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Sick of myself

Xavier a écrit:

Sick of myself

J'ai lu 2-3 critiques de ce film, ça a l'air ultra malsain quand même (enfin pas plus que la réalité à laquelle il se réfère apparemment)...

Experte en animaux venimeux, le docteur Jia se rend dans l'ouest de la Chine à la recherche de son frère, disparu alors qu'il faisait des recherches dans une tombe renfermant, depuis des siècles, la momie d'un empereur. Sur place, Jia rejoint une mission de sauvetage et découvre vite que son frère a été attaqué par des araignées sanguinaires.
Film de série B pour moi, du déjà vu...
Dommage !

Golisande a écrit:

Xavier a écrit:

Sick of myself

J'ai lu 2-3 critiques de ce film, ça a l'air ultra malsain quand même (enfin pas plus que la réalité à laquelle il se réfère apparemment)...

Ah oui, c'est malsain et cynique.

Pachy a écrit:

Experte en animaux venimeux, le docteur Jia se rend dans l'ouest de la Chine à la recherche de son frère, disparu alors qu'il faisait des recherches dans une tombe renfermant, depuis des siècles, la momie d'un empereur. Sur place, Jia rejoint une mission de sauvetage et découvre vite que son frère a été attaqué par des araignées sanguinaires.
Film de série B pour moi, du déjà vu...
Dommage !

Il est vrai que l'affiche promettait beaucoup.

arnaud bellemontagne a écrit:

Pachy a écrit:

Experte en animaux venimeux, le docteur Jia se rend dans l'ouest de la Chine à la recherche de son frère, disparu alors qu'il faisait des recherches dans une tombe renfermant, depuis des siècles, la momie d'un empereur. Sur place, Jia rejoint une mission de sauvetage et découvre vite que son frère a été attaqué par des araignées sanguinaires.
Film de série B pour moi, du déjà vu...
Dommage !

Il est vrai que l'affiche promettait beaucoup.

C'est du déjà vu et revue...

Emeryck a écrit:

Takis Candilis : Petits métamorphoses
[…]plutôt chouette visuellement.

C'est pas héréditaire, mais un prénom de sculpteur, et fils d'architecte

https://fr.wikipedia.org/wiki/Takis
https://archiwebture.citedelarchitecture.fr/archive/fonds/FRAPN02_CANGE/inventaire/vignette/document-14017[/font]

Claude Schmitz
L'autre Laurens

Faux polar sous antidépresseur, et vraie quête d'identité via la gémellité.
Rodolphe Burger, ici et là (je vais pas spoiler)
J'ai bien aimé : le rythme, la forme de mélancolie, le jeu d'Olivier Rabourdin en particulier. Y'a quelque chose

Alors qu'un ouragan arrive sur Grand Isle, Walter Franklin et sa séduisante épouse Fancy invitent Buddy, le jeune père de famille qui réparait la clôture du jardin, à se réfugier à la nuit tombée dans leur grand maison victorienne. Le lendemain, ce dernier est suspecté de meurtre par la police. Tous les événements de la nuit vont remonter à la surface, révélant de sombres secrets.

xoph a écrit:

Claude Schmitz
L'autre Laurens

Faux polar sous antidépresseur, et vraie quête d'identité via la gémellité.
Rodolphe Burger, ici et là (je vais pas spoiler)
J'ai bien aimé : le rythme, la forme de mélancolie, le jeu d'Olivier Rabourdin en particulier. Y'a quelque chose

Ah oui tiens, j'étais curieux à propos de ce film car j'avais trouvé un de ses courts-métrages (Braquer Poitiers) intéressant (il y avait notamment déjà cet aspect "faux polar sous antidépresseur" que tu mentionnes) mais ce n'était pas complètement abouti.

Virgil Vernier a l'air d'être dans le coup, mais comment ?
Le générique est passé un peu vite, et là j'ai la flemme de rechercher, je n'aspire plus qu'au repos, c'était peut-être juste un remerciement…

Ah, j'ai quand même trouvé un truc :
"Tu parlais de Guiraudie, j'aime beaucoup son cinéma, depuis longtemps. Mais il y a plein d’autres gens… J'aime beaucoup Virgil Vernier par exemple, qui fait un cinéma très sérieux si l’on parle de réalisateurs français contemporains. J'ai toujours eu un grand amour pour le cinéma de Pasolini, Fassbinder aussi, Cassavetes... "
in https://www.cinergie.be/actualites/claude-schmitz-a-propos-de-lucie-perd-son-cheval

Luca Guadagnino : Challengers        2024

 /   +
Je ne connais finalement pas grand-chose de la filmographie de Guadagnino à part son tube (Call me by your name), que j'aime mais sans non plus l'adorer ; je suis pourtant curieux à propos de son remake de Suspiria, de voir à quoi ça peut ressembler. Je n'attendais rien de spécial pour celui-ci, voyant seulement qu'il était bien apprécié, je ne savais même pas ce que ça racontait. Au final, même si c'est par moments (souvent) bien kitsch, j'ai bien aimé ; ce qui m'a le plus plu, c'est la manière dont Guadagnino utilise les flashback comme on utiliserait les couleurs sur une palette de peintre ; l'expression, en plus de recourir à une périphrase laborieuse et à une comparaison, peut sembler galvaudée mais je trouve qu'elle décrit très bien la manière dont le récit prend de la complexité au fur et à mesure des flashbacks et en plus de ça, le réalisateur ne tombe pas du tout dans le travers du flashback explicatif un peu narrativement plaqué, au contraire : c'est vraiment là pour un ajout et pas pour combler un manque. En fait, cette logique de l'ajout, c'est vraiment le mot d'ordre du film ; c'est un film qui prend du plaisir et qui n'hésite pas à le montrer ; alors, ça énervera les fustigeurs du divertissement et du Spectacle, mais j'ai trouvé ça assez agréable — bon, par contre, il force un peu trop sur les ralentis, même si, oui, c'est du second degré. Ce qui m'a aussi amusé (et rappelé, peut-être en miroir, le final de Blow-up d'Antonioni) c'est la variété de techniques de prise de vues pour filmer les matches de tennis, dans le désordre : champ-contrechamp, vue subjective depuis la perspective des joueurs, filmé depuis le dessous du terrain puis, pour finir, la caméra dans la balle.

xoph a écrit:

Virgil Vernier a l'air d'être dans le coup, mais comment ?
Le générique est passé un peu vite, et là j'ai la flemme de rechercher, je n'aspire plus qu'au repos, c'était peut-être juste un remerciement…

Ah, j'ai quand même trouvé un truc :
"Tu parlais de Guiraudie, j'aime beaucoup son cinéma, depuis longtemps. Mais il y a plein d’autres gens… J'aime beaucoup Virgil Vernier par exemple, qui fait un cinéma très sérieux si l’on parle de réalisateurs français contemporains. J'ai toujours eu un grand amour pour le cinéma de Pasolini, Fassbinder aussi, Cassavetes... "
in https://www.cinergie.be/actualites/claude-schmitz-a-propos-de-lucie-perd-son-cheval

 que du beau monde !

Emeryck a écrit:

 que du beau monde !

Ce qui fait pas toujours les plus beaux films mais là, j'ai bien aimé (sans trop savoir dire pourquoi - mais ça me donne envie de fouiller, certainement)

En Angleterre au VIe siècle. Le roi Arthur rêve de rétablir la paix dans son royaume déchiré par des luttes intestines. Il s'allie avec deux preux chevaliers dont l'un, Lancelot, se prend de passion pour la belle reine Guenièvre. Le second, Mordred, est jaloux de l'influence du premier auprès du roi.
J'adore ce vieux film de 1953, avec le grand Robert Taylor et Ava Gardner (ils étaient ensemble à cette époque) et Mel Ferrer !
Je regrette le cinéma de cette époque...

Tonie Marshall : France boutique        2003


C'est le premier film de Tonie Marshall que je vois et je dois dire que si ça semblait amusant sur le papier puisque le film reposait sur une parodie d'émission de télé-achat (si l'on maîtrise les codes du truc, il y a moyen de faire un film assez jouissif), le résultat m'a beaucoup ennuyé voire agacé tant ça ne va vraiment nulle part. En fait, le film commence sur les chapeaux de roues, en mettant l'accent sur l'aspect épars de l'émission de télé-achat, tous les produits improbables, la mise-en-scène pour en faire la promotion ; on découvre alors pas mal de personnages mais le film se recentre progressivement sur le couple (interprété par Karin Viard et François Cluzet) qui a lancé cette émission et notamment sur le fait qu'aux difficultés que rencontre l'émission (la boîte de production va alors envoyer un gars sur le coup) va se joindre les difficultés du couple. À partir de ce moment-là, le film devient assez peu intéressant et ennuyeux car finalement banal ; de temps en temps, le télé-achat refait surface mais ça ne va pas très bien ensemble et ce qui y apparaît n'est jamais vraiment développé — pourtant, il y avait des tas de choses, et donc de choses à faire ! J'imagine que c'était une mauvaise pioche, j'essaierai Venus beauté institut dont j'ai entendu un peu plus de bien.

Trey Parker : Team America: world police        2004


Ça faisait longtemps que je voulais voir ce film, la preuve en est : il était sur mon deuxième disque dur et je crois que c'était l'un des premiers à y être entré — on dirait que je parle d'une institution prestigieuse, là... Ce film est une comédie utilisant des marionnettes qui tire sur tout ce qui bouge : l'impérialisme américain (et l'utilisation du terme terroriste) et la destruction qui en résulte, les abus de pouvoir et agressions sexuelles dans le milieu du cinéma, l'utilisation des évènements pour détourner l'attention, les manipulations de discours ; le film est drôle et assez dynamique — même si on peut regretter les imitations des voix des personnages étrangers — notamment grâce à sa bande originale et à la cadence de blagues plutôt élevée.

Thierry Jousse : Les invisibles        2005


Je connaissais principalement Thierry Jousse comme critique cinéma (surtout — il a fait quelques vidéos pour la chaîne Youtube d'Arte, je me souviens notamment d'une vidéo sur Philippe Katerine, qu'il a d'ailleurs dirigé dans Je ne suis pas un no man's land) et comme critique de jazz (un peu), je ne suis donc pas très étonné à la découverte de ce pitch : on suit un homme qui compose de la musique électronique avec un ami, il passe son temps à enregistrer des sons, il va également tomber amoureux d'une femme qu'il va entendre au téléphone, ils vont ensuite se rencontrer une fois, dans le noir, à l'hôtel ; il va se lancer à sa recherche et, avec les quelques sons qu'il lui reste d'elle, il va essayer de composer une chanson. J'aime beaucoup l'idée de la prédominance sonore, de la composition d'un son, le fait de le mettre en exergue par rapport à l'image mais, contrairement à Duras, par exemple, sans renoncer à l'image ; à cet égard, j'ai beaucoup aimé les scènes en studio, l'atmosphère urbaine, les scènes silencieuses mais aussi l'ambiance un peu étrange instillée par le personnage du gardien qui connaît tout sur tout sur le jazz, interprété par Michael Lonsdale. J'ai aussi évidemment beaucoup pensé aux Quatre nuits d'un rêveur de Bresson (pour le personnage qui enregistre, bien sûr, mais aussi pour l'atmosphère et la tonalité un peu romantique — pas comme un jugement de valeur mais pour les idées qui animent l'intrigue) mais aussi un peu à Blow-out de de Palma pour cette idée de composer un son parfait ; malgré les qualités que je trouve au film et les références à des films que j'aime énormément (bon, ok, pas pour Duras, mais les deux autres, oui), je me suis tout de même un peu ennuyé : je crois que l'intrigue et son développement ne m'ont pas tellement captivés, en fait ; les éléments, pris individuellement, me plaisent assez mais l'assemblage me laisse un peu de marbre globalement (mais pas localement) ; peut-être à réessayer.

Les Sultans (1966) Jean Delannoy

Emeryck a écrit:

Trey Parker : Team America: world police        2004


Ça faisait longtemps que je voulais voir ce film, la preuve en est : il était sur mon deuxième disque dur et je crois que c'était l'un des premiers à y être entré — on dirait que je parle d'une institution prestigieuse, là... Ce film est une comédie utilisant des marionnettes qui tire sur tout ce qui bouge : l'impérialisme américain (et l'utilisation du terme terroriste) et la destruction qui en résulte, les abus de pouvoir et agressions sexuelles dans le milieu du cinéma, l'utilisation des évènements pour détourner l'attention, les manipulations de discours ; le film est drôle et assez dynamique — même si on peut regretter les imitations des voix des personnages étrangers — notamment grâce à sa bande originale et à la cadence de blagues plutôt élevée.

Pour moi c'est carrément jouissif.
Et toujours aussi actuel.
Il y a aussi un côté parodie de blockbuster hollywoodien avec la scène où le héros est au plus bas (caricaturée à l'extrême, il vomit, re-vomit à n'en plus finir), la scène où le héros remonte la pente avec de la musique en fond, etc...

Du niveau de South Park.

Xavier a écrit:

Emeryck a écrit:

Trey Parker : Team America: world police        2004

Ça faisait longtemps que je voulais voir ce film, la preuve en est : il était sur mon deuxième disque dur et je crois que c'était l'un des premiers à y être entré — on dirait que je parle d'une institution prestigieuse, là... Ce film est une comédie utilisant des marionnettes qui tire sur tout ce qui bouge : l'impérialisme américain (et l'utilisation du terme terroriste) et la destruction qui en résulte, les abus de pouvoir et agressions sexuelles dans le milieu du cinéma, l'utilisation des évènements pour détourner l'attention, les manipulations de discours ; le film est drôle et assez dynamique — même si on peut regretter les imitations des voix des personnages étrangers — notamment grâce à sa bande originale et à la cadence de blagues plutôt élevée.

Pour moi c'est carrément jouissif.
Et toujours aussi actuel.
Il y a aussi un côté parodie de blockbuster hollywoodien avec la scène où le héros est au plus bas (caricaturée à l'extrême, il vomit, re-vomit à n'en plus finir), la scène où le héros remonte la pente avec de la musique en fond, etc...
 
Du niveau de South Park.

Oui, je suis d'accord avec ce que tu dis.

J'ai jamais regardé South Park, moi...

Pascal Thomas : Le grand appartement        2006

 +
Je savais que Pascal Thomas faisait plutôt dans la comédie mais je n'avais pas trop d'idées de ce à quoi pouvaient ressembler ses films : était-ce de la comédie navrante (selon l'expression consacrée de Christophe Bier) ? était-ce une sorte de comédie policière, un peu à la Pauline détective ? était-ce un truc un peu égo-trip allenien à la Mouret ? Bon, alors en fait, rien de tout ça ! Je dois dire que j'ai été assez surpris : j'ai souvent (eu) tendance à me plaindre des films qui n'allaient nulle part mais ce n'est finalement pas exactement ce qui me dérange : ce qui me dérange, c'est qu'au sein de son propre postulat, au sein du propre espace qu'il met en place, le film ne raconte rien, ne parvient à rien. Ici, le film ne va clairement nulle part, au sens premier : il papillonne, il nous montre des personnages en veux-tu en voilà ; même dans sa manière de gérer l'espace, il ne va nulle part : le film commence dans un tribunal, un groupe de locataires bohème (toute une famille, en fait) est attaqué par leur propriétaire qui veut à tout prix les expulser ; Francesca (interprétée par Laetitia Casta), une des  locataires, invoque la loi d'encadrement des loyers de 1948 qui bloquait le montant des loyers d'appartement déjà existant et qui empêchait l'expulsion de ces appartements. Après quelques minutes de film, on passe sans transition dans l'appartement en question, très vaste, en plein Paris, on y découvre les locataires : le mari de Francesca (interprété par Mathieu Amalric), metteur en scène, qui part immédiatement en Italie pour une rétrospective consacrée au scénariste de de Sica ; un des amis de celui-ci (interprété par Pierre Arditi), essayant de monter une comédie musicale, dans l'appartement-même. À part dans sa dernière partie où il se fixe un peu plus, le film passe globalement d'un lieu à l'autre sans crier gare, comme s'il s'agissait de former un seul et unique lieu, cerné par le film et dans lequel les personnages se déplaceraient sans aucune difficulté. Cela d'ailleurs donne au film un ton extrêmement bohème (c'est sans doute un des films qui fait ressortir le plus cet affect que j'ai pu voir) : il y a ce petit problème (qui n'est jamais extrêmement loin d'être irritant) de l'expulsion mais en attendant, c'est pas grave, on vit, on met en scène ; d'ailleurs, cette idée de construire un espace unique, par-delà toute considération matérielle, installe sans doute cette tonalité encore plus solidement — et puis la distribution y joue aussi peut-être un peu.

Pour moi Pascal Thomas c’est plutôt les années ’70 et 80 (j’aimais bien quand j’avais entre 10 et 15 ans, pas sûr que ça résisterait à un revisionnage…).

Teo Hernández : Le déjeuner        1988
 /   +
Je ne connais quasiment rien de l'abondante filmographie (quasi-exclusivement des films en Super 8 ) de Teo Hernández, simplement le court-métrage assez amusant qu'il a tourné à Cannes dans les années 80. Ici, on reste dans le Super 8 mais la tonalité est assez différente : il filme un repas dans un jardin particulièrement particulièrement bien coloré, la caméra ne s'arrête quasiment jamais, même s'il y a des points de fixité temporaire, ça donne une image un peu phasante. C'est pas trop mal mais sur quasiment une vingtaine de minutes, sans son, c'est tout de même pas non plus hyper passionnant.

Golisande a écrit:

Pour moi Pascal Thomas c’est plutôt les années ’70 et 80 (j’aimais bien quand j’avais entre 10 et 15 ans, pas sûr que ça résisterait à un revisionnage…).

Je sais pas, c'était le premier que je voyais ; honnêtement, j'ai trouvé ça plutôt pas mal, je sais pas ce que valent les autres — ça viendra...

Marjane Satrapi & Vincent Paronnaud : Persepolis        2007


Ce film-là, ça faisait aussi un bout de temps que j'avais envie de le voir ! Il s'agit d'une adaptation des quatre tomes du roman graphique homonyme de Marjane Satrapi dans lesquels elle raconte sa jeunesse en Iran puis son exil (assez difficile) en Autriche à cause de la guerre entre l'Iran et l'Irak. J'ai beaucoup aimé le film : que ce soit le dessin assez épuré, avec ses beaux clairs-obscurs ou parfois ses moments qui semblent plus hétérogènes en terme de texture visuelle (on dirait presque parfois que plusieurs matériaux/techniques ont été utilisés simultanément) ; que ce soit par la beauté des passages sur l'exil ; que ce soit par le très beau motif récurrent de la grand-mère avec ses fleurs de jasmin ; j'ai aussi aimé que le film soit ponctué de passages assez drôles (la plupart des séquences musicales ou la rencontre avec les jeunes de gauche à Vienne, par exemple). Maintenant, il s'agirait de lire le roman graphique...

Agnès Jaoui : Parlez-moi de la pluie        2008


J'ai l'impression que ma découverte de la filmographie d'Agnès Jaoui (en tant que réalisatrice) me fait alterner les bonnes et mauvaises pioches : je l'avais entamée avec Place publique qui m'avait assez agacé puis j'avais été, comme beaucoup, très conquis par Le goût des autres ; je ne dirais pas que celui-ci m'a agacé mais il m'a assez ennuyé. Comme on est chez Jaoui-Bacri, le film est choral ; Jaoui y joue le rôle d'une femme se présente aux élections à venir, elle se retire dans sa maison de campagne pour se reposer et y est interviewée par le fils de sa femme de ménage (le premier interprété par Jamel Debbouze, la seconde interprétée par Mimouna Hadji) et son ami (interprété par Jean-Pierre Bacri). Ce qui m'a ennuyé, c'est la façon dont étaient écrits les personnages (surtout celui de Jaoui) : ils sont écrits d'une première lancée puis on vient contredire cette première lancée et puis on a plus grand-chose à dire alors forcément, ça traîne...

L'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune (1973) Jacques Demy

Lors d'un vol de routine au-dessus de la Bosnie, un pilote de chasse est abattu en territoire ennemi après avoir photographié quelque chose qu'il n'était pas censé voir.
C'est un très bon film, toujours en plein dedans...
À voir !

Анастасия231 a écrit:

L'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune (1973) Jacques Demy

Ça fait un bout de temps que je veux le voir, aussi, celui-ci — j'ai l'impression de dire ça pour tous les fiilms. 

C'est bien ?

Par rapport à ses meilleurs films, non c'est pas bien, mais sa fin de carrière fut vraiment difficile il a fait pire encore...

Elia Suleiman : Le temps qu'il reste        2009

 +
Troisième long-métrage d'Elia Suleiman, troisième réussite. Ce film se déroule à Nazareth, en Palestine, le lieu d'origine de la famille du réalisateur, et se déroule de la Nakba en 1948 jusqu'à l'époque contemporaine du film ; le film est composé de quatre parties : la première se passe lors de la Nakba, la deuxième dans les années soixante-dix, la troisième dans les années quatre-vingts et la dernière, on ne sait pas trop, mais elle est probablement contemporaine. Elles sont toutes parcourues par la violence d'Israël (frontale mais aussi, et c'est que le film arrive très bien à faire passer, une violence continue, quotidienne, de contrôle des populations arabes) ; comme toujours dans les films de Suleiman, le film est, malgré son aspect terrible, toujours parcouru de l'humour constant qu'on lui connaît — je pense par exemple à ces scènes où le jeune Elia est pris à part par son instituteur, qui lui demande qui lui a dit que les États-Unis étaient impérialistes et qu'il ne faut pas dire de telles choses en classe (il y a aussi une scène identique où on lui reproche d'avoir dit que les États-Unis sont colonialistes) ou alors les scènes autour de la pêche : même dans leurs petits loisirs, ils sont harcelés. Comme toujours, le film tire son épingle du jeu par l'utilisation pertinente (et expressive) de motifs, celui qui m'a le plus marqué (sans doute parce que ce n'est pas un motif comique donc ça se singularise de facto), c'est les séquences où la mère d'Elia écrit ou lit les lettres de la famille forcée à l'exil à la suite de l'invasion du territoire palestinien par Israël ; j'ai également beaucoup aimé le motif du voisin (dont celui de It must be heaven semble être une copie directe). J'ai également beaucoup aimé la composition des plans et des intérieurs et puis le format de la chronique familiale est également très touchant — surtout qu'il s'étend sur quasiment une soixantaine d'années, ici. Pour moi, c'est dans doute le plus beau film d'Elia Suleiman.

bambou a écrit:

Par rapport à ses meilleurs films, non c'est pas bien, mais sa fin de carrière fut vraiment difficile il a fait pire encore...

Tu veux parler de Parking ?   (pas encore vu) ou alors il a eu d'autres ratés ?

Ben tous ceux après Peau d'Ane sont pas terribles et je les conseillerais surtout pas pour commencer Demy.

bambou a écrit:

Ben tous ceux après Peau d'Ane sont pas terribles et je les conseillerais surtout pas pour commencer Demy.

Oui, ça, c'est sûr ! Parmi ceux-là, j'ai juste vu Une chambre en ville, qui n'est pas si mal — même si on a tout de même l'impression de l'application d'une ancienne recette qui ne marche plus très bien.

bambou a écrit:

Ben tous ceux après Peau d'Ane sont pas terribles et je les conseillerais surtout pas pour commencer Demy.

Je me demande parfois si je ne devrais pas justement essayer ceux-là, car j’ai un énorme problème avec les premiers : je ne supporte pas la musique de Michel Legrand…

Pachy a écrit:

Lors d'un vol de routine au-dessus de la Bosnie, un pilote de chasse est abattu en territoire ennemi après avoir photographié quelque chose qu'il n'était pas censé voir.
C'est un très bon film, toujours en plein dedans...
À voir !

Oui c'est vrai !

Rabah Ameur-Zaïmeche : Les chants de Mandrin        2011


J'avoue que j'ai lancé ce film sans savoir de quoi il parlait (ni même sans savoir qu'il se passait au dix-huitième siècle), simplement en voyant le nom d'un réalisateur que j'aime bien et que je trouve vraiment intéressant et le nom de Jacques Nolot au casting. Alors allons-y : le film prend naissance autour (c'est vraiment la préposition qui convient) de la figure (ça aussi, c'est le mot qui convient exactement) de Louis Mandrin, un contrebandier du côté de la Savoie qui était vraiment populaire — et qui a reçu le soutien de personnalités de l'époque comme Voltaire —, il a été exécuté en place publique en étant roué de coup ; le film commence un peu après cette exécution, là où l'aura de Mandrin est encore particulièrement vive. On y suit sa troupe (les mandrins — d'ailleurs joués par les habitués de la filmographie d'Ameur-Zaïmeche) qui, en plus de vendre en contrebande du tabac et quelques produits précieux, diffusent des chants en l'honneur de Mandrin ; parallèlement, on suit un marquis (interprété par Jacques Nolot). Ce qui m'a plu dans ce film, ça ne tient pas à grand-chose (en même temps, le film est assez minimaliste — à cet égard, on est dans l'idée pas si loin du Lancelot du lac de Bresson, le travail sur le son mis à l'écart — mais c'est la manière dont se diffuse la figure de Mandrin dans tout le film : d'abord, il est borné à cette bande considérée comme marginale puis, après moult aventures, ils impriment les texte (l'imprimeur est d'ailleurs joué par le philosophe Jean-Luc Nancy !) et vers la fin, il y a cette séquence de fête nocturne où les textes sont (longuement) déclamés par le marquis, à haute voix et devant tout le monde, s'ensuit une séquence de danse puis cette séquence finale que je trouve très belle où le marquis est en bord de cadre, dans l'obscurité, regardant lentement autour de lui et se rendant on ne sait où, comme s'il n'étais pas vraiment maître de jusqu'où il avait été porté ; en plus, on peut apercevoir des larmes discrètes : il y a vraiment quelque chose de non localisable.

Louis Feuillade : La possession de l'enfant        1909


Un Feuillade pas très marquant (et qui paraît quand même bien long) — en même temps, un mélodrame chez Feuillade, avant 1911-12, je sais pas s'il y en a de vraiment réussis — : un couple s'est séparé et la garde de l'enfant est confiée au père, un riche industriel, sauf que l'enfant s'ennuie profondément ; à l'occasion d'une visite de la grand-mère, sa mère s'incruste et récupère l'enfant, elle doit se démener pour y arriver parce qu'elle n'a pas beaucoup d'argent, mais l'enfant est heureux ; le père fait appel à la police pour récupérer l'enfant mais il doit choisir entre son ego et le fait que son enfant soit heureux. Bref, il n'y a pas grand-chose à en tirer de plus que ça et narrativement, c'est assez ennuyeux.

Emeryck a écrit:

Анастасия231 a écrit:

L'Événement le plus important depuis que l'homme a marché sur la Lune (1973) Jacques Demy

Ça fait un bout de temps que je veux le voir, aussi, celui-ci — j'ai l'impression de dire ça pour tous les films. 

C'est bien ?

Disons que c'est une comédie assez fantaisiste qui montre l'absurdité du capitalisme adaptable à tout changement de paradigme social et biologique. Et puis, franchement, Marcello Mastroianni tombé enceint (je ne spoile pas la fin) par hasard c'est presque plus crédible que l'expérience pseudo-scientifique du savant fou De Vito avec Schwarzenegger deux décennies plus tard.

Golisande a écrit:

bambou a écrit:

Ben tous ceux après Peau d'Ane sont pas terribles et je les conseillerais surtout pas pour commencer Demy.

Je me demande parfois si je ne devrais pas justement essayer ceux-là, car j’ai un énorme problème avec les premiers : je ne supporte pas la musique de Michel Legrand…

Pareil, je trouve ça atroce Legrand.
Autant dans les gimmicks de jazz que dans les choeurs ou les orchestrations fanfares.

Pas fou non plus de la façon dont Demy réitère la comédie musicale américaine.
Par contre, j'ai découvert plus tardivement Le bonheur de Varda et j'ai trouvé ça beaucoup mieux dans la façon de mettre en scène les relations amoureuses, aussi mièvres que déchirantes.

Prosopopus a écrit:

Golisande a écrit:

bambou a écrit:

Ben tous ceux après Peau d'Ane sont pas terribles et je les conseillerais surtout pas pour commencer Demy.

Je me demande parfois si je ne devrais pas justement essayer ceux-là, car j’ai un énorme problème avec les premiers : je ne supporte pas la musique de Michel Legrand…

Pareil, je trouve ça atroce Legrand.

Je suis d’accord pour dire que certains trucs sont nuls, mais franchement pour vous il n’y a rien à sauver ?

Je n'ai pas forcément assez creusé sa disco pour te répondre mais honnêtement je n'aime rien de sa musique dans les films de Demy, je n'aime pas ses disques de jazz, je hais les moulins de mon coeur.

Et pourtant je suis assez facile en compositeurs de films français cheesy des années 60-70 (moi du Vladimir Cosma ou du De Roubaix je suis content généralement, même un Francis Lai dès fois). Mais la musique est moins omniprésente et moins centrale aux films comme chez Demy où elle est vraiment le moteur de l'action.

Camarades ! Si vous aussi vous souhaitez souscrire à notre amicale avec Golisande pour la suppression des bandes de Legrand et une réorchestration complète par Luigi Nono des films de Demy, vous pouvez le faire à legrandestunpetit.com
Bon pour l'instant nous nous heurtons à un défi technique pour cause de décès de l'italien mais on y travaille.

Prosopopus a écrit:

Camarades ! Si vous aussi vous souhaitez souscrire à notre amicale avec Golisande pour la suppression des bandes de Legrand et une réorchestration complète par Luigi Nono des films de Demy, vous pouvez le faire à legrandestunpetit.com
Bon pour l'instant nous nous heurtons à un défi technique pour cause de décès de l'italien mais on y travaille.

Je ne serais pas contre, parce que je préfère Nono à Legrand quand même .

Prosopopus a écrit:

legrandestunpetit.com

Sinon, d'accord avec tout; je pense même que Legrand a fait beaucoup de mal à toute la musique de films français des années 70 et 80, et parfois même jusqu'à aujourd'hui — avec cette espèce de grisaille blasée, ces marches harmoniques en mineur banales et mornes (je mets Vladimir Cosma dans le lot, même si je le préfère de beaucoup).

Après, Nono le petit fantôme pourquoi pas, mais un simple Bernard Herrmann (tout aussi mal en point) m'aurait bien tenté aussi...

Golisande a écrit:

mais un simple Bernard Herrmann (tout aussi mal en point)

Non mais !

Encore Legrand, même si j’aime bien parce que j’ai mauvais goût, vous pouvez critiquer, mais Herrmann …

Quel est le prochain que vous allez démonter ?

Spoiler:

Je n'ai démonté personne, je vénère Bernard Herrmann (c'est juste qu'il est aussi mort que Nono).

Golisande a écrit:

Je n'ai démonté personne, je vénère Bernard Herrmann (c'est juste qu'il est aussi mort que Nono).

Je ne sais même plus lire

Moi j'adore la BO de L'Affaire Thomas Crown (1968)... Et on ne touche pas à tonton Herrmann !

Si j'avais su qu'il y aura(it) un tribunal d'inquisition improvisé à l'encontre de Legrand et de Demy, j'aurais évité de poster mon récent visionnage... Qui plus est, c'est le sujet qui m'a le plus intriguée (et qu'accessoirement mon acteur préféré y joue un personnage lambda - ça peut être n'importe qui - évoluant dans une situation atypique), le reste est plus anecdotique.

Mais Demy sans Legrand, je prendrais volontiers (c'est juste qu'il n'avait aucun goût en matière musicale, comme pas mal de monde dans ce pays)...