Les meilleures sorties en musique baroque

Era a écrit:

en général c'est plutôt Häendel qui ennuie

Mais cette fois-ci je ne passerai pas à côté.

Non, c'est juste un problème d'interprétation, comme pour Bach.
Dommage de passer à côté...
(bravo à ceux qui s'y arrêtent en passant ! )

Ne sachant pas trop où mettre ça...


Sortie prévue le 4 novembre.
Au programme : Henry Purcell, Jacques Champion de Chambonnières, John Blow, Monsieur de Machy, Monsieur de Sainte-Colombe

Il doit y avoir de grosses parties instrumentales, vu les compositeurs, non ?

Curieux d'entendre Santon dans un environnement plus intimiste qu'à l'accoutumée.

Bon, encore un récital... je voulais le mettre ailleurs, mais aucun sujet ne me convient. Et vu que j'ai pas trop envie et le courage de faire un sujet sur le chanteur...



THE MEDICI CASTRATO
A homage to Gualberto Magli

Programme :

Spoiler:

Raffaele Pe, countre-ténor

Chiara Granata, triple harpe
David Miller, théorbe


Pour une fois qu'un contre-ténor ne nous sort pas du baroque virevoltant et démonstratif à la Vivaldi/Porpora/Caldara/Haendel/Hasse... et j'en passe, ça pouvait être intéressant.
En plus, l'accompagnement est plus que sobre puisqu'il se résume à une triple harpe et un théorbe. Point...

Au programme des compositeurs italiens et allemands, pour un castra du début de l'opéra : Gualberto Magli, qui participa à la première de l'Orfeo de Monteverdi.
Programme donc beaucoup plus sobre qu'à l'accoutumé, vraiment beau et passionnant. Avec en plus une voix de Raffaele Pe qui n'est peut-être pas la plus impressionnante ou la plus belle, mais vraiment expressive...

Un récital baroque iconoclaste je trouve actuellement, qui prend la méthode de l'hommage à un castra, mais dans une période beaucoup plus rare!

J'espère être dans le bon sujet....

Bon, je découvre Francesco Gasparini avec son opéra "Il Bajazet" (1719)



C'est un sujet que de nombreux compositeurs ont mis en musique et notamment Haendel avec son "Tamerlano" (1724).
D'ailleurs la première version (1711) de l'opéra de Gasparini avait également pour titre "Tamerlano"

Belle découverte, et je pense que l'opéra de Gasparini n'a pas grand chose à envier à celui d'Haendel dont on peut penser qu"il s'en fut inspiré pour certaines scènes.

Belle distribution également (je ne connaissais aucun des interprètes) avec un orchestre rondement mené par Carlo Ipata.

Francesco Maria VERACINI (1690-1768)

Adriano in Siria



Sonia Prina
Ann Hallenberg
Roberta Invernizzi
Romina Basso
Lucia Cirillo
Ugo Guagliardo

Europa galante / Fabio Bondi

Livret uniquement en italien
Synopsis en anglais.

Pour ce que j'ai pu comprendre de l'intrigue, c'est un peu du déjà vu entendu: histoire d'amours contrariés ("A" aime "B" qui aime "C" et "D" aime "A") plus le méchant ou traitre de service ! avec bien sûr une "happy end".

Pour moi, cet opéra vaut surtout par ses nombreux airs, dont certains plutôt virtuoses.
Le rôle tenu par Ann Hallenberg (Farnaspe) fut tenu en novembre 1735 par Carlo Broschi (Farinelli).

L'air "Amor dover rispetto" ( presque 10mn) serait l'un des plus virtuoses du baroque, et Ann Hallenberg s'en sort avec brio.
Le reste de la distribution est aussi excellente.

C'est un enregistrement "live, de concert" de bonne qualité.

S'il y a Ann Hallenberg ça devrait plaire à Aurèle

luisa miller a écrit:

S'il y a Ann Hallenberg ça devrait plaire à Aurèle

Je pense aussi !

Ce n'est pas son meilleur emploi cela dit : il y a un côté « femme mûre » qui paraît par endroit sur le timbre (et les respirations font plus de bruit que les graves ). Mais c'est en tout cas un gros emploi, dont elle se sort fort bien, comme le souligne Rubato.

Effectivement, rien à attendre de ce type de livret complètement stéréotypé, où l'on pourrait avoir exactement la même intrigue en changeant les noms par des consuls romains, des dieux lydiens, des empereurs sarmates ou des personnages du Tasse.

Concernant « Amor, dover, rispetto », on est effectivement à limite du drolatique, puisque, en dépit d'un bel usage des trois mots liminaires, 80% du temps d'antenne est tenu par « a-a-a-a-a-a-a-a-a-a-a-a-a-a-a-a-a-a-a-a-a », sous toutes les configurations (gammes, marches harmoniques, ribattute…). Et puis on commence à être à l'époque où les airs font dix minutes, pour une longueur qui reste standardisée à huit vers (ce n'est pas quatre, pour celui-là, d'ailleurs ?), la frontière du pénible est franchie à plus d'une reprise.

C'est bien huit vers pour le "Amor dover rispetto"

Une réédition:

les sonates et partitas pour violon de Bach par Isabelle Faust (Harmonia Mundi) en collection économique (moins de 10 € les deux CD)!

J'ai entendu tous les airs par Ann Hallenberg grâce à youtube mais je trouve le disque cher.

aurele a écrit:

J'ai entendu tous les airs par Ann Hallenberg grâce à youtube mais je trouve le disque cher.

Effectivement.

Un album réjouissant !



Avec deux excellentes soprano sous la direction de stefano Aresi.

À consommer écouter sans modération .

• Romanus Weichlein: Opus 1, 1695 (5 Sonates / Œuvres de Kuhnau, Böhm, Pachelbel, Kerll et Muffat)
Olivier Fortin (clavecin) / Ensemble Masques, Skip Sempé (2ᵉ clavecin)
Laval en Brie, IX.2014
Alpha

Une double découverte. (Même si j’imagine bien qu’à sa sortie, ce disque n’a pas dû échapper à la vigilance Xoph.)

D’abord, celle du compositeur, le bénédictin autrichien Romanus Weichlein (1652-1706) dont on entend ici cinq sonates avec violon principal tirées de l’opus 1 (les Encænia musices, publiées en 1695 à Innsbruck, et dont le seul exemplaire subsistant a fait partie de la bibliothèque de Sébastien de Brossard) - en plus de chaconnes et passacailles de ses contemporains Kuhnau, Böhm, Pachelbel, Kerll et Muffat (dont la plupart en transcriptions pour deux clavecins). La forme est celle de la sonate instrumentale du premier XVIIIᵉ qui anticipe le concerto pour instrument soliste, dans la manière de Biber (que Weichlein a vraisemblablement côtoyé). On y retrouve en effet certains traits communs: la découpe en sections de mètres et de styles contrastés, les effets d’échos et de contrastes dynamiques, l’inventivité mélodique et l’exploitation virtuose des cordes. J’aurais tendance a préférer Weichlein à Biber, pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, si l’on a en effet ici des sections de style virtuose italianisant un peu fastidieuses (la Sonate VI, par exemple), on échappe en revanche aux traits qui m’impatientent parfois chez Biber: l’«inventivité» chez Weichlein ne se résume jamais à un mélodisme un peu facile émaillé de figuralismes, mais peut se déployer dans les sonates en mineur à travers des irrégularités rythmiques ou des tensions harmoniques assez saisissantes (par exemple, une espèce de tintinabulum avant la lettre au début de la Sonate III, ou bien les glissements, les effilochements inquiets qui concluent les XI et IX, les modulations tantôt syncopées tantôt entrecoupées de silences de la II...) Et puis, surtout, il y a cet art consommé de la forme passacaille ou chaconne...

Seconde découverte, celle d’Olivier Fortin et de son ensemble, dont je n’avais jamais entendu parler (et qui doit pourtant être assez connu, pour que Skip Sempé vienne faire le second clavecin dans des compléments de programme...) La sonorité de l’ensemble est vraiment magnifique: des violons qui ne crincrinent jamais, des violes à la fois très précises et très douces, sans raclements, un clavecin très fin, presque luthé, et un positif idéal, net mais discret - le tout dans une réverbération d’église qui donne un beau rayonnement sans jamais nuire à la lisibilité des lignes. Et la réalisation rythmique est splendide: de la précision et de l’élan, mais aussi beaucoup de souplesse - quelque chose de très dansant.

Une très belle réalisation dans un répertoire où la virtuosité est parfois synonyme de raideur et de sécheresse (Goebel, parfois...)

Eh non, la Symphonie du Marais n'est pas perdue... enfin plutôt leur label :



Avec Hugo Reyne, Thomas Dunford et Etienne Mangot.

Parution prévue le 25 août à la FNAC

Leurs productions, fautes de finances, se limitent désormais quasiment au festival de la Chabotterie l'été… Et plus beaucoup d'opéras de vastes dimensions.

Dommage, c'est vraiment un ensemble très intéressant, qui a des choses différentes à dire, des projets féconds aussi…

Tiens la Simphonie du Marais vient à La Rochelle en décembre prochain avec un programme Lully, Delalande, Marin Marais

luisa miller a écrit:

Tiens la Simphonie du Marais vient à La Rochelle en décembre prochain avec un programme Lully, Delalande, Marin Marais

Sphère d'influence.

Ne le manque pas.

C'est prévu

ANAMORFOSI
Le poème Harmonique
Vincent Dumestre
alpha



Programme:

Spoiler:

Un programme thématique autour de l'anamorphose.

Comment une œuvre au fil du temps peut être "transformée", déformée, parodiée, subir des contrefaçons...
Une oeuvre profane devenir spirituelle. Les exemples sont nombreux.

C'est autour de ce thème que s'est formé ce beau programme qui débute avec le Miserere d'Allegri, dont on ne peut affirmer à l'heure actuelle si l'œuvre  entendue
correspond à la partition originale.

C'est le cas pour les autres œuvres présentées ici, qui ont subies quelques "modifications".

La période baroque n'est pas vraiment ma privilégiée, mais j'ai vraiment apprécié ce programme.

Interprétation au "top" avec de superbes voix !

La première écoute m'avait laissé un peu sur ma faim (légère déception), mais l'album s'est révélé avec une troisième écoute.

EDIT du 15-01-2020.

Nouvelle écoute: il y a vraiment de très belles choses ici. J'ai particulièrement apprécié le Quoniam si voluisses sacrificium du Miserere d'Allegri:
il y a cette voix de soprano qui s'élève dans les aiguës, comme une sorte d'envol, et c'est un moment très prenant.

Le lamento Un allato messagier de Rossi chanté par la mezzo Eva Zaïck est vraiment beau.

L'œuvre de Marazzoli chi fà avec ses trois duo (voir spoiler), le madrigal de Mazzocchi et bien sur les œuvres de Monteverdi.

Il n'y a rien à jeter.

Chiara Margarita Cozzolani
Vespro

I Gemelli / Emiliano Gonzalez Toro

Spoiler:

De très belles vêpres de Chiara Margarita Cozzolani (1602-1676/1678).
La compositrice était une religieuse bénédictine milanaise; elle vécut cloîtrée dans le couvent Santa Radegonda.

Ces vêpres sont composées de cinq psaumes à huit voix, avec des motets intercalés (pratique courante à l'époque)

Un duo séraphim (dont on connait le texte par les vêpres de Monteverdi) a été rajouté pour cet enregistrement; il a été composé par Caterina Cassandra.

L'interprétation de l'ensemble I Gemelli, dont c'est ici le premier enregistrement, est vraiment excellente.

Très belle découverte.

Alessandro Melani (1639-1703)
L'Empio Punito
Roberta Invernizzi, Raffaele Pe, Raffaella Milanesi, Giorgio Celenza, Alberto Allegrezza, Auser Musici, Carlo Ipata

Sortie prévue le 4 septembre 2020.
C'est a priori le premier opéra qui se base sur l'histoire de Don Giovanni (mais en transposant hein!)...
Les critiques du spectacle étaient très très bonnes!

[Playlist]

ANAMORFOSI
Le poème Harmonique
Vincent Dumestre
alpha



Très beau programme.
voir ici

À l'ombre d'un ormeau
Brunettes et contredanses au XVIII^e siècle

Les musiciens de Saint-Julien
François Lazarevitch

Au programme:

Un programme réjouissant, alternant pièces instrumentales et chansons.
On ne s'y ennuie pas une seconde.

Et tout cela est fort bien interprété.

À savourer sans modération

Pas (encore) écouté... mais j'imagine, vu la qualité des enregistrements de S. Daucé (et en particulier pour ne citer qu'un autre Charpentier : "Histoires sacrées") que ce doit être de tout 1er ordre ?!

Iskender et David en ont beaucoup parlé ici.

Benedictus a écrit:

Iskender et David en ont beaucoup parlé ici.

Ah merci beaucoup Benedictus ! en effet - et par la même occasion, j'ai pu lire avec plaisir ces évocations de RUBINO (dont les "Vespro per lo Stellario della Beata Vergine, Palermo 1644" par Garrido sont un réel enchantement !)... et découvrir le CD de BENEVOLO par H. Niquet... Alleluia !

Johann Pau Von Westhoff

Suites for solo violin
Plamena Nikitassova
RICERCAR



Sur les six Suites pour violon solo composées par Westhoff, cinq ont été retenues ici, plus la Suite pour le violon sans basse continue.

- Suite I en la m
- Suite II en la M
- Suite III en si M
- Suite IV en do M
- Suite V en ré m
plus la Suite pour le violon sans basse continue en la M

Toutes construites sur le même schéma, c'est à dire:
1. Allemande
2. Courante
3. Sarabande
4 .Gigue.

Un prélude en plus pour la Suite pour le violon sans basse continue, qui, antérieure aux autres, pourrait bien être la première composition pour violon seul du répertoire.

On peut dire que ces suites annoncent d'une certaine façon les sonates et partitas de Bach, voire les suites pour violoncelle.

J'ai trouvé l'ensemble un "chouia" austère, monochrome, ressentant une certaine monotonie sur la durée.

C'est pourtant fort bien interprété par Plamena Nikitassova, qui utilise la technique historique, avec l'instrument non pas sur l'épaule,
mais en appui sur le côté gauche de la poitrine, comme on peut le voir sur le recto de la pochette.

À réécouter attentivement bien sûr!

EDIT:
L'album se bonifie à chaque nouvelle écoute!

Spoiler:

Chiara Banchini: violon
Patrizia Bovi: soprano

"Tartini lisait des passages de Pétrarque ou de Métastase
pour en tirer une certaine inspiration"

...et l'ouverture de l'album se fait sur "Lieto ti prendo e poi" (Aria del Tasso), compositeur anonyme, chanté a capella par Patrizia Bovi, très belle voix, d'une grande douceur.

Deux autres airs "a cappela" viendront s'intercaler entre les sonates.
Un dernier air en clôture de l'album "Solitarioo bosco ombroso", sur une composition de Tartini, et un poème de Paolo Rolli. Cet air est accompagné au violon.

Très beau programme , avec parfois des airs virtuoses, avec des enchaînements de notes périlleux...ça s'entend!

Mais ce que je préfère, ce sont les pièces plus lentes, que je trouve très belles, remarquablement rendues par le violon de Chiara Banchini.

Je suis sous le charme.

[Playlist]

Johann THEILE
Passion selon S^t Matthieu
Harmonia mundi / 1984

Détails:

Une belle Passion, sobre, avec un excellent évangéliste en la personne de Kurt Equiluz.
Le reste de la distribution est lui aussi très très bon.

Quelques albums que j'ai écoutés et réécoutés récemment avec beaucoup de plaisir (entre deux tragédies lyriques).

Avec en invités, Nathalie Marec: soprano et Bruno Boterf: ténor.

détails:

Voix: Annie Dufresne.

détails:

Voix: Annie Dufresne.

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détails:

Très déroutant à la première écoute cette vielle à roue, avec parfois son "effet trompette" qui la fait donner comme ...un kazoo!!
Mais on s'y fait très vite.

Quatre album tout à fait réjouissants!

[Playlist]

Avec en invités, Nathalie Marec: soprano et Bruno Boterf: ténor.

détails:

Je ne me lasse pas d'écouter cet album que personnellement je trouve superbe, à tout point de vue.
Les deux chanteurs/euses sont remarquables...la voix de Bruno Boterf est d'une limpidité!

Niccolò Jommelli : Requiem

Sandrine Piau, soprano
Carlo Vistoli, contre-ténor
Raffaele Giordani, ténor
Salvo Vitale, basse
Choeur et orchestre Ghislieri
Giulio Prandi, direction

Une belle découverte, que ce requiem lumineux et heureux. Il paraît qu’il était très populaire au XVIIIè siècle en Europe. Je ne connaissais même pas le compositeur de nom, voyez comme le temps passe, comme se perd la mémoire, elle vogue et divague au gré de nos vicissitudes, mais heureusement des musiciens veillent et exhument des petites perles comme cet Introitus, suivi d’une messe de requiem très simple et très belle, qui apaise et allège. On peut le classer aux côtés du Requiem de Fauré qui est plus aérien, éthéré, angélique, mais pas plus léger ni plus doux. Vraiment, cela fait du bien d’accorder de la valeur aux belles choses comme à ce timide mais bienveillant joyau qui nous revient.

• Brabant 1653
Julie Thyana Roset, Deborah Cachet (cantus), Alex Potter (altus), Mirko Ludwig, Carlos Negrin López (ténor), Dominik Wörner (basse), Holland Baroque
Amsterdam, IX.2020
Pentatone

Comme l’indique la couverture, une anthologie de la musique composée ou éditée dans les milieux monastiques brabançons vers le milieu du XVIIᵉ (notamment les compositions de Benedictus à Sancto Josepho.) On se sent là à un carrefour de langages et d’influences - tant géographiques que diachroniques: on passe d’un style vénitien premier XVIIᵉ (entre Monteverdi et Schütz) à un langage proche des petits motets français d’époque LULLYste (voire un peu antérieure), avec parfois d’étonnantes résurgences de l’école franco-flamande tardive de la Renaissance.

Belles voix, pas forcément très typées en termes de grain mais claires, souples et bien focalisées, avec une conscience sensible des enjeux, et un très beau continuo (quoique peut-être un tout petit peu lisse.)

Peut-être pas assez fou pour être une vraie tuerie¹, mais un très beau disque très soigné qui met en lumière une niche assez singulière et inattendue dans l’histoire de la musique baroque européenne.

¹ Désolé, pas pu m’en empêcher…:

Détails::

C'est un vrai régal l'écoute de cet album, c'est d'une "fraîcheur"!

Les "Brunettes" avaient beaucoup de succès au XVIII^e siècle.
Ambiance très pastorale tout au long de cet album, avec souvent beaucoup d'humour. Quelques belles pièces instrumentales également.

Excellente interprétation de ce quatuor féminin Les Kapsber'Girl.

Oui, elles sont formidables ! Elles ravivent le genre de l'air de cour pour le chanter avec le naturel qu'il y aurait dans la pop (c'est encore plus vrai pour leur premier album, consacré aux villanelles italiennes de Kapsberger), rendre tout cet univers familier et évident.

Et ici, très beaux airs pour la plupart rarissimes.

Merci d'avoir signalé la sortie! J'avais adoré leur disque Kapsberger (voir ici), qui avait illuminé mon premier confinement.

Benedictus a écrit:

Merci d'avoir signalé la sortie! J'avais adoré leur disque Kapsberger (voir ici), qui avait illuminé mon premier confinement.

Oui, justement je n'arrivais pas à retrouver ton post.



@Benedictus:

Avertissement!:

Donc:


• Vous avez dit Brunettes?
Les Kapsber’girls: Alice Duport-Percier (soprano), Axelle Verner (mezzo-soprano), Garance Boizot (basse de viole, dessus de viole) / Albane Imbs (archiluth, théorbe, guitare baroque, tiorbino)
Evje, IX.2020
Alpha

Une délicieuse anthologie d’airs français à sujets amoureux et pastoraux du début du XVIIIᵉ - dont certains, anonymes, ont été publiés sous le titre de Brunettes ou Petits Airs tendres par l’éditeur Ballard. On retrouve aussi des compositions publiées dans les recueils d’Airs sérieux et à boire publiés par les Ballard et Hue, où l’on trouve quelques grands noms (Jacquet de La Guerre, Lambert, Rameau), mais le programme a l’avantage de documenter, outre les Brunettes anonymes, des compositeur peu connus (restés en marge des récentes anthologies des Arts florissants ou du Poème harmonique) comme Julie Pinel, Jacques Naudé ou Giuseppe Saggione.

Fidèles à leur approche des Villanelles de Kapsberger (voir ici), les Kapsber’girls proposent ici une lecture très naturelle et directe de ces pièces, sans français restitué façon Poème harmonique, ni recherche ornementale façon Arts florissants: deux voix très franches et très contrastées (et tellement belles! ) qui articulent ces textes avec beaucoup d’engagement, un accompagnement sobre mais très libre. Le résultat est irrésistible: à la fois d’une parfaite intelligibilité, d’une grande immédiateté - ça a tout à la fois le côté entraînant et sans façons de chansons populaires et la fine musicalité des airs de cour les plus raffinés.

(Il faut ajouter à cela que ces musiciennes accomplies ne manquent pas non plus d’humour dans leurs interprétations, comme en témoigne aussi la couverture, clin d’œil à celle de leur premier disque et à la figure obligée des bergères dans tous ces airs - à quoi renvoient aussi les bruitages qui ponctuent le disque.)

En revanche, par rapport à leur premier disque chez Muso, j’ai été déçu par les choix de prise de son et/ou de mixage d’Alpha: à l’écoute au casque, les deux voix sont vraiment captées de trop près et trop en avant par rapport aux deux instrumentistes qui sonnent un peu «tassées» (on ne profite de leur finesse de grain que dans les quelques pièces instrumentales données en intermède) - c’est vraiment dommage car l’équilibre était aussi constitutif de la singularité sonore de l’ensemble tel que le donnait à entendre le disque Kapsberger.

Mais, bon, ce léger défaut n’est toutefois pas en mesure de ternir sérieux l’immense plaisir que m’a procuré ce disque!

Rubato a écrit:

Spoiler:

[…]
Très beau programme , avec parfois des airs virtuoses, avec des enchaînements de notes périlleux...ça s'entend!

Mais ce que je préfère, ce sont les pièces plus lentes, que je trouve très belles, remarquablement rendues par le violon de Chiara Banchini.

Je suis sous le charme.

Je te conseille vivement l'album de Mario Brunello sont j'ai un peu parlé sur le fil violoncelle(s) baroques(s)

Spoiler:

Une de mes nombreuses et plus belles sorties ou écoutes baroque de l'année

(par contre je comprends pas très bien l'intitulé du fil, en regard de ce que l'on y trouve, ou plutôt du peu que l'on y trouve (2p. depuis 2005). On hésite un peu entre ce que "je ne saurais mettre ailleurs" et "les coups de cœur". Mais aucune importance, l'essentiel étant bien sûr de parler des disques que l'on aime)

Merci  xoph.  

xoph a écrit:

(par contre je comprends pas très bien l'intitulé du fil, en regard de ce que l'on y trouve, ou plutôt du peu que l'on y trouve (2p. depuis 2005). On hésite un peu entre ce que "je ne saurais mettre ailleurs" et "les coups de cœur". Mais aucune importance, l'essentiel étant bien sûr de parler des disques que l'on aime)

Pareil, et ça fait un moment que je voulais faire cette même remarque.

Benedictus a écrit:

Donc:


• Vous avez dit Brunettes?
Les Kapsber’girls: Alice Duport-Percier (soprano), Axelle Verner (mezzo-soprano), Garance Boizot (basse de viole, dessus de viole) / Albane Imbs (archiluth, théorbe, guitare baroque, tiorbino)
Evje, IX.2020
Alpha

Une délicieuse anthologie d’airs français à sujets amoureux et pastoraux du début du XVIIIᵉ - dont certains, anonymes, ont été publiés sous le titre de Brunettes ou Petits Airs tendres par l’éditeur Ballard. On retrouve aussi des compositions publiées dans les recueils d’Airs sérieux et à boire publiés par les Ballard et Hue, où l’on trouve quelques grands noms (Jacquet de La Guerre, Lambert, Rameau), mais le programme a l’avantage de documenter, outre les Brunettes anonymes, des compositeur peu connus (restés en marge des récentes anthologies des Arts florissants ou du Poème harmonique) comme Julie Pinel, Jacques Naudé ou Giuseppe Saggione.

Fidèles à leur approche des Villanelles de Kapsberger (voir ici), les Kapsber’girls proposent ici une lecture très naturelle et directe de ces pièces, sans français restitué façon Poème harmonique, ni recherche ornementale façon Arts florissants: deux voix très franches et très contrastées (et tellement belles! ) qui articulent ces textes avec beaucoup d’engagement, un accompagnement sobre mais très libre. Le résultat est irrésistible: à la fois d’une parfaite intelligibilité, d’une grande immédiateté - ça a tout à la fois le côté entraînant et sans façons de chansons populaires et la fine musicalité des airs de cour les plus raffinés.

(Il faut ajouter à cela que ces musiciennes accomplies ne manquent pas non plus d’humour dans leurs interprétations, comme en témoigne aussi la couverture, clin d’œil à celle de leur premier disque et à la figure obligée des bergères dans tous ces airs - à quoi renvoient aussi les bruitages qui ponctuent le disque.)

En revanche, par rapport à leur premier disque chez Muso, j’ai été déçu par les choix de prise de son et/ou de mixage d’Alpha: à l’écoute au casque, les deux voix sont vraiment captées de trop près et trop en avant par rapport aux deux instrumentistes qui sonnent un peu «tassées» (on ne profite de leur finesse de grain que dans les quelques pièces instrumentales données en intermède) - c’est vraiment dommage car l’équilibre était aussi constitutif de la singularité sonore de l’ensemble tel que le donnait à entendre le disque Kapsberger.

Mais, bon, ce léger défaut n’est toutefois pas en mesure de ternir sérieux l’immense plaisir que m’a procuré ce disque!

Exactement les mêmes impressions (et la même petite réserve). Je les ai entendues en concert, où il n'y avait pas ce problème d'équiibre, et c'était grandiose !

[Playlist]

Johann Pau Von Westhoff

Suites for solo violin
Plamena Nikitassova
RICERCAR




J'en ai déjà parlé ici

Très belles suites, dans une interprétation irréprochable, sur un magnifique violon de Sebastian Koltz (1696-1775)

+1

Westhoff au nord, au sud:

Programme:

Les Frères Francœur

Théotime Langlois de Swarte: violon
Justin Taylor: clavecin

Un très bel album de musique baroque, conçu autour des Frères Francœur.
La majeure partie des titres sont des premières au disque.

L'interprétation est de haut vol, parfois "décoiffante"!

Cerise sur le gâteau: superbe prise de son.

Ce n'est pas la période musicale que j'écoute le plus, mais là, je suis vraiment tombé sous le charme.

Violon Jacob Stainern1668.
Clavecin français historique anonyme (XVII^e) "mis au grand clavier par Joseph Colesse" (1747), restauré par Laurent Soumagnac en 2003

Oui, tout à fait

J'en avais un peu parlé ici
https://classik.forumactif.com/t2618p50-la-famille-rebel-jean-fery-et-francois-francoeur#1226960

Mince, je n'avais pas vu ton commentaire!

s'pa grave mieux vaut deux fois qu'une !