Schoenberg - Opéras et oratorios

Ben si... de l'excellente stéréo des années 70. Après, il est probable que l'Orchestre et les Chœurs de la Radio autrichienne frustrent un peu Rav-phaël dans son penchant pour un certain hédonisme coloré (moi, j'adore, forcément.)

Je crois ne l'avoir écouté qu'une fois, mais j'ai le souvenir d'une version assez idéale, et qui sonne remarquablement bien.

Après, on peut surement faire plus hédoniste, oui. (mais Grundheber, de nos jours, est-ce vraiment hédoniste?)

Xavier a écrit:

Je crois ne l'avoir écouté qu'une fois, mais j'ai le souvenir d'une version assez idéale, et qui sonne remarquablement bien.

Ah oui, complètement. Günter Reich et Louis Devos sont géniaux dans les rôles-titres, Gielen maîtrise les logiques de la partition comme peu - celles de l'orchestration comme les logiques dramatiques (bien mieux que Boulez - terne avec la BBC, chatoyant mais impavide avec Amsterdam.)

Xavier a écrit:

(mais Grundheber, de nos jours, est-ce vraiment hédoniste?)

C'est justement la question que je me posais. D'un autre côté, pour du sprechgesang...

Benedictus a écrit:

Xavier a écrit:

Je crois ne l'avoir écouté qu'une fois, mais j'ai le souvenir d'une version assez idéale, et qui sonne remarquablement bien.

Ah oui, complètement. Günter Reich et Louis Devos sont géniaux dans les rôles-titres, Gielen maîtrise les logiques de la partition comme peu - celles de l'orchestration comme les logiques dramatiques (bien mieux que Boulez - terne avec la BBC, chatoyant mais impavide avec Amsterdam.)

Benedictus, tu m'enlèves les mots de la bouche.

Rav-phaël, tu me donnes drôlement envie d'écouter cette version Cambreling!

Ecouté cette version Cambreling.

Là ou elle marque un point c'est autour des séquences les plus doucereuses et éthérées de l'oeuvre (sacrifice des vierges...) , l'orchestre y fait montre d'une belle sensualité.

Je serais plus circonspect sur le reste: Grundheber plus Wozzeck que Moise (il manque d'aura prophétique), petits rôles peu accortes, choeur peu expressif et pas idéalement capté, direction émolliente.

Pour tout dire, Cambreling semble avoir du mal à unifier le vaste réseau polyphonique de l'oeuvre avec ses enjeux narratifs. Ce qui est tout à fait compréhensible au vu de la complexité de la tâche....



Gielen, encore et toujours...

Rav-phaël a écrit:

Xavier a écrit:

Gielen c'est pas un enregistrement moderne avec une bonne prise de son?

Si !! J'en conviens, mais il n'empêche que si on le compare à Cambreling, au
niveau du rendu de la sonorité, il y a une nette différence. Écoute les premières
secondes, le timbre du basson par exemple (je crois que c'est un basson). Alors
je sais bien, c'est un peu bête comme critère de jugement, mais je n'arrive pas
à faire autrement. Pouvoir entendre toute la belle couleur d'un basson, c'est
pour moi un plaisir d'écoute qui fait toute la différence   . (Et puis, je parlerais
volontiers de la qualité du "silence autour")

Alors je peux bien imaginer que la version Michael Gielen a des qualités musicales,
d'interprétation, supérieures, mais je dois avoir besoin de celle de Cambreling pour
apprécier pleinement Moïse et Aron !

Je viens de réécouter Gielen et même sur les passages les plus alanguis elle surclasse totalement Cambreling, qui du coup n'a vraiment plus grand chose pour elle...

Non, Moses und Aron et Gielen c'est la symbiose miraculeuse entre une oeuvre et un interprète. Inespéré.

Nouvelle écoute de la version Markus Stenz des Gurrelieder qui conforte ma première impression:

L'une de mes versions prégérées.  

J'ai bien envie d'essayer la version Edward Gardner (chandos).

Tu situes comment cette version Stenz par rapport aux Chailly, Ozawa, Levine et Gielen ?

arnaud bellemontagne a écrit:

Tu situes comment cette version Stenz par rapport aux Chailly, Ozawa, Levine et Gielen ?

Par rapport à Chailly, je la situerais devant, surtout pour son Waldemar (et pourtant j'aime bien Jerusalem), et puis l'orchestre est très beau. Les rôles "secondaires" sont également très bien tenus, un excellent récitant par exemple, Thomas Bauer excellent dans le rôle du...Bauer !. Pour Tove et le Ramier, ce n'est plus qu'une question de goût...moi j'aime.

Je n'ai pas (encore) écouté les autres versions, mais je serais bien tenté par Gielen.

La version Gielen est peut être celle qui exalte le plus l'écriture contrapuntique de Schoenberg.

En ce qui concerne les Gurrelieder, depuis peu il y a sur Youtube une vidéo Abbado de 1988 avec Norman et Fassbaender.
Le Waldemar est méconnu, il s'agit de George Gray, il n'a pas l'air mauvais.

Je vais y jeter une oreille.

EDIT:
Je suis en train de l'écouter, et c'est pas mal du tout, bon Waldemar pour l'instant.

EDIT 2:
Fassbaender

EDIT 3:
La distribution est vraiment bonne.
Bon, c'est une récitante, c'est moins à mon goût, mais elle tient bien son rôle.

La version Chailly des Gurrelieder qui m'a servi à redécouvrir l'œuvre est vraiment somptueuse sur le plan orchestral. Direction du chef italien que j'ai trouvé absolument prenante, donnant un superbe relief à l'orchestre.

Siegfried Jerusalem est un très bon Waldemar, engagé sur le plan interprétatif et dont l'habitude du répertoire wagnérien est un atout sur le plan maîtrise vocale de cette partie.

Susan Dunn et sa très belle voix font merveille en Tove. Beaucoup de sensibilité.

Fassbaender dans son lied est fabuleuse, quelle intensité comme souvent avec elle !

Hermann Becht que l'on peut trouver vulgaire est juste là encore très à sa place dans sa partie du Paysan.

Peter Haage qui sera Mime avec Haitink est très bien.

Hans Hotter en Narrateur est captivant.

Le Chor der St. Hedwigs-Kathedrale Berlin m'a laissé un peu sur ma faim en revanche.

Je réécouterai cette œuvre sublime et je n'attendrai pas aussi longtemps dans divers enregistrements : Ozawa, Boulez, Gielen, Abbado, Sinopoli.

Oui, Chailly est une des plus belles versions.
Attention, l'orchestre de Boulez est un peu terne.

Il y avait longtemps que je n'avais pas écouté Die Jakobsleiter...et je dois dire que cette musique ne me parle plus.
Je n'ai pas vraiment apprécié et n'y ai même pas pris de plaisir.  

Version d'écoute:
Deutsches Symph. Orch. Berlin : Kent Nagano
Dietrich Henschel – Salomé Kammer – Heidi Meier – Jonas Kaufmann
Stephan Rügamer – Kurt Azesberger – Michael Volle – James Johnson

[Playlist]

Erwartung op.17

Janis Martin / BBC Symphony Orchestra: Pierre Boulez

Schoenberg : Gurrelieder (Stenz)


Version tout à fait appréciable, bien interprétée (même si on à connu des distributions vocales plus luxueuses) mais qui à mon sens n'apporte rien de fondamental par rapport aux glorieuses lectures d'Ozawa, Gielen, Abbado où Levine.

Coté Schoenberg, son disque Pelleas/Concerto pour violon m'apparaît plus décisif.

Je n'ai dû l'écouter qu'une fois, mais ça rejoint assez ce dont je crois me souvenir.

Il faut dire que je n'éprouve pas non plus une envie irrépressible de réécouter les Gurre en entier tous les quatre matins. En revanche, j'adore réécouter la sélection, arrangée par Schoenberg pour orchestre de chambre, de tous les meilleurs moments de l'œuvre.

Il faut aussi écouter la version chant/piano...

Oui, mais c'est une transcriptions intégrale, non?

Au fait, Arnaud, tu as déjà écouté Von deutscher Seele de Hans Pfitzner?

Benedictus a écrit:

Oui, mais c'est une transcriptions intégrale, non?

Ce n'est pas une transcription, mais la version originale (1900/1901).

Benedictus a écrit:

Oui, mais c'est une transcriptions intégrale, non?

Au fait, Arnaud, tu as déjà écouté Von deutscher Seele de Hans Pfitzner?

Ah oui, ça et la grande messe de Braunfels, c'est totalement pour lui.

arnaud bellemontagne a écrit:

Schoenberg : Gurrelieder (Stenz)


Version tout à fait appréciable, bien interprétée (même si on à connu des distributions vocales plus luxueuses) mais qui à mon sens n'apporte rien de fondamental par rapport aux glorieuses lectures d'Ozawa, Gielen, Abbado où Levine.

Coté Schoenberg, son disque Pelleas/Concerto pour violon m'apparaît plus décisif.

Pourtant, Jovanovich, Mahnke, Bauer, Siegel, Kränzle en récitant… moi ça me vend du rêve sur le papier.

DavidLeMarrec a écrit:

Benedictus a écrit:

Oui, mais c'est une transcriptions intégrale, non?

Au fait, Arnaud, tu as déjà écouté Von deutscher Seele de Hans Pfitzner?

Ah oui, ça et la grande messe de Braunfels, c'est totalement pour lui.

Je ne connais pas, c'est noté.

DavidLeMarrec a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Schoenberg : Gurrelieder (Stenz)


Version tout à fait appréciable, bien interprétée (même si on à connu des distributions vocales plus luxueuses) mais qui à mon sens n'apporte rien de fondamental par rapport aux glorieuses lectures d'Ozawa, Gielen, Abbado où Levine.

Coté Schoenberg, son disque Pelleas/Concerto pour violon m'apparaît plus décisif.

Pourtant, Jovanovich, Mahnke, Bauer, Siegel, Kränzle en récitant… moi ça me vend du rêve sur le papier.

Ca me fait quand même moins rêver que Troyanos, Norman, Meier, Jerusalem, Heppner...sans doute parce que je les connais mieux (prime sans doute injuste à la familiarité).

Je viens de réécouter la "version originale" (voix/piano)...c'est sûr, il n'y a plus de gras ici!

Melanie Diener / Markus Schäfer / Anke Vondunk.
Piano: Urs Liska.

DavidLeMarrec a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Schoenberg : Gurrelieder (Stenz)


Version tout à fait appréciable, bien interprétée (même si on à connu des distributions vocales plus luxueuses) mais qui à mon sens n'apporte rien de fondamental par rapport aux glorieuses lectures d'Ozawa, Gielen, Abbado où Levine.

Coté Schoenberg, son disque Pelleas/Concerto pour violon m'apparaît plus décisif.

Pourtant, Jovanovich, Mahnke, Bauer, Siegel, Kränzle en récitant… moi ça me vend du rêve sur le papier.

Et l'orchestre!

Pour moi c'est une version exceptionnelle pour l'orchestre (je mets ça très au-dessus d'Ozawa et Abbado, c'est tellement beau, tellement détaillé, particulièrement enthousiasmant) et pour le Waldemar de Jovanovich, un des tout meilleurs.

A ce point ?

Pour le détail, je n'ai pas encore écouté plus riche que Gielen.

Pour moi ça joue dans la même cour.
Après, je préfère la Tove de Gielen, mais le Waldemar de Stenz.