Beethoven

Ce qui fait la différence entre II et les autres mouvements à mon avis c'est que ce thème au sens strict doit suivre un intervalle tierce descendant, or dans II c'est soit la même note qui se répètent, soit un motif à 4 notes.

Dans strictement dit ce n'est pas le même *thème*. Mais je suis d'accord que peu importe l'intervalle, le même *motif* résonne encore à travers la figure rythmique de 3 courtes+1 longue.

Bruno Luong a écrit:

Ce qui fait la différence entre II et les autres mouvements à mon avis c'est que ce thème au sens strict doit suivre un intervalle tierce descendant, or dans II c'est soit la même note qui se répètent, soit un motif à 4 notes.

Dans strictement dit ce n'est pas le même *thème*. Mais je suis d'accord que peu importe l'intervalle, le même *motif* résonne encore à travers la figure rythmique de 3 courtes+1 longue.

Dans le III, un des cors dessine la tierce descendante, en effet, mais les premières occurrences se contentent de rejouer la même note. Au tout début du III, M1-M2 sans compter la levée, puis M9-M10, on a trois brèves plus une longue sur un arpège ascendant. C'est un motif imbriqué au cœur d'un thème plus long que lui, bien sûr, mais c'est encore le même motif, moins clairement perceptible comme il se doit pour le début du III. Beaucoup plus loin dans le III, au début de la transition vers le IV, le motif aux timbales que j'ai évoqué plus haut (M324 et suivantes), c'est encore la même note jouée, quatre fois mais la dernière est d'abord suivie d'un silence de deux noires. Dès M329, le motif est détruit de l'intérieur. Jusqu'en M335, il reste encore des fragments de rythme -- on peut considérer ça comme une élision --, mais après M335 c'en est fini pour les timbales. Les violoncelles et contrebasses maintiennent quand même le rythme jusqu'en M349.

Dans le IV, on trouve quand même, entre les trois brèves et la longue qui suit, des intervalles ascendants de quartes (M446-M447 par exemple) et de septième (M448-M449). Je crois quand même que dans les autres mouvements (du moins le III et le IV), on trouve aussi le motif en question habillé avec d'autres mélodies (ou absence de mélodie) que celle d'un intervalle de tierce descendant.

Eh bien, un grand merci pour ces échanges
* au candide, Arnaud dont l'oreille est sans faille
* à Scherzian, Xavier et Bruno Luong qui, nous faisant partager leur savoir, permettent de nous interroger.
In fine, qu'est-ce que donc un un motif>un thème>une cellule>accord?

Je viens d'entendre en live, pour la première fois, la 4ème symphonie. C'est assez jubilatoire de voir les cordes jouer bien ensemble et clairement toutes ces doubles croches. Le chef était tellement épaté qu'il a bissé deux passages. (Je suppose que ça doit être difficile pour les cordes, non ?)
(Et le mouvement lent est absolument divin.)

Lors de ma dernière réécoute, j'ai changé d'avis sur la Victoire de Wellington : lorsqu'on a les hymnes dans l'oreille, c'est assez amusant, même si ça n'atteint pas du tout la concentration musicale du Beethoven habituel ou de 1812 de Tchaïkovski, dans ce même genre.

Je ne sais pas si je suis particulièrement de bonne humeur ces temps-ci (je n'en avais pourtant pas spécialement l'impression), mais ma redécouverte émerveillée des quatuors de Beethoven a comme débloqué (ou débouché) quelque chose dans ma perception de l'ensemble de sa musique... Je me suis notamment mis à redéchiffrer dans le désordre l'ensemble de ses sonates pour piano, et outre que c'est comme si j'en comprenais enfin pleinement la langue, je me rends compte que j'adore même les tout premiers opus : je viens à l'instant de terminer de déchiffrer l'op.2 n°2 (qui m'avait toujours laissé de marbre jusqu'à présent – et qui, soit dit en passant, est d'une difficulté assez redoutable, on a tendance à l'oublier concernant ces sonates-là) et je trouve ça exaltant d'un bout à l'autre, tous mouvements confondus et sans aucune baisse d'inspiration...

Bon, cela étant dit je n'en suis pas encore à envisager d'écouter ça dans plusieurs versions, encore moins inlassablement comme je le fais avec certains quatuors... Mais tout de même quel bonheur, c'est presque un nouveau continent (et pas n'importe lequel !) qui s'ouvre à moi...

Ah oui, dans les premières il y a de telles pépites ! La 2, la 3, la 4, la 6… !

(Je les trouve plus aventureuses et abouties, d'une certaine façon, que la plupart de celles qui suivent quasiment jusqu'à la 29.)

Golisande a écrit:

l'op.2 n°2 […] et je trouve ça exaltant d'un bout à l'autre, tous mouvements confondus et sans aucune baisse d'inspiration...

En (re)découvrant ces sonates il y a quelques années, c'est particulièrement le second mouvement qui m'avait laissé exalté, une merveille (et donné envie de reparcourir tout le cycle)

DavidLeMarrec a écrit:

Ah oui, dans les premières il y a de telles pépites !  La 2, la 3, la 4, la 6… !

(Je les trouve plus aventureuses et abouties, d'une certaine façon, que la plupart de celles qui suivent quasiment jusqu'à la 29.)

Pour ma part et pour l'instant, je dirais surtout les 4, 11, 13 et 27, et aussi la 23.

xoph a écrit:

En (re)découvrant ces sonates il y a quelques années, c'est particulièrement le second mouvement qui m'avait laissé exalté, une merveille (et donné envie de reparcourir tout le cycle)

Peut-être surtout celui-là en effet (mais les mouvements lents sont souvent incroyables, j'ai été soufflé par certaines harmonies dans celui de la 11)...

Après avoir redéchiffré la 3e sonate (op.2 n°3), je pense pouvoir dire que je l'aime beaucoup moins que la 2e.

Bonjour à tous,
J'ai beau avoir le Guide Illustré de la Musique Symphonique de Beethoven de Michel Lecompte sur les genoux, je ne suis pas sûr de me faire bien comprendre.
Ne trouvez-vous pas que le second thème du 1er mvt de la Symphonie N°6 de Beethoven évoque des oiseaux ?
Surtout dans leur vol.
et moi j'aime bien voler des oiseaux