Playlist (145)

Aujourd’hui:

• Chanson d’amour. Mélodies de Fauré, Poulenc, Ravel et Debussy:

Sabine Devieilhe (soprano), Alexandre Tharaud (piano)
Berlin, III.2019
Warner

Malgré quelques réserves mineures (qui tiennent en fait plus à mes attentes personnelles qu’aux grandes qualités des musiciens), un très beau récital, idéale pour découvrir ce répertoire. Voir ici.

Ce soir:

• Schmidt: Symphonie n°3 en la majeur:

Paavo Järvi / hr-Sinfonieorchester Frankfurt
En public, Francfort, II.2014
DG

Presque une révélation, tant l’art de Paavo Järvi exalte la personnalité de cette symphonie, et porte au plus haut l’alliance typiquement schmidtienne entre des climats lumineux, l’amour de la grande forme et une écriture beaucoup plus complexe et retorse. Exaltant! Voir ici.

Florent Schmitt (1870-1958) :

Psaume XLVII, opus 39

Andrea Guiot, soprano ; Gaston Litaize, orgue
Marcel Couraud, Chœurs de l'ORTF
Jean Martinon, Orchestre de l'ORTF

(Emi, octobre 1972)

Aujourd'hui 28 septembre, 150ème anniversaire de la naissance du compositeur !

Strauss: Salomé/Jordan-McVicar (Blu-Ray)

Karol Szymanowski : Quatuor à cordes nº 2 (1927)
Roman Palester : Quatuor à cordes nº 2 (1936)
Roman Palester : Quatuor à cordes nº 3 (1942–44 / 1974)
Quatuor Apollon Musagète

Johann Sebastian Bach : Sonate nº 2 en la mineur (1720)
Eugène Ysaÿe : Sonate n° 2 en la mineur (1923)
Aleksander Lasoń : Sonate pour violon seul n° 1 (1975)
Krzysztof Lasoń

Artur Malawski : Trio avec piano (1953)
Krzysztof Meyer : Trio avec piano (1980)
Altenberg Trio Wien

York Bowen - Sonate nº1 pour alto et piano - Doris Lederer/Jane Coop

Villa-Lobos : Uirapuru (Karabtchevsky)

Mélomaniac a écrit:

Florent Schmitt (1870-1958) :
Aujourd'hui 28 septembre, 150ème anniversaire de la naissance du compositeur !

Euh, cher Mélo, je préfère fêter celui de Gustave Moreau.

Arvo Pärt
* Stabat Mater
Gidon Kremer, violon
Ensemble Hilliard
1 CD ECM, 1987

xoph a écrit:

Mélomaniac a écrit:

Florent Schmitt (1870-1958) :
Aujourd'hui 28 septembre, 150ème anniversaire de la naissance du compositeur !

Euh, cher Mélo, je préfère fêter celui de Gustave Moreau.

Du coup, ça te ferait écouter quoi ?

(à part J.-B. Moreau )

Roderick a écrit:

York Bowen - Sonate nº1 pour alto et piano - Doris Lederer/Jane Coop

Mohirei a écrit:

Villa-Lobos : Uirapuru (Karabtchevsky)

Ici : Zrinjski de Zajc. L'enregistrement CPO à Rijeka est épatant !

Hans Sitt - Albumblätter op.39 pour alto et piano - Zaslav duo

Les Gauloiseries de la Nuit...





Au programme cette semaine :   H. Berlioz – M. Ravel – C. Franck – J. Ibert – L. Farrenc – C. Debussy – J. Offenbach

Mélo !

xoph a écrit:

Mélomaniac a écrit:

Florent Schmitt (1870-1958) :
Aujourd'hui 28 septembre, 150ème anniversaire de la naissance du compositeur !

Euh, cher Mélo, je préfère fêter celui de Gustave Moreau.

Il y a une série d'émissions consacrées à Florent Schmitt cette semaine sur France Musique :
https://www.francemusique.fr/emissions/arabesques/florent-schmitt-1870-1958-1-3-87175

1) Hector Berlioz (1803-1869) :

Roméo et Juliette, symphonie dramatique op. 17

Patricia Kern, contralto
Robert Tear, ténor
John Shirley-Quirk, basse
Colin Davis, Orchestre symphonique de Londres, John Alldis Choir

(Philips, avril 1968)

Car je ne saurais pas où le caser ailleurs, rapide coup de projecteur sur un disque qui tourne en boucle chez moi et constitue mon coup de cœur nouveautés pour septembre 2020 (avec le Timbre d'Argent déjà abondamment louangé) :


Chamber Works by Walter Kaufmann / ARC Ensemble (Chandos)

Au programme, deux quatuors à cordes, deux sonates (une pour violon, une pour clarinette) et un septuor avec piano. Musique colorée et sombre, souvent lancinante, qui mélange Bartók, le klezmer et l'orient, le compositeur ayant commis ses œuvres alors qu'il vivait en Inde.
Au jeu des réminiscences, on en trouvera bien d'autres ! La notice mentionne la Bohème, Stravinsky et Debussy, je signalerais pour ma part Weinberg. Le septuor démarre comme le Presto du quintette de ce dernier, c'est dire s'il prend à la gorge dès les premières notes !
Pourtant, on ne pourrait assigner telle ou telle pièce à un compositeur en particulier. Le patchwork et le côté obsessionnel sont uniques. Le Lento du quatuor No. 11 qui ouvre le disque est parfaitement typique : l'aire culturelle est ambiguë, l'époque tout autant, et que dire de l'atmosphère, surtout pour un Lento ? Inexorable, empli de tensions, et pourtant laisse échapper des volutes stupéfiantes. Le poco grave est étonnament retenu et poétique, pourtant il émane une certaine amertume derrière sa douceur (sorte de klezmer élégiaque). Le III danse langoureusement et ensorcèle quand il ne s'agite pas, l'Allegro barbarico du IV alterne entre danse hongroise et airs martiaux.

Le reste du disque est à l'avenant : sonates généralement plus douces et tendres, aux accents orientaux, quatuors agités et parés de multiples couleurs, et le septuor absolument dantesque. Je suis parfaitement conquis !

Totalement dépassé par les sorties susceptibles de m'intéresser, j'ai besoin d'aide pour prioriser mes écoutes.
Donc: quelqu'un a-t-il écouté:
- le premier volume de l'intégrale orchestrale de Schreker par Sloane / Bochumer Symphoniker chez CPO?
- le premier volume de l'intégrale orchestrale de Rott par Ward / Gürzenich chez Capriccio?
- le double disque Vienne 1900 chez Alpha avec Pahud, Meyer, Le Sage?
- le dernier disque Roth / Les Siècles avec Beethoven 5 et la Symphonie à 17 parties de Grétry?
- l'intégrale Armand-Louis Couperin de Rousset chez Aparté?
- le disque Huygens (Pathodia sacra et profana) par Auvity et Marie van Rhijn chez Glossa?

Arcangelo Corelli
* Concerto Grosso op. 6 no. 8
Academy of Ancient Music
Christopher Hogwood

Benedictus a écrit:

- le premier volume de l'intégrale orchestrale de Schreker par Sloane / Bochumer Symphoniker chez CPO?

Avec la Symphonie, c'est ça ? Ce doit être très bien, mais ce n'est pas l'oeuvre majeure.

Citation :

- le premier volume de l'intégrale orchestrale de Rott par Ward / Gürzenich chez Capriccio?

C'est du Rott, mais vraiment gentil (plus proche de la Suite en si bémol que de la Symphonie en mi...). Pas prioritaire.

Citation :

- le dernier disque Roth / Les Siècles avec Beethoven 5 et la Symphonie à 17 parties de Grétry?

Beethoven traité comme Gluck (intéressant, grain superbe, mais on perd tous les contrechants). Gossec traité de façon assez trompettante et militaire, c'est pas aussi bien que Concert Köln.

Citation :

- le double disque Vienne 1900 chez Alpha avec Pahud, Meyer, Le Sage?

- l'intégrale Armand-Louis Couperin de Rousset chez Aparté?
- le disque Huygens (Pathodia sacra et profana) par Auvity et Marie van Rhijn chez Glossa? [/quote]

Pas encore, désolé.


A mon avis, pour toi, les Méditations pour le Carême de Camboulas et les mélodies de Schmitt sont davantage prioritaires.

DavidLeMarrec a écrit:

A mon avis, pour toi, les Méditations pour le Carême de Camboulas et les mélodies de Schmitt sont davantage prioritaires.

Le Charpentier, je le reçois demain, j'ai calé l'écoute pour samedi matin.
Schmitt, c'est le disque avec un dessin cubiste tout gris en couverture? Pourtant, a priori ça ne me fait pas super envie - c'est vraiment différent du reste de sa production?

C'est de la mélodie française un peu sophistiquée, pas mal chantée, ce n'est pas la révélation du siècle, mais si tu es pressé, c'est sans doute plus intéressant que du Rott d'encore-plus-jeunesse.

DavidLeMarrec a écrit:

C'est de la mélodie française un peu sophistiquée, pas mal chantée, ce n'est pas la révélation du siècle, mais si tu es pressé, c'est sans doute plus intéressant que du Rott d'encore-plus-jeunesse.

• Schmitt: Quatre Lieds, op. 45¹. Kérob-Shal, op. 67²:

Nino Aurelio Gmünder (ténor), Fabienne Romer (piano)¹; Sybille Diethelm (soprano), Edward Rushton (piano)²
Zurich, I.2020
Resonus

Peut-être, mais la diction est massivement inintelligible. Dommage, le proto-Messiaen de l’op. 67 aurait pu m’intéresser. Voir ici.

Félix Mendelssohn
* Ouverture 'Les Hébrides: La Grotte de Fingal'
* Le Songe d'une Nuit d'Été
Orchestre Symphonique de Montréal
Charles Dutoit
1 CD Decca London, 1987



Version moyenne, standard, bonne qualité d'enregistrement, magnifique image de couverture.

2) Maurice Ravel (1875-1937) :

Daphnis, Suites 1 & 2

= André Cluytens, Orchestre National de la Radiodiffusion française

(Columbia, juin 1953)

L. v. Beethoven
* Symphonie no.9 op.125
Eagle / Meier / Hepnner / Terfel
Choeurde la Radio Suédoise & Choeur de Chambre Eric Erickson
Philharmonie de Berlin
Claudio Abbado
1 CD Sony Classical, 1996

Benedictus a écrit:

Totalement dépassé par les sorties susceptibles de m'intéresser, j'ai besoin d'aide pour prioriser mes écoutes.
Donc: quelqu'un a-t-il écouté:
- le premier volume de l'intégrale orchestrale de Schreker par Sloane / Bochumer Symphoniker chez CPO?
- le premier volume de l'intégrale orchestrale de Rott par Ward / Gürzenich chez Capriccio?
- le double disque Vienne 1900 chez Alpha avec Pahud, Meyer, Le Sage?
- le dernier disque Roth / Les Siècles avec Beethoven 5 et la Symphonie à 17 parties de Grétry?
- l'intégrale Armand-Louis Couperin de Rousset chez Aparté?
- le disque Huygens (Pathodia sacra et profana) par Auvity et Marie van Rhijn chez Glossa?

J'ai vu passer aussi des choses dont personne n'a encore parlé, je crois:

Vienne 1900 chez Alpha par Pahud, eyer, Le sage et consorts (Trio de Korngold, Trio avec clarinette de Zemlinski, transcriptions de Mahler, Berg et Schoenberg pour formations de chambre)

Samson de Haendel par Alarcon chez Ricercar

M. de Sainte-Colombe et ses filles par Pierlot et Boulanger chez Mirare (peut-être mois ta came, mais drôlement bien)

Thierry Pécou (né en 1965)
laissez faire au voyage
Anges et oiseaux - flûte, violon, alto, violoncelle, et piano; chœur d'oiseaux (appeaux), percussions, chœur de flûtes et chœur de violons
Chö. Un rituel tibétain - Clarinette basse, piano, flûte en sol, violoncelle et percussions
Perroquets d'azur - Hautbois
Quatuor - Hautbois, violon, alto, violoncelle

Ensemble Zellig + François Leleux, hautbois

3) César Franck (1822-1890) :

Symphonie en ré mineur

= Semyon Bychkov, Orchestre de Paris

(Philips, mai 1990)

Johannes Brahms
* Concerto no. 1
Claudio Arrau, piano
Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam
Bernard Haitink
1 CD Philips



Bonne dynamique, Arrau et Haitink forment une équipe du tonnerre comme dans L'Empereur de Beethoven.

J.S.Bach
Les variations Goldberg

Zhu Xiao-Mei

Label Mirare

Je poursuis l'écoute des variations Golberg

Ravélavélo a écrit:

Johannes Brahms
* Concerto no. 1
Claudio Arrau, piano
Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam
Bernard Haitink
1 CD Philips



Bonne dynamique, Arrau et Haitink forment une équipe du tonnerre comme dans L'Empereur de Beethoven.

MA version de ce concerto hors du commun.

4) Jacques Ibert (1890-1962) :

Escales
Divertissement

= Eduardo Mata, Orchestre symphonique de Dallas

(Dorian, janvier 1993)

Voilà les deux œuvres les plus populaires d'Ibert.
Pour les escales méditerranéennes, les ports ont été visités avec davantage d'acuité par Paray (Mercury), de séduction par Stokowski (Capitol).
Le chef mexicain aurait pu fouiller la caractérisation de ces paysages côtiers, mais c'est vrai qu'il n'est pas aidé par une prise de son un brin translucide,
et un orchestre qu'on souhaiterait plus affiné, même si ses ressources en couleurs chaudes s'avèrent en situation.
Verve et précision nous valent une adroite lecture du Divertissement,
mais son ton narquois nécessiterait une trame plus aigre que les atours cossus des pupitres texans.

Mélomaniac a écrit:

Pour les escales méditerranéennes, les ports ont été visités avec davantage d'acuité par Paray (Mercury), de séduction par Stokowski (Capitol).

Personnellement, je suis aussi très sensible aux couleurs et à l'élan de Martinon.
Mais si je me souviens bien tu recommandais aussi le disque de Järvi avec l'Orchestre de la Suisse Romande (distingué par un Mélomaniac d'or, même)?

5) Louise Farrenc (1804-1875) :

Symphonie n°1 en ut mineur, Op. 32

= Johannes Goritzki, Orchestre philharmonique de la Radio de Hanovre

(CPO, mars 1998)

Tiré de: Compositeurs jamais ou très très peu enregistrés

Benedictus a écrit:

Mefistofele a écrit:

(seuls Bollon et Wellesz sont au menu de ce que je consomme couramment et ils étaient répertoriés).

Bollon, ça doit quand même plutôt être du néo-post-quelque-chose syncrétique, non?

DavidLeMarrec a écrit:

Aucune idée. Mais après ce qu'il a fait à Magnard, je lui dois bien ça !

Musique de Fabrice BOLLON

À vrai dire, les mots me manquent pour décrire la chose... Je ne suis pas certain que les foules soient emballées, c'est assez expérimental, et certainement pas du easy-listening.
Four Lessons of Darkness est un concerto pour violoncelle électrique en quatre mouvements évoquant les quatre éléments. J'y entends du contemporain nordique et balte (sans aller vérifier donc à prendre avec des pincettes, Nørgård et Vasks par exemple), informé par la musique non-savante (rock, pop, jazz, film), avec des jeux de sonorité parfaitement surprenants (les grincements paroxystiques suivis de la nappe planante et notes égrenées façon guitare électrique). Le IV fait carrément musique de foire à la saucisse infernale avec batterie et solo de guitare violoncelle remixée par Prokofiev (Gabriel, pas Sergei !). Notons que la notice évoque Miles Davis, mais ça ne me parle pas. J'ai été surpris mais c'est loin de me déplaire, au contraire (j'aime bien G. Prokofiev !).

Dogmatic Pleasures commence comme une bluette de film toute souriante, mais c'est un leurre ! Effets de timbres crystallins, instabilité, accents pop... Même type d'approche avec force percussions dans le II, et fanfare infernale dans le III.
Apparemment, Kagel (que je ne connais que de nom) est une forte influence pour cette "farce musicale" assez sophistiquée, cela parlera certainement à quelques personnes ici ?

Your Voice Out of the Lamb est un sorte de concerto-virtuose pour une collection de flûtes à bec, dédié à et interprété par l'infatigable Michala Petri. Comme le concerto pour violoncelle électrique, pléiade d'effets, de références extra-classiques, et le tout irrigué par un motif mystérieux qui m'évoque une "virgule" de Catch Me If You Can (bien que l'inspiration déclarée de la pièce soit The Lamb Lies Down On Broadway).

Au bilan, une expérience intéressante, à condition de ne pas avoir peur de l'éclectisme. Recommandé à condition de savoir où l'on met les pieds.

Pour info The Lamb Lies Down On Broadway est un fameux morceau de la période 70's du groupe de rock Genesis.

arnaud bellemontagne a écrit:

Ravélavélo a écrit:

Johannes Brahms
* Concerto no. 1
Claudio Arrau, piano
Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam
Bernard Haitink
1 CD Philips



Bonne dynamique, Arrau et Haitink forment une équipe du tonnerre comme dans L'Empereur de Beethoven.

MA version de ce concerto hors du commun.

Merci pour ton appréciation, Arnaud.

arnaud bellemontagne a écrit:

Pour info The Lamb Lies Down On Broadway est un fameux morceau de la période 70's du groupe de rock Genesis.

Ah, merci ! La notice les liste, ainsi que Deep Purple et Jimi Hendrix, mais à part leur nom, j'avoue mon ignorance à leur égard.

charles.ogier a écrit:

J.S.Bach
Les variations Goldberg

Zhu Xiao-Mei

Label Mirare

Je poursuis l'écoute des variations Goldberg

Un enregistrement qui m'intéresse beaucoup, pas eu la chance de l'écouter, très rare et dispendieux à l'achat en ligne. par contre j'ai lu son autobiographie: La rivière et son secret: des camps de Mao à Jean-Sébastien Bach; le destin d’une femme d’exception.
Bonne écoute...

Ravélavélo a écrit:

charles.ogier a écrit:

J.S.Bach
Les variations Goldberg

Zhu Xiao-Mei

Label Mirare

Je poursuis l'écoute des variations Goldberg

Un enregistrement qui m'intéresse beaucoup, pas eu la chance de l'écouter, très rare et dispendieux à l'achat en ligne. par contre j'ai lu son autobiographie: La rivière et son secret: des camps de Mao à Jean-Sébastien Bach; le destin d’une femme d’exception.
Bonne écoute...

On a eu le privilège de l'avoir à Poitiers . C'était juste sublime . Quant à son autobiographie je l'ai depuis quelques années dans ma bibliothèque ; j'ai rarement lu un livre aussi poignant et difficile. Quelle leçon de vie et de courage elle nous donne. Cette femme là on ne peut que l'admirer, non seulement en tant qu'Artiste, mais aussi en tant qu'Etre Humain

Donc, à mon tour:

• Bollon: Your Voice Out of the Lamb (2014)¹. Four Lessons of Darkness, concerto pour violoncelle électrique et orchestre (2008)².:

Michala Petri (flûtes à bec), Per Salo (claviers), Michaela Fukacová (violoncelle solo), Christoph Poppen / Orchestre Symphonique d’Odense¹. Johannes Moser (violoncelle électrique) Nicholas Milton / Deutsche Radio Philharmonie Saarbrücken-Kaiserslautern².
En public, Karlsruhe, Sarrebruck, IV.2011¹. Odense, V.2015².
Naxos

Infiniment reconnaissant à Fabrice Bollon pour ses admirables gravures des Symphonies de Magnard (qui renouvellent assez profondément la perception des œuvres), mais aussi de grandes fresques de Rihm (Tutuguri) et de Nunes (Machina mundi), je m’abstiendrai de dire ce que j’ai pensé de ces deux compositions.

@lulu, @Emeryck: pour situer, au cas où vous ne seriez pas encore tombé là-dessus, c’est assez métalleux autrichien à platines ^ⓒ (tendance Gander) mais en plus néo.

Et donc, pour aider Benedictus à se décider et comme j'étais captif du travail aujourd'hui, je me suis sacrifié pour écouter un "opéra" qui l'intéressait, tandis que David faisait de même avec Boismortier.


E. Wellesz - Die Opferung des Gefangenen (F. Cerha dir.)

Disons-le tout net, l'œuvre est assez inclassable, sorte d'opéra dansé avec rôles dédoublés pour le chant et la danse. La bonne nouvelle, c'est que la partie orchestrale est particulièrement prégnante et riche. Quant aux parties vocales, il s'agit très souvent de l'intervention des chœurs, les parties solistes sont limitées à une portion congrue, strictement déclamatoire (péplum avec orchestre). Miam !
Comme le nom le laisserait deviner, le livret est basé sur une histoire de sacrifice humain (au Mexique), sur un texte de Stücken, lui-même basé sur des légendes précolombiennes. Le livret n'est pas disponible, sauf si on cherche l'original de 1913 ici.

Musicalement, qu'entend-on ? Pour ma part, et il me manque bien des ingrédients, du post-Strauss décadent avec pompiérisme à la Orff et à la Korngold, plus une bonne louchée de Stravinsky époque Sacre (la 2e danse rappelle vraiment l'introduction du Sacrifice, en plus moderne. Elle est SUPERBE !). L'orchestre gronde et rugit, cuivres, percussions et contrebasses sont à la fête. Atmosphère tour à tour guerrière, tribale, triomphale, inquiète, on ne s'ennuie pas un instant, d'autant que la pièce est très courte. Le Prélude orchestral avec écho fugace de La Marche Impériale annonce la couleur !

Pour se faire une idée, la piste 4 Jetzt wird er zahlen für seine Taten est parfaite ! Et même si vous n'êtes pas un fan démesuré de l'opéra, la partition est tellement filmique et viscérale qu'il est impossible (ou presque) de ne pas succomber.*    
Bref, une partition complètement démesurée et orgiaque, courez-y !

*J'ai déjà bissé, et la pièce risque de tourner assez régulièrement...

Benedictus a écrit:

je m’abstiendrai de dire ce que j’ai pensé de ces deux compositions.

@lulu, @Emeryck: pour situer, au cas où vous ne seriez pas encore tombé là-dessus, c’est assez métalleux autrichien à platines ^ⓒ (tendance Gander) mais en plus néo.

Je devine que ce n'est pas ta tasse de thé, et je me doutais bien que ça ne ferait pas l'unanimité, d'où ma chronique le plus rapidement possible et épargner des sacrifices non nécessaires. Pas assez vite, hélas.
J'avoue être assez perplexe sur la chose, sans que cela m'ait déplu, loin de là. Je l'ai écouté deux fois, la première, assez incrédule, la seconde pour vérifier si c'était une mauvaise blague ou si j'y trouvais des choses une fois la surprise éventée. Ce qui fut le cas.

métalleux autrichien à platines ^ⓒ (tendance Gander) : je ne suis pas contre un mot d'explication sur le sujet, si tu avais un instant.

Mefistofele a écrit:

Et donc, pour aider Benedictus à se décider et comme j'étais captif du travail aujourd'hui, je me suis sacrifié pour écouter un "opéra" qui l'intéressait, tandis que David faisait de même avec Boismortier.

Ah, merci, mais pour le Wellesz, j'étais déjà décidé (je l'ai même pré-commandé en CD) - pour le Boismortier aussi, au demeurant (mais dans l'autre sens.)

Mefistofele a écrit:

métalleux autrichien à platines ^ⓒ (tendance Gander) : je ne suis pas contre un mot d'explication sur le sujet, si tu avais un instant.

C'est une expression de lulu pour désigner un certain nombre de compositeurs autrichiens contemporains (Wolfgang Mitterer, Bernhard Lang, Bernhard Gander...) qui, tout en gardant dans leur langage des éléments structurels des avant-gardes de la génération précédente, y intègrent en fait beaucoup d'éléments ostensiblement puisés aux différents courants des musiques populaires de masse (jazz, rock, pop, techno, metal, rap...) - ça sonne souvent de façon «gros bordel polystylistique hyper-pulsé et bruyant» avec pas mal d'effets de saturation.  On pourrait aussi retrouver cette tendance chez certains compositeurs français comme David Hudry.

L'expression «métalleux à platines» vient de ce que les gars (les Autrichiens, en tout cas) arborent volontiers un look (ou au moins des t-shirts) de métalleux et qu'eux mêmes, dans l'exécution de leurs œuvres, tiennent souvent les platines à la manière d'un DJ.

Chez Bollon, ça me paraît en grande partie relever de ça, sauf que les éléments les plus «musique contemporaine» (polyrythmie, atonalité, discontinuités, dimension gestuelle...) semblent relativement minorés au profit d'une écriture aux polarisations tonales plus marquées (d'où «en plus néo») - à la fois par une écriture instrumentale plus traditionnellement hiérarchisée et linéaire (pour le versant «musique classique») et par la dimension plus prégnante, voire structurante, des emprunts mélodiques aux musiques populaires.