La question musicale du jour (3)

math a écrit:

Dans ce cas, je pense que ce qu'on te demande, c'est de montrer que tu entends réellement les parties instrumentales en question, que tu as une bonne oreille intérieure...

D'accord.

Cela dit, pas sûr que je me mette à écrire des pièces en quart de ton après cet examen.

Jof a écrit:

Auriez-vous donc une chanson simple, courte, sobre et qui ne me force pas à donner trop de ma personne (de toute manière, ma technique vocale inexistante m'en rendrait bien incapable) à me proposer ?

S'il n'est pas trop tard, voici ce qui me vient en tête.

Les airs baroques ont l'avantage d'être écrit en basse continue  : rien qu'en ne jouant que la basse de l'accompagnement, on a déjà l'ossature harmonique qui est sous entendue... la main droite, si on la veux, peut se jouer comme un accompagnement populaire (la main est censée se déplacer le moins possible, sauf aux cadences éventuellement).

ça peut être alors un air de Purcell (les interprétations de Deller ont beau faire entendre cette voix cagneuse, je ne crois pas en connaître de meilleures...), Monteverdi ("si dolce è il tormento", qui est une imitation de chanson populaire où il est même permis de composer soit-même des variations mélodiques, voir instrumentales..., ou "quel sguardo sdegnosetto", qui demande de la vélocité mais que je trouve "sain" comme travail de voix : intervalles proches... et le personnage incarné est une jeune personne (pas besoin de grosse voix à mon sens... mais sans technique il faut ralentir le tempo...) et puis cette chanson est parfaite!
ex :
/watch?v=F1Deo8k5gCw
/watch?v=n0D6wqoO-0E

/watch?v=1Xu9gdzYtCM

Sinon An Die Music de Schubert : la partie au piano est jouable...?

Peut-être "Morgen" de Richard Strauss...

Un air de Satie : l'air du poète, ou bien Daphénéo, sont drôles, poétiques et contiennent peu de notes... sinon carrément "Bonjour Biqui"... d'une sobriété abyssale!!!

Si on a pas une voix classique, les folk songs peuvent être intéressantes :
l'ennui avec Benjamin Britten est que la partie de piano est rarement simple mais quelques fois... je pense à "The Salley Garden", peut-être "Il est quelqu'un sur terre", sinon "Rich and rare".

Dans le "dépouillé mais très beau" chez Britten il y a "Phrase", appartenant au cycle sur les textes de Rimbaud "Les Illuminations", ou, plus difficile, le déchirant "O might those sighes and teares" : ici on voit la partition : /watch?v=CLgC3g0t_To

PS : Les paroles du refrain de "Blah Blah Blah Blah " de Gershwin  sont faciles à mémoriser...
...mais je crains la partie piano...?

Merci de ta réponse !

Le baroque avec un clavier, je crains que le résultat ne soit pas très probant...

Pour An die Musik, j'ai un peu peur des intervalles qu'on trouve dans le chant.
Schubert a cependant l'avantage de tomber sous les doigts.

Et Satie, je n'y avais pas pensé, c'est une très bonne idée !

Britten, oui pourquoi pas, mais ma connaissance des mélodies de Satie et la facilité du Roi de Thule de Schubert me feront plutôt pencher vers eux.

Je vais examiner tout ça. Merci !

Le récent fil de DavidLeMarrec sur le Tuba me fait souvenir que j'ai rencontré un instrument inconnu de moi, et peut-être même inouï, lors d'un concert dimanche dernier.
J'en ai retrouvé une image sur Google en tapant "Instrument à vent grave".
Voici la bête :


Il a été employé pour l'Octuor à vent Op67 de Krommer et la réduction pour petit ensemble de la Symphonie N°1 de Beethoven.
De bois et de métal, il doit mesurer 1,50 mètre de haut et sonne plutôt comme un bois.
J'ai cru à un contrebasson, un saxophone basse ou un saxhorn (cité dans le fil Tuba), mais aucune image ne correspond.
Sans doute un de vous le reconnaît ?

euh... une clarinette ?

eh oui, tout simplement une clarinette basse !
Je viens juste de trouver.  
Franchement, je ne pensais pas que ç'avait cette tronche-là, avec ce pavillon recourbé !
Désolé pour le dérangement....

Oui, on voit bien la conjonction avec les bois de la famille du saxophone, n'est-ce pas ? La première fois, c'est toujours troublant (moi aussi, j'ai découvert la mine que ça avait en vrai, et j'étais un peu perplexe devant ce calumet en résine).

Un calumet en résine vous dîtes ?!

Il y a encore la clarinette contrebasse, tod :



qu'on voit souvent sous sa forme métallique :



Pour l'encombrant, le pompon revient certainement au saxophone contrebasse : /watch?v=n1VuZbfGsHQ

Alifie a écrit:

Pour l'encombrant, le pompon revient certainement au saxophone contrebasse

Et ça, alors ????

Spoiler:

mais là, tu triches un peu, Chris. Pour le gros son, le tuba, auquel David a consacré un fil dédié, c'est bien aussi :

www.musicme.com/Gil-Evans/videos/Voodoo-Child-0200200008836.html

(le lien est je pense licite, puisque musicme est un site de streaming versant, comme deezer et grooveshark, des picaillons aux ayant-droits)

J’ai besoin de votre aide : Je recherche un exemple d’oeuvre dans laquelle on peut assister à une hybridation de différents modes entres eux. Je ne vois pas comment le dire autrement, j’espère être assez clair ^^. 
Je n’ai aucun exemple en tête, du moins pas là, comme ça, et je n’ai pas le temps de me lancer au hasard dans l’analyse de partition en espérant tomber sur la bonne. Si vous avez des idées, avec une rapide explication, je suis preneur ! 

Hybridation ? Tu veux dire superposition ?

Je me souviens d'un Regard de Messiaen qui superpose 3 modes (c'est lui-même qui l'indique). Tu veux que je cherche lequel ?
Sinon dans l'Orgue Mystique de Tournemire on trouve fréquemment des modes grégorien qui se chevauchent et se succèdent parfois très rapidement.

Il s'agit du Regard du Fils sur le Fils (n° 5).





Sinon, pour Tournemire, là tout de suite, l'exemple qui me vient en tête est celui-ci :
Élévation (n° 3) du 4ème dimanche après Pâques (Office n° 21) : http://imslp.org/wiki/L%27Orgue_mystique_%28Tournemire,_Charles%29

Ca prend une page mais les modes se succèdent rapidement (je ne pige pas toujours comment), et on trouve même une petite gamme par tons mesure 4.



Ici, mode de fa (avec le quarte augmentée) transposé en la, suivi dans la même mesure d'un la mineur (et la pédale réimpose l'hypermajeur à la 2ème mesure).



Ou ici (dernier système de l’Élévation), on est encore sur le mode de fa, suivi sur le 2ème temps d'un mode de mi (avec la seconde mineure). A la 2ème mesure on trouve à la 3ème double le mode de la et sur le 2ème temps l'hypermajeur revient.


C'était un truc comme ça que tu voulais ou pas du tout ?

En poussant on peut même trouver de la polytonalité à la mesure 2 de l’Élévation : la majeur + fa# mineur.

Edit: Ah d'ailleurs je me suis trompé, au début du dernier système, avant le mode de mi, c'est du la majeur.

Effectivement, si ça se trouve y connaîtra même pas.

je bloque sur le rythme de cette mesure (et de beaucoup d’autres du même type — en plus compliqué ) :

ah, je pense que j’ai compris.

Je veux bien que tu expliques alors, parce que, effectivement, c'est un peu tordu.

laisse-moi encore réfléchir une petite heure ou deux.

On est d'accord que le soupir et le triolet de doubles sont en binaire, et donc que la mesure fait 1 temps ?

Le problème, c'est que je ne vois pas pourquoi la croche du triolet tombe sur la dernier double du triolet binaire.
Je ne vois pas non plus comment on peut caser 5 doubles dans une croche, même ternaire.

Jof a écrit:

Le problème, c'est que je ne vois pas pourquoi la croche du triolet tombe sur la dernier double du triolet binaire.

Le demi-soupir est à considérer dans le triolet du haut (c’est clair sur mon schéma, non ?), je crois.

Jof a écrit:

Je ne vois pas non plus comment on peut caser 5 doubles dans une croche, même ternaire.

Cela ne rentre pas dans la croche ni dans le triolet, simplement cela démarre de là. Du coup la mesure est plus longue qu’un temps, et la voix du haut est incomplète (ce serait fastidieux de noter le silence restant).

Mais ça c’est très banal dans cette œuvre, regarde :


(mesure en 5/12, si je ne me trompe pas)

Ca colle si le - 3 - de la portée du bas recouvre aussi le demi-soupir.

Je suis contente de ne pas être pianiste

math a écrit:

Et le quintolet devrait être écrit en triples.

non je ne pense pas (cf. mon message précédent).

J'ai édité entretemps.

Citation :

(mesure en 5/12, si je ne me trompe pas)

Pourquoi faire simple lorsqu'on peut faire compliqué

eh oui !

Ah donc la mesure ferait un temps et 3 doubles de quintolet ? (je n'avais pas pigé ton schéma, je viens de saisir)

Comme on n'a pas de 3 sur l'ensemble soupir et triolet de doubles, j'aurais plutôt tendance à faire démarrer le triolet de doubles sur ta deuxième barre (donc la 2ème croche du temps binaire complet de la mesure). Mais effectivement, ça marche pas.

Et si admet que le soupir + triolet de doubles est compris dans le 3, ça marche (en décomposant en doubles on voit que ça colle).

C'est vraiment tordu.

Jof a écrit:

Ah donc la mesure ferait un temps et 3 doubles de quintolet ?

j’aurais plutôt dit deux croches de triolet et un temps complet ?

Jof a écrit:

Et si admet que le soupir + triolet de doubles est compris dans le 3, ça marche (en décomposant en doubles on voit que ça colle).

mais non : seul le soupir est compris dans le triolet, pas le second triolet.
(j’ai pas bon ?)

lucien a écrit:

j’aurais plutôt dit deux croches de triolet et un temps complet ?

Ah, le temps complet qui correspond au quintolet... Oui d'accord.
Y'a pas un moyen plus simple d'écrire tout ça, par exemple en séparant les voix par rapport à leurs rythmes, pour que ça soit lisible ?

lucien a écrit:

mais non : seul le soupir est compris dans le triolet, pas le second triolet.

Ah bah oui. Et le gars qui lit ça naïvement, il le devine comment ?  

Jof a écrit:

Y'a pas un moyen plus simple d'écrire tout ça, par exemple en séparant les voix par rapport à leurs rythmes, pour que ça soit lisible ?

peut-être, mais à partir du moment où toute l’œuvre ou presque est écrite comme ça, j’aurais plutôt vu une note explicative à la première occurrence.

Jof a écrit:

Ah bah oui. Et le gars qui lit ça naïvement, il le devine comment ?  

mais c’est l’évidence même, non ?

Et pour info, qui a écrit ce truc ? En tout cas il a dû bien s'amuser.

quelqu’un qui devait avoir trop fréquenté un certain philosophe chauve à lunettes.

EDIT. en fait c’est pas vrai : si ça se trouve il ne le connaissait pas encore.

Je vois pas.

Je vois toujours pas.

pendant que tu cherches, je te laisse avec cette simplissime mesure :

Ah Barraqué. Je viens de découvrir à quel point rechercher une image sur google était simple.

tu vas pouvoir donner des cours à Mélo (qui croit toujours qu’il faut Chrome pour ça, semble-t-il).

On ne peut pas tout simplement dire que ce compositeur est un gros manche?

Sinon là c'est chercher un sens à quelque chose qui n'en a pas...

lucien a écrit:

tu vas pouvoir donner des cours à Mélo (qui croit toujours qu’il faut Chrome pour ça, semble-t-il).

Parce que tu crois que je ne lis pas ce topic ?

Quand je vois les horreurs que tu y postes, je devrais effectivement m'abstenir...

Et d'abord c'est pas beau de se moquer de moi...

Xavier a écrit:

On ne peut pas tout simplement dire que ce compositeur est un gros manche?  

Sinon là c'est chercher un sens à quelque chose qui n'en a pas...

non.

tiens, voilà une mesure en 5/12, mais je suppose que lui aussi est un gros manche et que ce qu’il écrit n’a aucun sens (un peu comme un poème de Tzara, comme dirait l’autre).