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| Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand | |
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+5DavidLeMarrec Eusèbe Anaxagore Jof Mélomaniac 9 participants | |
Auteur | Message |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Lun 1 Fév 2016 - 23:12 | |
| Un nouveau sujet dédié à la discographie organistique de Mendelssohn, Brahms, Schumann, et leurs contemporains allemands ou apparentés. Tout ce que ces trois compositeurs écrivirent pour les tuyaux tiendrait sur cinq CD, il a donc paru commode d'évoquer cet oeuvre à travers un seul topic. Le sujet couvre jusqu'aux répertoires post-romantique, néoclassique et symphonique : Rheinberger, Reger...
Dernière édition par Mélomaniac le Lun 26 Fév 2018 - 23:03, édité 2 fois |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Lun 1 Fév 2016 - 23:21 | |
| Un disque culte pour moi, qui regroupe tout ce que Brahms a écrit pour les tuyaux. Les deux Préludes et Fugues, la Fugue en la bémol mineur, -pages de jeunesse (1856-1857). Le contrapuntique O Traurigkeit, O Herzeleid (1882), qui annonce l'ultime cahier des onze Préludes de choral (1896), opus posthume. Voilà une magnifique invitation à découvrir l'orgue romantique. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Johannes Brahms (1833-1897) :
Prélude et Fugue en la mineur Prélude et Fugue en sol mineur Fugue en la bémol mineur Prélude de choral et Fugue sur "O Traurigkeit, O Herzeleid"
= Luc Antonini, orgue Poirier-Lieberknecht de la Basilique Notre-Dame de la Daurade de Toulouse
(RCA, mars 1995)
Un CD fabuleux que je chéris depuis que je l'avais acheté à sa parution. Si jamais vous devez écouter un disque d'orgue dans votre vie... L'acoustique enveloppante suscite d'emblée un sentiment de ferveur contemplative qui pare d'un mysticisme insondable la Fugue en la bémol mineur. Et les dyptiques résonnent de tout leur brio et leur grandeur ! Interprétation solennelle et édifiante par Antonini, sur ce magnifique instrument construit par deux ouvriers de la maison Daublaine-Callinet.
Dernière édition par Mélomaniac le Mar 2 Fév 2016 - 20:14, édité 1 fois |
| | | Jof Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3541 Date d'inscription : 02/05/2014
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mar 2 Fév 2016 - 16:10 | |
| Je serai curieux d'entendre ça, je ne me suis jamais vraiment intéressé à l'orgue de Brahms.
D'ailleurs, il ne serait pas judicieux d'élargir à l'orgue romantique allemand en général, et donc d'inclure Mendelssohn et Schumann ? Ce qu'ont écrit pour l'orgue ces trois compositeurs réunis tient sur 4 ou 5 disques. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mar 2 Fév 2016 - 19:59 | |
| J'adore Brahms, mais je n'ai jamais entendu son oeuvre pour orgue . ( Je ne savais même pas qu'il avait composé pour cet instrument ). Il faut que j'écoute ça ... |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mar 2 Fév 2016 - 22:05 | |
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mar 2 Fév 2016 - 23:34 | |
| Un instrument alsacien qui visuellement ne paie pas de mine, mais d'une sonorité très suave qui rend à cette musique sa dimension charnelle et affective, trop souvent oblitérée par le brio de la facture symphonique sur laquelle on la joue fallacieusement. Vernet (qui devient trop rare au disque -il a abreuvé ma jeunesse avec ses formidables intégrales Buxtehude et Bach) dose ses registrations et son phrasé pour que les deux opus (56 & 58) conçus pour piano-pédalier trouvent leur voix expressive dans la bouche des tuyaux. Pour cela l'organiste s'est affranchi des arrangements habituels (Dupré, Guillou, Power Biggs...), s'est plongé dans des partitions d'époque qui précisent l'usage de la pédale et son effet sur la vibration des cordes. Un toucher tantôt vif et détaché, tantôt léché, mais parfaitement sûr, participe à un résultat littéralement envoutant, qui par le philtre d'une intime connivence restitue à ces pièces leur empathie toute romantique. Un maître-disque, récompensé par un Diapason d'or, idéal pour découvrir et s'enivrer de l'oeuvre d'orgue schumannien, ténu, bâtard, mais passionnant. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Robert Schumann (1810-1856) :
Studien für den Pedalflügel, Op. 56 Skizzen für den Pedalflügel, Op. 58 Six Fugues sur le nom de Bach, Op. 60
= Olivier Vernet, orgue Stiehr-Jacquot de l'église Saint-Michel de Wisches
(Ligia, juin 2010)
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| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mer 3 Fév 2016 - 9:38 | |
| Je n'ai aucun élément de comparaison, car je suis ignare en matière d'orgue, mais il y a ce disque Mendelssohn, dans lequel j'ai découvert les préludes et fugues op. 37 (contemporains de ceux pour piano, op. 35), et les sonates pour orgue. Il y a aussi une transcription partielle du Songe d'une nuit d'été. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mer 24 Fév 2016 - 20:57 | |
| C'est vrai que Vernet est très bien, et on le trouve aisément dans le commerce, l'Opus 65 seul ou un coffret avec l'oeuvre d'orgue intégral. Pour approfondir, je vous conseille l'enregistrement de Böhme dans la mythique église où officièrent Bach et Mendelssohn. Sur un instrument certainement surdimensionné mais qui exploite tout le potentiel d'évocation de ces pièces, avec rigueur mais aussi une licence expressive très imaginative. On trouve ce CD d'occasion, souvent à prix d'aubaine. http://www.amazon.fr/gp/product/B000001WTJ - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
La Thomaskirche de Leipzig
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonates pour orgue n°1-6, Op. 65
= Ulrich Böhme, orgue Sauer de l'église Saint-Thomas de Leipzig
(Capriccio, octobre 1994)
Magnifique interprétation, une de mes préférées, dans un style symphonique : Böhme profite des innombrables textures permises par cet instrument de presque 90 jeux et invente un univers poétique à chaque sonate. Finesse, nuance des textures (une forêt de 8' à la console de ce trois claviers), puissance des 32'... Ces six bijoux romantiques resplendissent avec autant de subtilité que de majesté grandiose.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Jeu 25 Fév 2016 - 23:18 | |
| Ci-dessous, un programme alternatim qui nous donne le plaisir d'entendre cette anthologie mendelssohnienne sur cet instrument letton qui était un des plus imposants du monde à l'époque de sa construction (1884). - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
La cathédrale de Riga (Lettonie)
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Six Proverbes pour l'année liturgique à huit voix a cappella, Op. 79 Préludes & Fugues en ut mineur, en sol majeur, en ré mineur, Op. 37 Sonates n°3-4, Op. 65
Im Advent - Weihnachten - Am Neujahrstage - In der Passionszeit - Am Charfreitage - Am Himmelfahrtstage
= Choeur Sacrum de Riga, Andris Veismanis ; Vincent Genvrin, orgue Walcker de la Cathédrale de Riga
(Hortus, 1997)
Un charmant collier de motets illustrant des versets propres à l'année liturgique (Avent, Noël, Nouvel an, Passion, Vendredi Saint, Ascension) s'entretoise ici à un récital d'orgue que Vincent Genvrin agence dans le respect du caractère et de la tonalité des pièces vocales. Programme intelligemment conçu, et très beau disque, magnifiquement servi par les jeunes choristes lettons et le colossal instrument (124 jeux sur quatre claviers et pédalier) de la Cathédrale de Riga.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Ven 22 Juil 2016 - 0:30 | |
| Découverte assez décevante de la première partie de ce disque consacré à l'intégrale Brahms. Je n'oserais dire poussif mais les phrasés semblent bien laborieux, et manquent de concentration, d'envie de faire avancer. Les registrations de deux Prélude et Fugue me semblent aussi trop douces (et pourtant l'instrument est pléthoriquement doté : 60 jeux au Hauptwerk, 22 au Chorwerk ! J'écouterai les onze Choralvorspiele un autre soir, en espérant une autre inspiration. Sinon, la discographie est suffisamment fournie pour qu'on puisse vénérer ce CD. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
L'abbaye de Waldsassen (Allemagne -Bavière)
- ...et sa célèbre bibliothèque :
Johannes Brahms (1833-1897) :
Prélude et Fugue en la mineur Prélude et Fugue en sol mineur Fugue en la bémol mineur Prélude de choral et fugue O Traurigkeit, o Herzeleid
Georges Athanasiades, orgue Pfaff de la Basilique de Waldsassen
(Tudor, avril 1992)
Le nom du label helvète pourrait servir de question face à cette interprétation assez soporifique, qui confond recueillement et ennui (et ce n'est pas une question de tempo : Antonini à Toulouse est plus lent mais combien mieux habité...) Et pour les les deux grands dyptiques, je préfère des approches néobaroques qui font souffler le vent nordique (à l'instar d'Ablitzer à Belfort, même si ce n'est pas ma référence ultime). J'écouterai l'opus 122 (qui complète cet album que je découvre ce soir) une autre fois, sous peine de ne pas aller au bout de mon programme
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 15 Jan 2017 - 0:43 | |
| Plutôt déçu par ce disque, qui propose une interprétation trop épaisse et gauche à mon goût. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Église du château de Wittenberg (Allemagne, Saxe-Anhalt)
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonate n°1 en fa mineur, Op. 65 Sonate n°2 en ut mineur, Op. 65 Sonate n°3 en la majeur, Op. 65 Sonate n°4 en si bémol majeur, Op. 65 Sonate n°5 en ré majeur, Op. 65 Sonate n°6 en ré mineur, Op. 65
= Eberhard Lauer, orgue Ladegast-Eule de l'église du château de Wittenberg
(Ambiente, août 1997)
Un instrument qui sonne postromantique/symphonique, dans un buffet néogothique qui sied à l'architecture du lieu. En 1985, les travaux entrepris par la maison Eule permirent de débarrasser la mécanique des systèmes électropneumatiques et enrichirent la registration dans un sens romantique. Plusieurs approches sont possibles pour servir ces sonates : renouer avec leurs sources baroques, ou anticiper sur leur postérité dans la filiation de Reger. L'interprétation s'engage ici plutôt sur cette dernière voie, en flattant l'ampleur et une solennité détachée mais en asséchant l'expression par un jeu qui me semble trop froid, inerte et rigide. Par défaut d'habileté, mais aussi en raison du caractère de l'instrument. On peut difficilement occulter la sensibilité de ces pages, et si l'on doit les plier à une facture tardive, il faut pouvoir profiter des dégradés de couleurs qu'offrent par exemple les excellentes lectures d'Ullrich Böhme à la Thomaskirche de Leipzig (et sa formidable palette de 8'), ou Susan Landale sur des Buchholz puissants mais subtilement veinés (chez Calliope).
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 15 Jan 2017 - 0:56 | |
| Je ne m'attendais pas à une révélation en revenant vers Lachner. Rien de foudroyant dans ces sonates, mais leur affable douceur reste quand même attachante, et a su raffiner les gènes de la séduction mélodique du baroque sud-allemand. Cet album entièrement dédié au compositeur bavarois est idéal pour faire connaissance. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
L'église St. Jakobus d'Ilmenau (Allemagne, Thuringe)
Franz Paul Lachner (1803-1890) :
Sonate en fa mineur, Op. 175 Sonate en ut majeur, Op. 176 Sonate en mi mineur, Op. 177
= Rudolf Innig, orgue Walcker de l'église St. Jakobus d'Ilmenau
(MDG, avril 2007)
Des Sonates guère transcendantes ou expansives, un peu paresseuses, mais sensibles, coulantes et très agréables. Sur un instrument aux teintes veineuses qui leur convient bien, touché par Innig toujours très à l'aise dans ce répertoire romantique allemand.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Lun 16 Jan 2017 - 23:25 | |
| Je vous reparlerai de ce disque, une des meilleures adresses pour les six Sonates de Mendelssohn. Ici sur un des plus grands instruments construits par les Buchholz (56 jeux sur trois claviers et pédalier, dont trois 32') et restauré en 2003 par les maisons Wegscheider et Klais (deux tiers des tuyaux sont d'origine). De la puissance, mais surtout une pigmentation délicatement embrumée et assez ligneuse où survit l'idiome de la facture baroque nord-allemande. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Vue du port, la Nikolaikirche de Stralsund (Allemagne, Mecklembourg-Poméranie)
Félix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonate n°1 en fa mineur, Op. 65 Sonate n°6 en ré mineur, Op. 65
= Susan Landale, orgue Buchholz de l'église St. Nikolai de Stralsund
(Calliope, juillet 2008)
Tiré de l'excellente intégrale des six sonates par l'organiste écossaise, sur trois différents instruments érigés par la famille Buchholz.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 22 Jan 2017 - 1:37 | |
| Tiré d'un double-album qui propose aussi les sonates 4-6 et d'autres diptyques. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Cathédrale de Riga (Lettonie)
Félix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonate n°1 en fa mineur, Op. 65 Sonate n°2 en ut mineur, Op. 65 Sonate n°3 en la majeur, Op. 65 Prélude et Fugue en ut mineur, Op. 37 n°1 Prélude et Fugue en sol majeur, Op. 37 n°2
= Edouard Oganessian, orgue Walcker de la Cathédrale de Riga
(Saphir, avril 2009)
Un gros joujou postromantique (124 jeux dès 1884) qui signe l'esthétique de cette interprétation large, suffisamment sensible pour échapper à la rigidité, et dont l'étagement des plans sonores permet quelques subtils dégradés.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Lun 23 Jan 2017 - 23:23 | |
| Ça reste une de mes versions préférées : rigoureuse, bien charpentée, plus classique que romantique, davantage tournée vers Bach que Reger. Pour ceux qui souhaitent un compromis entre la tenue du langage et la sincérité de l'émotion. A noter que cet instrument alsacien fut aussi choisi par Olivier Vernet dans le cadre de son intégrale chez Ligia -je ne l'ai plus trop en tête, il faudrait que je réécoute pour une comparaison. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Masevaux (France, Haut-Rhin)
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonates Op. 65 n°4 en si bémol majeur, n°5 en ré majeur, n°6 en ré mineur
= Yves Castagnet, orgue Kern de l'église Saint Martin de Masevaux
(RCA, juillet 1994)
J'avais acheté ce CD à sa parution et c'est lui qui m'avait fait découvrir les six délicieuses Sonates de Mendelssohn. Depuis j'en ai découvert bien d'autres enregistrements (pas tous mais quasi), toutefois ce disque conserve une faveur qui n'est pas seulement la conséquence d'une nostalgie. J'apprécie la robustesse classique de l'instrument, ses timbres savoureux et typés, et l'approche sensible et construite de Castagnet. Une merveille : l'allegretto de la 4° s'enrubanne ici avec élégance mais sans s'amollir dans d'évanescents mouchoirs de gaze, comme on l'entend trop souvent.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Sam 4 Fév 2017 - 1:12 | |
| Une écoute ce soir qui complète mon commentaire du 22 janvier dernier (message ci-dessus) et précise mes impressions, modérément enthousiastes : - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Félix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonate n°4 en si bémol majeur, Op. 65 Sonate n°5 en ré majeur, Op. 65 Sonate n°6 en ré mineur, Op. 65
= Edouard Oganessian, orgue Walcker de la Cathédrale de Riga
(Saphir, avril 2009)
Finalement je ne raffole pas de cette intégrale que j'avais commencé à découvrir le mois dernier. L'immense palette de l'instrument permet des dégradés, des subtilités, une poésie du timbre qui situent l'interprétation sous obédience symphonique fin XIX°. Mais le ton contemplatif, l’étirement généralisé du tempo, le legato (préjudiciable par exemple aux accords plaqués de l'allegro molto de la 6°), les lueurs évanescentes rendent une image trop partiale de ces pages, que je préfère servies avec un zèle néoclassique. A moins d'entendre des approches plus consistantes comme avec Ullrich Böhme à la Thomaskirche de Leipzig, d'une inépuisable imagination, parfois onirique mais sans rien conter de flasque.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 5 Fév 2017 - 22:10 | |
| Coup de projecteur sur un compositeur déserté mais enthousiasmant. Joachim Fontaine semble à peu près le seul à véritablement s'intéresser à cette musique, et il en domine la discographie avec l'intégrale des six sonates enregistrée sur cinq instruments (notamment de sa Sarre natale), parue dans un luxueux coffret chez Querstand. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Au milieu des vignes, l'église St. Johannes der Täufer de Treis-Karden (Allemagne, Rhénanie-Palatinat)
Ludwig Boslet (1860-1951) :
Sonate n°1 en sol mineur, Op. 3
= Wilhelm Krumbach, orgue Stumm de l'église Saint-Jean-Baptiste de Treis-Karden
(Orchestrola, 1993)
Un instrument de 29 jeux sur deux claviers (le positif d'écho se trouve à l'intérieur de ce buffet en forme d’ogive). Il fut érigé quelques années après la construction de cette église néogothique dont l'architecture interne influence celle de l'orgue. Un compositeur méconnu, même parmi les amateurs d'orgue. Esthétiquement entre Rheinberger et Reger. Une écriture d'une extrême qualité, et d'un intérêt qui ne faiblit pas, à la fois séduisante et construite. On s'explique mal la disette dont souffre sa discographie !
- Mélomaniac, in playlist, a écrit:
La Versöhnungskirche de Völklingen (Allemagne, -Sarre)
Ludwig Boslet (1860-1951) :
Sonate n°4 en si bémol, Op. 15
= Joachim Fontaine, orgue Walcker/Schuke de l'église de la Réconciliation de Völklingen
(Querstand, juillet 2003)
De Boslet, à nouveau. Tiré de l'excellente intégrale des six Sonates par Fontaine -tant mieux car c'est la seule, et le reste de la discographie se compte sur les doigts d'une main. La numérotation fait bien les choses : pour vous initier à ce corpus, je vous conseillerais les... trois premières sonates, à mon sens les plus immédiatement attrayantes.
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 5 Fév 2017 - 22:31 | |
| - Mélomaniac a écrit:
Ça reste une de mes versions préférées : rigoureuse, bien charpentée, plus classique que romantique, davantage tournée vers Bach que Reger. Pour ceux qui souhaitent un compromis entre la tenue du langage et la sincérité de l'émotion. A noter que cet instrument alsacien fut aussi choisi par Olivier Vernet dans le cadre de son intégrale chez Ligia -je ne l'ai plus trop en tête, il faudrait que je réécoute pour une comparaison.
- Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Masevaux (France, Haut-Rhin)
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonates Op. 65 n°4 en si bémol majeur, n°5 en ré majeur, n°6 en ré mineur
= Yves Castagnet, orgue Kern de l'église Saint Martin de Masevaux
(RCA, juillet 1994)
J'avais acheté ce CD à sa parution et c'est lui qui m'avait fait découvrir les six délicieuses Sonates de Mendelssohn. Depuis j'en ai découvert bien d'autres enregistrements (pas tous mais quasi), toutefois ce disque conserve une faveur qui n'est pas seulement la conséquence d'une nostalgie. J'apprécie la robustesse classique de l'instrument, ses timbres savoureux et typés, et l'approche sensible et construite de Castagnet. Une merveille : l'allegretto de la 4° s'enrubanne ici avec élégance mais sans s'amollir dans d'évanescents mouchoirs de gaze, comme on l'entend trop souvent.
Ça fait envie ! Effectivement les Mendelssohn mous sont légion à l'orgue (Jen Bate doit détenir le record)… Vernet, c'est très bien, très probe, mais je ne trouve pas que ça apporte quelque chose de supplémentaire au corpus, lecture un peu austère et homogène. Mon chouchou, comme on peut s'y attendre, c'est Jean-Baptiste Robin (essentiellement sur des Silbermann) : du détaché, du mordant, une registration très française (et variée, c'est important dans une intégrale). Si on veut un peu de fermeté dans ce corpus, alors le final de la 1, les variations isolées de la 6 dans le premier volume, et surtout l'andante de la 3 sont vraiment des modèles. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 5 Fév 2017 - 22:42 | |
| Il me semblait que tu n'appréciais pas les Silbermann mais je dois confondre. De toute façon, Rötha, Freiberg, c'est pas de la daube, même si pour Mendelssohn j'apprécie aussi une facture romantique plus tardive (Thomaskirche de Leipzig, que j'ai déjà abondamment vanté, ou les Buchholz de l'intégrale Landale). Au vu de ce que tu ressens avec J.B. Robin, si tu aimes la fermeté, alors tu devrais te ruer sur Castagnet à Masevaux. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 5 Fév 2017 - 22:48 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Il me semblait que tu n'appréciais pas les Silbermann mais je dois confondre.
C'est leur plein-jeu qui n'a pas ma faveur (métallique et froid). Sinon, ça dépend vraiment des instruments et surtout des registrations. - Citation :
- Au vu de ce que tu ressens avec J.B. Robin, si tu aimes la fermeté, alors tu devrais te ruer sur Castagnet à Masevaux.
J'aimerais bien, si je le trouve… Pour l'instant, pas mis la main dessus sur les sites de flux. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 12 Mar 2017 - 23:19 | |
| Deux enregistrements que j'ai récemment découverts. La densité et la maîtrise d'écriture de Töpfer sont vraiment dignes d'intérêt. - Mélomaniac, in playlist le 05 03 2017, a écrit:
- Église St. Johannis de Wernigerode (Allemagne, Saxe-Anhalt) :
Johann Gottlob Töpfer (1791-1870) :
Sonate en ré mineur
= Reinhardt Menger, orgue Ladegast de l'église St. Johannis de Wernigerode
(FSM, juin 1992)
Töpfer fut un virtuose et théoricien de l'orgue (proche de facteurs comme Friedrich Ladegast) qui composa essentiellement pour cet instrument. Il avait mis au point cette Sonate pour tester les capacités des orgues, par exemple les lourds accords en plenum du premier mouvement permettaient de jauger l'alimentation en vent. Au demeurant, à l'écoute, l'oeuvre n'apparaît pas comme un exercice didactique, sa spontanéité et sa faconde s'entendent inspirées par les élans du romantisme.
- Mélomaniac, in playlist le 05 03 2017, a écrit:
- Thomaskirche de Leipzig (Allemagne, -Saxe) :
Karl Piutti (1846-1902) :
Sonate en sol mineur, Op. 22
= Ullrich Böhme, orgue Sauer de l'église Saint-Thomas de Leipzig
(Motette, avril 1991)
Tombé dans l'oubli même dans le microcosme organophile, ce compositeur leipzigois était titulaire à la Thomaskirche lorsque le facteur Sauer y érigea son instrument (63 jeux sur trois claviers + pédalier) en 1888.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 12 Mar 2017 - 23:27 | |
| Quelques hauts-lieux du romantisme tardif. Dans le domaine organistique, Karg-Elert est le mieux connu des trois compositeurs, et sa grandiose fresque sur Jésus ma joie reçoit ici une interprétation à sa mesure ! Je vous reparlerai de la production de Schmidt, honteusement peu enregistrée (Reger tend à se tailler la part du lion au détriment de ses contemporains), mais je voulais déjà mettre en exergue cette merveilleuse Chaconne. - Mélomaniac, in playlist le 05 03 2017, a écrit:
- Le Münster de Berne -plus haut clocher de Suisse :
Hans Huber (1852-1921) :
Phantasie nach Worten der Heiligen Schrift
= Bernhard Leonardy, orgue Kuhn de la Collégiale Saint-Vincent de Berne
(Organ, juin 2001)
Je connaissais surtout les symphonies de ce compositeur, figure majeure de la vie musicale helvétique au tournant du siècle dernier, mais il nous laissa aussi quelques pièces pour orgue. Dont ce quadriptyque tiré des Saintes Écritures, dont chacun des volets titre en exergue des paroles des Psaumes 6, 84, 38 et 150. Une oeuvre puissante et d'une inspiration saisissante, jouée sur un instrument (71 jeux sur quatre claviers + pédalier) qui venait d'être inauguré deux ans avant l'enregistrement. Seul menu regret : la prise de son palote manque un tantinet de relief et de basses.
- Mélomaniac, in playlist le 05 03 2017, a écrit:
- A gauche, la Cathédrale de Trèves (Allemagne, Rhénanie-Palatinat) :
Siegfried Karg-Elert (1877-1933) :
Jesu, meine Freude, Op. 87 n°2
= Josef Still, orgue Klais de la Cathédrale de Trèves
(Organum, novembre 2000)
Le célèbre choral est traité en triptyque durant une vingtaine de minutes. Encadrant le paisible volet central : une introduction qui brosse un enfer tellurique et bouillonnant, et un Finale qui clame son réconfort. Joué sur ce gros joujou (67 jeux, 30 tonnes, 16 mètres de haut !), c'est époustouflant
- Mélomaniac, in playlist le 06 03 2017, a écrit:
Franz Schmidt (1874-1939) :
Chaconne en ut dièse mineur
= Andreas Juffinger, orgue de l'église Jesus Christus de Berlin
(Capriccio, octobre 1988)
Une église que vous connaissez certainement comme lieu d'enregistrement pour les orchestres berlinois, notamment le Philharmonique de Karajan. Elle est aussi dotée d'un orgue sur lequel cet interprète enregistra l'intégrale de Franz Schmidt (en quatre disques). La plupart de ces pièces se caractérisent par leur vaste dimension, avoisinant la demi-heure. Telle cette Chaconne qui reste peut-être son chef d'oeuvre : tendre, rarement éruptive, mais pétrie de moments d'une grâce quasi hypnotique.
- La fameuse Jesus Christus Kirche de Berlin :
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mar 28 Nov 2017 - 0:21 | |
| Cité pour mémoire car le disque n'est pas très excitant : un compositeur norvégien majeur, qui se rattache à l'esthétique romantique allemande. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Cathédrale d'Oslo (Norvège)
Ludvig Mathias Lindeman (1812-1887) :
Dix-neuf Variations et Fugue sur le choral Hvo veed, hvor nær mig er min ende
= Kåre Nordstoga, orgue Ryde & Berg de la Cathédrale d'Oslo
(Simax, novembre 2002)
Lindeman devint une figure majeure de la vie musicale norvégienne. Il collecta un millier d'airs folkloriques dans les campagnes de son pays, sans que cette ressource n'imprègne sa production pour l'orgue, qui reste plutôt tributaire de l'influence germanique -Bach, Mendelssohn et Schumann.
Dans cette oeuvre tardivement publiée en 1975, dix-neuf variations se contrepointent sur une hymne funèbre ("Qui sait combien proche est ma fin") puis débouchent sur un final grandiose et fugué. Il manque à ces pages une invention, une complexité que les jolies registrations de l'orgue de la Cathédrale d'Oslo (récemment construit en 1998) ne compensent pas. Du moins faudrait-il une interprétation plus imaginative que la fiable prestation de Nordstoga, dont les phrasés très réguliers finissent par générer une certaine monotonie, installée dans une confortable prise de son.
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mar 27 Fév 2018 - 0:20 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
La Jesus Christus Kirche de Berlin-Dahlem (Allemagne)
Franz Schmidt (1874-1939) :
Vier kleine Präludien und Fugen en mi bémol majeur en ut mineur en sol majeur en ré majeur "Halleluja"
= Andreas Juffinger, orgue Hammer de l'église Jesus Christus de Dahlem
(Capriccio, octobre 1988)
« C'est par l'orgue d'église que la musique a pénétré pour la première fois mon âme » écrivit Schmidt dans son autobiographie Son unique composition pour orgue qu'il ne dédia pas au soliste du Musikverein de Vienne fut écrite en 1928 pour l'organiste de la Kaiser Wilhelm Gedächtniskirche (église du Souvenir) de Berlin. Ce quadriptyque (dont chaque pièce forme elle-même un diptyque) constitue une sorte de sonate déguisée qui se déploie sur une large demi-heure : premier volet solennel, puis une méditation en ut mineur (mais d'un chromatisme aux frontières de la tonalité), un scherzo enjoué et mélodieux, un final hiératique et triomphant. A la même époque que Max Reger, le compositeur viennois se montre ici un maître des architectures monumentales et de la science contrapuntique. Une partie du matériel thématique sera recyclé dans la cantate Le Livre des sept Sceaux. Interprétation sur un instrument de 1970 (45 jeux sur trois claviers & pédalier), d'esthétique néoclassique, dont la souplesse mécanique permet un jeu très articulé, et dont la claire facture illumine la polyphonie. Les Principaux et Flûtes en 8', aussi lisibles que suaves, assurent ici une lecture galbée et orthophonique, dans un environnement transparent mais chaud.
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mar 20 Mar 2018 - 0:24 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Intérieur de l'église néoromane St Anton de Zürich (Suisse)
Josef Rheinberger (1839-1901) :
Sonate n°19 en sol mineur, Op. 193 Sonate n°20 en fa majeur, Op. 196
= Rudolf Innig, orgue Kuhn de l'église municipale St Anton de Zürich
(MDG, août 2004)
Encore un orgue que je ne vous ai encore jamais présenté. Il date de 1914, fabriqué par la maison Kuhn qui le restaura deux ans avant cet enregistrement, mettant alors en service le Fernwerk (quatre jeux placés à 40 m de la tribune, derrière l'autel) conçu à l'origine mais non réalisé. Il dispose de 54 jeux sur trois claviers (dont deux expressifs) + pédalier, sans tuyau 32' mais doté de six 16' et une Quintbass qui permet le 32' acoustique. Richement doté en fonds, jeux doux, et 8', dans une palette d'esprit romantique. Inspirée de celle de Saint Sulpice, la console largement munie (rouleau crescendo, accouplements, annulateurs...) autorise d'infinies modulations de couleurs et de puissance. Un magnifique instrument qui correspond parfaitement à l'idéal sonore de ces deux sonates, les dernières du compositeur. La partie médiane de la 19°, intitulée « Provençalisch », utilise la mélodie du lai J’aim la flour de valour de Machaut, -un des rares exemples d'emprunt à la musique médiévale profane dans le répertoire organistique de cette époque. La 20° est sous-titrée « Zur Friedensfeier » (Pour la célébration de la Paix) ; la signification reste incertaine, peut-être une allusion à la Conférence de paix de Haagen qui se déroula peu avant la composition de l'oeuvre en 1901.
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Lun 23 Avr 2018 - 23:44 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
La Wallfahrtsbasilika Mariä Heimsuchung de Werl (Allemagne, Rhénanie-du-Nord-Westphalie)
Julius Reubke (1834-1858) :
Sonate en ut mineur sur le Psaume 94
= Roman Krasnovsky, orgue Stockmann de la Basilique de la Visitation de Werl
(Hänssler, septembre 1997)
Un instrument que je vous ai récemment présenté dans le programme Bach de ce disque. Construit en 1961 par la manufacture sise dans cette petite ville de Westphalie. Il dispose de toutes les ressources pour aborder le répertoire d'envergure : 62 jeux sur quatre claviers + pédalier, avec contre-bombarde et une résultante en fonds de 32' par la Quintbass ; Récit en boîte expressive et Pectoral pour les dialogues intimistes et effets d'écho. Clarté et lisibilité permettent de scruter toutes les strates de cette Sonate, un chef d'œuvre de la littérature symphonique allemande. Les riches Mixtures du clavier principal (8 rangs) confèrent au plenum un éclat pailleté. L'organiste ukrainien domine de haute main les turbulences lisztiennes de la partition, qu'il sert avec profondeur et méticulosité et en exaltant quand il faut les émois romantiques de ces pages écrites par un jeune homme. Dans le grandiose Final, Krasnovsky cumule intelligibilité et intensité avec un sens de la déclamation vraiment remarquable. Bref, sur le versant analytique et cependant animé à cœur, voilà un des meilleurs enregistrements disponibles sur le marché, capté dans une acoustique vaste mais épanouie.
- Mélomaniac, in playlist, a écrit:
La Stadtkirche de Winterthour (Suisse, -canton de Zurich)
Paul Richter (1875-1950) :
Sonate en ré mineur, Op. 36
= Nicoleta Paraschivescu, orgue Walcker de l'église de Winterthur
(Audite, juillet 2008)
Natif de Brașov où il officia comme organiste et Kapellmeister, ce compositeur avait été formé à Leipzig, Budapest, Vienne et Berlin. Son unique oeuvre pour orgue se rattache à la tradition symphonique. Le cœur en est le superbe Andante molto moderato, à variations, qui permet de faire parader les registres. Très bonne interprétation, toutefois je lui préfère celle sur le Sauer de l'église évangélique de Sibiu, enregistré par Ursula Philippi (qui fut d'ailleurs professeur de Nicoleta Paraschivescu) dans le cadre de son anthologie transylvaine chez MDG.
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mar 18 Sep 2018 - 21:16 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Église St. Magnus d'Esens (Allemagne, Frise orientale)
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonate n°6 en ré mineur, OP. 65
= Winfried Dahlke, orgue Rohlfs de l'église St. Magnus d'Esens
(Nomine, 2015)
Voici la plus grande église de Frise orientale, qui se trouve dans la ville côtière d'Esens et date de 1854. C'est là, dans un buffet d'aspect néoroman construit par Friedrich August L. Hellner, que le facteur Arnold Rohlfs acheva son principal instrument, en 1860. La sonorité romantique s'incarne dans trente jeux, préservés intacts hormis la réquisition des tuyaux de façade en 1917, ainsi que quelques rénovations effectuées par les ateliers d'Alfred Führer depuis 1980.
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Lun 11 Mar 2019 - 21:40 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Église Bragernes de Drammen (Norvège)
August Gottfried Ritter (1811-1885) :
Sonate n°3 en la mineur, Op. 23
= Terje Winge, orgue Lund de l'église Bragernes de Drammen
(Simax, septembre 2007)
Un compositeur majeur de l'orgue romantique allemand, dans la tradition de Bach (via Kittel) et Mozart (via Hummel). Il s'illustra une quarantaine d'années à Magdeburg, et dès 1861 sur la vaste console (88 jeux) érigée par le père de Julius Reubke. Ritter reste aussi connu comme érudit du répertoire, à travers la publication du Zur Geschichte der Orgelspiel, un recueil qui brosse un panorama de pièces écrites du XV° au XVIII° siècles. D'une seule coulée, cette sonate n°3 (dédiée à Liszt) comprend toutefois quatre épisodes : introduction, puis un récitatif mène à une section lente, suivie d'une série de variations et enfin d'un final contrapuntique en forme de fugue. Cette fresque atteste d'une rare maîtrise du vocabulaire et des possibilités de l'instrument. Elle est ici jouée sur un orgue (38 jeux sur trois claviers & pédalier) construit en 1998, abrité derrière une façade néogothique qui date du buffet construit en 1872 par Claus Jensen pour le premier instrument qu'accueillit cette église, située devant un merveilleux paysage de conifères.
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Jeu 4 Avr 2019 - 23:06 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
La Sebalduskirche de Nuremberg (Allemagne, Bavière)
Johannes Brahms (1833-1897) :
Prélude et Fugue en sol mineur, WoO. 10 Fugue en la bémol mineur, WoO. 8 Prélude et Fugue O Traurigkeit, O Herzleid en la mineur, WoO. 7 Onze Préludes de choral, Op. 122
= Werner Jacob, orgue Peter de l'église Saint-Sébald de Nuremberg
(Philips, avril 1997)
Une ville bavaroise que j'adore ! Cette église dédiée au saint-patron de la cité posséda un orgue dès le XIV° siècle, puis celui qu'y installa en 1441 le célèbre facteur de Mayence, Heinrich Traxdorf. Il fut rénové en 1691 par Georg Siegmund Leyser et demeura longtemps un des plus vieux instruments du monde en état de jouer. Hélas un bombardement en janvier 1945 détruisit ce patriarche. Un nouvel orgue fut érigé en 1975-76 par Willi Peter de Cologne, selon les préconisations de Werner Jacob qui en fut le titulaire jusque 1991. Parmi les prestigieux organistes qui se succédèrent en cette église, on compte Conrad Paumann (1446-1450), Johann Staden (1618-1634), et bien sûr Johann Pachelbel (1695-1706) qui écrivit la succulente Aria Sebaldina en l'honneur du lieu. La disposition actuelle fait parler 71 jeux sur trois claviers et pédalier, assis sur Principal 32'. Jacob propose ici une lecture claire, parfois encline au prosaïsme, qui inscrit en tout cas ces pièces dans une obédience plutôt néoclassique. La registration, les phrasés jettent un regard cru et analytique sur ce corpus majeur du romantisme allemand, revisité par des textures inaccoutumées.
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 12 Mai 2019 - 22:07 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit a écrit:
Église Kristine kyrka de Falun (Suède, diocèse de Västerås)
Johannes Brahms (1833-1897) :
Prélude et Fugue O Traurigkeit, O Herzleid en la mineur, WoO. 7 Onze Préludes de choral, Op. 122
= Jacques van Oortmerssen, orgue Setterquist de la Kristine kyrka de Falun
(Bis, mars 1990)
Je vous avais déjà parlé de l'orgue de chœur, d'esprit baroque (cf photo ci-dessous), mais pas encore de l'autre instrument trônant sur la tribune. Il date de 1906, consécutivement à la rénovation de l'édifice, et fut construit par les ateliers Setterquist d'Örebro selon une esthétique Cavaillé-Coll. Le Rückpositiv est vide, tous les tuyaux se situent dans le grand corps, dont un plan en boîte expressive activée par le second clavier. Au total la console compte trente jeux quasiment tous d'origine, excepté un Violon 4' remplacé en 1921 par une Voix céleste. La maison Magnusson a restauré l'instrument en 1979-80. Bonne interprétation de ce corpus brahmsien, mais la prise de son s'avère un peu congestionnée et compacte.
- L'orgue de chœur construit par les ateliers Magnusson, aux mêmes couleurs bleu et or que l'orgue de tribune :
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Lun 10 Juin 2019 - 22:47 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Cathédrale d'Exeter (Angleterre, -Devonshire)
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonate n°6 en ré mineur, Op. 65
= Lionel Dakers, orgue Willis/Harrison de la Cathédrale d'Exeter
(Emi, avril 1965)
L'enregistrement fut réalisé 300 ans après la construction du buffet par John Loosemore qui en 1665 acheva ce profond coffre, placé en jubé entre le chœur et la nef. Comme on voit sur la photo, les tuyaux rayonnent de part et d'autre du transept. La partie instrumentale se décline en une cinquantaine de jeux, sur quatre claviers et pédalier, que l'on doit au célèbre Father Willis (1859, 1888) puis à la firme Harrison (1931-1933, 1965, 2013).
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 21 Juil 2019 - 22:39 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Église St Marzellus de Gersau (Suisse, -canton de Schwyz)
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Prélude & Fugue n°1 en ut mineur, Op. 37 Prélude & Fugue n°2 en sol majeur, Op. 37 Prélude & Fugue n°3 en ré mineur, Op. 37
= Yuval Rabin, orgue Braun/Mathis de l'église St Marzellus de Gersau
(MDG, septembre 2012)
Au tout début du XIX° siècle, la construction de cette église dédiée au Pape Marcel mobilisa toute la commune de cette charmante localité, située au bord du Lac des quatre Cantons. Le facteur Johann Anton Braun y installa un orgue d'une trentaine de jeux, qui subit des transformations en 1875, 1885 et 1938, avant d'être restauré en 2011 par la manufacture Mathis. Cette page décrit les différents états de l'instrument, et l'évolution de la disposition : http://peter-fasler.magix.net/public/SZProfile/sz_gersau_kath.htm On peut y voir une photo du Kronpositiv ajouté en 1939 en haut de la tribune, et supprimé par la récente rénovation. La console compte désormais 29 jeux sur deux claviers et pédalier, avec Principal et anches en 32'. La sonorité semble un peu compacte voire pâteuse dans certaines registrations (indiquées dans le livret) mais affiche puissance et cohérence, et une indéniable chaleur romantique subtilement patinée. L'organiste israélien conclut ce SACD (qui inclut aussi les Sonates 2 et 4) par un Choral, variations et Fugue de sa composition, et qui s'inspire des célèbres pages mendelssohniennes.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Sam 10 Aoû 2019 - 1:56 | |
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| | | Nestor Mélomaniaque
Nombre de messages : 1587 Date d'inscription : 05/10/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Sam 10 Aoû 2019 - 20:49 | |
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 11 Aoû 2019 - 1:55 | |
| - Nestor a écrit:
Je n’avais encore jamais exploré Mendelssohn à l’orgue étrangement.
Ses six Sonates restent pourtant un des corpus majeurs du répertoire organistique, et très souvent présentes dans les récitals, du moins dans les pays anglo-saxons. Les enregistrements de telle ou telle Sonate sont légion. Pour mémoire, au sein d'une discographie abondante même pour les intégrales, voici les trois versions que je recommande : Yves Castagnet, sur le Kern de Saint Martin de Masevaux (RCA, 1994) : robuste mais souple et chantant quand il faut, idéal pour une première approche Ulrich Böhme, à l'orgue Sauer de la Thomaskirche de Leipzig (Capriccio, 1994) : approche romantique, touffue, d'une richesse infinie dans la palette des timbres médians Susan Landale sur trois différents Buchholz, puissants mais subtilement veinés (Calliope, 2008) dans des acoustiques larges propices à monumentaliser le propos mais aussi à réveiller les plus délicats contrechants polyphoniques. |
| | | Nestor Mélomaniaque
Nombre de messages : 1587 Date d'inscription : 05/10/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 11 Aoû 2019 - 7:34 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Nestor a écrit:
Je n’avais encore jamais exploré Mendelssohn à l’orgue étrangement.
Ses six Sonates restent pourtant un des corpus majeurs du répertoire organistique, et très souvent présentes dans les récitals, du moins dans les pays anglo-saxons. Les enregistrements de telle ou telle Sonate sont légion. Pour mémoire, au sein d'une discographie abondante même pour les intégrales, voici les trois versions que je recommande : Yves Castagnet, sur le Kern de Saint Martin de Masevaux (RCA, 1994) : robuste mais souple et chantant quand il faut, idéal pour une première approche Ulrich Böhme, à l'orgue Sauer de la Thomaskirche de Leipzig (Capriccio, 1994) : approche romantique, touffue, d'une richesse infinie dans la palette des timbres médians Susan Landale sur trois différents Buchholz, puissants mais subtilement veinés (Calliope, 2008) dans des acoustiques larges propices à monumentaliser le propos mais aussi à réveiller les plus délicats contrechants polyphoniques.
Je me suis laissé tenter par la version Böhme avec les 6 sonates, idéal pour un dimanche matin ! |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 15 Sep 2019 - 22:43 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
La Marktkirche de Hanovre (Allemagne, Basse-Saxe)
Max Reger (1873-1916) :
Wie schön leucht't uns der Morgenstern, fantaisie Op. 40 n°1 Straf' mich nicht in deinem Zorn, fantaisie Op. 40 n°2
= Ulfert Smidt, orgue Goll de la Marktkirche de Hanovre
(Rondeau, mai 2016)
Après J.S. Bach, le genre de la Choralphantasie est resté vivace en terre germanique, à travers Johann Ludwig Krebs, Gottfried August Homilius, Johann Christian Heinrich Rinck, Johann Gottlob Töpfer, Heinrich Reimann. De ce dernier, le Wie schön leuchtet der Morgenstern (1895) inspira celui qu'écrivit le jeune Reger quelques années plus tard. Illustrées pendant une quinzaine de minutes, les cinq strophes culminent sur une fugue magistrale. D'aussi large envergure, Straf' mich nicht in deinem Zorn constitue une autre des sept Fantaisies de Reger, toutes composées entre l'été 1898 et l'automne 1900. L'orgue de la Marktkirche, une des trois église du vieux-centre de Hanovre, a été construit par la manufacture helvète Goll en 2009, dans un buffet de 1954 et en recyclant une partie de cette ancienne tuyauterie. Il compte 64 jeux sur quatre claviers et pédalier, doté de deux 32'. Ulfert Smidt était titulaire de cette console depuis une vingtaine d'années, et il livre ici de remarquables interprétations, fort bien captées dans une acoustique nette et bien focalisée, malgré la disposition en angle du buffet (la photo ci-dessous ne montre que la façade principale).
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Sam 5 Oct 2019 - 0:21 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
L'église Sankt Stephanus de Beckum (Allemagne, Rhénanie-du-Nord-Westphalie)
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonate n°1 en fa mineur, Op. 65 Sonate n°2 en ut mineur, Op. 65 Sonate n°3 en la majeur, Op. 65 Sonate n°4 en si bémol majeur, Op. 65 Sonate n°5 en ré majeur, Op. 65 Sonate n°6 en ré mineur, Op. 65
= Rudolf Innig, orgue Klais de l'église Sankt Stephanus de Beckum
(MDG, 1992-1993)
Ces enregistrements s'appuyaient sur les récents travaux (1987-1991) de William A. Little exploitant les manuscrits conservés à la Staatsbibliothek de Berlin et la Biblioteka Jagiellonska de Cracovie. De tels documents éclairent la genèse des six Sonates, en présentant leurs ébauches originellement conçues dès le 21 juillet 1844 en Angleterre avant la mise en forme pour leur parution. Le CD1 propose ainsi les Sonates telles que nous les connaissons usuellement, tandis que le CD2 les reconstitue dans leur état primitif (la page 28 du livret explicite les correspondances).
Rudolf Innig déclare s'être penché sur ce corpus depuis 1973 et vise à en réaliser une conception globale et homogène, à articuler l'intensité expressive de chaque œuvre, à rendre justice aux détails des partitions, à l'éclat intrinsèque de la musique et à sa force virtuose. Il rappelle que Mendelssohn privilégiait « la mise en évidence de la structure musicale » plutôt que les jeux de timbres. Hélas, et c'est assez paradoxal, l'organiste allemand a choisi un instrument tardif (1910) et d'esprit symphonique, certes prolixe en couleurs (avec 61 jeux répartis sur trois claviers + pédalier, la registration a pu se permettre de varier les combinaisons pour chaque pièce !) mais d'une sonorité compacte et assez poisseuse. La transmission pneumatique n'aide pas à affûter le dessin. Ce répertoire se situe à la charnière de deux époques : le classicisme de Bach (qui implique une lisibilité de l'écriture contrapuntique) mais aussi la sensibilité romantique, qui transparaît par exemple dans les dégradés de boite expressive tel qu'Innig en use au troisième clavier. Déclinant ainsi le génie pré-impressionniste de l'auteur des Hébrides. C'est en ce point que cette approche stylistique trouve selon moi son intérêt et sa limite. La palette opaque et l'inertie sonore de l'instrument westphalien tendent inévitablement à projeter une physionomie épaisse qui trahit l'ambition d'une prévalence de l'intelligibilité polyphonique et compromet les intentions de l'interprète soumis à ses contradictions. Une version à connaître si vous aimez les touffeurs de Susan Landale (Calliope, sur les Buchholz nordiques) ou d'Ulrich Böhme à la Thomaskirche de Leipzig (Capriccio). Pour l'évidence et la vigueur de l'énoncé, Yves Castagnet à Masevaux (Sony) reste prioritaire !
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Lun 4 Nov 2019 - 22:42 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Sanctuaire Maria Ausiliatrice d'Aprica (Italie, -Lombardie)
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonate n°1 en fa mineur, Op. 65 Sonate n°2 en ut mineur, Op. 65 Sonate n°3 en la majeur, Op. 65 Sonate n°4 en si bémol majeur, Op. 65 Sonate n°5 en ré majeur, Op. 65 Sonate n°6 en ré mineur, Op. 65
= Giulio Piovani, orgue Sandri du Sanctuaire Maria Ausiliatrice d'Aprica
(Brilliant, juillet 2013)
Tiré d'une intégrale de l'œuvre mendelssohnien, sur deux instruments nord-italiens, dont celui d'Aprica qui venait d'être achevé lors de l'enregistrement et qui compte 49 jeux sur trois claviers & pédalier (avec soubasse 32'). L'interprétation surprend par son ton solennel, ses phrases léchées (mais claires et nuancées) et ses tempi fort sages. Sonorité assez compacte mais qui reste voluptueuse, très dense dans les basses un peu encombrantes mais qui garantissent une assise de majesté. Bref une approche plutôt fervente, empesée, brumeuse, et post-romantisante, pas celle qui me convient le mieux pour ces Sonates que je préfère servies dans une approche vive et néoclassique, malgré d'enviables réussites comme celle de Susan Landale (Calliope, sur les Buchholz nordiques) ou d'Ulrich Böhme à la Thomaskirche de Leipzig (Capriccio).
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Ven 20 Mar 2020 - 20:35 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Cathédrale de Chester (Angleterre, -Cheshire)
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Sonate n°4 en si bémol majeur, Op. 65
= Roger Fisher, orgue Hill de la Cathédrale de Chester
(HMV, janvier 1970)
Très belle interprétation sur un instrument qui venait d'être restauré, réharmonisé, et complété par neuf nouveaux jeux, portant leur nombre à soixante-dix dont deux 32' de pédale. La fin des travaux fut inaugurée par Maurice Duruflé. Rien de poisseux comme on pourrait craindre de la facture anglaise, mais au contraire beaucoup de vivacité, de clarté, sans négliger la puissance requise par le majestueux finale.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 7 Juin 2020 - 23:26 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Le Neumünster de Zürich (Suisse)
Josef Rheinberger (1839-1901) :
Sonate n°16 en sol dièse mineur, Op. 175
= Rudolf Innig, orgue Kuhn de l'église Neumünster de Zürich
(MDG, juin 2003)
Quand il entreprit cette Sonate en mai 1893, Rheinberger était encore très affecté par le deuil de son épouse, disparue cinq mois plus tôt en décembre. Cette affliction transparaît dans la douloureuse tonalité mineure de sol dièse qui parcourt chacune des trois parties. On remarquera le qualificatif « skandinavisch » pour l'Andantino, qui emprunte une mélodie folklorique collectée par le compositeur danois Andreas Berggreen : un thème particulièrement attachant pour cette pièce qui reste une des plus émouvante et troublante du répertoire post-romantique allemand. Pour les volumes 9-10 de son intégrale des vingt sonates, Innig avait choisi l'instrument qui provient de l'ancienne Tonhalle de Zürich où il fut originellement installé en 1872. Après une extension en 1927 et 1939, l'orgue fut restauré et transféré dans le Neumünster en 1995. Il compte 52 jeux sur trois claviers (traction mécanique) et pédalier avec Principal 32'.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Lun 12 Oct 2020 - 20:31 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
La St. Pieterskerk de Leyde (Pays-Bas, province de Zuid-Holland)
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Symphonie n°5 en ré mineur, Op. 107 -Final Paulus, oratorio Op. 36 -Ouverture
= Leo van Doeselaar, orgue Hill de l'église St Pieter de Leyde
(MDG, septembre 2013)
Juchés sur une travée du déambulatoire, la dégaine des tuyaux de montre, colorés et bagués façon sucre d'orge, ne laisse aucun doute : voilà une façade typiquement anglaise. Mais nous sommes dans une église gothique néerlandaise ! Oui, car cet orgue provient de la St John's Church de Brownswood Park à Londres, où il avait été installé en 1883 par Thomas Hill, célèbre facteur britannique à qui l'ont doit aussi le colosse de l'Hôtel de ville de Sydney (à l'époque le plus grand du monde, avec 127 jeux). L'église londonienne fut détruite en 1989, et son orgue transféré, réinstallé et adapté par la firme Steendam, à l'instigation de la paroisse de la Pieterskerk de Leyde qui souhaitait un instrument intérimaire pendant la restauration (1995-98) du Van Hagerbeer-orgel, chef d'œuvre du Baroque (1643) tandis que le Hill est plus propice au répertoire romantique. Il compte 31 jeux sur trois claviers & pédalier, dont un plan de swell organ en boîte expressive avec cuiller. Les Mixtures restent ancrées dans le classicisme, les anches à lèvre inférieure rigide vibrent comme un compromis entre les styles français et anglais, les Principaux et Gambes un peu pincés répondent au symphonisme du second XIX° siècle. L'ensemble sonne à la fois rond et guindé, la restauration de 2013 a su conserver le caractère so british. Van Doeselaar est titulaire des deux tribunes depuis 1994, et il nous propose sur ce disque (entièrement dédié à Mendelssohn) des pages plutôt rares : morceaux primitifs des célèbres Sonates, mais aussi des transcriptions (final de la Réformation, Ouverture de Paulus arrangés par W.T. Best, Variations sérieuses par Reitze Smits).
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Jeu 25 Mar 2021 - 20:05 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Felix Mendelssohn (1809-1847) :
Prélude et Fugue en ut mineur, Op. 37 n°1 Prélude et Fugue en sol majeur, Op. 37 n°2 Prélude et Fugue en ré mineur, Op. 37 n°3
= Isabelle Sebah, orgue Cavaillé-Coll/Fossaert du Temple de Pentemont à Paris
(Chanteloup, août 2014)
Un beau récital de pièces contrapuntiques de Mendelssohn, jouées sur l'orgue du temple protestant de Templemont (7° arrondissement) qui venait d'être restauré par la manufacture d'Yves Fossaert et les ateliers Pellerin & Uys. La console compte 35 jeux sur trois claviers & pédalier. Prise de son spacieuse qui accorde une large part à l'acoustique ambiante, et baigne ces diptyques dans une atmosphère romantique, en harmonie avec le caractère de l'instrument.
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Dim 3 Oct 2021 - 0:00 | |
| • Felix MENDELSSOHN: Les 6 Sonates pour orgue, op. 65Yves Castagnet (grandes orgues de l’église St-Martin de Masevaux) Masevaux, VII.1994 Organa Viventia / BMGDécouverte enthousiaste de ce corpus dans cette version vantée un peu plus haut par Mélo. Des œuvres d’une surprenante variété, qui alternent dans une vraie logique de sonates romantique mouvements vifs au geste élancé, sur de grands jeux flamboyants, et des mouvements lents délicats et suspendus sur les jeux de fond. Comme souvent chez Mendelssohn, on entend ici une sorte d’équilibre idéal entre les sources baroques (le sens très des grandes formes canoniques, avec ces fugues et ces chorals ciselés, le recueillement de méditations…) et la sensibilité romantique (la générosité mélodique, les audaces harmoniques, le sens poétique des timbres…) Et en effet, comme le signalait Mélo: il faut vraiment écouter cette merveille qu’est l’Allegretto de la 4ᵉ! Les grandes orgues qu’on entend ici sont magnifiques: construites entre 1974 et 1976 par le facteur strasbourgeois Alfred Kern en remplacement d’un Callinet de 1842 détruit par une incendie en 1966, c’est un instrument qui surprend par la variété et la saveur de ses timbres; si son assise sonore a la solidité et l’ampleur d’un orgue moderne, il a aussi des qualités de focalisation que toutes n’ont pas toujours. J’ai aussi beaucoup aimé le jeu d’Yves Castagnet: ferme et droit, évitant soigneusement les épanchements qui pourraient être fatals à ces œuvres (que ce soit dans la mollesse mélodique ou dans la virtuosité exubérante), très construit (on sent vraiment qu’une conception de la forme est à l’œuvre), il sait cependant faire place avec beaucoup de sensibilité à la poésie lumineuse dont regorgent ces œuvres. |
| | | Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mer 17 Nov 2021 - 16:03 | |
| - Mélomaniac a écrit:
Un disque culte pour moi, qui regroupe tout ce que Brahms a écrit pour les tuyaux. Les deux Préludes et Fugues, la Fugue en la bémol mineur, -pages de jeunesse (1856-1857). Le contrapuntique O Traurigkeit, O Herzeleid (1882), qui annonce l'ultime cahier des onze Préludes de choral (1896), opus posthume. Voilà une magnifique invitation à découvrir l'orgue romantique.
= Luc Antonini, orgue Poirier-Lieberknecht de la Basilique Notre-Dame de la Daurade de Toulouse[/size]
(RCA, mars 1995)
Un CD fabuleux que je chéris depuis que je l'avais acheté à sa parution. Si jamais vous devez écouter un disque d'orgue dans votre vie... L'acoustique enveloppante suscite d'emblée un sentiment de ferveur contemplative qui pare d'un mysticisme insondable la Fugue en la bémol mineur. Et les dyptiques résonnent de tout leur brio et leur grandeur ! Interprétation solennelle et édifiante par Antonini, sur ce magnifique instrument construit par deux ouvriers de la maison Daublaine-Callinet.
Ayant découvert hier soir que Brahms avait écrit pour l'orgue ( Prélude en fugue en sol mineur, WoO 10) et réalisant que j'étais très sensible à cette esthétique ( Bach modernisé), je me demandais si : 1) Il existait une intégrale autre que celle discutée ci-dessus propice à l'exploration systématique. Le corpus tient sur un CD, les enregistrements sont légion, et le seul qui soit discuté et recommandé plus que chaudement (le disque d'une vie !) est indisponible... Conseils pour se procurer ledit disque à prix convenable bienvenu, autrement ! 2) Si un extrait de Brahms m'a plu, serais-je susceptible d'apprécier les autres noms cités, comme Mendelssohn ou Schumann ? |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mer 17 Nov 2021 - 16:18 | |
| - Mefistofele a écrit:
- le seul qui soit discuté et recommandé plus que chaudement (le disque d'une vie !) est indisponible... Conseils pour se procurer ledit disque à prix convenable bienvenu, autrement !
Désolé: j'ai dû te piquer sous le nez il y a à peine deux heures le dernier exemplaire d'occase à un prix convenable (sur un site dont le nom veut dire «optimisme» en japonais)... Je sais qu'Ablitzer (dont je suis inconditionnel dans le baroque français comme nord-allemand) l'a enregistré chez Harmonic Records (tu peux le commander à partir de chez eux ici), mais je ne l'ai pas écouté. - Mefistofele a écrit:
- 2) Si un extrait de Brahms m'a plu, serais-je susceptible d'apprécier les autres noms cités, comme Mendelssohn ou Schumann ?
Oui! Possible que tu sois moins au sensible côté sérieux de Schumann, mais à mon avis la finesse extravertie et les couleurs de Mendelssohn devraient te plaire (à condition d'éviter les versions molles qui semblent être légion.) |
| | | Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mer 17 Nov 2021 - 16:36 | |
| Quel timing pour Brahms ! (et en plus chez Rakuten ! Ça m'apprendra à ne pas chasser sur mes terres de prédilection en premier.) Je vais donc tenter de trouver la Félix-ité dans les sonates au moins. L'intégralité de ses compositions tient sur 3 disques, voilà qui est prometteur. Castagnet semble également difficile à se procurer, contrairement à Böhme dont Mélo dit du bien. N'hésitez pas à faire des suggestions, interprètes comme répertoire, je suis vos avis religieusement ! |
| | | Prosopopus Mélomaniaque
Nombre de messages : 901 Age : 41 Localisation : Paris Date d'inscription : 21/11/2017
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Mer 17 Nov 2021 - 20:28 | |
| Si c'est bien de ce disque dont il est question tu le trouveras en vente ici : https://www.discogs.com/sell/release/16486077
18 euros port compris si tu habites en France. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Jeu 18 Nov 2021 - 21:04 | |
| - Mefistofele a écrit:
Ayant découvert hier soir que Brahms avait écrit pour l'orgue (Prélude en fugue en sol mineur, WoO 10) et réalisant que j'étais très sensible à cette esthétique (Bach modernisé), je me demandais si : 1) Il existait une intégrale autre que celle discutée ci-dessus propice à l'exploration systématique. Le corpus tient sur un CD, les enregistrements sont légion, et le seul qui soit discuté et recommandé plus que chaudement (le disque d'une vie !) est indisponible... Conseils pour se procurer ledit disque à prix convenable bienvenu, autrement ! 2) Si un extrait de Brahms m'a plu, serais-je susceptible d'apprécier les autres noms cités, comme Mendelssohn ou Schumann ?
Dans les Choralvorspiele de Brahms, Luc Antonini est le nirvana. Pour les diptyques, Ablitzer à Belfort (Harmonic Records) est effectivement très bien, mais y a foule d'autres bonnes versions. Tu peux situer tes goûts en essayant cette polarité assez extrême : la radiographie de Werner Jacob (Philips, j'en ai parlé supra) / le post-romantisme vénéneux de Gerd Zacher à Essen Werden (Cybele). Concernant la question 2, les P&F de Mendelssohn te sembleront plus sages que ceux de Brahms, qui ressuscitent le contrepoint de Bach (le la mineur) et les houles de Buxtehude (sol mineur). Ce qui s'en approcherait chez Mendelssohn, c'est la 6° Sonate construite sur le Vater Unser. Pour les six Sonates de Felix, j'ai déjà claironné maintes fois mon tiercé gagnant : - Mélomaniac:
Ses six Sonates restent pourtant un des corpus majeurs du répertoire organistique, et très souvent présentes dans les récitals, du moins dans les pays anglo-saxons. Les enregistrements de telle ou telle Sonate sont légion. Pour mémoire, au sein d'une discographie abondante même pour les intégrales, voici les trois versions que je recommande : Yves Castagnet, sur le Kern de Saint Martin de Masevaux (RCA, 1994) : robuste mais souple et chantant quand il faut, idéal pour une première approche Ulrich Böhme, à l'orgue Sauer de la Thomaskirche de Leipzig (Capriccio, 1994) : approche romantique, touffue, d'une richesse infinie dans la palette des timbres médians Susan Landale sur trois différents Buchholz, puissants mais subtilement veinés (Calliope, 2008) dans des acoustiques larges propices à monumentaliser le propos mais aussi à réveiller les plus délicats contrechants polyphoniques.
...parmi les versions syncrétiques, on peut ajouter l'excellent Jan Lehtola en SACD chez le label Alba, superbe alliance de vigueur et couleur : https://www.amazon.com/Sonatas-Organ-F-Mendelssohn/dp/B0068RGVSE Dans les exercices fugués de Schumann, tu retrouveras la noirceur de Brahms et la sérénité néoclassique de Mendelssohn, cela dit pour brosser à gros trait. De toute façon, ces univers sont connexes et s'inscrivent dans la même postérité : les legs organistiques de ces trois compositeurs sont suffisamment minces et fondamentaux pour qu'on s'y risque ! |
| | | Mefistofele Mélomaniaque
Nombre de messages : 1459 Localisation : Under a grey, rifted sky Date d'inscription : 17/11/2019
| Sujet: Re: Mendelssohn, Schumann, Brahms et l'orgue romantique allemand Jeu 18 Nov 2021 - 22:42 | |
| Bien noté pour Brahms, je peux d'ailleurs commencer par Ablitzer !
Pour Mendelssohn, j'avais bien lu le fil et opté pour Böhme, et, par la magie des réseaux, Castagnet. Cela fait deux jours que je n'écoute que cela en boucle ? Cela relève un peu du masochisme, je ne suis pas démesurément fan de ces sonates, que j'ai eu le malheur d'écouter par Bleicher pour commencer (que j'ai trouvé gris et morne). Disons que j'essaye de m'en imprégner. La première représente tout ce que je n'aime pas dans l'instrument, du pompier triomphant dans le I, les II et III dans le recueillement, et le IV qui s'agite à nouveau, en majeur. Ce n'est pas mauvais, je reconnais que les mouvements externes sont très bien faits, mais j'entends des enfilades de notes sans beaucoup d'émotion. Par contre...
Les sonates No. 2 et No. 3 sont absolument incroyables. Le Grave de l'une et le Con Maestoso de l'autre m'électrisent absolument. Plutôt, me touchent profondément. Et du coup, la différence d'interprétation entre Castagnet (phrasés brefs, instrument plus pointu, l'impression de cris lancés) et Böhme (son plus rond, tempi plus lents, une déploration intense) est saisissante. Également, l'Allegro maestoso de la No. 2 possède un élan renouvelé, un mouvement auquel je suis sensible malgré la tonalité globalement positive. De façon proche, l'Andante de la No. 3 possède également cette qualité mouvante malgré une palette restreinte. Le son de Castagnet y est d'ailleurs remarquable, rond mais perché, l'impression d'une bulle flottant dans les airs... Quelle poésie !
Les sonates 5 et 6 me laissent de marbre, je n'en dirai rien8 (même si je sens confusément que ce sont de grandes œuvres). La No. 4 est celle qui me pose vraiment problème. De coupe similaire à la No. 1, ses mouvements impairs sont vraiment remarquables à plus d'un titre : la sensation de quelque chose qui se déroule, avec majesté dans le I, avec délicatesse infinie dans le III. Par contre, les mouvements pairs sonnent l'ennui et la pompe, je suis exaspéré.
Qu'importe, je pense qu'il s'agit en effet d'un corpus majeur !
Prochaine étape, Brahms. Et pour Schumann, Vernet semble régler l'affaire ?
Dernière édition par Mefistofele le Ven 19 Nov 2021 - 0:54, édité 1 fois |
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