Tchaikovsky - Symphonies

Muti, c'est pas si mal, enfin à 10€ en précommande ça vallait la peine. Là, beaucoup moins. Le coffret B000V1Z0HG est à un prix acceptable sur Marketplace.

Dans Tchaïkovski plus que partout ailleurs, je pense qu'il faut un peu fuir les intégrales. Dans tout ce qui a été cité il y a à chaque fois des points noirs, ou bien une certaine neutralité d'ensemble qui explique pourquoi Muti, après tout, n'est à mon sens pas plus honteux que Maazel, Abbado ou Karajan.

Non, si on cherche une intégrale vraiment intéressante, surtout si on en a déjà comme Horatio, il faut se tourner vers Jansons-Oslo :



Rojdestvenski chez Melodiya est à connaître aussi.
Je dis bien si on cherche une intégrale, parce que le mieux reste forcément de chercher des versions isolées, à multiplier surtout dans les 3 dernières évidemment, les 3 premières étant des curiosités (il y a un beau Boston-MTT dans la 1e et Maazel y est aussi excellent, Abbado-CSO est très bien dans la 2e, et dans la 3e il y a un beau live Svetlanov BBC Legends, et je recommande même d'écouter la version Wit de Naxos).

Je ne suis pas du tout d'accord sur le statut de "curiosité" des trois premières et je pense qu'il existe de très bonnes intégrales, à commencer par Svetlanov. Muti est pas mal mais ça reste du second choix, loin derrière Jansons qui effectivement peut être recommander en priorité.

J'espère pour ma part que l'intégrale Dorati soit rééditée un jour.

Svetlanov est bien mais si tu parles de l'intégrale live, c'est très partial est ça ne peut pas plaire à tout le monde. Quant à l'intégrale studio, vivement une réédition...

Dorati, je ne trouve pas ça indispensable, c'est très extérieur, mécanique même. Il y a de beaux moments mais ça n'explose jamais. Je ne pouvais pas tout citer mais dans les choses à connaître il y a aussi Markevitch (Philips, à rééditer par Decca, le récent pressage Newton souffre apparemment de gros problèmes et je n'ai pas envie de tenter le diable pour vérifier).

discobole a écrit:

Muti, c'est pas si mal

C'est même pas mal du tout. C'est juste que lorsqu'on a déjà les oeuvres... ça n'apporte pas grand'chose d'indispensable.

Citation :

Dans Tchaïkovski plus que partout ailleurs, je pense qu'il faut un peu fuir les intégrales. Dans tout ce qui a été cité il y a à chaque fois des points noirs, ou bien une certaine neutralité d'ensemble

Je n'ai pas trouvé cela chez Maazel / Vienne, ni même chez Karajan DGG (dans ce dernier cas, c'est plus le parti pris d'ensemble qui est discutable).

Citation :

Non, si on cherche une intégrale vraiment intéressante, surtout si on en a déjà comme Horatio, il faut se tourner vers Jansons-Oslo :

Effectivement. Je n'avais pas vu que ça avait paru en coffret, mais alors c'est à recommander en premier choix, au même titre que Maazel (voire mieux !).

Citation :

les 3 premières étant des curiosités

Il faudra étayer ça un de ces jours. Ce sont des chefs-d'oeuvre, au moins les 1 et 3. Peut-être pas de l'envergure de la Quatrième et de la Cinquième, mais ça reste assez impressionnant. On est loin des symphonies-essais de jeunesse, tout de même !

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

les 3 premières étant des curiosités

Il faudra étayer ça un de ces jours. Ce sont des chefs-d'oeuvre, au moins les 1 et 3. Peut-être pas de l'envergure de la Quatrième et de la Cinquième, mais ça reste assez impressionnant. On est loin des symphonies-essais de jeunesse, tout de même !

Des 3 premières la 2e est la meilleure ! En tout cas ma préférée !

Utnapishtim a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

les 3 premières étant des curiosités

Il faudra étayer ça un de ces jours. Ce sont des chefs-d'oeuvre, au moins les 1 et 3. Peut-être pas de l'envergure de la Quatrième et de la Cinquième, mais ça reste assez impressionnant. On est loin des symphonies-essais de jeunesse, tout de même !

Des 3 premières la 2e est la meilleure ! En tout cas ma préférée !

Elle est très amusante, mais le final (totalement jouissif) tourne tout de même en rond... Pour moi, c'est la Troisième, et de loin, je la mets au même niveau que la Quatrième.

discobole a écrit:

(il y a un beau Boston-MTT dans la 1e et Maazel y est aussi excellent, Abbado-CSO est très bien dans la 2e, et dans la 3e il y a un beau live Svetlanov BBC Legends.

Marrant, ce sont les versions qui sont sur ma Playlist !

Bonjour,

J'ai déjà lu avec beaucoup d'intérêt ce topic consacré aux enregistrements de Tchaikovsky.

Je crois que mes symphonies préférées de ce compositeur sont la 5eme et la première.

Pour ma part, j'ai l'intégrale de Bernstein de Sony/NYO et je la trouve très engagée et je la préfère de loin ses enregistrements à ceux par exemple de Karayan.

J'ai récemment fait l'acquisition du coffret EMI de Rostropovitch en particulier pour compléter mon intégrale avec notamment Manfred que je ne connais pas encore. J'ai écouté ce matin la 5eme avec Rostropovitch que j'ai beaucoup appréciée. Que pensez vous de cette intégrale Rostropovitch ?

rolive a écrit:

Bonjour,

J'ai déjà lu avec beaucoup d'intérêt ce topic consacré aux enregistrements de Tchaikovsky.

Je crois que mes symphonies préférées de ce compositeur sont la 5eme et la première.

Pour ma part, j'ai l'intégrale de Bernstein de Sony/NYO et je la trouve très engagée et je la préfère de loin ses enregistrements à ceux par exemple de Karayan.

Ah oui, Bernstein/Sony est exceptionnel dans cette 5e. Malheureusement, le reste de l'intégrale pêche par la prise de son et par les limites de l'orchestre (le début de la 4e, c'est très très cruel ici...), on trouve facilement mieux enregistré, plus engagé ou plus abouti orchestralement (surtout moins neutre au niveau du son). J'ai bien aussi la 6e de la même intégrale.

Merci Horatorio pour cette réponse.

J'ai trouvé récemment l'integrale de Rostropovitch EMI pour un tarif très intéressant. J'ai bien aimé son intpretation de la 5eme Symphonie, mais je n'ai pas encore écouté les autres oeuvres.

Sinon, je viens également d'acquérir le coffret de Celibidache de Musique Française et Russe avec notamment les 3 dernières symphonies de Tchaikovsky. J'écoute en ce moment cette 5eme symphonie qui est celle que je préfère et aime utiliser pour comparer les différentes approches. Depuis quelques jours, j'ai été déjà séduit par son approche des symphonies de Brahms et de Bruckner... Qu'en sera t il avec Tchaikovsky

Le parti pris de la lenteur fonctionne très bien avec Bruckner mais avec Tchaïkovsky...

WoO a écrit:

Le parti pris de la lenteur fonctionne très bien avec Bruckner mais avec Tchaïkovsky...

En fait, la version de Celibidache est effectivement la plus lente des 7 versions que je connais de la 5eme symphonie avec un premier mouvement de plus de 18min et un second de plus de 17mn. Mais je trouve que ce tempo lent donne un bel éclairage de ces deux mouvements avec une respiration lente qui illumine des détails. Je pense que cette version est un bon complément par rapport à d'autres versions plus rapides.

Personnellement je trouve ça inécoutable, surtout dans les 4 et 6.

d'un autre côté la 5ème étant probablement la plus mauvaise, il y a du champ pour en trouver une bonne (Monteux?)

sud273 a écrit:

d'un autre côté la 5ème étant probablement la plus mauvaise, il y a du champ pour en trouver une bonne (Monteux?)

Monteux dans la 5e de PIT c'est grand. D'ailleurs j'en ai 4 versions !

adriaticoboy a écrit:

Muti/Philharmonia (EMI), à 14,99€ dans toutes les bonnes enseignes.
C'est très bon aussi !

Tout à fait d'accord! Je la possède depuis plus de vingt ans, et c'est celle que je préfère! Quelle énergie! Les finales!
Je pense -sans en faire une généralité- que c'est souvent la première version qu'on écoute que l'on préfère.

a quand une écoute comparée de la 5é?

ojoj a écrit:

a quand une écoute comparée de la 5é?

Est-ce vraiment indispensable, pour que ça fasse comme dans la 6e ? Mravinski DG 1er, Mravinski Erato 2e, et en 3e un truc bien fignolé, genre Szell (voire Dorati encore une fois).

Je viens vous proposer la version de la 5è conduite par Youri Termikanov avec le Philarmonique de Saint-Pétersbourg.



Beaucoup d'émotion de mon côté alors que j'avais acheté le CD pour le Cappricio Italien en bonus.

Je ne saurais comparer cette version avec une autre, c'est avec elle que je découvre cette symphonie, et c'est magique, même sur mon petit ampli et mes petites enceintes à bas rendement. Un très bel enregistrement je trouve.

Ce serait intéressant de savoir ce que vous en pensez si vous avez pu l'écouter et comment elle se compare à d'autres.

discobole a écrit:

ojoj a écrit:

a quand une écoute comparée de la 5é?

Est-ce vraiment indispensable, pour que ça fasse comme dans la 6e ? Mravinski DG 1er, Mravinski Erato 2e, et en 3e un truc bien fignolé, genre Szell (voire Dorati encore une fois).

1 Monteux NDR 2 Monteux LSO 3 Monteux Boston 4 Monteux ONF .......... non mais

L'intrégrale Jansons est vraiment de tout premier choix, avec un léger bémol sur la 6ème. Je reviens vers les premières symphonies qui sont déjà bien appréciables : la 2ème et surtout la 3ème que j'ai redécouverte. M'enfin, comme l'a souligné David il doit exister des versions un tout petit peu plus dansantes

Je me suis laissé convaincre par l'enthousiasme du fan club de Svetlanov et je me suis procuré l'intégrale live Tokyo 92.

J'ai commencé par la 5 et ce fut une erreur...

Ca commence dans une espèce de brouillard acoustique genre hall de gare avec le sublime solo au fond du tunnel et un énoncé du thème presque titubant avant que Svetlanov se lance dans un des ces crescendos irrésistibles qui semblent être sa spécialité.

Je n'avais jamais imaginé qu'une prise de son au Japon en 1992 puisse être aussi pourrie (inutile d’espérer apprécier le timbre des solos ou des cordes...)

Malgré cela j'ai beaucoup plus aimé les 3 premières symphonies qu'il prend très au sérieux.

La 4 est une espèce d'OVNI où l'élégance aristocratique n'est pas le sujet et où le mélodrame le plus impudique nous est jeté au visage. On peut adorer...ou y trouver le comble du vulgaire. En tout cas ça devait déménager dans la salle de concerts.

Il y a eu apparemment deux intégrales Tchaikovski-Svetlanov en studio chez Melodya. Est ce que c'est meilleur ???

Je me suis procuré en même temps les 5 et 6 de Mravinski en mono 1956.

Par comparaison avec Svetlanov, c'est sublimement enregistré et c'est encore meilleur que le légendaire enregistrement stereo Mravinski de 1961 que tout le monde connait...

sergio a écrit:

Il y a eu apparemment deux intégrales Tchaikovski-Svetlanov en studio chez Melodya.

Non, il n'y en a qu'une à ma connaissance, celle des années 60. Et ça ne se trouve pas si facilement que ça en fait, vu que Melodiya a eu la bonne idée de ne rééditer pour l'instant que les symphonies n° 2 à 6, en CD séparés... Mais bon, vu que Melodiya semble s'être mis aux coffrets récemment, on peut espérer une réédition intégrale dans un avenir proche.

En fait il y aurait bien deux studios, un seul chez Melodiya dans les années 60, un autre chez Canyon dans les années 90 (?) en plus de la série des concerts live à Tokyo (les enregistrements réédités par Warner). En tous cas c'est ce que j'ai déjà pu lire mais je n'ai personnellement jamais entendu un seul enregistrement studio Canyon (en fait je me demande même si ces studios existent réellement...) Sinon les enregistrements studio chez Melodiya sont peut-être meilleurs que les live à Tokyo. L'intégralité du cycle Melodiya était disponible chez Scribendum (uniquement en vente sur le site de l'éditeur : http://www.silveroakmusic.com/silveroak.html )

Le coffret de 6 CD étant épuisé le cycle (avec les poèmes symphoniques et la meilleure version existante de la symphonie Manfred) n'est plus disponible que dans ce gros coffret de 20 CD :

WoO a écrit:

En fait il y aurait bien deux studios, un seul chez Melodiya dans les années 60, un autre chez Canyon dans les années 90 (?) en plus de la série des concerts live à Tokyo (les enregistrements réédités par Warner). En tous cas c'est ce que j'ai déjà pu lire mais je n'ai personnellement jamais entendu un seul enregistrement studio Canyon (en fait je me demande même si ces studios existent réellement...)

Intriguant, en effet. J'étais persuadé que quand on parlait de l'intégrale Canyon de Svetlanov, il s'agissait du cycle en public à Tokyo.

Effectivement, Svetlanov a laissé trois intégrales de ces symphonies : en 1967 (studio, Moscou), en 1990 (live, Tokyo) et en 1990-1991 (Studio, Moscou).

L'intégrale de 1967 a été éditée et rééditée chez Melodiya. Il y a également un coffret paru sous le double label Melodiya/Aulos Classics.

1994 - Il manque un visuel pour la Symphonie No.2



1996 - Seules les trois dernières sont visibles sur divers sites internet. Quid des trois premières ?



1997



2003/2004 - Idem que précédemment : quid de l'absence d'images sur internet pour les autres symphonies ?



2005 - La version Aulos Classics



2007 - Comme indiqué par adriaticoboy, la No.1 n'a pas été réédité. Remarquez aussi la pochette différente de la No.3.



Chez Scribendum, elle a été éditée sous deux formes : dans un coffret dédié à Tchaikovsky et dans celui consacré à Svetlanov.



Il y a aussi les CD de la fondation Svetlanov qui reprennent cette intégrale, complétée par des enregistrements plus récents.



L'intégrale de 1990, à Tokyo, a été proposée par Canyon, Exton et Warner.





Enfin, la mystérieuse intégrale de 1990-1991 a élu domicile chez Canyon.



Le coffret complet avec la Manfred de 1992.



A côté de tout ceci, il y a bien entendu d'autres parutions chez divers labels qui piochent parmi tous ces enregistrements.

J'espère que je n'ai pas fait d'erreur. Sinon, il faudra s'adresser au grand spécialiste du répertoire de Svetlanov : mah70

Merci.

Quel labyrinthe !!!

Si je comprends bien l'intégrale de 67 a été commercialisée sous 9 formes différentes.

La dernière édition Melodya est peut être préférable... mais probablement tout ça est du copié-collé !

[Exfiltré du fil discographique Bernstein : ]

alexandre. a écrit:

J'aime Bernstein dans beaucoup de choses, mais dans Tchaïkovsky je n'aime pas. A de rares exceptions près (Klemperer, Szell, Böhm), je n'aime pas les non-russes dans Tchaïkovsky.

Euh, Alexandre : t'écris ça pour épater la galerie ou t'y crois vraiment ?

Je ne vois pas pourquoi j'aurais envie (ou besoin) d'épater la galerie.

Et tu vois qui comme chef non-russe qui ferait mieux dans ces symphonies (et dans les ballets) que Mravinsky, Jurowski, Pletnev, Temirkanov, Svetlanov, Rojdestvenski, Fedosseyev, Gergiev ou Vedernikov ?

J'aime beaucoup Abbado... mais sinon je te rejoins assez... il y a la personnalité du chef qui joue, mais aussi l'orchestre! Si tu restes dans des orchestres avant 70, tu as quand même une certaine sonorité des cordes et des cuivres qui va super bien dans ce répertoire... c'est un peu moins marqué maintenant quoique, j'ai un peu l'impression que ça revient...

Abbado avec Chicago ? C'est bien fait, rien de rédhibitoire, rien de bien exaltant non plus.
Pour les orchestres, évidemment que ça joue, surtout pour les cordes. Mais Jurowki a montré avec le LPO que l'on pouvait dresser un orchestre occidental pour ce répertoire.

alexandre. a écrit:

Abbado avec Chicago ? C'est bien fait, rien de rédhibitoire, rien de bien exaltant non plus.

Oui... je trouve ça magnifique de son et assez engagé...
Après, Svetlanov est au dessus bien sûr!

Citation :

Pour les orchestres, évidemment que ça joue, surtout pour les cordes. Mais Jurowki a montré avec le LPO que l'on pouvait dresser un orchestre occidental pour ce répertoire.

Oui... après, j'entends moins de spécificités dans les orchestres actuels que ceux des années 50/60... et du coup, dans les interprétations actuelles, j'ai plus l'impression que c'est le chef qui donne l'impulsion et le style...

alexandre. a écrit:

Et tu vois qui comme chef non-russe qui ferait mieux dans ces symphonies (et dans les ballets) que Mravinsky, Jurowski, Pletnev, Temirkanov, Svetlanov, Rojdestvenski, Fedosseyev, Gergiev ou Vedernikov ?

Jansons mérite l'écoute.

Merci à Mohirei pour les visuels de la fameuse troisième intégrale (Studio Canyon)

WoO a écrit:

alexandre. a écrit:

Et tu vois qui comme chef non-russe qui ferait mieux dans ces symphonies (et dans les ballets) que Mravinsky, Jurowski, Pletnev, Temirkanov, Svetlanov, Rojdestvenski, Fedosseyev, Gergiev ou Vedernikov ?

Jansons mérite l'écoute.

Oui, je l'ai oublié. Et je le considère comme un chef russe (bah oui, il est né en URSS et a eu une formation totalement soviétique).

alexandre. a écrit:

Je ne vois pas pourquoi j'aurais envie (ou besoin) d'épater la galerie.

Pour le plaisir de faire de l'humour, tout simplement. Ce n'est pas nécessaire, c'est souvent inutile sur le fond, mais parfois ça fait du bien. Ca permet même de communiquer certaines idées par un procédé qu'on appelle l'ironie.

Ce n'est pas ta préférence pour les chefs russes qui m'a supris : dans le répertoire tchaikovskien, c'est très légitime.

C'est quand tu cites en exemple Klemperer, Böhm et Szell parmi les chefs non russes. Je ne conteste nullement ton point de vue, mais il me semble très singulier, voire peut-être marginal face au commun avis des mélomanes.
De là imaginais-je l'hypthèse d'une provocation volontaire.

Je parle moins pour Szell que pour Klemperer et Böhm, qui me semblent inattendus voire improbable pour ce dernier, aux antipodes des vertus qu'on associe ordinairement aux chefs russes. Voudrais-tu expliquer ce que tu valorises chez eux ?

Et Dorati LSO, ou Markevitch LSO, tu aimes ?

Mélomaniac a écrit:

Je parle moins pour Szell que pour Klemperer et Böhm, qui me semblent inattendus voire improbable pour ce dernier, aux antipodes des vertus qu'on associe ordinairement aux chefs russes. Voudrais-tu expliquer ce que tu valorises chez eux ?

Ils abordent ces œuvres de façon sérieuse, il n'y aucune tentative de surexploitation du potentiel expressif (comme chez Bernstein), les cordes sont très droites et plutôt compactes (ça change de Karajan). Globalement leur propos n'est jamais complaisant, écueil que beaucoup de chefs non russes n'évitent pas.

Mélomaniac a écrit:

Et Dorati LSO, ou Markevitch LSO, tu aimes ?

Dorati, comme Solti ou Toscanini est beaucoup trop sec à force de vouloir supprimer tout sentiment, à force de refuser le pathos inhérent à ces œuvres. On peut être très droit, sans épanchement, sans pour autant aller à l'encontre de l'expressivité de ces œuvres, Mravinsky le fait très bien.
Markevitch oui, mais je ne mettrais pas ça au niveau de ceux que j'ai cité précédemment. Plutôt un second choix pour moi (et puis il est un peu russe lui aussi ).

@Alex.

Ok, je comprends mieux ton avis.

Parmi les germains, tu classerais les trois dernières par Hans Schmidt-I. / NDRSO dans la catégorie des trop secs ou bien des très droits et suffisamment expressifs ?

Et Rostropovitch / LPO (emi), c'est un chef russe ? Pour toi, c'est vraiment différent de ce que fait Mehta à Los Angeles (Decca) ?

Je ne connais Schmidt-Isserstedt ici.

Ahah, Rostropovitch chef ne m'intéresse absolument pas (je sais, c'est un lieu commun), et dans Tchaïkovsky c'est une nouvelle fois le cas. Mehta / LA ou Maazel / Vienne, effectivement c'est efficace si on veut se faire mal.

Mais ces symphonies sont assez particulières (et ça vaut je crois pour une grande partie de la musique russe), il y a des chefs que j'aime beaucoup habituellement et qui m'y semblent assez à côté de la plaque, Furtwängler, Munch, Fricsay, Mengelberg.

alexandre. a écrit:

Abbado avec Chicago ? C'est bien fait, rien de rédhibitoire, rien de bien exaltant non plus.

J'oserai un avis plus sévère : ennuyeuse routine, souvent insipide, terne, d'une tiédeur rédhibitoire. On se contente de faire tourner le moteur de Chicago...

alexandre. a écrit:

Mais ces symphonies sont assez particulières (et ça vaut je crois pour une grande partie de la musique russe), il y a des chefs que j'aime beaucoup habituellement et qui m'y semblent assez à côté de la plaque, Furtwängler, Munch, Fricsay, Mengelberg.

Ah tiens ça m'étonne que tu n'apprécies pas Mengelberg ici (alors que tu l'aimes bcp dans Beethoven). Certes son Tchaikovski n'a rien à voir tant il abuse des épanchements. Ca dégouline. Mais c'est tellement passionné et passionnant...
Avec son côté humaniste, coeur sur la main, Fricsay a bien des amis. Je crois même que sa Pathétique avait triomphé d'un palmarès dans Répertoire.

Tu n'as pas cité Kondrachine dans ta liste de chefs russes. Sa Pathétique est aussi sobre dans le trait qu'exaltée dans l'expression...

Mélomaniac a écrit:

Tu n'as pas cité Kondrachine dans ta liste de chefs russes. Sa Pathétique est aussi sobre dans le trait qu'exaltée dans l'expression...

Oui, on peut l'ajouter, évidemment.

alexandre. a écrit:

Mélomaniac a écrit:

Tu n'as pas cité Kondrachine dans ta liste de chefs russes. Sa Pathétique est aussi sobre dans le trait qu'exaltée dans l'expression...

Oui, on peut l'ajouter, évidemment.

Et la Pathétique de Golovanov, tu l'ajoutes aussi à ta liste ? C'est droit et sans épanchement ?

Golovanov c'est un cas particulier. Ça marche diablement bien dans l'opéra russe (Boris Godounov ou Sadko absolument formidables voire complètement géniaux), dans les symphonies Tchaïkovsky je n'aime pas du tout. Il fait des choses totalement improbables, on se demande comment fait l'orchestre pour suivre, mais ici je préfère la dépression de la gueule de bois à l'euphorie de la cuite.

alexandre. a écrit:

il y a des chefs que j'aime beaucoup habituellement et qui m'y semblent assez à côté de la plaque, Furtwängler, Munch, Fricsay, Mengelberg.

Sans transition ni aucun rapport avec la fin de ton précédent message :

Pour Munch, tu fais certainement allusion à sa Pathétique de Boston, non ?

Tu sais qu'il l'a aussi enregistrée pour Decca avec l'Orchestre du Conservatoire ? Personnellement, jamais entendu

MarieFran doit avoir ça, le CD était ressorti au Japon...

Mélomaniac a écrit:

alexandre. a écrit:

il y a des chefs que j'aime beaucoup habituellement et qui m'y semblent assez à côté de la plaque, Furtwängler, Munch, Fricsay, Mengelberg.

Sans transition ni aucun rapport avec la fin de ton précédent message :

Pour Munch, tu fais certainement allusion à sa Pathétique de Boston, non ?

Oui, à la 4ème, à Francesca da Rimini, à Roméo et Juliette et à la Sérénade également.

alexandre. a écrit:

Je ne connais Schmidt-Isserstedt ici.

Toujours dans la catégorie des Germains, tu penses quoi des Tchaikovski d'Abendroth ? Tu parlais de dépression de la gueule de bois. Ici avec Hermann c'est baudelairien non ?

Je ne connais pas (ça ne me fait pas très envie à vrai dire).

Mélomaniac a écrit:

alexandre. a écrit:

Je ne connais Schmidt-Isserstedt ici.

Toujours dans la catégorie des Germains, tu penses quoi des Tchaikovski d'Abendroth ? Tu parlais de dépression de la gueule de bois. Ici avec Hermann c'est baudelairien non ?

La version de Leipzig est sombre et crasse, un véritable gouffre émotionnel. J'aime beaucoup .

Horatio a écrit:

Mélomaniac a écrit:

Toujours dans la catégorie des Germains, tu penses quoi des Tchaikovski d'Abendroth ?

La version de Leipzig est sombre et crasse, un véritable gouffre émotionnel. J'aime beaucoup .

Horatio au rapport ! !

Qu'entends-tu par crasse, bidasse ?