Festival d'Aix-en-provence

Franchement? Non . Le jour ou aurèle arrêtera de se faire du mal les poules auront des dents

Xavier a écrit:

Et vous y avez cru?

Bien sur

Bonjour donc j'étais hier soir à Aix en Provence.

Le cadre d'abord, le théätre de l'Archevéché est un très beau lieu de plein air , il y a une recherche de projection du son avec la fosse de l'orchestre qui marche parfaitement. Maintenant , (pour avoir fait du théâtre amateur), est-ce que le plein air ne pousse pas les artistes à ne pas prendre de risques, comme il n'y a pas de retour du son? L'organisation était parfaite.

Les choses que j'ai adorées: le LSO et la direction de Colin Davis; c'est un homme âgé, j'avais vu une interviev de lui (dans le blu-ray de "La Flûte en chantée") où il déclarait revenir sur Mozart, après avoir interprété moult autres compositeurs......
Le London Symphony Orchestra m'a fait pensé à un moteur Rolls Royce d'il y a une quarantaine d'années. Tout est magnifiquement en place, le registre des cordes est d'un soyeux merveilleux, mais les vents sont aussi très beaux, les percussions en place, et il y a une vrai volonté de "construction du son". Pour moi c'était ma découverte d'hier soir.

La mise en scène, traditionnelle, m'a comblée, David Mc Vicar a rajouté des pierres en carton aux vrais pierres de l'Archevêché, le décors très mobiles marchaient. L'éclairage très bien fait permettait de suivre l'action en lumière. Le décor me faisait penser à celui de " Lucio Sylla" dirigé par Nétopil.


Chez les chanteurs, Gregory Kunde remplissait très bien son rôle de tyran généreux, sur sa biographie on peut lire qu'il l'a déja interprété ainsi que celui d'Idoménéo; ce sont des rôles qui lui conviennent à merveille, le timbre étant assez bas pour un ténor et assez brillant pour un dictateur. Je l'écouterai volontiers à nouveau dans du Bellini.

Sesto est sûrement le rôle pivot de l'opéra, Jennifer Connolly a une voix merveilleuse, mais elle n'est pas arrivée à me faire oublier Kasarova dans le rôle. Mais je pense que Kurosava est arrivée à saisir l'essence de la traîtrise, à l'humaniser. C'est au niveau de son travail d'actrice
qu'elle excelle.

Un autre must de la représentation au niveau voix était pour moi l'(es choeurs de l') Estonian Philarmonic Chamber Choir qui permettaient de comprendre la maturité harmonique à laquelle était arrivé Mozart la dernière année de sa vie. Pour la première fois dans cet opéra, j'ai entendu le Requiem.

Le petit bémol, c'était le manque d'intensité dramatique qui remettait l'opéra de Mozart dans l'opéra séria, c'est difficille après avoir vu et entendu la version d'Harnoncourt avec kasarova.
On est plus près au niveau de l'action d'Haendel que de Mozart. L'alchimie des sentiments Mozartiens est trop cachée.

Une très belle soirée, so "british".

MERCI d.grammophone



Apparemment une tres belle Traviata aussi (selon les premieres reactions des gens decents et credibles). Meme les ringardons ne protestent pas et sont plutot touches par la justesse du jeu de Natalie Dessay.

Sivadier est un des rares regisseurs francais qui a du talent pour creuser un peu plus en profondeur dans des oeuvres qu'il decide a mettre sur scene et c'est bien qu'on lui donne la place a Aix pour le montrer a tout le monde.

fliegender a écrit:

MERCI d.grammophone



Apparemment une tres belle Traviata aussi (selon les premieres reactions des gens decents et credibles). Meme les ringardons ne protestent pas et sont plutot touches par la justesse du jeu de Natalie Dessay.

Sivadier est un des rares regisseurs francais qui a du talent pour creuser un peu plus en profondeur dans des oeuvres qu'il decide a mettre sur scene et c'est bien qu'on lui donne la place a Aix pour le montrer a tout le monde.

Tu fais des attaques ad hominem et cela devient insupportable.

Comme toi quand tu assassines Dessay

calbo a écrit:

Comme toi quand tu assassines Dessay

Au fait, quand j'ai posté le lien de cette critique de cette Traviata, je l'ai fait sans arrières pensées. Elle est par ailleurs positive et je ne vais pas empêcher ceux qui veulent d'écouter la Violetta de Dessay à la radio et de voir ensuite sur Arte.

N'empêche que tu dis que tu ne vuex plus parler d'elle et tu ne peux pas t'en empêcher, même si c'est pour poster des critiques sur la production aixoise

J'ai dit ne plus vouloir parler de ses errements au niveau de son répertoire actuel, pas que j'allais ne plus parler d'elle. Comme tout le monde, je pense avoir le droit de poster une critique ou de parler d'un "reportage" que j'ai pu voir/entendre.

Un peu de retenue – sinon de modestie –, cela fait parfois du bien…

De quoi donner matière à discussion : la critique de Christian Merlin pour Le figaro.

En même temps les critiques de la Pravda...

Martine a écrit:

De quoi donner matière à discussion : la critique de Christian Merlin pour Le figaro.

"La voir démantibulée dans les bras d'Alfredo est de ces images théâtrales qui restent gravées, mais qui d'autre saura traduire jusque dans son ossature cette impression de vie qui s'en va ?"

Si si, j'en vois d'autres !

Au-delà de ça, la critique est stimulante (Tézier, la mise en scène, Catsronovo même) ; dès lors je suis plutôt tenté d'aller voir du côté de la retransmission (même si les amateurs de bel canto n'y trouvent pas forcément leur compte, comme dit le monsieur ).

Voici la critique de "cette chère Marie-Aude Roux" : http://www.lemonde.fr/ete/article/2011/07/08/aix-ne-reussit-pas-a-natalie-dessay-dans-la-traviata_1546454_1383719.html

On peut dire qu'elle n'est pas tendre du tout avec Dessay (je ne le suis pas non plus) et qu'elle dit de belles conneries sur certains rôles qu'elle aurait marqué. Pourquoi avoir cité Juliette qu'elle a très peu chanté? Pourquoi avoir même cité Manon? Marie, elle l'a marqué mais sur le plan du théâtre même s'il cela tenait assez bien la route vocalement à Londres et au Met. Je suis d'accord avec la Reine de la Nuit, Zerbinette et Ophélie et j'aurais rajouté Lakmé, Olympia.

bAlexb a écrit:

Au-delà de ça, la critique est stimulante (Tézier, la mise en scène, Catsronovo même) ; dès lors je suis plutôt tenté d'aller voir du côté de la retransmission (même si les amateurs de bel canto n'y trouvent pas forcément leur compte, comme dit le monsieur ).

je dirais plutôt les amateurs de musique et de chant.
Ceci dit j'ai hâte de découvrir ça la semaine prochaine sur Arte.

Tiens, je n'étais même pas au courant que Ainsley avait été remplacé par Kunde.

Otello a écrit:

bAlexb a écrit:

Au-delà de ça, la critique est stimulante (Tézier, la mise en scène, Catsronovo même) ; dès lors je suis plutôt tenté d'aller voir du côté de la retransmission (même si les amateurs de bel canto n'y trouvent pas forcément leur compte, comme dit le monsieur ).

je dirais plutôt les amateurs de musique et de chant.
Ceci dit j'ai hâte de découvrir ça la semaine prochaine sur Arte.

On en est au stade de la nuance infinitésimale (mais tu sais que j'aimes tout ce qui a trait au langage et à la dialectique ) mais je ne suis pas totalement d'accord avec toi. Que l'on puisse, à bon droit (c'est mon avis en tout cas et pardon à ceux que je peux blesser), considérer que Dessay ne fait pas du bel canto, aujourd'hui, je le crois ; mais tu es peut-être un peu péremptoire lorsque tu affirmes qu'il ne s'agit ni de musique ni de chant. C'en est même forcément à partir du moment où elle met en oeuvre une technique de base qui codifie la discipline, dont c'est le marqueur.

Je suis dubitatif sur les capacités de N2C de faire quelque chose d'intéressant dans ce role, je laisserai donc les inconditionnels des deux bords s'étriper à ce sujet - je ne l'aime pas beaucoup dans le répertoire italien, mais je serai ravi de l'entendre l'an prochain dans Manon à la Bastille.
Les avis sont aussi partagés sur Tézier et sur Langrée..
Il semble par contre il y ait une certaine unanimité pour saluer le travail de Sivadier - je n'ai jamais vu aucune de ses productions - il est décrit comme quelqu'un de doué pour la m e s d'opéra : qu'a-t-il fait de notable ?
En principe je devrai voir sa m e s du Couronnement de Poppée à Lille en mars prochain.

Montfort

bAlexb a écrit:

mais tu es peut-être un peu péremptoire lorsque tu affirmes qu'il ne s'agit ni de musique ni de chant. C'en est même forcément à partir du moment où elle met en oeuvre une technique de base qui codifie la discipline, dont c'est le marqueur.

Ah mais je n'ai pas dit ça! Je dis que les amateurs de musique et de chant (sous entendu évidemment de musique et de chant interprétés comme il se doit selon les exigences de l'oeuvre et du compositeur) n'y trouvent pas leur compte. Ce n'est pas du tout la même chose.

Et ceux qui aiment aussi explorer les voix () que le compositeur n'avait pas eu l'idée d'utiliser?
Ils ne sont pas amateur de musique et de chant?

Otello a écrit:

bAlexb a écrit:

mais tu es peut-être un peu péremptoire lorsque tu affirmes qu'il ne s'agit ni de musique ni de chant. C'en est même forcément à partir du moment où elle met en oeuvre une technique de base qui codifie la discipline, dont c'est le marqueur.

Ah mais je n'ai pas dit ça! Je dis que les amateurs de musique et de chant (sous entendu évidemment de musique et de chant interprétés comme il se doit selon les exigences de l'oeuvre et du compositeur) n'y trouvent pas leur compte. Ce n'est pas du tout la même chose.

Tu charries ; c'était quand même pas tout à fait comme ça que c'était formulé. En tout cas le raccourci ne tendait pas tout à fait dans ce sens.
Ceci dit, je te rassure, on s'en remettra !

Polyeucte a écrit:

Et ceux qui aiment aussi explorer les voix () que le compositeur n'avait pas eu l'idée d'utiliser?
Ils ne sont pas amateur de musique et de chant?

1) Mais la question ne se pose pas (ou ne devrait même pas se poser) sur ce que le compositeur n'a pas eu comme idées en termes de voix. Verdi était un homme intelligent qui savait très bien ce qu'il voulait et ce qu'il ne voulait pas vocalement parlant pour ses oeuvres. Et le connaissant bien pour avoir longuement travaillé sur lui, ce n'est certainement pas un soprano léger qu'il voulait pour sa Violetta.
2) Pour la fin de la question, je préfère m'abstenir de répondre.

bAlexb a écrit:

Otello a écrit:

bAlexb a écrit:

mais tu es peut-être un peu péremptoire lorsque tu affirmes qu'il ne s'agit ni de musique ni de chant. C'en est même forcément à partir du moment où elle met en oeuvre une technique de base qui codifie la discipline, dont c'est le marqueur.

Ah mais je n'ai pas dit ça! Je dis que les amateurs de musique et de chant (sous entendu évidemment de musique et de chant interprétés comme il se doit selon les exigences de l'oeuvre et du compositeur) n'y trouvent pas leur compte. Ce n'est pas du tout la même chose.

Tu charries ; c'était quand même pas tout à fait comme ça que c'était formulé. En tout cas le raccourci ne tendait pas tout à fait dans ce sens.

Ben si c'était formulé comme ça! Relis ce que j'avais écrit avant! Y a pas le sous-entendu que j'ai précisé ensuite, mais un sous-entendu, par définition, ça ne se précise pas normalement. Et ça tendait tout à fait, en ce qui me concerne, dans ce sens là.

Bon, je disais ça sur le ton de la plaisanterie...

Otello a écrit:

1) Mais la question ne se pose pas (ou ne devrait même pas se poser) sur ce que le compositeur n'a pas eu comme idées en termes de voix. Verdi était un homme intelligent qui savait très bien ce qu'il voulait et ce qu'il ne voulait pas vocalement parlant pour ses oeuvres. Et le connaissant bien pour avoir longuement travaillé sur lui, ce n'est certainement pas un soprano léger qu'il voulait pour sa Violetta.

Respect de l'oeuvre et tout et tout... Je sais... Mais encore une fois, c'est TA conception de l'interprétation d'une oeuvre! D'autre peuvent avoir d'autres conceptions comme l'exploration de toutes les possibilités offertes par la partition et l'histoire.

Citation :

2) Pour la fin de la question, je préfère m'abstenir de répondre.

Bon, ben tout est dit! Merci bien...
Je vais aller écouter Patrick Sébastien... ça devrait être de mon niveau!



Des fois, être juste un peu moins cassant ça peut faire du bien...

Bah personnellement je ne me considère absolument pas comme un amateur de musique et de chant, si l'on suit ces critères, et je m'y fais très bien.

Viens me rejoindre Polyeucte (mais débarasse toi des trois monstresses d'abord)

No pasaran !

Höngen plus grande Amnéris et plus grande Lady Macbeth de tous les temps !!! Tous avec moi.

"C'est la marcheeeeeeeeeeeeuh" ... etc. etc. etc.

Polyeucte a écrit:

Des fois, être juste un peu moins cassant ça peut faire du bien...

Excuse moi Polyeucte mais je n'ai pas été cassant. Si j'avais voulu être cassant, crois moi, et le contenu et le ton auraient été radicalement, mais vraiment radicalement, différents.
J'ai des convictions fortes que je considère justes et réellement fondées. Maintenant, si on est d'accord avec moi, tant mieux! Mais si on ne l'est pas, je te rassure, ça ne m'empêche pas de dormir. Et je veux croire qu'il en est de même pour toi.

Francesco a écrit:

Höngen [...] plus grande Lady Macbeth de tous les temps !!! Tous avec moi.

"C'est la marcheeeeeeeeeeeeuh" ... etc. etc. etc.

Höngen, bien sûr ; mais quand même, Jones et Silja ...

Otello a écrit:

Polyeucte a écrit:

Des fois, être juste un peu moins cassant ça peut faire du bien...

Excuse moi Polyeucte mais je n'ai pas été cassant. Si j'avais voulu être cassant, crois moi, et le contenu et le ton auraient été radicalement, mais vraiment radicalement, différents.
J'ai des convictions fortes que je considère justes et réellement fondées. Maintenant, si on est d'accord avec moi, tant mieux! Mais si on ne l'est pas, je te rassure, ça ne m'empêche pas de dormir. Et je veux croire qu'il en est de même pour toi.

Pas cassant? Eh bien...
Dire que en gros si on ne suit pas tes préceptes, on est pas amateur de musique, c'est pas cassant ou désagréable??? Je ne sais pas ce qu'il te faut!

Rassures-toi, je dors très bien... c'est juste que je trouve vraiment dommage que tu ne puisses même pas envisager que certains aiment une autre façon d'écouter ce que tu écoutes, et qu'il n'en sont pas pour autant des affreux hérétiques qu'il faut brûler! A chaque fois, on se retrouve avec "Non! C'est comme ça point barre! Vous êtes incultes...)

Surtout que, connaissant bien tes positions, j'avais pris des gants pour ma remarque, plus sur le ton de la gentille petite pique qu'autre chose.
Alors mettre juste un peu d'eau dans son vin, c'est il me semble un certaine marque de savoir vivre.

Francesco a écrit:

Bah personnellement je ne me considère absolument pas comme un amateur de musique et de chant, si l'on suit ces critères, et je m'y fais très bien.

Mon soucis n'est pas de répondre à ces critères, mais le sous-entendu qui découle du fait de ne pas être amateur de musique et de chant : en gros, on a rien à faire à discuter avec des gens qui EUX, savent ce qui est bien...
ça, ça me gêne...

Citation :

Viens me rejoindre Polyeucte (mais débarasse toi des trois monstresses d'abord)

Je peux les cacher discrètement...

Citation :

No pasaran !

Höngen plus grande Amnéris et plus grande Lady Macbeth de tous les temps !!! Tous avec moi.

"C'est la marcheeeeeeeeeeeeuh" ... etc. etc. etc.

Disons parmi les plus grandes! Tu oublies Arkhipova en Amnéris ou Vishnevskaya en Lady Macbeth!

Bonjour, pour Guillaume, oui Gregory Kunde remplaçait John Mark Ainsley et Amel Brahim-Djelloul remplaçait Simona Mihai dans Servilia "pour raison de santé".

Personne n'a vu? ou au moins des critiques?

Daniel.

d.grammophone a écrit:

Bonjour, pour Guillaume, oui Gregory Kunde remplaçait John Mark Ainsley et Amel Brahim-Djelloul remplaçait Simona Mihai dans Servilia "pour raison de santé".

Personne n'a vu? ou au moins des critiques?

Daniel.

Kunde était, apparemment, réellement fier de participer à cette production ; même dans ces conditions. Et Giannattasio communique pas mal autour de sa Vitellia. Pour moi, cette année, ce sera sans Aix ; mais j'attends la (les) retransmission(s) avec impatience !

BAlex, content d'en discuter avec toi après la retransmission.

J'ai trouvé Kunde très bien, sans être Pavaroti (dans Idomeneo) évidemment.

Sarah Connoly, que je ne connaissais pas , a une très belle voix.





Daniel.

d.grammophone a écrit:

BAlex, content d'en discuter avec toi après la retransmission.

J'ai trouvé Kunde très bien, sans être Pavaroti (dans Idoneneo) évidemment.





Daniel.

Kunde c'est, aujourd'hui, l'un des ténors les plus séduisants, pour moi, dans ces rôles déchirants (et déchirés) du répertoire serio du tournant des XVIIIe et XIXe siècle. Et je reste, encore sous le choc de la plénitude de sa prestation dans la Donna à Genève.

Ce qui m'a manqué c'est l'urgence du dvd d'Harnoncourt; mais j'ai bien aimé quand même.

d.grammophone a écrit:

Ce qui m'a manqué c'est l'urgence du dvd d'Harnoncourt; mais j'ai bien aimé quand même.

Colin Davis n'étant pas Harnoncourt, c'est évident ; c'est une autre façon de concevoir l'oeuvre. Moins dramatique, sans doute, plus pondérée ; une clémence immanente, en fait.

Oui mais alors "la Clémence" ne se justifie plus, car on perd la filiation de Dante (la trahison,9ième degré de l'"Enfer") qu'avait Mozart. Mozart avait une intelligence hors normes. Sesto, c'est lui!

Le travail classique de Colin Davis est ce qui m'a énormément plu, avec les choeurs d'Estonie, ceux-ci avaient la rigueur des pays anciennement communistes où tout intellectuel était un condamné en puissance (mais ils sont en train de la perdre).

d.grammophone a écrit:

Bonjour donc j'étais hier soir à Aix en Provence.

Le cadre d'abord, le théätre de l'Archevéché est un très beau lieu de plein air , il y a une recherche de projection du son avec la fosse de l'orchestre qui marche parfaitement. Maintenant , (pour avoir fait du théâtre amateur), est-ce que le plein air ne pousse pas les artistes à ne pas prendre de risques, comme il n'y a pas de retour du son? L'organisation était parfaite.

Les choses que j'ai adorées: le LSO et la direction de Colin Davis; c'est un homme âgé, j'avais vu une interviev de lui (dans le blu-ray de "La Flûte en chantée") où il déclarait revenir sur Mozart, après avoir interprété moult autres compositeurs......
Le London Symphony Orchestra m'a fait pensé à un moteur Rolls Royce d'il y a une quarantaine d'années. Tout est magnifiquement en place, le registre des cordes est d'un soyeux merveilleux, mais les vents sont aussi très beaux, les percussions en place, et il y a une vrai volonté de "construction du son". Pour moi c'était ma découverte d'hier soir.

La mise en scène, traditionnelle, m'a comblée, David Mc Vicar a rajouté des pierres en carton aux vrais pierres de l'Archevêché, le décors très mobiles marchaient. L'éclairage très bien fait permettait de suivre l'action en lumière. Le décor me faisait penser à celui de " Lucio Sylla" dirigé par Nétopil.


Chez les chanteurs, Gregory Kunde remplissait très bien son rôle de tyran généreux, sur sa biographie on peut lire qu'il l'a déja interprété ainsi que celui d'Idoménéo; ce sont des rôles qui lui conviennent à merveille, le timbre étant assez bas pour un ténor et assez brillant pour un dictateur. Je l'écouterai volontiers à nouveau dans du Bellini.

Sesto est sûrement le rôle pivot de l'opéra, Jennifer Connolly a une voix merveilleuse, mais elle n'est pas arrivée à me faire oublier Kasarova dans le rôle. Mais je pense que Kurosava est arrivée à saisir l'essence de la traîtrise, à l'humaniser. C'est au niveau de son travail d'actrice
qu'elle excelle.

Un autre must de la représentation au niveau voix était pour moi l'(es choeurs de l') Estonian Philarmonic Chamber Choir qui permettaient de comprendre la maturité harmonique à laquelle était arrivé Mozart la dernière année de sa vie. Pour la première fois dans cet opéra, j'ai entendu le Requiem.

Le petit bémol, c'était le manque d'intensité dramatique qui remettait l'opéra de Mozart dans l'opéra séria, c'est difficille après avoir vu et entendu la version d'Harnoncourt avec kasarova.
On est plus près au niveau de l'action d'Haendel que de Mozart. L'alchimie des sentiments Mozartiens est trop cachée.

Une très belle soirée, so "british".

Dans les "Clémence" mémorables, il y aussi celle de René Jacobs, qui, AMHA en remontre à Harnoncourt en matière de theatralité - je préfère largement Bernarda Fink à Kasarova, et j'attends avec intérêt comment sera le Sesto d'Oustrac à l'ONP l'automne prochain.

Montfort

Bonjour Montfort, j'ai pas osé me procurer le dvd de Jacobs vu que je n'avais pas accroché à son blu-ray de "Don Giovani". Mais il faudra que j'essaie quand même, car c'est du vrai théâtre.

Daniel.

d.grammophone a écrit:

Bonjour Montfort, j'ai pas osé me procurer le dvd de Jacobs vu que je n'avais pas accroché à son blu-ray de "Don Giovani". Mais il faudra que j'essaie quand même, car c'est du vrai théâtre.

Daniel.

Je pense qu'il y a une différence sensible entre le Don Gio et la Clémence de Jacobs : pour Don Gio, que j'ai entendu en V C à Pleyel, j'avais trouvé les voix de certains roles, dont le role titre, sous calibrées ce qui affaiblissait la direction admirable de Jacobs, alors que pour la Clémence il n'y a pas ce problème.

Montfort

http://www.la-croix.com/Culture-Loisirs/Culture/Musique/Le-Festival-d-Aix-en-Provence-devoile-sa-programmation-2012-_NG_-2011-07-08-687431

Mozart sera à l'honneur avec deux opéras : une nouvelle production des Nozze di Figaro et une production de La Finta giardiniera. A noter également une production du rare David et Jonathas de Charpentier dirigé par William Christie.

Le 8 juillet, c'est Irina Lungu et N2C qui a chanté Violetta : c'était prévu ainsi, ou elle a déclaré forfait ?

Montfort

Les critiques de Marie-Aude Roux (Le Monde)

Pour la Traviata
http://www.lemonde.fr/ete/article/2011/07/08/aix-ne-reussit-pas-a-natalie-dessay-dans-la-traviata_1546454_1383719.html
Pour la Clémence
http://www.lemonde.fr/culture/article/2011/07/09/l-ecriture-de-mozart-se-deploie-a-aix-en-provence_1546881_3246.html

Celles de Christian Merlin (Le Figaro)
Pour la Traviata
http://www.lefigaro.fr/musique/2011/07/07/03006-20110707ARTFIG00548-une-traviata-hors-normes.php
Pour Thanks to my eyes
http://www.lefigaro.fr/musique/2011/07/06/03006-20110706ARTFIG00686-subtil-opera-de-chambre-a-aix.php

et son entretien avec Colin Davis
http://www.lefigaro.fr/musique/2011/07/05/03006-20110705ARTFIG00332-sir-colin-davis-j-ai-horreur-du-metronome.php

(Merlin assassine la Clémence dans le Figaro de samedi mais je ne trouve pas le texte en ligne)

[edit] extraits de la critique de Merlin sur la Clémence titrée "Un Mozart bien soporifique" :
"trois heures d'une somnolence et d'un ennui poli" notamment à cause de la "mollesse lénifiante" et de la "monotonie émolliente" de la direction de Davis. McVicar se contente "du minimum". Distribution "inégale". Au final une soirée "parfaitement inutile".

Merci Airain, cela correspond à peu près à ma perception pour "la Clémence de Titus".
Pour Colin Davis, il pense que Mozart et son père se mettaient dans les rapports de Sesto et de Titus, j'aurais plus pensé dans ses rapports de la vie de tous les jours, mais de mon coté ce ne sont que des hypothèses.

Francis Carlin a vu pour le Financial Times les opéras d'Aix, avec des jugements contrastés :

Aucune réserve sur le Nez
Avis mitigé sur la Traviata : mise en scène intelligente, bel Alfredo de Castronovo, mais il trouve que Langrée est hors de propos et il doute que N2C conserve longtemps Violetta à son répertoire
Enfin concernant la Clémence, la direction de Colin Davis est qualifiée de "thick and sluggish" - la m e s de Mc Vicar de paresseuse -seul le Sesto de Sarah Connolly est à sauver.

Montfort

Montfort a écrit:

Enfin concernant la Clémence, la direction de Colin Davis est qualifiée de "thick and sluggish"

c'est-à-dire ?

muriel a écrit:

Montfort a écrit:

Enfin concernant la Clémence, la direction de Colin Davis est qualifiée de "thick and sluggish"

c'est-à-dire ?

Lourdingue et mollassonne !

M.

Hugo Shirley pour "The Telegraph": http://www.telegraph.co.uk/culture/music/opera/8630948/Aix-en-Provence-various-venues-review.html

Oui elle est assez réaliste, à part que pour moi, latin, le drame n'a pas pris:

"A great deal more successful was David McVicar’s La Clemenza di Tito, updated loosely to the 18th century. The direction of the singers was characteristically sharp, bringing the drama to life, adding psychological complexity and probing the Enlightenment’s darker side. The theatre nestles within an old palace courtyard, and McVicar cleverly employs one side as an elegant backdrop that doubles as the Capitol. Four blocks of moveable scenery fill the stage in front.

Sir Colin Davis’s wise, lively conducting was an unalloyed joy, and the LSO reacted with urbane virtuosity. A late replacement as Tito, Gregory Kunde trimmed his voice effectively to Mozart’s demands. Carmen Giannattasio’s impassioned Vitellia was matched by Sarah Connolly’s Sesto, macho, seductive and wonderfully sung. There was strong support, too, from Anna Stephany (Annio) and Amel Brahim-Djelloul (Servilia) and Darren Jeffery (Publio). "

Carmen Giannattasio devrait être parfaite dans Carmen justement, mais pas assez "classe " pour Vitelia (la vengeance est un plat qui se mange froid et pas chaud comme elle le servait).

Daniel

d.grammophone a écrit:

Carmen Giannattasio devrait être parfaite dans Carmen justement, mais pas assez "classe " pour Vitelia

je l'ai trouvée mégère ...

Excellente critique du Nez dans Libé, ça a été filmé, diffusé, ou pas ?

Je ne sais pas mais ce soir sur Arte il y a "La traviata" à 21h30.
Daniel