Découvrir la musique de la RENAISSANCE par le disque...

Leonardo Vinci
La musique secrète

Doulce Mémoire
Denis Raisin Dadre

Spoiler:

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Quelle musique jouait, improvisait Léonardo au moment de la création de ses toiles ?

Denis Raisin Dadre a cherché quelle musique entrait le mieux en résonance avec les tableaux choisis ici (10).
La règle étant de refuser tout anachronisme.
Comme il le dit, ces choix personnels peuvent-être contestables bien qu'ils aient été faits dans une "rigueur historique afin d'être au plus près de l'environnement de Léonard".

Pour ma part, je trouve cela intéressant, et les morceaux choisis sont tout à fait à mon goût.
Les morceaux choisis, pour chaque toiles, s'enchaînent (à une exception près) "attacca", de façon cohérente, et j'ai trouvé ce choix très judicieux.

Le très beau livre-disque est très bien documenté avec pour chaque tableau représenté une petite analyse d'une page.

À signaler donc le beau travail éditorial de l'éditeur qui, en période de dématérialisation, fait vraiment plaisir.

Belle interprétation de l'ensemble Doulce Mémoire.

Melancholia
Madrigals and motets around 1600

Les cris de Paris / harmonia mundi



Programme:

Spoiler:

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Le menu est copieux, avec des compositeurs comme Bird, Gesualdo, Gibbons, Marienzo, Luzzaschi...pour ne citer que les plus connus.

Et je dirais que c'est vraiment réussi...
...avec pour ma part quelques réserves:

- Il y a une voix de soprano qui me gène un peu, trop en avant parfois, avec un "poil" d'agressivité. On n'est pas dans le bel équilibre de "La Compagnia del Madrigale"

-Des instrumentaux servent plus ou moins de liaison entre certains madrigaux ou motets; seulement ce ne sont que des extraits:

Exemples:

-On a quatre extraits de "Lullaby, my sweet little baby" de William Byrd.

-Deux extraits de "Come to me my grief" (qui est tellement plus beau, plus émouvant avec le chant !)
Le premier fait une durée de 1'11 !
Le deuxième, en fin de programme est annoncé pour 4'39...seulement au bout de 1'20, silence ! il faut arriver vers 3'10 pour "entendre" une musique très lointaine (il faut vraiment pousser le volume) que je n'ai pu identifier.

Je ne comprends pas l'intérêt de "la chose"  

Si l'album avait pu se conclure avec la version chantée !  

Bon, ces petites réserves n'entachent pas vraiment le plaisir d'écoute de cet album, qui globalement est quand même une belle réussite.

Bon, en effet, entre la qualité de tout ce que j'ai entendu des Cris de Paris jusqu'ici et le répertoire (que j'aime énormément) ça me fait quand très bien envie.

Rubato a écrit:

- Il y a une voix de soprano qui me gène un peu, trop en avant parfois, avec un "poil" d'agressivité. On n'est pas dans le bel équilibre de "La Compagnia del Madrigale"

En réécoutant le récent (et excellent) CD Cipriano de Rore de la Compagnia del Madrigale, Vieni, dolce Imeneo, je me disais que finalement je trouvais cet ensemble un léger petit chouïa trop lisse, alors peut-être que, justement...

Rubato a écrit:

Je ne comprends pas l'intérêt de "la chose"  

C'est que ça doit être conceptuel. (Le conceptuel semble être la nouvelle marotte des chefs de chœur - cf. Schmelzer, Bestion...)

Benedictus a écrit:

Bon, en effet, entre la qualité de tout ce que j'ai entendu des Cris de Paris jusqu'ici et le répertoire (que j'aime énormément) ça me fait quand très bien envie.

Rubato a écrit:

- Il y a une voix de soprano qui me gène un peu, trop en avant parfois, avec un "poil" d'agressivité. On n'est pas dans le bel équilibre de "La Compagnia del Madrigale"

En réécoutant le récent (et excellent) CD Cipriano de Rore de la Compagnia del Madrigale, Vieni, dolce Imeneo, je me disais que finalement je trouvais cet ensemble un léger petit chouïa trop lisse, alors peut-être que, justement...

je vois ce que tu veux dire; alors oui, tu trouveras sans doute plus "d'énergie" dans l'interprétation des Cris de Paris.

Mais ce n'est pas cela qui me gène, c'est la voix, le timbre de l'une des sopranos; le terme "d'agressivité" n'était peut-être le bon, je dirais "irritant" ? (parce que je la trouve trop en avant).

Bon, après une nouvelle écoute...tout ça va s'affiner!

Oui, je pense que cet album devrait te plaire.

[Playlist]

Melancholia
Madrigals and motets around 1600

Les cris de Paris / harmonia mundi

Un beau programme, mais avec quelques petites réserves pour ma part. voir ici

[Playlist]

Bartłomiej Pękiel.
OCTAVA ensemble

CD3

Spoiler:

Voir à partir d'ici

[Playlist]


Antoine de Févin
Anthonius Divitis

LuxPerpetua
Requiem

voir ICI

Rubato a écrit:

[Playlist]

Bartłomiej Pękiel.
OCTAVA ensemble

CD3

Spoiler:

Voir à partir d'ici

Un des dix disques de l'année 2019 pour moi !! Quelle belle découverte…

Rubato a écrit:

[Playlist]


Antoine de Févin
Anthonius Divitis

LuxPerpetua
Requiem

voir ICI

Ma version chouchoute !

(non pas qu'il y ait beaucoup de choix, certes)

Oh, du simili-Dufay, ça fait envie !

Oui, ça ressemble vraiment beaucoup à du Dufay, comme je le disais en un tout petit peu moins pré-Renaissant - et ça m'a beaucoup plu. Du moins pour ce que j'en ai entendu: c'est le premier disque d'un coffret de trois, qui regroupe la totalité des Messes et des Chanson de Caron; il existe aussi une monographie par le Huelgas Ensemble chez DHM, je crois que je vais me laisser tenter - mais cette version de The Sound and the Fury est très bien, très pêchue.

Les pochettes du label!!

[Playlist]

Melancholia
Madrigals and motets around 1600

Les cris de Paris / harmonia mundi



voir ici

Benedictus a écrit:

En Playlist, Benedictus a écrit:

• Nicolas GOMBERT: Missa A la Incoronation a 5. Missa Media vita a 5
Beauty Farm: Bart Uvyn (contre-ténor), Adriaan de Koster, Tomáš Lajtkep, Achim Schulz, Tore Tom Denys, Hannes Wagner (ténors), Julián Millán, Philipp Kaven (baryton), Joachim Höchbauer (basse)
Mauerbach, V & X.2019
fra bernardo

Cette densité et cette relance permanente de la polyphonie et puis ces trouvailles (comme le Benedictus à deux voix de la Missa A la Incoronation)… Gombert est décidément un des plus extraordinaires compositeurs de l’école franco-flamande, et Beauty Farm un des meilleurs ensembles dans ce répertoire!
(Bon, en revanche, comme toujours, l’illustration de couverture…)

Ce disque contient leur second enregistrement de Media Vita - le premier est sur Gombert II. La nouvelle interprétation est plus controlé que la première, mais moins énergique. Je pense (mais je ne suis pas certain) que le premier se sert de l’accord pythagoricien, le second du tempérament égal.

Quel merveilleux disque.

Oriane a écrit:

Quel merveilleux disque.

C'est majestueux! Ils chantent comme si'ils chantaient du Schubert.

Mandryka a écrit:

Oriane a écrit:

Quel merveilleux disque.

C'est majestueux! Ils chantent comme si'ils chantaient du Schubert.

Quelle belle image !
Joli clin d'oeil à Schubert

Je connais ces Lamentations avec un autre ensemble:



Et Lassus par les Pro Cantione Antiqua:

J'aime tous ces disques (il se trouve que Lassus a une place de choix dans mes écoutes parmi les compositeurs de la Renaissance).

Les Huelgas ont aussi enregistré quelques-unes de ses œuvres, avec succès.

Il a d'ailleurs un fil dédié: https://classik.forumactif.com/t1526p50-roland-de-lassus

Andreas Pevernage
Chansons, motets, madrigals.
Utopia Ensemble

Un très bel album ici consacré à la musique de Pevernage (1542/1543 - 1591).

Des motets, des chansons, et quatre madrigaux pour clore l'album.

Les chansons de cet album (il en a composées 80) sont sur des textes de Ronsard, Clément Marot, Guillaume Guéroult, Philippe Desportes.
De la très belle polyphonie, souvent à 5, avec quelques passages homophoniques, comme si les voix se mettaient progressivement d'accord.

Les cinq membres de l'Utopia Ensemble sont d'excellents interprètes; on ressent une certaine sérénité à l'écoute de ce recueil.

Michaela Riener: mezzosoprano
Bart Uvyn: contre ténor
Adriaan de Koster: ténor
Lieven Termont: baryton
Guillaume Olry: basse

Johannes Martini
La fleur de Biaulté

Le Miroir de Musique
Baptiste Romain

Encore un trésor de la musique de la Renaissance. Cet album est de toute beauté.

Sont regroupées sur cet album des motets, psaumes, mouvements de messe, chansons, instrumentaux et chansons instrumentales.
L'interprétation est remarquable. Six voix (2 mezzo, 2 ténors, une basse et un baryton) et six instrumentistes.

Un bel équilibre entre le chant et l'instrumental.
Les chants sacrés sont magnifiques; le Letatus sum, épuré, à deux voix est un grand moment d'écoute. On peut en dire autant du Magnificat.
On pense souvent à Josquin.

Cet album s'est bonifié à chaque nouvelle écoute...un régal!

Je dois avouer que souvent, sous ma douche, je chante Les mariniers adorent un beau jour / Quand pleins d’espoirs s’en vont courir fortune ou Branlez le fesson la vieille, branlez le fesson.

Et Ô combien est aimable…

Quel album… !

(Et j'ai eu le privilège de l'entendre deux fois en salle, avec une chanteuse principale différente !)

Je comptais bien sur vous deux!

Citation :

Et Ô combien est aimable…

...ne serait-ce pas plutôt Ô combien est heureuse

J'aime beaucoup Que feray-je...la fin du deuxième vers de chaque strophe me touche toujours, avec la voix de la soprano qui se détache vers l'aigu.

• Paschal de L’ESTOCART: Octonaires de la vanité du monde
Ensemble Clément Janequin: Agnès Mellon (soprano), Dominique Visse (contre-ténor), Michel Laplénie (ténor), Philippe Cantor, Bruno Quetard (barytons), Antoine Sicot (basse)
Paris, XI.1982
Harmonia Mundi «Musique d’abord»

Un (beau) poème métaphysique et moral huguenot, que la musique déplie en l'amplifiant de façon assez paradoxale, en faisant d’abord ressortir la rhétorique abrupte par une écriture simple et directe qui renvoie au style de la chanson française mais la zébrant par endroits de madrigalismes intensément expressifs et d’une grande audace harmonique. Le résultat est d’une grande singularité - à la fois inquiet et fervent, austère et fulgurant. Et l’interprétation est superbe: la lisibilité des parties, la saveur de la prononciation restituée, le grain des voix (Agnès Mellon!) et l’élan frémissant de l’ensemble…

Une œuvre à la fois absolument singulière (cela dit, je n’ai jamais écouté les Octonaires de Le Jeune, sur le même poème d’Antoine de Chandieu) et tout à fait emblématique de son temps à la fois musicalement (publiée en 1582, l’œuvre est vraiment à la charnière de la Renaissance tardive et des prémices du premier baroque) et «contextuellement.»

Pas réécouté depuis longtemps, ce disque qui a plus de quarante ans (!) continue donc d’être, pour toutes les raisons que j’ai dites, un de joyaux de la discographie de la Renaissance française.