Pierre Boulez vs Pendu (2)

J'ai regardé le début de Stravinsky et a a l'air pas mal du tout... C'est bien qu'il forme la prochaine génération de chef-fes!

J'ai regardé la moitié du Stravinsky (Petrouchka). Boulez semble encore très vif d'esprit (même si physiquement ça devient difficile).
Pas facile pour la jeune femme ^^.

J'ai regardé les 10 premières minutes du Bartok (le Mandarin). N'ayant jamais entendu encore de Bartok, je dois dire que ça va me pousser à l'écouter car ça à l'air pas mal du tout.

Un grand merci à toi, adriaticoboy, pour ces liens. J'ai commencé avec le Bartok et c'est vraiment instructif de voir Boulez à l'oeuvre. C'est vrai que la jeune femme qui dirige n'a pas droit au moindre écart !!!
Arte nous comble avec ces mises en ligne.
Finalement, les Master Class, c'est surtout idéal pour le spectateur...

Cololi a écrit:

J'ai regardé la moitié du Stravinsky (Petrouchka). Boulez semble encore très vif d'esprit (même si physiquement ça devient difficile).
Pas facile pour la jeune femme ^^.

J'ai regardé les 10 premières minutes du Bartok (le Mandarin). N'ayant jamais entendu encore de Bartok, je dois dire que ça va me pousser à l'écouter car ça à l'air pas mal du tout.

Oui, Bartok c'est... pas mal du tout.

Comment ça se fait que chez moi le site ne s'ouvre pas, ça rame pendant longtemps avant de rendre page blanche?

pluggin non a jour certainement.. il y a pas un petit lien a la place de la video qui indique la MAJ des pluggins ?

C'est comme les tables tournantes. Il y a trop de sceptiques ici, les esprits ne se montrent pas

La gentillesse de Boulez est comme toujours déconcertante :
- La fille, souriant humblement : "pardon"
- Boulez, haussant les sourcils : "Vous avez compris ??? Bon alors faite le toute seule maintenant... Comme une grande."

comment dire..
je viens de me taper les 66 pages sur Boulez (les 2 boulez/pendu sauf les pendus)
je me suis souvent régalé ;
le meilleur que j'en ai gardé étant cette phrase de Stockhausen : "en France on ne joue pas ma musique par exemple mon dernier opéra de 35 heyres n'y a jamais été joué!"
j'ai failli m'étrangler de rire ;
ça ne m'empêche pas d'aimer sa musique.
Bon Boulez ;
A vrai dire je n'ai encore jamais écouté une seule oeuvre de lui. C'est volontaire car j'écoute bcp de musique contemporaine : Holliger, ligeti penderecki lutoslawski rihm nono scelsi berio carter cage et j'en passe.
c'est comme avec karajan dont je ne supporte pas l'égo (ni la sale gueule avec sa coiffure de minet grand père) ; ni surtout l'opportunisme, historique notamment, et la prétention ; pour boulez le rageuyx c'est pareil son mépris de chostakovitch (entre autre) me l'a fait prendre en grippe ;
je précise que je ne navigue pas spécialement dans le monde des musiciens donc je me fous des gueguerres de l'ircam et autres..
cependant j'ai horreur du stalinisme instauré en france par l'aura de boulez ; il n'y en a que pour lui à la radio ou dans les journaux musicaux ; au détriment de compositeurs étrangers ; j'ai l'impression d'un chauvinisme qui m'insupporte en musique ; Je n'entends quasiment jamais parlé d'Holliger par exemple qui est pour moi un vrai génie de la musique contemporaine (et instrumentale) ; mais ce n'est pas le seul.
Cependant je finirai par écouter du boulez, je suis sûr qu'il y a de belles choses quand même.
Xavier, tu m'as vraiment fait rigoler au long de ces 66 pages, tu n'as rien loupé! à vrai dire ça me faisait plaisir vu que je déteste le bonhomme.
Je vais sans doute m'acheter le coffret boulez dirige boulez à 10 euros.

Oh il n'y a pas que Chostakovitch qu'il méprise ... il méprise a peu prés tout (même parmis ceux qu'il a dirigé) ...

HOLLIGER a écrit:

le meilleur que j'en ai gardé étant cette phrase de Stockhausen : "en France on ne joue pas ma musique par exemple mon dernier opéra de 35 heyres n'y a jamais été joué!"

Ah oui, l'entretien culte avec Eric Dahan.


[quot€]Xavier, tu m'as vraiment fait rigoler au long de ces 66 pages, tu n'as rien loupé! à vrai dire ça me faisait plaisir vu que je déteste le bonhomme.
Je vais sans doute m'acheter le coffret boulez dirige boulez à 10 euros.[/quote]
Cela dit Xavier, même s'il est à mon avis injuste avec la qualité musicale de Boulez, ne frappe pas en-dessous de la ceinture comme certains pamphlétaires célèbres.

HOLLIGER a écrit:

Je n'entends quasiment jamais parlé d'Holliger par exemple qui est pour moi un vrai génie de la musique contemporaine (et instrumentale) ; mais ce n'est pas le seul.

Très beau Concerto pour violon et orchestre de Holliger!

Par contre, décrier Boulez, cela devient un peu (trop) convenu… En fait, on dénonce un prétendu terrorisme par un autre / du vrai totalitarisme…

Oui, enfin, même si je trouve qu'on exagère en tapant sans cesse sur Pierrot, c'est de bonne guerre, et personne ne l'empêche, lui, de jouer sa musique...

Alors qu'il nous a quand même enterré Lando, Daniel-Lesur, Constant et autres compositeurs de tout premier plan.

Convenu ? Pas tant que ça. Il y a un léger retour de baton ... mais rien en comparaison avec le terreur qu'il a fait régner ... franchement ...

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, enfin, même si je trouve qu'on exagère en tapant sans cesse sur Pierrot, c'est de bonne guerre, et personne ne l'empêche, lui, de jouer sa musique...

Alors qu'il nous a quand même enterré Lando, Daniel-Lesur, Constant et autres compositeurs de tout premier plan.

C'est vrai. Mais qui empêche des baguettes (de renom, le cas échéant) de diriger les œuvres de ceux-ci?

Nabla a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, enfin, même si je trouve qu'on exagère en tapant sans cesse sur Pierrot, c'est de bonne guerre, et personne ne l'empêche, lui, de jouer sa musique...

Alors qu'il nous a quand même enterré Lando, Daniel-Lesur, Constant et autres compositeurs de tout premier plan.

C'est vrai. Mais qui empêche des baguettes (de renom, le cas échéant) de diriger les œuvres de ceux-ci?

Ce qui les empêche, c'est que cette musique ne s'est pas faite connaître en temps et en heure par les circuits de création. Maintenant, il faut donc être dans une mécanique d'exhumation, beaucoup plus difficile (aller sortir des cartons un opéra des années 80 comme la Reine Morte, ça ne fait pas rêver comme une Leçon de Ténèbres inédite des années 1580...). Ces gens ne sont pas connus du grand public et ne bénéficient plus du soutien à la musique contemporaine. Ils sont à peu près tous morts d'ailleurs.

Le fait qu'une seule esthétique ait été programmée a fait passer à la trappe tout un héritage qu'il est maintenant beaucoup plus difficile de faire entrer au répertoire (parce qu'un chef, même talentueux, pour qu'on lui dise oui pour un truc qui ne remplira pas à moitié : compositeur contemporain, et même pas à la mode...).


A part ça, j'aime le chef, j'aime sa musique, et ses déclarations me font souvent sourire. J'aime beaucoup le personnage de pégagogue, aussi.

Mais ça n'empêche pas qu'on ne peut pas soutenir que son influence a été négligeable ou univoquement positive sur la programmation musicale.

Je lui sais gré de s'être battu pour jouer et diffuser la musique du XXéme siècle et notamment la merveilleuse Ecole de Vienne.

Mais Boulez c'est un gros dossier.

J'y reviendrai en détail ultérieurement.

arnaud bellemontagne a écrit:

Je lui sais gré de s'être battu pour jouer et diffuser la musique du XXéme siècle et notamment la merveilleuse Ecole de Vienne.

Mais Boulez c'est un gros dossier.

J'y reviendrai en détail ultérieurement.

Tout à fait : le mérite qu'il a eu c'est d'avoir vraiment fait la promotion de la musique de la musique de la 1° moitié du 20°. C'est à son crédit ... ok. Personne peut lui enlever.
Par contre avoir jetter le discredit sur énormément de compositeurs de la seconde moitié du 20° ... ça c'est gravissime. Car c'est à cause de ce genre de comportement que la musique "savante" est aujourd'hui dans des difficultés de création.

Cololi a écrit:

Convenu ? Pas tant que ça. Il y a un léger retour de baton ... mais rien en comparaison avec le terreur qu'il a fait régner ... franchement ...

La (les) nouvelle(s) génération(s) de compositeurs ne craignent pas de faire du contre-Boulez (et ce n'est pas forcément un mal, j'en conviens parfaitement!) et il est (un peu trop) de bon ton dans les milieux autorisés – et avoisinants: les galaxies sont étendues – de se tourner vers de nouvelles divinités, plus dans l'air du temps.

DavidLeMarrec a écrit:

Nabla a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, enfin, même si je trouve qu'on exagère en tapant sans cesse sur Pierrot, c'est de bonne guerre, et personne ne l'empêche, lui, de jouer sa musique...

Alors qu'il nous a quand même enterré Lando, Daniel-Lesur, Constant et autres compositeurs de tout premier plan.

C'est vrai. Mais qui empêche des baguettes (de renom, le cas échéant) de diriger les œuvres de ceux-ci?

Ce qui les empêche, c'est que cette musique ne s'est pas faite connaître en temps et en heure par les circuits de création. Maintenant, il faut donc être dans une mécanique d'exhumation, beaucoup plus difficile (aller sortir des cartons un opéra des années 80 comme la Reine Morte, ça ne fait pas rêver comme une Leçon de Ténèbres inédite des années 1580...). Ces gens ne sont pas connus du grand public et ne bénéficient plus du soutien à la musique contemporaine. Ils sont à peu près tous morts d'ailleurs.

Le fait qu'une seule esthétique ait été programmée a fait passer à la trappe tout un héritage qu'il est maintenant beaucoup plus difficile de faire entrer au répertoire (parce qu'un chef, même talentueux, pour qu'on lui dise oui pour un truc qui ne remplira pas à moitié : compositeur contemporain, et même pas à la mode...).


A part ça, j'aime le chef, j'aime sa musique, et ses déclarations me font souvent sourire. J'aime beaucoup le personnage de pégagogue, aussi.

Mais ça n'empêche pas qu'on ne peut pas soutenir que son influence a été négligeable ou univoquement positive sur la programmation musicale.

Je n'irais pas jusqu'à défendre une telle thèse!!! (Et qui, ici?)

Mais si Lando avait pu réduire Boulez à néant, il ne s'en serait pas privé – et nous ne connaîtrions pas Répons…

Nabla a écrit:

Mais si Lando avait pu réduire Boulez à néant, il ne s'en serait pas privé – et nous ne connaîtrions pas Répons…

Avec des "si"...

Et puis une daube de Boulez en moins, qu'est-ce que ça peut changer?

Nabla a écrit:

HOLLIGER a écrit:

Je n'entends quasiment jamais parlé d'Holliger par exemple qui est pour moi un vrai génie de la musique contemporaine (et instrumentale) ; mais ce n'est pas le seul.

Très beau Concerto pour violon et orchestre de Holliger!

Par contre, décrier Boulez, cela devient un peu (trop) convenu… En fait, on dénonce un prétendu terrorisme par un autre / du vrai totalitarisme…

ah oui je l'ai vu 2 fois en concert,superbe! c'est enregistré chez ecm.
aussi un des chefs-d'oeuvre du 20eme : son espèce d'oratorio Scardanelli-zyklus sur des poèmes de Holderlin.

@ Nabla : Je n'ai pas dit que les autres étaient vertueux, juste que dans ce qui s'est effectivement passé, Boulez n'a pas été pleinement vertueux en tout cas.

Ce qui se serait passé si Trotski l'avait emporté sur Staline, ça aurait peut-être été pire, oui, et si Lothaire avait refusé la place de la garniture, ça aurait peut-être été mieux, oui, on n'a pas de moyen de le vérifier.

DavidLeMarrec a écrit:

@ Nabla : Je n'ai pas dit que les autres étaient vertueux, juste que dans ce qui s'est effectivement passé, Boulez n'a pas été pleinement vertueux en tout cas.

Ce qui se serait passé si Trotski l'avait emporté sur Staline, ça aurait peut-être été pire, oui, et si Lothaire avait refusé la place de la garniture, ça aurait peut-être été mieux, oui, on n'a pas de moyen de le vérifier.

+1

Citation :

Mais si Lando avait pu réduire Boulez à néant, il ne s'en serait pas privé – et nous ne connaîtrions pas Répons…

Lando... wski ? Fils du sculpteur membre de l'Institut, lui-même devient membre de l'Institut à son tour, directeur du service de la musique aux ministères des Affaires Culturelles et de l'Education Nationale, grand maître à penser du fameux plan éponyme... On peut dire qu'il disposait d'un bon réseau de relation.

Ophanin a écrit:

Lando... wski ?

Oui. Et qui était au départ plus influent que Boulez en effet. Il avait un bon réseau, mais il a perdu.

Faut dire que le volontarisme de Boulez a raison de tout.
On ne peut pas lui enlever une capacité incroyable à abattre les obstacles afin de realiser de manière effective ce qu'il a en tête.
Il doit avoir une santé de fer le bonhomme.


Mais bon, comme je l'ai dit, je reviendrai sur le cas bouboule en détail...

Assez d’accord avec toi, Arnaud, sur ta vision de Boulez en tant qu’homme et compositeur. D’accord également avec ton regard porté sur les œuvres du maître à quelques nuances ou compléments près exposés ci-dessous :

Sonatine pour flûte et piano OK

Les 3 sonates pour piano OK

Le marteau sans maître

Je confirme l’austérité de l’œuvre en notant cependant que Boulez a retouché plusieurs fois cette partition et que la dernière version est un peu plus "audible" (enregistrement de 9/2002 à l’IRCAM pour DG).

Pli selon pli

OK. Là également, l’œuvre a été révisée plusieurs fois. La dernière version a été enregistrée en janvier-février 2001 pour DG.

Eclat/multiples OK

Rituel OK

Explosante fixe OK

Domaines

Je ne connais pas.

Repons OK

Sur incises OK

Derive OK

Derive 2 OK

Les notations

Les Notations pour orchestre peuvent constituer un point d’accès à l’œuvre de Boulez. Le seul enregistrement connu à ce jour semble être celui de David Robertson à la tête de l’Orchestre National de Lyon.
Dans, un autre genre, plus méditatif, les Notations pour piano sont excellentes.

Le Livre pour cordes

Peu connue, cette œuvre rappelle, par certains accents, la Suite Lyrique d’Alban Berg dans sa version symphonique.
La seule version discographique que je connaisse est celle de Sony Classical où Boulez dirige le Philharmonique de New York. Sans cela, il existe une excellente version sur YouTube où l’on voit Boulez diriger les cordes du Philharmonique de Vienne (elle doit venir d’un DVD que je ne connais pas.)



Je crois que tu es un peu injuste lorsque tu remarques que "l’inspiration et l’envergure du Boulez compositeur n’est pas tout à fait à la hauteur du Boulez théoricien et analyste à la lucidité intellectuelle sans faille(ou presque)".

Pour ma part, j’ai eu beaucoup de difficulté à assimiler Boulez. J’oserais même affirmer que je me suis un peu forcé, convaincu que j’étais que cette musique méritait un grand intérêt (la "méthode Coué" en quelque sorte). Je ne le regrette pas aujourd’hui et je constate aujourd’hui que mon postulat de départ était le bon.

Il demeure cependant que cette musique est difficile et qu’on ne peut l’écouter à tête reposée. C’est, du reste, un des grands problèmes du sérialisme

En tout cas, bravo et merci Arnaud pour ton analyse limpide.