos que début septembre, aussi avais-je modifié ma première intention. Toutefois, pour ceux qui peuvent, ce serait rassurant de ne pas tarder à poster votre commentaire. Ce serait dommage d'annuler l'écoute faute de participation Si vous en êtes d'accord, la fin de cette première étape est fixée au vendredi 14 septembre à minuit. Au regard de la généreuse durée accordée, on compte sur vous pour tenir rigoureusement cette échéance En cas de désistement, merci de me prévenir afin que nous réorganisions les équipes. |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2097 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Dim 26 Aoû 2018 - 20:13 | |
| En ce qui me concerne je vais faire ça dans les jours qui viennent, je n'ai pas oublié ! |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 27 Aoû 2018 - 18:41 | |
| Après beaucoup d'interrogations, nombre d'écoutes et réécoutes, mon verdict pour Gigues, Groupe A. Puis-je recevoir un autre groupe ? fomalhaut - Gigues, Groupe A:
Quelques remarques, tout d'abord.
1. Sur le fond, je ne comprends pas la démarche retenue par Melomaniac : Pourquoi éliminer des interprétations dès Gigues ? Ce n’est pas parce que de l’avis des censeurs, on « loupe » Gigues qu’on ne fera pas une bonne Iberia et des Rondes superlatives ! Ceci écrit, j’accepte cette règle du jeu quand bien même elle ne me satisfait pas.
2. Cinq des six enregistrements de ce groupe sonnent très bien sur mon installation. Un seul (Edinburgh), apparemment ancien, est en retrait, avec des tutti souvent confus et congestionnés.
3. Analyser et apprécier plusieurs versions d'une oeuvre de Debussy, courte, intense et changeante, telle que Gigues, m'a paru beaucoup plus délicat que l'analyse et l'appréciation d’un mouvement symphonique d’une durée comparable, tel que l'Allegro con brio d'une célèbre symphonie.
4. A mon sens et à mes oreilles, Gigues doit durer 7:15 (plus ou moins 00:10).
Dumfries (6:27) Une interprétation totalement inattendue : rapide, directe, objective, assez nuancée et brillante mais parfois plus bruyante que brillante. La rapidité du tempo et l’éclat de cette interprétation, quoique séduisants dans un premier temps, ne permettent pas d'apprécier pleinement l'oeuvre. Vif et bref. 5/10
Edinburgh (7:14) Malgré l'ancienneté du son, un profond bien-être envahit l’auditeur : Voici une interprétation dont les tempi sont très justes, une interprétation variée, incisive et nuancée, quel dommage qu’elle porte techniquement son âge ! Magistral. 9 voire 10/10
Falkirk (7 :21) Une prise de son très détaillée, des tempi justes, des accents parfois appuyés. Pas mal. 7/10
Lerwick (8 :11) Est-ce la relative lenteur ? Pas mal mais pas satisfaisant. C’est assez distant et trahit un relatif manque de finesse, c’est alternativement appuyé puis retenu, c’est majestueux voire grandiloquent. On s’y perd quelque peu. Inégal. 6/10
Melrose (7 :08) C'est assez étrange, les tempi sont pertinents, l'interprétation est soignée et éloquente, cela sonne bien mais ne s'impose pas. Banal ? 7/10
Sirling (8 :28) Gigues en technicolor ? C’est majestueux parfois massif, il y a la de beaux détails et de fort beaux passages mais l’ensemble est largement surdimensionné, quoique intéressant, à mes oreilles. Excessif. 5/10
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 27 Aoû 2018 - 22:17 | |
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| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2097 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Lun 27 Aoû 2018 - 22:42 | |
| Allez, il est temps de finir mes devoirs de vacances. Voici donc mes avis pour le groupe D : - Groupe D ::
Précisons pour commencer que je ne connaissais pas vraiment à fond ces Images, j'aime bien la musique symphonique de Debussy mais je ne les avais pas écoutées non plus des dizaines de fois avant cette écoute comparée. A priori, j'attendais de ces gigues une vision plutôt "atmosphérique", un peu éthérée, mais qui ne manque pas non plus d'allant dans les passages plus dynamiques. Pas évident de départager ces six versions qui me semblent former un tout relativement homogène (aucune exceptionnelle, aucune complètement à côté à mon goût) dans des tempi assez proches (il y a plus extrême dans les autres groupes pour ce que j'ai pu en voir.
Ayr : ah, il y a du souffle, ça ne doit pas dater d'hier, ça s'entend. Mais la prise de son très proche et le choix d'articuler énormément (laes harpes au début jouent très détaché, on y perd côté ambiance brumeuse mais au moins on entend bien) compensent largement, d'ailleurs on entend globalement très bien les détails même si les tutti sont un peu plus confus (ça savonne un poil aux bois par moments, mais rien de très grave). C'est en tout cas une interprétation très fidèle au texte, les ralentissements sont scrupuleusement respectés (c'est moins net pour les nuances dynamiques, mais l'âge joue de ce côté là, on a pas des pianissimi très évidents), et globalement ça avance clairement, on a une belle vision qui n'est peut-être pas celle que je préfère a priori (vision presque "terrienne" ici) mais tout à fait cohérente et bien exécutée, 7.5/10.
Dunfermline : pour le coup, du plus récent avec un très tbeau son d'orchestre. L'équilibre est toutefois moins bon, avec certains détails trop en arrière (le célesta, il est où ?) et d'autres trop mis en avant (xylophone par exemple), même si l'ensemble est respectueux du texte là aussi. En fait c'est très très beau (le hautbois d'amour, mélancolique, est mon préféré des six) mais un peu maniéré dans les détails, ce qui gâche légèrement mon plaisir. Malgré tout ma version préfére des six (ben oui, j'aime le beau son). 8/10.
Kilmarnock : encore une version "beau son", le hautbois sort de l'orchestre avec un naturel confondant. Pourtant, alors même que cette version n'est pas la plus rapide du lot, j'ai une curieuse sensation de précipitation qui s'installe, et qui ne me quittera pratiquement pas. En fait je ne comprends pas bien où veut nous emmener le chef, je profite du bel orchestre mais la musique ne m'émeut plus, c'est vraiment curieux. 5/10.
Kirckaldy : le début est assez décevant avec ces harpes très en retrait. Le hautbois est tout à fait correct mais bien prosaïque, à l'unisson d'une version assez scolaire. Il y a aussi des problèmes d'équilibre, hautbois couvert par les flûtes, cors inexistants quand il y a les violoncelles dessus. Peu de nuances, peu de variations de tempo, rythmiquement ce n'est pas très nerveux. Il y a une coupure brutale inexplicable avant la grande descente qui mène à 19. En fait, c'est vraiment très lisse, on joue (bien) les notes mais c'est à peu près tout. Décevant, 4/10.
Lochgilphead : l'intro intrigue, dans le bon sens du terme. Puis arrive le hautbois, et il faut bien avouer qu'il a un son assez particulier qui agresse un peu les oreilles. En fait, à la longue, je le trouve vraiment moche, assez couinant. Bon, il faut faire avec, et globalement le son de cette version me pose pas mal de problèmes : à 3, c'est assez laid, l'équilibre est précaire, c'est un live ? (on entend en tout cas un bruit qui ne semble pas provenir de l'orchestre un peu après le milieu). Avec tout ça, vous sentez la mauvaise note arriver ? Eh bien curieusement non, car derrière ces désagréments auditifs, il y a une version qui avance tout le temps, un vrai discours qui me prend, avec des tempi et nuances adaptées, c'est vraiment bien au niveau des intentions d'interprétation. Du coup, 7/10.
Stornoway : on revient à une interprétation assez standard pour terminer. Ce n'est pas très mystérieux ni très tranchant, une sorte d'entre-deux qui avance toutefois de façon assez convaincante. Le hautbois n'est pas terrible car il ne prend pas assez le temps de respirer, et globalement il y un côté assez brouillon, la mise en place ne me semble pas parfaite. Mais c'est contrebalancé par une certaine urgence quand ça s'anime. Gros manque de poésie sur la fin, le hautbois me pose quand même problème. 6/10.
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| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Mar 28 Aoû 2018 - 11:06 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- fomalhaut a écrit:
Pourquoi éliminer des interprétations dès Gigues ? Ce n’est pas parce que de l’avis des censeurs, on « loupe » Gigues qu’on ne fera pas une bonne Iberia et des Rondes superlatives !
Essentiellement parce que l'enjeu de ces écoutes est de trouver une version qui fasse consensus, et qu'on procède assez logiquement par élimination. Au demeurant, ce que tu écrit est très vrai : un chef peut se planter dans Gigues, et briller dans Ibéria. Mais l'inverse serait aussi possible, et il faut bien commencer par une partie de l'oeuvre ou une autre, alors...
Toujours pas convaincu...A ce jeu, pourquoi ne pas commencer par "Rondes de Printemps", la première image terminée, poursuivre par "Iberia" et finir par "Gigues", la dernière image terminée...?
- fomalhaut a écrit:
Ceci écrit, j’accepte cette règle du jeu quand bien même elle ne me satisfait pas.
Concernant Edinburgh, je comprends ton hésitation, mais j'ai besoin d'une évaluation fixe et non d'un intervalle qui serait soumis à un choix de ma part. Peux-tu donc attribuer une note définitive ?
Le 9 visait la technique. Faisons passer l'interprétation avant tout, 10 pour Edinburgh !fomalhaut |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Mar 28 Aoû 2018 - 22:10 | |
| - fomalhaut a écrit:
Le 9 visait la technique. Faisons passer l'interprétation avant tout, 10 pour Edinburgh !
C'est enregistré |
| | | Morloch Lou ravi
Nombre de messages : 9912 Date d'inscription : 14/10/2006
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Jeu 30 Aoû 2018 - 14:38 | |
| Je me lance, j'avais écouté en juillet et je n'arrivais pas à départager, j'ai réécouté et je ne parviens toujours pas à départager. Tant pis. - Groupe B:
Alloa :L'impression qui se dégage est une impression d’ »honnêteté », dans le bon sens du terme, par de très bon musiciens. Pas d’esbroufe, pas de chef qui tente d'imprimer une personnalité, ici il s'agit de restituer la partition avec élégance. Me semble très moderne comme vision, avec un bon orchestre, en particulier les solistes vents. Clair, net, raffiné. Peut-être un petit manque d'entrain,c'est très « studio » mais l'orchestration est soulignée avec classe et équilibre. 7/10 parce que c'est « comme ça » qu'il faut jouer Debussy, mais que ça manque d'esprit dansant et d'incarnation. Cumbernauld :Une version plus dynamique, avec des contrastes d'émotion, joie, mélancolie. Même si ça reste très clair, cette version est plus fondue, plus homogène avec un beau son. S'approprie la musique de Debussy, un peu trop de spectacle ? C'est possible mais c'est dansant et ça colle avec le titre « Gigues ». 9/10 c'est très beau. La prise de son pourrait être plus précise, c'est dommage. Dundee :C'est rapide, ça me fait penser à la façon dont Robert Casadesus joue Debussy au piano, c'est peut-être comme cela qu'il faut le jouer et que Debussy l'a entendu et même écrit, mais du coup ça fait un peu musique de film des années 1940. L'orchestre me semble avoir un niveau technique phénoménal mais jouer un peu par dessus la jambe, comme une sorte de routine décontractée, entre deux symphonies de Mahler. C'est moins clair, plus agressif, tout en étant virtuose. L’enregistrement est un peu « compact » et lointain. Je ne suis pas trop sur de ce qu'il faut en penser, si ça se trouve c'est la version la plus proche des attentes de Debussy, mais je ne mets que 3/10. Glasgow :Tiens un orchestre qui joue avec le son « Ludwig-pâteux » de certains orchestres des années 1950, mais c'est bizarre parce que le niveau des cordes semble bon alors que les solistes vents sortent des sonsmoches comme tout. Le niveau de l'orchestre n'est pas homogène (je dis ça mais au final, avec mon discernement habituel, ça va être le Philharmonique de Vienne à son sommet technique ^^). Par contre, c'est très dynamique, il y a quelque chose de musical, le chef y croit, il essaie de secouer tout cela, mais il - ou elle - ne semble pas suivi par son orchestre qui reste en mode sieste. Et puis c'est une Gigue pour le coup, sur des instruments couinants. Tant pis, je mets 1/10 Inverness :Beau son d'orchestre, vision équilibrée entre analyse et dynamisme. Un peu plus lent. Encore une version qui veut restituer la partition dans ses détail mais avec un beau son d'orchestre. Des contrastes, de l'enthousiasme. Peut-être un peu démonstratif, mais qu'est ce que c'est beau ! Donne un sentiment de version idéale par son équilibre. Très bel enregistrement, clair, transparent. Le son est « international » pour du Debussy, mais le soin apporté au détail est tel que tout fonctionne. L'élégance absolue. Un peu désincarné mais ça reste dansant. Chaque pupitre donne son meilleur, et c'est la maîtrise absolue , je mets 10/10. Motherwell :Curieux, c'est pris à vitesse raisonnable mais le début semble en apesanteur. Évanescent mais clair. Encore une sorte d'idéal sonore de l'orchestre, chaque pupitre est magnifique. Il est possible que ce soit le son idéal pour jouer Debussy, compromis réussi entre dynamisme de la danse et hédonisme de l'harmonie. Je crois que ce sont les meilleurs pupitres pris indépendamment, ils ne cherchent pas à faire joli, c'est très naturel et classe. Le plus beau hautbois de la série sans contestation possible . Tant pis je dois encore mettrre 10/10
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Ven 31 Aoû 2018 - 20:40 | |
| A deux semaines de l'échéance (vendredi 14 septembre), bilan sur les participations. Merci à ceux qui se sont déjà exprimés ! Outre les auditeurs qui ont demandé un lot supplémentaire, on attend encore le vote de Pipus, Eusèbe, Adalbéron, Ravelavélo, Bloups, Clemens, Thelonious, Roderick, Saegel. |
| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Ven 31 Aoû 2018 - 20:58 | |
| Je devrais pouvoir faire cela dans le courant de la semaine prochaine |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91601 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Sam 1 Sep 2018 - 0:52 | |
| Mes commentaires pour le groupe C: - Spoiler:
ABERDEEN
Le début est bien, mais la première intervention du hautbois d'amour est vraiment trop rapide à mon goût. L'intonation de plusieurs pupitres de l'orchestre laisse parfois à désirer, les bois sont parfois un peu étranges, il y a aussi quelque chose d'un peu bizarre dans l'équilibre sonore de l'ensemble. Beaucoup de passages sont un peu trop rapides, des transitions bâclées. A 4'07 (14 sur la partition), le hautbois joue le si bécarre écrit également sur mon édition mais qui est une grossière erreur (jamais entendue dans d'autres version) qui ruine complètement la gamme par tons de ce passage. Là le manuscrit n'est pas très clair, le fa# du 2è hautbois trouble un peu les choses, on pourrait croire que c'est un si bécarre. (à moins de disposer d'une oreille et d'un minimum de compréhension de l'harmonie debussyste, évidemment) Enfin, pour résumer, il n'y a rien de très bon dans cette version, si ce n'est que dans l'ensemble c'est honnête, mais ça ne me paraît pas digne d'aller plus loin dans l'écoute, vu le nombre de très bonnes versions.
4,5/10
ELGIN
Plus lent et plus soigné que la version précédente, mais avec malgré tout une certaine raideur. Bonne lisibilité du détail instrumental. C'est bien plus beau que la version précédente, mais ce n'est pas tout à fait enthousiasmant, ça manque peut-être un peu de contrastes, voire d'énergie. Cordes magnifiques.
6,5/10
FORFAR
Un peu l'inverse de la version précédente, il y a de l'énergie, des contrastes, des intentions marquées, mais c'est vraisemblablement ancien et (assez mal) enregistré en live. L'orchestre se défend bien mais est parfois défaillant dans la justesse et manque aussi de grâce, de délicatesse. Le résultat sonore global est moins beau et moins bien équilibré que la plupart des versions de cette écoute, je n'ai pas la poésie attendue, donc déception.
4/10
HELENSBURGH
Ca fait du bien après les sonorités un peu ingrates de la version précédente! Le début est d'une grande poésie, grâce à un magnifique hautbois d'amour notamment. Par rapport à Elgin, les sonorités sont plus chaudes, et avec des tempi moyens comparables, on ressent beaucoup plus d'énergie et d'intentions. L'orchestre est magnifique, la prise de son très bonne.
8,5/10
IRVINE
Le début est vraiment trop rapide à mon goût, manquant de mystère et de langueur. Sinon j'aime bien la prise de son très claire, même s'il y a un peu de souffle et que ça peut devenir un peu agressif sur la totalité de la pièce. Parfois les trompettes ressortent trop brutalement et ne savent pas rester en arrière-plan, tandis que le hautbois d'amour se trouve un peu masqué. On trouve à nouveau ici l'erreur du si bécarre de hautbois dont je parlais pour Aberdeen. On est plutôt dans l'optique de Forfar, en plus réussi, mais je trouve que ça ne colle pas tout à fait avec cette pièce. Dommage, certains passages sont très réussis, notamment celui de 6'14, même si c'est un peu fort et un peu tout en dehors.
6/10
PERTH
Il y a un souffle un peu sourd qui gâche un petit peu la belle prise de son. (c'est manifestement un live) Sinon, voilà un début vraiment lent et vraiment beau, malheureusement gâché par une première note très basse du hautbois d'amour. Cette lenteur et cette profondeur sonore me font penser à certains passages de Pelléas. Un gros raté de cor à 4'53, suivi par le fameux si bécarre de hautbois qui me hérisse. Dommage pour tous ces détails, parce que sinon c'est la version qui m'enthousiasme le plus, d'assez loin, par son mystère et même son étrangeté, mais elle est imparfaite, les trois grosses erreurs ou approximations dont j'ai parlées me sautent aux oreilles et me gênent. Ca mériterait quand même vraiment qu'on écoute la suite!
8/10
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| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Sam 1 Sep 2018 - 14:46 | |
| - Groupe B:
Alloa (7'31) Les sonorités sont nettes et bien équilibrées entre les instruments. Excellente dynamique, bonnes résonnances des basses. L'interprétation est bien vivante, animée d'un souffle qui vous tient en éveil jusqu'à la fin. Aucun reproche à formuler. 9.5/10
Cumbernauld (7'30) Début quelque peu faiblard. Le genre de prise sonore que j'aime, on rejoint les standards du haut de gamme comme chez Alloa, la dynamique ne sature pas, la narration musicale me plaît, j'aime entendre comme une histoire dans ce genre de musique. 7.5/10
Dundee (6'02) Prise sonore plus réverbérée ici, un peu défaillante ce qui dessert l'interprétation plutôt rapide, très animée et d'excellente facture. On frôle la saturation (4'38). 3/10
Glasgow (6'45) Début très lent, la harpe se fait plus discrète, ce qui ôte un peu de féérie à l'oeuvre, au début du moins. Excellente prise sonore. La clarinette m'apparaît un peu lointaine (2'52). L'accent est mis sur les violons. 5/10
Inverness (7'37) Le début est plutôt réussi. Encore du très haut de gamme, ce qui complique mon évaluation. Belle richesse sonore, on capte bien les menus détails. 9/10
Motherwell (7'27) Qualité sonore tout à fait acceptable, mais pas nécessairement la meilleure. Pas de traits distinctifs suscitant mon enthousiasme. 6/10
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| | | Bloups Mélomane averti
Nombre de messages : 125 Date d'inscription : 30/03/2017
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Mar 4 Sep 2018 - 10:55 | |
| Le groupe C : - Spoiler:
Aberdeen : ça semble plutôt ancien, en tout cas le son n’est pas toujours très agréable. Pas grand-chose à dire sur cette version sinon que dans l’ensemble les indications de partition sont plutôt bien suivies sauf les « retenus » qui ne le sont pas toujours assez. Une assez bonne version moyenne, bien pour entrer dans le mouvement. 5/10
Elgin : le début est très planant. Le thème au hautbois d’amour, bien qu’un peu lent, est très balancé et presque dansant. La version respire, prend son temps mais reste dans une recherche continue de couleur et de dynamisme, c’est appréciable. La partition est plutôt assez scrupuleusement suivie. La partie finale renoue avec le début, posé, belles sonorités, on s’envole. Si c’est agréable, ça n’en manque pas moins d’un peu de puissance évocatrice qui laisse un peu sur sa fin. 7/10
Forfar : Début plutôt rapide, de belles phrases au hautbois d’amour au début. La dynamique rythmique semble vraiment marquée, c’est plutôt bien et puis au fur et à mesure ça se délite. Ca devient très irrégulier : certains moments a priori vifs deviennent très lourds, les tuttis deviennent peu à peu amollis et on aboutit à une fin plutôt moche. C’est dommage. 2,5/10
Helensburg : dès le début, surtout en contraste avec ce qui se passe dans la version d’avant, on est frappé par la clarté des timbres et la beauté de la sonorité. A tous les niveaux (vents, cordes, percussions) c’est très beau et lyrique. On avance, chante et c’est plein de couleur. L’entrée du basson pour le thème y est pleine de fantaisie et lance brillamment la suite. C’est une version pleine de vie dans laquelle contrastes et dynamiques sont partout, à tel point que j’ai l’impression que c’est la première fois qu’on peut entendre si clairement les différents ponts rythmiques aux percussions. Les cordes elles aussi semblent d’une jolie pureté. Bref, version saisissante ! 9/10
Irvine : L’intro est à nouveau plus rapide que précédemment, en soi, pourquoi pas. L’entrée du hautbois a de la fantaisie puis le thème semble ensuite un peu bousculé mais il y a un souffle qui avance. La ligne directrice n’est pas toujours claire (le « Retenez » avant le 8 semble coupé de ce qu’il y a avant et après c’est très étrange). Au niveau nuances et rythmique c’est plutôt bien mais là où c’est décevant c’est au niveau justesse et précision : le solo de violoncelle sonne faux, certaines sonorités du hautbois sonnent mal, bref pas toujours très convaincant. 4/10
Perth : Les instruments semblent un peu plus lointains mais dans l’ensemble on peut considérer que ça sert la prestation d’ensemble puisque la version est plus posée. On est malgré tout un peu plus lent que chez Helensburg mais le résultat semble aussi réussi. L’ensemble est bien uni. Dans les points un peu négatifs on pourrait parler de la flûte qui dans son thème a un vibrato un peu forcé qui rend l’accompagnement un peu moche mais dans l’ensemble c’est plutôt bien réussi. 7,5/10
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| | | Bloups Mélomane averti
Nombre de messages : 125 Date d'inscription : 30/03/2017
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Mer 5 Sep 2018 - 10:17 | |
| Le groupe D : - Spoiler:
Ayr : très grande différenciation sonore entre les instruments, pas de fondu : on a donc une lecture très verticale. Le tempo est assez rapide mais ne donne pas réellement de direction cohérente à l'ensemble, dommage. Les indications de mesure ont tendance à être trop suivies (les ralentis et accélérations trop marqués). On remarque aussi que les instruments ne communiquent pas tellement entre eux (comme dans la grande descente dans l'extrait où les voix se succèdent, la longue phrase se coupe sur l'entrée des différents instruments). Les tuttis sont un peu confus dans l'ensemble. Ca manque de précision dans l'ensemble et d'une lecture très cohérente. 4/10
Dunfermlyne : Le début est très lent mais c'est surtout aéré et ça respire bien. Les deux thèmes au hautbois d'amour sont d'une grande logique et musicalité : le premier très scandé, marqué choque mais le deuxième, lié dans un long phrasé suit une évolution logique et rend l'ensemble très beau et réussi. On apprécie aussi que les voix intermédiaires ressortent bien ce qui enrichit fortement le discours. De même, le dialogue entre hautbois et hautbois d'amour est pour la première fois vraiment magnifique. La version est donc très colorée et la fin, posée, envoutante, est très cohérente dans l'ensemble de ce premier extrait, c'est très beau. 8/10
Kilmarnock : Si la version précédente était très bien construite, on est ici dans quelque chose de beaucoup plus lyrique (le premier thème !) qui cherche les jolis sons. Les solos aux cordes (premier pupitre de violon 2, solo de violon 1) sont exquis, mis en avant mais discret et rendent sublimes ce premier extrait. Cependant, dans un mouvement qui se veut plutôt dansant, on s'y empâte un peu, les tuttis sont beaucoup plus mous, n'avancent pas. Finalement on peut dire que c'est une belle version, sans aucun doute mais qui souffre d'un vrai manque de folie. 6/10
Kirkaldy : A l'inverse de la version 3, on est dans une version plutôt dansante dès l'introduction du hautbois d'amour, c'est particulièrement bien fait. Les instruments se succèdent à leur entrée de manière affirmée. Les voix intermédiaires participent parfaitement à ce bel ensemble : on est simplement dans le beau et on réussit à y allier recherche d'un certain esthétisme avec une avancée rythmique plutôt dynamique. Je noterais aussi une fin particulièrement réussie (à partir de la réexpo indiquée un peu plus lente) qui est la plus riche de toutes les versions (groupes C et D) que j'ai pu entendre jusqu'à présent. 9/10
Lochgilphead : On revient ici dans une conception plus protéiforme de la pièce : le début semble une succession de phrases variées mais peine à se voir comme un tout. J'ai un peu de mal avec une telle vision mais elle est plutôt bien défendue. Cependant le hautbois d'amour manque énormément de précision et ça pose beaucoup de problème au niveau de l'intonation. La prise de son semble aussi plutôt lointaine ce qui rend certaines phrases très confuses surtout en tutti. 5/10
Stornoway : c'est moche de nous faire finir par une telle version, pas très originale dans sa conception après autant de choses intéressantes. C'est pas toujours précis (la flûte déborde dans certains thèmes), la mise en place est particulière. Bref pas une version qui restera dans les annales. Placée en premier du groupe elle aurait pu prétendre à mieux mais bon, pour discriminer vraiment ce qui est raté après un beau groupe dans l'ensemble, on ne mettra que 2/10
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Mer 5 Sep 2018 - 22:27 | |
| Un merci particulier à Bloups et aux auditeurs qui ont pu traiter un lot supplémentaire. D'ailleurs, on n'a pas de nouvelle d'Anaxagore ? |
| | | Morloch Lou ravi
Nombre de messages : 9912 Date d'inscription : 14/10/2006
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Mer 5 Sep 2018 - 22:46 | |
| Alors alors alors ? ça donne quoi ? il y a des versions connues en difficulté ? |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Mer 5 Sep 2018 - 22:54 | |
| Oui, c'est une torture pour moi. Mais je ne peux rien dire, sous peine d'influencer les auditeurs qui ne se sont pas encore prononcés. Ce qui est patent, c'est qu'à ce stade vos votes sont très convergents, y aura pas photo à l'arrivée, j'ai même rarement vu un tel consensus dans ce type d'écoutes comparées. La fin du suspense est proche, plus qu'une dizaine de jours à patienter. On attend Adalbéron, Pipus (qui ont répondu à mon message de rappel) ainsi que Eusèbe, Clemens, Thelonious, Saegel et Roderick Pour le lot A, on ne dispose que de 2 votes ; 3 pour les lots C et D, c'est insuffisant |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| | | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Jeu 6 Sep 2018 - 1:27 | |
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| | | eleanore-clo Mélomane averti
Nombre de messages : 198 Date d'inscription : 04/12/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Jeu 6 Sep 2018 - 21:18 | |
| Bonsoir Suite à la question de Xavier, j'ai réécouté les versions. Voici mes nouveaux commentaires. Les notes ne changent pas. - Spoiler:
Glasgow : Une musique impressionniste où les teintes orchestrales naissent, se marient, se fuient, et où le tout n’apparait qu’avec du recul. Très écossais à 0mn45. Dansant à 1mn02. Timide à 1mn42. Belles cordes à 2mn05 et à 2mn27. Cuivres un peu discrets à 2mn45. 3mn10 et 3mn45, la Mer ne semble pas très éloignée de Glasgow ! 4mn40, nous sommes cernés par des brumes qui dansent autour de l’auditeur. 5mn42, une clarinette très écossaise. Apaisement à 6m30. Fin à 6mn44. Au final, dans cette interprétation, la musique me semble manquer de punch, ou d’évanescence, au choix. Le célesta et la clarinette semblent perdus dans les brumes écossaises. Où est Harry Potter ? Les pizzicati manquent de sel. Les cordes auraient-elles mangés un peu trop de panse de mouton farci ? 7,5/10 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Inverness : un début fantomatique. L’enregistrement semble ancien. Une flûte isolée dans la lande à 0mn28. Harpe et hautbois hésitants face aux cordes et à la flute. Un enregistrement très analytique qui met en valeur tous les instruments. 1mn, toujours la flûte solitaire. 1mn30, une musique presque dansante, puis devenant très plaintive à 1mn56. De belles couleurs en global. A 2mn29, la tonalité devient sombre presque inquiétante. A 3mn02, des cordes mystérieuses et caressantes à souhait. Une souveraine lenteur, de la tendresse, du dynamisme. Quelles cordes à 4mn19. Effet stéréo à 4mn40 avec un instrument se retrouvant étrangement sur la droite. Superbe pâte orchestrale à 5m29, tout le monde est sur les créneaux du château ! Une très belle palette de couleurs. Une fête mystérieuse sur la gâtine. A 6m01, que se passe-t-il, les instruments nous mettent dans l’expectative. A 6mn45, nouvel effet stéréo avec l’instrument excentré à droite. Une belle interprétation très variée. Fin à 7mn34. 9,5/10 ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Motherwell : Un début très lent avec des volutes de brume autour de nous. Le hautbois à 0mn41 sonne timidement. 1mn15, nous basculons dans Stravinski. Des cuivres acérés à 1mn33. Belle dynamique à 2mn09. A 2mn29, on sent la Mer derrière. A 2mn52, la musique danse. Quels cuivres. A 3mn53, une vague sonore nous emporte. A 4mn22, éclat acéré des cuivres. A 5mn, nous revoilà sur la lande, déserte. A 5mn18, les fantômes dansent avant d’être interrompus. A 6mn01, nous plongeons dans la tristesse. Le xylophone à 6h32 est très métallique. A 7mn une montée ou plutôt une descente vers la conclusion. 7mn25 the end. L’orchestre finit par s’échauffer mais reste toujours hésitant. Des Gigues tirant vers La Mer, avec un côté policé, très Deauville – Trouville et pas assez Eastbourne ! 7 /10 ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Alloa : on démarre dans un palais des Mille et Une nuits, désert, à l’aube. Une harpe mystérieuse. Encore une superbe harpe à 0mn40. Le hautbois danse à 0mn59. A 1mn38, tout s’anime et prend vie. La flute dialogue avec elle. A 2mn29, de belles couleurs, une musique très impressionniste même si le cliché fait éculé. A 2mn44 une musique mystérieuse, envoutante, dansante. Des cordes tranchantes à 2mn59. Retour au clame à 3mn14. Belle ampleur à 3mn53. Accélération vers la folie à 4mn33. Comme une marche à 5m08 avant de grandes envolées des cordes. A 5m22, la cymbale met fait fin au jeu. A 5m58, retour de la tristesse via une clarinette décidément très envoutante, de la force dans une fragilité apparente. A 6m40, une ambiance mystérieuse, de plus en plus assourdie jusqu’à la conclusion à 7mn25. 8/10 ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ Cumbernauld : Un début d’une grande douceur, et très éthéré grâce à la harpe. Quelle nostalgie dans à 0mn43. Et la flute n’est pas en reste. A 1mn19, les pizzicati des cordes distillent une ambiance surnaturelle. A 2mn36, des cordes très sombres (les violoncelles). Quelle maestria. A 4mn03, superbe ampleur des cordes. A 5m05, une ligne sonore fière, dynamique. Beau glissando de la flute à 5m35. Le xylophone distille son angoisse à 5mn41. La promenade dans la lande puis le long des lochs, tourne à l’angoisse. A 6mn40, le hautbois est toujours aussi triste. Le son se meurt à 7m28. Une musique souverainement maitrisée, une version sombre. 9/10 ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Dundee : Du souffle. Un enregistrement ancien. La harpe à 0mn16 est très cristalline. Un hautbois criant sa peine à 1mn. Des pizzicati très « hindou ». La danse commence à 1mn25. Des cuivres vifs. On dirait presque que cela swingue à 1mn59. Le tempo semble un peu rapide. Des cordes fortes à 2mn38. Les cymbales claquent à 3mn44. Tonalité inquiète à 4m10 avant de rebasculer dans une danse frénétique à 4mn25. Des notes inquiètes à 5mn. Un rythme toujours très rapide qui conduit la fin à une chute (6mn00) 8,5/10.
Bonne soirée Eléanore |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Jeu 6 Sep 2018 - 21:40 | |
| - eleanore-clo a écrit:
Bonsoir Les notes ne changent pas.
Merci d'avoir pris le temps de préciser, ton vote est comptabilisé. |
| | | Bloups Mélomane averti
Nombre de messages : 125 Date d'inscription : 30/03/2017
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Sam 8 Sep 2018 - 9:49 | |
| Le groupe A : - Spoiler:
Dumfries : Le début me semble un peu plus rapide qu'habituellement mais ce n'est pas gênant. Le hautbois d'amour n'est pas très beau dans ses thèmes initiaux. Passées ces deux petites réserves, le reste est très convaincant : les petits détails (petites notes de clarinette, contrechants divers) sont mis en valeur par l'ensemble du thème. Les parties rapides permettent aux tuttis de ne pas se noyer dans une espèce de torpeur confortable qui pourrait desservir l'ensemble. Tout fonctionne bien. La vitesse ici n'est pas superficielle et donne un bon sentiment d'ensemble sur toute la pièce. Bref, c'est plutôt très bon 8/10 Edimburg : le son de la flûte au début est saisissant (j'ai même réécouté les 20 premières secondes de la version précédente parce que j'avais l'impression que ça ne commençait pas sur la même note ). Bref, pas le sentiment d'entendre la même chose. Le thème au hautbois d'amour ensuite n'est pas très heureux mais le phrasé est plutôt beau ça compense. Dans l'ensemble, cette version est plutôt bonne dans l'esprit mais la mise en place est assez mauvaise (ou le poids des ans se fait beaucoup trop ressentir) : la partie 'Retenez' me semble très fausse, il y a plusieurs moments où l'orchestre ne sonne pas ensemble et la dernière note oscille entre le faux et le moins faux (peut être un problème de restitution de l'enregistrement ?). Bref, gloups... 2/10 Falkirk : beau lyrisme dès le début (à tel point qu'on a l'impression que l'hauboïste aime s'entendre jouer et en profite bien...). Version excellente : la seule réserve que j'ai est sur l'entrée du basson qui est un peu statique jusqu'à l'entrée des cordes où on va bien profiter à la fois d'une avancée dans le rythme et l'intention mais aussi - et surtout - un enrichissement des timbres rares ! On notera aussi l'excellente prestation des altos qui sont surement les plus impressionnants des versions entendues jusqu'à présent. Excellent donc... 9/10 Lerwick : le début est très énigmatique, c'est plutôt lent mais ça sonne bien. L'entrée du basson est très espiègle ça rend bien... Malheureusement après je trouve qu'on se perd dans les différentes irrégularités notamment dans le style. Ca reste dans l'ensemble bien exécuté mais ça a peut-être trop de conviction dans ce parti-pris que je ne trouve personnellement pas très convaincant. Dommage parce que c'était très généreux dans le son. 5/10 Melrose : comme Lerwick, le début possède une dimension énigmatique très bien rendue mais c'est rompu très vite par un hautbois d'amour beaucoup trop actif dès son premier thème. Le reste est plutôt bien fait, on est dans le même esprit que Falkirk, c'est joli, bien fait, mais il manque un petit supplément d'âme, une caractérisation particulière qui rendrait la version vraiment intéressante. Dommage. 6/10 Sirling : l'atmosphère initiale là encore est très bonne (peut-on vraiment rater ce passage quand on entend ce groupe ? ) mais alors l'exposition du thème est très ploum-ploum entre la base rythmique et la mélodie. Pas grand chose pour rattraper l'un ou l'autre. Dommage. Les accentuations et dynamiques sont parfois étranges, en tout cas sonnent différemment du reste des versions. A noter ici que la fin est particulièrement réussie (ou tout du moins originale) et permet de vraiment bien faire ressortir ce passage de détente rythmique tout en conservant la tension harmonique. Je suis vraiment partagé ici et je n'arrive pas à dire si j'apprécie ou non cette version. Donc je vais lui laisser une chance, on verra ce que disent les autres. 7/10
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| | | Morloch Lou ravi
Nombre de messages : 9912 Date d'inscription : 14/10/2006
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Sam 8 Sep 2018 - 11:07 | |
| tiens j'ai regardé un peu mon groupe à nouveau, je crois avoir identifié 2 versions , mais je ne change pas mon vote pour autant et j'ai regardé les autres commentaires, c'est vrai qu'on converge tous plus ou moins... il ne va pas y avoir de grandes surprises, en tout cas pas dans ce groupe. |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Sam 8 Sep 2018 - 16:46 | |
| - Groupe C:
Aberdeen (7'12) Belle limpidité sonore, on capte bien les détails, mais hautbois et flûtes sont laissés un peu en retrait (1'45), l'avant-plan est occupé par les violons. Est-ce un défaut ? Celà ne crée-t-il pas une magnifique perspective sonore avec du relief et de la profondeur. 6.5/10
Elgin (7'39) La magie opère ici de façon légèrement hésitante, ce qui crée au départ un climat d'incertitude. Belle élégance. Ici aussi: léger recul du hautbois (1'50). Interprétation conventionnelle, sage et de bonne qualité mais rien de spécial qui se démarque ou qui surpasse Aberdeen. 5/10
Forfar (7'42) Ça sonne vieillot. Les notes égrenées par la harpe au début sont magnifiques. Un peu pénible pour les oreilles à 2'58, 4'47 et 5'23. Il y a beaucoup mieux au point de vue de la qualité sonore. 2/10
Helenburgh (7'44) Que c'est doux, quelle féérie musicale. La relative lenteur du mouvement entier me fait-il décrocher ? Pas à ce point. Je préfère les interprétations un peu plus rapides. Excellente prise sonore. 7/10
Irvine (7'10) La ligne mélodique du hautbois ressort ici comme nulle part ailleurs (0'40). Dynamique d'ensemble parmi les plus intéressantes. Tout est judicieusement dosé: excellent équilibre entre les sonorités aigues et les hautes fréquences. Le tempo assez rapide rend l'oeuvre vivante et animée. 9/10
Perth (8'20) Beaux effets stéréo au tout début. Le chef opte pour un tempo plutôt lent, l'un des plus lents du Groupe, est-ce qu'on y perd ou est-ce qu'on y gagne ? La prise sonore est impeccable et rend justice à cette interprétation des plus réussies. 9.5/10
@ Mélomaniac: Tu peux m'envoyer un autre Groupe... |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Dim 9 Sep 2018 - 1:31 | |
| A six jours de la clôture des votes, Roderick n'a pas ouvert mon message de relance, et aucune nouvelle de Thelonious ni Saegel. Clemens s'est désisté pour ce premier tour. Puisque David s'était proposé, ce serait bien de venir en renfort, et toutes les autres participations sont bienvenues. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97928 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Dim 9 Sep 2018 - 12:36 | |
| Ouille, tu ne me le demandes pas au bon moment : je vais être a priori très peu disponible les deux prochains week-ends, et en réunion / en répétition / au concert quasiment tous les soirs de cette semaine… J'avais proposé mon concours pendant l'été, où l'activité du forum (et la mienne) est moindrement dense, là en plein tourbillon de septembre… Si vous êtes embarrassés, envoie-moi un groupe et la date de remise, j'essaierai vraiment, c'est faisable si c'est pas pour ce soir ou demain. |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9130 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Dim 9 Sep 2018 - 13:25 | |
| L'écoute du Groupe D est terminée, je laisse mûrir un peu avant de publier mes résultats. Et je suis preneur pour le Groupe A. |
| | | JosefK Mélomane averti
Nombre de messages : 412 Date d'inscription : 13/04/2018
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Dim 9 Sep 2018 - 20:02 | |
| Le temps passe, c’est fou ma bonne dame, y a plus d’saisons, le 14 septembre approche sérieusement alors que j’ai encore sur le feu, grâce à la générosité de Mélo, les séries B et D. Après avoir rendu compte de mon écoute des six versions de la série C, voici donc mon verdict sur la série D [roulements de tambour et entrée en scène du spoiler]. - Spoiler:
J’ai trouvé moins de satisfactions dans cette série, ce qui se traduit logiquement par une note moyenne de 5,83 (contre 6,33 pour la série C). Et je pense pouvoir affirmer que cela n’est pas dû à un effet de lassitude, car je n’ai pas du tout l’impression de me lasser de la partition (mais alors pas du tout).
Ayr L’enregistrement (en concert?) est manifestement ancien, souffrant d’une prise de son déséquilibrée et floue, qui sature en outre très vite. Qui plus est, l’orchestre paraît très typé, à l’image de ces hautbois bien nasillards, et moyennement précis (hautbois d’amour à la peine à la troisième de 5, flûtes pas ensemble deux avant 19, solo de cor à la troisième de 20) – tout le monde n’est pas toujours ensemble. Mais cela avance vite, avec beaucoup de caractère, sous la houlette d’un chef sanguin: on pense, dans la série C, à Forfar ou à Aberdeen, mais c’est moins extrême dans la personnalité comme dans le tempo. Note 4/10
Dunfermline Peut-être par contraste avec la précédente, cette version apparaît très propre, grâce à une belle prise de son qui donne à entendre force détails sans qu’on ait l’impression qu’ils sont exagérément mis en avant, à l’unisson de la vision «objective» du chef. Mais cette objectivité reste prosaïque, placide, étale, molle, éteinte, fade, ni intéressante, ni habitée: la première partie, en particulier donne l’impression qu’il ne se passe pas grand-chose et manque vraiment de motivation. Du coup, alors que la durée de cette version se situe à peu près dans la moyenne, elle me semble aller lentement (sans doute aussi par contraste avec Ayr). Bref, c’est dans le même esprit (ou la même absence d’esprit) qu’Elgin dans la série C, mais un peu retrait, donc en fin de compte une note équivalente à celle d’Irvine. Note 5,5/10
Kilmarnock Avec cet orchestre tranchant et incisif, et le geste du chef à l’avenant, qui sait surprendre (quatre avant 14) mais presque sec par moments, on tient une version qui se déploie dans la même durée que Dunfermline mais donne le sentiment d’aller plus vite: aucune épaisseur, tout est en légèreté et en clarté, avec une prise de son d’une lisibilité qui fait ressortir une fidélité absolue au texte et des sonorités instrumentales de luxe. Une autre des qualités de cet enregistrement (public?) réside dans sa direction vivante et expressive. Tout cela en fait à mon avis l’un des meilleurs de cette série, néanmoins un ton en dessous de la série C, où il se situerait plus près d’Elgin et Aberdeen que de Helensburgh. Note 6,5/10
Kirkcaldy Voici, pour le coup, la version qui me convainc le plus dans cette série: belle atmosphère dès le début, avec un hautbois d’amour bien mélancolique. Le raffinement des sonorités, même si la perfection et la subtilité ne sont pas aussi poussées que dans Kilmarnock, n’exclut ni la chaleur, ni le caractère. Une version qui reste toujours haut de gamme, mais qu’il me paraît difficile, toutefois, de placer au même niveau que Helensburgh dan la série C, notamment en raison d’une coda un peu trop rapide (l’indication «En retenant un peu jusqu’à la fin», donnée à 20 et valant donc pour les six dernières pages, n’est pas respectée). Note 7/10
Lochgilphead Comme dans Kirkcaldy, le chef semble un peu pressé d’en finir. La prise de son est hélas assez ancienne, globale et parfois caverneuse, mais elle n’empêche pas de déceler un orchestre modérément agréable: hautbois d’amour à l’intonation bizarre (mais pourquoi pas, après tout), problèmes de mise en place (deux avant 10), sonorités pas toujours flatteuses (bois). Cela avance toujours et on ne s’ennuie pas avec ce chef généreux, une assez forte personnalité qui en vient à prendre des libertés avec la partition. Même si ce n’est pas du tout pour les mêmes raisons, cette version me paraît d’un niveau assez comparable à Elgin et Aberdeen dans la série C. Note 6/10
Stornoway Il s’agit ici aussi d’un témoignage (en concert?) relativement ancien et techniquement peu satisfaisant: un orchestre assez exotique, fruste, voire rudimentaire, et, en vérité, pas toujours très net (cor trois avant 7, par exemple) ni subtil, avec en outre une prise de son déséquilibrée (cors trop en avant, avec une sonorité bizarre, «coups de projecteur» ici sur la clarinette basse, là sur les trompettes, là encore sur la cymbale). Le chef a en revanche une approche tout à fait convenable de la partition et, globalement, cela vaut bien Dunfermline, pour des raisons exactement opposées en termes d’interprétation et de technique (prise de son, performance instrumentale). Note 5,5/10
Pour cette série, je propose donc: Kirkcaldy 7 Kilmarnock 6,5 Lochgilphead 6 Dunfermline 5,5 Stornoway 5,5 Ayr 4/10
A bientôt pour la série B. |
| | | JosefK Mélomane averti
Nombre de messages : 412 Date d'inscription : 13/04/2018
| Sujet: Re: Écoute comparée : Images [pour orchestre] de Debussy Dim 9 Sep 2018 - 21:53 | |
| Après les séries C et D, notre bien-aimé Mélo m’a attribué la série B, dont je me suis également saisi avec avidité. - Spoiler:
Beaucoup plus de contrastes dans cette série, pour en arriver à une note moyenne de 5,17, inférieure à C (6,33) et même à D (5,83). Et pourtant, je confirme que cela ne peut être attribué à un effet de lassitude de ma part, car je continue à trouver l’exercice passionnant (serait-ce d’ailleurs abuser du temps, de la patience et de la gentillesse de notre bon Mélo que de lui demander de me faire parvenir la dernière série, donc la A, ne serait-ce que pour l’écouter?)
Alloa Un enregistrement qui ne possède (ou ne recherche) pas l’hédonisme de certains, mais qui fait valoir de sérieux atouts, dès l’introduction, où le paysage est magistralement installé, avec un hautbois d’amour parmi les meilleurs, très présent et charnu. Habitée et vivante, cette version est à la fois narrative et souple, déployant des couleurs aussi bien que de l’ampleur, une hauteur de vue autant que des contrastes (par exemple de tempo, entre l’introduction et le tempo principal). Ce n’est pas nécessairement idiomatique [vous aurez le droit de ricaner si c’est, disons, Paray, Rosenthal ou Martinon], ce n’est pas nécessairement le plus bel orchestre du monde [vous aurez également le droit de ricaner si c’est, disons, Berlin, Cleveland ou Amsterdam], et les micros semblent parfois trop proches, grossissant le son et certains détails. Mais cela reste globalement une fort belle réussite, entre Kirkcaldy dans la série D et très proche de Helensburgh dans la série C. Note 7,5/10
Cumbernauld On parlait d’hédonisme, justement: c’est instrumentalement superbe, un orchestre agile, acéré, d’une précision phénoménale, mis en valeur par une prise de son exceptionnelle, conjuguant naturel et souci du détail. Mais ce confort cinq étoiles ne constitue jamais une fin en soi et cet enregistrement s’impose également par sa poésie – quelle conclusion, par exemple, avec le cor comme rarement en «sons d’écho» (à 20), des sonorités. Probablement plus récent qu’Alloa, il possède des qualités (à nouveau un formidable hautbois d’amour, d’ailleurs) et des tempi assez proches: tous deux à un haut niveau, ils m’ont donc semblé très difficiles à départager, celui-ci un peu plus littéral en même temps que plus exact. Ensuite, cela me fait moins rêver que Perth dans la série C, mais c’est certainement affaire de goût. Note 7,5/10
Dundee Contraste saisissant avec ce qui a précédé: ici, tout n’est qu’excès – dramatisation, fougue, lyrisme, poigne, mais aussi rusticité, hâte, voire précipitation. De fait, c’est la version la plus rapide: 2 minutes 20 de moins que Perth (la plus lente) – sur 7 minutes à 7 minutes et demie de durée moyenne d’exécution, cela commence à compter sérieusement. Dans l’absolu, ce n’est pas gênant, vu notamment que les indications de la partition ne sont pas précises («Modéré», «Un peu plus "allant"», «Moins vite», etc.) et encore moins métronomiques, mais ce qui l’est davantage, c’est que le chef ne respecte pas l’alternance des différences de tempo: cela ne s’arrête jamais, la conclusion est presque bâclée. Une version unidimensionnelle, réductrice, où même les dynamiques paraissent trop uniformes. Cela tient aussi, dans cet enregistrement (public?) ancien, à une prise de son un peu trop réverbérée, aux sonorités mal dégrossies. Intéressant, bien sûr, à connaître, sans doute, mais trop imparfait. Note 4,5/10
Glasgow Mais on peut trouver pire: oh le vilain hautbois – pardon – pipeau d’amour que voilà, qui plus est en grande difficulté. L’enregistrement est sans doute ancien, mais l’orchestre est moche partout et la prise de son surligne de façon excessive et ridicule certains détails (les trompettes, même avec sourdines, ou bien les trémolos des cordes sur le chevalet, créant une ambiance «Nuit sur le mont Chauve» pour la coda, au demeurant bâclée). Il y a un certain engagement, l’approche est moins neutre que d’autres – et c’est le peu qu’il y a à sauver ici – mais à quel prix! Car le chef donne ainsi de la partition une lecture complètement démantibulée, fragmentaire, fractionnée, démembrée, et coche toutes les mauvaises cases: comment a-t-on pu publier quelque chose d’aussi indigne, vulgaire et hors sujet? Note 3/10
Inverness Un soulagement bienvenu après ce qu’on vient d’entendre: le hautbois d’amour est plus performant, malgré cet agaçant cliquetis de clefs qu’on entend parfois. Mais on déchante assez rapidement, car tout le monde semble s’ennuyer, dans une indifférence générale: dépourvu d’intérêt, le discours s’enlise, même si cela se finit quand même plutôt mieux que cela n’avait commencé. Dommage, car l’orchestre est excellent et très correctement capté. Mais le chef semble moins honnête: à 3, les bassons ne jouent pas ce qui est écrit et quatre avant 8, on ralentit très fortement (deux mesures avant l’indication «Retenez») – il n’est d’ailleurs pas le premier à le faire. En fin de compte, la déception l’emporte largement. Note 4/10
Motherwell En voilà encore un qui se croit plus malin que Debussy et qui retient donc deux mesures avant «Retenez». Ce n’est pas beaucoup plus passionnant et impliqué qu’Inverness, même si, comme souvent, cela s’arrange après 13. Pas vraiment de faiblesses, pas vraiment de forces non plus... tout est dans une moyenne très correcte mais, comme dit l’autre, la concurrence est rude. Note 4,5/10
Pour résumer: Cumbernauld 7,5/10 Alloa 7,5/10 Motherwell 4,5/10 Dundee 4,5/10 Inverness 4/10 Glasgow 3/10
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