Playlist (135)

Margaret Price
Isolde-Acte III
Mild und leise wie er lächtelt

Staastkapelle Dreden & Carlos Kleiber

Inoubliable !

Johann Strauss
* Ouverture 'Le Baron tzigane'
* Perpetuum Mobile op. 257 'Plaisanterie musicale'
Philharmonie de Berlin / Karajan (DG, 1967)

Aujourd’hui :

• Wagner: Tannhäuser:

Wolfgang Windgassen, Victoria de los Angeles, Dietrich Fischer-Dieskau, Josef Greindl, Grace Bumbry, Gerhard Stolze, Franz Crass, Georg Paskuda, Theo Adam, Else-Margrete Gardelli, Wolfgang Sawallisch / Orchester und Chor der Bayreuther Festspiele
En public, Bayreuth, VIII.1961
Orfeo
Bonne, et même très bonne version, sans vrai point faible – mais pas assez méchante pour me faire complètement adhérer à l’œuvre. Voir ici.

Max Bruch
* Concerto no.1 op.26
Ricardo Odnopposoff, violon
Netherlands Philharmonic Orchestra
Walter Goehr
LP MMS, 1955



Aussi 'La Campanella' de Paganini avec le même violoniste Ricardo Odnopposoff accompagné cette fois de l'Orchestre Symphonique d'Utrecht sous la direction de Paul Hupperts. C'est joué avec beaucoup de coeur et de conviction.

Bach : Le Clavier bien Tempéré Livre I (Hantai)

J'ai un peu calé sur la fin...(en même temps quelle idée d'essayer d'écouter ça d'une traite )

Sergei Taneyev
Oresteya-ouverture

Novosibirsk Academic Symphony Orchestra & Kurt Sanderling

Label Naxos

Mettre de l'ordre et retrouver l'Orestie de Eschyle

arnaud bellemontagne a écrit:

Bach : Le Clavier bien Tempéré Livre I (Hantai)

J'ai un peu calé sur la fin...(en même temps quelle idée d'essayer d'écouter ça d'une traite )

il n'y a sans doute pas plus de raison d'écouter cela d'une traite que les 555 et des piquettes de Scarlatti ( ou les mikrokosmos de Bartók, ou les six suites pour violoncelle, ou l'Orgelbüchlein, ou la discographie complète de Barney Wilen). Mais parfois on y trouve l(s)es pépites qui vous font y revenir.

A la suite de pas mal de monde ...

Alfred Schnittke (1934-1998)
Concertos Grosso 1* pour deux violons, clavecin, piano préparé et cordes
& 2** pour violon, violoncelle et orchestre

* Moscow Philharmonic Soloists / Yuri Bashmet
Tatiana Grindenko et Gidon Kremer, violons
** USSR Ministry of Culture Symphony Orchestra / Gennadi Rozhdestvensky
Oleg Kagan, violon
Natalia Gutman,  violoncelle

Aujourd'hui.

=> Bruckner 3 par Szell & Cleveland. Très déçu : raide, monolithique, ennuyeux, à la fois hiératique et sans poussée… tout cela est irréprochable musicalement, mais je trouve que ça ne fonctionne pas du tout dans cette musique qui réclame une approche spécifique.
Par approche spécifique, je veux dire : la cathédrale (Jochum, Karajan, Masur) ou la cyclothymie (Venzago, Andreae), peu importe, mais la lecture linéaire ne fonctionne pas, il faut que ce soit suspendu ou accidenté.

Donc consolé avec deux chefs-d'œuvre (ce que n'est pas tout à fait Bruckner 3, hors l'adagio) :

=> le Requiem de Dvořák (version d'Ančerl moins connue, avec Radio-Berlin-Est, inégalable)

=> l'Hymne à Rembrandt de Diepenbrock (avec Westbroek), merveille de lyrisme postromantique pas loin d'être décadent.

xoph a écrit:

A la suite de pas mal de monde ...

Alfred Schnittke (1934-1998)
Concertos Grosso 1* pour deux violons, clavecin, piano préparé et cordes
& 2** pour violon, violoncelle et orchestre

* Moscow Philharmonic Soloists / Yuri Bashmet
Tatiana Grindenko et Gidon Kremer, violons
** USSR Ministry of Culture Symphony Orchestra / Gennadi Rozhdestvensky
Oleg Kagan, violon
Natalia Gutman,  violoncelle

Schulhoff: Menschheit/Sten, Tang

+

J’écluse en ce moment quelques rééditions de live bayreuthiens que j'avais en retard:

• Wagner: Die Meistersinger von Nürnberg: Actes I et II:

Josef Greindl, Wolfgang Windgasse, Elisabeth Grümmer, Gerhard Stolze, Elisabeth Schärtel, Theo Adam, Karl Schmitt-Walter, Ludwig Weber… Hans Knappertsbusch / Chor und Orchester der Bayreuther Festspiele
En public, Bayreuth, VII.1960
Orfeo
Le plateau excellent, en revanche dans la fosse…   Voir ici.

Catégorie orchestrale -rang 043°/250




Claudio Abbado (1933-2014)


Sergueï Prokofiev (1891-1953) :

Suite scythe Op. 20
Lieutenant Kijé, suite symphonique Op. 60

= Claudio Abbado, Orchestre symphonique de Chicago

(DG, février 1977)

Cet album me renvoie à la circonstance qui me le fit connaître, -je vous rappelle cette anecdote, que je vous ai déjà narrée, elle remonte à mes années lycée, en seconde.
Les trous dans mon emploi du temps m'incitaient à bosser mes maths en salle de permanence faire un tour dans le principal magasin du centre de ma ville natale,
une grande librairie polyvalente et familiale, qui proposait le plus vaste choix discographique de toute la Région.
Une chaîne hi-fi avec lecteur laser (encore rare en ce temps-là) permettait d'écouter les CD sur de volumineuses enceintes à gros boomer (qui d'ailleurs me
faisaient baver) ; la musique coulait rondement dans les rayons alentour.
Cet après-midi là, la vendeuse (une gentille et altruiste dame qui conseilla mes tout premiers achats, et légua à la médiathèque municipale l'entier fonds de sa collection personnelle
-je vénère sa mémoire) discutait avec un monsieur fort sérieux. Petit et moustachu, vêtu BCBG. Peu de monde autour de nous.
J'avais demandé à écouter Lieutenant Kijé, que je n'avais jamais entendu, dans cette version Abbado piochée dans un bac.
Vous savez comment Prokofiev illustre la naissance de son héros de plume : frêles roulements de caisse claire, narquoise mélodie de fifre.
Puis soudain les cuivres enflent, la grosse caisse s'ébranle de frénétiques déflagrations, particulièrement contondantes dans cet enregistrement DG, à faire trembler les murs.
A cet instant, le monsieur sérieux abandonna sa discussion pour se mettre aussitôt à mimer la musique, emballé en une espèce de danse simiesque : il se donnait
des coups de poing sur la tête en pliant les genoux comme un ressort, se contorsionnait, le visage tordu de mimiques tel un gorille...
La vendeuse n'eut pas l'air surprise par cette facétie et m'avoua ensuite que ce client avait beaucoup d'humour et d'autodérision.
En tout cas, ce curieux spectacle me demeure comme un des plus décalés auxquels j'ai assisté dans ma vie...
Je n'achetai pas le disque (non qu'il m'ait déplu, bien au contraire, -ne sais plus pourquoi, peut-être à court d'argent de poche cette semaine-là, ou alors j'en avais
trouvé un autre encore plus désirable) avant quelques années lorsque je fus devenu étudiant, et j'y ai retrouvé les sensations fortes que valorisaient mes Cabasse d'alors.
J'ai depuis ce temps défriché la discographie, où l'on trouve les excellentes versions de Fritz Reiner (Chicago aussi, RCA), Adrian Boult (Decca),
Dimitri Mitropoulos (CBS), George Szell (CBS), Antal Dorati (Decca) pour citer mes favorites.
Toutefois, Abbado reste une valeur sûre, particulièrement dans la première partie, et pour la Troïka (d'un entrain inégalé à mon sens),
étant dit que les épisodes tendres et mélancoliques, dont la sublime Romance (popularisée planétairement par le Russians de Sting), sont servis avec beaucoup de finesse.
.
Quant à la Suite Scythe, elle me renvoie aussi à mes jeunes années. Avant l'apparition d'internet et la possibilité d'accéder instantanément à tous les enregistrements du monde
en un clic, la préconception que le mélomane se forgeait d'une oeuvre précédait son audition, par ce qu'on en avait lu dans les bouquins, les magazines, ou par le bouche-à-oreille.
Les descriptions dans le Larousse de la musique m'avaient alléché, tant par le sujet (ces mythes primitifs, ces rituels païens, ces danses sacrificielles...) que par l'énorme effectif
convoqué par Prokofiev -à l'époque j'étais déjà friand de clinquantes pâtisseries orchestrales.
Découverte grâce à un concert radiodiffusé sur France Musique (dirigé ne sais plus par qui) qui m'avait ébloui : la partition s'avérait encore plus émoustillante que ce que j'avais imaginé !
A tel point que je décidai de ne pas me la procurer, par crainte superstitieuse d'être déçu à la réécoute, et préférant m'en tenir à cet éclatant souvenir glané sur les ondes.
Ces superstitions fétichistes disparurent avec l'adolescence, et ma première acquisition fut celle... d'Abbado, en couplage du Kijé dont je vous ai causé.
Coup double, puisque je trouvai là une splendide exécution de la Suite Scythe, où les cuivres surpuissants de Chicago sont fidèles à leur légende. Et le chef italien organise
des incantations foudroyantes, des déferlements orgiaques (la Danse des esprits maléfiques, quelle tuerie !!!) qui font froid dans le dos.
Parmi mes alternatives préférées : Ansermet (Decca), plus retenu et solennel mais non moins vénéneux, Walter Weller (dans la cadre de son intégrale symphonique londonienne,
chez Decca aussi), le fulgurant Dorati (Mercury) et Igor Markevitch (Columbia) avec un orchestre parisien idéalement acidulé.
Outre les qualités interprétatives : avis aux audiophiles, voilà un disque de démonstration, qui figure dans ma panoplie pour tester les changements de matériel.

Busoni : concerto pour piano, orchestre et choeur, John Ogdon (piano)

Découverte pour moi de ce gros gloubiboulga qui a enflammé le forum dans le passé. Bon, c'est plutôt sympa comme musique (on est bien dans mon coeur de cible niveau style), mais c'est quand même too much, pas inoubliable en ce qui me concerne.

Johannes Brahms
* Concerto op.77
Anne-Sophie Mutter, violon
Philharmonie de Berlin
Herbert von Karajan
CD DGG 'entrée', 1980/2003

Mélomaniac a écrit:

Sergueï Prokofiev (1891-1953) :

Suite scythe Op. 20
Lieutenant Kijé, suite symphonique Op. 60

= Claudio Abbado, Orchestre symphonique de Chicago

(DG, février 1977)

Cet album me renvoie à la circonstance qui me le fit connaître, -je vous rappelle cette anecdote, que je vous ai déjà narrée, elle remonte à mes années lycée, en seconde.
Les trous dans mon emploi du temps m'incitaient à bosser mes maths en salle de permanence faire un tour dans le principal magasin du centre de ma ville natale,
une grande librairie polyvalente et familiale, qui proposait le plus vaste choix discographique de toute la Région.
Une chaîne hi-fi avec lecteur laser (encore rare en ce temps-là) permettait d'écouter les CD sur de volumineuses enceintes à gros boomer (qui d'ailleurs me
faisaient baver) ; la musique coulait rondement dans les rayons alentour.
Cet après-midi là, la vendeuse (une gentille et altruiste dame qui conseilla mes tout premiers achats, et légua à la médiathèque municipale l'entier fonds de sa collection personnelle
-je vénère sa mémoire) discutait avec un monsieur fort sérieux. Petit et moustachu, vêtu BCBG. Peu de monde autour de nous.
J'avais demandé à écouter Lieutenant Kijé, que je n'avais jamais entendu, dans cette version Abbado piochée dans un bac.
Vous savez comment Prokofiev illustre la naissance de son héros de plume : frêles roulements de caisse claire, narquoise mélodie de fifre.
Puis soudain les cuivres enflent, la grosse caisse s'ébranle de frénétiques déflagrations, particulièrement contondantes dans cet enregistrement DG, à faire trembler les murs.
A cet instant, le monsieur sérieux abandonna sa discussion pour se mettre aussitôt à mimer la musique, emballé en une espèce de danse simiesque : il se donnait
des coups de poing sur la tête en pliant les genoux comme un ressort, se contorsionnait, le visage tordu de mimiques tel un gorille...
La vendeuse n'eut pas l'air surprise par cette facétie et m'avoua ensuite que ce client avait beaucoup d'humour et d'autodérision.
En tout cas, ce curieux spectacle me demeure comme un des plus décalés auxquels j'ai assisté dans ma vie...
Je n'achetai pas le disque (non qu'il m'ait déplu, bien au contraire, -ne sais plus pourquoi, peut-être à court d'argent de poche cette semaine-là, ou alors j'en avais
trouvé un autre encore plus désirable) avant quelques années lorsque je fus devenu étudiant, et j'y ai retrouvé les sensations fortes que valorisaient mes Cabasse d'alors.
J'ai depuis ce temps défriché la discographie, où l'on trouve les excellentes versions de Fritz Reiner (Chicago aussi, RCA), Adrian Boult (Decca),
Dimitri Mitropoulos (CBS), George Szell (CBS), Antal Dorati (Decca) pour citer mes favorites.
Toutefois, Abbado reste une valeur sûre, particulièrement dans la première partie, et pour la Troïka (d'un entrain inégalé à mon sens),
étant dit que les épisodes tendres et mélancoliques, dont la sublime Romance (popularisée planétairement par le Russians de Sting), sont servis avec beaucoup de finesse.
.
Quant à la Suite Scythe, elle me renvoie aussi à mes jeunes années. Avant l'apparition d'internet et la possibilité d'accéder instantanément à tous les enregistrements du monde
en un clic, la préconception que le mélomane se forgeait d'une oeuvre précédait son audition, par ce qu'on en avait lu dans les bouquins, les magazines, ou par le bouche-à-oreille.
Les descriptions dans le Larousse de la musique m'avaient alléché, tant par le sujet (ces mythes primitifs, ces rituels païens, ces danses sacrificielles...) que par l'énorme effectif
convoqué par Prokofiev -à l'époque j'étais déjà friand de clinquantes pâtisseries orchestrales.
Découverte grâce à un concert radiodiffusé sur France Musique (dirigé ne sais plus par qui) qui m'avait ébloui : la partition s'avérait encore plus émoustillante que ce que j'avais imaginé !
A tel point que je décidai de ne pas me la procurer, par crainte superstitieuse d'être déçu à la réécoute, et préférant m'en tenir à cet éclatant souvenir glané sur les ondes.
Ces superstitions fétichistes disparurent avec l'adolescence, et ma première acquisition fut celle... d'Abbado, en couplage du Kijé dont je vous ai causé.
Coup double, puisque je trouvai là une splendide exécution de la Suite Scythe, où les cuivres surpuissants de Chicago sont fidèles à leur légende. Et le chef italien organise
des incantations foudroyantes, des déferlements orgiaques (la Danse des esprits maléfiques, quelle tuerie !!!) qui font froid dans le dos.
Parmi mes alternatives préférées : Ansermet (Decca), plus retenu et solennel mais non moins vénéneux, Walter Weller (dans la cadre de son intégrale symphonique londonienne,
chez Decca aussi), le fulgurant Dorati (Mercury) et Igor Markevitch (Columbia) avec un orchestre parisien idéalement acidulé.
Outre les qualités interprétatives : avis aux audiophiles, voilà un disque de démonstration, qui figure dans ma panoplie pour tester les changements de matériel.

Merci à toi, Mélomaniac, je suis toujours friand de tes anecdotes à saveur autobiographique.
Nos premières impressions sont toujours les plus fortes, celles qui nous marquent longtemps, profondément...

Johannes Brahms (1833-1897) :

Danses hongroises n°1, 3, 5, 10, 16, 18, 19, 20, 21

= John Eliot Gardiner, Orchestre symphonique de la NDR de Hambourg

(DG, janvier 1992)

Si seulement Gardiner avait enregistré les 21 danses, son intégrale aurait requis un Mélomaniac d'Or (car elles figureront au palmarès, bien sûr).
On imagine le travail de préparation pour atteindre cette ductilité, ce frémissement, où les phrases se tuilent avec une virtuosité stupéfiante,
et pourtant un luxe de nuances qu'aucune autre interprétation ne peut offrir. Car ici on peut scruter tous les plans, les voix médianes sont incroyablement fouillées,
cette lecture s'agrège autour du soin porté à chaque strate, alors que souvent les chefs jouent les gros bras, à l'emporte-pièce en se contentant de l'élan d'ensemble.
Et ce qui achève de mon convaincre : l'orchestre hambourgeois ne renie rien de son identité, avec des pupitres bien en chair,
et une robustesse collective au ton naturellement brahmsien.
Avec le même orchestre, Hans Schmidt-Isserstedt avait en 1962 enregistré une intégrale réfléchie et d'obédience symphonique, à la tonalité assombrie.
Tandis que le chef anglais n'oublie pas qu'il s'agit de danses, et il les attise ici avec autant d'intelligence que de brio  

Claude Debussy (1862-1918)
Sonate pour violoncelle et piano **
Henri Dutilleux (1916-2013)
Trois Strophes sur le nom de Sacher *
Tout un monde lointain ***

* Emmanuelle Bertrand, violoncelle
** Emmanuelle Bertrand et Pascal Amoyel (piano)
*** Emmanuelle Bertrand et Luzerner Sinfonieorchestrer / James Gaffigan

Sergueï Rachmaninov (1873-1943) :

Concerto n°2 en ut mineur, Op. 18

= William Kapell, piano ; William Steinberg, Robin Hood Dell Orchestra

(RCA, juillet 1950)

Capté à l'Academy of Music de Philadelphie -et rappelez-vous où Rachmaninov enregistra ses concertos avec Ormandy et Stokowski...  
Voilà une lecture saine (dépourvue de ces relents neurasthéniques où d'autres interprètes laissent mariner le lyrisme rachmaninovien), vigoureuse, spectaculaire !
Et surtout d'un grand naturel, tant le discours semble spontané, sans se tarauder l'esprit quant au style qui apparaît pourtant d'un parfaite justesse.
Steinberg dirige avec autant de flamme que de cœur ; le charisme du jeune pianiste américain emporte illico l'adhésion.
Si un soupçon menaçait l'entreprise, ce serait le prosaïsme, mais on nous joue ça si frais, si franc, si décomplexé que ce revers de la médaille ne nous la montre que plus vraie.
Bref, un grand moment, une version historique que rien n'a démodé, pas même une excellente prise de son !  

Aujourd’hui:

• David Philip Hefti: Gegenklang (2010), concerto pour violoncelle et orchestre (a). Klangbogen (2009), musique pour orchestre (b):

Thomas Grossenbacher (violoncelle), David Zinman / Tonhalle Orchester Zurich (a). Michael Sanderling / Luzerner Sinfonieorchester (b)
Zürich (a), Lucerne (b), III.2011
Neos
De la très, très belle musique contemporaine, quelque part entre Rihm et Holliger. Langage sans concession mais un art très poétique de l’écriture instrumentale et une grande richesse de moyens expressifs. Voir ici.

• Haydn: Concerto pour violon en sol majeur, Hob.VIIa:4. Concerto pour cor en ré majeur, Hob.VIId:3. Concerto pour clavier en sol majeur, Hob.XVIII:4:

Riccardo Minasi (violon), Johannes Hinterholzer (cor), Maxim Emelyanychev (clavecin), Riccardo Minasi / Il Pomo d’Oro
Lonigo, II.2014
Erato
Ces concertos ne sont décidément pas ce que Haydn a fait de plus saillant… Ici, c’est surtout l’orchestre (et Minasi au violon) qui retiennent un peu l’attention. Voir ici.

Frédéric Chopin (1810-1849) :

Concerto n°1 en mi mineur, Op. 11

= Samson François, piano ; Georges Tzipine, Orchestre de la Société des Concerts du Conservatoire de Paris

(Columbia, juin 1954)

Bien préférable au tiède enregistrement que François réalisa à Monte-Carlo en 1965 !
Certes, tant pour le clavier que l'orchestre, les timbres sonnent assez crus, mais les tempi sont plus resserrés qu'avec Frémaux.
Le pianiste prend l'Allegro moderato à bras-le-corps et en soutire toute l'ardeur, investissant chaque phrase avec fougue, inventant mille états d'âme.
Sous ses doigts, la Romance coule d'un trait.
Et le Rondo cabriole avec autant d'élégance que de brio, d'une parfaite assurance de trait, dardé avec une incroyable finesse dans les roulades.
Tzipine y fouette ses troupes parisiennes avec ce qu'il faut de zèle
mais sans voler la vedette au virtuose dont la vélocité semble transfigurée par un texte qu'on ne savait pas si inspirant, si transportant.
Toujours une des plus stimulantes lectures de la discographie !

Prokofiev, concerto pour violon No. 1
Nielsen, concerto pour violon
Liya Petrova
OS d'Odense, Kristina Poska

Excellente version

Bach : Variations Goldberg (Gould 81)


Variation 21 : vis ma vie de boule de flipper!

Johannes Brahms
* Symphonie no.3
* Variations sur un thème de Haydn
Orchestre de Baden-Baden
Carl Schuricht
LP Concert Hall 'Guilde Internationale du Disque', 1966

Nicolaï Rimsky-Korsakov
* Antar (suite symphonique op.9)
'Pro Musica' de Hambourg / Albert Bittner
LP 'Chefs-d'oeuvre de l'Art: Grands Musiciens' (Hachette-Fabri)

Bach : Magnificat (Gardiner)

Ces choeurs de folie.

Mélomaniac a écrit:

Johannes Brahms (1833-1897) :

Danses hongroises n°1, 3, 5, 10, 16, 18, 19, 20, 21

= John Eliot Gardiner, Orchestre symphonique de la NDR de Hambourg

(DG, janvier 1992)

Si seulement Gardiner avait enregistré les 21 danses, son intégrale aurait requis un Mélomaniac d'Or (car elles figureront au palmarès, bien sûr).
On imagine le travail de préparation pour atteindre cette ductilité, ce frémissement, où les phrases se tuilent avec une virtuosité stupéfiante,
et pourtant un luxe de nuances qu'aucune autre interprétation ne peut offrir. Car ici on peut scruter tous les plans, les voix médianes sont incroyablement fouillées,
cette lecture s'agrège autour du soin porté à chaque strate, alors que souvent les chefs jouent les gros bras, à l'emporte-pièce en se contentant de l'élan d'ensemble.
Et ce qui achève de mon convaincre : l'orchestre hambourgeois ne renie rien de son identité, avec des pupitres bien en chair,
et une robustesse collective au ton naturellement brahmsien.
Avec le même orchestre, Hans Schmidt-Isserstedt avait en 1962 enregistré une intégrale réfléchie et d'obédience symphonique, à la tonalité assombrie.
Tandis que le chef anglais n'oublie pas qu'il s'agit de danses, et il les attise ici avec autant d'intelligence que de brio  

Et que dirais-tu des Dvorak ?

Aujourd’hui, soirée Timpani :

• Lekeu: Quatuor à cordes en sol majeur (1888):

Quatuor Debussy
Lyon, III.2010
Timpani
Une réécoute qui est aussi une réévaluation: œuvre beaucoup plus singulière et complexe que je ne l’avais cru (et très belle.) Voir ici.

• Le Flem: Symphonie nº1 en la majeur (1906-08):

Claude Schnitzler / Orchestre de Bretagne
Rennes, X.1993
Timpani
Belle découverte que cette symphonie! Langage debussyste, mais expression plus franche avec une inspiration folklorisante. Voir ici.

Et puis, j’ai honte, mais en rédigeant ces notes, je n’ai pas pu m’empêcher de trouver ceci:

Spoiler:

Benedictus a écrit:

Et puis, j’ai honte, mais en rédigeant ces notes, je n’ai pas pu m’empêcher de trouver ceci:

Spoiler:

Je saisis l'esprit, mais je ne suis pas certain de comprendre la lettre

Bach : Concertos pour clavecin (Hantai)

Mahler Symphonie No. 9
Haitink Concertgebouw O., 8 juin 2018

W. A. Mozart
* Symphonies nos. 32, 33 & 36 'Linz'
Philharmonie de Berlin
Herbert von Karajan (DG)

L. v. Beethoven
* Symphonie no.5
Philharmonie de Berlin
Herbert von Karajan
DG, 1962/1978

Johannes Brahms
* Concerto no. 2
Cladio Arrau, piano
Concertgebouw d'Amsterdam
Bernard Haitink
LP Philips 'Festivo', 1970/'78

Leur premier concerto est également très impressionnant.

-------------

Wagner : Piano transcriptions (Vanderschaaf)

arnaud bellemontagne a écrit:

Leur premier concerto est également très impressionnant.

-------------

Wagner : Piano transcriptions (Vanderschaaf)

Mieux que Pollini...

Mozart: Symphonie n°39/Levine

Aujourd’hui :

• Schoenberg: Pelleas und Melisande, op. 5 (a). Concerto pour violon et orchestre, op. 36 (b):

Kolja Blacher (violon) (b), Markus Stenz / Gürzenich-Orchester Köln
Cologne, I(a) & IX(b).2013
Oehms
Un très, très grand disque Schoenberg! Une lecture constamment exaltante de Pelleas et une révélation pour le Concerto. Voir ici.

• John Adams: Doctor Atomic: Acte I:

Gerald Finley, Brindley Sherratt, Andrew Staples, Julia Bullock, Aubrey Allicock, Marcus Farnsworth, Samuel Sakker, John Adams / BBC Symphony Orchestra, BBC Singers
Londres, IV.2017
Nonesuch
C’est bien, mais jusqu’ici, je suis quand même plutôt déçu. Voir ici

Bruckner, string quintet in F Major, WAB 112, Amadeus Quartet et Cecil Aronowitz

De la musique de chambre même si le lied en fait partie, cela me change et cela change de ce que je connais le mieux de Bruckner, c'est-à-dire ses monumentales et superbes symphonies.

Je signale ici la parution d'un livre intitulé La vigne écarlate reprenant la vie de Bruckner sur un peu plus de 200 pages, chez Sabine Wespieser éditeur. Je l'ai commencé et c'est magnifique. L'auteur est Vincent Borel. Lu deux chapitres pour le moment.

Merci de signaler ça! C'est une biographie, un roman inspiré de... ou un essai?
Et tu connais aussi ses Motets et ses Messes? On y trouve vraiment des sommets absolus de la musique chorale du XIXᵉ s.!

Un roman d'inspiration biographique.

Je connais l'auteur à cause de son précédent livre et nous avions échangé à l'époque. Il se tient au maximum éloigné des réseaux sociaux et a raison, même si moi je suis plutôt accroc, plus à Facebook qu'à Twitter.

Mais ce n'est pas la partie du forum dans laquelle il faut que j'en parle.

Dutilleux, Symphonie No.1
Casadesus O.N de Lille

Kurtag, compositions pour ensemble, composition pout choeur
de Leeuw

Essentiel

Bruno Luong a écrit:

Kurtag, compositions pour ensemble, composition pout choeur
de Leeuw
Essentiel

Oui! (Même si son œuvre de chambre me semble plus essentielle que sa musique pour ensemble - mais l'op. 27 bénéficie ici d'une finesse de trait assez exceptionnelle.)
Dans cet album, les Akhmatova et les Pilinszky (par van der Kamp!) sont vraiment de toute beauté. Belle découverte aussi: les chœurs russes op. 18.