les musiques les plus joyeuses , les plus lumineuses .

Comme pour Moïse et Aaron ou d'autres: jubilatoire ou orgasmique, je veux bien, mais pas joyeux ou lumineux.

Ah si ! pour le coup — je suis en train de la réécouter présentement — c'est vraiment une musique joyeuse et lumineuse (bien qu'entrecoupée de moments plus mélancoliques ou sombres) : c'est l'allégresse de la découverte de la terre promise et de l'émerveillement face à la modernité New Yorkaise

adriaticoboy a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Wagner:Parsifal (musique de transformation,motif de la Cène,motif du Graal)

Pour moi, plus simplement, le finale de Parsifal est ultimement la musique la plus lumineuse qui soit.
Et les quelques exemples qui s'en approchent le plus (chez Bruckner, Scriabine, Schoenberg) lui doivent tout.

Je suis assez d'accord avec ça, la filiation est aisément démontrable.

Xavier a écrit:

Les yeux qui fascinent a écrit:

Akrata et persephassa* de Xenakis !
Amérique de Varèse.

Ouais ouais, les oeuvres les plus joyeuses et lumineuses, c'est Amériques de Varèse, Moïse et Aaron et Wozzeck!

Faut arrêter la moquette les gars.

J'ai pour ma part isolé des séquences assez précises (Marie perdue dans ses pensées pour Wozzeck et la danse du veau d'or pour Moise et Aron)

Il y a clairement deux écoles ici : pour simplifier en citant les deux extrêmes, disons l'école "Mariefran" et l'école "Arnaud"...

J'aurais du mal à me prononcer : ça dépend des fois, de l'état d'esprit de l'auditeur... Certaines musiques a priori sombres et tristes peuvent déclencher une telle jubilation qu'on les perçoit comme joyeuses et lumineuses.
J'ai tendance à trouver que les musiques les plus lumineuses sont celles où la lumière se détache sur un fond sombre (chez Schubert par exemple, ou même Mozart, mais aussi Wagner, Mahler, donc pourquoi pas Berg aussi effectivement).
Sinon j'aurais dit Daphnis aussi, bien qu'il n'y ait pas tellement d'ombre.

...Et là en ce moment j'ai envie de dire la 6e de Bruckner, mais c'est sûrement plus conjoncturel...

Golisande a écrit:

J'aurais du mal à me prononcer : ça dépend des fois, de l'état d'esprit de l'auditeur... Certaines musiques a priori sombres et tristes peuvent déclencher une telle jubilation qu'on les perçoit comme joyeuses et lumineuses.

Et puis la musique permet d'exprimer des choses bien plus ambigües et riches que simplement triste/gai ou sombre/lumineux évidemment.
La 7è sonate de Scriabine serait une "messe blanche", pourtant on peut tout à fait l'entendre comme sombre, voire satanique... il y aurait bien sûr des tas d'exemples.

En tout cas c'est assez jubilatoire à jouer, ce que j'ai pu prendre mon pied avec ça... C'est vrai qu'il y a beaucoup de lumière (et vraiment aveuglante) chez Scriabine.
Vers la flamme
Et Prométhée...
Et la 10e sonate aussi, qui me semble plus globalement "claire" que les autres (même la 5e). Du coup je pense aussi à la 4e...

Dans le prolongement de Scriabine, une oeuvre vraiment jubilatoire qu'il faut citer, c'est la Journée de l'existence de Wyschnegradsky.

Je ne connais pas, c'est du Scriabine en plus lumineux?

arnaud bellemontagne a écrit:

Je ne connais pas, c'est du Scriabine en plus lumineux?

Non, pas spécialement plus lumineux. Il est héritier de Scriabine dans son language musical (celui de Prométhée et de l'Acte préalable). Et oui, comme dit Xavier, la journée de l'Existance, c'est clairement jubilatoire. Ca devrait te plaire !

Bon je vais m'écouter ça.
(ça tombe bien je l'ai sous la main)

J'aime beaucoup les danses orchestrales, les marches militaires comme celle de schubert (très associée aux jouets par Disney !). Et le côté fantastique de certaines pièces comme Jupiter de Holst, la valse et la marche au supplice (!) de la symphonie fantastique de Berlioz. Ou l'évocation du monde des lutins et autres petits personnages (marche des Trolls de Grieg, danse des Gnômes de Dvorak...) Les musiques de films (Philippe Rombi, Vladimir Cosma pour les comédies françaises notamment, John Williams dans les films d'aventure). les musiques traditionnelles d'Europe de l'Est. Pour la lumière, j'aime beaucoup les percussions chromatiques, les fifres, et le triangle, ou quand on glisse vers l'atonalité, vers l'expressionnisme. ça fait très aérien.

Bonjour

Le dernier air écouté hier : ARRIAGA Quatuor N°2 en la majeur
Idéal pour chasser les brumes du quotidien

Amicalement

L’Alléluia du Messie de Haendel ( j'ai la version dirigée par Ton Koopman )

Haendel en général ... comme par exemple " Israël en Egypte" pas très gai sur l'argument, mais tellement lumineux et porteur de vie !
Toujours de Haendel dans " Alexander's feast" cet air : " Bachus , ever fair and young"

Mozart, je citerai l'air final de Don Giovanni.

La 4ème rhapsodie hongroise de Liszt ( par D Propper !!! )

L'ouverture de Orfeo de monteverdi

Les balades de Chopin
Encore de Chopin, une insolence joyeuse ou une joyeuse insolence " variations sur Là ci darem la mano" ( cf Don Giovanni) même si pour la version que j'ai, je trouve l'orchestre un peu lourd ...

Et puis un régal pour les yeux aussi : https://www.youtube.com/watch?v=yScg02DM-jY&feature=related
Une âme italienne ; l'Arpegiatta" Un pur moment de joie !
Les écouter et les regarder jouer me met à genoux de joie au dedans ...

Et puis j'oubliais " Altre Follie" Hesperion XXI Jordi savall ... mon anti déprime !

Le qawwali pakistanais. Pour moi, c'est le summum de la jubilation. La musique occidentale peut se rhabiller.

Musiques joyeuses et lumineuses... J'y vais de ma petite liste (j'ai exclu Berg, Wozzeck et Tristan qui ont été cités, il y a plus joyeux tout de même ?!!)

0. Mozart, bien sûr, TOUT ! Éternelle joie d'enfant. Irrésistible enfance. Même le requiem est joyeux par moments, surtout vers la fin. En tout cas c'est plus joyeux que Wozzeck, non ?

1. Joies et lumières sont intarissables, explosives, dans l'immense Huitième de Mahler : écoutez-là ! Ce n'est pas la grosse pâtisserie que vous croyez, c'est un flot continu de joie, une joie céleste et contagieuse mâtinée d'une transparence céleste (le tout emmené par un bulldozer de la joie avec des gros pneus)...

2. Le concerto pour piano et grand orchestre de William Bolcon, composé en 1976. Si vous aimez l'humour mahlérien, foncez sur cette oeuvre injustement méconnue, au finale jubilatoire et dérageant. On dirait du Korngold passé au shaker avec des fanfares de pompiers. Ça c'est de la musique ! ! !

2 BIS. Dans la même lignée, certaines compositions du pianiste Friedrich Gulda sont délirantes, irriguées de joie et d'énergie. Je pense au totalement stupide "Concerto pour violoncelle et orchestre à vent", avec du jazz, un menuet, du rock, une polka, une marche, une cadence et deux improvisations de violoncellistes. Jubilatoire. Il a même été joué à Laroque d'Anthéron (c'est là que je l'ai découvert)

3. L'oeuvre méconnue de Nino Rota, qui a toujours rêvé d'être compositeur "pur" mais qui a réussi dans la musique de film. Il a laissé pas mal d'oeuvres "pures", par exemple son "Concerto soirée", joie simple et sincère.

4. Le debut de l'Acte 3 de Tosca (Puccini) : le soleil qui se lève, un petit berger qui chante, des cloches, des moutons... bien sûr tout ça se termine en trahison, meutre et suicide, du pur bonheur.

Et aussi : la Sonatine de Ravel, le spectaculaire finale de la 3ème sonate de Chopin (si possible par un pianiste qui tape bien), le concerto en Sol de Ravel (si possible par un orchestre qui couine bien), le concerto pour flute et harpe de Mozart, le premier acte de la flute enchantée, le Carnaval des animaux par un orchestre d'ados... Le mouvement avec choeurs d'enfants et cloches de la 3ème de mahler. Enfin les sonates de jeunesse de Scarlatti...

Enfin, dans le genre joyeux mais totalement con, l'Alléluia du Messie de H., et pas mal de pièçounettes de Bach (oups, je vais me faire assassiner).

L'ouverture de Carmen.

En vrac:

Mozart : Le premier mouvement de sonate pour deux pianos Kv448 (bien jouée si possible ) ; Le finale de la 41ème symphonie, l'ouverture des Noces, le mouvement lent du 20ème concerto, et plein d'autres choses...

Le finale de Parsifal, certains passages de la 7ème de Bruckner, la 8ème de Beethoven, La 8ème de Mahler (2ème partie), la 1ère Partita pour clavier de Bach, Le 1er sextuor de Brahms, la 5ème symphonie de Schubert, la 8ème de Dvorak (sauf le 1er mouvement plus agité).

De nombreuses choses chez Haydn...

Procédons chronologiquement dans les quelques univers où j'ai l'habitude de faire traîner mes oreilles.

LULLY - Phaëton - prologue ; on pourrait aussi citer le divertissement de l'acte III.
J'occulte les tragédies lyriques après LULLY, Médée toute noire et Callirhoé baignée de pleurs. Peut-être faut-il mentionner l'archi-connu Te Deum de Charpentier.

Bach, y a plein de choses : "Ich freue mich auf meinem Tod" (BWV 82, 3e aria), Jauchzet Gott in allen Landen BWV 51, Jesu bleibt meine Freunde BWV 147, Eine feste Burg BWV 80... pour les cantates que je connais, les autres ont déjà complété je pense. Certaines pages du Weihnachtsoratorium aussi.

Mozart : la fin de la Flûte, la fin des Noces, certains concertos pour piano, le final de la Jupiter surtout.

Beethoven : c'est quand même le champion de l'allégresse finale. Fidelio bien sûr, toute la fin, le final de la Cinquième, la majeure partie de la Neuvième, le Cinquième concerto pour piano, la Septième toute entière (y-a-t-il musique plus lumineuse, hormis l'Allegretto bien sûr ?), la Troisième en grande partie.

Meyerbeer : le choeur final de Robert le Diable ("Chantez, troupe immortelle"), l'air de Marguerite de Valois dans les Huguenots, le "Roi du ciel et des anges" du Prophète, sans parler du "Mon coeur s'élance et palpite" (deux airs portent ce nom et ils sont également joyeux : dans Robert au II, dans le Prophète au I).

Chez Verdi, c'est un peu plus dur à trouver, j'ai vraiment du mal à y trouver du lumineux.

Pour Wagner, je suis plus inspiré : beaucoup de passages de Lohengrin, Siegfried, du Vaisseau (les deux duos du I et du II par exemple).
Parsifal est tout entier un bain de lumière à mon sens, surtout à l'acte I et à l'acte III. Le Karfreitagszauber, et puis la fin, avec la tenue du "Erlösung dem Erlöser"...

Mahler est un des spécialistes de la question de la jubilation et de la lumière : la 8e symphonie, le final de la 2e, la 1ère en grande partie, la 4e.

R. Strauss aussi, en particulier Friedenstag qui est un sommet absolu, peut-être la musique la plus lumineuse qui existe, dans ses 20 dernières minutes. Toute la fin du Rosenkavalier, celle de la Frau ohne Schatten, certains passages d'Elektra avec une joie physique et épuisante, la fin d'Arabella, Capriccio en grande partie.

La fin de la Cantate Parole de Juillet d'Angélique Ionatos, sur un sublime poème d'Elytis.
Mais aussi, dans cette même oeuvre, le passage Xeri o helios.

Totalement solaire, éblouissant de lumière et de joie au-delà même des affects ordinaires.

https://www.youtube.com/watch?v=4TNe_HwOr6U
Ecouter à partir de 1'19

Toujours aussi solaire, il y a O Helios Heliatoras également :

https://www.youtube.com/watch?v=kg9yFjcEYcQ

vinclec a écrit:

2 BIS. Dans la même lignée, certaines compositions du pianiste Friedrich Gulda sont délirantes, irriguées de joie et d'énergie. Je pense au totalement stupide "Concerto pour violoncelle et orchestre à vent", avec du jazz, un menuet, du rock, une polka, une marche, une cadence et deux improvisations de violoncellistes. Jubilatoire. Il a même été joué à Laroque d'Anthéron (c'est là que je l'ai découvert)

Absolument ! Ce concerto farfelu mérite l'écoute, même si c'est pour rire un bon coup . On en trouve un extrait sur YT, interprété par un Heinrich Schiff excité comme une puce (/watch?v=TgpL74n7Ivs), avec Gourou Gulda à la baguette. Stupide et jubilatoire, très bien dit .

Merci pour ces bonnes idées Guillaume (Meyerbeer, Friedenstag de Strauss), je fonce découvrir cela.

[quote="Mahler est un des spécialistes de la question de la jubilation et de la lumière : la 8e symphonie, le final de la 2e, la 1ère en grande partie, la 4e.[\quote]
Tout à fait d'accord, ajoutons le final de la 5, le final de la 7 (délirant), Chant de la Terre (les lieder 1, 3, 4, 5 sont pleins d'énergie et de joie; seuls les 2 et 6 sont mélancoliques); et quelques lieder du Wunderhorn...

[quote="Chez Verdi, c'est un peu plus dur à trouver, j'ai vraiment du mal à y trouver du lumineux. [\quote]
mmmh... Les fanfares et certains chœurs d'Aïda sont très bien dans le genre. Voire même un peu trop, ça fait pâtisserie.

Merlin a écrit:

L'ouverture de Carmen.

Sauf qu'elle annonce aussi la fin tragique…

Chambres d'à côté de Boesmans, pour sa transparence

La musique qui monte le plus en lumière, c'est le lever du jour de Daphnis.

Dans le genre le motif du Graal est pas mal.

Finalement j'ai du mal à trouver plus lumineux que la jubilation de l'Or par les naiades du Rhin...Bonjour les UV!

Dans le genre musique lumineuse, voire éblouissante, il y a les sonates du Padre SOLAIRE !

Tiens, j'avais déjà constitué cette liste à fins personnelles, sous le titre "jubilation cosmique". De ce fait, certaines ne sont pas vraiment lumineuses (Tristan...), mais globalement, ça correspond plutôt bien.

=> Anonyme italien début XVIIe : Passacaglia della vita
=> Merula et autres italiens sur la même basse : passacailles
=> Jean Baptiste LULLY, Cadmus (chaconne)
=> Jean Baptiste LULLY, Amadis (chaconne)
=> Jean Baptiste LULLY, Armide (passacaille)
=> Marc-Antoine CHARPENTIER, Médée (final de l'acte I)
=> Marc-Antoine CHARPENTIER, Médée (Magnificat H.73)
=> Henry DESMAREST, Didon (chaconne)
=> Johann Sebastian BACH, Messe en si (les fugues !)
=> Johann Sebastian BACH, Singet dem Herrn BWV 225
=> Francesco Bartolomeo CONTI, Don Chisciotte nella Sierra Morena (final de l'acte I, variations d'ensemble sur la Follia)
=> André Modeste GRÉTRY, Céphale et Procris ("Parais, mortel amoureux")
=> Ludwig van BEETHOVEN, Fantaisie chorale (à partie de l'entrée du choeur)
=> Ludwig van BEETHOVEN, Symphonies 2,3,5,7 (finals)
=> Ludwig van BEETHOVEN, Quatuor n°8, Op.59 n°2 (final)
=> Ludwig van BEETHOVEN, Leonore / Fidelio (quasiment tous les endroits vifs, et en particulier le final)
=> Ludwig van BEETHOVEN, Missa Solemnis, Messe en ut (à peu près tout)
=> Carl Maria von WEBER, Ouvertures (Freischütz, Euryanthe, Oberon)
=> Carl Maria von WEBER, Oberon (quatuor "On board then")
=> Heinrich August MARSCHNER, Der Vampyr (les airs de Ruthven)
=> Robert SCHUMANN, Symphonies 2,4 (codas)
=> Robert SCHUMANN, In der Nacht tiré du "Spanisches Liederspiel" (une plénitude jubilatoire un peu plus mélancolique)
=> Robert SCHUMANN, Szenen aus Goethes Faust (Mitternacht : "Die Nacht scheint tief")
=> Richard WAGNER, Tristan und Isolde (tout le duo d'amour de l'acte II)
=> Richard WAGNER, Siegfried (strette du dernier duo)
=> Richard WAGNER, Götterdämmerung (final orchestral)
=> Anton BRUCKNER, Motets (les plus tendus, type Ave Maria)
=> Anton BRUCKNER, Symphonie 5 (final)
=> Piotr Ilitch TCHAÏKOVSKY, Symphonie 2 (final)
=> Piotr Ilitch TCHAÏKOVSKY, Symphonie 3 (mouvements vifs)
=> Giacomo PUCCINI, Turandot (entrée de Calaf)
=> Charles KOECHLIN, Quintette avec piano / Sonate pour violon (finals)
=> Gustav MAHLER, Symphonies 1,2,3,8 / Um Mitternacht (finals)
=> Richard STRAUSS, Zwei Gesänge (pour choeur) Op.34
=> Richard STRAUSS, Deutsche Motette Op.62
=> Richard STRAUSS, Elektra (tout Chrysothemis)
=> Richard STRAUSS, Die Frau ohne Schatten ("Schweig und wache", Erdenflug)
=> Richard STRAUSS, Ariadne auf Naxos (duo final)
=> Richard STRAUSS, Friedenstag (vingt dernières minutes)
=> Joseph MARX, Herbstsymphonie
=> Carl NIELSEN, Symphonie 4 (dernier mouvement)
=> Franz SCHREKER, Die Gezeichneten (Entrée de Tamare au I ; Bacchanale, reprise dans le Prélude)
=> Oskar FRIED, Die Verklärte Nacht
=> Siegmund von HAUSEGGER, Natursymphonie
=> Jacques IBERT, L'Aiglon (acte I : marche des soldats de bois)
=> Arthur HONEGGER, L'Aiglon (acte IV : Wagram imaginaire)
=> Igor STRAVINSKY, L'Oiseau de Feu (final)
=> Sergueï PROKOFIEV, Guerre & Paix (air de Koutouzov et final)

Certains membres du forum avaient d'ailleurs complété, je crois qu'il y a des oeuvres qui n'ont pas encore paru dans le fil.

Pourquoi exclure le piano de Beethoven, par exemple ? La fin de l'opus 110, si ce n'est pas de la jubilation cosmique ! Et la Hammerklavier !

La toccata 912 par Gould...
Dans le genre lumière surnaturel, L'oratorio de la Resurection de Schutz est un sommet. Je ne m'y connait pas trop en rap, mais les intervention de l'évangeliste me font l'impression d'un flow percutant . Je suis accroché à ses mots à chaque fois.
Les Psaume de David on des pages bien lumineuse aussi...

je crois qu'il est difficile de s'entendre sur les termes joyeux et lumineux, l'un n'allant pas forcément avec l'autre.
Chez Wagner je ne vois rien de profondément joyeux, à part la symphonie en ut et l'ouverture de Liebesverbot qui sont des musiques simplement joyeuses, peut-être pas lumineuses néanmoins. Le fait de l'avoir fait tôt lui a permis de ne plus avoir à y revenir et de cultiver des formes de jubilation moins joyeuses.

L'illusion de la joie naissant du contraste je vois difficilement plus joyeux que le début de la création, l'accord d'ut majeur sur Licht et le choeur qui y succède "und eine neues Welt".

sud273 a écrit:

je crois qu'il est difficile de s'entendre sur les termes joyeux et lumineux, l'un n'allant pas forcément avec l'autre.
Chez Wagner je ne vois rien de profondément joyeux, à part la symphonie en ut et l'ouverture de Liebesverbot qui sont des musiques simplement joyeuses, peut-être pas lumineuses néanmoins. Le fait de l'avoir fait tôt lui a permis de ne plus avoir à y revenir et de cultiver des formes de jubilation moins joyeuses.

Le motif de David, la polyphonie vocale de la fin du 2ème acte des Maitres Chanteurs, l'appel du cor de Siegfried, le Voyage de Siegfried sur le Rhin, l'enchantement du feu, le motif des pommes d'or,le chant de voyage de Siegfried, quasiment toute la premiere scène de l'acte 3 du Crepuscule, le motif du Graal, le motif de Parsifal...

Vous n'y êtes pas. Le moment de la plus haute joie, chez Wagner, c'est le Liebestod - la fin de Tristan.

Je précise que je ne plaisante pas.

Zeno a écrit:

Vous n'y êtes pas. Le moment de la plus haute joie, chez Wagner, c'est le Liebestod - la fin de Tristan.

Je précise que je ne plaisante pas.

Zeno a écrit:

Vous n'y êtes pas. Le moment de la plus haute joie, chez Wagner, c'est le Liebestod - la fin de Tristan.

Je précise que je ne plaisante pas.

C'est pas pareil ... c'est délivrance. La fin du monde ... mais on ne connait pas le nouveau monde, difficile donc pour moi d'y voir la joie.
Tout le tension de l'opéra se dénoue dans les méandres de la Liebstod, c'est plutôt ça que je trouve impressionnant.

La joie ne peut naître que de l'extrême renoncement, du lâcher-prise absolu.
Elle est de nature spirituelle, c'est même la seule expérience de la sorte que chacun puisse connaître, sans préparation d'aucune sorte, grâce à la force de l'art.
Voilà pourquoi les plus grands sont ceux qui offrent ce tremplin, Wagner est des leurs.

Oui, le sentiment de ce Liebestodt est plutôt une sorte d'accomplissement dans la résolution de ce thème à la toute fin, plutôt la plénitude que la jubilation, et tout ce qui précède ne me l'évoque pas non plus, Isolde ne sait pas ce qui lui arrive et palpite plus qu'elle ne jubile.
Après si c'est toi qui jubile, c'est autre chose.

Les Préludes de Liszt, là par contre c'est vraiment la jubilation de la mort.

Certes certes... C'est bête à dire, mais c'est ça qui compte : l'oeuvre nous est donnée, à nous, pas à Isolde.
Cela dit, méditons les derniers mots qu'elle prononce et interrogeons-nous sur ce saut d'octave, fatal à tant de chanteuses, qui exprime un véritable saut quantique dans une autre dimension de la conscience.

Zeno a écrit:

Certes certes... C'est bête à dire, mais c'est ça qui compte : l'oeuvre nous est donnée, à nous, pas à Isolde.

Oui, tout à fait, mais c'est toujours intéressant de préciser que la musique de la jubilation n'est pas nécessairement la seule qui puisse faire jubiler. La plasticité de la relation entre signifiant et signifié, un peu naïvement déniée habituellement, est très intéressante à observer en musique.

*Niko a écrit:

Zeno a écrit:

Vous n'y êtes pas. Le moment de la plus haute joie, chez Wagner, c'est le Liebestod - la fin de Tristan.

Je précise que je ne plaisante pas.

Chez Bohm 66 on est d'accord.

arnaud bellemontagne a écrit:

Le motif de David, la polyphonie vocale de la fin du 2ème acte des Maitres Chanteurs, l'appel du cor de Siegfried, le Voyage de Siegfried sur le Rhin, l'enchantement du feu, le motif des pommes d'or,le chant de voyage de Siegfried, quasiment toute la premiere scène de l'acte 3 du Crepuscule, le motif du Graal, le motif de Parsifal...

je ne vois absolument rien de joyeux là-dedans, jubilatoire peut-être mais dans le versant délectation morbide.

Zeno a écrit:

Pourquoi exclure le piano de Beethoven, par exemple ?

Parce que c'est ma liste, pas la tienne.

Tout simplement.

sud273 a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Le motif de David, la polyphonie vocale de la fin du 2ème acte des Maitres Chanteurs, l'appel du cor de Siegfried, le Voyage de Siegfried sur le Rhin, l'enchantement du feu, le motif des pommes d'or,le chant de voyage de Siegfried, quasiment toute la premiere scène de l'acte 3 du Crepuscule, le motif du Graal, le motif de Parsifal...

je ne vois absolument rien de joyeux là-dedans, jubilatoire peut-être mais dans le versant délectation morbide.

Delectation morbide?

Les américains sont visiblement versés dans la luminothérapie:
Diamond:Symphonies 1,3 et 4; Concerto pour violon n°2;The Enormous Room
Carter:Symphonie n°1;Holiday Overture
Copland:Symphonie n°3;Appalachian Spring;Symphonie pour orgue et orchestre
Chavez:Sinfonia India
Bernstein:Symphonies 1(surtout pour les mouvements 2 et 3,le 1er evoque plus Chostakovitch) et 2
Reich:Music for large ensemble
Britten:Sea Interlude n°2 (Sunday Morning) de Peter Grimes qui participe curieusement de la même esthétique radieuse estampillée "outre-atlantique"


All is bliss.

Il n'est pas Anglais Britten, par hasard ?

D'ou ma remarque.

J'aurais vraiment du mal à mettre Britten dans le même bain que les autres compositeurs cités, pas tellement du fait de la nationalité, mais surtout du style.
Qu'on mette Diamond, Copland et Reich ensemble, pourquoi pas, mais Britten... c'est beaucoup plus européen, avec du raffinement presque à la française aussi...

Je parle du deuxième interlude(qui sonne effectivement très americain) de Peter Grimes, pas de l'ensemble de l'oeuvre de Britten.
Faut lire!

Le scherzo de la 10ème de Villa-Lobos!!! 

Joseph Marx:Ein Herbstsymphonie

Si on a pas sa dose de photons après ça...

arnaud bellemontagne a écrit:

Joseph Marx:Ein Herbstsymphonie

Si on a pas sa dose de photons après ça...