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| Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) | |
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Auteur | Message |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 13:04 | |
| [à propos du côté très clivant des versions anciennes de la discographie, reporté du fil de l'écoute :]
En tout cas, ce que cette écoute révèle et que je trouve frappant, c'est la césure entre l'audace des versions anciennes, râpeuses, très élancées et contrastées, et le traitement beaucoup plus plastique des versions récentes. Et c'est vraiment généralisé, il y a un style « audacieux » qui n'existe que dans les versions les plus anciennes. (C'est moins le cas pour les symphonies, mais il y a quand même les corpus enregistrés par Kajanus, Garaguly ou Collins, qui ne ressemblent pas aux versions, même très habitées et occasionnellement originales, faites dans les périodes suivantes, même pour les chefs qui s'éloignent le plus possible du tropisme étale façon Karajan ou Bernstein seconde manière.)
(Alors qu'en règle générale, je trouve les chefs récents plus intéressants quel que soit le répertoire, avec une conscience musicologique, une recherche du phrasé juste qui tient moins du réflexe / de la tradition…) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 13:29 | |
| Stylobate3 votes médiocre, 4 votes bon, 1 vote excellent Médiane : bon. C'était… Philharmonique d'Helsinki, Thomas BEECHAM (concert de 1954, Ondine)→ Attelage inhabituel que ce chef pionnier avec l'un des grands orchestres locaux. Malgré les couleurs que je trouve pour ma part séduisantes (beaucoup plus typées que ce même orchestre dans les années 70-90), fines, légèrement acides, il faut admettre que la conception d'ensemble n'est pas la plus spectaculaire du panel, ce que reflètent les votes : la moitié des participants l'ont trouvée bonne, sans enthousiasme particulier non plus. → Les réserves sont venues, chez les assez nombreux votants qui n'ont pas aimé, des irrégularités dans la réalisation, vous avez relevé de nombreux décalages notamment. (Chose qui s'explique pour un concert de 1954.) (Je m'amuse de la pochette, avec le violoniste et le chef écrits plus gros que le compositeur… et pour les œuvres, prévoyez la loupe !) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 13:41 | |
| Trochyle1 vote médiocre, 1 vote moyen, 3 votes bon, 1 vote très bon, 1 vote excellent, 1 explosion de bonheur Médiane : bon. C'était… Philharmonique de Berlin, Hans ROSBAUD (DGG 1957)→ Alliage de deux traditions très différentes, c'est ici plutôt la façon Berlin qui l'emporte, avec ses cordes très enveloppantes, mais la façon Rosbaud (aux timbres d'ordinaire plus dépareillés) lui apporte une sobriété et, à mon sens, des qualités de narration qui rendent la proposition passionnante malgré la relative homogénéité du spectre. → Vous le voyez, les votes ont couvert tout le spectre des possibles, globalement positifs ou très positifs, mais ce n'a en général pas été l'enthousiasme délirant dans les commentaires, pas mal de sentiments de mollesse ou de plénitude un peu vaine. (Une de mes chouchoutes, je la trouve très charismatique derrière sa sobriété – c'est moi qui ai voté « explosion ».) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 14:45 | |
| Rosbaud a par ailleurs fait quelques autres incursions dans Sibelius, mal connues en général, comme sa Cinquième avec la SWR de Fribourg & Baden-Baden (publiée en dématérialisé mais officiellement par la radio) ou sa Sixième avec la Radio de Cologne !
Pour la Cinquième, que j'ai écoutée, ce n'est pas très enthousiasmant, il passe plutôt à côté des spécificités de l'œuvre, je trouve, lecture très germanique, un peu raide.
Dernière édition par DavidLeMarrec le Dim 23 Mai 2021 - 18:16, édité 1 fois |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 15:39 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- [à propos du côté très clivant des versions anciennes de la discographie, reporté du fil de l'écoute :]
En tout cas, ce que cette écoute révèle et que je trouve frappant, c'est la césure entre l'audace des versions anciennes, râpeuses, très élancées et contrastées, et le traitement beaucoup plus plastique des versions récentes. Et c'est vraiment généralisé, il y a un style « audacieux » qui n'existe que dans les versions les plus anciennes. (C'est moins le cas pour les symphonies, mais il y a quand même les corpus enregistrés par Kajanus, Garaguly ou Collins, qui ne ressemblent pas aux versions, même très habitées et occasionnellement originales, faites dans les périodes suivantes, même pour les chefs qui s'éloignent le plus possible du tropisme étale façon Karajan ou Bernstein seconde manière.)
(Alors qu'en règle générale, je trouve les chefs récents plus intéressants quel que soit le répertoire, avec une conscience musicologique, une recherche du phrasé juste qui tient moins du réflexe / de la tradition…) Mais pour ma part, ce que tu dis là, j'aurais tendance à le généraliser bien au-delà de Tapiola (parce que, comme tu dis: même pour les symphonies...), et même au-delà de Sibelius (ça me semble même encore plus marqué dans Bruckner.) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 15:58 | |
| - Benedictus a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- [à propos du côté très clivant des versions anciennes de la discographie, reporté du fil de l'écoute :]
En tout cas, ce que cette écoute révèle et que je trouve frappant, c'est la césure entre l'audace des versions anciennes, râpeuses, très élancées et contrastées, et le traitement beaucoup plus plastique des versions récentes. Et c'est vraiment généralisé, il y a un style « audacieux » qui n'existe que dans les versions les plus anciennes. (C'est moins le cas pour les symphonies, mais il y a quand même les corpus enregistrés par Kajanus, Garaguly ou Collins, qui ne ressemblent pas aux versions, même très habitées et occasionnellement originales, faites dans les périodes suivantes, même pour les chefs qui s'éloignent le plus possible du tropisme étale façon Karajan ou Bernstein seconde manière.)
(Alors qu'en règle générale, je trouve les chefs récents plus intéressants quel que soit le répertoire, avec une conscience musicologique, une recherche du phrasé juste qui tient moins du réflexe / de la tradition…) Mais pour ma part, ce que tu dis là, j'aurais tendance à le généraliser bien au-delà de Tapiola (parce que, comme tu dis: même pour les symphonies...), et même au-delà de Sibelius (ça me semble même encore plus marqué dans Bruckner.) Vraiment, pour moi c'est frappant dans Tapiola, je n'ai pas vu ça ailleurs. Dans les symphonies de Sibelius, il y a chez les récents des propositions fortes et très personnelles, comme Saraste (version Finlandia) ou Rouvali. Dans Bruckner, de même, bien sûr du as Kabasta-Schuricht-Andreae chez les anciens, mais tu as des versions étranges (Rozhdestvensky dans les années 70) ou radicales (Venzago récemment) qui existent bel et bien après – et à l'époque il y avait aussi plein de choucroutes. Certes, aujourd'hui, les brucknériens célèbres appartiennent tous à la catégorie des gros-pudding-plus-ou-moins-métaphysiques, mais c'est un effet de starisation et pas forcément représentatif de l'éventail des choix. Et dans beaucoup de répertoires (typiquement, tout ce qui est pré-1900), on a gagne une diversité incroyable de propositions, de spectres sonores, de pensées musicales avec le renouveau musicologique. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 17:15 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Vraiment, pour moi c'est frappant dans Tapiola, je n'ai pas vu ça ailleurs.
Quand tu dis «ça», c'est quoi? Le fait qu'on ne trouve un certain type de lectures «audacieuses» (râpeuses, élancées, contrastées) que dans les vieilles cires (parmi lesquelles on trouve aussi beaucoup de trucs mous, opaques et amorphes), et que les chefs d'aujourd'hui ont tendance à des lectures bien plus plastiques que leurs devanciers? Ça me semble pourtant assez évident, en tous cas dans les répertoires enregistrés avant l'avènement de la stéréo. Je pense qu'on sera d'accord si on dit qu'aujourd'hui, personne n' oserait faire des choses aussi folles que les Bruckner de Andreae, les Sibelius de Métope, la 9ᵉ de Schubert d'Argenta, les Ravel de Freitas Branco ou d'Ansermet, les Mendelssohn de Mitropoulos, les Mahler de Mengelberg, les Beethoven «de guerre» de Furtwängler, les Berlioz de Markevitch/Lamoureux, les Liszt de Golovanov... (Déjà, parce que les orchestres ne sont plus les mêmes - beaucoup plus affutés techniquement, mais avec aussi beaucoup moins idiosyncrasiques. Aussi parce que, conscience musicologique oblige, on aurait scrupule à prendre de telles libertés avec le texte.) Et inversement, tu m'accorderas que tous les chefs d'aujourd'hui - y compris les plus «discursifs», «architecturaux» ou «dramatiques» - accordent à la réalisation «plastique» de leurs concerts et de leurs disques un soin qui me semble avoir été à peu près inconnu dans les générations antérieures à Karajan. Au moins dans les concerts symphonique (c'est sans doute un peu différent à l'opéra), je ne vois aucun profil à la Mitropoulos sur la scène d'aujourd'hui (je veux dire: un chef qui ferait des choses d'une intensité folle tout en envoyant régulièrement son orchestre dans le décor.) - DavidLeMarrec a écrit:
- Dans les symphonies de Sibelius, il y a chez les récents des propositions fortes et très personnelles, comme Saraste (version Finlandia) ou Rouvali.
On est bien d'accord, mais comme tu le dis toi-même: - DavidLeMarrec a écrit:
- il y a quand même les corpus enregistrés par Kajanus, Garaguly ou Collins, qui ne ressemblent pas aux versions, même très habitées et occasionnellement originales, faites dans les périodes suivantes, même pour les chefs qui s'éloignent le plus possible du tropisme étale
- DavidLeMarrec a écrit:
- Dans Bruckner, de même, bien sûr du as Kabasta-Schuricht-Andreae chez les anciens, mais tu as des versions étranges (Rozhdestvensky dans les années 70) ou radicales (Venzago récemment) qui existent bel et bien après – et à l'époque il y avait aussi plein de choucroutes.
Plein de versions choucroute dans les années 30-50? Lesquelles? (Rozhdestvensky, étrange une symphonie sur deux ou sur trois, le reste est assez choucroute, justement.) Venzago, radical, oui, et j'aime bien - mais ça n'a quand même absolument rien à voir avec le type de singularité qu'on peut trouver chez Kabasta ou Andreae. Attention, hein, je ne dis pas que c'était mieux avant: juste qu'il y a un certain type d'audaces interprétatives (qui se trouvent être celles qui me plaisent le plus, en général, dans le répertoire romantique et postromantique) qui ne semblent tout simplement plus possible de nos jours. - DavidLeMarrec a écrit:
- Certes, aujourd'hui, les brucknériens célèbres appartiennent tous à la catégorie des gros-pudding-plus-ou-moins-métaphysiques, mais c'est un effet de starisation et pas forcément représentatif de l'éventail des choix.
Qui ça? Barenboim, Blomstedt, Chailly, Dohnányi, Bychkov? Pas tous, il me semble. Parce que, dans les générations suivantes, le tropisme dominant, ça me semble être, comme ailleurs, ce style cursif-allégé-pas trop contrasté-avec des couleurs - et il y a des réalisations que je trouve très convaincantes dans cette optique (P. Järvi, Dausgaard) comme d'autres que je trouve abyssalement ratées (Nelsons, Nézet-Séguin.) - DavidLeMarrec a écrit:
- Et dans beaucoup de répertoires (typiquement, tout ce qui est pré-1900), on a gagne une diversité incroyable de propositions, de spectres sonores, de pensées musicales avec le renouveau musicologique.
Oui, d'accord, mais ça, c'est encore autre chose (même si je mettrais quand même plutôt le curseur vers 1860 qu'en 1900.) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 18:14 | |
| Je voulais souligner l'aspect vraiment exclusif de cette opposition, dans la discographie de Tapiola, alors qu'ailleurs ce sont au mieux des tendances. Dans la généralisation que tu proposes, il manque à mon sens la prise en compte des proportions. Oui, dans Sibelius, je le dis moi-même, Kajanus, on ne trouve pas ça après, et je suis frappé du nombre de propositions qui nous paraissent exotiques aujourd'hui dans les premières décennies discographiques sibéliennes. Pour autant, il existe d'autres propositions tout aussi radicales aujourd'hui. Alors que dans Tapiola, à part peut-être certains Berglund, le subversif, c'est vraiment avant 1970 que ça se passe. - Citation :
- (Déjà, parce que les orchestres ne sont plus les mêmes - beaucoup plus affutés techniquement, mais avec aussi beaucoup moins idiosyncrasiques. Aussi parce que, conscience musicologique oblige, on aurait scrupule à prendre de telles libertés avec le texte.)
Je ne vois pas en quoi le fait que les orchestres soient moins bons apportent quelque chose de désormais inaccessible dans la conception de versions singulières ? - Citation :
- Je pense qu'on sera d'accord si on dit qu'aujourd'hui, personne n'oserait faire des choses aussi folles que les Bruckner de Andreae, les Sibelius de Métope, la 9ᵉ de Schubert d'Argenta, les Ravel de Freitas Branco ou d'Ansermet, les Mendelssohn de Mitropoulos, les Mahler de Mengelberg, les Beethoven «de guerre» de Furtwängler, les Berlioz de Markevitch/Lamoureux, les Liszt de Golovanov...
Justement, non, je ne suis pas d'accord. On a des choses tout à fait aussi folles qui circulent, pas forcément de la même façon, forcément, puisque ce ne sont pas les mêmes personnes, pas la même génération, parfois même pas la même facture d'instruments… mais tout aussi radicales, je ne vois pas ce qui pourrait empêcher de l'oser. D'ailleurs les Bruckner de Venzago ou Norrington ne me paraissent pas spécialement moins originaux que ceux d'Andreae (c'est surtout le son et la prise, très frustes, qui accentuent l'effet), les Sibelius de Rouvali sont tout aussi étranges que ceux de Kajanus, les Beethoven de Furtwängler ne me paraissent pas si singuliers (et perclus de défauts, pas seulement techniques mais aussi de conception, dont je ne suis pas fâché qu'on se soit débarrassé), idem pour les Mitropoulos de Mendelssohn. Mengelberg fait pour moi un mélange entre les phrasés courts d'Harnoncourt et le lyrisme sans façon de Nézet, je n'ai pas l'impression d'y entendre quelque chose de fondamentalement sans équivalent. La Neuvième de Schubert d'Argenta est formidable, mais je ne vois pas en quoi elle serait « trop radicale » pour qu'elle ne soit pas envisageable aujourd'hui, les Ravel d'Ansermet sont très typés mais on a aujourd'hui les lectures sur instruments d'époque, de même les Liszt de Golovanov sont fous, mais que dire de ceux d'Immerseel ? Et si l'on se pose la question des proportions, les Beethoven, Schubert, Mendelssohn, Liszt qu'on entend aujourd'hui offrent des options beaucoup plus contrastées entre deux enregistrements que dans les années 60, clairement. Évidemment, il y a quelques grands noms qui ont osé des choses singulières, qui ont disparu avec eux, mais ça ne nous parle pas nécessairement de l'état de l'interprétation en leur temps. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 18:32 | |
| - Citation :
- Au moins dans les concerts symphonique (c'est sans doute un peu différent à l'opéra), je ne vois aucun profil à la Mitropoulos sur la scène d'aujourd'hui (je veux dire: un chef qui ferait des choses d'une intensité folle tout en envoyant régulièrement son orchestre dans le décor.)
Ça existe, d'excellents chefs (pour le public) qui ne sont pas très regardants sur le détail, mais pas à ce point évidemment. Après, je ne sais pas s'il faut se plaindre que les chefs soient devenus de meilleurs professionnels. [Bruckner] - Citation :
- Plein de versions choucroute dans les années 30-50? Lesquelles? (Rozhdestvensky, étrange une symphonie sur deux ou sur trois, le reste est assez choucroute, justement.) Venzago, radical, oui, et j'aime bien - mais ça n'a quand même absolument rien à voir avec le type de singularité qu'on peut trouver chez Kabasta ou Andreae.
Je ne trouve pas du tout Rozh choucroute ! Dans les années 30-50, Böhm, Kna, Hollreiser, Jochum, Konwitschny, Matačić… ce n'est pas du Karajan ou du Thielemann, certes, mais c'est du Bruckner tout à fait compatible avec la vision majoritaire aujourd'hui. Proportionnellement, il y a plus de versions radicales (en tout cas dans ce qui a été publié, je serais curieux d'avoir une vision d'ensemble de la chose !) dans cette période, mais ce n'est pas non plus une tendance qui écraserait tout. - Citation :
- Qui ça? Barenboim, Blomstedt, Chailly, Dohnányi, Bychkov? Pas tous, il me semble.
Je parlais des starisés, donc pas Blomstedt, Bychkov ou Dohnányi qui sont plutôt des chefs-pour-mélomanes. Même Chailly, je ne suis pas sûr qu'on puisse parler de stars. Leur Bruckner est tradi en effet, mais pas choucroute. Non, je pensais, comme vedettes actuelles qui jouent beaucoup de Bruckner, à Barenboim et Thielemann. - Citation :
- Oui, d'accord, mais ça, c'est encore autre chose (même si je mettrais quand même plutôt le curseur vers 1860 qu'en 1900.)
Il y a 20 ans, j'aurais dit pré-1800. Mais désormais, la plus-value sur instruments d'époque et la diversité des propositions est très audible jusqu'au début du XXe siècle inclus. Avec ce que produisent Anima Eterna dans La Mer, Les Siècles dans Pelléas… |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 18:35 | |
| De toute façon, pour tous ceux qui croi·v·ent qu'on ne pourrait plus oser ceci ou cela aujourd'hui, j'ai mon incantation fatale :
SILETE, VENTI !
https://www.youtube.com/watch?v=3K7420RPF68 |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 21:02 | |
| - Spoiler:
Stylobate : Beecham . Je ne m'attendais pas du tout à Sir Thomas ici, alors que j'aime beaucoup son autre enregistrement en lice. Bon, il y a peut-être eu un raccord avant le concert et ils ont ensuite déchiffré à vue : ça a le mérite d'être rigolo . Trochyle : Rosbaud. J'ai donné un Bon. Je n'ai pas explosé de bonheur comme David, mais j'ai apprécié malgré tout ... sans plus. Je pense que les berliner sont pour beaucoup dans ma réserve. Je constate que, d'une manière générale, je n'aime vraiment pas cet orchestre dans Sibelius, y compris la récente version de Rattle que, contrairement à beaucoup, je n'apprécie pas et où l'orchestre est pourtant beaucoup plus délié. Mais vraiment, les timbres de cet orchestre ne me conviennent pas dans cette musique.
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 23 Mai 2021 - 21:25 | |
| - Citation :
- Stylobate : Beecham . Je ne m'attendais pas du tout à Sir Thomas ici, alors que j'aime beaucoup son autre enregistrement en lice. Bon, il y a peut-être eu un raccord avant le concert et ils ont ensuite déchiffré à vue : ça a le mérite d'être rigolo .
À vue, ce serait étonnant, pour l'orchestre qui accueille justement un festival Sibelius… Mais oui, pour un festival, probablement peu de répétitions, on voyageait moins également donc peut-être un premier contact avec Beecham… et surtout le niveau des orchestres n'a rien à voir avec ce qu'il est aujourd'hui, donc je ne suis pas très étonné. Je ne l'ai pas écouté avec partition, mais je n'avais rien relevé de terrifiant pour ma part. - Citation :
- Je pense que les berliner sont pour beaucoup dans ma réserve. Je constate que, d'une manière générale, je n'aime vraiment pas cet orchestre dans Sibelius, […] les timbres de cet orchestre ne me conviennent pas dans cette musique.
Il y a quand même très peu (voire aucun) rapport entre le Berlin mené par Rosbaud (avec ses cordes épaisses, très moelleuses, son spectre plutôt opaques) et celui de Rattle (avec des cordes très fines et droites, et une transparence verticale assez spectaculaire). En tout cas je ne vois pas le point commun dans l'identité sonore. (Dans ce genre d'évolutions amusantes, certains orchestres pragois qui étaient devenus les plus typés sont devenus les moins typés, et vice-versa d'ailleurs !) |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 9:40 | |
| On voyageait moins du temps de Beecham (1879-1961) a écrit DLM, c'est vrai mais Beecham est un des chefs de cette génération qui s'est pas mal "baladé"! Quand à Rosbaud dont les quelques interprétations de Sibelius sont souvent citées en référence, je pense que son coté rigoureux voire austère l'a desservi. Je l'ai noté 5 alors qu'à priori, je m'attendais à le noter 6 voire 7.
fomalhaut
Dernière édition par fomalhaut le Lun 24 Mai 2021 - 12:12, édité 1 fois |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2069 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 11:23 | |
| Beecham, c'est quand même vraiment pas du tout en place dans la première partie, c'est assez effrayant. Direct ou pas, jamais on ne publierait un truc pareil aujourd'hui. Bon sinon je n'ai rien à dire sur les différentes interprétations dévoilées puisque je n'ai évidemment strictement rien reconnu de tout ça (je suis seulement quasi-certain d'avoir reconnu un Karajan à un moment, mais il n'a pas encore été révélé par David). Je vais me lancer prochainement dans l'écoute des trois versions qui me manquent. |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 12:11 | |
| - Roupoil a écrit:
- Beecham, c'est quand même vraiment pas du tout en place dans la première partie, c'est assez effrayant. Direct ou pas, jamais on ne publierait un truc pareil aujourd'hui.
Je pense que DLM a parfaitement défini les conditions du concert Beecham durant le Festival Sibelius de 1954. Le programme de ce concert était d'ailleurs fort intéressant et illustrait le "dernier" Sibelius puisqu'on y trouvait des extraits de la Tempête, Tapiola et les 6ème et 7ème symphonies. Beecham était alors une grande vedette discographique (EMI, Columbia US) qui a beaucoup fait pour Sibelius et ce Tapiola "Live" quelque peu aléatoire peut être pardonné. fomalhaut |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 14:30 | |
| - fomalhaut a écrit:
- On voyageait moins du temps de Beecham (1879-1961) a écrit DLM, c'est vrai mais Beecham est un des chefs de cette génération qui s'est pas mal "baladé"!
C'est vrai ! Mais je pensais surtout au fait que Beecham n'avait peut-être jamais rencontré cet orchestré, ni travaillé avec des orchestres nordiques ? C'était peut-être difficile (le niveau technique moindre s'y ajoutant) de trouver tout de suite les bons réflexes avec peu de services de répétition. - Roupoil a écrit:
- Direct ou pas, jamais on ne publierait un truc pareil aujourd'hui.
Oui, mais on le publie pour le nom, parce que les collectionneurs vont acheter. Même si le résultat n'est en réalité pas très typé (ni de Beecham, ni de l'orchestre), on était tous curieux d'entendre ces deux piliers du répertoire sibélien se rencontrer ! Donc même si tout le monde était (peut-être) en méforme, comme c'est le seul document du genre qu'on a, on publie. Ça se défend, je trouve. (Et puis c'est pas comme si ce label publiait n'importe quoi d'habitude.) - Citation :
- je suis seulement quasi-certain d'avoir reconnu un Karajan à un moment, mais il n'a pas encore été révélé par David)
Il y a quatre versions Karajan, et j'ai mis (quasi) toutes les versions de Tapiola dans le panel. Donc oui, probable que tu l'aies entendu : il y ressemble vraiment à lui-même, et sa conception ne varie guère de 54 à 88… (dates approximatives, je les vérifierai quand je publierai les résultats) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 15:09 | |
| Volige2 votes médiocre, 1 vote moyen, 3 votes bon, 1 vote très bon, 1 vote excellent Médiane : bon. C'était… Philharmonia Orchestra, Herbert von KARAJAN (Angel, puis Columbia, EMI, Warner… 1954)→ La première des quatre versions Karajan (les trois autres étant avec Berlin). Celle qui a fait dire à Sibelius qu'il était le seul à avoir compris ses œuvres. → Le moins qu'on puisse dire que l'évidence de l'adaptation idéale du style de Karajan à Sibelius ne saute pas aux oreilles : grosse dominante de cordes épaisses aux attaques peu définies, rubato toujours louvoyant dans l'articulation, qui brouille encore plus l'écriture déjà souvent en rythmes décalés, absence de références au folklore sonore (même si, dans Tapiola, ce n'est pas tout à fait essentiel), spectre orchestral très compact et opaque… Et l'absence de séduction sonore du Philharmonia est solidement documentée. Ce sont généralement ces écarts par rapport à ce que semble dire la partition de Sibelius qui vous ont déplu, avec des appréciations un peu tièdes / dépitées dans l'ensemble. Il est vrai que ce Karajan-là joue déjà comme le Karajan de Berlin, très ample et fondu. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 15:33 | |
| Barbacane1 vote médiocre, 3 votes moyen, 3 votes excellent Médiane : moyen. C'était… Philharmonique de Berlin, Herbert von KARAJAN (DGG 1984)→ La dernière des quatre versions Karajan, exactement le même programme que le disque de 1964 (son Tapiola n°2). → Malgré la parenté des conceptions (cordes immenses et pesantes, fondu très opaque, une certaine lenteur générale), le cas des appréciations est très différent de la version de 1954 : clivage très net entre une majorité de sceptiques, qui fustigent le hors-style, la pesanteur, l'uniformité, le manque d'esprit, mais une quasi-moitié (si j'avais voté, ils ne seraient plus qu'un tiers ) d' « excellent » – je ne me rappelle plus leurs arguments, la volupté sonore sûrement ? Éclairez-moi, je ne sais plus ce qui s'est dit… → Je m'aperçois d'ailleurs que j'aurais quasiment pu le repêcher, puisqu'il est sur la frange à un vote près. Si certains veulent l'écouter et ajouter leur vote, on peut toujours mettre à jour son score : il ne finira clairement pas sur le podium, mais ce peut être amusant de voir le résultat final. |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 16:15 | |
| Anti-Karajanisme primaire ? Si tu ne te souviens pas, pourquoi ne relis-tu pas les appréciations ?
fomalhaut |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 16:19 | |
| C'est mal me connaître, il y a beaucoup de choses que j'aime beaucoup chez Karajan – même des trucs de sombre réputation comme ses Bruckner… ou ses Quatre Saisons avec Mutter. Je n'aime pas ses Sibelius, c'est un fait, mais je ne vois pas pourquoi le mettre forcément sur le compte d'un préjugé de ma part, et qui engloberait de surcroît tout son catalogue ? Je ne relis pas les appréciations parce que je passe déjà plusieurs heures par semaine à animer cette écoute, pour une œuvre que je n'aime pas vraiment, et parce que je me dis que si j'ai un doute, vous apporterez directement votre contribution. (Surtout toi d'ailleurs, puisque tu n'as publié que tes notes sans commentaires. ) |
| | | Roupoil Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2069 Age : 43 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 17:14 | |
| Ah c'est ce Karajan-là que j'avais reconnu (barbacane, pas l'autre, qui devait être dans un groupe que je n'ai pas écouté) ! |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91538 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 17:17 | |
| - fomalhaut a écrit:
- Anti-Karajanisme primaire ?
Si tu ne te souviens pas, pourquoi ne relis-tu pas les appréciations ?
fomalhaut Franchement, je cherche, mais je ne vois pas trop (David va surement trouver ) dans quoi Karajan a déjà été aussi catastrophique et hors-sujet qu'ici, pour moi c'est vraiment une horreur, dans toutes ses versions... |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 17:24 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
-
Je n'aime pas ses Sibelius, c'est un fait, mais je ne vois pas pourquoi le mettre forcément sur le compte d'un préjugé de ma part, et qui engloberait de surcroît tout son catalogue ? Je ne relis pas les appréciations parce que je passe déjà plusieurs heures par semaine à animer cette écoute, pour une œuvre que je n'aime pas vraiment, et parce que je me dis que si j'ai un doute, vous apporterez directement votre contribution. (Surtout toi d'ailleurs, puisque tu n'as publié que tes notes sans commentaires. ) Ce n'était qu'une simple taquinerie, ne le prends pas mal. Et pour continuer dans ce domaine, pourquoi as-tu choisi une oeuvre que tu n'aimes pas vraiment ? Pourquoi, par exemple, n'as-tu pas retenu la 7ème symphonie du même Sibelius qui dure une vingtaine de minutes ? Assez blagué. J'ai écrit pourquoi je m'étais abstenu d'écrire des commentaires, ce qui me semblait lié à ta proposition de notation. Par ailleurs, j'ai écrit quelque part que la musique de Sibelius supportait très bien tant les interprétations "ascétiques" (Colins, Ehrling) que les interprétations "somptueuses" (Karajan, Ormandy). Je me souviens que mon point de vue a été appuyé par un mélomane chevronné qui n'est malheureusement plus des nôtres, bAlexb. fomalhaut |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 18:13 | |
| Volige, Barbacane: Karajan. Je n'avais pas reconnu Herbert sous Volige, mais quand je lis mon commentaire, je dis en substance la même chose que pour Barbacane ; c'est un signe . Pour moi, ce sont vraiment des versions imbuvables. J'apprécie Karajan, et le trouve même parfois génial, dans d'autres répertoires, mais je n'aime vraiment pas ses Sibelius. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91538 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 18:20 | |
| Et encore, je trouve que dans les symphonies on n'est pas du tout au même niveau de catastrophe, c'est même largement écoutable. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 24 Mai 2021 - 18:40 | |
| quote="Xavier"]Franchement, je cherche, mais je ne vois pas trop (David va surement trouver ) dans quoi Karajan a déjà été aussi catastrophique et hors-sujet qu'ici, pour moi c'est vraiment une horreur, dans toutes ses versions...[/quote] - fomalhaut a écrit:
- Et pour continuer dans ce domaine, pourquoi as-tu choisi une oeuvre que tu n'aimes pas vraiment ? Pourquoi, par exemple,
n'as-tu pas retenu la 7ème symphonie du même Sibelius qui dure une vingtaine de minutes ? Ce n'est pas moi qui ai choisi l'œuvre ! On était de mémoire en février, on se prenait un reconfinement dans les dents, pas mal de monde avait envie d'une écoute comparée pour s'occuper mais il n'y avait pas d'animateur. Je me suis proposé (sans même savoir quelle œuvre serait choisie), pour occuper un peu les copains. Et puis la démarche est sympa, collecter, présenter, répondre… Du coup j'ai écouté 20-25 versions, je comprends mieux comment ça fonctionne et j'aime un peu mieux. (Mais ça ne me passionne toujours pas.) - Citation :
- J'ai écrit pourquoi je m'étais abstenu d'écrire des commentaires, ce qui me semblait lié à ta proposition de notation.
Tout à fait, mais ce fil est justement l'occasion, si tu veux, de partager les raisons de tes choix ! - Citation :
- Par ailleurs, j'ai écrit quelque part que la musique de Sibelius supportait très bien tant les interprétations "ascétiques" (Colins, Ehrling) que les interprétations "somptueuses" (Karajan, Ormandy). Je me souviens que mon point de vue a été appuyé par un mélomane chevronné qui n'est malheureusement plus des nôtres, bAlexb.
Tout dépend ce qu'on appelle somptueux : il y a des versions à la pâte large (Ashkenazy-Philharmonia), pleines de couleurs (Storgårds-BBC), très ample (Bernstein-Vienne) qui fonctionnent très bien en effet, mais les versions où les cordes écrasent tout, c'est quand même pas très intéressant. (Les symphonies par Karajan, on passe à côté de beaucoup de choses, c'est vraiment dommage.) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Jeu 27 Mai 2021 - 13:45 | |
| Mutule1 vote médiocre, 2 votes moyen, 2 votes bien, 3 votes excellent Médiane : bien. C'était… Concertgebouworkest, Eduard van BEINUM (Decca 1955)→ Appréciation plutôt positive dans l'ensemble, mais tempérée, d'une version qui souffre un peu de sa prise de son (et du niveau d'époque des orchestres, clairement moindre), ainsi que d'options peu distinctives dans le cadre d'une écoute comparée. Mais la plupart a trouvé qu'elle se tenait bien. (J'avoue être resté indécis sur cette version.) De fait, ni excès d'indignité, ni urgence pressante de commencer par là, à mon avis. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Jeu 27 Mai 2021 - 13:53 | |
| Protomé2 votes mauvais, 1 vote moyen, 3 votes bon, 1 vote très bon, 1 explosion de bonheur Médiane : bien. C'était… London Symphony Orchestra, Tauno HANNIKAINEN (Everest 1960)→ Exécution qui a été jugée peu distinctive d'autres dans l'ensemble, et dans un son assez peu avenant. → (Pour ma part, c'est la seule que j'aie trouvée insupportable, tous les sons sont si laids, les articulations si prosaïques, même après avoir écouté Métope et autres radicalités, ce n'est pas possible. J'ai été effaré d'entendre le LSO dans cet état à vrai dire ; on sent que cette musique était encore peu pratiquée hors de Finlande.) |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Jeu 27 Mai 2021 - 18:50 | |
| Mutule : Van Beinum. David a assez bien résumé les choses. Ce n'est pas indigne mais vraiment pas passionnant.
Protomée: Hannikainen. Je ne comprends plus pourquoi j'ai noté Bon. Parce qu'en effet, ce n'est pas du tout en place, avec un son assez moche. Là, je mettrais plutôt médiocre.
Bref aucun regret pour ces deux versions très oubliables. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 30 Mai 2021 - 2:22 | |
| Intrados1 vote médiocre, 1 votes moyen, 2 votes bon, 2 vote très bon, 1 vote excellent Médiane : bon. C'était… Orchestre Philharmonique Royal de Stockholm, Andrew DAVIS (Finlandia 1997)→ Lecture lumineuse et paisible, aux teintes doucement acidulées… J'aime beaucoup pour ma part, mais beaucoup y ont ressenti un manque d'urgence, de menace, de drame. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 30 Mai 2021 - 2:32 | |
| Cabochon3 votes moyen, 2 votes bon, 1 vote très bon,1 vote excellent Médiane : bon. C'était… Philharmonique de Moscou, Vassily SINAISKY (Brilliant Classics 2010)→ Malgré une réception globalement bienveillante, vous avez été plusieurs à regretter des imperfections de mise en place et un déroulement des épisodes qui vous paraissait insuffisamment tenu ou construit. (Pour ma part j'ai plutôt été surpris par les couleurs relativement limitées de ce pourtant très bel attelage, sur le papier.)
Dernière édition par DavidLeMarrec le Dim 30 Mai 2021 - 2:54, édité 1 fois |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 30 Mai 2021 - 2:41 | |
| Gable2 votes moyen, 3 votes bon, 1 vote très bon, 1 vote excellent Médiane : bon. C'était… Orchestre Symphonique de Lahti, Okko KAMU (BIS 2011)→ Vous avez trouvé de belles qualités d'investissement à cette version, sans lui admirer de saillances particulières. (Pour ma part, traumatisé par la mollesse de ses Sibelius avec Berlin, je n'ai pas osé, mais avec plus de maturité, un orchestre spécialiste et les prises de son BIS, ce doit être très écoutable en réalité !) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 30 Mai 2021 - 2:48 | |
| Meneau1 vote moyen, 4 votes bon, 2 votes très bon, 1 vote excellent Médiane : bon. C'était… Hallé Orchestra, Mark ELDER (pirate officiel ?, 2006)→ J'avais inclus cet enregistrement, ayant compris qu'il s'agissait d'un pirate officiellement publié… mais apparemment ce doit être uniquement chez des sites japonais interlopes, je n'en trouve pas trace, même pas de pochette. → En tout cas, on y retrouve la belle fluidité propre à l'association Elder-Hallé (qui n'a pas fait les poèmes symphoniques dans sa récente intégrale), la présence sonore spectaculaire en moins par rapport aux prises du label de l'orchestre. Mais, quoique très appréciée, cette version n'a pas assez soulevé de défenseurs (quelques gênes quant aux bruits du public et aux imperfections minimes d'une des rares prises sur le vif de cette discographie, j'ai eu l'impression) pour être qualifiée au tour suivant. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 30 Mai 2021 - 2:55 | |
| (Ceci marque la fin de la présentation des versions éliminées au premier tour.) |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Dim 30 Mai 2021 - 10:23 | |
| Pour être exact, Sir Mark Elder a inclu trois poèmes symphoniques dans son intégrale des symphonies :
- En Saga,
Les Océanides, La fille de Pohjola
fomalhaut https://www.amazon.fr/s?k=Elder+Sibelius&i=popular&__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&ref=nb_sb_noss |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Mer 30 Juin 2021 - 12:52 | |
| Voici venu le temps des versions parvenues en finale !
16 versions, qui ont reçu entre 8 et 11 votes chacune.
Je mentionne aussi celles qui ont fait débat, et fournis leur classement par la moyenne.
À l'usage, donc : le classement par meilleure médiane est plus fastidieux pour l'organisateur, mais évite de faire chuter les versions qui n'ont que quelques détracteurs ; réciproquement il évite aussi de promouvoir des versions mollement aimées, il faut le maximum de mentions hautes pour l'emporter.
Globalement, je trouve le résultat de meilleure qualité ainsi, mais on pourrait tout à fait en débattre… (À éviter lorsqu'on a peu de votants, ça rend le départage plus arbitraire. Ainsi Sgraffite et Métope étaient à un vote de finir premières, ou au contraire en fin de classement.)
Je vous feuilletonne donc les résultats ! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Mer 30 Juin 2021 - 13:00 | |
| 16e : Stoa (Ormandy)2 votes mauvais, 2 votes médiocre, 1 vote moyen, 2 votes bon, 1 vote excellent Médiane : médiocre ou moyen. Rang : 16e sur 16. Moyenne : 3,12. Rang : 16e sur 16 C'était… Philadelphia Orchestra, Eugene ORMANDY (Philips)→ Malgré sa réputation, vous avez été impitoyables. Quelques enthousiastes ont voisiné avec beaucoup de sceptiques, détestant la prise de son, les timbres durs, la conception brute (voire bruyante)…
Dernière édition par DavidLeMarrec le Ven 2 Juil 2021 - 11:44, édité 1 fois |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Mer 30 Juin 2021 - 13:12 | |
| 15e : Étrésillon (Oramo)1 vote médiocre, 2 votes moyen, 2 votes bon, 3 votes très bon, 1 vote excellent Médiane : bon. Rang : 14e ex æquo sur 16. Moyenne : 4,1. Rang : 13e ex æquo (trois versions, donc même rang) sur 16. C'était… City of Birmingham Symphony Orchestra, Sakari ORAMO (Erato-Warner 2006)→ Au sein d'une intégrale qui rayonne de couleurs, qui impressionne par son sens de la danse, sa gestion des tensions structurelles… une lecture assez terne et opaque de Tapiola, très peu distinctive, qui en masque les beautés plutôt qu'elle ne les exalte. Personne n'a été très dérangé, peu ont été très émus également…
Dernière édition par DavidLeMarrec le Ven 2 Juil 2021 - 11:43, édité 1 fois |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Ven 2 Juil 2021 - 11:34 | |
| 14e : Architrave (Boult)1 vote médiocre, 2 votes moyen, 2 votes bon, 3 votes très bon, 1 vote excellent (égalité parfaite avec Oramo) Médiane : bon. Rang : 14e ex æquo sur 16. Moyenne : 4,1. Rang : 13e ex æquo (trois versions, donc même rang) sur 16. C'était… The Philharmonic Promenade Orchestra of London, Adrian BOULT (Vanguard 1956)→ (Ce nom est celui du London Philharmonic, qui officiait sous plusieurs labels et ne pouvait pas garder la même dénomination pour des raisons de droits.) → Bien que dans un son plus difficile que la concurrence et servie par un orchestre qui n'était, même dans les années 50, pas le phénix des hôtes de ces bois, la version a tenu son rang, sans susciter de rejet massif quand au son – peut-être du fait de la construction équilibrée de Boult ? Je m'aperçois qu'Everest prétend disposer d'une version (parue en 1980) avec le LSO, dont je ne trouve trace nulle part ailleurs : possiblement un faux, je suppose ? Je ne l'ai pas eu sous les mains pour vérifier si ce sont les mêmes interprétations. Problème résolu : un éminent membre de l'industrie phonographique m'explique que c'est une erreur d'Everest, il s'agit bien du LPO et non du LSO.
Dernière édition par DavidLeMarrec le Ven 2 Juil 2021 - 17:09, édité 1 fois |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Ven 2 Juil 2021 - 12:01 | |
| 13e : Tierceron (Berglund HPO)1 vote médiocre, 2 votes moyen, 3 votes bon, 1 vote très bon, 3 votes excellent, 1 explosion de bonheur Médiane : bon. Rang : 13e sur 16. Moyenne : 4,45. Rang : 7e sur 16. (Vraiment haute, car beaucoup d'appréciations très élogieuses parmi la partie qui a été convaincue.) C'était… Orchestre Philharmonique d'Helsinki, Paavo BERGLUND (EMI 1987)→ Dernière partie de son intégrale Sibelius avec Helsinki (de 84 à 87, gravé la même année que la Troisième symphonie), ce Tapiola de Berglund a la particularité d'être, de loin, le plus rapide de la discographie. S'ensuit, malgré les timbres assez ouatés de cette intégrale (Helsinki n'était alors pas le meilleur orchestre du monde, ni les ingénieurs d'EMI les plus doués), une lecture pleine d'urgence. Pour autant, certains d'entre vous ont regretté un manque de contrastes, et de couleurs, voire un manque de cohérence dans la gestions des tempos successifs. → Pour ma part, j'ai adoré, vif et tournoyant, pas la lecture avec la plus belle finition de conception ou de réalisation, mais mécaniquement, cette rapidité induit une forme de fièvre qui est assez bien tenue – pour un poème qu'on pressent ordinairement, sans doute contaminé par les lectures baveuses types Karajan ou exsangues type Ashkenazy-Saraste-Oramo, comme étiré, contemplatif, étale. Une des propositions les plus convaincantes du panel, pour moi. → Berglund en a gravé trois versions – toutes sont en finale (dont une très controversée mais très bien classée).
Dernière édition par DavidLeMarrec le Ven 2 Juil 2021 - 12:20, édité 1 fois |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Ven 2 Juil 2021 - 12:15 | |
| 12e : Lierne (Berglund Bournemouth)1 vote mauvais, 2 votes moyen, 1 votes bon, 2 votes très bon, 2 votes excellent Médiane : bon ou très bon. Rang : 12e sur 16. Moyenne : 4,12. Rang : 12e sur 16. (Dans le bas de cette finale : peu d'enthousiasme débordant.) C'était… Bournemouth Symphony Orchestra, Paavo BERGLUND (EMI 1972)→ Cette fois, à l'inverse, première réalisation de son intégrale Sibelius avec Bournemouth (commencée par la Septième et Tapiola, lors de la même session en mai 1972). Le consensus semble l'avoir trouvée assez ronde, mesurée, peut-être même un peu « voie moyenne », presque molle, tout en lui reconnaissant des qualités de construction et de phrasé. → Une fois qu' on sait, on peut supposer que la prise de son a eu sa place dans notre frustration – moi aussi, je trouve à nouveau ce Tapiola en deçà d'une intégrale très réussie par ailleurs… |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Ven 2 Juil 2021 - 12:29 | |
| 11e : Cupule (Colin Davis, Boston)2 votes médiocre, 1 vote moyen, 2 votes bon, 2 votes très bon, 3 votes excellent Médiane : bon ou très bon. Rang : 11e sur 16. Moyenne : 4,3. Rang : 11e sur 16. C'était… Boston Symphony Orchestra, Colin DAVIS (Philips 1977)→ Grande énigme que cette version Colin Davis (il en existe deux, la seconde avec le LSO a un peu moins divisé, quoique toujours avec les mêmes lignes de fracture) : pour ceux qui ont aimé, construction brillante, épisodes bien individualisés, réalisation instrumentale de qualité ; pour les autres, version poisseuse, molle, sans contrastes ni articulation… Je n'arrive toujours pas à comprendre l'amplitude des désaccords, parfois sur les mêmes paramètres ! → (Pour ma part, je suis plutôt du côté des détracteurs : articulation « retardée », typique de Colin Davis, ça m'irrite vite, toujours l'impression que le temps de pousser la corde on est à côté du temps, tout ça pour faire du son épais d'orchestre… Et je n'ai pas senti la plus-value de construction. Alors qu'au contraire, j'ai été absolument enthousiasmé par les couleurs – son point fort habituel – et la remarquable tenue formelle de sa version avec le LSO, qu'on découvrira plus tard dans les résultats… Version qui a également divisé, mais à un degré moins spectaculaire. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Ven 2 Juil 2021 - 17:06 | |
| Quelques réactions / réflexions: • Eugene Ormandy / Philadelphia Orchestra (Stoa, 16ᵉ) - DavidLeMarrec a écrit:
- → Malgré sa réputation, vous avez été impitoyables. Quelques enthousiastes ont voisiné avec beaucoup de sceptiques, détestant la prise de son, les timbres durs, la conception brute (voire bruyante)…
Curieux que cette version ait été si clivante: pour ma part, j’ai longtemps hésité entre «bon» et «moyen.» Il est vrai que ce qui aura probablement le plus joué contre elle, c’est ce à quoi je suis le plus indifférent: la prise de son assez médiocre, la justesse approximative et les timbres crus et rêches - ces deux derniers points sont d’ailleurs assez surprenants, eu égard à la réputation du chef et de l’orchestre, au point d’ailleurs que je n’avais jamais imaginé que Stoa pût être Ormandy / Philadelphie (mais peut-être est-ce parce que j’ai dans l’oreille des enregistrements plus tardifs de cet attelage, avec des cordes virtuoses et soyeuses et des vents assez ronds aux couleurs un peu sépia - de quand date cet enregistrement, d’ailleurs?) La conception ne m’avait d’ailleurs pas paru si «brute» ni «bruyante» que ça - plutôt d’une solide efficacité narrative (sans excès de finesse ni d’imagination, c’est vrai); de ce point de vue, c’était probablement la moins singulière des versions anciennes demeurées en lice pour la finale. - J’avais écrit:
À la première écoute, j’avais trouvé ça assez peu intéressant, mais ça gagne sensiblement à la réécoute (surtout après réécoute de Trumeau et Étrésillon). Les défauts de l’orchestre en termes de mise en place (et même, ponctuellement, de justesse) ne me dérangent pas plus que ça dans la mesure où y trouve par ailleurs des couleurs un peu astringentes et des textures un peu rugueuses comme j’aime; plus gênante me semble être le remastering qui tasse vraiment les dynamiques. Côté interprétation, j’ai d’abord trouvé ça relativement standard, pas spécialement imaginatif en termes de conception (c’est très «narratif»), mais à la réécoute, j’y ai trouvé une tension et des contrastes qui me plaisent assez. ➢ parti sur moyen, je finis donc sur bon finalement revenu à moyen • Sakari Oramo / City of Birmingham Symphony Orchestra (Étrésillon, 15ᵉ) - DavidLeMarrec a écrit:
- → Au sein d'une intégrale qui rayonne de couleurs, qui impressionne par son sens de la danse, sa gestion des tensions structurelles… une lecture assez terne et opaque de Tapiola, très peu distinctive, qui en masque les beautés plutôt qu'elle ne les exalte. Personne n'a été très dérangé, peu ont été très émus également…
Peu à rajouter à ce bilan. En effet, ce qui est frappant, c’est le contraste entre l’intégrale des symphonies et ce Tapiola (et pourtant, je suis moins fanatiquement inconditionnel de l’intégrale que beaucoup d’autres participants.) Mais si je suis bien d’accord sur l’opposition couleurs & danse de l’intégrale vs. opacité & indistinction de Tapiola, je leur vois quand même au moins deux points communs: les tempi vifs (pour le positif) et l’impression de superficialité parfois laissée par des phrasés assez peu creusés (pour le négatif.) - J’avais écrit:
Le gros point fort de cette version, c’est ses tempi très vifs: ça file droit, et évite le style romantico-contemplatif. Mais pour le reste, je n’ai pas été franchement emballé: les phrasés sont plutôt raides et uniformes, c’est très faiblement accentué, et du coup, avec les tempi très allants, ça sonne souvent superficiel ou prosaïque; mais ce qui est pour moi surtout rédhibitoire, c’est le spectre noyé par les cordes, avec des bois (et même des cuivres) qui manquent terriblement de relief (prise de son un peu ouatée, aussi.) ➢ médiocre. • Sir Adrian Boult / The Philharmonic Promenade Orchestra of London (Architrave, 14ᵉ) - DavidLeMarrec a écrit:
- → Bien que dans un son plus difficile que la concurrence et servie par un orchestre qui n'était, même dans les années 50, pas le phénix des hôtes de ces bois, la version a tenu son rang, sans susciter de rejet massif quand au son – peut-être du fait de la construction équilibrée de Boult ?
Là aussi, peu à ajouter au bilan: j’avais même trouvé ça bon (nouvelle manifestation de ma faiblesse coupable à l’endroit des orchestres de cacheton des années 50? j’avais en tout cas bien aimé l’orchestre…) Et en effet, ce côté maîtrisé, équilibré, nettement architecturé et dessiné, s’il n’entraîne pas le même enthousiasme que des versions plus typées, sales et méchantes, force le respect. - J’avais écrit:
Les timbres sonnent plutôt idiomatiques: si les bois ne sont pas assez typés pour mon goût, les cordes ont cette qualité de clarté et de focalisation qui me semble ici idéale. Avec des tempi très modérés et plutôt réguliers, une gestion très contrôlée du rythme et de la dynamique, des phrasés à l’éloquence très maîtrisée, on sent une direction dont le propos est avant tout de dégager avec la plus grande netteté possible l’organisation architecturale de l’œuvre: on est ici délibérément dans une lecture qui privilégie le disegno à la couleur. Du coup, cette version très contrôlée peu sembler un peu trop abstraite ou sur la réserve; et elle est probablement trop au cordeau pour que je m’en sente très proche - mais c’est d’une hauteur de vue, d’une clarté et d’une tenue absolument remarquables. ➢ bon • Paavo Berglund / Orchestre Philharmonique d’Helsinki (Architrave, 13ᵉ) - DavidLeMarrec a écrit:
- → Dernière partie de son intégrale Sibelius avec Helsinki (de 84 à 87, gravé la même année que la Troisième symphonie), ce Tapiola de Berglund a la particularité d'être, de loin, le plus rapide de la discographie. S'ensuit, malgré les timbres assez ouatés de cette intégrale (Helsinki n'était alors pas le meilleur orchestre du monde, ni les ingénieurs d'EMI les plus doués), une lecture pleine d'urgence. Pour autant, certains d'entre vous ont regretté un manque de contrastes, et de couleurs, voire un manque de cohérence dans la gestions des tempos successifs.
→ Pour ma part, j'ai adoré, vif et tournoyant, pas la lecture avec la plus belle finition de conception ou de réalisation, mais mécaniquement, cette rapidité induit une forme de fièvre qui est assez bien tenue – pour un poème qu'on pressent ordinairement, sans doute contaminé par les lectures baveuses types Karajan ou exsangues type Ashkenazy-Saraste-Oramo, comme étiré, contemplatif, étale. Une des propositions les plus convaincantes du panel, pour moi. Oui, j’avais moi aussi bien aimé pour toutes les raisons que tu dis - même si j’ai encore mieux aimé la version du même avec l’Orchestre de la Radio Finlandaise (que j’avais reconnue - je ne dis pas encore laquelle c’était, histoire de ne pas spoiler la suite), qui me semble porter les mêmes qualités et les mêmes intuitions interprétatives à un degré supérieur d’aboutissement (et de radicalité.) Là, il y avait quand même quelques moments plus flottants (comme un reliquat incongru du style «étiré, contemplatif, étale») et des transitions où, comme tu dis, la moindre finition de conception m’ont retenu d’être aussi enthousiaste que toi - mais j’ai quand même noté «bon.» - J’avais écrit:
Un orchestre que j’ai beaucoup aimé (bois savoureux, cuivres cinglants, très en avant, cordes pas trop envahissantes ni trop soyeuses), une captation très claire avec du relief. Ça file vite et droit, ça cravache (très peu de rubato, des accords «verticaux» presque méchants), ça tient en haleine mais à la réécoute c’est un peu trop uniment rapide, et cette urgence donne parfois une impression d'inabouti: certaines transitions sont vraiment bousculées ou expédiées, et par moments il y a de brèves baisses de tension, comme des «reprises de souffle.» ➢ Parti sur très bon, ce sera donc finalement bon
- DavidLeMarrec a écrit:
- → Berglund en a gravé trois versions – toutes sont en finale (dont une très controversée mais très bien classée).
Oui, c’est quand même assez remarquable - et trois versions aux partis-pris assez forts et assez différents pour susciter chez moi des réactions très contrastées (très bon / bon / mauvais.) C’est d’ailleurs assez caractéristique de la carrière de ce chef: souvent des options fortes qui apportent quelque chose à la discographie (et auxquelles j’adhère souvent - non seulement dans Sibelius, mais aussi dans Nielsen, Vaughan Williams ou Chostakovitch), et une propension assez rare à régulièrement essayer de nouvelles choses dans son fond de répertoire (même si je n’y adhère pas forcément, son ultime intégrale des symphonies Sibelius - dans une perspective délibérément chambriste - illustre bien cette capacité de renouvellement.) Parce que justement… • Paavo Berglund / Bournemouth Symphony Orchestra (Lierne, 12ᵉ) - DavidLeMarrec a écrit:
- → Cette fois, à l'inverse, première réalisation de son intégrale Sibelius avec Bournemouth (commencée par la Septième et Tapiola, lors de la même session en mai 1972). Le consensus semble l'avoir trouvée assez ronde, mesurée, peut-être même un peu « voie moyenne », presque molle, tout en lui reconnaissant des qualités de construction et de phrasé.
→ Une fois qu'on sait, on peut supposer que la prise de son a eu sa place dans notre frustration – moi aussi, je trouve à nouveau ce Tapiola en deçà d'une intégrale très réussie par ailleurs… … j’avais carrément pas du tout aimé! (Dans mon palmarès, c’est même le seul qui s’est retrouvé aussi mal noté que la permanente argentée!) - J’avais écrit:
Orchestre peu coloré, pas moche mais peu distinctif, qui a surtout l’avantage de ne pas tout noyer dans les cordes. Lecture très inégale, qui fait souvent l’effet du soufflé qui retombe, avec un rubato en accordéon, alternant des épisodes qui filent droit et des passages qui rament en sur-place, accentuant le caractère séquentiel de l’œuvre au détriment de la poussée d’ensemble ou de l’architecture. Volonté de traitement séquentiel qui s'accompagne d’une tendance à suraccentuer certains phrasés, à multiplier des effets gratuits (les timbales du début…): du coup, on a souvent le sentiment agaçant que le chef fait des manières, au lieu de dire quelque chose d’un peu substantiel de la partition. ➢ mauvais
D’une certaine manière, il y a aussi une certaine cohérence par rapport aux options interprétatives de Berglund: ce que je n’avais pas trop aimé dans sa version d’Helsinki, c’était des scories de l’esthétique de cette version Bournemouth (les passages à rubato qui font du sur-place, le surlignement du caractère séquentiel.) • Sir Colin Davis / Boston Symphony Orchestra (Cupule, 12ᵉ) - DavidLeMarrec a écrit:
- → Grande énigme que cette version Colin Davis (il en existe deux, la seconde avec le LSO a un peu moins divisé, quoique toujours avec les mêmes lignes de fracture) : pour ceux qui ont aimé, construction brillante, épisodes bien individualisés, réalisation instrumentale de qualité ; pour les autres, version poisseuse, molle, sans contrastes ni articulation… Je n'arrive toujours pas à comprendre l'amplitude des désaccords, parfois sur les mêmes paramètres !
→ (Pour ma part, je suis plutôt du côté des détracteurs : articulation « retardée », typique de Colin Davis, ça m'irrite vite, toujours l'impression que le temps de pousser la corde on est à côté du temps, tout ça pour faire du son épais d'orchestre… Et je n'ai pas senti la plus-value de construction. Alors qu'au contraire, j'ai été absolument enthousiasmé par les couleurs – son point fort habituel – et la remarquable tenue formelle de sa version avec le LSO, qu'on découvrira plus tard dans les résultats… Version qui a également divisé, mais à un degré moins spectaculaire. Oui, moi aussi, j’étais franchement parmi les détracteurs, puisque - j’avais écrit:
Bel orchestre avec une sonorité assez pleine et dense, des timbres bien définis mais un peu internationaux; mais j’ai eu l’impression que la prise de son homogénéisait un peu les nuances de dynamiques et tassait les strates. Pas trop convaincu par la lecture, en revanche, qui a tendance à vraiment grossir les effets: d’accord, il y a de l’intensité dans les cavalcades, les déflagrations sont spectaculaires, mais le rubato en accordéon qui en rajoute sur le caractère séquentiel de l’œuvre m’a vraiment agacé (ça donne une impression de narrativité tellement premier degré, façon musique de film…), et par moments, j’ai trouvé ça carrément hors-style (certains passages ressemblent plus à du Stravinsky qu’à du Sibelius…) Au bout du compte, l’impression d’une version stabilo-fluo. ➢ médiocre, finalement ramené à moyen
(D’ailleurs, je m’étais fait tancer par Xavier pour mon avant-dernière remarque sur le « hors-style stravinskien.» ) Ce que je trouve intéressant, c’est ce que tu dis au sujet de cette « articulation “ retardée ”, typique de Colin Davis, […] toujours l'impression que le temps de pousser la corde on est à côté du temps, tout ça pour faire du son épais d’orchestre…» (ce qui amende très finement ma remarque sur le rubato.) Intéressant, parce que, finalement, on a ça aussi dans la version LSO - peut-être de façon encore plus marquée, sauf que, au lieu de «faire du son épais d’orchestre» comme ici, la texture avec le LSO est quasi chambriste. (En revanche, je ne connaissais pas assez bien Davis pour identifier cette idiosyncrasie.) Et puis la divine surprise, c’est quand même que les vieilleries que j’avais adorées ne se retrouvent pas reléguées en fond de classement! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Ven 2 Juil 2021 - 17:22 | |
| Merci pour les réactions ! J'en profite pour préciser que la version Everest de Boult est bien la même, celle du LPO (nommé Philharmonic Promenade pour des raisons de droits, le LPO avait alors plusieurs labels et des exclusivités) et non du LSO comme indiqué sur la pochette d'Everest ! OrmandyIl existe une autre version Ormandy plus tardive, apparemment ! Peut-être aurait-elle été mieux notée. OramoTu dis que c'est très vif, mais au minutage (et à mon écoute subjectif), c'est pas si évident. Plutôt allant, tout au plus. Après, dans une écoute comparative, le voisinage peut grandement influer ! Berglund HelsinkiJe les trouve assez différentes, ces deux excellentes Berglund. Effectivement la Radio Finlandaise est beaucoup plus travaillée, des effets nombreux et très différents, des plans mieux rendus, une articulation trépidante du discours (qui ne se limite pas à sa vivacité), là où Helsinki est plutôt d'une seule coulée, rendue un peu plus uniforme par l'écart moindre entre tempi et surtout la prise de son peu avantageuse. Les deux agissent sur des registres très différents pour moi, dans les deux cas le plaisir est grand, mais en termes de qualités proprement musicales, la version de la Radio a sans doute la meilleure finition de conception de tout le panel… C. Davis BostonSi tu écoutes ses Troyens (même sa dernière version chez LSO Live), c'est vraiment très audible, les attaques sont toujours un peu trop tard (ils doivent bien attaquer sur le temps, mais le temps que le son gonfle, on n'y est plus tout à fait), dès que c'est vif ça s'empâte un peu. Dans la version LSO, ça ne m'a pas gêné, sans doute parce qu'en échange il y a des couleurs, et une articulation beaucoup plus nette des phrasés, indépendamment des attaques et du son d'orchestre en tant que tel. - Citation :
- Et puis la divine surprise, c’est quand même que les vieilleries que j’avais adorées ne se retrouvent pas reléguées en fond de classement!
Oui, le podium m'a vraiment surpris : bien sûr il y a du débat, mais le podium (trois grandes versions en effet), je n'aurais pas parié dessus, sauf pour l'une des vieilleries fulgurantes ! |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Ven 2 Juil 2021 - 18:27 | |
| En tout cas, je te remercie d'ores et déjà infiniment pour cette écoute comparée, qui m'aura lancé sur quelques pistes dont je tire de grands plaisirs (je n'en cause pas forcément en playlist, parce que je prépare des notules développées pour les fils ad hoc): - la découverte des enregistrements de Kajanus (et parce que dans la même série Naxos, la redécouverte de la 4 de Stokowski et de la 6 de Schnéevoigt - bien, bien mieux que dans mon souvenir!) - la découverte ou redécouverte du legs de Beecham - outre les Sibelius dont on a déjà parlé, il y a quantité de trucs absolument épatants (en particulier dans le répertoire symphonique français - la fantastique, celles de Bizet, Franck et Lalo), mais aussi des choses plus inattendues ( Heldenleben, des symphonies de Haydn et de Schubert, Tchaikovski 4...) et puis des trucs assez savoureux dans le genre plaisirs coupables à la Mélo- Mefisto. (N'était la qualité des orchestres, je dirais que c'est un chef pour toi, par bien des aspects.) - la découverte ou la redécouverte du legs de Berglund (comme je le disais, outre les Nielsen que tu connais, des trucs très marquants dans RVW et Chosta.) - DavidLeMarrec a écrit:
- Oui, le podium m'a vraiment surpris : bien sûr il y a du débat, mais le podium (trois grandes versions en effet), je n'aurais pas parié dessus, sauf pour l'une des vieilleries fulgurantes !
Tu parles de Propylée, là, non? Et il y a d'autres vieilleries sur le podium? |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Ven 2 Juil 2021 - 18:38 | |
| - Benedictus a écrit:
- (N'était la qualité des orchestres, je dirais que c'est un chef pour toi, par bien des aspects.)
Oui, j'aime beaucoup Beecham, y compris dans des répertoires inattendus (Elektra !). - Citation :
- Tu parles de Propylée, là, non? Et il y a d'autres vieilleries sur le podium?
Point trop n'en dirai, la révélation attendre vous devrez. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Ven 2 Juil 2021 - 21:20 | |
| De toute façon, on peut répartir les chefs qui ont réussi Tapiola en deux catégories: - les chefs à barbes stylées - les finno-ougriens à tête de bouledogue |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 5 Juil 2021 - 17:25 | |
| 10e : Abaque (Lintu)1 vote moyen, 4 votes bon, 2 votes très bon, 2 votes excellent, 1 explosion de bonheur Médiane : bon ou très bon. Rang : 10e sur 16. Moyenne : 4,8. Rang : 4e sur 16 (!) C'était… Orchestre de la Radio Finlandaise, Hannu LINTU (Ondine 2016)→ Version parmi les plus récentes, dans un son superbe, qui a convaincu par sa beauté plastique, sa limpidité... mais a aussi frustré par manque de contrastes ou de discours saisissant. → (Pour ma part, j'ai adoré la fluidité de son discours, pas bâti en contrastes mais en élan, et dans un son à se damner.) → Curiosité intéressante : alors qu'elle n'est que 10e par la méthode de la meilleure médiane, elle se révèle 4e en moyenne, car personne n'a donné d'appréciation négative (rien en-dessous d'un seul vote "moyen"). |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Lun 5 Juil 2021 - 17:47 | |
| 9e : Métope (Kajanus)2 votes mauvais, 1 vote médiocre, 1 vote moyen, 1 vote bon, 2 votes excellent, 3 explosions de bonheur Médiane : bon ou excellent. Rang : 9e sur 16. Moyenne : 4,4. Rang : 8e sur 16. C'était… London Symphony Orchestra, Robert KAJANUS (1932, ici la restauration d'Obert-Thorn pour Naxos)→ Sans surprise, version extraordinairement clivante, et à juste titre. Abominée pour sa prise de son très ancienne, pour sa mise en place imparfaite (joyeux bazar quelquefois), pour ses timbres aigres... et, parfois simultanément chez les mêmes auditeurs, idolâtrée pour son énergie folle, sa course à l'abîme sans baisse de son tension, son discours élancé, et toutes ces imperfections pleines de verdeur et de fougue qui change le poème symphonique étale (tel qu'on le jouent tous les chefs modernes qui l'ont enregistré !) en une aventure épique assez étourdissante — ou en un cataclysme orchestral assez éprouvant. Deux "mauvais" et trois "explosions de bonheur", tout de même ! → Ce doit sans doute être la version placée au plus haut par bon nombre de ceux qui l'ont aimée, et au plus bas chez ceux qui l'ont détestée... → Parmi les innombrables versions qui existent de cet enregistrement libre de droit, j'ai retenu la restauration de Mark Obert-Thorn, une valeur sûre ; mais il existe peut-être encore mieux, je n'ai pas vérifié. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97888 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Sibelius – Tapiola (discographie & écoute comparée) Mer 7 Juil 2021 - 10:32 | |
| 8e : Sgraffite (Karajan 78)1 vote mauvais, 1 vote médiocre, 2 votes bon, 4 votes excellent Médiane : bon ou excellent. Rang : 8e sur 16. Moyenne : 4,37. Rang : 9e sur 16. C'était… Berliner Philharmoniker, Herbert von KARAJAN (EMI 1978)→ Et de quatre Karajan ! Avec Kajanus, l'autre version extrêmement clivante. La moitié l'a trouvé « excellente », l'autre moitié assez peu enthousiaste, même si la détestation reste assez minoritaire (25%). → Étonnant que celle-ci (certes, à mon avis aussi, la meilleure des Karajan) soit arrivée si bien notée alors que les autres ont été plus sèchement écartées : la conception architecturale et sonore de Karajan n'a quasiment pas varié. Même tempo, mêmes équilibres, tout ce qui évolue tient dans les timbres des orchestres et la prise de son (timbre plus terne du Philharmonia, prise vraiment « gonflée » dans les années 80…). Celle-ci est moins boursouflée, et certains d'entre nous ont été sensible à son confort sonore et à une forme d'hyperromantisme. → À l'inverse, pour ceux qui n'ont pas aimé, cette lecture va totalement à rebours des logiques de transparence de l'écriture de Sibelius, en noyant tout sous des cordes très denses, comme si elles avaient la primauté du discours, façon symphonie de Brahms – alors que les pupitres sont, au contraire, réellement pensés à égalité. → Vous la distinguerez des autres deux versions avec Berlin, aux décennies précédente et suivante, en ce qu'elle a paru chez EMI. |
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