Ravel - Oeuvres orchestrales

Rav-phaël a écrit:

Il a dit aussi que le Boléro a été de toutes ses oeuvres, la seule dont il était entièrement satisfait puisque la seule dans laquelle il avait réussi a atteindre son objectif !
en même temps . . .

  
Ah oui ? Et il a dit quel était son objectif ?

Rav-phaël a écrit:

Dav' le brave a écrit:

Rav-phaël a écrit:

Il a dit aussi que le Boléro a été de toutes ses oeuvres, la seule dont il était entièrement satisfait puisque la seule dans laquelle il avait réussi a atteindre son objectif !
en même temps . . .

Ah oui ? Et il a dit quel était son objectif ?

Ecoute le Boléro !    
[...]  Je suppose que ça prend en compte ce travail sur la répétition, sur l'orchestration et son immense crescendo, etc . . .

Tu as raison, je me disais la même chose, c'est en l'écoutant. J'arrive à me souvenir de l'écouter il y a 20 à 25 ans, mon attente avant de poser le CD, ce que je faisais, mes mouvements, ma jubilation, etc. C'est une expérience musicale forte.

Le Boléro c'est vraiment la seule oeuvre de Ravel que je n'écoute jamais.
Et dieu sait que je chéris le reste de son corpus.   

Rav-phaël a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Le Boléro c'est vraiment la seule oeuvre de Ravel que je n'écoute jamais.
Et dieu sait que je chéris le reste de son corpus.   

Et oui    
C'est dommage pourtant ! C'est sûr que le Boléro est loin d'être l'oeuvre du siècle, mais de là à le boycotter complètement, le pauvre est sévèrement puni je trouve !

Assurément pas le chef d'oeuvre du siècle mais probablement le plus connu et le plus populaire
C'est marrant mais à chaque fois que je l'écoute j'ai l'impression de découvrir des trucs
Cette musique ne me lasse jamais

Moi j'ai l'impression qu'on me raconte pour la énième fois une belle histoire dont je connais déjà la fin.

arnaud bellemontagne a écrit:

dont je connais déjà la fin.

Mon professeur de musique en 5ème nous vantait les mérites de la modulation finale.

Oui, l'effet est d'autant plus réussi qu'il s'est fait attendre.

Mais sinon, Ravel fait 1000 fois mieux dans à peu près toutes ses autres oeuvres...

C'est vrai qu'on a du mal à comprendre comment 17 mesures répétées presque ad nauseam (avec certes un beau crescendo qui montre les talents d'orchestrateur de Ravel) ont eu plus de succès que des oeuvres beaucoup plus travaillées et ambitieuses...


Du reste, le maître lui-même a déclaré : "Ne trouvez-vous pas que ce thème a de l’insistance ? Je vais essayer de le redire un bon nombre de fois, sans aucun développement, en graduant de mon mieux mon orchestre. Des fois que ça réussirait comme la Madelon..."

Et il ajoutait : On devrait lui donner comme sous-titre "Enfoncez-vous bien cela dans la tête !»

N'empêche que ça a fait la fortune de ses héritiers...

Perso, je trouve le thème de la Madelon beaucoup plus sympa – même en comptant les répétitions, j'ai dû l'écouter plus de fois que le Boléro.

Pourquoi le "Lever du jour" de Daphnis ne dure-t-il pas (beaucoup) plus longtemps ? J'aimerais bien pleurer davantage comme je viens de le faire...

Pour moi, le début de la 1è partie, dans un genre un peu différent, est de la même eau et du même niveau, c'est un peu un lever du jour aussi, non?

C'est vrai...Mais c'est moins intense, tt de même...

Ce sont deux levers du jour effectivement, et par ailleurs peut-être mes deux passages préférés (en tout cas ils l'ont longtemps été, et même encore davantage le début).
Mais contrairement à Daphnis dans son ensemble, le "Lever du jour" connu comme tel ne m'a pas lassé une seule fois depuis l'adolescence, malgré le côté (il faut bien l'avouer) très légèrement dégoulinant, et en dépit de la manie d'exécuter (aux deux sens du terme) la « deuxième suite » seule sans les chœurs... C'est de la magie sonore à l'état pur, ce truc... Aucune musique ultérieure - de film par exemple - de ma connaissance n'a jamais atteint une telle perfection dans ce genre-là, et le fait que Ravel ait réussi à inventer de toute pièce, du premier coup, une musique à la fois aussi grand public – pour ne pas dire racoleuse, il faut bien l'avouer bis – et aussi dépourvue de la moindre faute de goût (même les pépiements d'oiseaux ne m'ont jamais agacé) tient du miracle. (Mais du coup, il n'est pas non plus impossible que la concision du passage y contribue...)
Le début, c'est génial, mais c'est à la fois moins complaisant et (je trouve) moins exceptionnel...

bAlexb a écrit:

Contre toute attente, le volume 4 de l'oeuvre orchestral de Ravel sera consacré à Daphnis, en version intégrale, sous la baguette de Leonard Slatkin.
Rappelons que la phalange a déjà enregistré le ballet complet avec son chef d'alors, Jun Märkl, en 2008 ; ce qui pourra, cela étant, donner lieu à comparaison même si, de mon côté, j'espérais sérieusement voir sortir Antar, donné en concert il y a deux saisons et repris cette année, https://classik.forumactif.com/t7381-pleyel-et-lyon-rimsky-ravel-gens-slatkin-14-15-06-14?highlight=slatkin . A suivre ?

Le concert en question sera, en revanche, retransmis en direct sur Radio Classique le 09/02 ; sans Véronique Gens qui officiait en 2014, dans Shéhérazade entre autres, malheureusement : http://www.auditorium-lyon.com/Programmation-16-17/Symphonique/Orchestre-national-de-Lyon/Sheherazade-Ravel .

Pour ceux qui s'intéressent de près à Ravel, et au Bolero en particulier, une édition critique (et illustrée) est disponible par souscription,
qui inclut la version de ballet originale, a priori inédite, ainsi qu'une approche discographique.

Plus d'info ici : https://www.raveledition.com/about

Daphnis et Chloé, donc.

De l'intro à la danse de Dorcon, c'est inspiré et captivant au possible. Du grand Ravel.
A partir de la danse de Daphnis, ça reste fascinant et puis petit à petit la musique devient de plus en plus emolliente jusqu'a sombrer dans l'indolence sommnambulique avec l'interlude (et son choeur soporifique). Le ventre mou de l'oeuvre (Lyceion/Nocturne/Interlude) AMHA.
On se reveille avec l'intense et splendide danse guerrière.
Le début de la danse de Chloé est poignante, quelle sensibilité!
....et puis....et puis...des temps morts jusqu'au lever du jour (génial, on est tous d'accord)
Enfin une Pantomime parsemée de temps morts (et de moments forts) qui débouche sur une danse générale endiablée (transition et entame magique)


A mon sens, Daphnis et Chloé c'est une grande oeuvre (remarquable intégration thématique) pourvue de longueurs non négligeables.
Longueurs que je ne ressens pas dans d'autres ballets du XXème siècle comme l'Oiseau de Feu/Petrouchka/le Sacre, Jeux, le Prince de Bois/le Mandarin Merveilleux ou encore le Festin de l'Araignée.

Et malgré tout, je préfère encore l’entendre 3 fois d’affilée plutôt que d’écouter une des suites.

Je suis d’accord avec ces parties de ton message :

arnaud bellemontagne a écrit:

[…]l'intro […] c'est inspiré et captivant au possible. Du grand Ravel.

[…]l'intense et splendide danse guerrière […] lever du jour (génial, on est tous d'accord)
Enfin une Pantomime parsemée de temps morts […] qui débouche sur une danse générale endiablée (transition et entame magique)[…]

[…]
Daphnis et Chloé c'est une grande oeuvre (remarquable intégration thématique) pourvue de longueurs

Personnellement c’est essentiellement la danse de Dorcon et la Pantomime qui m’on toujours (un peu) ennuyé ; sinon, des longueurs certes, mais à mon sens pas plus que dans énormément de chefs-d’œuvre de cette durée, ballets ou autres, y compris celles que tu cites (et d’autre part, venant d’un inconditionnel des Gurrelieder je trouve ça subtilement cocasse )…

Après, il y a souvent un côté plus atmosphérique et contemplatif que la moyenne à la fois de Ravel et des musiques de ballet, ce qui n’est pas pour me déplaire (d’ailleurs je ne l’ai jamais considéré comme un ballet, et les œuvres que tu cites ont toutes un caractère beaucoup plus chorégraphique dans leur ensemble)…

Au fait, quelles versions as-tu écoutées ? (Perso j’ai aujourd’hui du mal à en écouter d’autres que Boulez/Berlin et Chung, qui sont aux antipodes mais aussi géniales l’une que l’autre…)

Boulez, Munch et surtout Monteux.

arnaud bellemontagne a écrit:

Boulez, Munch et surtout Monteux.

J’ai une préférence pour Abbado et Chailly, Boulez si on veux pour une version platonique.

Surtout pas Munch en tout cas !

Les versions peuvent changer le caractère général, pas les notes.

Songeur a écrit:

arnaud bellemontagne a écrit:

Boulez, Munch et surtout Monteux.

J’ai une préférence pour Abbado et Chailly, Boulez si on veux pour une version platonique.  

Surtout pas Munch en tout cas !

Surtout pas Chailly en tout cas.

(Et Abbado, je ne m’y étais guère attardé alors que j’écoutais beaucoup Monteux à l’époque…)

Je suis sensible au luxe, c’est sûrement pour ça …

Chailly n’est pas luxueux, c’est juste léché et inexpressif (« platonique » si on veut pour le coup, mais dans le pire sens…).

En revanche, Boulez II est à la fois flegmatique et incandescent (les climaxes !), tellurique : cette lecture apporte vraiment un nouvel éclairage quasi expressionniste à l’œuvre…

Quant à Chung, c’est juste magique : non seulement chatoyant mais surtout d’une expressivité folle et jamais prise en défaut (sans doute la version qui se rapproche le plus de Monteux, mais encore plus emballante à mon sens).

(J’avais fait une petite recension de quelques versions récentes ici vers le milieu de page)

Un entretien intéressant de Rosenthal sur son prefesseur Ravel

Golisande a écrit:

Je suis d’accord avec ces parties de ton message :

arnaud bellemontagne a écrit:

[…]l'intro […] c'est inspiré et captivant au possible. Du grand Ravel.

[…]l'intense et splendide danse guerrière […] lever du jour (génial, on est tous d'accord)
Enfin une Pantomime parsemée de temps morts […] qui débouche sur une danse générale endiablée (transition et entame magique)[…]

[…]
Daphnis et Chloé c'est une grande oeuvre (remarquable intégration thématique) pourvue de longueurs

Personnellement c’est essentiellement la danse de Dorcon et la Pantomime qui m’on toujours (un peu) ennuyé ; sinon, des longueurs certes, mais à mon sens pas plus que dans énormément de chefs-d’œuvre de cette durée, ballets ou autres, y compris celles que tu cites (et d’autre part, venant d’un inconditionnel des Gurrelieder je trouve ça subtilement cocasse )…

Je ne perçois pas de longueurs dans les Gurrelieder.
Franchement, c'est tellement riche, dense et contrasté qu'on se demande comment autant de contenu peut tenir sur deux CD.
Qu'on trouve ça indigeste ou inutilement démonstratif je veux bien, mais des longueurs, non je n'en vois pas.

Ca doit faire 12 ans que je me dis que je dois écouter les Gurrelieder (dont j'aime tous les extraits que je connais).
Et puis finalement, pour tout créneau de deux heures dans ma vie, ils ne sont jamais prioritaires.
J'ai trouvé le temps d'écouter deux fois Parsifal cette semaine, donc bon, je dois pouvoir me caler un petit rencard avec Arnold.

C’est exactement pareil pour moi avec d’autres oeuvres (ça a été justement longtemps le cas avec Daphnis, mais pas pendant 12 ans, plutôt 1 ou 2 , et bien sûr Saint François d'Assise, il faudrait que je m’y mette un jour parce que je considère Messiaen comme un de mes compositeurs préférés quand même)…