Autour de la musique classique

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 Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )

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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 23 Juil - 19:23

shushu a écrit:

Et on reconnait peut-être son influence dans la musique du Schoenberg post-romantique (Gürre Lieder), qui fut son élève dit-on.

Ouais enfin la symphonie lyrique date de 1922...
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 23 Juil - 19:26

Les influences mutuelles des compositeurs, ou les rapports de conception, pas oeuvre à oeuvre.
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Xavier
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 23 Juil - 20:10

Sauf que les oeuvres de Zemlinsky avant 1900 sont loin de sonner de cette façon.
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 23 Juil - 21:32

Au pire, c'est alors peut-être dans l'autre sens qu'il faut voir l'influence : le post-romantisme de Schoenberg ayant déteint par moments sur celui de Zem. ? Qui ne semble pas être un compositeur extrêmement original.
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 23 Juil - 22:43

shushu a écrit:
Au pire, c'est alors peut-être dans l'autre sens qu'il faut voir l'influence : le post-romantisme de Schoenberg ayant déteint par moments sur celui de Zem. ? Qui ne semble pas être un compositeur extrêmement original.

Je crois que l'inspiration de Zemlinski ... c'est Mahler ... qui lui a piqué Alma ! Après il n'est pas impossible que le jeune Schoenberg l'ait un peu influencé.

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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyMer 27 Sep - 15:03

arnaud bellemontagne a écrit:

Zemlinsky :Die Seejungfrau (Chailly)

Un postromantisme chatoyant qui se situe entre le Pelleas de Schoenberg et l'Herbstsymphonie de Marx.


J'ai beaucoup aimé cette Seejungfrau, au début j'ai eu peur que ça fasse trop de bruit mais l'écoute s'est révélée passionnante.
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Rav–phaël
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyMer 27 Sep - 17:05

Mais Zemlinsky est un compositeur magnifique !!! Sur certaines oeuvres, les Sechs Gesänge sur les poèmes de Maeterlinck par exemple, je le préfère assez nettement à tous les autres de cette esthétique, à un Mahler, un Strauss ou un Schoenberg, etc...

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Benedictus
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 18 Nov - 23:16

Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 Zemlin11
Quatuors à cordes nº1 en la majeur, op. 4¹ (1896) et nº2, op. 15² (1913-15)
Quatuor Schoenberg: Janeke van der Meer, Wim de Jong (violons), Henk Guittart (alto), Viola de Hoog (violoncelle)
Renswoude, XII.1993¹; Amsterdam, VI & VII.2000¹
Chandos


Le 2ᵉ Quatuor est décidément un des sommets absolus de l’esthétique «décadente». La tension de ces méandres harmoniques, cette façon retorse de jouer sur les textures et les dynamiques, ces atmosphères vénéneuses, tantôt déprimées tantôt fiévreuses... Et puis l’ambition structurelle de ce long mouvement unique de 40 minutes!

À côté, le 1ᵉ, pourtant assez chouette dans le genre post-brahmsien (mais avec quand même quelques passages à vide), paraît forcément un peu pâle...

Côté interprétation, je découvre ici le Quatuor Schoenberg: très différent de ma seule autre référence dans ces œuvres - le Quatuor LaSalle. Autant les LaSalle sont secs (quasi sans vibrato), chiches en couleur mais extrêmement détaillés dans le rendu des textures, autant les Schoenberg offrent un son chaud et nimbé (mais ça, c’est peut-être la réverbération Chandos), très vibrant, avec des moirures extraordinaires. Je trouve que cela profite vraiment au 1ᵉ, qui du coup gagne en qualité d’atmosphère, mais pour le 2ᵉ, ça tend vraiment trop à noyer le détail de l’écriture - à laquelle les LaSalle rendent mieux justice.
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 18 Nov - 23:27

Benedictus a écrit:

Le 2ᵉ Quatuor est décidément un des sommets absolus de l’esthétique «décadente». La tension de ces méandres harmoniques, cette façon retorse de jouer sur les textures et les dynamiques, ces atmosphères vénéneuses, tantôt déprimées tantôt fiévreuses... Et puis l’ambition structurelle de ce long mouvement unique de 40 minutes!

Oui !

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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 19 Nov - 7:45

Cololi a écrit:
Benedictus a écrit:

Le 2ᵉ Quatuor est décidément un des sommets absolus de l’esthétique «décadente». La tension de ces méandres harmoniques, cette façon retorse de jouer sur les textures et les dynamiques, ces atmosphères vénéneuses, tantôt déprimées tantôt fiévreuses... Et puis l’ambition structurelle de ce long mouvement unique de 40 minutes!

Oui !

Re oui ! Smile  

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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 19 Nov - 10:35

Complètement d'accord : le 2 est vraiment le plus abouti (avec les deux mouvements isolés, extraordinaires aussi), tout un monde.

Et pareil pour les interprétations : le Schoenberg SQ est plus fondu, accentué par la prise Chandos des années 90, et ça rend l'ensemble moins direct que les LaSalle, pas forcément avenants, mais captés de très près et très engagés dans la forme, là où les beautés du Schoenberg SQ paraissent plus vaporeuses et insaisissables.
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 19 Nov - 11:45

Egalement d'accord: cette deuxième quatuor est un chef d'oeuvre absolu. Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 173236763
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 25 Nov - 21:16

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Quatuor à cordes nº3, op. 19 (1924).¹  2 Mouvements pour quatuor à cordes (1927)²
Quatuor Schoenberg: Janeke van der Meer, Wim de Jong (violons), Henk Guittart (alto), Viola de Hoog (violoncelle)
Amsterdam, I.2001¹; Renswoude, II.1994²
Chandos


Le 3ᵉ est quand même bien un chef-d’œuvre, même s’il n’atteint pas tout à fait l’évidence bouleversante du 2ᵉ - peut-être du fait de son langage, plus discontinu et hérissé de dissonances, et de sa coupe plus formaliste. Le Quatuor Schoenberg se révèle d’ailleurs plus convaincant dans le 3ᵉ, je trouve: leurs timbres moirés/irisés, leur sonorité nimbée tendent en effet à en exalter la richesse harmonique et en révéler les effets de flux - autrement dit, à en atténuer les aspects les plus abrasifs, que les LaSalle avaient au contraire tendance à surexposer (ce qui ne m’empêche pas de préférer les LaSalle - voire explique que je les préfère...)

Les deux Mouvements de 1927 sont eux aussi deux pépites comme le signalait David - le premier, jubilatoire avec son côté à la fois moderniste et ludique (Yankee Doodle réécrit alla Schoenberg, comme le fait remarquer Rubato à la page précédente), le second avec son pliage très mahlérien entre un adagio sombre et ample et un menuet distancié.
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 25 Nov - 21:50

Oui, le 3° est très réussi aussi, même si moins que le 2°.

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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 4 Déc - 22:35

Je m’étais particulièrement intéressé à Zemlinsky à la fin des année 1990, au point de choisir Eine florentinische Tragödie comme sujet de mémoire de maitrise de musicologie.
Et avec le recul, comment dire… 25 ans après l’émerveillement de la découverte, le temps a fait son œuvre.

Je suis d'accord avec la plupart d'entre vous sur les 2 œuvres qui ressortent nettement:

Le 2e quatuor.
Plus qu'un quatuor, un véritable poème "symphonique", d’une inventivité et d’une inspiration constante, et dégageant une émotion poignante

Eine florentinische Tragödie.
Écrite directement sur le texte d’une pièce de théâtre non prévu pour l’opéra, sans passer par la case « librettiste » (comme Pelléas ou Salome : juste une traduction et quelques coupures), et où Zemlinsky réussit un véritable tour de force: illustrer chaque détail et chaque métaphore de Wilde avec une inventivité et un raffinement inouï, tout en créant une tension musico-dramatique continue du début jusqu’à la surprise finale, et en unifiant l'œuvre par une construction musicale d’une parfaite cohérence (un travail sur les Leitmotiv d’une grande clarté, et une structure d’ensemble correspondant à une symphonie en une introduction et 4 mouvements, comme l’a montré Anthony Beaumont). Le tout concentré en une petite heure, sans une minute de trop.

À la fois sommets de l’œuvre de Zemlinsky, et véritables chefs d’œuvre du XXe siècle tout court.
Noter que les 2 sont quasiment contemporains, achevés en 1915-1916: une sorte de point d'équilibre entre une inspiration maximale, un langage musical post-romantique qui à défaut d'être révolutionnaire, est totalement cohérent et maitrisé, et une expressivité naturelle qui transparaitra moins lorsque le compositeur abandonnera cette esthétique pour de se rapprocher d'une "nouvelle objectivité".

______

Quelques œuvres de jeunesse (1892-1903) fonctionnent toujours grâce à leur simple séduction sonore... à écouter sans se poser trop de question:

Die Seejungfrau: certes, c’est pas révolutionnaire, mais dans le genre hédoniste -  Jugendstil, c’est sacrement bien écrit. Et en plus, avec une vraie inspiration mélodique (le 2e mvt), qui l’on ne retrouve pas si souvent que ça chez Zemlinsky.

Le Trio pour clarinette (ou violon), violoncelle et piano op.3, le 1er Quatuor à cordes op.4: du Brahms mâtiné de Dvorak, lyrique, énergique, qui se laisse écouter avec plaisir.

Waldgespräch et Maiblumen..., pour soprano avec petit ensemble instrumental

Eventuellement, quelques œuvres pour piano.


Et je mettrais également à part:

Les Maeterlinck-Lieder.
Archétypes du Jugendstil avec leurs volutes orchestrales et leurs effets de couleur. Mais l'écriture vocale est quand même bien raide par rapport à ce qu'on trouve chez Strauss, Mahler, Berg... Et les 5 premiers Lieder m'ont toujours semblé assez extérieurs: seul le 6e semble exprimer quelque chose (lequel ressemble plus à une imitation de Mahler qu’à du Zemlinsky…)

La Sinfonietta.
Le choc n’avait pas été aussi grand que la Symphonie lyrique… Mais avec le recul, je me demande si cette partition plus tardive ne s’en sort pas mieux: un style complètement différent, empreint de nouvelle-objectivité (on ne peut pas vraiment parler ici de néo-classicisme), une œuvre concentrée et concise… Ça vaudrait sans doute le coup d’y revenir.

Le 4e Quatuor.
Peut-être la plus expérimentale de toutes les œuvres de Zemlinsky, tout en restant tonale. Le burlesque est impressionnant (avec sa quasi-citation de Boris Godunov), l’imagination constante, et j'avoue y être plus sensible qu'au 3e quatuor. Mais inutile d’y chercher l’émotion du second quatuor, on est dans un autre univers.

______

En revanche, le plaisir s’est nettement émoussé pour les 2 œuvres par lesquelles j'avais découvert Zemlinsky:

La Symphonie lyrique
La découverte de la version Maazel avait été un véritable choc. Et la séduction est encore là lorsque je n'en écoute que quelques minutes de tel ou tel mouvement.
Mais les écoutes répétées et les auditions en concert ont nettement modéré l’enthousiasme.
« La partition a un peu besoin d'être aidée » disait D. Le Marrec. Et pas qu’un peu! Avec cette texture hyperdense, qui superpose les strates jusqu’à l’étouffement, il est difficile de conserver un minimum de lisibilité: en concert, ça semble mission impossible. Les mouvements lyriques séduisent toujours au début, puis tôt ou tard, la musique semble tourner en rond, avec un travail motivique qui ne masque pas l'absence d'une vraie inspiration mélodique (ok, il y a le fameux motif "Du bist mein Eigen" retenu par Berg pour sa Suite), et l’œuvre n'en finit pas de finir.  
Les quelques musiciens d’orchestre avec qui j’ai pu en discuter m’avouaient qu’ils n’avaient pas vraiment de plaisir à la jouer.
Il faudra un jour que j’essaie la version pour petit ensemble.

Der Zwerg
J’avais bien accroché en CD (d’abord la version remaniée d’Albrecht, puis la version originale par Conlon), tout en reconnaissant quelques longueurs, et une tension musico-dramatique plus lâche que celle de la Tragédie florentine. Et comme l'a souligné dr.frederic.travers dans un post précédent, certains passages joués au piano sont particulièrement flatteurs (c’est tout l’avantage quand la réduction a été réalisée par le compositeur lui-même, une réduction à la fois jouable et qui sonne bien... ce qui est loin d'être le cas de la plupart des réductions d'opéra)
Quelle déception lors des spectacles à Bastille en 1998! Certes, la mise en scène était complètement ratée, mais c’était surtout la comparaison avec L’Enfant et les Sortilèges en première partie qui s’est révélée cruelle, montrant à quel point l'écriture orchestrale est trop souvent boursoufflée, manquant de contrastes et d’aération, avec des épisodes qui s’éternisent, et une écriture vocale ni très « vocale », ni vraiment inventive…. Je me rappelle encore la tête de plusieurs amis à qui j’avais « vendu » un chef d’œuvre…

Pour moi, ces 2 partitions de 1922 constituent les œuvres "de trop" dans l'esthétique post-romantique. Comme si le compositeur s'était laissé entrainé par son métier, mais sans retrouver ni la veine mélodique ni l'inspiration spontanée qui rendaient certaines œuvres de jeunesse attachantes, et sans s'imposer le cadre rigoureux qui avait permi à la tragédie florentine de "tenir". Zemlinsky a du en avoir conscience lui-même: le style des œuvres ultérieures sera sensiblement différent.

______

Pour le reste:

Der König Kandaules
J’avais bien aimé cet opéra découvert dans la version d’Albrecht avec Monte Pederson (un immense artiste disparu bien trop tôt, et dont les enregistrements se comptent sur les doigts de la main). Mais malgré un livret d'après Gide particulièrement pervers, on reste loin de la variété des climats, des contrastes et de la tension musicale de la tragédie florentine. De toutes façons, on ne saura jamais comment devait sonner la partition que Zemlinsky avait en tête (En l’état actuel, il s’agit d’une œuvre d’Anthony Beaumont presque autant que de Zemlinsky…). À voir peut-être sur scène.

Der Kreidekreis
C’est peut-être l'un des opéras qui me donnerait le plus envie d’y revenir, avec un langage qui regarde ostensiblement vers Kurt Weill.
Mais l’usage fréquent du texte parlé passe sans doute mieux sur scène qu’en enregistrement.

Es war einmal
Der Traumgörge
Les débuts sont toujours séduisants… Et après, ça s’essouffle. Dans le genre « Märchenoper », Humperdinck a fait mieux

Kleider machen Leute
La, c’est plus simple, je n’ai jamais accroché à la moindre note.


Les Pièces pour piano :
Il s'agit uniquement d'œuvres de jeunesse, essentiellement des miniatures ou des cycles de courtes pièces.
Des effets sonores d'une grande richesse, des débuts souvent très attrayants, mais les tentatives de développer le discours tombent parfois à plat. Je n'y ai jamais vraiment trouvé la poésie ou le souffle des intermezzi du vieux Brahms, exacts contemporains. Et alors que Zemlinsky était reconnu comme un immense virtuose, il n'a pas vraiment non plus cherché à explorer cette veine, contrairement à ce que faisait Scriabine à la même époque (une exception: l'Intermezzo des 4 Ballades)
Je retiendrais quand même:
Les Fantasien über Gedichte von Richard Dehmel n°1 à 3
Quelques extraits des Ländliche Tänze (Hinträumend...)
Et une curiosité, Ein Lichtstrahl, "Drame mimé pour piano", composé pour le fameux cabaret Überbrettl. À prendre comme une improvisation sur un film muet, originale et contrastée, en acceptant des moments d'inspiration très inégale.
(Là aussi, les partitions ont besoin d'être aidées par les interprètes: le jeu inventif d'Avenhaus ou de Torquado leur rend davantage justice que la rigueur de Mauser...)

La Sonate pour violoncelle et les 3 Pièces pour violoncelle et piano.
Du Brahms, mais moins inspiré que le Trio ou le 1er Quatuor.

Le 3e Quatuor:
Je sais qu’il est apprécié par certains, dans un style qui annonce le 4e quatuor, mais j'accroche moins qu'à ce dernier (et encore moins qu'au 2d)


Les Lieder avec piano
2 CD de Lieder publiés + 1 CD de Lieder posthumes, écoutés à maintes reprises… Subtils et raffinés, mais je n'ai jamais rien trouvé qui retienne l’attention autant que des Lieder de Mahler, Berg ou Schönberg...

Les Symphonische Gesänge op.20
On ne peut qu’admirer la démarche d’aller chercher des poèmes de Langston Hughes… Malheureusement les échos « africains » imaginés ici par Zemlinsky laissent encore plus dubitatif que les échos « orientaux » de la Symphonie lyrique.

Les Psaumes
C’est en écoutant récemment quelques notes d’un oreille distraite France Musique, après les avoir délaissés pendant plus de 20 ans, que je me suis d’abord dit « c’est quoi, ce truc boursoufflé », puis « c’est curieux, ça me rappelle quelque chose… »
Je n’ai jamais été vraiment marqué par les autres œuvres chorales (Frühlingsbegräbnis…)


Ein Tanzpoem, La suite de Cymbeline...
Quelques pages orchestralement séduisantes, mais l'inspiration est nettement en dessous de la Seejungfrau.


Après, tout cela n'est qu'un avis personnel. Il y a sans doute d'autres œuvres que j'ai oubliées et qui méritent le détour (la 2e symphonie, les 2 mouvements du quatuor inachevé...). Et ceux qui apprécient Kleider machen Leute ont sûrement compris des choses qui m'échappent.
Mais ce voyage chez Zemlinsky m’aura surtout fait prendre conscience de la différence entre un compositeur auteur de quelques chefs d’œuvre, au sein d’une production généralement moins inspirée, et des créateurs comme Mahler ou Berg, au catalogue plus réduit mais où chaque œuvre ou presque est profondément marquante.


Dernière édition par Beckmesser le Ven 11 Fév - 6:01, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 5 Déc - 20:20

Merci de ce tour d'horizon !

Chez les symphonistes décadents, il est vrai que Zemlinsky (ou Marx ou Schreker) ont tendance à avoir la main lourde, et sorti d'une spectaculaire réussite (Eine florentinische Tragödie, la symphonie pour Marx), le reste du catalogue n'offre pas les mêmes frissons (Schreker est plus constant dans sa poignée de suites et ouvertures). Ceci étant posé, cette tragédie florentine, quelle moiteur, quelle puissance d'évocation ! Vraiment un chef d'œuvre à ne pas manquer.

J'aurais tendance à recommander et aimer les quatuors dans leur ensemble. Le premier est vraiment charmeur, le second est un monde, les deux mouvements sont eux kaléidoscopiques. Enfin, les troisième et quatrième quatuors sont théâtraux et expressionistes en diable.
Il existe d'autre pièces chambristes derrière cette immense série, dont deux valent certainement une écoute : un trio pour clarinette absolument charmant à défaut d'être majeur. Et surtout, le quintette à cordes (du moins, les deux mouvements que l'on en a), gorgé de mélodies et d'énergie, sensiblement du même niveau que les deux mouvements pour quatuor (sans en avoir tout à fait le génie).


Dernière édition par Mefistofele le Lun 6 Déc - 0:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 5 Déc - 21:18

Je suis assez d'accord avec la sélection… Le Quatuor n°2 et les deux fragments, le Quintette aussi sont des chefs-d'œuvre absolus. Maiblumen, c'est mieux qu'un no-brainer, c'est un délice inaltérable. J'aime beaucoup Waldesgespräch (quel poème aussi !) également. Pareil pour le Quatuor n°4.

Dans les opéras, un faible pour Candaule tout de même ! Finalement, je reviens peu à la Tragédie Florentine, suffocante, mais en l'écoutant une fois, le contrat est rempli d'une certaine façon. (Plus du côté Psycho, que je n'ai jamais éprouvé le besoin de revoir, que Vertigo.) J'ai dû écouter chaque version une (ou deux) fois, et c'est tout.

J'ai entendu la Symphonie Lyrique dans une réorchestration pour orchestre de chambre (enfin, en réalité pour orchestre standard hehe ), ça fonctionnait beaucoup mieux, beau cycle de lieder orchestraux.

Mais je suis assez d'accord sur la boursouflure pas toujours proportionnelle à l'inspiration. Valable pour beaucoup de décadents (à commencer par Schreker…) si on considère vraiment l'ensemble de leur catalogue.
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 5 Déc - 21:28

Mefistofele a écrit:
un trio pour clarinette absolument charmant à défaut d'être majeur

C'est le même que celui que j'avais désigné "Trio avec piano". On l'entend tantôt avec clarinette, tantôt avec violon. Je viens d'éditer pour que ce soit plus clair.
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 5 Déc - 21:44

Beckmesser a écrit:

C'est le même que celui que j'avais désigné "Trio avec piano". On l'entend tantôt avec clarinette, tantôt avec violon. Je viens d'éditer pour que ce soit plus clair.

Ah, c'est exact qu'il s'agit du même opus, que je connais en fait seulement dans la version avec clarinette. Une erreur à réparer, l'œuvre est vraiment délicieuse et mérite la réécoute.

DavidLeMarrec a écrit:

Mais je suis assez d'accord sur la boursouflure pas toujours proportionnelle à l'inspiration. Valable pour beaucoup de décadents (à commencer par Schreker…) si on considère vraiment l'ensemble de leur catalogue.

L'adverbe est important. Autant certains disques de sélections orchestrales sont bouleversants (l'album Renes) et Vom ewigen Leben est un must, autant les opéras in extenso, la symphonie et autres sont passablement longs et indigestes.
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 5 Déc - 21:54

En opéra, en fait, à part Ferne Klang et Die Gezeichneten, d'authentiques chefs-d'œuvre, Schreker a beaucoup refait la même histoire, dans des mises en musique très complexes mais pas forcément avenantes.

Il y a quand même les Chants pour voix grave qui sont magnifiques et que tu n'as pas cités. carton rouge
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 5 Déc - 22:01

DavidLeMarrec a écrit:
En opéra, en fait, à part Ferne Klang et Die Gezeichneten, d'authentiques chefs-d'œuvre, Schreker a beaucoup refait la même histoire, dans des mises en musique très complexes mais pas forcément avenantes.

Il y a quand même les Chants pour voix grave qui sont magnifiques et que tu n'as pas cités. carton rouge

Ferne Klang, j'en suis fou ! (Cette fin, j'en ai des frissons À CHAQUE FOIS.)
Confidence pour confidence, je n'ai jamais essayé Die Gezeichneten et je n'ai pas cité les chants car je ne connais pas ! Ceux qui commencent par Ich frag' nach dir sur l'album Sinaisky ?
Si oui, je sais quoi écouter entre ce soir et demain pour me changer de l'orgue, en sus du trio de Zelimsky dont j'ai dévoyé le sujet. Mais ravi de lire que je ne suis pas seul dans mon adoration du quintette (et des autres quatuors que le No. 2, essentiel mais qui me touche moins que les autres, en fait).
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 5 Déc - 22:06

Mefistofele a écrit:
Confidence pour confidence, je n'ai jamais essayé Die Gezeichneten

Ah, il faudra que tu te trouves une bonne bande, aucun disque n'est pleinement satisfaisant. (À défaut, Zagrosek est ce qu'il y a de mieux même si la mise en place n'est pas parfaite.)


Citation :
et je n'ai pas cité les chants car je ne connais pas ! Ceux qui commencent par Ich frag' nach dir sur l'album Sinaisky ?

Exactement !
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 5 Déc - 22:17

DavidLeMarrec a écrit:
Finalement, je reviens peu à la Tragédie Florentine, suffocante, mais en l'écoutant une fois, le contrat est rempli d'une certaine façon

Je peux comprendre.
Et en même temps, ne la considérer que comme une œuvre suffocante, ce serait passer à coté du travail assez hallucinant d'illustration du texte de Wilde. Un texte qui au départ est complètement artificiel, avec ces métaphores à n'en plus finir, et notamment ces descriptions des étoffes et des bijoux que Simone tente de refourger à Guido: chaque détail est l'occasion d'une trouvaille instrumentale, d'un jeu de motif, de couleurs, d'alliages... Et Zemlinksy s'y autorise du coup des effets de transparence, des suspensions, des silences même (oui, des silences, chez Zemlinsky!), qui font précisément l'originalité de cette partition par rapport au fleuve incessant de nombreuses autres.
Certes, on peut voir ça comme un exercice un peu vain, tout juste bon à susciter des mémoires de musicologie: ce n'est pas ça qui fait la grandeur d'une œuvre. Mais c'est assez unique pour valoir le détour.

Avec un corollaire: on peut passer complètement à coté, si le chef ne prend la peine mettre en valeur ces détails, et si l'orchestre ne dispose de la palette de timbres et de la virtuosité requises.

Et là, Chailly et le Concertgebouw dépassent tous les autres, d'assez loin.
Que ce soit avec Albrecht, Conlon ou Jordan (je ne connais pas la version de De Billy), on n'entend pas le quart des effets sonores et des reliefs instrumentaux présents chez Chailly (sans parler de problèmes de mises en place assez récurrents : les cuivres dans la scène du duel...)

Et comme Chailly réussit l'exploit assez rare, d'être à la fois le plus attentif à ces détails, et le plus flamboyant dans le mouvement d'ensemble qu'il imprime à l'œuvre, pour moi il n'y a pas photo: c'est sa version que je conseillerais en priorité.
La direction de Jordan est magnifique dans les pages lyriques, mais semble très prudente par rapport aux étincelles de Chailly dans d'autres pages. Albrecht est très direct et dramatique, mais plus superficiel. Conlon est désespérément indifférent... comme d'habitude, dirait les mauvaises langues.

Ca vaut aussi pour la distribution: Dohmen et Vermillion apparaissent en meilleure forme vocale en 1996 avec Chailly qu'en 2003 avec Jordan, tout en étant déjà aussi investis dramatiquement. Kruse chante en allemand, et pas dans le sabir indéfinissable de Lutsiuk.
Et si les chanteurs semblent parfois moins sonores chez Chailly que chez Jordan, c'est avant tout parce que les ingés son de Radio France ont particulièrement mis en avant les voix. Le rendu sonore de Chailly est probablement plus proche de ce qu'on entendrait dans une salle.

Les chanteurs des autres versions ne font pas vraiment mieux. Chez Albrecht, le Simone de Sarabia est convaincant, bien chanté et efficacement incarné, mais Dohmen a placé la barre vraiment très haut dans le raffinement pervers. Riegel est hyperexpressif comme d'habitude mais la voix commence à être fatiguée, et Soffel offre ses belles couleurs de mezzo, mais peine dans les aigus des phrases lyriques comme Vermillion en 2003.
Chez Conlon, le Simone de Donnie Ray Albert a la voix la plus insolente et le timbre le plus somptueux de tous, mais n'exprime pas grand chose, tout comme la Bianca de Voigt. Seul Kuebler essaie d'apporter un peu de théâtre
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyDim 5 Déc - 23:09

Je ne minore pas du tout l'intérêt de la partition, mais disons que le propos est assez univoque, ce qui rend tout le travail de mise en valeur du texte admirable, mais l'œuvre en elle-même moins désirable une fois le coup de poing passé. Par rapport au Gezeichneten ou même à Mona Lisa, sans parler de Così, du Ring ou de Pelléas, il n'y a pas cette dimension (liée au livret essentiellement) qui donne envie d'y retourner.

Tu me diras que je réécoute pourtant le Trouvère. C'est vrai, mais sans doute parce qu'il y a des repères bien tangibles, là où la Tragédie Florentine est écrite comme d'un immense flux.

Fort de ton chaleureux plaidoyer, je vais la réécouter ces jours-ci.


Beckmesser a écrit:
Et comme Chailly réussit l'exploit assez rare, d'être à la fois le plus attentif à ces détails, et le plus flamboyant dans le mouvement d'ensemble qu'il imprime à l'œuvre, pour moi il n'y a pas photo: c'est sa version que je conseillerais en priorité.
La direction de Jordan est magnifique dans les pages lyriques, mais semble très prudente par rapport aux étincelles de Chailly dans d'autres pages. Albrecht est très direct et dramatique, mais plus superficiel. Conlon est désespérément indifférent... comme d'habitude, dirait les mauvaises langues.

Ça correspond assez à ce que j'ai entendu, en effet. (Conlon, quelle tristesse, quelqu'un qui a autant aimé et servi cette musique… et dont les disques sont si contre-productifs…)
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptyLun 6 Déc - 0:20

Beckmesser a écrit:
Mefistofele a écrit:
un trio pour clarinette absolument charmant à défaut d'être majeur

C'est le même que celui que j'avais désigné "Trio avec piano". On l'entend tantôt avec clarinette, tantôt avec violon. Je viens d'éditer pour que ce soit plus clair.

Après écoute et quelques recherches...
La version originale pour clarinette devait apparemment satisfaire les exigences de nomenclature d'un concours où Brahms siégeait au jury. C'est peu de dire que les couleurs et les mélodies rappellent l'honorable juge. La version avec violon, pour toucher un public plus large, est d'une grande et limpide beauté, et ne sonne pas comme une simple transcription. Essayé par Irnberger et consorts chez Gramola, avec une prise de son comme toujours d'un naturel confondant, j'ai pu goûter aux bonheurs d'un salon romantique à domicile grâce à cette délicieuse suggestion. Merci ! I love you
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 12 Mar - 7:57

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Je ne l'avais pas cet album de Lieder posthumes...
..."l'erreur" est rectifiée...ce sera pour la semaine prochaine bounce
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 19 Mar - 7:45

Rubato a écrit:
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Détails:

Je ne l'avais pas cet album de Lieder posthumes...
..."l'erreur" est rectifiée...ce sera pour la semaine prochaine bounce

Lieder posthumes
Steven Kimbrough : baryton
Dalton Baldwin: piano


Voilà, deuxième écoute, et je trouve cet album très bien.
Des compositions qui s'échelonnent de1889 à 1907. D'abord dans une veine postromantique allant de Brahms à Wolf, puis au début du XXème on perçoit un changement très sensible, avec les Vier Lieder 1903-1905, où le compositeur semble se tourner vers une certaine tonalité élargie.
L'effet s'accentuera au fil des Lieder, jusqu'en 1907. Le dernier Lied (Und einmal gehst du) est cependant de 1933.

Pour les textes, on retrouve Heine, Eichendorff, Mayrhofer, Dehmel, pour ne citer que les plus connus.

L'enregistrement date de 1994, et la voix de Steven Kimbrough est encore solide, expressive et nuancée, toujours près du texte.
Quant au piano de Dalton Baldwin, rien de particulier à dire.

Une chance, j'ai pu réunir la quasi totalité des textes avec leur traduction en français. Very Happy
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MessageSujet: Re: Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 )   Alexander Zemlinsky ( 1871 - 1942 ) - Page 6 EmptySam 19 Mar - 10:42

Oui, tu as raison, les premiers Zem' sont vraiment très « conformes » (à la tradition), ça s'entend aussi dans le Premier Quatuor. Et après, il part nettement plus loin.

On a le même phénomène dans les lieder de Reger, postromantiques très mélodiques au début (c'est superbe, comme Frühlings Ahnung), puis plus sophistiqués et dans un dernier temps totalement décantés, presque démantibulés, assez énigmatiques. (On a peut-être moins cette dernière veine chez Zemlinsky.) Et chez les Français, même processus chez Fauré, vraiment frappant là aussi (tout ce degradé de sophistication et d'épure qui s'étend du Papillon & Fleur Op.1 à la Chanson d'Ève…
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