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Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mer 13 Avr 2011 - 16:09
C'est du pur Saariaho, si d'habitude tu aimes, tu aimeras. (et vice versa)
Rafsan Mélomaniaque
Nombre de messages : 1562 Age : 58 Localisation : Brabant wallon Date d'inscription : 22/01/2008
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mer 13 Avr 2011 - 18:04
S'agissant de Chostacovitch, j'apprécie beaucoup le Concerto n° 1, mais je préfère encore le second.
Cello Chtchello
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Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Jeu 14 Avr 2011 - 9:30
Xavier a écrit:
C'est du pur Saariaho, si d'habitude tu aimes, tu aimeras. (et vice versa)
J'aime beaucoup Orion donc ça me tente.
Nabla a écrit:
S'agissant de Chostacovitch, j'apprécie beaucoup le Concerto n° 1, mais je préfère encore le second.
Il a ses fans en effet mais je n'y accroche pas vraiment. Je le ressors parfois, motivé et tout, et puis je finis toujours par me dire qu'il est pas mal mais sans plus.
Sinon, je viens de réécouter celui d'Honegger et je le trouve vraiment très beau, entre la tendresse merveilleuse du thème qui lie le tout (introduction - milieu - final) et les rythmes plus jazzy des passages enlevés. Du coup, je l'ai remonté dans sa catégorie.
Cello Chtchello
Nombre de messages : 5728 Date d'inscription : 03/01/2007
Bon, soyons clair: j'ai trouvé (le concerto pour violoncelle de Glass) agréable et assez éloigné de ce que je pensais être la musique de Glass. Maintenant, ce n'est pas non plus le concerto pour violoncelle du siècle, hein. Je le trouve moins bien que celui de Kernis mais meilleur que celui de Bryars si ça aide à situer .
Celui de Kernis ne m'a pas laissé un souvenir impérissable (en fait si, je me souviens toujours qu'il faut que je le réécoute )... comme celui de Glass, que j'avais écouté d'une oreille de son temps .
Je viens de réécouter celui de Kernis, histoire de voir si je n'avais pas dit de grosses bêtises.
Je confirme que sans être génialissime, il est bien à mon sens le plus intéressant des trois dont on parlait ci-dessus. Le premier mouvement est le plus réussi. Il s'ouvre sur une série de longues mélodies descendantes du solistes puis fait place à un empilement de notes tenues par les bois en léger décalage. Au fur et à mesure qu'elles s'ajoutent on a une impression de brouillage comparable à ce qui ce passe quand la pluie tombe sur une fenêtre: le paysage derrière devient flou et indistinct. Plus tard, les mélodies du soliste prennent un tour "musique juive d'Europe de l'Est" tout à fait approprié vu le sujet (les impressions ressenties par Kernis lors de la visite d'Auschwitz). Le deuxième mouvement est une danse névrosée qui prend parfois des accents cruellement moqueurs. Le troisième mouvement est particulièrement touffu (près de 25 minutes). C'est d'ailleurs le moins intéressant, peut-être justement parce que trop long. Il fait alterner deux idées contrastées (des variations autour d'un thème plaintif et des passages colériques plus massifs où les percussions sont mises en avant) qu'il unit dans le final.
Dernière édition par Cello le Mar 20 Sep 2011 - 8:26, édité 1 fois
Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 28 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
J'ai aussi réécouté (enfin, écouté pour la deuxième fois ) ce concerto. Coloried Field : Cello Concerto est en fait l'arrangement du concerto pour cor du même compositeur. J'ai en fait le même avis que Cello : le premier mouvement est le plus intéressant, et l'intérêt va décroissant - non pas que ce soit de la mauvaise musique, mais le long final n'est pas passionnant (au moins semble-t-il avoir une direction, pas comme d'autres concertos ). La partie soliste est elle aussi d'un intérêt très limité, elle se borne souvent à de longues cantilènes ou à des commentaires peu marquants (second mouvement). Le ton est lyrique du début à la fin, très souvent dans l'aigu et sans contrastes forts. L'écriture orchestrale est autrement plus intéressante, surtout dans ce premier mouvement - on pense vraiment à un champ, d'aspect sans cesse changeant, qui miroite les reflets du soleil, qui ondule au rythme du vent. L'ambiance est très aérienne et irréelle dans ce mouvement, les couleurs changent tout le temps. Le second mouvement me fait penser à un mix caricatural de musiques folkloriques du Sud (cuivres), de cabaret et de music-hall (bois). Quant au dernier, ce qui m'a le plus frappé ce sont les masses inertielles de cordes et de vents au début, qui avancent par à-coups et par accents. Donc non, ce n'est pas généralissime, mais c'est honnête.
J'en profite pour faire un petit palmarès de mes concertos préférés :
Vivaldi : concerto en si mineur RV 424 - le plus original et le plus profond de ceux que j'ai écoutés.
Boccherini : concerto n.2 G 479 - le moins démonstratif et le seul à retenir.
Haydn : concerto n.1 - le plus cohérent des deux.
Brahms : double concerto - un duo chambriste chaleureusement couvé par un orchestre chatoyant.
Dvorak : concerto pour violoncelle - classique incontournable.
Saint-Saens : concerto n.1 - un travail de maître et un résultat rafraîchissant.
Nombre de messages : 90046 Age : 41 Date d'inscription : 08/06/2005
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mar 20 Sep 2011 - 13:35
Oui mais alors le Messiaen, c'est pas franchement ce que j'appelle un concerto pour violoncelle.
Par contre on n'a pas cité celui de Fedele, qui est très chouette.
Cello Chtchello
Nombre de messages : 5728 Date d'inscription : 03/01/2007
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mar 20 Sep 2011 - 15:21
Xavier a écrit:
Oui mais alors le Messiaen, c'est pas franchement ce que j'appelle un concerto pour violoncelle.
Bah, si on accepte de Double de Brahms et le Triple de Beethoven, on peut bien mettre le Quadruple de Messiaen, non? C'est concertant, c'est beau donc, je le mets .
Xavier a écrit:
Par contre on n'a pas cité celui de Fedele, qui est très chouette.
Ah oui, un très, très beau concerto. J'en ai dit ceci dans le fil sur Fedele:
Citation :
Quatre mouvements enchaînés sans pause, en gros vif-lent-vif-lent.
Début aéré, parcouru de frémissements qui se répandent entre différents pupitres, comme les ondulations de l'herbe sous un vent léger. Un long glissando-comète annonce l'entrée du soliste. Celle-ci est d'ailleurs en net contraste: nerveuse, obstinée comme une mouche battant et rebondissant furieusement contre les parois d'un bocal. Des traits courts, souvent en triolets.
Mouvement plus lyrique, une sorte de chant, joli mais moins marquant. Peut-être le point faible de la pièce.
Retour progressif de l'animation via un empilement d'accords tenus par divers groupes d'instruments. Le violoncelle se voit confier une sorte de moto perpetuo contrarié par des interventions fermes mais pas violentes de l'orchestre.
Fin hésitante, presque titubante, rattrapée constamment à la dernière minute par un trait incisif qui "recentre" temporairement le soliste. Dans les toutes dernières mesures s'ouvre une ébauche de dialogue entre celui-ci et un violoncelle de l'orchestre. Une petite broderie aigüe du soliste conclut la pièce.
Deux choses m'ont séduit dans ce concerto. Tout d'abord son caractère très organique. Pas de rupture brusque, les mouvements non seulement s'enchaînent mais se fondent littéralement l'un dans l'autre au point qu'il est difficile de marquer précisément la transition entre eux. Ensuite, une impression difficile à décrire de chant, parfois de danse, battant juste sous la surface mais ne parvenant jamais à sortir, une sensation d'entendre plus que les notes réellement jouées. C'est là sans vraiment apparaître.
Horatio Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mar 20 Sep 2011 - 17:28
Cello a écrit:
Citation :
Boccherini : concerto n.2 G 479 - le moins démonstratif et le seul à retenir.
Je ne connais pas mais ce que j'ai entendu de lui ne m'incite pas du tout à écouter
Les sonates sont bien mieux réussies. Quasiment tous ces concertos nous ressassent les mêmes traits, les mêmes thèmes et les mêmes techniques (Boccherini pour son instrument fétiche ).
Citation :
Citation :
Haydn : concerto n.1 - le plus cohérent des deux.
Je préfère le deuxième, plus enflammé .
Franchement ? Parce qu'en comparant les deux finals (même si la partie mineure du second est magnifique !)...
Citation :
Citation :
Brahms : double concerto - un duo chambriste chaleureusement couvé par un orchestre chatoyant.
Excellent même s'il aurait pu en faire un concerto pour violoncelle pur vu qu'il avait déjà donné pour le violon .
Oui, d'ailleurs c'était son projet un temps ! Le violoncelliste qui assurera la création du Double lui avait effectivement demandé un concerto solo, mais Brahms a préféré se rabibocher avec Joachim...
Citation :
Citation :
Chostakovitch : concerto n.2 - quel talent de coloriste...
Ouh la, pas du tout pour moi. Je ne l'écoute presque jamais et préfère très nettement le premier .
C'est un des concertos qui souffre le plus du soliste - le 90% des interprétations que j'ai écoutées ne m'ont pas convaincu. Ecoute peut-être Mork, c'est génial (dans le même coffret que son Kernis ).
J'ai fait une très longue liste sur la page précédente. Si je ne garde que mes préférés, disons un top 10.
Je ne connais pas celui de Ligeti, ni celui de Fidele... Lacunes à combler ! Pour ma part, je rajouterais encore Schumann à ma liste. Martinu est amusant, de même que le concerto jazz de Jan Novak. Sinon, la Cello Symphony de Britten ? C'est encore plus aride et difficile que le Lutoslawski...
Cello Chtchello
Nombre de messages : 5728 Date d'inscription : 03/01/2007
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mar 20 Sep 2011 - 20:44
Tu trouves vraiment le concerto de Lutoslawski moins aride que la Cello Symphony? Intéressant.
Schumann... le thème du premier mouvement est de toute beauté, je suis d'accord. Après, ça m'intéresse moins. Le 2ème concerto de Chostakovitch, je le connais justement par Mork. Ca m'a l'air foutu en d'autres mots .
Le Fedele est un de mes concertos pour violoncelle coup de coeur en contemporain juste après Canticles of the Sun de Gubaïdulina. Parmi les concertos plus anciens qui mériteraient d'être ressortis de la naphtaline, il y a celui en la mineur de Vieuxtemps (tout ça se trouve dans le tube ).
Horatio Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Sam 23 Aoû 2014 - 12:53
Très belle surprise que le Second concerto pour violoncelle de Julius Röntgen (1909). J'y entends un patchwork intéressant entre certaines habitudes de ce répertoire, et quelques idées plus audacieuses. - David le comparait, en terme de style (et si je ne m'abuse), au fameux concerto de Dvorak ; je pencherais davantage du côté de Lalo, avec ce soliste héroïque et cette orchestration moins chargée que celle de Dvorak, fonctionnant plutôt par touches de couleurs. J'y entends même une parenté avec les concertos de C.-P. E. Bach : je veux parler de cette alternance entre les interventions du violoncelle et de l'orchestre, qui se cède mutuellement la parole, pour énoncer un thème ou dialoguer poliment, avec cet art du naturel. On notera cependant qu'il n'y a pas autant de redites que chez le maître prussien. Du côté des surprises : l'orchestration allie les beautés de l'orchestre post-romantique (beaucoup de couleurs, magnifique partie des vents) à une grâce d'écriture remarquable (utilisation discrète et judicieuse des cordes). La forme particulière - toutes les différentes sections s'enchâssent dans un unique mouvement - profite de cette fraîcheur et de cette absence de lourdeurs. Quant à la partie soliste, elle est primesautière et surprenante, elle visite un grand spectre d'émotions, entre la concentration de l'introduction (heureuse idée de la confier au violoncelle, pour une fois) et arabesques sautillantes de l'Allegretto central.
Courez l'écouter, cela donne le sourire en à peine plus d'un quart d'heure .
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Sam 23 Aoû 2014 - 17:01
Le parallèle avec Lalo n'est pas si évident pour moi… Mais je suppose que tu parles plutôt des équilibres, alors que ce sont plutôt les couleurs qui m'évoquent Antonín.
Horatio Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Dim 24 Aoû 2014 - 15:07
Surtout le dernier mouvement du Lalo, si l'on oublie les accords fracassants aux cordes pour retenir les réponses pincées des clarinettes/flûtes/bassons (là où Dvorak est davantage lyrique). Dans ce concerto de Röntgen, il y a aussi un petit côté théâtral qui m'évoque celui de Lalo (lequel contient beaucoup de réminiscences d'opéra) : la forme ramassée en un seul mouvement, plutôt court, entraîne une grande variété d'humeurs, une certaine versatilité éloignée des développements des grands concertos "romantiques".
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 95917 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Dim 24 Aoû 2014 - 15:11
Je réécouterai donc Lalo — il faut dire que j'écoute très peu les concertos en général, une forme qui me touche moins que les autres. Justement, tous répertoires confondus, ceux que j'écoute le plus, de très loin, ce sont le n°5 de Beethoven, les 2 pour piano de Brahms et… Dvořák et Elgar pour violoncelle.
Horatio Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4135 Age : 28 Localisation : Très loin de la plage ! Date d'inscription : 04/07/2011
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Dim 14 Sep 2014 - 15:17
Petite note au sujet des versions disponibles de ce second concerto de Röntgen : celle que propose le disque de CPO (j'inclue le visuel en spoiler) est satisfaisante, mais elle largement surpassée par une version live (disponible ici : /watch?v=uRKvi_blP-M) du soliste Quirine Viersen, sous la direction de E. Klas avec le Philharmonique de la radio hollandais. Cette dernière version est plus lumineuse (presque mieux captée, alors que c'est une prise de radio), plus vive et plus contrastée. Le son du violoncelliste, surtout, est plus éclatant que celui de Gregor Horsch dans l'enregistrement de CPO.
Spoiler:
nugava Mélomaniaque
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Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Ven 10 Oct 2014 - 23:51
Je viens d'entendre le n°1 de Martinu (version 1955)... Franchement une très belle œuvre (surtout le mouvement lent!)... Et puis Anne Gastinel... Je n'ai jamais entendu un si beau son de violoncelle en concert... Profondeur, netteté des attaques, virtuosité, simplicité...
Nepenthes Néophyte
Nombre de messages : 18 Date d'inscription : 23/08/2014
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mer 23 Sep 2015 - 12:49
Bonjour à tous,
Pour mon premier message (je crois...), je déterre ce topic fort intéressant...
Juste pour partager une découverte que je fais à l'instant, au hasard d'un achat compulsif chez Gibert.
Il semblerait que personne n'ait parlé des Concertos pour violoncelle de Jean-Louis DUPORT, dont les 4e, 5e et 6e ont été enregistrés (pour la première fois ?) en 2009 par Peter Hörr et la Hofkapelle Weimar.
Des compositions de style "classique", des parties de violoncelle virtuoses, le tout servi par un enregistrement d'excellente facture. Je ne m'attendais vraiment pas à quelque chose de ce niveau. Quelqu'un connaît cet enregistrement ?
Par ailleurs, je n'ai pas trouvé trace d'enregistrements des trois premiers concertos... Des infos à ce sujet ?
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 95917 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mer 23 Sep 2015 - 20:51
Je n'ai pas été très ébloui pour ma part – dans la même veine que « les » concertos pour violoncelle de Haydn, avec moins d'évidence mélodique et plus de virtuosité. En plus, je n'avais pas du tout aimé le son très poussé et écrasé de Hörr.
Je n'ai jamais vu passer d'autres concertos de lui, en revanche il existe quelques disques de musique de chambre, en particulier une monographie qui couvre pas mal d'aspects chez Centaur.
bouddha Mélomane averti
Nombre de messages : 265 Age : 78 Localisation : Suisse Date d'inscription : 20/03/2007
Sujet: concertos pour violoncelle Jeu 8 Oct 2015 - 18:49
Bonsoir,
il me semble qu'on a oublié celui de Walton version Piatgorsky - RCA living Stéréo
tout comme ceux de Goldshmidt, Davidoff (pas les cigares !!), Schnittke, C. Stamitz, Korngold, Jacobi, Pijper, Ginastera, Milhaud, Klengel, les Boccherini, quand à ceux de Haydn il y a la version G. Capuçon, celle Kanta, Hogwood (Oiseau-Lyre) et celle Queyras pour laquelle j'ai les yeux de Chimène et les fabuleux Vivaldi chez Naïve.
Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 13656 Age : 29 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mar 9 Fév 2016 - 22:19
Sans oublier ceux de Tishchenko.
darkmagus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2389 Localisation : au nord-ouest du sud-est Date d'inscription : 04/10/2013
Je viens d'entendre le n°1 de Martinu (version 1955)... Franchement une très belle œuvre (surtout le mouvement lent!) Et puis Anne Gastinel... Je n'ai jamais entendu un si beau son de violoncelle en concert... Profondeur, netteté des attaques, virtuosité, simplicité...
pour ma part:
découverte pour moi de ces deux concertos pour violoncelle
Le n° 1 de Martinů est en effet une pure merveille
J'aime moins le Prokofiev, même si c'est pour lui que j'ai acquis ce disque.
darkmagus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2389 Localisation : au nord-ouest du sud-est Date d'inscription : 04/10/2013
Trois œuvres pour violoncelle et orchestre de Bloch écoutées ces jours-ci:
le très connu et très beau « Schelomo », (Rostropovitch/Bernstein/ONF), cité par jolan au tout début du fil,
et les moins connus mais très beaux aussi, bien qu'un peu larmoyants, « Prayer » et « Nigun », pris sur un CD trouvé d’occase du:
Haydn Jeugd Strijkorkest, (ce qui semble vouloir dire "jeune orchestre à cordes Haydn", si mon néerlandais est correct)
avec Karlien Bartels, violoncelle (qui depuis semble avoir fait son chemin) et Ben de Ligt, direction.
xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4991 Age : 64 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Sam 27 Aoû 2016 - 22:53
Je découvre l'école Napolitaine. Tout à fait réjouissant. D'une virtuosité gourmande
"Le violoncelle arrive très tard à Naples, à la fin du XVIIème siècle, mais connaît dès le début du XVIIIème siècle une surprenante éclosion qui, durant des décennies, produit des virtuoses exceptionnels et une merveilleuse moisson musicale..." Dinko Fabris dans la pochette du disque Giovanni Sollima
Deux très bons disques, avec à l'honneur
Leonardo Leo (1694-1744) Nicola Fiorenza (1700-1764) Giuseppe de Majo (1697-1777) Nicola Sabatino (1705-1796) Nicola Antonio Porpora (1686-1768)
Neapolitan Cello Concertos Giovanni Sollima, violoncelle I Turchini / Antonio Florio
Concerti Napoletani Gaetano Nasillo, violoncelle solo ; Ensemble 415, direction Chiara Banchini
Mélomaniac Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Dim 14 Jan 2018 - 3:01
Pas un concerto au sens strict, mais plutôt une fantaisie concertante.
Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Williams Schuman (1910-1981) :
A Song of Orpheus
= Leonard Rose, violoncelle ; George Szell, Orchestre de Cleveland
(CBS, janvier 1964)
J'aime beaucoup cette partition, assez curieuse, inspirée par la chanson Orpheus with his Lute que Schuman avait lui-même écrite en 1944 pour une illustration musicale d'Henry VIII de Shakespeare. L'oeuvre fut commanditée en 1960 pour Leonard Rose, qui la présenta au public en février 1962, avec l'orchestre d'Indianapolis. Construite en arche. Ça commence dans les limbes, comme Schelomo de Bloch, puis le soliste s'anime progressivement d'une hargne contestataire, truffée d'interjections des vents dans la conflictuelle partie centrale. Après un sommet d'intensité, les climats refluent vers un sentiment mélancolique, et enfin funèbre dans la coda, ponctuée de douloureux accords, qui s'éteint faiblement dans un ultime spasme. Interprétation superlative.
gilou 974 Néophyte
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Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mar 13 Juil 2021 - 15:19
bonjour à tous,
je déterre un peu ce fil de discussion car je suis un passionné des œuvres pour violoncelle et je viens de découvrir ce concerto d'une compositeur dont je n'ai pas trouvé de citation sur le forum ; Anna Clyne et son concerto Dance
inspiré d'un poème du poète Rumi
Dance, when you're broken open. Dance, if you've torn the bandage off. Dance in the middle of the fighting. Dance in your blood. Dance, when you're perfectly free.
je n'ai pas une connaissance encyclopédique de la musique donc je je vais avoir du mal à vous parler de cette œuvre : une œuvre avec un thème mélodique plaintif qui m'a touché. une composition très coloriste pour le peintre que je suis.
c'est peut être plus simple de découvrir ce concerto lors de son enregistrement :
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 95917 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mar 13 Juil 2021 - 15:48
Bonjour Gilou !
Clyne est une très bonne compositrice, elle sait bien écrire pour l'orchestre – ça sonne très bien en salle. Au disque, j'avoue que je suis moins inconditionnel (ce concerto inclus), on perd des détails et ça sonne très gentiment lisse et consensuel (jolies mélodies, ambiance tradi-planante). Mais oui, clairement c'est quelqu'un qui sait écrire, et selon ce qu'on a envie d'écouter à tel ou tel moment, ça fait très bien l'affaire !
gilou 974 Néophyte
Nombre de messages : 12 Age : 52 Localisation : Ile de la Réunion Date d'inscription : 12/07/2021
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mar 13 Juil 2021 - 15:54
DavidLeMarrec
les concerts j'aimerai bien pouvoir y aller... mais sous mes latitudes il y a très très peu de concerts classiques... et pour des contemporains c'est la peau de chagrin ! alors je me console en écoute à la kase
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 95917 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mar 13 Juil 2021 - 16:10
Oui, clairement… déjà qu'en province hexagonale, même pour les grandes villes, le choix n'est pas toujours pléthorique…
Je témoignais surtout de ma conscience de la qualité de sa musique, alors même qu'au disque je ne trouve pas ça fabuleux.
Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 13656 Age : 29 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mar 27 Juil 2021 - 16:47
Le concerto pour violoncelle (1972) d'Edison Denisov est un véritable bijou sonore ; même Olivier l’ornithologue le conseillait à ses élèves.
Sinon, j'ai réécouté deux fois de suite aujourd'hui le concerto (1964) de Boris Tchaikovsky par Valentin Feigin : une œuvre admirable !
Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Dim 17 Avr 2022 - 23:55
Pièces de saison aujourd'hui, dont un concerto "forêt en avril".
De Graaff: The Forest in April (Maya Fridman, violoncelle)
Deux concertos pour violoncelle modernes, le No. 4 "Rimpelingen" et le No. 5 "The Forest in April". Les deux ont pour particularité une structure inhabituelle, et surtout des textures à la limite de la sonate augmentée pour instrument solo. J'ai pensé, toutes proportions gardées, au concerto pour harpe de Tishchenko, où l'on devine un orchestre plus qu'on ne l'entend sur la base d'extraits.
Ladite forêt d'avril s'ouvre comme un univers bruissant et enchanté, ravélien ou rimskien. Le violoncelle rumine, s'ébat, seul tandis que l'orchestre s'approche, monstruosité rugissante. Lorsque le danger est imminent, le violoncelle est accompagné de traits tragiques. Dans le dernier mouvement, l'orchestre agonise et meurt tandis que l'instrument seul se lamente. Une œuvre très visuelle s'il en est, mettant le violoncelle très en avant sans collection d'effets virtuoses ou larmoyants.
J'ai à vrai dire préféré le concerto No. 4, à l'étrange architecture. Deux longs mouvements de 9 minutes environ flanqués de part et d'autre de passages très courts (moins de 2 minutes). Ces passages mettent le violoncelle très en avant dans une atmosphère mystérieuse, en fait les transitions avant l'apparition et la disparition de mondes créés par le richochet de pierres sur la surface de l'eau, dit la note d'intention. Le premier monde n'est pas sans rappeler la forêt enchantée de l'autre concerto, la magie des cloches et percussions métalliques offrant un délicat écrin au violoncelle. Le second monde rappelle une sorte de club jazzy, avec ses moments d'ombre, d'angoisse, de folie parfois. Textures très aérées, langage très différent des concertos pour l'instrument, je recommande fortement ne serait-ce que pour la singularité de la proposition.
P.S. : je suis surpris de ne pas avoir alimenté le fil avec mes concertos favoris, ayant exploré intensément le sujet comme je l'avais fait pour le violon... Possiblement à rattraper.
gilou 974 Néophyte
Nombre de messages : 12 Age : 52 Localisation : Ile de la Réunion Date d'inscription : 12/07/2021
Je me souviens tout à coup pourquoi je n'ai pas trouvé de mes commentaires sur ce fil ! J'avais fait des propositions chez David et participé à une conversation sur un autre fil. J'en copie ci-dessous les passages les plus à propos. À noter que le lien que je donnais à été mis à jour plusieurs fois, avec des totaux revus à la hausse mais des tendances identiques : 327 concertos jusqu'au XVIIIe, 153 au XIXe, 162 entre 1901 et 1940, et au moins 150 par décennie qui suit, en simplifiant (avec un pic à 242 pour 1981-1990 !). Le concerto pour violoncelle est donc plutôt une invention (très) moderne, et le traitement de l'instrument n'est pas forcément varié ou palpitant...
DavidLeMarrec a écrit:
Après avoir floodé, je trolle.
Tout le monde semble aimer passionnément le violoncelle, proche de l'ambitus humain (de la basse profonde au soprano), il a de très belles parties dans les symphonies et opéras, et c'est structurellement un instrument très complet, grâce à ses basses et leur résonance longue, qui lui permettent en quelque sorte de s'accompagner lui-même…
Alors pourquoi le catalogue est-il à ce point moins varié et intéressant que celui pour violon ? Le violon, tout coincé dans son médium aigu, contraint de jouer dans le suraigu strident pour élargir son spectre…
Et pourtant, les concertos pour violoncelle sont très homogènes de ton (ah, ce grand sérieux dramatique…), et la musique de chambre également, je n'aime pas beaucoup la formation violon-piano mais elle contient des centaines de chefs-d'œuvre renversants, alors que les sonates violoncelle-piano sont rarement de la même eau…
Et il en va de même pour les pièces solo, où le violoncelle devrait justement étaler sa supériorité : à compositeurs égaux, les pièces pour violon sont souvent plus intéressantes. Pourquoi ? La contrainte féconde ? Le nombre supérieur de compositions pour violon ?
Horatio a écrit:
DavidLeMarrec a écrit:
Et pourtant, les concertos pour violoncelle sont très homogènes de ton (ah, ce grand sérieux dramatique…), et la musique de chambre également (...)
C'est moins vrai à mesure que l'on avance dans le XXe. On trouve du dépressif (le 2e de Chosta), du très frais (Martinu, Ibert), de l'insouciance (Honegger, Milhaud), du cross-over (Gulda), de l'halluciné (Dutilleux) -- et il y a les sonates, et je ne connais pas tout...
Il y a certainement un effet d'échelle. Malgré le (modeste) enthousiasme des romantiques pour l'instrument, il faut tout de même attendre le siècle dernier pour que le répertoire s'étoffe et que les styles varient. Tandis que le violon est joliment servi depuis bien plus longtemps. Brahms aurait dit, en entendant le concerto pour violoncelle de Dvorak, qu'il eût écrit un concerto pour l'instrument s'il avait su ce qui pouvait s'en tirer (et force est de constater qu'il ne le savait effectivement pas). Il est possible que pendant longtemps on se soit contenté de ce "grand sérieux dramatique", faute de voir dans le violoncelle autre chose qu'un instrument lyrique dont les possibilités virtuoses étaient plus limitées que celles du violon.
DavidLeMarrec a écrit:
Et il en va de même pour les pièces solo, où le violoncelle devrait justement étaler sa supériorité : à compositeurs égaux, les pièces pour violon sont souvent plus intéressantes. Pourquoi ? La contrainte féconde ? Le nombre supérieur de compositions pour violon ?
On peut imaginer un effet d'auto-entraînement : un compositeur qui voudrait écrire pour violon seul peut s'inspirer de beaucoup de choses, sans avoir à retourner jusqu'à Bach.
On écrit peut-être des chef-d'œuvres pour violoncelle seul aujourd'hui, dont la reconnaissance est entravée par des problèmes de diffusion et de facilité du langage (Schumann reste plus évident que Lutoslawski)...
Mefistofele a écrit:
DavidLeMarrec a écrit:
Tout le monde semble aimer passionnément le violoncelle
Pas de généralisations hâtives, s'il vous plaît !
DavidLeMarrec a écrit:
Alors pourquoi le catalogue est-il à ce point moins varié et intéressant que celui pour violon ?
Je me suis posé la question... Facture ? Portabilité ? Popularité ? Une chose est sûre, la musique mettant le violoncelle en avant est une invention du XXe (au moins pour le genre concerto). Selon cette passionnante présentation, 175 concertos sont répertoriés avant 1780, 135 sur le XIXe, 139 entre 1901 et 1940, et entre 130 et 170 toutes les décades qui suivent. Et d'après mes écoutes, les choses intéressantes sont en effet les plus récentes (beaucoup de satisfactions avec les concertos du XXIe siècle). Quelles que soient les raisons autres, techniques ou sociales, il y aura un pur effet statistique : beaucoup d'œuvres dans les périodes proches, et donc un risque de méconnaissance accru : peu de décantation, langage moins facile, enreigistrement parfois inexistant, très peu de pièces ont donc la chance d'être entrées dans le répertoire, sans parler des raisons commerciales ! Clyne, Medek, Say ou Farr est sensiblement moins vendeur que Dvorák ou Elgar. Je me dis d'ailleurs que le nombre de concertos pour violoncelle qui tourne en boucle se compte sur les doigts d'une main... Étant donné les tropismes de programmation et d'enregistrement mis en regard des contigences de production évoquées ci-dessus, ce n'est malheureusement pas surprenant.
DavidLeMarrec a écrit:
Et pourtant, les concertos pour violoncelle sont très homogènes de ton (ah, ce grand sérieux dramatique…), et la musique de chambre également, je n'aime pas beaucoup la formation violon-piano mais elle contient des centaines de chefs-d'œuvre renversants, alors que les sonates violoncelle-piano sont rarement de la même eau…
Même remarque que ci-dessus. J'ai trouvé de belles choses, souvent par des compositeurs de profil plus discret ou du XXe.
DavidLeMarrec a écrit:
Horatio a écrit:
C'est moins vrai à mesure que l'on avance dans le XXe. On trouve du dépressif (le 2e de Chosta), du très frais (Martinu, Ibert), de l'insouciance (Honegger, Milhaud), du cross-over (Gulda), de l'halluciné (Dutilleux) -- et il y a les sonates, et je ne connais pas tout...
C'est vrai, mais le ton général reste beaucoup plus homogène que le violon. Dans la gamme que tu cites, Martinů, Honegger, Dutilleux conservent cette empreinte du violoncelle sérieux, grave d'expression, lyrique.
Citation :
On peut imaginer un effet d'auto-entraînement : un compositeur qui voudrait écrire pour violon seul peut s'inspirer de beaucoup de choses, sans avoir à retourner jusqu'à Bach.
Il y a quand même beaucoup d'œuvres pour violoncelle, et depuis fort longtemps. Domenico Gabrielli c'est passionnant… Des duos tout à fait intéressants de Duport, B. Romberg, Lamare… Et pourtant globalement le niveau reste inférieur, chez les mêmes compositeurs, à leur écriture pour violon (de Schubert à Koechlin…).
Est-ce parce que le violon est mieux connu ? Plus mélodique ? Je ne sais pas, dans l'absolu ça me semblait moins un instrument-monde que le violoncelle, et son timbre / ses possibilités me passionnaient moins, mais je constate qu'à l'usage il y a beaucoup de sonates violon-piano (formation que je goûte peu en tant que telle) superlatives, et très peu de violoncelle-piano (mais il est vrai qu'il y en a quand même trois fois moins, à vue de nez…).
Citation :
On écrit peut-être des chef-d'œuvres pour violoncelle seul aujourd'hui
Peut-être, mais en partant du principe que j'écoute tout de même beaucoup de musique, je n'en trouve pas tant que ça, et ça me surprend dans la mesure où, sur le papier, il a vraiment la fiche technique idéale pour constituer des œuvres-mondes…
Xavier a écrit:
Horatio a écrit:
DavidLeMarrec a écrit:
Horatio a écrit:
C'est moins vrai à mesure que l'on avance dans le XXe. On trouve du dépressif (le 2e de Chosta), du très frais (Martinu, Ibert), de l'insouciance (Honegger, Milhaud), du cross-over (Gulda), de l'halluciné (Dutilleux) -- et il y a les sonates, et je ne connais pas tout...
C'est vrai, mais le ton général reste beaucoup plus homogène que le violon. Dans la gamme que tu cites, Martinů, Honegger, Dutilleux conservent cette empreinte du violoncelle sérieux, grave d'expression, lyrique.
On peut parler d'empreinte, mais le gravitas des concertos de Martinu et d'Honegger ne me sautent pas aux oreilles. On pourrait arguer que le mouvement lent de celui d'Honegger est plutôt grave et sérieux ; pour ma part ce n'est pas ainsi que je l'entends. Pour ma culture musicale, j'aimerais bien connaître quelques exemples d'œuvres pour violon qui n'ont pas d'équivalents pour le violoncelle, d'après ces critères de style (ce n'est pas une question piège ).
Par exemple la légèreté et le jazzy du concerto pour violon d'Adams...
Mais pour moi ce n'est pas un problème: la tessiture et le timbre du violoncelle l'emmènent plus naturellement vers le grave, le profond et le sérieux. Eh bien soit.
DavidLeMarrec a écrit:
Comparaison des corpus violoncelle vs. violon
Horatio a écrit:
Pour ma culture musicale, j'aimerais bien connaître quelques exemples d'œuvres pour violon qui n'ont pas d'équivalents pour le violoncelle, d'après ces critères de style (ce n'est pas une question piège ).
Des œuvres simplement lyriques et mélodiques, charmantes, comme les concertos de Clément ou Kreutzer (ou le Konzertstück de Schubert !) – les concertos pour violoncelle que je connais de cette époque sont plutôt l'œuvre de virtuoses, on n'a pas d'œuvres de pure grâce.
D'une certaine façon, même pour les œuvres virtuoses, on n'a pas le même degré d'inspiration mélodique : entre les concertos de Paganini et ceux de Bernhard Romberg, il n'y a pas de comparaison possible.
Chez ceux qui ont écrit pour les deux, comme Schumann, la différence est souvent flagrante : le concerto pour violoncelle est écrit dans une veine sérieuse-pathétique un peu uniforme, tandis que le violon explore une diversité d'affects, ose des climats et des effets beaucoup plus atypiques. Deux énormes (immenses) exceptions à cette impression : Dvořák et Elgar, dont le moins qu'on puisse dire est que leurs concertos pour violon ne jouent pas dans la même cour.
Souvent pareil pour les sonates : la différence de profondeur entre la littérature violon-piano et violon-violoncelle, chez Ropartz ou Koechlin, me paraît considérable. Mais ça reste difficile à établir sérieusement, il est vrai : est-ce que les sonates pour violon de Beethoven ou Brahms sont véritablement meilleures que celles pour violoncelle ?
Le plus frappant réside sans doute dans les expérimentations : Musik für Geige de Stephan, le Premier Concerto de Szymanowski, celui Gundmundsen-Holmgreen… je ne vois pas vraiment d'équivalent à cela dans la littérature pour violoncelle. Et puis toute la littérature baroque pour violon soliste : quel équivalent violoncellistique aux Sonates du Rosaire de Biber ? Ou même à celle d'Italie du Sud, avec Falconieri, Montalbano, Trabaci, Pandolfi, Leoni, Mayone, ou plus au Nord Fontana, Marini, Uccellini ? On y trouve des mondes entiers, des atmosphères très différentes. De même, toutes ces œuvres à trois violon, le Psaume 8 de Sommer, les sonates de G. Gabrieli, Fontana, Buonamente, Torelli, Schmelzer, Baltzar, Fux, Hacquart, Dornel, Purcell…
Mais d'une manière générale, c'est moins une question de qualité – qui s'explique, comme le soulignait très justement Mefisto, par la structure numéraire de l'offre : beaucoup moins d'œuvres, donc moins de chefs-d'œuvre à glaner – que de ton : en général, les œuvres pour violoncelle sont plus sombres (les Sonates ou Suites de Britten, même si je n'aime pas du tout son concerto pour violon, on sent bien qu'elles s'enferrent dans un ton spécifique de gravité tourmentée), explorent des affects plus homogènes entre elles et à l'intérieur d'elles.
Ce n'est pas une prévention contre le violoncelle en tant que tel, qui moi me paraît au contraire disposer de possibilités supérieures, instrument d'accompagnement et de chant à la fois – et d'ailleurs, si je ne devais garder qu'un concerto tous instruments confondus, ce serait sans hésitation particulière le concerto pour violoncelle de Dvořák… –, mais je suis frappé de ces tendances générales (en qualité, en inventivité, en ambiance), alors même que l'instrument promettait énormément.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 95917 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
J'avais été volontairement provocateur (quoique tout à fait sincère), je vais essayer de fournir moi aussi une petite liste des plus beaux rencontrés.
→ Offenbach (vraiment roboratif, énormément d'élan, de mélodies, de virtuosité) → Saint-Saëns 1 & 2 → Lalo (bijou romantique négligé) → Dvořák 2 → Röntgen 1,2,3 (dans le goût de Dvořák 2, même si moins fulgurant) → Widor (dans le goût du violoncelle sérieux-sombre, orchestré un peu massivement, mais prégnant) → Elgar → d'Albert → Martinů 1 (des aspects assez rafraîchissants, un orchestre présent et aéré) → Graener (plutôt une symphonie concertante avec des tendances décadentes) → Wirén Op.10 (très éloquent, dans un langage plus « avancé » mais très accessible du cœur du XXe) → Gulda (des bizarreries pas toutes heureuses, mais finalement une œuvre qui recèle de réelles beautés et qui échappe totalement aux contructions / instrumentations / harmonies habituelles)
Et non nommés comme tels, mais pièces concertantes développées : → Schmitt : Introït, récit & congé → Florentz : Songe de Lluc Alcari
Il en manque sans doute pas mal de beaux croisés çà et là, mais ceux de B. Romberg, Connesson, Hersant ou Salonen ne m'ont pas bouleversé au point de les recommander comme des preuves de la grandeur du violoncelle.
Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
Maintenant, s'agissant de mon goût personnel... il est ce qu'il est, souvent déviant, à l'affût de l'orchestre et rarement passionné par les standards du répertoire malgré toutes leurs qualités. Je pense notamment à Elgar et Walton qui me laissent globalement froid (chose étonnante au vu de mes tropismes habituels). Ci-dessous, pour les lecteurs curieux, ce que j'ai répertorié dans les concertos notables (dont certains que j'abomine), sachant que j'en ai essayé d'autres sans nécessairement en avoir conservé une trace (ce qui est généralement mauvais signe pour que j'y retourne un jour).
Que conseiller ? Pour les traditionnels, je confesse un faible pour Vivaldi, CPE Bach, Bloch, Brahms, Dvorák, Monn (tripatouillé par Schoenberg), Saint-Saëns, Shostakovitch. Tout cela est très connu et à raison, il n'est pas besoin de ma citation pour les distinguer. Si l'on veut des choses qui sortent des sentiers battus, toutefois...
Les perles : Arnold : rappelle Gulda versant série télé, complètement extraverti et jubilatoire. Casella : véhément, ultra-motorique. Pas un chef d'œuvre inoubliable, mais dans le genre, c'est une réussite. Ginastera - 1, 2 : très sombre, atonal, rappellent les concertos pour violon, en plus nocturne et inquiétant. Le 2 plus sur le versant mystérieux, le 1 en bande-son d'un cauchemar (II en galop infernal, III qui démarre en fin du monde). Honegger : j'en ai tressé des couronnes ici. Penderecki - 2 : terriblement angoissant, rappelle la symphonie No. 3 et Thrènes. Rietz et Gross : sur le même disque. Ma seule proposition un peu ancienne, qui couvre une esthétique allant du premier Beethoven à Mendelssohn, du tricot avec des surprises, un peu d'humeur sombre (ah, la Fantaisie !). Schmitt - Introït, récit et congé : de somptueux coloris orchestraux. Schoeck : le premier mouvement, sublime et pratiquement un concerto à lui tout seul, évoque Dvorák et Bartók (fin de la MPCPC). Le II est dépouillé comme un quatuor, avant de virer au Metamorphosen. Le III est Bachien, dans le goût des suites solo, alors que le IV est doux-amer, filmique et instable. Weinberg - Concerto + Fantasia : le drame à la soviétique. Dans le genre sinistre et lyrique à la fois, c'est peut-être ce qu'on trouve de mieux.
Les propositions différentes : Clyne - DANCE : ultra-cinématique, truffé d'effets. Manque peut-être de structure, mais peu me chaud. Kabalevsky - 2 : une merveille, avec thème grandiose d’aventure, et passage féérique au glockenspiel, du saxophone... Kapustin - 2 : dans l'idée de ce que fait Gulda, du jazz blanc ou de la musique très marqué années 60, mais moins pastiche que Gulda lui-même (et le concerto No. 1 de Kapustin), moins cartoon qu'Arnold aussi. Lieberson - The 6 Realms : superbe, orchestration très riche, très sombre, tous les mouvements offrent quelque chose de prenant. Pärt - Pro et contra : je n'en raffole pas mais c'est une proposition vraiment unique. Un accord consonant explose en cluster puis fourmille, afin d'explorer les confins du silence (aux effets percussifs sur l'instrument). Après cette succession de micro-événements, un très court pont lyrique classique dans le II, et un galop schnittkien qui finit en fanfare bachienne ! Rorem : très varié et théâtral, un festival de techniques et d’atmosphères dont je retiens surtout les mouvements IV, VII, VIII. Saariaho - Notes on Light : éthéré, inquiétant, fuligineux comme elle en a le secret, avec On fire très pulsé. B.A. Zimmermann - en forme de pas de trois : toujours fascinant, pas de mélodie mais des effets de collage, des silences, des sons étranges (bruissements métalliques, crissements), un clavecin préparé, du polystylisme. Bref, rien de très étonnant au vu du pedigree des compositeurs cités, mais une approche autre de l'instrument.
Les perversions : Glass - 1, 2 : on sait où l'on met les pieds, sachant que le 2 est plus long, varié, et à tendance "cirque", sans compter l'utilisation de sons inhabituels. Khachaturian - concerto-rhapsodie : ultra-mélodique et facile, aux sonorités d'Asie mineure typiques du compositeur. Say : guerrier et oriental, cinématique. Le II passe d’un beau silence à la guerre (tirs des percussions tandis que le violoncelle se lamente), le III démarre sur de l'eau qui coule et des chants d’oiseaux (aux confins du cartoon). Yoshimatsu - Centaurus Unit : Ultra sucré, farci de sons mystérieux et exotiques, avec des réminiscences new-age à la Rautavaara, un thème héroique, des effets d’écho aux percussions quand le violoncelle est à nu, des sons de biwa... Il pourrait sonoriser un film de Shinkai.
Les autres que je distingue : G. Bush - Sinfonietta concertante : globalement souriant, avec un II très tragique, qui n'est pas sans rappeler les facilités de Barber ou les élégies plus à l'ancienne. Medek : assez long mais offre beaucoup de moments qui font dresser l’oreille. Röntgen - 2, 1 : du Dvorák-light, qui coule de source. Schnittke - 1 : moins mordant que d'habitude, trop long, mais truffé de moments mémorables. Un peu comme Medek, dans un langage autre. P. Stanford : noir, rythmé, un régal ! Vasks - 1, 2 : délicieusement grandioses, la Toccata I (concerto No. 1) sonne comme un Dies Irae de foire au ralenti. Globalement typiques et déprimants. Vieuxtemps - 1, 2 : mélodiques et virtuoses, d'un romantisme souriant et volontiers épate-bourgeois. Le No. 1 est peut-être plus mémorable. Weigl : charmant, souriant, dansant, avec beaucoup de vents.
Dernière édition par Mefistofele le Lun 18 Avr 2022 - 15:23, édité 1 fois
Cololi chaste Col
Nombre de messages : 32642 Age : 42 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
Tiens, je découvre que Vieuxtemps a fait des concertos pour violoncelle ! Vu que j'aime beaucoup ceux pour violon (malgré leur inscription dans la tradition) et que j'ai été époustouflé par ses quatuors, j'ai très envie de tenter !
De ce que je connais toutefois, beaucoup de tes coups de cœur ne contrediront pas mes réserves sur le genre : même mes chouchous Schoeck ou Kabalevski me paraissent plus opaques et monolithiques ici que dans la plupart du reste de leur corpus. (Pour autant, on aura le Kabalevski à Paris et je courrai l'écouter, pour une fois qu'on a du neuf et pour une fois qu'on a du Kabalevski…) Et d'autres choses, comme Clyne, m'ont simplement paru agréables.
Mais je n'ai pas tout entendu dans ce que tu proposes : Casella est sur ma liste depuis longtemps, et je note Schnittke, Rorem et Lieberson avec beaucoup d'intérêt !
Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
Je suis extrêmement loin de ta connaissance du genre (merci ça donne des idées), mais tu n'oublies pas Dutilleux ?
Je ne sais si la question est adressée à David ou moi, du coup, je réponds peut-être à côté... Dutilleux est bien présent dans la longue liste à cliquer. Hélas, je ne raffole pas de ce qu'il a composé, donc je ne le cite pas à part. Maintenant, Tout un monde lointain est à mon avis ce qu'il a écrit de plus convaincant et accessible (je goûte sinon avec modération les deux symphonies et Le Loup, pas du tout le reste). Je conçois volontiers que ce soit plus écrit et riche que Geoffrey Bush, Casella ou Patric Stanford, mais voilà, ce sont eux qui me parlent le plus. (Et je pense qu'ils plairont à d'autres, d'où la citation).
Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
Tiens, je découvre que Vieuxtemps a fait des concertos pour violoncelle ! Vu que j'aime beaucoup ceux pour violon (malgré leur inscription dans la tradition) et que j'ai été époustouflé par ses quatuors, j'ai très envie de tenter !
Recommandé absolument, à mon avis ton genre !
DavidLeMarrec a écrit:
Mais je n'ai pas tout entendu dans ce que tu proposes : Casella est sur ma liste depuis longtemps, et je note Schnittke, Rorem et Lieberson avec beaucoup d'intérêt !
Rorem plus probable pour te plaire, Lieberson pourquoi pas ? Casella, c'est vraiment quelque chose pour Roupoil ou moi.
DavidLeMarrec a écrit:
De ce que je connais toutefois, beaucoup de tes coups de cœur ne contrediront pas mes réserves sur le genre : même mes chouchous Schoeck ou Kabalevski me paraissent plus opaques et monolithiques ici que dans la plupart du reste de leur corpus. (Pour autant, on aura le Kabalevski à Paris et je courrai l'écouter, pour une fois qu'on a du neuf et pour une fois qu'on a du Kabalevski…) Et d'autres choses, comme Clyne, m'ont simplement paru agréables.
Pas de tricherie dans ma liste, je ne juge nullement de la valeur comparative des œuvres entre elles ou au sein du corpus d'un même compositeur. À vrai dire, je ne pense pas que je garderais un concerto pour violoncelle dans une capsule temporelle (à part Dvorák ?). Même le Casella que je goûte ne se hisse pas au niveau des meilleures symphonies, A Notte Alta ou Pagine di Guerra. De même pour Kabalevsky, les sonates pour violoncelle, les concertos pour piano, les symphonies et les quatuors sont plus urgents. Cela n'empêche pas de trouver la proposition globlament attractive, même si pas exactement révolutionnaire. Et en dehors de Pärt et Zimmermann, surcôtés pour les besoins de cette liste (ma prise de notes contredisait la cotation finale), ce ne sont que des concertos surlignés de violet dans mon fichier (donc marquants). Il y a plus novateur ailleurs comme Kelemen ou Muhly, ou historiquement importants comme Haydn et Elgar, mais ils ont le tort de moins me plaire.
Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 90046 Age : 41 Date d'inscription : 08/06/2005
Ginastera - 1, 2 : très sombre, atonal, rappellent les concertos pour violon, en plus nocturne et inquiétant. Le 2 plus sur le versant mystérieux, le 1 en bande-son d'un cauchemar (II en galop infernal, III qui démarre en fin du monde).
Le 2è est pour moi une oeuvre majeure, vraiment géniale.
Roupoil Mélomaniaque
Nombre de messages : 1684 Age : 42 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
Casella, c'est vraiment quelque chose pour Roupoil ou moi.
Tiens, je ne suis pas sûr de l'avoir déjà écouté, pourtant le concerto pour violoncelle, c'est a priori un genre qui me parle (mais à vrai dire, à lire tes listes, je me rends que j'ai finalement très peu exploré en-dehors des classiques que tout le monde connait...).
Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
J'ai récemment réécouté le concerto pour violoncelle de Milhaud de 1934 (via la chaîne YT de George Gianopoulis) et je l'ai beaucoup apprécié. Celui que j'ai le plus (ré)écouté au cours des derniers mois est le concerto de Joonas Kokkonen de 1969.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 95917 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Vasks 2 est justement sur un disque paru vendredi dernier, je viens de l'écouter : du néo-romantisme très agréable, mais c'est un peu long (40 minutes) pour un contenu pas très dense. Excellent en musique de fond.
Pour du Vasks, toujours un serrement au c(h)œur de ne pas retrouver les audaces ni l'éloquence de sa musique chorale…
WoO Surintendant
Nombre de messages : 14332 Date d'inscription : 14/04/2007
Écoute du concerto de Tobias Picker. C’est (souvent) très beau. Premier mouvement « Not even the rain » mélancolique à souhait, lyrique, peu dissonnant… on verrait bien cette musique illustrer les images d’un film. Deuxième mouvement « Brief journey » beaucoup plus agité et moderne, le violoncelle dialogue avec les bois, les cuivres et pas mal de piano (très chouette d’avoir cette couleur dans l’orchestre). Avec le troisième mouvement « Those we loved » retour à une expression très nostalgique non dénuée de tensions, il y a quelque chose de très linéaire dans la progression globale, j’aime moins. Enfin la conclusion « Lament » qui tout comme le premier mouvement était une chanson à l’origine, ambiance nocturne, intime et secrète.
lulu Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20188 Date d'inscription : 25/11/2012
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Mar 19 Avr 2022 - 4:48
je n’aime pas beaucoup le violoncelle mais j’ai quand même fait une petite liste, volontairement très réduite.
Schnittke : Dialog (1965) Zimmermann (1965–66) Denisov (1972) Gubaidulina : Detto II (1972) Bancquart : D’une fougère bleue les veines (1978) Halffter 2 (1985) Schnittke 1 (1986)
Iskender Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2254 Age : 55 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 11/08/2009
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Dim 24 Avr 2022 - 12:38
Je me suis listé quelques top 10 il y a peu de temps. Pour les concertos pour violoncelle, dans un ordre grossièrement chronologique ça donnait ceci :
Vivaldi : en sol mineur RV 416 Haydn : 1 & 2 Lalo St Saëns : n°1 Dvořák : op.104 Chsotakovitch : n° 1 Weinberg Kabalevsky : n° 2 Dutilleux
En croisant vos propositions et mes goûts personnels, je vais tenter Wirén, Casella, Ginastera 2, Rorem, Gubaidulina, Schnittke.
Vasks je tenterai plus tard : si c'est aussi rasoir que le concerto pour violon je ne vais pas tenir longtemps. Si c'est plus varié comme celui pour alto qui est beaucoup plus intéressant et réussi, pourquoi pas.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 95917 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Dim 24 Avr 2022 - 14:20
Je l'ai trouvé meilleur que celui pour alto (et je n'ai pas aimé non plus celui pour violon), c'est donc plutôt bon signe !
Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
Je me suis listé quelques top 10 il y a peu de temps. Pour les concertos pour violoncelle, dans un ordre grossièrement chronologique ça donnait ceci :
Vivaldi : en sol mineur RV 416 Haydn : 1 & 2 Lalo St Saëns : n°1 Dvořák : op.104 Chsotakovitch : n° 1 Weinberg Kabalevsky : n° 2 Dutilleux
En croisant vos propositions et mes goûts personnels, je vais tenter Wirén, Casella, Ginastera 2, Rorem, Gubaidulina, Schnittke.
Vasks je tenterai plus tard : si c'est aussi rasoir que le concerto pour violon je ne vais pas tenir longtemps. Si c'est plus varié comme celui pour alto qui est beaucoup plus intéressant et réussi, pourquoi pas.
Excellente sélection, aussi bien pour les opus favoris (bon, à part Lalo, mais tout le monde peut se tromper) que les concertos à explorer. Je rejoins David, les Vasks sont à mille lieues du soporifique concerto pour violon. J'ai une préférence pour le premier, très accidenté, mais je pense que tu pourrais fréquenter sans trop de risque. De même avec Ginastera 1, que je trouve aussi incroyable que le 2.
Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 90046 Age : 41 Date d'inscription : 08/06/2005
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Jeu 5 Mai 2022 - 1:20
Dans les trucs rares mais pas mal, je peux vous conseiller d'écouter le concerto n°2 d'Aarre Merikanto. (1944) Je crois qu'il n'y a qu'un enregistrement. (Gustafsson, Oramo) Le 2è mouvement est surprenant par son romantisme affiché, et comme souvent, le final est moins intéressant, mais l'ensemble se tient quand même bien.
Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
Sujet: Re: Concertos pour Violoncelle Dim 8 Mai 2022 - 2:02
En suivant les conseils ci-dessus...
Aare MERIKANTO : Concerto pour violoncelle No. 2 (Oramo, dir. ; Jan-Erik Gustafsson, violoncelle)
Bien ficelé mais pas bouleversant. Absolument rien de risqué dans le langage, aucune pyrotechnie chez le soliste, plein de jolies choses consonnantes dans le I et II. Le III est en effet assez plat. J'ai passé un agréable moment, mais ce n'est pas spécialement excitant ou mémorable.
Tobias PICKER : Concerto pour violoncelle (Thomas Sanderling, dir. ; Paul Watkins, violoncelle)
Je rejoins tout à fait les remarques de WoO : idiome de cinéma dans le I, ambiguités et bifurcations de la modernité dans le II, lyrisme malmené dans le III (progression plus simple, mais j'avoue que ces climats ne me déplaisent pas) et épanchements un peu faciles mais néanmoins fort beaux (très "moment émouvant du film"). Plus stimulant et moderne que Merikanto, moins immédiatement beau aussi (ou alors, de façon plus prosaïque).
Si ces concertos ne se hisseront pas dans ma sélection particulière, ce sera le Prokofiev qui m'ennuyait que j'aurais redécouvert avec émerveillement par le duo Gustafsson/Oramo. Voir ici.
Prochaine étape : le Wirén, seul de la liste de David que je connaisse pas. Certes, celui d'Offenbach manque à ma liste mais je l'ai bien écouté par le sorcier Merlin : des beautés, mais qu'il est long !