Elle fait la couverture du Opéra Magazine de janvier, magazine que j'achète à nouveau de temps en temps. Elle revient dans l'entretien avec Thierry Guyenne sur les répertoires qu'elle a abordé, dont le bel canto, sa relation avec son professeur Vera Rozsa et notamment le fait que cette dernière humiliait ses élèves. Elle évoque Mozart, Strauss, Wagner qui est un compositeur qu'elle n'a jamais aimé spécialement avant de le chanter lorsque Brangäne puis Waltraute lui furent proposées, bien qu'elle a préféré le premier rôle et elle explique en peu de mots pourquoi elle a refusé Fricka. Elle aimerait chanter à l'avenir des rôles chez Britten mais pense qu'on ne les lui confiera pas et surtout la Comtesse de La Dame de pique. Elle regrette de ne pas avoir pu chanter Phèdre dans Hippolyte et Aricie en entier en dehors des deux airs. Elle revient sur sa Carmen, sur ses Haendel, ses Gluck (je découvre que Gardiner n'aimait pas la production de Robert Wilson d'Alceste, rôle éprouvant pour Anne Sofie von Otter, compte tenu aussi de la conception du chef. Elle revient sur son Octavian, notamment avec Kleiber et Lott en Maréchale, le fait que pour elle aucun chef n'a visiblement aussi bien dirigé cette œuvre. Elle parle de sa collaboration avec Minkowski, pas seulement dans le baroque. Sur des Haendel qu'elle a aimé faire et d'autres non. Son rôle préféré reste Ariodante même si elle n'a pas aimé la production de Lavelli et ni aimé le Serse de Deflo ou même la production d'Alcina de Audi dans laquelle elle a interprété Ruggiero, ce que l'on sait moins. Elle a été contente à un moment de sortir des rôles travestis.
Une ultime question revient sur le suicide de son mari, comment la musique l'a sauvée suite à cette expérience alors qu'elle avait peur de ne plus pouvoir chanter.
C'est une femme que je trouve infiniment émouvante et talentueuse. J'ai écouté en partie son nouveau disque solo A simple song avec orgue pour accompagnement principal dans beaucoup de compositeurs : Mahler, Strauss, Messiaen, Bernstein, Pärt. Je ne sais pas quand cela a été enregistré mais la voix est très saine, plus que dans ses disques chez Naïve. Moins étouffée. Son "Morgen" est fabuleux. Forsberg son accompagnateur de toujours est entouré d'autres artistes pour les autres instruments.
Höstonaten de Sebastian Fagerlund créé en 2017 à l'Opéra National de Finlande est sorti en disque chez Bis, comme son dernier récital d'ailleurs. C'est adapté du film de Bergman, cinéaste dont je n'ai vu encore aucun film. Von Otter y était Charlotte. Cela parlera aux grands cinéphiles du forum s'ils lisent ce message.