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Adalbéron a écrit:

La musique du film est de Philippe d'Orléans.

Enfin, arrangée par Duhamel. Ça a été redonné par le CMBV il y a quelques semaines ; même s'il a été aidé par Gervais, c'est essentiellement de sa main (et assez audacieux, avec des étrangetés parfois énigmatiques).

Pier Paolo Pasolini : Mamma Roma        1962

• Claude Chabrol: Juste avant la nuit
Avec Stéphane Audran, Michel Bouquet, François Périer, Henri Attal, Dominique Zardi, Jean Carmet
Les Films de La Boétie, 1971

Un très bon Chabrol, que je n’avais encore jamais vu.

Un peu comme le négatif de La Femme adultère à la fois du point de vue scénaristique et du point de vue de l’atmosphère: La Femme adultère jouait (paradoxalement) sur une photographie très colorée, lumineuse, sur des extérieurs printaniers et des intérieurs cosy un peu vieillots - ici au contraire, c’est une lumière grise d’entre chien et loup, des teintes froides et blafardes, des extérieurs hivernaux (jusqu’à la plage de la dernière séquence) et des intérieurs design lugubres.

Ajouté au jeu magistralement somnambulique des trois acteurs principaux et aux enjeux thématiques (la volonté d’expiation du personnage principal relève-t-elle d’une trop haute conscience morale ou d’une forme de perversion?), cela donne un film impressionnant, qui pourrait même être irrespirable, n’étaient les interventions du génial Dominique Zardi ( Alifie!) - ici pourvu d’une moumoute et d’un look à la Austin Powers - et du plus sous-employé Jean Carmet (mais non moins génial: rien que sa façon d’appeler «Maman» sa jeune épouse...)

Mamma Roma évidemment génial.

Juste avant la nuit est pour moi un des tous meilleurs Chabrol.

Dziga Vertov : La Sixième Partie du Monde        1926

Cololi a écrit:

Juste avant la nuit est pour moi un des tous meilleurs Chabrol.

Je suis assez d'accord.

DavidLeMarrec a écrit:

Adalbéron a écrit:

La musique du film est de Philippe d'Orléans.

Enfin, arrangée par Duhamel. Ça a été redonné par le CMBV il y a quelques semaines ; même s'il a été aidé par Gervais, c'est essentiellement de sa main (et assez audacieux, avec des étrangetés parfois énigmatiques).

Et j'ai loupé ça...
Merci pour les précisions.

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Ce n'était pas la première fois que je le voyais, mais j'ai découvert la copie magnifiquement restaurée. Je ne me souvenais pas que c'était d'une telle somptuosité visuelle (couleurs, plans très composés, avec un goût prononcé pour la symétrie). Sinon, c'est toujours un peu lassant, mais admirable pour ses extrémités. Je pensais que le nom du personnage féminin, Abe Sada, était une invention du réalisateur en référence à L'Abbé C de Bataille et à Sade, mais en réalité, la femme véritable dont s'est inspiré Oshima s'appelait ainsi.

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Vertigineux.
C'est encore sur Arte+7, je crois.

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Mon premier Fassbinder. Je ne savais pas par où commencer, donc j'ai tardé.
Cruel sur tous les plans, désespéré et désespérant.
De très beaux moments cependant (un très beau plan sur une chanteuse dans un des bar où se rend le personnage qu'incarne Fassbinder, à la toute fin du film), jusque dans le kitsch très seventies, rétrospectif ou déjà assumé à l'époque, je ne sais pas.

Adalbéron a écrit:

Vertigineux.

Ah, oui! Je pensais qu'une fois saisis les dispositifs narratif et plastique, ce film pouvait lasser - eh bien, non: je l'ai revu il y a peu de temps et ça m'a scotché.

Thelonious a écrit:

Merci beaucoup Adalbéron.
Je vais voir ça tout de suite.

Je viens de découvrir aussi un site qui s'appelle La Cinetek, il y a l'air d'avoir plus de films disponibles ; ça ressemble plus à un service « à la demande ».

Henri Verneuil : I... comme Icare        1979

 +
Ça tient sérieusement la route... mais j'ai l'impression que ç'a un peu mal vieilli.

Je n'en ai plus qu'un très, très vague souvenir. C'est une sorte de thriller inspiré de l'assassinat de Kennedy, c'est ça?

Benedictus a écrit:

Je n'en ai plus qu'un très, très vague souvenir. C'est une sorte de thriller inspiré de l'assassinat de Kennedy, c'est ça?

Oui.

Pour répondre à Emeryck : oui forcément un peu. Mais ... franchement ... je ne connais pas beaucoup de films "populaires", qui tiennent parfaitement la route tant d'années après.
Et si la Nouvelle Vague a beaucoup tapé sur Verneuil (entre autres ... c'est vrai) ... je ne vois pour ma part, aucune difficulté à dire que c'est un grand réalisateur.

Oui c'est ça c'est inspiré de l'assassinat de Kennedy et du rapport Warren, et ça met aussi en scène l'expérience de Milgram

J'aime assez également!

J'ai surtout le souvenir de scènes dans de grands bâtiments ultra-modernes et déserts... mais je confonds peut-être avec The Parallax View qui ressemble aussi beaucoup à tout ça (y compris pour le scénario.) Mais je crois me rappeler que j'avais bien aimé ce film.

Sinon, au sujet de Verneuil, il y a certes les Fernandel qui dans mon souvenir sont vraiment très, très mauvais, mais j'ai revu il n'y a pas très longtemps Mélodie en sous-sol et Cent mille dollars au soleil que j'ai vraiment adorés (en revanche, j'ai été un peu déçu par Un singe en hiver et Le Clan des Siciliens dont je gardais un meilleur souvenir, mais qui restent bien quand même.)

Benedictus a écrit:

Sinon, au sujet de Verneuil, il y a certes les Fernandel qui dans mon souvenir sont vraiment très, très mauvais, mais j'ai revu il n'y a pas très longtemps Mélodie en sous-sol et Cent mille dollars au soleil que j'ai vraiment adorés (en revanche, j'ai été un peu déçu par Un singe en hiver et Le Clan des Siciliens dont je gardais un meilleur souvenir, mais qui restent bien quand même.)

J'aime bien Mélodie en sous-sol, j'avais vu très jeune Le mouton a cinq patte ou Fernandel a l'image d'Alec Guinness interprète les cinq membres d'une même famille (la comparaison s'arrête là j'aime bien Fernandel mais faut pas pousser Guinness c'est quand même une autre catégorie). J'avais bien aimé, je me souviens surtout de la partie avec De Funés en entrepreneur de pompes funèbres qui convainc Fernandel qu'il est gravement malade pour avoir un client. C'est d'assez loin la meilleure partie du film aucune idée de ce que je penserais du reste aujourd'hui (mais je pense qu'effectivement on penche plus du côté du nanars sympathique que de la comédie subtile)

Il y a effectivement Mélodie en sous-sol et Cent mille dollars au soleil.
Mais Un signe en hiver ... c'est génial.
Le clan des Siciliens aussi !
Et c'est oublier Peur sur la ville. Il n'y a quand même pas beaucoup de policier de l'époque qui atteignent ça (et Bebel faisant véritablement l'accrobate sur le toit d'un métro et sur les toits de Paris ... ça vaut le détour).

Bon Le Casse, c'est pour bientôt ! Mais déjà ... ambiance 70's, Morricone, Belmondo, Sharif ... il y a tout pour que je sois conquis d'avance.

La Vache et le Prisonnier ... ça fait trop longtemps que je l'ai vu.

La vache et le prisonnier a plutôt bonne réputation comme divertissement populaire, mais je ne l'ai pas vu.

La vache et le prisonnier est un très bon film, populaire et très daté dans le bon sens du terme, mais c'est le Verneuil avant Verneuil, il n'y a pas un style clair. C'est plus subtil que ça n'en a l'air, sans pour autant être génial. Il fait partie de ces films qui reflètent bien mieux l'esprit d'une époque que bien des films plus ambitieux.

Quelques années plus tard Verneuil enclenche la vitesse supérieure avec Un singe en hiver.

Alain Robbe-Grillet : Trans-Europ-Express        1966

 +

Il y a longtemps que je n'ai pas vu La Vache et le prisonnier, mais je n'en garde pas un bon souvenir. Mais c'est surtout du Grand Chef que je garde un souvenir particulièrement pénible. (Et puis, de toute manière, je suis assez réfractaire à Fernandel.)

Un singe en hiver et Le Clan des Siciliens, j'en gardais un excellent souvenir, mais la dernière fois que je les ai revus, j'ai trouvé le rythme un peu poussif - même si ça reste de très bons films (et puis Noël Roquevert est décidément génial.) Tandis que Mélodie en sous-sol et surtout Cent mille dollars au soleil, je suis resté scotché du début à la fin.

Peur sur la ville, c'est comme I comme Icare: pas revus depuis longtemps, pas de souvenir très précis, mais je crois me rappeler que j'avais bien aimé.

Krzysztof Kieslowski : Le Hasard        1981

 +

Ça veut dire quoi, «déblinder des cœurs et des raisons»?

Ça doit être un référence cinéphile.

Me. Folace : il est pas plus british que vous et moi ; c’est une découverte du Mexicain.

Mr. Fernand : Il l’a trouvé où ?

Me. Folace : Ici, il l’a même trouvé devant son coffre fort. Y’a dix sept ans de ça. Avant d’échouer devant l’argenterie, l’ami jean avait fracturé la commode louis XV. Le Mexicain lui est tombé dessus juste au moment où l’artiste allait attaquer les blindages au chalumeau.

M. Fernand - Eh ben, j'vois d'ici la petite scène.

Mᵉ Folace - Vu ses principes le patron pouvait pas le donner à la police. Il a accepté de régler lui-même les dégâts. Résultat: Jean est resté ici trois mois au pair comme larbin pour régler la p'tite note. Et puis, la vocation lui est venue, le style aussi; peut-être également la sagesse... Dans le fond: nourri, logé, blanchi, deux costumes par an - pour un type qui passait la moitié de sa vie en prison...

M. Fernand - Il a choisi la liberté quoi!

... Et via Kravchenko, on revient à la résistance au bolchevisme, donc à Solidarność et au film de Kieślowski. Imparable.

Benedictus a écrit:

Ça veut dire quoi, «déblinder des cœurs et des raisons»?

Je risque une explication: déblinder signifierait éclairer à nouveau (ou ramener à la lumière), en prenant comme hypothèse que ce mot contient blind qui signifie aveugle.

Benedictus a écrit:

M. Fernand - Eh ben, j'vois d'ici la petite scène.

Mᵉ Folace - Vu ses principes le patron pouvait pas le donner à la police. Il a accepté de régler lui-même les dégâts. Résultat: Jean est resté ici trois mois au pair comme larbin pour régler la p'tite note. Et puis, la vocation lui est venue, le style aussi; peut-être également la sagesse... Dans le fond: nourri, logé, blanchi, deux costumes par an - pour un type qui passait la moitié de sa vie en prison...

M. Fernand - Il a choisi la liberté quoi!

... Et via Kravchenko, on revient à la résistance au bolchevisme, donc à Solidarność et au film de Kieślowski. Imparable.

Digne de Pas de begonias pour le cave !

Ça c'est de l'affiche !

Des moments vraiment sublimes, d'autres un peu moins réussis.
J'ai été très désarçonné, ne connaissant pas le livre, par la densité du personnage de Scarlett ; j'imaginais qu'on aurait affaire à une jeune femme à la Austen, une héroïne parfumée à l'eau de rose. Que nenni. La présence d'une certaine forme de cynisme dans l'ensemble m'a aussi surpris (une cruauté même, comparable à celle qu'on trouve dans Le droit du plus fort de Fassbinder, vu l'avant-veille).
Le rapport à l'Histoire est passionnant, on voit bien comme l'ascension de cette femme peut-être perçue comme un désordre consécutif à la guerre de Sécession, qui a elle-même amené le désordre dans la société ordonné du Sud.
J'ai quand même l'impression que la complexité du personnage de Scarlett est traitée avec une certaine superficialité, comme d'autres personnages, surtout masculins, que je trouve pauvrement caractérisés (comme Ashley, mais même Rhett...). Comme si on restait très extérieurs à eux, à ce qui les tourmente, les obsède, les inquiète. On ne les connait quasiment qu'à travers ce qu'ils disent, alors que tout circule autour de non-dits...
Mais on est tout du long porté par un souffle exaltant, tout au long de ces quatre heures sans temps mort, avec une belle utilisation de la couleur. Je ne connais pas le roman de Mitchell, mais si Verdi avait pu le connaître, vu comme il a inspiré Fleming, nul doute qu'il l'aurait inspiré

Je n'ai jamais osé

L'intrigue du livre est plus complexe mais à moins de faire une série télé - comme ce serait sans doute le cas aujourd'hui - pas moyen de s'en sortir sans élaguer par-ci par-là. J'imagine que si on s'attend à de l'eau-de-rose on est surpris, le propos de film est violent avec en effet beaucoup de non-dit. Je l'ai revu il n'y a pas longtemps et ça tient bien le coup quand même

Ah oui, bien sûr, ça tient bien la route.
Le problème pour moi ne vient pas de la nécessaire simplification de l'intrigue du roman. C'est que je trouve que les personnages manquent de caractère. On reste à la surface des mots, le plus souvent, alors qu'on pressent par moment qu'il y a des ramifications plus complexes au-dessous dans leurs rapports communs, mais ça n'est pas vraiment développé. On peut rendre compte de personnalités complexes en peu de plans, je crois pas que le problème tiennent à écourtement de quoi que ce soit
En plus, je ne crois pas que les actrices et acteurs soient les vrais responsables. Hattie McDaniel est époustouflante, vraiment. J'ai trouvé Vivien Leigh très très juste, beaucoup plus convaincante que dans Un Tramway nommé désir. Olivia de Havilland parvient à bien camper son personnage, avec beaucoup de tendresse, alors que c'est un rôle plutôt casse-gueule... Après les acteurs mâles, je suis moins convaincu, même si Clark Gabel est quand même très charismatique.
Je crois que cette impression de superficialité, d'extériorité en tout cas, vient de l'approche très visuelle de Fleming, qui cède plus au spectaculaire qu'à l'acuité "psychologique". La mélancolie Ashley, elle est dite plus que ressentie, par exemple, et beaucoup de choses fonctionnent ainsi, j'ai trouvé.

Cololi a écrit:

Je n'ai jamais osé

Et tu fais bien. Le nanar Hollywoodien dans toute sa splendeur.

Pas du tout d'accord, je pense au contraire comme Adalbéron et Morloch que ça tient très bien la route (après, bien sûr, faut replacer le côté spectaculaire dans le contexte et surtout l'époque de réalisation du film, le grand incendie, bon, euh, ça fait plus rigoler qu'autre chose aujourd'hui ).

Mais oui, dans son genre c'est quand même une grande réalisation.
J'ai un faible pour les péplums, surtout bibliques.
La scène de l'incendie, j'ai adoré moi, avec une musique wagnériste en fond en plus !

Je pense que Cololi voulait simplement dire qu'il n'avait jamais osé relever les faiblesses du film, parce que j'en ai souvent entendu parler comme d'un chef-d'œuvre absolu en son genre, mais je me trompe peut-être.

Adalbéron a écrit:

J'ai un faible pour les péplums, surtout bibliques.

Samson et Dalila de Cecil B. De Mille...

En revanche, je suis sûr d'avoir vu Autant en emporte le vent, mais je n'en garde qu'un très, très vague souvenir (ni spécialement positif, ni spécialement négatif.)

Je pensais que Cololi avait des préventions envers le film et je voulais d'autant plus conforter ses vues (afin qu'il ne perde pas 3 heures de sa vie) que je le sais notoirement rétif à la "kitscherie hollywoodienne dégoulinante".

À propos de Gone with the wind

arnaud bellemontagne a écrit:

Cololi a écrit:

Je n'ai jamais osé

Et tu fais bien. Le nanar Hollywoodien dans toute sa splendeur.

Faudrait pas exagérer !

Le film est à voir.

arnaud bellemontagne a écrit:

Je pensais que Cololi avait des préventions envers le film et je voulais d'autant plus conforter ses vues (afin qu'il ne perde pas 3 heures de sa vie) que je le sais notoirement rétif à la "kitscherie hollywoodienne dégoulinante".

Même quatre heures !
C'est wagnérien, je vous dis

Rubato a écrit:

À propos de Gone with the wind

arnaud bellemontagne a écrit:

Cololi a écrit:

Je n'ai jamais osé

Et tu fais bien. Le nanar Hollywoodien dans toute sa splendeur.

Faudrait pas exagérer !

Le film est à voir.

Voila, c'est tout sauf un nanars, on peut être rétif a la surenchère, ont peut ne pas aimé le traitement des couleurs, ont peut trouver les personnages désagréable, et être par le traitement complaisant de l'esclavage mais ce n'est pas un film a l'eau de rose, le personnage de Scarlett parce qu'il peut être détestable est passionnant (c'est un peu Madame Bovary réécrit par Ayn Rand, mais en conservant l'ironie et le talent), le souffle épique et le lyrisme continue tout au long du film emporte tout.

Oui, c'est un film hollywoodien, c'est même emblématique d'Hollywood et de sa conquête du monde après la guerre. Le film est sorti en 1939 aux Etats-Unis mais après la guerre dans d'autres pays, par exemple 1950 en France, pour cause de soucis politiques (cela dit Adolf H. s'était organisé des projections privées), et c'est sans doute toujours le plus grand succès de box-office de tous les temps, même si c'est difficile à affirmer, les réseaux de distribution et les techniques de comptage ne sont plus les mêmes.

L'esthétique est hollywoodienne, c'est du Technicolor, et c'est même très très Technicolor, mais alors vraiment très très. Le résultat est visuellement magnifique, mais je comprends qu'on n'aime pas (c'est Technicolor quoi).

C'est aussi très hollywoodien comme pur film de producteur. David O. Selznick a viré le premier metteur en scène Georges Cuckor qu'il trouvait trop homosexuel pour diriger une histoire d'amour; Cuckor a été remplacé par Victor Fleming, extrêmement misogyne et donc jugé plus apte, mais Vivien Leigh et Olivia de Havilland allaient en secret demander conseil à Georges Cuckor pendant les week-ends.

Mais dire que c'est un nanar, je pense que c'est passer à côté. Le film a un grand souffle épique, je suis d'accord avec Adalbéron, et il est aussi intelligent sous un aspect faussement simple, mais après tous les goûts sont dans la nature  

Morloch a écrit:

Oui, c'est un film hollywoodien, c'est même emblématique d'Hollywood et de sa conquête du monde après la guerre. Le film est sorti en 1939 aux Etats-Unis mais après la guerre dans d'autres pays, par exemple 1950 en France, pour cause de soucis politiques (cela dit Adolf H. s'était organisé des projections privées), et c'est sans doute toujours le plus grand succès de box-office de tous les temps, même si c'est difficile à affirmer, les réseaux de distribution et les techniques de comptage ne sont plus les mêmes.

L'esthétique est hollywoodienne, c'est du Technicolor, et c'est même très très Technicolor, mais alors vraiment très très. Le résultat est visuellement magnifique, mais je comprends qu'on n'aime pas (c'est Technicolor quoi).

C'est aussi très hollywoodien comme pur film de producteur. David O. Selznick a viré le premier metteur en scène Georges Cuckor qu'il trouvait trop homosexuel pour diriger une histoire d'amour; Cuckor a été remplacé par Victor Fleming, extrêmement misogyne et donc jugé plus apte, mais Vivien Leigh et Olivia de Havilland allaient en secret demander conseil à Georges Cuckor pendant les week-ends.

Mais dire que c'est un nanar, je pense que c'est passer à côté. Le film a un grand souffle épique, je suis d'accord avec Adalbéron, et il est aussi intelligent sous un aspect faussement simple. Après tous les goûts sont dans la nature  

D'accord avec Morloch et Parsifal.

Encore une fois, je voulais juste mettre en garde Cololi : j'ai déjà dit ici à plusieurs reprises tout le mal que je pensais de ce film, donc je prends la bretelle.

Et je suis à nouveau d'accord à mon tour, mais comme moi en plus j'ai très mauvais goût j'aime le Technicolor .

Le roi du mauvais goût c'est cololi

Roupoil a écrit:

j'aime le Technicolor .

Ce sont les autres qui ont mauvais goût, crois-moi.

Arf j'ai l'impression de me retrouver bêtement à contredire arnaud bellemontagne, je vais devoir écouter du Magma pour faire pénitence

Roupoil a écrit:

Et je suis à nouveau d'accord à mon tour, mais comme moi en plus j'ai très mauvais goût j'aime le Technicolor .

Non tu n'as pas mauvais gout au contraire, c'est très beau le technicolor, bien que tout ce que l'on peut avoir aujourd'hui que ça soit la grisaille d'un réalisme creux ou les fantaisies numériques. Le technicolor flamboyant ça a quelque chose de quasi-organique, et en même temps de violemment émotionnel.

Morloch a écrit:

Arf j'ai l'impression de me retrouver bêtement à contredire arnaud bellemontagne, je vais devoir écouter du Magma pour faire pénitence

Mais non.

Est-ce que King Vidor n'avait pas assuré l'intérim pendant quelques jours, entre Cukor et Fleming?

Au demeurant, en matière de Technicolor flamboyant et de grosse production Selznick, je garde un souvenir beaucoup plus vif de Duel au soleil. (Même si je préfère encore la grisaille réaliste le noir et blanc de Ruby Gentry, aussi avec Jennifer Jones et Joseph Cotten.)

Alors que ce soit clair : j'adore le technicolor flamboyant. C'est même peut-être la seule chose qui me ferait regarder le film
Le problème du technicolor flamboyant, malheureusement pour moi, c'est que c'est le support de films d'une kitcherie incommensurable.
Et pourtant ... je suis prêt à faire de gros efforts ... à prendre du recul ... mais ...
En technicolor flamboyant je pense à : La Prisonnière du désert ... Ben Hur ... ou même Je suis un aventurier qui n'était pas trop mal. Cléopâtre de Mankievictch est pas mal, mais c'est déjà moins flamboyant. 20000 lieues sous les mers aussi (mais c'est Fleischer !) que je trouve excellent.
Et j'ai quand même réussi à aimer les Sirk ultra-technicolor que j'ai vus (alors que franchement ... il y avait une chance sur 100000 que j'aime ça ...) Tout ce que le ciel permet, Le temps d'aimer et le temps de mourir, Mirage de la vie
En technicolor qui déchire tout, j'ai beaucoup aimé aussi La Vie passionnée de Vincent van Gogh

En revanche Les Contrebandiers de Moonfleet, Les Dix Commandements, Le Cid ... non là c'est un non négatif.

Ce petit message à destination de Parsifal pour lui montrer que je ne suis pas une caricature d'anti-Hollywood période "classique".

Note aussi que ce n'est pas parce que j'aime ces films que ma critique d'Hollywood de cette période ne s'appliquent pas également à eux ! Seulement ils ont certaines qualités qui font qu'on ferme les yeux, c'est tout.

Ahhh j'oubliais un chef d'œuvre du technicolor : Les révoltés du Bounty

(j'ai pas parlé de Lean, car ce n'est pas Hollywood)