Votre dernier film visionné

Patrice Leconte : Tango         1993


Ce film est assez curieux : il n'arrive à rien ; obstinément, longuement mais il n'arrive à rien : il essaie de mettre en place quelque chose mais rien n'est véritablement crédible (que ce soit dans son univers un peu délirant ou dans une logique plus terre-à-terre) ; les personnages sont également gouvernés selon cette logique : ils se mettent en route pour éliminer la femme du personnage de Lhermitte mais elle est toujours à droite à gauche et quand ils croient qu'ils vont en finir ; en fait, le personnage de Bohringer leur raconte n'importe quoi : on va vraiment nulle part. On dirait vraiment que Leconte s'est dit "ils veulent un film ? ils vont voir ce que je vais leur concocter" et s'est mis à faire ce truc informe gouverné par la malfonction - jusqu'au potentiomètre réglant le volume sur l'autoradio de la voiture qui est bloqué, laissant la musique (du tango, bien sûr) à fond dans la voiture.

Angela Schanelec : das Glück meiner Schwester        1995

 + / 
J'avais découvert Schanelec avec Marseille (merci MUBI) qui m'avait pas mal agacé notamment parce que les deux parties du film ne s'articulaient pas très bien ensemble et l'esthétique caricaturalement auteurisante (clinique, quasiment que des plans fixes, son direct, histoire assez minimale, etc.) n'avait pas arrangé la chose ; j'ai du coup été un peu réticent à l'idée de voir un autre film de la réalisatrice allemande puis je me suis lancé, me disant qu'il s'agissait de son premier long-métrage et que ça serait peut-être un peu différent. Finalement, j'ai trouvé ça assez beau (et juste) ; l'esthétique est toujours la même, l'histoire tient sur un timbre poste (un trio amoureux dont les deux femmes sont en fait demi-sœurs) mais j'ai trouvé que le film avait de bons dialogues (notamment sur la peur de l'abandon, l'anxiété, la confiance), les acteurices étaient très convaincant(e)s - Anna Bolk en tête, mais aussi Schanelec elle-même ou Wolfgang Michael - et j'ai également trouvé que la gestion de l'espace était pertinente (notamment dont la cartographie du trio amoureux se projette dans Berlin : l'une des demi-sœurs est celle de l'extérieur (les dialogues dans les rues !), l'autre est celle de l'intérieur ; il y a d'ailleurs cette scène de dialogue au pied d'un immeuble qui a pas mal de sens dans cette perspective) et que la mise en scène clinique était pertinente (jusqu'à la gestion du son : il y a cette scène de train où l'on entend presque rien, comme s'il s'agissait presque d'un espace mental). En fait, ce film, c'est un peu ce que donnerait un film de Garrel-dernière-manière s'il était réussi - je force un peu car certains sont réussis mais on est vraiment sur des thématiques semblables, même si les dialogues de Schanelec me semblent beaucoup plus profonds.

Luc Moullet : Une aventure de Billy le Kid        1971


Bon, déjà, quand on voit le titre et le nom de la personne à la réalisation (et aussi que le personnage principal est interprété par Jean-Pierre Léaud), on se dit : "mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ?" ; ensuite, on peut ajouter à ça que le film a été tourné en six jours et que l'histoire est complètement disloquée. Je crois n'avoir quasiment rien compris à ce film : Léaud y joue le rôle de Billy le Kid qui part à dos d'âne à la recherche des coupables d'un vol ; sur le chemin, il rencontre une femme dont on apprend que le mari est mort et que la mort de ce dernier a un lien avec Billy le Kid ; ah oui et à la fin, on a un personnage qui revient un peu de nulle part. Bref, l'histoire ne m'a pas passionné mais j'ai trouvé le film plutôt amusant (je crois que ce qui saute au yeux, outre la post-sychronisation complètement ratée, le son et l'image pourris, c'est le fait que les personnages sont un peu timbrés et galèrent à faire le moindre truc) et malgré la piètre qualité de ma copie (je ne suis pas sûr qu'il en existe de meilleure), les paysages sont assez beaux et variés ; mention spéciale pour Léaud qui est, bien sûr, en roue libre.

Emeryck a écrit:

mention spéciale pour Léaud qui est, bien sûr, en roue libre.

Paul Thomas Anderson
Inherent Vice

Je croyais l'avoir vu passer sur le fil il y a peu, mais pas retrouvé.

(pas lu le bouquin de Pynchon - avec lequel j'ai souvent du mal, mais ça me donne envie de lire celui-ci)

Luc Moullet : Barres        1984

 +
Je crois que Moullet est l'un des réalisateur les plus drôles que je connaisse et notamment dans ses courts-métrages dont les sujets sont toujours très surprenants (Moullet, quoi' : y a-t-il un autre réalisateur qui a intitulé ses mémoires Mémoires d'une savonnette indocile ?) ; ici, le film se passe à l'entrée de la station de métro Quai de la Râpée et Moullet filme parallèlement les fraudeur/ses face à l'évolution des procédés anti-fraude, augmentant parfois le tout de petits commentaires, voici à mon avis l'un des meilleurs : un homme en costume arrive aux tourniquets avec une femme, il s'assoit sur l'oblitérateur, se tourne et passe ses jambes par-dessus le tourniquet, apparaît ensuite un carton "Comme ça, il est IN et avec sa carte orange, il est couvert." ; il se moque également pas mal des affiches utilisées par la RATP pour la campagne anti-fraude. Le film m'a beaucoup fait rire parce qu'on trouve un catalogue improbable de méthodes de passages et surtout, le film est bien conduit : d'abord par les gens qui rivalisent d'ingéniosité puis une fois que tout est maîtrisé, Moullet imagine que le saut chronométré de tourniquet devient un sport national puis olympique - on a des commentaires comme "Seul sport des parisiens, il fait régresser les maladies cardio-vasculaires." ; je me demande si le titre est un jeu de mots ; en tout cas, on s'en tape.

Luc Moullet : L'empire de Médor        1986

 +
Dans ce court-métrage, comme le titre l'indique, Moullet s'intéresse aux chiens et plus spécifiquement à tout les produits dérivés ; tout est passé en revue : les concours canins, les vêtements pour chien, les cimetières (payants !) pour chiens, les différentes marques de nourriture pour chien, la manière dont la ville déploie pour faire disparaître les crottes de chien - la scène de fin est d'ailleurs assez drôle : un gang de motocrottes arrive vers la caméra sur la Chevauchée des Walkyries ; elle m'a rappelé la scène des policiers en gyroroue dans It must be heaven de Suleiman. Le film met l'accent sur la façon dont le système consumériste s'engouffre là-dedans : on se retrouve avec du dentifrice pour chien, de la crème pour je-ne-sais-quoi ; c'est assez drôle et comme toujours, ça tient pas mal aux commentaires.

Amat Escalante : La región salvaje        2016

 
Il s'agit du premier film du réalisateur mexicain Amat Escalante que je vois (c'est son dernier long-métrage en date) et j'avoue que ce n'est pas un coup de cœur : j'ai trouvé ça pas très intéressant et un peu cringe parfois. Le film est scindé en deux (plus ou moins puis l'une des deux parties est évanescente) et j'ai trouvé la scission vraiment caricaturale : d'un côté, on a une part assez naturaliste dans laquelle on suit une famille qui vacille : la femme s'ennuie à mourir avec un gars bien homophobe et ensuite, c'est là qu'advient le cringe : la femme est insatisfaite sexuellement (jusque-là, ok) et dans une sorte de forêt, elle trouve une créature qui lui donne des orgasmes ; on comprend bien que le film essaie de nous dire que le gars se fout complètement du plaisir de sa femme et que la sexualité est encore souterraine (et que cet aspect souterrain n'est sans doute pas sans lien avec le premier aspect) mais pour moi, le move est similaire à celui des post-soixante-huitards qui sont des fanatiques absolus de la libération sexuelle parce que comme ça, ils peuvent bien baiser ; par exemple, il y a une scène où la femme du couple principal se masturbe dans la douche et, en plus de durer bien longtemps, la scène est vraiment filmée en mode voyeur : elle ne raconte vraiment rien d'autre - en plus, après, il y a le gamin qui toque à la porte, super. Bref, je n'ai pas trop perçu l'intérêt de ce film qui, pour moi, n'est qu'un Żuławski à l'eau mais qui n'aurait pas pour lui une très bonne mise  en scène ni quelque chose à raconter : il ne reste alors pas grand-chose - en plus, on sent que le propos sur les violences faites aux femmes et l'homophobie sont vraiment là en saupoudrage...

Luc Moullet : Un steack trop cuit       1960

 +
Ce court-métrage d'une vingtaine de minutes est la première réalisation de Moullet, il se passe presque entièrement dans l'appartement du réalisateur, son frère Patrice et Jacqueline Finnaert (?) devant la caméra ; le premier jouant le petit-frère infect de la seconde, il reste sur sa chaise en attendant son repas, ne cesse de râler pour tout et n'importe quoi - qui finira tout de même par faire la vaisselle pour que sa sœur aille à son rendez-vous. Le film est assez amusant (avec quelques scènes mémorables comme celle où il est aux toilettes et informe sa sœur qu'il n'y a plus de papier à disposition, c'est alors que celle-ci déchire des pages des Cahiers du cinéma pour les lui donner afin qu'il s'essuie) et notamment grâce à la truculence du frère mais je trouve qu'on n'a pas encore atteint la drôlerie du Moullet des années 80 : ce film est davantage (comme Brigitte et Brigitte) un clin d'oeil complice (mais bien amusé) aux films de ses camarades comme Charlotte et son steak (auquel le titre fait sans doute référence) ou Tous les garçons s'appellent Patrick.

Luc Moullet : Terres noires        1961

 +
Pour cette seconde réalisation, Moullet réalise une petite parodie de documentaire ethnologique (difficile de ne pas penser à Terre sans pain de Buñuel au vu des paysages) : il parle principalement de quatre villages, tous quasiment plus ou moins déserts (pour lesquels on peut compter les habitants sur les doigts de la main) dont l'évènement principal est l'arrivée du facteur (seulement une fois par semaine !) ; c'est plutôt drôle (mais à la fois, le film ne se contente pas d'être purement ironique : derrière, il montre - j'ignore si c'est vrai ou non - que les villages doivent frauder sur la démographie (et sur la couverture des toits, mais là, c'est sans doute du cru de Moullet) et ce genre de choses pour obtenir quelques petites subventions de l'état ou de la région. C'est un film plutôt amusant, agréable à suivre mais qui n'est peut-être pas dans le haut de la filmographie de Moullet.

Luc Moullet : Foix        1994


Ça y est, là, on est dans le haut de la filmographie de Moullet ! Ce court-métrage est une sorte de parodie (légère) de vidéo de présentation faite par un office de tourisme : il s'agit de la ville de Foix, présentée sous son jour le plus morne et déprimant. Ce qui fait la grande drôlerie de ce court-métrage c'est d'abord le goût du petit détail de Moullet : le film s'ouvre sur des hôtels (qui semblent, pour la plupart d'entre eux, fermés), s'ensuivent ensuite les curiosités de la ville (au choix : une gouttière dont tout le monde se fout, une petite plaque-fontaine sur laquelle les voitures roulent, et surtout : la soirée strip-tease le vendredi dix-huit au club de danse big boy !) ; on a ensuite le droit au "entre tradition et modernité" version ville/campagne puis on en vient au cinéma Le Rex (avec le petit graffiti "le rex c'est bien mais je préfère le SEX" et enfin, l'imparable centre culturel (hideux) entre la prison et le cimetière ; en passant, de nombreuses absurdités drolatiques : les lycées qui doivent passer à travers l'hôpital pour se rendre en cours, la gestion calamiteuse de la circulation qui fait que tout est bouché alors qu'il y avait à l'époque un peu plus de dix mille habitants (heureusement, il y a les barrières modulables jaune pétant !) ; la succession de ces petits détails est encore plus drôle car la voix du comédien qui lit le texte de Moullet est absolument monocorde (un peu dans un ton "publicité locale" fauchée) sans être caricaturale - pour une fois, ce n'est pas Moullet qui fait la voix-off et ça marche très bien. C'est dommage que Moullet soit si peu connu.

L'homme des vallées perdues - George Stevens - 1953

Takeshi Kitano : Sonatine        1993

 /   +
J'ai mis un peu de temps à entrer dans le film, notamment parce que ces histoires de bandes et de yakuzas ne m'a pas tellement intéressé mais une fois que c'est parti, c'est parti et à partir du départ au bord de la mer, je suis beaucoup plus rentré dans le film : Kitano allie les deux tendances de sa filmographie : d'une part, la composante yakuza que l'on peut bien sûr retrouver dans des films comme Violent cop et d'autre part, une composante plus rêveuse et paisible comme dans A scene at the sea ou plus tard dans L'été de Kikujiro ; les deux devaient bien finir par se rencontrer, de toute façon, puisque que Kitano jouait beaucoup avec l'écart entre la brièveté de la violence et la manière de filmer parfois ralentie et le lieu quelconque où elle s'exerce parfois. À partir de cette partie à la mer, il y a quelques irruptions de la partie précédente mais il y a beaucoup de belles scènes, toutes plus ou moins liées au pistolet (la roulette russe avec le pistolet vide, le tir dans une cannette posée sur la tête) ; je trouve que cette coexistence de(s) deux (des) composantes de la filmographie de Kitano se retrouve également ici : les pistolets (et les feux) sont de la partie mais désactivés - l'exemple le plus manifeste me semble être ces feux d'artifice qui sont des choses que l'on met à feu mais qui ont un but purement esthétique ; bon, ok, ça revient à opposer l'efficacité du tir du pistolet avec l'esthétique comme triomphe de l'inutile mais j'ai l'impression que c'est traité de cette manière. J'ai également aimé le mutisme progressif du film : la scène d'exécution finale (avant le suicide) est vraiment remarquable et le suicide final sonne vraiment comme un point avec cette petite séquence où il ne se passe rien. J'ai également bien aimé la musique de Hisaishi, j'ai trouvé que ça allait bien au film.

Luc Moullet : Les minutes d'un faiseur de films        1983

 +
Ce court-métrage d'un quart d'heure fait partie de la série "Lettre d'un cinéaste" produite par Antenne 2 dans le cadre de l'émission "Cinéma cinémas" ; comme d'habitude, Moullet ne ment pas sur la marchandise : on a le droit aux petits tracas de Moullet lors de l'écriture et à ses petites réflexions du moment : la détermination du budget du film lors du passage aux toilettes, son rôle à la SRF, ses tracas de tournage, le carnet à rêves, le footing ; le film est sans doute plus une succession de petits moments mais reste tout aussi drôle que les autres - même si du coup, peut-être qu'il est un peu moins satisfaisant.

Phantom (The Wraith) - Mike Marvin - 1986



Un nanar bien de son époque que j'ai regardé, étonnamment, sans déplaisir.

Billy Budd - Peter Ustinov - 1962

Gérard Blain : Un enfant dans la foule        1976


Gérard Blain est en général plutôt connu en tant qu'acteur, il a pourtant réalisé pas mal de films, celui-ci est le troisième. C'est à mon avis un film assez remarquable car il aborde pas mal de thèmes dont peu de films parlaient au milieu des années soixante-dix : le film se passe à la fin des années trente et on y suit un garçon, interne dans un collège, dont le père est parti et qui se sent terriblement seul à l'internat (et sa mère semble se foutre pas mal de l'éloignement de son fils et du fait qu'il a besoin d'elle) : cela va (évidemment) beaucoup impacter le garçon qui a de plus en plus de mal à se concentrer en cours ; bien sûr, l'instituteur et sa mère vont lui hurler dessus - sa mère dira même à la sœur du garçon "ah oui, tu as raison, qu'est-ce qu'il nous embête ton frère" ou une phrase particulièrement méchante de ce genre ; on touche là à une des forces du film : son personnage principal est un enfant mais il est très direct, pas du tout mielleux et dit les termes, comme on dirait - un peu comme certains films de Pialat. On suit alors la trajectoire du garçon qui essaie de trouver un peu d'attention où il peut : il rend des services à des soldats allemands en espérant trouver un peu de compagnie auprès d'eux, il s'investit dans la résistance en aidant les résistants pour espérer regagner un peu l'attention de sa mère ; tout est vraiment guidé par ce désir d'avoir quelqu'un qui lui accorde un peu d'attention - sur ce chemin, certains personnages abuseront d'ailleurs sexuellement de lui en profitant de son état émotionnel. À la fin, tout semble s'éclaircir un peu : il se présente à un rôle de figurant dans Les enfants du paradis. Au-delà de tout ce que j'ai déjà mentionné, j'ai également bien aimé la réalisation de ce film (simple mais jolie, avec beaucoup de scènes fortes) et le montage est efficace ; le film est en partie autobiographique, d'ailleurs la scène finale y fait référence : le garçon part pour se rendre aux auditions, sur le chemin il croise un homme (interprété par le réalisateur lui-même) dont il allume la cigarette, j'ai trouvé cette scène très bien vue. Hâte de découvrir les autres films de Blain, celui-ci mériterait vraiment d'être plus connu - et d'être restauré, aussi, je ne sais pas si ç'a déjà été fait.

Pawel Pawlikowski
My Summer of Love

Beaucoup aimé : au cours du film, beaucoup de choses semblent en trop, qui s'éclairent et se font écho au final.
Un des premiers films de Pawlikowski (Ida, Cold War)



et comme il ne s'agit absolument d'une idylle de vacances :
cette affiche qui rend un peu mieux compte des fuites en avant (celle amoureuse, celle religieuse), qui n'échappent ni aux leurres, manipulations et enfermements.

Le téléphone de M. Harrigan - John Lee Hancock - 2022 (Netflix)



C'est loin des très bonnes adaptations des romans ou nouvelles de Stephen King mais ça se regarde sans déplaisir. Techniquement, c'est propre, lisse comme la plupart des films de la plate-forme.

Alain Tanner : Les hommes du port        1995

 +
Je poursuis ma promenade dans la filmographie de Tanner avec une réalisation ici bien différente puisqu'il s'agit d'un documentaire. Avant d'être cinéaste, Tanner a travaillé deux ans à la marine marchande (à Gênes) ; il a décidé de raconter ses souvenirs mais surtout d'interroger les travailleurs du port de Gênes : ils racontent l'évolution du port, le fait que l'équipe était très soudée dans les années soixante (avec notamment quelques opérations fortes comme la mobilisation au milieu de l'année 1960 pour protester contre la tenue d'un congrès néo-fasciste à Gênes), ils parlent également de la mécanisation de certaines tâches et surtout de la privatisation (et donc de la scission progressive) du port de Gênes qui a eu (en grande partie) raison de cette solidarité. Je n'ai pas tout saisi parce que mes sous-titres déconnaient (pendant les passages en italien) mais j'ai aimé le fait que Tanner laisse beaucoup parler les travailleurs du port ; parallèlement, il parle également de la ville de Gênes, de son hétérogénéité, notamment de ce pont autoroutier qui semble avoir été posé là par force. Après, bon, rien d'extrêmement surprenant là-dedans, je regrette peut-être qu'il n'ait pas interrogé plus de jeunes mais ce n'est pas mal.

Thelonious a écrit:

des très bonnes adaptations des romans ou nouvelles de Stephen King

Tu penses à quels films?

Personnellement, il n'y a guère que Stand By Me que j'ai vraiment aimé. Même des films très cotés comme The Shining, Dead Zone The Shawshank Redemption ou Misery ne m'ont pas vraiment passionné: typiquement le genre de films dont, objectivement, je vois tout à fait l'intérêt et les qualités, mais face auxquels je reste toujours assez extérieur (et qui, de ce fait, ont du mal à retenir mon intérêt sur la durée); et il y en a même que j'ai abandonnés en cours de visionnage (Christine, The Green Mile, et même Carrie alors que j'aime bien De Palma, d'habitude.) Je me suis toujours demandé si ça ne provenait pas d'une sorte d'incapacité que j'aurais à entrer dans l'univers de Stephen King (que je n'ai jamais lu.)


(Ah, et puis ça n'a rien à voir, mais je suis content de voir qu'Emeryck apprécie lui aussi les films de Luc Moullet! )

Benedictus a écrit:

(Ah, et puis ça n'a rien à voir, mais je suis content de voir qu'Emeryck apprécie lui aussi les films de Luc Moullet! )

 j'aime vraiment beaucoup !

Benedictus a écrit:

Thelonious a écrit:

des très bonnes adaptations des romans ou nouvelles de Stephen King

Tu penses à quels films?

Personnellement, il n'y a guère que Stand By Me que j'ai vraiment aimé. Même des films très cotés comme The Shining, Dead Zone The Shawshank Redemption ou Misery ne m'ont pas vraiment passionné: typiquement le genre de films dont, objectivement, je vois tout à fait l'intérêt et les qualités, mais face auxquels je reste toujours assez extérieur (et qui, de ce fait, ont du mal à retenir mon intérêt sur la durée); et il y en a même que j'ai abandonnés en cours de visionnage (Christine, The Green Mile, et même Carrie alors que j'aime bien De Palma, d'habitude.) Je me suis toujours demandé si ça ne provenait pas d'une sorte d'incapacité que j'aurais à entrer dans l'univers de Stephen King (que je n'ai jamais lu.)


(Ah, et puis ça n'a rien à voir, mais je suis content de voir qu'Emeryck apprécie lui aussi les films de Luc Moullet! )

Tu as cité la plupart des meilleurs donc si tu ne rentres pas dedans je peux pas grand chose pour toi.

J'ai également une petite affection pour Le Bazaar de l'épouvante et Le cobaye.

Donc c'est probablement plutôt une incapacité de ma part à entrer dans l'univers de Stephen King?
Il faudrait que j'essaie d'en lire pour vérifier. (Quelqu'un aurait des titres à me conseiller - à part bien sûr ceux dont sont tirés les films ci-dessus?)

Benedictus a écrit:

Donc c'est probablement plutôt une incapacité de ma part à entrer dans l'univers de Stephen King?
Il faudrait que j'essaie d'en lire pour vérifier. (Quelqu'un aurait des titres à me conseiller - à part bien sûr ceux dont sont tirés les films ci-dessus?)

Je pense que tu vas détester...

Le réponse qui s'impose : aucun

Plus sérieusement, je ne vois vraiment pas comment tu pourrais accrocher. Tu vas trouver ses livres prévisibles, grossièrement ficelés et truffés de clichés. Mais bon, je peux me tromper.


Edit : posté en même temps que Roupoil.

Benedictus a écrit:

Donc c'est probablement plutôt une incapacité de ma part à entrer dans l'univers de Stephen King?
Il faudrait que j'essaie d'en lire pour vérifier. (Quelqu'un aurait des titres à me conseiller - à part bien sûr ceux dont sont tirés les films ci-dessus?)

Comme les camarades d'au-dessus, je pense que tu vas détester.
Je n'ai lu que The green mile, Shinning mais à chaque fois j'ai trouvé ça horriblement convenu et toujours très mal écrit. A la rigueur tu pourrais peut-être essayer un recueil de nouvelles ?

Pour les films je trouve ça étrange parce que tu cites des choses assez différentes entre elles (entre l'académisme de Les évadés et les réécritures de Christine ou Shining, il n'y a pas grand chose à voir). Si tu as bien aimé Stand by me (pour le coup c'est purement dans l'univers de King, je n'aime pas du tout) tu peux peut-être essayer la première adaptation de Ça, centrée aussi sur les enfants ?

Prosopopus a écrit:

Pour les films je trouve ça étrange parce que tu cites des choses assez différentes entre elles (entre l'académisme de Les évadés et les réécritures de Christine ou Shining, il n'y a pas grand chose à voir).

C'est précisément le fait que ces films soient très différents, mais que je n'y accroche pas, qui m'a conduit à penser que le problème venait peut-être de leur source commune.

Prosopopus a écrit:

Stand by me (pour le coup c'est purement dans l'univers de King, je n'aime pas du tout)

Pourtant, ce n'est pas vraiment horrifique (macabre, tout au plus) et pas du tout surnaturel.

Prosopopus a écrit:

tu peux peut-être essayer la première adaptation de Ça, centrée aussi sur les enfants ?

Mais Ça, c'est au contraire outrageusement horrifique et surnaturel (si j'ai bien compris ce que m'avaient raconté des potes qui étaient de gros fans du roman, c'est une histoire de clown tueur qui est en fait un body-snatcher champion de métempsychose?) - donc il y a peu de chance que je marche dans le truc.

Les Tommyknockers? plutôt SF (si mes souvenirs sont bons!)

Je trouve l'aspect horrifique assez secondaire chez King. Il utilise cela pour parler des "blessures de l'enfance", de maltraitance, de ses propres névroses, de "traumas psychologiques" dans des approches naïves et freudiennes. Je trouve surtout qu'il a une façon de décrire la psychologie de ses personnages, notamment des enfants, peu crédible, sans qu'aucun décalage ne soit pour autant créé, je trouve ça vraiment raté (dans Shining c'est le petit garçon notamment). Je n'aime pas beaucoup King non plus et d'ailleurs pas vraiment les films que tu as cités non plus, à part quand j'y retrouve le style des réalisateurs impliqués. Dans Christine les scènes très éthérées de la voiture qui roule la nuit et dans Dead Zone, la représentation graphique de l'enfermement du personnage de Christopher Walken. Dans Carrie je dois avouer que la scène d'ouverture me semble incroyable, justement beaucoup plus dérangeante que tout le reste du film, parce que De Palma t'oblige à un regard de voyeur.  

Dans Stand by me et Ça tu as le même type de groupe d'enfants qui partent pour un périple (seulement dans une partie de Ça alors que c'est central dans Stand by me).
Je parle bien des films par contre, les sources n'ont rien à voir, c'est une nouvelle pour Stand by me et un roman complet dans Ça (assez gratiné d'ailleurs paraît-il dans la mise en scène des émois sexuels des enfants). Peut-être que tu accroches plus aux films tirés des nouvelles du coup.

Et les aspects horrifiques de Ça sont plus rigolos tout de même, ça pourrait te faire sourire. Il y a un second degré moins sentencieux grâce à la super prestation de Tim Curry.

Arielle Dombasle : Chassé-croisé        1982

 +
Ce film est la première réalisation de Dombasle et est très certainement le film avec la distribution la plus fourre-tout/loufoque qui existe : Arielle Dombasle, Pierre Clémenti, Pascal Greggory, Alexandra Stewart, Marie Rivière, Rosette, Éric Rohmer, Henri Seydoux, Jean-Pierre Kalfon, Roman Polanski, Françoise Sagan, Philippe Sollers, les frères Bogdanoff. J'ai en fait été agréablement surpris par ce film (que j'ai largement préféré à Alien crystal palace, même si Jean-Pierre Léaud n'y joue hélas pas...) et même si l'histoire ne m'a pas tellement passionné (de toute façon, elle est assez nébuleuse) et que j'ai trouvé ça un peu cringe sur les bords, il y a des choses que j'ai beaucoup aimées : tout d'abord, l'utilisation de la grille de mots croisé qui est vraiment une sorte d'espace polymorphe où se joue le film : d'abord parce que les mots qui s'y inscrivent (comme des points de passage, à la manière d'une prise de notes) la remplissent et ça borne de facto le film - ça correspond d'ailleurs un peu au statut des personnages qui semblent peupler un huis-clos à l'air libre ; on pense à Rivette et à ses sociétés secrètes - ; j'ai beaucoup aimé le transmutation de la grille de mots-croisés en plateau d'échecs, ça m'a semblé donner une véritable à la dimension du jeu (que ce soit dans ce film - assez ludique, finalement - ou même dans la filmographie de Dombasle de manière plus générale) - d'ailleurs, ces deux composantes sont même couplées à la fin du film : sans mauvais jeu de mots (celleux qui ont vu le film sauront), le film est contracté par la grille et le mot manquant qui dictera la fin. Ajoutez à cela la voix de Pierre Clémenti (ou de Pascal Greggory ?) pour lire le texte en voix-off, ça prend plutôt bien ; d'ailleurs, je trouve qu'avec cette tenue et cette coupe de cheveux, Pierre Clémenti ressemble un (tout petit) peu à Nicolas Ker.

Luc Moullet : Le fantôme de Longstaff        1996


Ce court-métrage est un peu étonnant au sein de la filmographie de Moullet : il paraît assez sérieux, on pourrait presque croire à un film anti-Moullet ; bon, certes, il n'y a pas un budget extraordinaire mais c'est un film d'époque, dramatique et en costumes - et on pourrait ajouter : sans aucun commentaire et adaptation d'un texte pré-existant (la nouvelle Le mariage de Longstaff de Henry James). J'avoue que je n'ai pas extrêmement bien saisi où Moullet voulait en venir mais ce n'est pas nul et ça se suit sans peine - il y a même quelques (petites) drôleries.

Luc Moullet : Le ventre de l'Amérique        1996

 + / 
Avec ce court-métrage, on revient déjà un peu plus dans les terres moullettiennes : une sorte de petit documentaire d'une trentaine de minutes commenté par la voix de Moullet, au montage lucide et drôle. Le point de départ du film est la visite de la maison natale de John Wayne paumée au milieu de l'Iowa et pas très loin de là, la maison qui a vu naître Jean Seberg ; après ce prélude cinématographique, le film se pose dans la ville de Des Moines (!) et le réalisateur commence à parcourir la ville ; même si je parlais de montage lucide et drôle, la voix-off ne sera ici pas (presque-)constamment ironique comme dans Foix mais sans doute plus souterrain - sans doute parce que Moullet n'avait pas grand-chose à dire sur la ville de Foix, ce qui n'est d'ailleurs pas un reproche. Après, ici le propos proprement dit ne m'a pas intéressé mais la manière d'assembler les images, si et c'est à mon avis l'intérêt principal du film - et le talent de Moullet.

Philippe Garrel : Un été brûlant        2011


Il y avait longtemps que je n'avais pas regardé un film de Philippe Garrel, le dernier étant Le sel des larmes qui était particulièrement mauvais (et assez ridicule) et m'a sans doute un peu coupé l'envie de continuer mon parcours dans sa filmographie. J'ai décidé de retenter l'expérience avec ceux que j'avais en stock et peut-être éclaircir un peu ces mystère que sont La jalousie et L'amant d'un jour, c'est-à-dire les (seuls) deux Garrel récent que j'aime (pas encore vu L'ombre des femmes) : mauvaise pioche pour Un été brûlant. Bon, bien sûr, c'est du Garrel alors les thématiques et les personnages sont toujours plus ou moins les mêmes : les artistes, l'art, l'amour, la révolution, mise en abîme du cinéma, etc. donc bon, je m'en fous pas mal en général - surtout qu'il dit souvent la même chose et que ce n'est pas hyper passionnant - et du coup, ce que j'aime chez Garrel (souvent), c'est quand ça ne parle pas et qu'il y a de la musique : ça créé souvent de beaux moments, très immersifs - d'ailleurs, ici, ce sont sans doute les moments les plus beaux du film, surtout que, pour une fois, le film a de belles couleurs et la musique a été écrite par John Cale ; il y a aussi quelques réminiscences du Mépris de Godard (les thèmes, la musique, les studios) qui aurait croisé Rome ville ouverte et une belle distribution : un des premiers rôles de Macaigne, Céline Sallette puis Monica Bellucci et enfin, parmi les meubles, Louis Garrel qui se suicide encore une fois. En espérant que À l'ombre des femmes soit meilleur mais je ne sais pas si le titre est de très bon augure...

Emeryck a écrit:

et enfin, parmi les meubles, Louis Garrel qui se suicide encore une fois.

Luc Moullet : Jean-Luc selon Luc        2006
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À l'occasion d'une exposition rétrospective consacrée à Godard au centre Pompidou de Paris, l'émission court-circuit (diffusée sur Arte) a demandé à Luc Moullet de tailler un petit portrait de Godard - qu'il a bien connu car c'est lui qui a mis en contact Moullet et le producteur Georges de Beauregard pour la production de la première réalisation de Moullet  (Un steack trop cuit) et Moullet a également écrit aux Cahiers du cinéma. Ce court-métrage de sept minutes est composé de plusieurs points successifs assez disjoints, tous assez drôles - je retiens notamment ces passages où il dit que Godard cite beaucoup de livres, qu'il cite parfois un peu au hasard et d'autres choses comme le fait qu'un journal annonce la mort de Godard dans Le privilège de la mort alors que Godard avait apparemment joué un cadavre dans Une aventure de Billy le Kid ; ce n'est pas un grand Moullet mais c'est sympathique - et puis l'évolution de la place du micro cravate est plutôt amusante : il finit accroché aux poils de sa barbe puis à sa narine mais Moullet reste (bien sûr) imperturbable.

Luc Moullet : Toujours plus        1994

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Ici, contrairement à son habitude, Moullet s'attaque à un sujet plus balisé et moins surprenant : les super et surtout hypermarchés. Il y a bien parfois quelques phrases faciles (mais cependant bien trouvées), par exemple au début, on dit que dans tel bâtiment était un cinéma et qu'il s'est transformé en église (le film annonce "circuit court") et qu'une autre s'est transformée en supermarché (le film annonce "circuit long") ; comme à son habitude, Moullet va montrer que ce réseau d'hypermarchés (en concurrence, chacun cultivant son identité propre - jusqu'aux attaches des caddies ! ça, ce sont vraiment des détails moullettiens (dans un "petit traité de caddiologie", ça ne s'invente pas, ça !) - ), est un véritable monde qui se voudrait auto-suffisant : superficie absurde, on trouve un rayon librairie à côté d'un stand où l'on expose des pneus ; le film raille aussi pas mal l'aspect prétendument adaptatif des supermarchés notamment avec la musique mais également tout ce qui tourne autour du crédit (les cartes de paiement internes au magasin genre carte pass). Sinon, il y a des choses ponctuelles amusantes : par exemple, à un moment, Moullet filme le slogan "avec Carrefour, je positive" puis film des magazines de la revue de cinéma Positif. J'ai trouvé ça peut-être un peu long (pour un court de dix minutes, ça aurait été bien) mais ça reste pas mal.

Sidney Lumet : The Anderson tapes        1971


J'ai été assez déçu par ce film de Lumet (en même temps, je n'ai vu que de très très bons films de lui) et je crois que le film n'a vraiment pas très bien vieilli, à la manière de son personnage principal : un Duke Anderson (interprété par Sean Connery) ayant passé dix années en prison et organisant un grand cambriolage dans l'immeuble de sa propre copine qui va virer au fiasco, notamment parce qu'il ne sait pas qu'il est tout le temps (et illégalement) sur écoute ; de cette manière, le film rejoint toute cette série de films inquiets des années soixante-dix - même si celui-ci vient avant l'affaire du Watergate et que finalement, il n'est parfois pas si loin de la comédie. En tout cas, tout ce mélange n'est pas extrêmement convaincant, surtout quand on ajoute à ça le rythme vraiment très lent du film, la faiblesse du scénario et la musique (très 70's, mais pas toujours en bien) très abondante qui est parfois assez pénible.

Oui, c'est vraiment pas un des meilleurs Lumet, c'est clair.

Ah, Lumet...




(c'était juste pour dire bonjour, en passant...)

néthou a écrit:

Ah, Lumet...




(c'était juste pour dire bonjour, en passant...)

Merci pour tes lumières.

(Rappelle-toi : le mot d'ordre est "sobriété énergétique" donc mollo...)

Deux personnages délirants, interprétés par Jean Dujardin & Adèle Haenel, s'associent pour le tournage d'un film macabre.

Tout est évidemment à prendre au 3ème degré, le scénario étant digne des monty pythons.

Le personnage principal (Dujardin), entretenant un dialogue avec son blouson en daim...

Richard Elfman : Forbidden zone        1980

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Ce film s'inscrit dans la lignée des musical camp des années 70/80 (qui étaient aussi de grands midnight movies) dont le représentant le plus populaire est sans doute The Rocky horror picture show de Sharman ; le principe est ici plus ou moins proche, à ceci près qu'il n'y a pas le couple lambda du film de Sharman mais la délimitation est ici réalisée à travers cette porte (qui est qualifiée d'interdite) qui mène à la sixième dimension - c'est bien, ça change de la quatrième - dans laquelle tout le monde finit plus ou moins par entrer. Il y a pas mal de trouvailles visuelles (et la musique, composée par le frère du réalisateur, Danny Elfman, va plutôt bien avec le film) articulées de manière dynamique mais je n'ai pas trop compris l'intérêt de l'histoire (sans doute là pour subvertir une histoire canoniquement hétéronormée - le roi et la reine -) dont la logique générative est finalement assez prévisible. Sinon, je ne peux pas penser de m'empêcher que le film fait allusion à certaines comédies musicale américaines des années trente (souvent très hétéronormées, ce qui n'est pas un reproche, juste un constat - avant qu'on ne me fasse la remarque...) : je pensais aux musical de Lubitsch avec Maurice Chevalier, notamment à cause du personnage de Frenchy dont l'accent rappelle forcément celui de Maurice Chevalier.

georges2 a écrit:

Deux personnages délirants, interprétés par Jean Dujardin & Adèle Haenel, s'associent pour le tournage d'un film macabre.

Tout est évidemment à prendre au 3ème degré, le scénario étant digne des monty pythons.

Le personnage principal (Dujardin), entretenant un dialogue avec son blouson en daim...

 sans doute un des meilleurs films de Dupieux.

Douglas Sirk : Shockproof        1949

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Ce film de Sirk ne restera à mon avis pas tant que ça dans les mémoires ; c'est dommage car la mise en scène et le noir et blanc sont assez beaux et le film proposait un thème prometteur (la réinsertion, surtout que c'est ici une prisonnière et une fois sortie de prison, tous les gars (celui qui l'a attendue aussi bien que celui qui lui trouve un travail à sa sortie) vont bien lui faire comprendre que finalement, elle leur doit un peu quelque chose) et il commence avec quelques punchlines mais j'ai trouvé que l'histoire ne tenait pas la route (pourtant, scénario de Samuel Fuller !) : la gestion du personnage qui est censé surveiller le personnage principal n'est pas terrible et la fin nous sort un twist complètement inutile ; il y a également des moments inutiles comme le flashback sur le coup de fusil dont on avait déjà tout compris lors de l'appel au surveillant. C'est vraiment dommage car au-delà des points positifs que j'ai déjà mentionnés, les acteurices sont pas mal.

Tralala
Jean-Marie et Arnaud Larrieu

C'est la seconde fois que je vois Bertrand Belin chanter devant un plan d'eau ; la première, c'était dans Peine perdue d'Arthur Harari*. Ça lui va bien.
Sinon, grosse déception et ennui assez considérable.



* https://www.cinezik.org/infos/affinfo.php?titre0=20140206144524

Black Snake



Très, très drôle.

Jafar Panahi : Taxi Téhéran        2015

 +
C'est le premier film du réalisateur iranien Jafar Panahi que je vois ; je ne savais pas trop à quoi m'attendre et j'avoue que je ne sais toujours pas trop quoi en penser car j'ai trouvé ça assez inégal et bien lourd par moments. Pour ce qui est du contexte : Panahi a été condamné en 2010 à six ans de prison pour propagande contre le régime par la justice iranienne ; jusqu'en juillet dernier (il a été arrêté), il était en liberté conditionnelle mais il n'avait plus le droit de tourner - d'ailleurs, le film dit qu'il n'a pas eu le droit d'avoir un générique car il faut l'approbation du gouvernement. Le film a donc été tourné en catimini, dans la voiture de Panahi qui s'improvise chauffeur de taxi pour l'occasion (cette utilisation transverse de la voiture rappelle bien sûr Kiarostami et plus spécifiquement Et la vie continue qui comporte pas mal de scènes en taxi si mes souvenirs sont bons) ; il prend alors dans sa voiture des gens (qui semblent être des acteurs mais ce n'est pas toujours très clair) assez divers. J'ai trouvé ça assez joli et amusant (le gars avec ses films transmis sous le manteau est amusant) mais j'ai trouvé que la partie avec la petite fille était assez lourde. Ça me donne envie de découvrir la filmographie du réalisateur, cela dit.

Alain Tanner
Dans la ville blanche

Je me souvenais plus de la présence si forte de la musique (Tanner explique dans l'interview du DVD, qu'elle a été composée avant tournage)
https://www.swiss-jazz.ch/presse-1984.htm#jazz-magazine

Sinon, toujours aussi troublant (et magnifique)

Jean Valère : La sentence        1959

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Ce film est la première réalisation de Jean Valère, qui n'est pas une très grande réussite, je crois qu'on peut le dire ; en tout cas, ça m'a pas mal ennuyé. Le pitch est très simple : le film se passe durant la seconde guerre mondiale, dans le nord de la France, au bord de la mer ; des résistant(e)s ont été arrêtés et condamnés à mort par les allemands, on suit alors (en temps réel) leur chemin jusqu'à la mort annoncée ; bon, du coup, d'accord, ça ne dit pas grand-chose du film car cette partie du pitch n'est pas intéressante mais en fait, je crois que c'est bien le problème de ce film : ce genre de pitch demande des personnages assez développés et/ou une mise en scène remarquable ; ici, rien de tout ça : les personnages ne sont pas passionnants (pas non plus complètement lisses mais pas suffisamment intéressants) et la mise en scène, si elle fait le job, n'est pas merveilleuse non plus ; je crois que ce qui est le plus mauvais, c'est la direction d'acteur : ils ont tous/tes un côté très guindé, voulant donner dans l'expressif mais de manière parfois assez laborieuse. La distribution est un peu hétérogène : Marina Vlady, Roger Hanin, Robert Hossein, Lucien Raimbourg - sans doute celui qui jouait le mieux.