Le nouveau confessionnal (remis à neuf!)

Benedictus a écrit:

Mélomaniac a écrit:

lucien a écrit:

j’ai même acheté un DG, l’autre jour.

Je mourrais d'envie de savoir quoi.

Un disque du fonds ou un récital d'une jeune pianiste ou d'une jeune soprano, avec une pochette qui ressemble à une publicité de parfum une nouveauté?

Franchement, comme si Lucien allait acheter un DG d'après 1990's pour le seul plaisir d'avoir 34 fois la trombine de l'interprète dans le livret, et le nom des compositeurs caché en petit caractère sous un titre d'album-concept pour ménagère de moins de 40 ans.

Moi je sais : Daphnis et Chloé par Boulez



Car oui, malgré les apparences, Lucien aime entendre des accords de do majeur, j'en suis persuadé.

Anthony a écrit:

Moi je sais : Daphnis et Chloé par Boulez

tu ne penses quand même pas que j’aurais acheté ça ?

Je suis sûr que c'est un fake...

Lucien acheter un DG...

Pourquoi pas un quatuor de Mozart par l'Amadeus Quartet...

lucien a écrit:

Anthony a écrit:

Moi je sais : Daphnis et Chloé par Boulez

tu ne penses quand même pas que j’aurais acheté ça ?

Mais oui, ça me paraissait tout à fait crédible.

Trop facile !... même si un peu surprenant.

Spoiler:

Ou plutôt ça :

nan, pas acheté non plus ce Maderna !

décidément, j’ai écouté beaucoup de DG, ces temps-ci !

Mélomaniac a écrit:

Ah mais si, sans être le top, c'est pas mauvais Ashkenazy. Ses Sibelius avec le Philharmonia restent parmi ce qu'il nous a offert de plus plus concluant en ces années-là, à la baguette s'entend.
Puis tu te trompes de crémier (  ), je ne suis pas du genre à conseiller des interprétations de troisième zone chez des labels marginaux

Mais justement, pour le crémier, il n'y a pas vraiment mieux qu'Ashkenazy-Philharmonia pour Sibelius… Aussi bien, éventuellement (Oramo-Birmingham, Saraste-Radio Finlandaise…), mais mieux, pas tellement. Pour les poèmes symphoniques, c'est vraiment ce qu'il existe de mieux (avec Maazel-Pittsburgh, mais cette intégrale-là fait en général moins l'unanimité, même si je suspecte des a priori un peu biaisés).

ovni231 a écrit:

Cololi a écrit:

ovni231 a écrit:

Enchaîne avec un concerto pour guitare de Villa-Lobos et tu sentiras bien passer.

Qui c'est vrai est magnifique !

Tiens, ça me donne une idée de playlist. J'en ai un peu marre d'écouter de la musique grisâtre post-moderniste.
Il est grand temps que le soleil entre dans ma grotte discopathique.

Quel moment de lucidité grâce, j'en pleure...

Pour en rester à Rodrigo, tu connais le Concierto de estio ?

j’ai encore Atys en tête.

lucien a écrit:

j’ai encore Atys en tête.

Moi qui croyais à ta sériosité musicale

C'est toi qui dis ça ? Toi le LULLYste convaincu, tu devrais féliciter Lucien pour son bon goût

Voilà des semaines que j'écoute très peu d'opéra… et surtout de la musique de chambre, que j'ai toujours confusément considérée comme la forme la plus haute, la plus essentielle de l'art musical.

Finalement, je suis aussi snob que Cololi.

c’est bien ce qui me semblait, le confessionnal c’est toujours pour se vanter surtout quand c’est David qui se confesse.

Tu es passé à côté de la nature de la confession – qui ne manquera pas de frapper les yeux plus affûtés.

Par ailleurs, si je devais poster ici à chaque fois que j'ai bon goût, que deviendrait la playlist ?

Mais non David... écoute un peu de LULLY et tu verras que tu es peut-être un peu snob, mais au moins tu as bon goût...

DavidLeMarrec a écrit:

Tu es passé à côté de la nature de la confession – qui ne manquera pas de frapper les yeux plus affûtés.

mais non, mais tu vois tu t’arranges toujours pour rappeler au passage ô combien tu as bon gout.

DavidLeMarrec a écrit:

Par ailleurs, si je devais poster ici à chaque fois que j'ai bon goût

On ne t'y croiserait jamais...

Polyeucte a écrit:

Mais non David... écoute un peu de LULLY et tu verras que tu es peut-être un peu snob, mais au moins tu as bon goût...

C'est vrai.

lucien a écrit:

c’est bien ce qui me semblait, le confessionnal c’est toujours pour se vanter surtout quand c’est David qui se confesse.

Remplace "surtout" par "uniquement" et ta phrase sera parfaitement juste

J'ai écouté de l'orgue (2 pièces de Buxtehude) et j'y ai pris du plaisir… Sauvez-moi!!

Jaky a écrit:

J'ai écouté de l'orgue (2 pièces de Buxtehude) et j'y ai pris du plaisir… Sauvez-moi!!

Je te proposerai bien un peu de LULLY pour te sauver, mais tu fais un blocage... alors désolé, je ne peux rien pour toi... tu vas te perdre dans les flonflons de l'orgue...

Jaky a écrit:

J'ai écouté de l'orgue (2 pièces de Buxtehude) et j'y ai pris du plaisir… Sauvez-moi!!

Mais tu viens au contraire d'assurer ta rédemption !

T'as écouté quoi : un choral, un Praeludium ?

Il prend sa revanche ! Fallait pas le saquer au JDC comme ça !

Enfin, mieux vaut tard que jamais, comme on dit.

Mélomaniac a écrit:

Jaky a écrit:

J'ai écouté de l'orgue (2 pièces de Buxtehude) et j'y ai pris du plaisir… Sauvez-moi!!

Mais tu viens au contraire d'assurer ta rédemption !

T'as écouté quoi : un choral, un Praeludium ?

Le Praeludium en Ut (BuxWV 138) et la 15 - Toccata en Fa (BuxWV 157)
par Harald Vogel.

Jaky a écrit:

par Harald Vogel.

C'est pas ce qu'on trouve de plus affriolant, mais il est un expert de la facture et de ce répertoire.

On trouve très facilement sur internet des vidéos par Ton Koopman : des interprétations absolument palpitantes, sur des orgues stars.

A découvrir d'urgence, ces oeuvres parmi les plus célèbres et virtuoses :

BuxWV 138 sur l'instrument hallucinogène de Basedow (et quel splendidissime buffet baroque),

BuxWV 146 sur le très typé Klapmeyer d'Altenbruch

BuxWV 140 et 149 sur le colosse de Saint-Jacques de Hambourg

La Toccata en ré mineur Bux155 à Stade

Ecoute ça et revient nous en parler !

DavidLeMarrec a écrit:

la musique de chambre, que j'ai toujours confusément considérée comme la forme la plus haute, la plus essentielle de l'art musical.

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Cololi a écrit:

lucien a écrit:

c’est bien ce qui me semblait, le confessionnal c’est toujours pour se vanter surtout quand c’est David qui se confesse.

Remplace "surtout" par "uniquement" et ta phrase sera parfaitement juste

C'est vrai quand c'est TOI qui viens à confesse

Il y a 10 jours, je commençais à écouter en parallèle les Parsifal dirigés par Levine et Boulez... après est venu Solti... et maintenant c'est Van Zweden

Faut juste espérer maintenant que je ne trouve pas Armin Jordan et Karajan en studio... Sinon je suis vraiment perdu!

C'est bizarre quand même, ça arrive à pas mal de gens à ce que j'ai pu lire...
Mais comment vous expliquez ces compulsions wagnerophiles ?

Jof a écrit:

C'est bizarre quand même, ça arrive à pas mal de gens à ce que j'ai pu lire...
Mais comment vous expliquez ces compulsions wagnerophiles ?

Car c'est la plus belle œuvre de tous les temps !

Il est vrai que le corpus wagnerien c'est quelque chose.

Polyeucte a écrit:

Il y a 10 jours, je commençais à écouter en parallèle les Parsifal dirigés par Levine et Boulez... après est venu Solti... et maintenant c'est Van Zweden
Faut juste espérer maintenant que je ne trouve pas Armin Jordan et Karajan en studio... Sinon je suis vraiment perdu!

Jof a écrit:

C'est bizarre quand même, ça arrive à pas mal de gens à ce que j'ai pu lire...
Mais comment vous expliquez ces compulsions wagnerophiles ?

Six version de Parsifal, ce n'est pas de la compulsion. A partir d'une douzaine, on peut commencer à trouver le cas un peu sérieux. C'est seulement quand on commence à comparer les différents live de Knappertsbusch à Bayreuth qu'on est arrivé au stade pathologique.

Benedictus a écrit:

Six version de Parsifal, ce n'est pas de la compulsion. A partir d'une douzaine, on peut commencer à trouver le cas un peu sérieux. C'est seulement quand on commence à comparer les différents live de Knappertsbusch à Bayreuth qu'on est arrivé au stade pathologique.

Les différentes versions d'une même année tu veux dire non??

Sinon, pour répondre, disons qu'il y a tellement de magnifiques versions de Parsifal je trouve, de visions différentes tant dans les personnages que les directions, qu'après l'écoute d'une version j'ai envie de comparer, d'entendre une autre optique...
J'avais eu ce syndrome avec Tristan (après avoir fait 4 soirées d'une même série) où je n'en sortais pas...

Et vous ne les usez jamais, ces opéras ? Vous pouvez les réécouter 5 fois à la suite sans jamais vous lasser ?

Jof a écrit:

Et vous ne les usez jamais, ces opéras ? Vous pouvez les réécouter 5 fois à la suite sans jamais vous lasser ?

Disons que la musique comme l'action dramatique se prêtent à des interprétations très différentes (va voir ce que dit Polyeucte de son écoute comparée de Levine et Boulez) qui renouvellent vraiment l'écoute.

Cololi a écrit:

Jof a écrit:

C'est bizarre quand même, ça arrive à pas mal de gens à ce que j'ai pu lire...
Mais comment vous expliquez ces compulsions wagnerophiles ?

Car c'est la plus belle œuvre de tous les temps !

Dit le LULLYste convaincu qu'il est devenu

Polyeucte a écrit:

Sinon, pour répondre, disons qu'il y a tellement de magnifiques versions de Parsifal je trouve, de visions différentes tant dans les personnages que les directions, qu'après l'écoute d'une version j'ai envie de comparer, d'entendre une autre optique...

C'est pas comme la Messe en si mineur où il y a pas dix versions qui tiennent la route... Alors qu'il suffirait de faire comme Suzuki, le clavecin en moins, pour que ce soit toujours génial...

Benedictus a écrit:

Disons que la musique comme l'action dramatique se prêtent à des interprétations très différentes (va voir ce que dit Polyeucte de son écoute comparée de Levine et Boulez) qui renouvellent vraiment l'écoute.

Je vois.

En tout cas c'est un peu effrayant, ce "syndrome".

Jof a écrit:

Et vous ne les usez jamais, ces opéras ? Vous pouvez les réécouter 5 fois à la suite sans jamais vous lasser ?

Tu as toi-même trouvé la réponse : il y a tellement de choses à entendre qu'on ne peut jamais le faire en une fois, c'est ça qu'il y a de si fascinant. Et comme par ailleurs il y a énormément de versions, ça permet de varier les plaisirs – étrangement, ce n'est pas pareil pour Richard Strauss (qui est plus près de mon goût, mais dont je n'écoute quasiment jamais un opéra en boucle), probablement parce que ses livrets et sa musique sont plus directifs, moins « mythiques », ce qui laisse moins de place à l'auditeur d'une certaine façon.

Personnellement, je n'ai jamais accroché à Parsifal...
Déjà le livret ne m'inspire pas trop (comme la Femme sans Ombre : le pire livret que je n'ai jamais lu ! ).

... Mais je dois avouer que je n'ai jamais chanté, accompagné ni mis en scène ou même composé d'Opéra ...
Donc tout cela reste sujet à caution...

tod a écrit:

la Femme sans Ombre : le pire livret que je n'ai jamais lu ! ).

Toi, tu n'as jamais écouté Tristan d'opéra italien.

Citation :

... Mais je dois avouer que je n'ai jamais chanté, accompagné ni mis en scène ou même composé d'Opéra ...

Ah mais j'aime beaucoup Tristan et Iseult !
Mais si en plus de ne jamais avoir chanté/accompagné/produit/mis en scène/composé d'Opéra, il faut en avoir écouter (pas du tout sûr de l'accord du participe passé "écouté") !!!!
je n'ai plus qu'à me taire et me couvrir de cendre.

tod a écrit:

Mais si en plus de ne jamais avoir chanté/accompagné/produit/mis en scène/composé d'Opéra, il faut en avoir écouter (pas du tout sûr de l'accord du participe passé "écouté") !!!!
je n'ai plus qu'à me taire et me couvrir de cendre.

Preuve qu'il faut un début à tout: sans le savoir, tu viens d'avoir une géniale idée de mise en scène Regietheater: Tristan transposé à Tchernobyl: les personnages rendus muets, sidérés par la catastrophe (les chanteurs sont dans la coulisse: leurs voix expriment ce que les mimes qui les remplacent sur scène ne parviennent plus à dire), sont progressivement enveloppés sous une couche de poussière radioactive (Isolde est totalement recouverte de cendres à la fin de la Liebestod).

Ne rigolez pas, mon premier Wagner scénique, c'était les Meistersinger par Claude Régy au Châtelet: des trucs comme ça à l'adolescence, ça vous marque.

.

anaëlle a écrit:

Mahler: Symphony #6 In A Minor, "Tragic" - John Barbirolli: New Philharmonia Orchestra

Fichtre tu as de l'appétit pour ingurgiter tant de grandes oeuvres en une journée.
Excellente version, fouillée et physique.
Mais est-ce que ça nécessitait une confession ?

Benedictus a écrit:

Preuve qu'il faut un début à tout: sans le savoir, tu viens d'avoir une géniale idée de mise en scène Regietheater: Tristan transposé à Tchernobyl: les personnages rendus muets, sidérés par la catastrophe (les chanteurs sont dans la coulisse: leurs voix expriment ce que les mimes qui les remplacent sur scène ne parviennent plus à dire), et progressivement enveloppés sous une couche de poussière radioactive (Isolde est totalement recouverte de cendres à la fin de la Liebestod).

Ah oui, je vois très bien ça : à l'acte I, Tristan (émissaire du Ministre de l'Énergie de l'Avenir) vient visiter la centrale. Iseult, scientifique qui vient d'adhérer à Greenpeace, est en colère contre les dissimulations du pouvoir. Devant le discours de langue de coton du spin doctor Kurwenal, elle projette de faire boire à Tristan l'eau des ruisseaux de Kychtym. Arrivée du Ministre de l'Énergie de l'Avenir et pompe finale.

À l'acte II, tous deux sont sur un lit d'hôpital, couverts de plaques verdâtres et soignés par Hulk des hommes en scaphandre… ils délirent longuement.
Le Ministre de l'Énergie de l'Avenir arrive précipitamment : la centrale va exploser, il faut partir. Boum.

À l'acte III, Tristan, irradié dans les décombres, est secouru par Kurwenal. Iseult, qui a pu suivre le Ministre, revient avec un flacon de pilules d'iode, mais Tristan expire dans ses bras, tandis qu'Iseult se consume comme une torche vivante.
L'orchestre s'éteint tandis que des banderoles audacieuses « il faut protéger la Nature » se déploient sur scène et que, du haut de la salle, un liquide irritant est projeté sur le public.

Oui,
mais.
Tristan & Iseut par Wagner est un drame intimiste où peu de choses extérieures influencent l'action.
Ce n'est finalement qu'un long duo, et il pourrait-être résumé à ça.
C'est comme Pelléas et Mélisande.
Que je vénère !
Mais tous les personnages secondaires, de Golaud au petit Guignol pourraient être avantageusement remplacés par des leitmotiv orchestraux.
On pourrait en faire un Oratorio.
La dramaturgie n'en serait pas altérée mais les coûts de production allégés !
Quoi !
Il y en a eu de Grandes Œuvres dégraissées pour pouvoir plus aisément parcourir le monde en attendant d'avoir des sous !
La magie de la Musique étant de tenir en quelques feuillets, il y aura toujours un Orchestre futur, plus fortuné que les autres, pour proposer l'intégrale de, des Contes d'Hoffman pour exemple récent (enfin pas tant que ça, mais je n'ai plus d'idée et souhaite que vous m'ayez compris).
Le pouvoir de la Musique est sa géométrie variable, aux salles, aux formations, au public.
Reste à trouver les compositeurs contemporains qui, comme leurs ainés, retravaillent les œuvres passées.

tod a écrit:

Tristan & Iseut par Wagner est un drame intimiste où peu de choses extérieures influencent l'action.
Ce n'est finalement qu'un long duo, et il pourrait-être résumé à ça.

Oui.

Citation :

C'est comme Pelléas et Mélisande.
Que je vénère !
Mais tous les personnages secondaires, de Golaud au petit Guignol pourraient être avantageusement remplacés par des leitmotiv orchestraux.
On pourrait en faire un Oratorio.

Mon Dieu, surtout pas ! Golaud est à mon avis le personnage essentiel de la pièce (on se moque assez de ce qui arrive à Pelléas, d'ailleurs – la preuve, ça continue après sa mort). Et Yniold une clef majeure aussi.