Votre dernier film visionné

Alain Cavalier : Mise à sac        1967


Ce film est le troisième long-métrage de Cavalier et c'est sans doute le plus mal distribué d'entre tous : je ne suis même pas sûr qu'il y a eu une sortie en DVD de ce film — il a tout de même été restauré il y a quelques années, sans doute un peu avant la rétrospective consacrée à Cavalier à la Cinémathèque. Ce film est un film de casse : une bande de gars décident, sous l'impulsion de l'un d'entre eux, de mettre à sac la ville où l'en d'entre eux était contremaître ; ils vont d'abord prendre le contrôle du studio téléphonique pour intercepter tous les appels potentiels puis du commissariat et puis ils vont dérober l'argent des coffres de la banque du petit village. Malgré le fait que le scénario a été co-écrit avec Claude Sautet, les sous-intrigues qui se forment ne sont pas très intéressantes (même celle avec le contremaître qui prend sa revanche sur le patron, ça aurait pu être bien mais c'est pour une histoire de femme...) mais j'ai beaucoup aimé la grande importance qui est donnée à la préparation et à l'exécution des opérations — qui prennent sans doute plus de trois quarts du film — avec un accent sur la technicité et l'aspect organisé de celles-ci : ça installe véritablement une ambiance. C'est dommage qu'il soit difficilement trouvable et surtout, qu'il ne soit disponible qu'en si mauvaise qualité : dans les scènes nocturnes (c'est-à-dire la plupart d'entre elles), on ne discerne pas trop grand-chose !

Les Aventuriers (1967) Robert Enrico

L'Emmerdeur

Анастасия231 a écrit:

Les Aventuriers (1967) Robert Enrico

Un film qui m'a fait rêver !

Xavier a écrit:

L'Emmerdeur

Propriétaire d'une petite usine de tracteurs, Fernand Naudin mène une vie tranquille et sans histoire quand un télégramme l'appelle à Paris. Il arrive à temps pour recueillir le dernier soupir d'un ami de jeunesse, Louis dit « le Mexicain », qui lui confie ses affaires louches en même temps que la garde de sa fille Patricia. Et les ennuis commencent...
J'adore ce vieux film 🤩 et avec les acteurs de l'époque...
Rien que pour cela 🤭

Pachy a écrit:

Анастасия231 a écrit:

Les Aventuriers (1967) Robert Enrico

Un film qui m'a fait rêver !

 

Pachy a écrit:

Propriétaire d'une petite usine de tracteurs, Fernand Naudin mène une vie tranquille et sans histoire quand un télégramme l'appelle à Paris. Il arrive à temps pour recueillir le dernier soupir d'un ami de jeunesse, Louis dit « le Mexicain », qui lui confie ses affaires louches en même temps que la garde de sa fille Patricia. Et les ennuis commencent...
J'adore ce vieux film 🤩 et avec les acteurs de l'époque...
Rien que pour cela 🤭

, bien entendu.

La Cité de l'indicible peur (1964) Jean-Pierre Mocky

aussi! Un de mes Mocky préférés (et quelle savoureuse brochette d'acteurs!), et paradoxalement fidèle au roman de Jean Ray qu'il a pourtant l'air de trahir (tu l'as lu?)

À sa cinquième année à l'école de sorcellerie de Poudlard, Harry Potter passe pour un illuminé, le ministre de la magie Cornelius Fudge ayant officiellement réfuté les révélations de l'adolescent et de son directeur, Dumbleore, disant que le terrifiant Lord Voldermort est de retour.
L'histoire devient de plus en plus dur...
C'est une totale réussite...

Benedictus a écrit:

aussi! Un de mes Mocky préférés (et quelle savoureuse brochette d'acteurs!), et paradoxalement fidèle au roman de Jean Ray qu'il a pourtant l'air de trahir (tu l'as lu?)

Je n'ai pas du tout lu le roman de Jean Ray. Avec Un Drôle de paroissien et Les Compagnons de la marguerite c'est mon préféré du réalisateur ; Snobs ! et La Grande Lessive, on est déjà dans un autre délire...

Le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique, Jim Hanson, un fermier et ancien combattant du Viêtnam, traverse une période difficile. Sa femme vient de mourir d'un cancer et la banque est sur le point de saisir sa propriété.
Comme souvent avec Liam Neeson, c'est un bon cru ce film !

Анастасия231 a écrit:

Je n'ai pas du tout lu le roman de Jean Ray.

La trame est complètement la même, mais l'univers est différent: dans le roman de Jean Ray (que j'aime beaucoup), c'est une Angleterre provinciale de roman policier à coloration fantastique (un peu façon Chien des Baskerville), mais dont les stéréotypes sont toujours un petit peu décalés par un humour saugrenu, vaguement surréalisant (et de petites piques sociales) finalement très belge - comme toujours, Mocky en accentue la dimension foutraque et carnavalesque, mais celle-ci n'est pas non plus étrangère à l'esprit du roman.

Barbara Wallbraun : Uferfrauen — Lesbisches L(i)eben in der DDR        2020

 +
Ce documentaire est le premier de Barbara Wallbraun, comme le titre l'indique, à travers l'interview de six femmes, il parle de la vie et des amours des lesbiennes en Allemagne de l'Est à l'époque de l'Allemagne divisée. Leurs expériences sont assez différentes (quelle surprise !) mais il y a bien sûr des points communs : la plupart d'entre-elles parlent notamment du fait qu'elles ne savaient même pas que l'homosexualité existait — si d'autres étaient pareil(le)s. J'ai bien aimé la partie vers la fin où plusieurs d'entre elles parlaient de groupes qu'elles avaient fondés (principalement à Berlin Est), des soirées qu'elles organisaient, etc. ; les séquences de retour sur les lieux sont chouettes aussi. Par contre, j'ai trouvé que d'un point de vue technique, c'était assez balourd : les différentes interviews sont assez peu montées et ce n'est pas vraiment arrangé selon une logique particulière — même pas vraiment de façon chronologique — ; ça se ressent d'autant plus que le documentaire dure environ deux heures — après, bon, c'était une première réalisation, qui a pris plusieurs d'années d'écriture d'après la séance de questions/réponses avec la réalisatrice ; d'ailleurs, c'est assez marrant car elle disait que pour rencontrer les femmes interviewées, elle avait posté des annonces sur des sites de rencontres et avait apparemment reçu pas mal de réponses.

Benedictus a écrit:

Анастасия231 a écrit:

Je n'ai pas du tout lu le roman de Jean Ray.

La trame est complètement la même, mais l'univers est différent: dans le roman de Jean Ray (que j'aime beaucoup), c'est une Angleterre provinciale de roman policier à coloration fantastique (un peu façon Chien des Baskerville), mais dont les stéréotypes sont toujours un petit peu décalés par un humour saugrenu, vaguement surréalisant (et de petites piques sociales) finalement très belge - comme toujours, Mocky en accentue la dimension foutraque et carnavalesque, mais celle-ci n'est pas non plus étrangère à l'esprit du roman.

Tout cela me rappelle un film tchécoslovaque dont la trame a l'air de s'en rapprocher quelque peu. Bien que l'histoire soit différente l'atmosphère y est similaire : Le Fantôme de Morrisville réalisé par Bořivoj Zeman en 1966.

Sinon, ce soir :

Le Corniaud (1965) Gérard Oury

J'aggrave mon cas :



Je l'avais loupé à sa sortie car je n'allais jamais au cinéma durant cette période, et de plus le précédent film d'Apichatpong Weerasethakul (Cemetory of Splendour) ne m'avait guère emballé (pour le coup j'avais même trouvé ça assez chiant, mais après Memoria je vais lui donner une deuxième chance).

J'avais adoré Blissfully yours, et été au minimum très intéressé par les autres films de lui que j'ai vus (Mysterious Objet at Noon, Tropical Malady et Oncle Boonmee) sans parvenir vraiment à entrer dans cet univers.

J'ai visionné ce film-ci deux fois presque coup sur coup (la première dans un état de demi-sommeil, sans rien de négatif car c'était un demi-sommeil heureux, et par ailleurs le sommeil est un des sujets centraux du cinéma d'A.W.).
À mon avis ce peut être une bonne porte d'entrée dans l'univers du cinéaste : on peut évidemment préférer commencer par ses films tournés en Thaïlande, en thaï et avec des acteurs thaïlandais, mais celui-ci me semble plus abordable car plus saisissable sans rien perdre en fascination (les images des paysages et de la nature colombienne ne sont d'ailleurs pas si éloignés de ceux de la Thaïlande, et la dimension spirituelle/légendaire est tout aussi présente dans ce film — le merveilleux laissant simplement place à un fantastique sans doute plus "occidental", teinté certes de SF mais aussi d'un surréalisme pas si éloigné d'un Lynch, voire d'un Cronenberg soft, avec en outre - sans rien déflorer - une très grande importance donnée au son)...

Je suis en tout cas complètement conquis par ce film, et vais m'empresser de voir ou revoir les autres longs métrages du cinéastes...

Golisande a écrit:

J'aggrave mon cas

Comment ça ?

Sinon, pour ma part, je trouve que Oncle Boonmee est vraiment très bien - j'aime bien le reste mais moins. (Pas encore vu Memoria.)

François Villiers : Pierrot la tendresse        1960

 /   +
Je n'ai jamais été convaincu par un film de Villiers : c'était soit mauvais ou soit anecdotique ; j'ai tout de même voulu voir celui-ci en raison de la distribution : Michel Simon, Claude Brasseur et Jean-Pierre Marielle en second rôle. L'histoire a également un certain potentiel : un homme vient de sortir de prison, il y avait été mis pour un casse ; à sa sortie, Pierrot, une de ses connaissances vient le chercher, il ne se doute de rien mais en fait, Pierrot veut son butin, il essaie pour cela d'amadouer le gars avec une jeune femme qu'il héberge ; parallèlement, la police va vouloir intercepter la planque du gars ; bref, au final, tout le monde va se courir un peu après et essayer d'avoir l'autre et ça donne une comédie policière assez lisse.

Emeryck a écrit:

Golisande a écrit:

J'aggrave mon cas

Comment ça ?

Difficile d’expliquer (mais j’aurais peut-être dû la garder pour Lav Diaz qui me tente bien si j’arrive à trouver le temps…)

Citation :

Sinon, pour ma part, je trouve que Oncle Boonmee est vraiment très bien - j'aime bien le reste mais moins. (Pas encore vu Memoria.)

J’ai revu Boonmee et j’aime vraiment beaucoup, peut-être un peu moins que Memoria (il faut que je revoie les autres).

Golisande a écrit:

Cette affiche, on dirait un panneau à lire chez l'ophtalmo...

Xavier a écrit:

Golisande a écrit:

Cette affiche, on dirait un panneau à lire chez l'ophtalmo...

J’ai même commencé par croire qu’il y avait un problème et chercher une version nette (j’aurais dû mieux regarder, enfin bref)…

À propos de flou :



Dans mon récent marathon Hong Sang-soo, je retiens particulièrement ce « petit » film (presque un moyen métrage), son avant-dernier en date qui n’est pas encore distribué en France, une merveille vraiment – alors que même à moi ça faisait un peu peur…
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/In_Water

D’ailleurs c’est dans la foulée que j’ai vu Mekong hotel de Weerasethakul, qui tout en n’ayant rien à voir sur le fond possède pas mal de points communs superficiels avec ce film (la durée, le statisme / la langueur, l’eau, la guitare tâtonnante…), mais qui m’a beaucoup moins emballé – je pense qu’il faut être très familier du cinéaste pour l’apprécier vraiment, ce qui n’est pas forcément le cas pour le Hong Sang-soo (mais dans les deux cas il faut aimer le cinéma lent, abscons et minimaliste, soyons clair )…

À la mort d'un célèbre trafiquant d'armes, sa veuve est assaillie par divers personnages qui veulent s'emparer de ses brevets de fabrication d'armes absolues.
Je lui préfère les tontons flingueurs, celui-ci est bien aussi avec une solide distribution d'acteurs...

Golisande a écrit:

J’ai même commencé par croire qu’il y avait un problème et chercher une version nette (j’aurais dû mieux regarder, enfin bref)…

Mais même sans ça, la police et les lettres qui composent le nom du réalisateur, on imagine des lettres sans aucun sens.

Allemagne, Première Guerre mondiale. Manfred von Richthofen, surnommé le `Baron Rouge', est une célébrité au sein de l'armée de l'air allemande. Le combat aérien est pour lui un sport qui lui ferait presque oublier la guerre qui s'abat sur l'Europe. Lorsqu'il tombe fou amoureux d'une ravissante infirmière, il s'aperçoit qu'il n'est que le pantin de la propagande. Partagé entre son dégoût pour la guerre et son sens du devoir, Manfred doit faire un choix.
J'ai lu dans une BD, l'histoire du Baron rouge...
Je découvre ce film avec envie d'en savoir plus, ben le film est bien fait, les scènes de batailles sont très réelles...
Par contre, l'histoire d'amour entre lui et l'infirmière bon...
Je pense qu'il y avait déjà un vieux film sur le Baron rouge en 1971 je crois...

Xavier a écrit:

Golisande a écrit:

J’ai même commencé par croire qu’il y avait un problème et chercher une version nette (j’aurais dû mieux regarder, enfin bref)…

Mais même sans ça, la police et les lettres qui composent le nom du réalisateur, on imagine des lettres sans aucun sens.

Ah oui d’accord (à ce propos je repense à une critique assez irrésistible d’un de ses films : https://www.senscritique.com/film/cemetery_of_splendour/critique/61052715 )

Pachy a écrit:

À la mort d'un célèbre trafiquant d'armes, sa veuve est assaillie par divers personnages qui veulent s'emparer de ses brevets de fabrication d'armes absolues.
Je lui préfère les tontons flingueurs, celui-ci est bien aussi avec une solide distribution d'acteurs...

Quant à moi, je trouve Les Barbouzes plus délirant encore ; c'est exactement ma came.

Pareil, les Barbouzes c'est une farce totale, j'aime encore plus.

Il me semble que xoph en avait parlé il y a longtemps mais peut-être que j'ai rêvé — j'ai de toute façon une très mauvaise mémoire alors...

Marion Hänsel : Le lit        1982

 + / 
Par ce film, je découvre Hänsel — qui est d'ailleurs née Ackermann et ça m'amuse assez car ce film a quelques similitudes avec certains films de Chantal Akerman : les personnages sont profondément seuls (je trouve que le fait — assez atypique — qu'ils vivent dans une péniche posée sur la terre ajoute aussi quelque chose) ; c'est un film de chambre, en fait. Le film est toutefois plus acrobatique d'un point de vue narratif : on suit l'histoire d'une femme qui est au chevet de son mari malade qui est sur la pente vers la mort ; le film est peuplé de souvenirs qui lui reviennent en tête — en fait, ça me fait un peu penser à L'image de Beckett notamment par l'accent mis sur l'aspect empêché du corps du mourant : il s'agit de vivre autour. C'est assez minimaliste (ça me fait un peu penser à Garrel par cet aspect) mais par moments vraiment beaux et tout est soutenu par de très chouettes paysages et une météo voilée : la retenue (celle que pourrait contenir un chuchotement) semble avoir contaminé le film tout entier, j'aime bien cette atmosphère.

Emeryck a écrit:

Il me semble que xoph en avait parlé il y a longtemps mais peut-être que j'ai rêvé — j'ai de toute façon une très mauvaise mémoire alors...

[…] les personnages sont profondément seuls […] c'est un film de chambre, en fait […] une femme qui est au chevet de son mari malade qui est sur la pente vers la mort […] peuplé de souvenirs […] météo voilée […]

Ah oui je comprends, c'est tout à fait un film pour moi ! Mais je ne l'ai jamais vu, ni, à fortiori (encore que), n'en ai jamais parlé

Fabrice du Welz
Inexorable

Je voulais surtout dire que la version d'Antonini du Cum dederit du Nisi Dominus de Vivaldi, au chalumeau, est une merveille que l'on peut écouter très partiellement au début du film, et à la fin, ou mieux encore sur le disque Concerti per flauto (dont j'ai déjà dit ailleurs tout le bien que je pensais) ; ensuite j'ai trouvé le film prenant. Me donne plutôt envie de voir d'autres films de ce réalisateur, dont l'approche formelle est assez singulière (les couleurs notamment).

S'il n'y avait pas les noms sur l'affiche, j'aurais juré que c'était Charlotte Gainsbourg (bon, un peu trop jeune par rapport à Poelvoorde en regardant mieux...).

Elle, Alba Gaïa Bellugi, y est très bien (sans trop ressembler à Charlotte Gainsbourg), et son nom mieux mise en valeur par l'affiche que celui du réalisateur (mais c'est devenu la règle).
Je m'aperçois, en regardant sa filmo, que je l'avais déjà vue dans la mini-série, que j'avais trouvée vraiment excellente, 3 x Manon, suivie de Manon vingt ans
https://fr.wikipedia.org/wiki/3_x_Manon

xoph a écrit:

Emeryck a écrit:

Il me semble que xoph en avait parlé il y a longtemps mais peut-être que j'ai rêvé — j'ai de toute façon une très mauvaise mémoire alors...

[…] les personnages sont profondément seuls […] c'est un film de chambre, en fait […] une femme qui est au chevet de son mari malade qui est sur la pente vers la mort […] peuplé de souvenirs […] météo voilée  […]

Ah oui je comprends, c'est tout à fait un film pour moi !    Mais je ne l'ai jamais vu, ni, à fortiori (encore que), n'en ai jamais parlé

Oui, je pense que c'est un film que tu aimerais bien.

xoph a écrit:

Fabrice du Welz
Inexorable

Je voulais surtout dire que la version d'Antonini du Cum dederit du Nisi Dominus de Vivaldi, au chalumeau, est une merveille que l'on peut écouter très partiellement au début du film, et à la fin, ou mieux encore sur le disque Concerti per flauto (dont j'ai déjà dit ailleurs tout le bien que je pensais) ; ensuite j'ai trouvé le film prenant. Me donne plutôt envie de voir d'autres films de ce réalisateur, dont l'approche formelle est assez singulière (les couleurs notamment).

Pas vu celui-ci mais si tu poursuis ton exploration de la filmographie de du Welz, je te conseille de faire l'impasse sur Vinyan. 

Idrissa Ouedraogo : Le cri du cœur        1994

 +
Ce film est une sorte de buddy-movie mettant en scène deux personnages plutôt rejetés par la société mais ce n'est pas comme ça qu'il commence. Le film s'ouvre au Mali, une femme y reçoit une lettre de son mari, résidant en France et patron d'un garage, qui lui demande de le rejoindre avec leur fils. Une fois arrivés en France, le film se resserre sur le fils qui subit toute sorte de préjugés racistes et qui a donc beaucoup de mal à se faire des ami(e)s ; parallèlement, il déclare régulièrement voir une hyène à ses côtés, on lui répond bien sûr que ce n'est pas possible, qu'il délire, etc. et à un certain point, on lui propose même un suivi psychiatrique — avec tous les préjugés de primitivité qui vont avec parce qu'il vient du Mali. Il rencontre ensuite un employé de son père avec qui il va se lier d'amitié assez spontanément. J'ai aimé ce motif de la hyène, il participe pas mal à la dramaturgie du film et si j'ai aimé le film, je dois dire que j'aurais aimé qu'il y ait plus de choses périphériques, que les personnages soient plus développés ou alors que ce motif de la hyène soit plus évolutif — il n'y a qu'à la fin, vraiment, où il a une prise dramatique notable.

Le commissaire Stan et son ami, l'inspecteur Simon, envisagent de quitter la police pour aller mener une existence plus paisible aux Antilles. Dans une boîte de nuit, en faisant une visite de routine, ils repèrent Schneider, un redoutable truand. Au moment de l'appréhender, Simon se fait tuer par le criminel.
Bebel dans un de ses derniers grands films ou il était encore au top !
Ce film n'est cependant pas son meilleur...

Pachy a écrit:

Le commissaire Stan et son ami, l'inspecteur Simon, envisagent de quitter la police pour aller mener une existence plus paisible aux Antilles. Dans une boîte de nuit, en faisant une visite de routine, ils repèrent Schneider, un redoutable truand. Au moment de l'appréhender, Simon se fait tuer par le criminel.
Bebel dans un de ses derniers grands films ou il était encore au top !
Ce film n'est cependant pas son meilleur...

Non, vraiment pas terrible : j'ai le souvenir de dialogues complètement nuls et d'un Belmondo en fin de course — mais quelques belles vues du Paris nocturne de la fin des années 80.

Jacques Nolot : La chatte à deux têtes        2002

 +
Je poursuis ma (lente) promenade chez la team Diagonale, ça faisait déjà longtemps que je voulais voir des films de Nolot — que je connaissais jusque-là comme acteur chez Téchiné et Vecchiali notamment. Celui-ci n'est pas son premier mais son deuxième long, il se déroule dans un cinéma porno à Pigalle — Le Méry, plus précisément. Ce film est un peu à cheval entre un film de Vecchiali et un film de Tsaï Ming-liang (enfin bon... Tsaï Ming-liang lui est postérieur) — on pense aussi bien sûr à Simone Barbès ou la vertu de Treilhou — : du premier, il reprend le sens de la dramaturgie, les dialogues directs, les mouvements sophistiqués de caméra et du second, il reprend l'aspect extrêmement spatial, les personnages qui sont physiquement proches, qui s'observent mais qui n'interagissent pas forcément. J'ai beaucoup aimé la manière dont Nolot stratifiait l'espace du cinéma : en haut, il y a la caisse qui fait vraiment office de sas, elle semble d'ailleurs à l'air libre ; il y a ensuite une série de marches extrêmement larges qui mènent à une grande salle unique en sous-sol. La manière dont est fait la salle permet beaucoup de choses : il y a des sortes de renfoncements latéraux et un pilier en béton (recouvert) de chaque côté et puis il y a les toilettes au fond ; la caméra joue beaucoup de cet arrangement spatial de la salle, filmant tantôt le public sur les sièges et faisant parfois un pas de côté en profitant des piliers pour marquer une petite césure (qui apparait comme ouvertement artificielle) ou pour mettre certains personnages en exergue (par exemple, les voyeurs des observés). Il y a également toutes les scènes aux toilettes qui sont un peu des scènes de jointure (c'est tout petit mais beaucoup de choses s'y passent : les gens parlent, se changent, etc.). Il y a également quelque chose autour du fait que pour certain(e)s, c'est leur safe space — je pense par exemple à cette scène où un personnage entre, va dans les toilettes, retire ses habits et met des vêtements qu'on qualifierait de féminins, avec d'opulents colliers ; il y a aussi cette scène où le personnage de Nolot discute avec un gars qui se masturbe et une fois qu'il a terminé (et joui sur le ventre du personnage de Nolot), part très rapidement, dissimulé sous sa tenue ; hélas, même jusque dans la salle, il y a des descentes de policiers. Au-dessus de cette toile de fond ressortent tout de même trois personnages qui tissent une relation assez diffuse : la caissière, le projectionniste et le personnage de Nolot — que l'on imagine bisexuel. En tout cas, je trouve que c'est un film vraiment chouette — et puis bon, de toute façon, avec moi, si le film parle de cinémas parisiens disparus, il a déjà marqué des points --- même si je dois avouer qu'avant l'épilogue, il y a tout de même quelques petites longueurs (notamment parce qu'on a un peu fait le tour de la salle et que Nolot ne semble pas trop vouloir développer davantage le trio) ; la fin est purement Diagonalesque (elle me rappelle (encore une fois) Simone Barbès ou la vertu ou bien Le café des jules — dont Nolot avait écrit le scénario avec Vecchiali, il me semble) : après une longue nuit à l'intérieur, la sortie au petit jour, des personnages qui partent au loin dans une rue.

Pierre Oscar Lévy : Je sais que j'ai tort, mais demandez à mes copains ils disent la même chose        1982

 + / 
Ce court-métrage d'une dizaine de minutes est vraiment plaisant : il se passe dans un collège, en collaboration avec un professeur d'arts plastiques ; ce dernier a demandé à ses élèves de dessiner un portrait de Picasso et le film va tout simplement passer en revue chacun des travaux des élèves avec leurs commentaires. C'est vraiment très drôle parce que bien sûr, les élèves sont très directs et ne vont pas gloser sur le personnage de Picasso : pêle-mêle, une élève explique qu'elle lui a fait le nez rouge parce que "s'il n'avait pas d'idée pour faire un dessin, il prenait un petit coup de rouge" ; un autre nous explique qu'il l'a renommé "Picrapaud" parce que "Picasso était un peintre qui restait chez lui, qui se lavait pas, qui était un peu sadique", un autre l'a renommé "Picrado" parce que "c'est un homme complètement fou, qui n'a pas le temps de se laver", d'autres parlent du prix exorbitant auquel se vendent ses toiles. C'est vraiment drôle et spontané.

Per-Åke Holmquist & Pierre Björklund : Gaza ghetto        1985


Dans la section consacrée au synopsis sur la page IMDb consacrée à ce film, on peut lire que ce film est le premier documentaire fait à Gaza — j'imagine qu'on ne parle ici que de longs-métrages — ; ce documentaire a été réalisé par deux réalisateurs suédois, le film a bien sûr été banni en Israël et dans les territoires occupés. Dans le documentaire, on suit une famille vivant à Gaza dans le camp de réfugiés de Jabalia (qui compte environ 50000 habitants) ; le film alterne entre des discussions avec la famille et des interviews d'officiels israéliens (l'un parle bien sûr de "coexistence paisible", ce qui est tout de même un sacré foutage de gueule, un autre dit que les populations sont simplement "parties") ou parfois de brèves discussions avec des officiers israéliens (l'un d'entre-eux dit qu'il n'y avait pas d'autre moyen). Le film met l'accent sur l'aspect colonial (et dévastateur) de l'état d'Israël : lorsque l'état est créé en 1948, c'est bien sûr au détriment de populations locales dont la famille interviewée (et d'autres) nous racontent qu'iels sont expulsé(e)s manu militari, les rues et les maisons sont détruites (et l'on ne se préoccupe pas vraiment de si l'évacuation a été faite) et des villages aussi. Le film adjoint aussi aux déclaration des personnes interviewées quelques images d'archives et quelques sortes d'intertitres avec quelques dates (1948, 1967, 1971 — qui a notamment changé le rapport au "terrorisme"). Enfin bref, la logique est toujours la même : c'est une logique coloniale, il s'agit de tout rayer de la carte, de faire comme si de rien était, d'entretenir la confusion et laisser un petit bout de terre d'une quarantaine de kilomètres carré que l'on maintient dans la peur (et dont on restreint l'alimentation en vivres) ; enfin bon, cette logique vaut aussi aux frontières avec certains pays alentours (Liban, Égypte) et puis il y a aussi la situation d'apartheid au sein même de l'état d'Israël. C'est chouette que le Palestine Film Institute mette ces films à disposition (dommage que ça se termine) qui sont complètement inconnus !

Les Choses humaines

Armand Lavarède vient d'hériter d'une grande fortune à la mort de son oncle. Mais cette fortune lui sera confiée à une condition : faire le tour du monde avec seulement cinq sous, qu'il n'aura même pas le droit de dépenser, en seulement cinq jours...
Fernandel, toujours pour rire...

Claude Lelouch : Smic, smac, smoc        1971


Le film commence par un carton nous disant que ce film ne raconte pas d'histoire mais tout simplement une amitié et qu'il a été tourné en huit jours. Ce film a un peu la même atmosphère que celle du Plein de super d'Alain Cavalier — à ceci près que le groupe n'est pas ici exclusivement masculin — : on avance et advienne que pourra. Le film me semble tout de même assez atypique pour du Lelouch notamment par sa distribution : on retrouve quelques acteurices (Catherine Allégret, Charles Gérard (un habitué), Amidou) mais aussi beaucoup de personnes de l'équipe technique : on a par exemple le directeur de la photo Jean Collomb dans un des quatre rôles principaux, on a aussi le compositeur Francis Lai jouant le rôle d'un accordéoniste. Sinon, le film est tout de même un peu ennuyeux à la longue ; j'imagine qu'il est le résultat de séquences improvisées (ce qui n'est pas rare chez Lelouch) et ça se voit ; certaines d'entre-elles sont assez réussies (celle chez le tailleur, celle à la station essence) avec un certain goût de la variation légère mais d'autres ne sont pas extrêmement passionnantes — bon, j'imagine que Lelouch nous justifierait ça en disant que c'est comme ça la vie... J'ai bien aimé la fin aussi avec la séquence de jugement et puis le générique récité disant "on aurait pu faire plein d'autres fins mais Lelouch a voulu que ça se termine comme ça alors si vous avez des réclamations, écrivez-lui !".

Mustafa Abu Ali : Scences of the occupation from Gaza        1973
 
 +
L'histoire de ce court-métrage est assez marrante : apparemment, les images seraient celles d'un reportage pour la télévision française à propos de la bande de Gaza mais qui a été remonté par Abu Ali avec un ajout de commentaires. Comme l'indique le titre, ce court raconte la vie de tous les jours à Gaza sous l'occupation israélienne : le contrôle incessant des occupé(e)s (que ce soient des arrestations, des checkpoints ou des couvre-feux), les démolitions de maisons/rues/villages — et par-là, la construction de larges routes pour fragmenter les camps — mais aussi de conduites d'eaux et des voies de chemin de fer, etc. ; en bref, tout ce que rapportera à nouveau, un peu plus de dix ans plus tard le long-métrage documentaire de Holmquist et Björklund. Ce film fait également partie des films mis gratuitement à disposition par le Palestine Film Institute.

Arab & Tarzan Nasser : Condom lead        2013

 + / 
Ce film est un court-métrage d'une dizaine de minutes, on y suit un couple palestinien avec un bébé qui essaie de partager un moment d'intimité ; il n'y a quasiment pas de paroles, seuls les bombardements israéliens peuvent être entendus. J'avoue que j'ai trouvé le court trop lent (le début est un lent travelling dans une pièce de leur appartement mais ne mène pas à grand-chose...) et il ne s'y passe finalement pas grand-chose (je sais bien que c'est aussi une des choses que veut raconter le film) ; je ne sais même pas trop comment interpréter tous ces préservatifs masculins gonflés à la fin, une matérialisation des vies enlevées ? Je sais pas, ça donne l'impression de n'avoir qu'une partie du court.

Susan Youssef : Habibi        2011

 +
Ce film est le premier long-métrage de la réalisatrice Susan Youssef, il est en partie autobiographique et met en scène un homme et une femme entre vingt et trente ans, vivant tous deux en Cisjordanie ; elle est étudiante mais son visa a été suspendu par les autorités israéliennes, elle retourne voir sa famille à Gaza pour leur demander s'ils peuvent faire quelque chose ; il est poète et travaille sur un chantier pour gagner un peu d'argent ; ils s'aiment mais la famille de l'étudiante trouve que le gars n'est pas assez bien pour elle, ils lui ont de toute façon déjà trouvé quelqu'un — et ce mariage forcé est précipité par le meurtre de son petit frère par les soldats israéliens. Qu'importe, il écrit son amour sur les murs de la ville, à travers des poèmes de son cru, ce qui lui vaut d'ailleurs des ennuis. Il y a vraiment d'assez beaux moments (les poèmes sont eux-mêmes chouettes) notamment la fin (tragique) et les autres scènes au bord de la mer mais d'autres moments plus standards ; globalement, ça reste tout de même bien.

À New York, le policier Ralph Sarchie enquête sur une série de crimes. Il s'associe avec un prêtre non conventionnel, spécialisé dans les rituels d'exorcisme. Tous deux vont lutter contre les possessions qui terrorisent leur ville.
Mouais cela manque cruellement d'un solide scénario, l'idée est bonne cependant, mais les moyens sont pas au rdv...
Cela tourne en rond, j'avoue être déçu