Playlist (151)

Etant un grand fan de l'œuvre (voir pseudo    ) et peu friand de Roussel, je rejoins la réaction de Cololi. Même dans le Roussel considéré comme plus "limpide" du festin, des évocations, de la 1ère symphonie, j'entends déjà ce que je trouve de si spécifique dans son langage, et par conséquent de très différent de Dukas.
Après chacun ses oreilles. J'entends bien un passage qui sonne très Dukas à mes oreilles dans le développement du 1er mouvement de la 5ème de Bax.

C'est surtout avec Padmâvatî que je me souviens de parentés.

Mais en fait, ça fait assez longtemps que je n'ai écouté ni l'un ni l'autre.
Que n'ont-il composé de la musique d'orgue, aussi.

Tiens, justement:

• Clérambault: Suites du 1ᵉʳ et du 2ᵉ tons / Raison: Gloria de la Messe du troisième ton. Elévation en A Mi La bécarre. Deo Gratias:

Pierre Perdigon (orgue de l’abbaye Sainte-Marie d’Arles-sur-Tech)
Arles-sur-Tech, IV.1991
Coriolan «Orgues en Languedoc-Roussillon»

En voilà un instrument rudement typé! Ce son terroir et archaïsant (et le jeu très droit de Perdigon) rehausse pour moi considérablement l’intérêt des deux Suites de Clérambault et convient idéalement à Raison. Voir ici.

Röntgen, Concerto pour violon en la mineur - Ferschtman / Porcelijn
Röntgen, Ballade - Ferschtman / Porcelijn
Qu'est-ce que vous me faites pas écouter Très belle découverte effectivement .  Comme je suis naturellement moins fana de concerto, j'ai préféré la forme un peu plus libre de la ballade et de ses différentes couleurs.

Scriabine, Sonate n°8 - Lettberg
J'imagine qu'une fois apprivoisée, je serai peut-être autant sous le charme que pour les trois précédentes.

Abnegor a écrit:

Scriabine, Sonate n°8 - Lettberg
J'imagine qu'une fois apprivoisée, je serai peut-être autant sous le charme que pour les trois précédentes.

Pas forcément, ça tourne un peu en rond, c'est la moins géniale (nettement à mon sens) des 6 dernières.

Debussy: Le Martyre de Saint Sébastien/Rattle
Debussy: Jeux/Nott

+

Fauré: La Bonne chanson/Corréas

+

Attila Reményi (*1959) : Al tramonto del mondo pour cimbalom et orchestre à cordes (1984)
Attila Reményi : L’aurora del mondo pour cimbalom et orchestre de chambre (1986)
Kamillo Lendvay (1928–2016) : Concerto semplice pour cimbalom et orchestre à cordes (1986)
László Király (*1954) : Suite concertante pour cimbalom et orchestre à cordes (1987)

Ágnes Szakály, cimbalom
Orchestre de chambre de la Radiotélévision hongroise (András Ligeti)

Karlheinz Stockhausen (1928–2007) : Klavierstück IX (1961)
Zsolt Durkó (1934–1997) : Son et lumière pour piano (1980)
Attila Bozay (1939–1999) : Piano Piece No. 7 (1978)
John Cage (1912–1992) : Sonatas and Interludes pour piano préparé (1946–48) : extraits
Iannis Xenakis (1923–2001) : Mists pour piano (1980)

Klára Körmendi

Xavier a écrit:

Abnegor a écrit:

Scriabine, Sonate n°8 - Lettberg
J'imagine qu'une fois apprivoisée, je serai peut-être autant sous le charme que pour les trois précédentes.

Pas forcément, ça tourne un peu en rond, c'est la moins géniale (nettement à mon sens) des 6 dernières.

Ah OK. C'était un peu ce que j'avais ressenti, mais je l''ai écoutée en toute fin de soirée, alors que j'étais déjà crevé, donc je n'étais pas sûr de mon appréciation

Ravel: Trio en la mineur avec piano (Renaud Capuçon, Gautier Capuçon, Frank Braley).

Ravel: Sonate « posthume » pour violon et piano (Renaud Capuçon, Frank Braley).

Tu en as pensé quoi? (Pour ma part, je crois me souvenir que j'avais été, à tout le moins, décontenancé.)

Górecki, Quatuor à cordes n°2 - Tippett Quartet
J'ai moins aimé que le 1. Des sonorités que j'aime bien, mais franchement, même si je suis patient, le côté répétitif finit par me sortir. Mais c'est vrai qu'il y a des sonorités que j'aime bien, mais franchement, même si je suis patient, le côté répétitif finit par me sortir... en même temps, il y a des sonorités que j'aime bien, mais franchement, même si je suis patient, le côté répétitif finit par me sortir. Le dernier mouvement est un peu plus varié (enfin moins constant on va dire).

"Un compositeur à côté de ses pompes même aux sports d'hiver, il s'est gourré d'ski" (vous pourrez mettre ça sur mon épitaphe, je suis déjà parti me pendre après avoir osé publié cette blague).

István Láng (*1933) : Intermezzi (1972)
Miklós Kocsár (1933–2019) : Improvvisazioni (1972)
József Soproni (1930–2021) : Invenzioni sul B-A-C-H (1971)
Endre Székely (1912–1989) : Sonate pour piano nº 3 (1971)
László Kalmár (1931–1995) : Trois pièces pour piano (1973)
László Sáry (*1940) : Sounds (1972)

Ádám Fellegi, piano

Dukas - Sonate (Hamelin)
J'aime l'ampleur du dernier mouvement même s'il fait un peu trop durer le plaisir et ne sait plus comment conclure. Des accents jazzy comme chez Beethoven et du panache comme chez Liszt... après peut-on y voir sa patte à lui?

Je ne sais pas, je n'accroche pas trop à cette oeuvre...

Ginastera: Cantata para América magica/Thorel

+

Weinberg, sonate pour violon n°1 - Kremer
Ça me passe un peu au-dessus

Kodály, Sonate pour violoncelle et piano - van der Heijden / Coleman

Bach : Magnificat (Gardiner)

Benedictus a écrit:

Tu en as pensé quoi? (Pour ma part, je crois me souvenir que j'avais été, à tout le moins, décontenancé.)

Il y avait fort longtemps que je n'avais plus écouté le Trio de Ravel et j'en connais très mal la discographie. La version que j'ai le plus écoutée et que j'ai dans l'oreille (et avec laquelle j'ai assimilé ce Trio), c'est la version Pludermacher/Jarry/Tournus. En écoutant Braley et les Capuçon, je n'ai pas retrouvé l'incroyable finesse et la délicatesse de ma madeleine de Proust, mais je ne peux pas dire avoir été décontenancé, ni horrifié.

Alors que j'ai énormément écouté le quatuor, j'ai bizarrement assez peu écouté ce Trio. Et, en le réécoutant, je me dis que c'est un tort car c'est une œuvre magnifique. Mais, d'une manière générale, j'écoute peu de musique de chambre avec piano, alors que j'en écoute énormément pour cordes seules. Je pense que j'ai des difficultés avec l'alliance du piano et des cordes solistes dont l'équilibre ne me satisfait jamais vraiment.

Qu'est-ce qui t'a particulièrement troublé dans cette version ?

Takemitsu: A Flock descends into the pentatonal garden/Toyama



Avec partition.

Il y a une petite dose d'aléatoire là-dedans, ça ne se devine pas sans la partition.

Anaxagore a écrit:

Qu'est-ce qui t'a particulièrement troublé dans cette version ?

En fait, c'est un peu comme toi: j'ai surtout écouté Pludermacher / Jarry / Tournus dans le coffret EMI (également un peu Kantorow / Muller / Rouvier chez Erato); ce qui m'a déconcerté, c'est d'entendre ce trio de Ravel par des musiciens français sonner d'une façon, je ne dirais pas «hors-style» (ce serait excessif), mais, disons, tellement à rebours de mes attentes dans de la musique française du premier XXᵉ: ce type de sonorité très large, très vibrée aux cordes, avec un piano si riche en harmoniques et réverbéré (beaucoup de pédale?), et ce genre de lecture à la fois frontalement mélodique et très charpentée (je pense que c'est plus ou moins à tout ça que tu fais allusion quand tu dis «je n'ai pas retrouvé l'incroyable finesse et la délicatesse de ma madeleine de Proust»), c'est quelque chose que je verrais beaucoup mieux dans du Brahms ou dans du Rachmaninov; dans Ravel, ça m'a un peu cueilli. (Il faut dire aussi que, quand j'ai écouté ce disque, je ne connaissais les frères Capuçon que de nom, et mes souvenirs de Braley remontaient à de très anciens souvenirs de concert à ses tout débuts - donc je ne savais pas non plus vraiment à quoi m'attendre.)

Mais oui, c'est néanmoins tout à fait recommandable: les musiciens sont d'une maîtrise bluffante, et leur lecture se tient tout à fait.

Sinon, histoire de patienter avant la livraison du Manuscrit de Madame Théobon:

• LULLY: Isis, actes III et IV:

Ève-Maud Hubeaux, Bénédicte Tauran, Ambroisine Bré, Cyril Auvity, Edwin Crossley-Mercer, Philippe Esthèphe, Fabien Hyon, Aimery Lefèvre, Christophe Rousset / Les Talens Lyriques, Chœur de chambre de Namur / Leonardo García Alarcón & Thibaut Lenaerts
Paris, VII.2019
Aparté

Pas les meilleure tragédie lyrique de LULLY, mais ces deux actes concentrent des trouvailles assez incroyables. Version superlative. Voir ici.

Takemitsu: Quatrain/Ozawa

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Takemitsu: Twill by twilight/Numajiri



Takemitsu: Visions/Barenboïm

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Benedictus a écrit:

Anaxagore a écrit:

Qu'est-ce qui t'a particulièrement troublé dans cette version ?

En fait, c'est un peu comme toi: j'ai surtout écouté Pludermacher / Jarry / Tournus dans le coffret EMI (également un peu Kantorow / Muller / Rouvier chez Erato); ce qui m'a déconcerté, c'est d'entendre ce trio de Ravel par des musiciens français sonner d'une façon, je ne dirais pas «hors-style» (ce serait excessif), mais, disons, tellement à rebours de mes attentes dans de la musique française du premier XXᵉ: ce type de sonorité très large, très vibrée aux cordes, avec un piano si riche en harmoniques et réverbéré (beaucoup de pédale?), et ce genre de lecture à la fois frontalement mélodique et très charpentée (je pense que c'est plus ou moins à tout ça que tu fais allusion quand tu dis «je n'ai pas retrouvé l'incroyable finesse et la délicatesse de ma madeleine de Proust»), c'est quelque chose que je verrais beaucoup mieux dans du Brahms ou dans du Rachmaninov; dans Ravel, ça m'a un peu cueilli. (Il faut dire aussi que, quand j'ai écouté ce disque, je ne connaissais les frères Capuçon que de nom, et mes souvenirs de Braley remontaient à de très anciens souvenirs de concert à ses tout débuts - donc je ne savais pas non plus vraiment à quoi m'attendre.)

Mais oui, c'est néanmoins tout à fait recommandable: les musiciens sont d'une maîtrise bluffante, et leur lecture se tient tout à fait.

Ah oui, je te rejoins tout à fait. Tu décris parfaitement ce que j'ai ressenti moi aussi. Cela sonne beaucoup moins « français » que la version EMI (le piano perlé de Pludermacher et les cordes très fines et pudiques de Jarry et de Tournus), et en effet beaucoup plus « germanique» ; et c'est pour moi beaucoup moins touchant. Mais quand tu écrivais « décontenancé », je m'attendais à des réserves plus graves .

Zoltán Jeney (1943–2019) :
OM pour deux orgues électroniques (1979)

Zoltán Jenney, András Wilheim

László Sáry (*1940) :
Flowers of Heaven pour quatre pianos (1973)
Zoltán Jeney, László Sáry, László Vidovszky, András Wilheim

Prelude for Four Keyboard Instruments (1977–78)
László Vidovszky

Ça faisait longtemps que je n'avais pas écouté d'orgue, alors j'ai pioché ça au hasard des sorties


Globalement, je suis entre    et  (surtout pour les deux pièces longues en fait, le Liszt "Evocation to the Sistine Chapel" et le Franck "3 Pièces pour grand orgue: 1. Fantaisie (Andantino) in A Major")

Jean-Baptiste Lully : Armide        1686 / Les Talents Lyriques (Rousset)
 + (  )
J'avais découvert cette œuvre avec la version Herreweghe, sans être vraiment convaincu ; j'ai l'impression que ce sont deux lectures très différentes : Herreweghe est beaucoup plus dans la retenue alors qu'avec Rousset, c'est vraiment éclatant - ne serait-ce que dans la manière de chanter. C'est pour moi une redécouverte.

Ah oui, les couleurs sont assez extraordinaire dans cette version Rousset ! On est tous habitués à Herreweghe II qui fut longtemps la seule, mais Rousset apporte beaucoup (en particulier à l'acte IV, le moins dense).

Bonnal : l'oeuvre pour orgue (Lecaudey)



J'ai vraiment aimé

Takemitsu: Tree line/Méfano



Magique.

Dukas : Ariane et Barbe-Bleue (Jordan)


Cette opéra est une merveille de poésie et de raffinement.
J'ai décelé une brève citation de Pelleas (d'ailleurs il y a un personnage prénommé Mélisande).

Ça me rappelle que je ne l'ai toujours pas écouté, en plus j'ai cette version qui m'attend en vinyle depuis des années

arnaud bellemontagne a écrit:

J'ai décelé une brève citation de Pelleas (d'ailleurs il y a un personnage prénommé Mélisande).

Et même parce qu'il y a un personnage prénommé Mélisande. (logique puisque c'est Maeterlinck dans les deux cas)

Le thème de Mélisande revient au moins deux fois.

Purcell: Dido and Æneas (par le Concert d'Astrée)

la_pendule a écrit:

Purcell: Dido and Æneas (par le Concert d'Astrée)

Très bel enregistrement.

J'ai découvert Emmanuelle Haïm avec cet album sur lequel j'avais bien accroché également :

Bacewicz, Ouverture - Bjarnason (live sur le site d'Helsinki)
van Gilse, Symphonie n°4 - Porcelijn

Terry Riley :The Padova Concert.
Solo Improvisations from The Harp of New Albion and Salome Dances for Peace
Digitally recorded live on 20.1.1986
Je vous livre les informations telles qu'elles m'arrivent !

Un mien ami m'a prévenu que le piano sonnait comme une casserole.
Mais moi j'adore le Gamelan !
Et Riley est un virtuose ignoré.

Xavier a écrit:

Takemitsu: Tree line/Méfano



Magique.

Ah oui, une des plus belles œuvres de Takemitsu… et cette version de chambre est incroyable.

Scriabine, Sonate n°9 - Lettberg

• Le Manuscrit de Madame Théobon:

Christophe Rousset (clavecin Nicolas Dumont, 1704)
Paris, X.2020
Aparté

Écouté le premier disque, j’aime beaucoup - beaucoup de LULLY, dans des transcriptions anonymes originales, avec une patte très personnelle, et des pièces plus archaïques. Rousset (découvreur de ce manuscrit) joue ça magnifiquement. Voir ici.

DavidLeMarrec a écrit:

Xavier a écrit:

Takemitsu: Tree line/Méfano



Magique.

Ah oui, une des plus belles œuvres de Takemitsu… et cette version de chambre est incroyable.

Je crois que c'est de toute façon une oeuvre pour orchestre de chambre. (18 instruments)

Xavier a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Xavier a écrit:

Takemitsu: Tree line/Méfano



Magique.

Ah oui, une des plus belles œuvres de Takemitsu… et cette version de chambre est incroyable.

Je crois que c'est de toute façon une oeuvre pour orchestre de chambre. (18 instruments)

Otaka (et une autre version il me semble) interprète ça avec des cordes en grand nombre, je crois bien ?

Bach : Variations Goldberg (Gould 81)


Je connais peu de musiques aussi riches et nourrissantes écrites pour clavier.

arnaud bellemontagne a écrit:

Bach : Variations Goldberg (Gould 81)


Je connais peu de musiques aussi riches et nourrissantes écrites pour clavier.

J'en vois un qui n'écoute pas assez de Feinberg et de Mariotte.

L. v. Beethoven
* Sonate no.14 'Clair de Lune'
Emil Gilels, paino (DG)

DavidLeMarrec a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Bach : Variations Goldberg (Gould 81)

Je connais peu de musiques aussi riches et nourrissantes écrites pour clavier.

J'en vois un qui n'écoute pas assez de Feinberg et de Mariotte.

Ni assez d'orgue et de clavecin, au demeurant.

Gernsheim, Quatuor à cordes n°1 - Diogenes
Vraiment pas mal du tout ce quatuor de derrière les fagots Même le dernier mouvement est plus qu'une énième cavalcade, ici on trouve comme une "joie sérieuse", j'ai fortement apprécié ces 35 minutes.

Scriabine, Sonate pour piano n°10 - Lettberg
Wow, pour les 5 à 9, il m'aura fallu plusieurs écoutes pour réussir à bien rentrer dedans. Pour cette 10è, Instant crush Du coup je l'ai bissée avec le même bonheur.

• Le Manuscrit de Madame Théobon:

Christophe Rousset (clavecin Nicolas Dumont, 1704)
Paris, X.2020
Aparté

Le deuxième disque (en attendant la livraison du deuxième volume des Grands Motets de LULLY par Fuget.) Pas grand-chose à ajouter ni à retrancher à ce que j'écrivais ici à propos du premier disque. Ce n'est peut-être pas la musique la plus riche et la plus nourrissante qu'on ait écrit pour le clavier, mais j'aime bien la couleur spécifique des arrangements LULLYstes qu'on entend ici.