Anna Netrebko

La Traviata n'est effectivement pas mal.
Pour la Manon, je serais vous, j'écouterais David... et puis il y a plusieurs bons enregistrements de Manon, alors ?!
Sinon, j'en profite pour signaler que le disque Russian album de Netrebko était encore il y a peu à prix cassé à la Fnac. Franchement, je le recommande même si la voix sonne, un peu étrange. Je veux dire que pour les Capulets à l'opéra Bastille la saison passée (seule fois où je l'ai entendue "en vrai"), la voix était ample, assez sombre, très corsée. Là, dans la plupart des cas (SAUF pour l'air de la lettre de Tatiana) la voix est plus claire, plus légère. Le timbre est aussi magnifique. On pourrait peut-être demander un peu plus de caractérisation, mais à ce niveau là... détail.
En revanche, sa Tatiana m'a déçue tant elle me paraît (sur un seul air, c'est peut-être un peu juste pour juger) extérieure et surjouée là où d'autres, comme Gouriakova, paraissent tout simplement naturelles.

Comme le dit Freia, son "Russian Album" était un vrai bonheur (très beau choix de programme et chant collant parfaitement avec le style...)

Et bien voilà un nouveau disque honorant le répertoire russe pour Anna Netrebko : un récital enregistré à Salzbourg avec Barenboïm au piano et présentant des mélodies de Rimsky et de Tchaïkovsky.



J'avais écouté la retransmission radio et c'était vraiment magnifique. La sensibilité et l'adéquation vocale sont impressionnantes.
Et puis cela peut aussi prouver que Netrebko n'est pas QUE un produit marketing de DG, parce que sortir un récital de mélodies russes, je ne suis pas sûr que cela fasse un grand succès!

Sortie prévue au mois de Mars...

Disons que la belle a su mettre le hola à temps. Et son retrait des scènes pendant environ six mois pour cause de grossesse lui a permis de reprendre son souffle et, je l'espère, de revoir ses priorités. Comme je ne l'ai pas écoutée depuis son retour je ne sais pas comment la voix a évolué.

Elle n'a pas trop bougé... bien sûr la reprise de Lucia a été un peu difficile... mais son récital à Salzbourg montre une voix bien maîtrisée, sa prestation dans l'Elisir à Bastille montre qu'elle a retrouvé une assez bonne souplesse... et j'ai entendu un extrait d'un récital à Londres je crois où elle chante le premier air de Ludmilla (Ruslan et Ludmilla de Glinka) qui montre à quelle point elle a retrouvé toute sa technique du début!
A la première écoute, j'ai cru que c'était un extrait du DVD avec Gergiev des années 95 tellement c'est proche.

Donc, la voix est toujours en très bonne forme! Et à priori, elle veut aller chanter un peu de répertoire russe (elle l'avait dit lors de sa prestation dans les Capulets, et elle l'a fait dans Iolanta de Tchaïkovsky à Baden-Baden...)

Bon ben tant mieux alors. Je dois admettre que je n'ai pas eu le courage de regarder Ruslan et Ludmilla en entier quand c'est passé sur Mezzo, je m'abstiendrai donc de tout commentaire.

calbo a écrit:

Bon ben tant mieux alors. Je dois admettre que je n'ai pas eu le courage de regarder Ruslan et Ludmilla en entier quand c'est passé sur Mezzo, je m'abstiendrai donc de tout commentaire.

Ah? Pourtant, cette version est vraiment de très haut niveau. Bien sûr, la mise en scène est très "ancienne mode", mais les couleurs sont vraiment magnifiques et les ballets très bien réalisés. Quant à la distribution, malgré des ténors un peu faibles, elle est de très très haut niveau!
Netrebko, Gorchakova et Diadkova sont impériales, les basses superbes et l'orchestre une splendeur!

Dans le même genre, il y a aussi le Sadko...

calbo a écrit:

Bon ben tant mieux alors. Je dois admettre que je n'ai pas eu le courage de regarder Ruslan et Ludmilla en entier quand c'est passé sur Mezzo.

Si c'est la version russe relativement ancienne avec une Anna Netrebko toute jeune, elle est magnifique. Je l'ai entendue sur Mezzo il y a quelques années ; découverte pour moi d'une oeuvre monumentale et variée dont je ne connaissais essentiellement que l'ouverture et peut-être un ou deux airs. Anna Netrebko y était déjà très prometteuse.

Je ne saurais te répondre sur ce point car j'ai toujours pris les rediffusions en cours et je n'ai pas vu de quelle version il s'agissait. Je suppose que c'était la version russe mais je ne t'en dirais pas plus, malheureusement

Une critique de sa Manon londonienne : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=1816&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

diffusion sur BBC Radio 3 samedi à 19h heure française

La critique est excellente pour la belle Anna à ce que je vois. Va falloir que je jette une oreille à un opéra un de ces jours, histoire de voir comment la voix a évolué depuis sa reprise

Et ben elle a pas tant évolué que ça finalement...

J'avais entendu le premier air de Ludmilla (Ruslan et Ludmilla de Glinka) au mois de septembre dernier qu'elle avait donné durant je ne sais plus quel concert... Et la voix était franchement épatante... à telle point que je me demandais si ce n'était pas un enregistrement ancien : légèrement plus sombre que le DVD, mais d'une grande aisance dans les aigus...


Pour moi, elle est revenue au même niveau que ce qu'elle faisait avant sa pause!

Je sais pas trop en fait car je trouvais plein de défauts à la dame (aigus laborieux, graves ternes et engorgés, diction trop souvent aléatoire...). Peut-être suis trop éxigeante quand il s'agit de voix aigues .

calbo a écrit:

Je sais pas trop en fait car je trouvais plein de défauts à la dame (aigus laborieux, graves ternes et engorgés, diction trop souvent aléatoire...). Peut-être suis trop éxigeante quand il s'agit de voix aigues .

Je trouvais moi aussi, au début, qu'elle avait un succès démesuré (et c'est assurément le cas, être la star unique de Vienne en quelques mois et à son âge !), et que la voix n'était pas si extraordinaire (effectivement, son un peu trafiqué, un peu engorgé, un peu blanchâtre, et diction très moyenne).

Néanmoins, je suis de plus en plus très admiratif par sa maîtrise des styles (belcanto comme choses plus expressionnistes), son engagement, ses talents exceptionnels d'actrice (je n'en vois que très peu de ce niveau : De Niese, Mattila, Vondung... et puis ?), sa souplesse vocale et apparemment son ampleur. Le timbre ne me touche pas du tout, mais c'est quand même ultra-engagé et pleinement maîtrisé.

Il n'y a qu'en français où, réellement, c'est impossible (sa Manon est une calamité interplanétaire).

Oui, mais en russe...

Que les maisons d'opéra se mouillent un peu et lui proposent des oeuvres russes... y a de quoi faire! Pourquoi ne pas rêver d'un Kitège avec elle en Fevronia? (ah!! Je vais m'évanouir...)

Déjà, attendons sa Tatiana qui devrait arriver dans quelques années si je ne me trompe pas.

Pour la diction ça fait longtemps que je dis qu'elle a un travail considérable à faire. Maintenant que la presse "people" et les médias dits "sérieux" lui ont lâché les basques je vais peut-être pouvoir l'écouter dans un autre opéra que I puritani. J'ai écouté son album consacré aux mélodies russes et j'avais beaucoup apprécié

Ce n'est pas en russe ni en tchèque qu'elle me séduit le plus, mais dans quelques standards italiens (Violetta, Adina... ), malgré la diction perfectible (mais expressive !). En russe, c'est un peu trop lisse en fait.

T'es sur que ca va David ?

DavidLeMarrec a écrit:

Ce n'est pas en russe ni en tchèque qu'elle me séduit le plus, mais dans quelques standards italiens (Violetta, Adina... ), malgré la diction perfectible (mais expressive !). En russe, c'est un peu trop lisse en fait.

Pour son Adina, je ne connais que des extraits mais sa Violetta est effectivement superbe. Malheureusement, je crois qu'elle ne chantera plus le rôle.

calbo a écrit:

T'es sur que ca va David ?

Non, pourquoi ?

Ben je sais pas : préférer des tubes dont on sait tous les deux que la diction est largement perfectible à un répertoire russe ou elle peut carrément tout exploser sur son passage me parait complètement surréaliste

Oui, à moi aussi, mais je la trouve vraiment extraordinaire dans ces tubes... En Traviata, heureusement qu'il y a Delunsch et peut-être Schäfer pour faire mieux, quand même.

Ah non alors pas Delunsch ni la terne Schäfer . Ca jamais

calbo a écrit:

Ah non alors pas Delunsch ni la terne Schäfer . Ca jamais

Bah ... David dit ça parce que Micaela Kaune n'a pas encore abordé le rôle.

Grégoire de la Tour a écrit:

calbo a écrit:

Ah non alors pas Delunsch ni la terne Schäfer . Ca jamais

Bah ... David dit ça parce que Micaela Kaune n'a pas encore abordé le rôle.

Qui c'est ça ?

calbo a écrit:

Ah non alors pas Delunsch ni la terne Schäfer . Ca jamais

Schäfer, trop légère si tu veux, mais terne, ça fourmille d'intentions au contraire. J'adore ça (le timbre et l'accent rappellent fortement Delunsch dans ce rôle).

Je dois dire que pour ma part, je l'aime beaucoup dans bien des répertoires la Anna... du italien verdien, du bel canto, du français (oui oui... bon la diction est ignoble, mais qu'est-ce que c'est beau! Sa Juliette par exemple!), mais j'aimerais tellement qu'elle se lance dans le russe un peu plus!

DavidLeMarrec a écrit:

calbo a écrit:

Ah non alors pas Delunsch ni la terne Schäfer . Ca jamais

Schäfer, trop légère si tu veux, mais terne, ça fourmille d'intentions au contraire. J'adore ça (le timbre et l'accent rappellent fortement Delunsch dans ce rôle).

Moi aussi j'adhère à la Violetta de Schäfer ( pas à Delunsch en revanche) : il se passe quelque chose de fort et au diable les scories vocales ( de toute façon, je saute toujours le "E strano... sempre libera", ça me gave ). Et j'ai beaucoup plus souvent visionné sa Traviata du Châtelet ( avec en plus Kaufmann ) que la fameuse Traviata salsbourgeoise avec Netrebko- Villazon.

Ce sont deux versions que j'aime beaucoup, y compris pour la mise en scène de chacune, avec des réussites très différentes.

Dommage que Delunsch n'ait pas eu droit à une mise en scène de cette envergure, vraiment !

Pour la Traviata de Netrebko vous parlez de quelle production? Celle avec Villazon dans cet affreux décor unique?

calbo a écrit:

Pour la Traviata de Netrebko vous parlez de quelle production? Celle avec Villazon dans cet affreux décor unique?

Exactement.

Affreux, sans doute, mais alors utile et quelle direction d'acteurs !

J'ai vraiment pas aimé le décor .

Mais c'est quand même pas l'essentiel dans une mise en scène : c'est juste un climat, après on nous raconte une histoire.

C'est vrai qu'il manquait d'aspérités par moment (au troisième acte, si difficile à réussir, on sentait parfois qu'il aurait fallu un petit recoin), mais globalement, il est extrêmement fonctionnel.

DavidLeMarrec a écrit:

calbo a écrit:

Pour la Traviata de Netrebko vous parlez de quelle production? Celle avec Villazon dans cet affreux décor unique?

Exactement.

Affreux, sans doute, mais alors utile et quelle direction d'acteurs !

Non non, il y avait un décor unique effectivement, mais affreux, je ne vois pas...
J'ai beaucoup apprécié ( en dehors d'Hampson ), mais j'en reste à la Traviata du Châtelet...

Je sais que c'est pas le principal mais j'y suis très sensible; et là, comme une ou deux autres fois, j'avais été traumatisée

Ericc a écrit:

Non non, il y avait un décor unique effectivement, mais affreux, je ne vois pas...

Quand je dis "sans doute", c'est pour dire "peut-être", je ne le trouve ni beau ni laid. Ca fonctionne très bien dans son rapport à l'action et c'est ce que j'attends.

Après, c'est vrai que pour l'oeil, il n'y a à peu près rien qui retienne le regard, et c'est voulu justement : Violetta qui glisse contre ces parois blanches...

DavidLeMarrec a écrit:

Ericc a écrit:

Non non, il y avait un décor unique effectivement, mais affreux, je ne vois pas...

Après, c'est vrai que pour l'oeil, il n'y a à peu près rien qui retienne le regard,

Ben si quand même : la pendule ...

En IIa elle est cachée, en IIb et III elle est par terre...

Oui, à l'acte I, elle est là.

DavidLeMarrec a écrit:

Mais c'est quand même pas l'essentiel dans une mise en scène : c'est juste un climat, après on nous raconte une histoire.

ah si! C'est primordial au contraire! parce que si ça ne l'est pas, dans ce cas il n'y a qu'à raconter la même histoire et avoir la même direction d'acteurs dans un climat plus classique. Je préfèrerais d'ailleurs!

Otello a écrit:

ah si! C'est primordial au contraire!

Le pire, c'est que j'attendais cette réponse...

Le décor a pour moi à peu près autant d'importance sur la mise en scène que les robes sur le chant.

C'est vraiment accessoire. Après, on peut aimer les beaux décors, hein, je trouve juste dommage de se limiter dans ses plaisirs à cause de quelque chose qui n'est finalement que de l'ordre du confort.

Citation :

parce que si ça ne l'est pas, dans ce cas il n'y a qu'à raconter la même histoire et avoir la même direction d'acteurs dans un climat plus classique. Je préfèrerais d'ailleurs!

Je ne suis absolument pas contre, à titre personnel c'est ce qui me convient le mieux en théorie... mais plutôt que de voir un Schenk ramolli dans des décors confortables, quelque chose d'un peu signifiant dans un décor moche, ça reste une plus-value considérable.

DavidLeMarrec a écrit:

quelque chose qui n'est finalement que de l'ordre du confort.

ben oui mais pour moi c'est vital que mon confort visuel soit assuré pour pouvoir pleinement profiter de l'interprétation musicale et vocale. Si mon oeil abime mon oreille, je ne suis pas d'accord.

Finalement je me rends compte qu'il y a pire que moi . Si je suis sensible à tout ce qui entoure le chanteur, quand mon oeil est choqué, je me détourne du visuel pour me concentrer sur auditif. Mais suis je normale ?

Je ne dirais pas que le décor est accessoire, quand même; mais le décor est quand même autre chose que cette espèce de surface visuelle devant laquelle les acteurs/chanteurs évoluent : ce qui est important, dans le décor, c'est aussi (voire surtout) les possibilités de jeu qu'il ouvre ou n'ouvre pas, l'intimité ou le grand format, etc.
Pour revenir à la traviata de Decker, le décor est à la fois bien fait est très anonyme : ça évite d'être ringard, tout en restant très digestible pour les estomacs délicats, bref le parfait écrin à stars qui était visé...

Rameau a écrit:

Pour revenir à la traviata de Decker, le décor est à la fois bien fait est très anonyme : ça évite d'être ringard, tout en restant très digestible pour les estomacs délicats, bref le parfait écrin à stars qui était visé...

non ne dis pas ça! C'est faux! C'est pas digeste du tout pour les estomacs délicats dont visiblement tu n'es pas.

Je ne suis pas d'accord avec toi Otello. Cette mise en scène était tout à fait acceptable et ne m'avait pas du tout posé problème. Elle convenait parfaitement à Anna Netrebko.

aurele a écrit:

Je ne suis pas d'accord avec toi Otello. Cette mise en scène était tout à fait acceptable et ne m'avait pas du tout posé problème. Elle convenait parfaitement à Anna Netrebko.

oui mais toi ça ne compte pas dans le sens où tu n'as pas l'estomac fragile tu es beaucoup plus perméable que moi à la transposition.
encore une fois je ne parle pas de la direction d'acteurs qui était très bien effectivement mais uniquement du décor qui m'a insupporté.

Otello a écrit:

oui mais toi ça ne compte pas dans le sens où tu n'as pas l'estomac fragile tu es beaucoup plus perméable que moi à la transposition.

Je n'accepte pas tout cependant.

aurele a écrit:

Otello a écrit:

oui mais toi ça ne compte pas dans le sens où tu n'as pas l'estomac fragile tu es beaucoup plus perméable que moi à la transposition.

Je n'accepte pas tout cependant.

certes mais moi je n'accepte pas le principe même de la transposition contemporaine.

Otello a écrit:

certes mais moi je n'accepte pas le principe même de la transposition contemporaine.

Les transpositions dominent par rapport aux productions classiques aujourd'hui et il y a pas mal de choses à jeter.

aurele a écrit:

Otello a écrit:

certes mais moi je n'accepte pas le principe même de la transposition contemporaine.

Les transpositions dominent par rapport aux productions classiques aujourd'hui et il y a pas mal de choses à jeter.

oui toutes les transpositions contemporaines

La mise en scène de Decker était géniale. Servie par un superbe trio. Pour c'est LA version de la Traviata.