Votre dernier film visionné

Le même jour, à trois cents kilomètres de distance, deux flics se voient confier deux affaires singulières.
Le commissaire Pierre Niémans, homme d'expérience et ex-gloire de l'anti-gang, possède un instinct sans faille mais cache de douloureuses angoisses. Il se rend à Guernon, une ville universitaire des Alpes, sur les lieux d'un meurtre avec mutilation.
Max Kerkérian, ex-voleur de voitures vif et solitaire, a intégré les rangs de la police par amour de la nuit et du danger. Il enquête à Sarzac sur la profanation d'une tombe, celle d'une enfant disparue en 1982.
Bientôt, les deux enquêtes se rejoignent et les meurtres se multiplient.
La vérité dépassera l'imagination des deux policiers et les emmènera en haute altitude, aux portes de la mort et de la glace.
Très grand film, deux grands acteurs Jean Reno et Vincent Cassel !

Grand film, mouais, dans mon souvenir réal et jeu d'acteurs maladroits, mais le livre est très efficace, entre huit clos, eugénisme, poursuite... Et à chaque fois que je passe devant le Parc des Princes j'imagine Reno poursuivre des hooligans (même si ce n'est que dans le livre) !

Tombé du ciel de Wissam Charaf (2016). Un très beau film et surtout le 1er qui ne soit pas glauque (et j'en ai vu quelques uns des films glauques ou malsains cette semaine )

luisa miller a écrit:

(et j'en ai vu quelques uns des films glauques ou malsains cette semaine )

Lesquels, lesquels ?

Golisande a écrit:

luisa miller a écrit:

(et j'en ai vu quelques uns des films glauques ou malsains cette semaine )

Lesquels, lesquels ?

Comme j'ai vu une quarantaine de films (Courts + Longs), et ce n'est pas terminé car j'y retourne cet après midi et ce soir, va falloir que je fouille. Je sais qu'il y a un court métrage israélien qui m'a particulièrement déplu (et le deuxième visionnage hier n'a fait que le confirmer)

La cérémonie de clôture et de remise des prix du 46e Poitiers Films Festival a eu lieu en début de soirée. Je suis enchantée car deux des films que j'ai vu ont été primés. Je vous mettrai le palmarès en début de semaine prochaine.

En clôture du festival a été diffusé en avant première La fille de son père de Erwan Le Duc

Cluny Brown

Martin Jauvat : Grand Paris        2023

 +
Ce film est le premier long-métrage de Jauvat et sa genèse est assez curieuse et amusante : afin d'obtenir plus facilement des aides du CNC, il prétexte réaliser un court-métrage ; parallèlement, le film a été également été acheté par Arte qui demande un résultat de moins d'une heure : cela donnera lieu à une version courte appelée Grand Paris Express (!) qui n'est qu'un remontage écourté du long-métrage ; bref, du coup, le budget n'était pas mirobolant. Malgré ça et le fait que le récit soit assez peu développé (la fin apparaît vraiment comme bizarre), j'ai bien aimé l'ambiance du film : l'aspect naturaliste, très ancré dans une époque (le chantier du Grand Paris Express) qui contraste avec la ton assez évasif du film et l'élément perturbateur (une pierre hors de ce temps dont on ne sait pas très bien à quel temps elle appartient) ; en plus, il y a une tonalité plus déceptive qui est parfois sous-jacente mais à la fois, le film est drôle — notamment grâce au personnage assez improbable joué par William Lebghil.

Après la mort de ses parents, massacrés par trois furieux hors-la-loi, un jeune garçon, Max Sand, décide de tout entreprendre pour retrouver les meurtriers et se venger.
Bon, c'est pas trop mal comme western !

Jocelyne Saab : Égypte : la cité des morts        1977

 +
Ce documentaire d'une trentaine de minutes prend place au Caire et plus précisément dans la cité des morts, le plus grand cimetière de la ville qui est aussi un quartier funéraire de la capitale égyptienne. Pour la plupart d'entre-eux, ce n'est pas un choix : les chambres funéraires leur permettent d'avoir un toit et de vivre dans un lieu où la densité de population est moins élevée que dans certains autres quartiers du Caire. La réalisatrice interviewe des habitant(e)s de la cité, qui parlent de la cité mais aussi de ce qu'ils gagnent (c'est-à-dire trois fois rien) ; parallèlement, El-Sadate met en place une politique entièrement libérale (dite d'ouverture) qui mène à l'appropriation des richesses par un tout petit nombre (en 1975, 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté et on compte 500 millionnaires dans le pays) ; cela va créer de la dette et le FMI décidera même de couper toutes les subventions sur les produits de première nécessité, ce qui mènera à une révolte ; El-Sadate a aussi démantelé les coopératives agricoles, sachant que les terres du pays sont possédées par 4% de la population et qu'ils louent les machines agricoles hors de prix. J'ai bien aimé les intermèdes (presque baldwiniens) avec le chanteur Cheikh Imam et le poète Ahmed Fouad Nagm — que le gouvernement a d'ailleurs arrêté à de multiples reprises et particulièrement avant chaque manifestation populaire ou estudiantine —, ça amène malgré tout un peu de beauté là-dedans.

Claude Zidi : Les bidasses en folie        1971


Ce film est le premier long-métrage de Claude Zidi, il était jusque-là assistant-réalisateur ou directeur de la photographie et sera imposé par Les Charlots (qui avaient joué ensemble dans leur premier film, La grande java, réalisé par Philippe Clair — profitant de leur popularité comme groupe de musique). L'histoire est assez simple : la bande de copains veut créer un groupe de musique mais ils n'ont pas trop d'argent pour louer les instruments et compagnie donc ils travaillent chacun un peu tant bien que mal de leur côté ; une fois les instruments loués, ils remportent un concours local mais sont appelés pour effectuer leur service militaire, ils vont se retrouver face à un sergent très rigide et vont bien sûr tout faire par-dessus la jambe. Je trouve que le pitch rappelle beaucoup Le grand bazar dans sa première partie (dans lequel on retrouve aussi Jacques Seiler — quel nom ! — comme le subalterne qui est opposé au groupe), sorti quelques années plus tard, que je trouve plus réussi que celui-ci qui n'est pas mauvais pour autant : c'est plutôt divertissant, sans plus.

Guillaume Brac : À l'abordage        2020


J'aime en général vraiment bien le cinéma de Guillaume Brac, si ses deux derniers longs-métrages avaient une part documentaire, avec celui-ci, il revient plutôt du côté de ses premiers moyens-métrages à ceci près qu'il s'agit d'une comédie. Un homme rencontre une femme qui est socialement très différente de lui (elle est blanche et vient du quatorzième, il est noir et vit en banlieue), il décide de lui faire une surprise et de la rejoindre sur son lieu de vacances, il part avec un de ses amis en covoiturage avec un gars (très fils à maman) lui aussi assez différent du personnage principal ; ils vont ainsi rejoindre cette femme dans la Drôme. Là, le film revient du côté des derniers films de Brac : de ce lieu va surgir une histoire alternative où les places narratives sont réassignées : les personnages qui apparaissaient comme subordonnés au personnage principal vont prendre leur indépendance — sans doute même à l'opposé de la trajectoire qui leur était assignée : le conducteur devient ami avec le personnage principal ; ça ne fonctionne pas entre le personnage principal et cette femme ; son ami rencontre une femme avec qui il discute et dont il découvre qu'elle a habité dans sa ville. J'ai aussi bien aimé tout ce réseaux de petites scènes motiviques (la cohabitation dans la tante, les otites du copain) et les scènes assez drôles (le karaoké du chauffeur sur Les cornichons de Nino Ferrer) ; l'aspect formellement assez épuré (qui donnerait presque une dimension allégorique si le film n'était pas toujours attaché au réel — ce qui n'est pas du tout un reproche pour moi) m'a peut-être un peu laissé sur ma faim mais finalement, je sais pas trop parce qu'il y a tout de même cette reconfiguration des places narratives qui semble avancer à l'aveugle et c'est assez chouette.

Claude Chabrol : Une partie de plaisir        1975

 +
Je crois que je ne connaissais même pas ce Chabrol de nom — sa filmographie est de toute façon pleine de recoins. Celui-ci vient juste après Nada et est assez curieux : le scénario a été écrit par Paul Gégauff (qui joue lui-même l'un des deux rôles principaux aux côtés de sa femme Danièle Gégauff) et il s'y donne un personnage absolument infect (un gars qui veut absolument tout contrôler et qui manipule tout le monde : il impose à sa femme une relation ouverte mais il faut qu'elle lui raconte tout ; il devient ensuite jaloux et violent, emmène les enfants dans sa manipulation, en leur faisant du chantage pour qu'ils rapportent des trucs sur leur mère, etc.) — d'ailleurs, ironie du sort, il se fera poignarder par sa dernière femme après qu'il lui a déclaré "Tue-moi si tu veux mais arrête de m'emmerder." Bref, pour revenir au film, même si la mise-en-scène a des petits moments de moins bien, j'ai trouvé que c'était malgré tout un film réussi sur l'abus et la manipulation, la difficulté de s'en sortir parfois ; ça m'a un peu rappelé les Chabrol avec Michel Bouquet — même si le personnage n'est pas ici une machine imperturbable comme l'est Bouquet dans ces films.

Joris Ivens : La Seine a rencontré Paris        1957

 +
Le titre de ce court-métrage documentaire est assez parlant quant à l'ambition du film : il s'agit de partir de la Seine et d'observer Paris autour ; le tout est accompagné d'un poème écrit par Prévert qu'il a écrit après avoir vu le film et Ivens a alors choisi de l'utiliser pour le commentaire — du coup, je me demande si le film était simplement muet lorsque Prévert l'a vu. Le court est assez chouette, on voit la vie (très diverse) des bords de Seine, le film est comme une sorte de suite de petites miniatures ; je ne sais pas trop comment le dire mais le film arrive à faire passer le sentiment d'un mouvement perpétuel sans que le film soit ouvertement focalisé sur cet aspect. Sinon, rien de plus que ça, ce qui n'est déjà pas mal mais quand je vois les retours (particulièrement laudatifs) sur ce court, je suis tout de même un peu étonné.

Hettie Macdonald : Beautiful thing        1996


Ce film est la première réalisation de Hettie Macdonald, qui se tournera ensuite vers le théâtre et la télévision, jusqu'à son retour cette année au cinéma. Je suis assez bluffé par ce film notamment par la qualité de la mise-en-scène (et de l'image — bon, ok, ça dépend pas de la réalisatrice mais du directeur de la photographie et de l'étalonneur) et de l'ambiance qui en résulte, c'est ce qui m'a le plus plu dans ce film. Le film est une sorte de teen movie se passant dans un quartier populaire en périphérie de Londres où deux adolescents vont tomber amoureux l'un de l'autre. Je l'ai trouvé assez différent des films que je connais qui mettent en scène des personnages non hétérosexuels : ici, ce n'est pas complètement une expérience de la solitude — alors cela n'empêche pas l'homophobie ambiante (mais pas exclusive) et le harcèlement — et il y a également tout un truc sur le fait que les personnages ne sont pas seuls (la scène au pub/cabaret, la scène inaugurale dans la chambre de Jamie, la fin) et pour une fois, ça se finit bien ! J'ai aussi aimé qu'il y ait des personnages autour qui ne soient pas juste fonctionnels et qui aient leur propre trajectoire (qui dépendent de leur contexte social) : les personnages racontent tous quelque chose et leurs interférences l'un sur l'autre donnent de la matière (narrative mais aussi expressive — enfin, les liens entre ces deux composantes sont de toute façon étroits) au récit — je pense par exemple à l'articulation du personnage de Jamie par rapport à celui de sa mère ; en plus, dans ce refus de la fuite (qui pourrait aussi se comprendre mais que l'on voit beaucoup plus souvent), il y a quelque chose de finalement assez matérialiste — aspect que l'on retrouvait de toute façon déjà dans les trajectoires de quasiment tous les personnages.

Jean-Denis Bonan : Tristesse des anthropophages        1966


Ce court-métrage a tout de même une sacrée histoire en terme de production : il est réalisé au milieu des années soixante puis immédiatement interdit par la censure (en France mais aussi à l'exportation !) ; il sera finalement diffusé (malgré la censure) à plusieurs reprises et connaîtra notamment une vie en salle durant mai 68 au cinéma Les 3 Luxembourg à Paris, occupé par les étudiant(e)s et ce n'est qu'en 2014 que l'interdiction est levée et qu'un visa d'exploitation est donné au film. Honnêtement, j'ai un peu de mal à comprendre pourquoi : le filme est une satire politique libertaire sur une tonalité un peu absurde mais rien d'extraordinaire. Concernant le film lui-même, j'ai un peu de mal à remettre les morceaux ensemble : d'un côté, il prend place dans une société fictive où les gens mangent les morts (et aussi des excréments, apparemment) — en bref, un film qu'Antonin Artaud n'aurait pas renié — et son visiblement obsédés par la légalité ; ils se rendent compte qu'en naissant deux fois, Jésus n'a pas respecté la loi et décident donc de le faire rentrer dans le ventre de sa mère pour que la légalité triomphe. C'est assez amusant et visuellement, ce n'est surprenamment pas mal, en fait.

Béla Tarr

• Sátántángo

• Les Harmonies Werckmeister

Tout va pour le mieux ! j'ai pu emprunter le Cheval de Turin, et aucun détail quant aux contributions de musicien, ou acteur, de Mihály Víg, ne m'échappe plus.
(si vous êtes totalement débordé·e par la puissance d'une œuvre, feignez de fort bien la connaître)

À la mort du roi, deux héritiers potentiels se disputent le trône. Tributaires de pouvoirs magiques depuis leur naissance, les jumeaux Edric et Meghan doivent conclure une trêve et unir leurs forces le temps d'éradiquer une sombre menace qui risque d'anéantir à tout jamais le royaume.
Et c'est encore un bon petit film ce 4ème....
J'espère que le dernier est bien aussi ?

xoph a écrit:

j'ai pu emprunter le Cheval de Turin

Bon courage (même si ça ne dure que 2h25)...

Pour ma part je n'ai toujours pas vu Sátántángo (j'ai en revanche vu Death in the land of encantos de Lav Diaz, et maintenant je fais une pose avec les très longs films très sinistres... ).

Pour Werckmeister, j'ai peut-être eu le "tort" de ne le voir qu'après avoir lu le roman (Les Harmonies Werckmeister de László Krasznahorkai) dont on lit partout que le film est "inspiré" — mais en réalité il s'agit bel et bien d'une adaptation à la fois très fidèle et lacunaire, et donc – comme bien souvent, et en dépit du réalisateur – moins bien (du moins ai-je été assez déçu car j'ai trouvé que le film n'apportait rien par rapport au livre, ce qui m'a tout de même surpris de la part de Béla Tarr)...

Golisande a écrit:

et maintenant je fais une pose avec les très longs films très sinistres... ).

Lapsus révélateur ? 

Emeryck a écrit:

Golisande a écrit:

et maintenant je fais une pose avec les très longs films très sinistres... ).

Lapsus révélateur ? 

Oulà (pour un soi-disant musicien en plus).

Oui peut-être, dans le sens où je me vois bien poser avec les affiches de tous les films de plus de cinq heures que j'ai vus récemment (en fait il n'y en a que quatre, mais ça a été un gros investissement en temps, et heureusement pas pour rien)...

Et aussi quelques captures d'écran que j'avais faites de Death in the land of encantos, et qui donnent une petite idée de l'ambiance générale (j'en parlerai peut-être plus en détail)...

Golisande a écrit:

xoph a écrit:

j'ai pu emprunter le Cheval de Turin

Bon courage (même si ça ne dure que 2h25)...

Pour ma part je n'ai toujours pas vu Sátántángo (j'ai en revanche vu Death in the land of encantos de Lav Diaz, et maintenant je fais une pose avec les très longs films très sinistres... ).

quand tu sortiras du mode pose : Damnation et Sátántángo sont tous deux exceptionnels (effectivement, on en sort pas indemne)

Sauf que, pour le coup, ça ne ferait que prolonger la pose...

Et qu'as-tu pensé de Werckmeister par rapport à ces deux-là ?

Golisande a écrit:

Sauf que, pour le coup, ça ne ferait que prolonger la pose...

Encore un distinguo qui se… pose un peu là ! D’autant que l’étymologie nous rendrait presque compréhensible la confusion susdite : notre verbe « poser » est issu, cela ne s’invente pas, du latin… pausare, dont la graphie et le sens (« cesser, s’arrêter ») évoqueraient plutôt la « pause » !
Oui tu as raison, et j'aurais dû prêter plus attention au post d"Emeryck

Golisande a écrit:

Et qu'as-tu pensé de Werckmeister par rapport à ces deux-là ?

Je réfléchis… mais il faudrait que les revoie  
Honnêtement je ne sais pas quoi te répondre pour l'instant, entre une unité "trilogie démoniaque" qui ne m'apparaît pas évidente, une unité formelle très présente par contre, des conditions de vision très différentes (j'ai vu Werckmeister au cinéma), un rapport à la musique et au son également prégnants mais où m'a manquè l'accordéon dans Werckmeister. Je dirais que Werckmeister est plus narratif (raconte une histoire, peut prêter à des allégories, des transpositions, des arrières plans), est plus classique d'une certaine façon, moins radical que Sátántángo ; et je n'étais plus sous le "choc" des deux premiers (je découvre Béla Tarr). Mais la vérité, c'est que je devrais mettre sur pause mes commentaires (trop neuf, trop fort, ayant fait l'objet de tant d"analyses), et poursuivre ma découverte de cette œuvre

xoph a écrit:

Encore un distinguo qui se… pose un peu là ! D’autant que l’étymologie nous rendrait presque compréhensible la confusion susdite : notre verbe « poser » est issu, cela ne s’invente pas, du latin… pausare, dont la graphie et le sens (« cesser, s’arrêter ») évoqueraient plutôt la « pause » !

Voilà voilà, mon inconscient le savait bien !

Jacques Tourneur : Toto        1933


De Jacques Tourneur, je ne connais pas grand-chose hormis son tube (La féline) que j'avais bien apprécié ; ici, ça n'a pas grand-chose à voir : il s'agit d'une petite comédie irrévérencieuse qui partait bien mais qui va assez vite s'essouffler à cause d'un scénario vraiment paresseux. Au début du film, on suit un gars qui, pour gagner de l'argent, vole les chiens des gens puis leur rend contre caution — ce qui lui permet aussi de faire tourner en bourrique un policier qui se lance ensuite à sa poursuite et est vite semé. Le fugitif se cache chez une femme dont il va ensuite tomber amoureux et va la faire participer à un concours de miss dont il va complètement truquer les votes. Entre ces deux moments vraiment drôles, il y a tout de même pas mal de creux — notamment la faute à une mise-en-scène très lisse et surtout, un manque cruel de rythme. Bon, après, il s'agit seulement de son deuxième film.

Le Passage du canyon !

Un des plus grands réalisateurs de l'histoire (choix original ce 'Toto' que je ne connaissais pas).

Sibyl



Roman Holiday



Manhattan

+

Pour le commissaire Pierre Niemans, l'homme retrouvé emmuré dans un monastère de Lorraine n'est pas une victime comme les autres. Les signes ésotériques gravés autour de lui et l'étrange rituel de son sacrifice annoncent bien autre chose...
Lorsque Reda, jeune capitaine de la police, découvre l'exact sosie du Christ à demi mort au pied d'une église, il croit d'abord avoir sauvé un illuminé. Mais rapidement, il va s'apercevoir que cette affaire est liée à celle de Niemans, dont il fut l'élève à l'école de police...
Là, c'est encore meilleur que le premier film...
L'intrigue y est remarquable, voilà le cinéma que j'aime !

Interiors



Hannah and her sisters

Jacques Doniol-Valcroze : Le viol        1967

 + / 
Même si Doniol-Valcroze et Granier-Deferre ont des styles très différents, j'ai trouvé que ce film ressemblait assez à \textit{La cage} non seulement en raison du casting assez improbable (Ventura et Thulin dans le Granier-Deferre ; Cremer et Andersson ici) mais également en raison de l'atmosphère qui se veut ouvertement bizarre et peut-être même subversive ; chez Doniol-Valcroze, c'est moins choquant car c'est un peu le cas de tous les films que j'ai vus, et ça marche bien dans La dénonciation, mais ici, c'est vraiment ennuyeux — en plus de se vouloir vraiment edgy parce que bon, voilà, le titre et en plus, au final, c'est quasiment elle qui se retrouve à éprouver de la compassion pour lui. Bref, sinon, il ne se passe absolument rien de marquant, l'ambiance est plate au possible : c'est un raté.

Crimes et délits

Celebrity

+

Un été avec Monika

On ne meurt que deux fois

Pierrot le Fou (1966)
Un film de Jean-Luc Godard avec Jean-Paul Belmondo et Anna Karina.

Deux merveilleux acteurs.
En ce temps-là la vie était plus belle ...

Hal Hartley : Surviving desire        1992

 /   +
J'avais découvert Hartley par Amateur lors de ma quasi-rétrospective Huppert ; c'était visuellement assez chouette mais narrativement assez décevant, assez usant par son aspect cliché et ce film n'avait finalement pas grand-chose à raconter. Ici, c'est finalement assez semblable : visuellement, c'est assez chouette (et assez élégant dans la manière de filmer, avec une belle photographie) et narrativement, je dois dire que c'est tout de même un peu mieux qu'Amateur : le film est plus ramassé (un peu plus de cinquante minutes) et les personnages sont un peu plus intéressants. Les deux personnages principaux de ce film sont un professeur de littérature à l'université et une de ses étudiantes qui semble d'abord être en admiration puis déchanter un peu ; honnêtement, le personnage du professeur est vraiment insupportable, très grandiloquent pour pas grand-chose ; il y a sans doute un petit côté ironique mais pas trop et puis vu qu'il occupe une grande partie de l'espace du film, difficile d'en faire abstraction ; bref, ça m'a pas mal agacé. Sinon, j'ai aimé la scène de fin où l'étudiante/libraire répète en boucle "Can I help you?", un peu perdue, ça marche assez bien ; mais bon, globalement, le film m'énerve pas mal.

Pierre Pinaud : Les miettes        2008


Je ne connaissais pas du tout ce court-métrage, il a pourtant été récompensé du César du meilleur court-métrage français en 2009 et semble avoir eu un petit succès. C'est la première réalisation de Pinaud que je vois et je dois dire que ça m'a un peu déconcerté : le film est d'une qualité technique assez moyenne, en noir et blanc et pour une bonne partie du film, il est muet. Le film suit une femme qui est ouvrière et qui vit sa vie sauf qu'un jour, son usine se met à glisser et s'en va ; la femme va rencontrer un homme sur lequel on ne sait pas grand-chose non plus mais doit du coup acheter sa nourriture à crédit dans ce magasin qui affiche fièrement le fait qu'il "vend des crédits" jusqu'au moment où il lui refuse un crédit, elle accepte de lui servir d'escabeau puis elle ne paie plus la nourriture. Le film n'est pas si mal et finalement assez singulier d'un point de vue stylistique mais je sais pas, ça ne va pas plus profondément, ce qui est assez dommage d'autant que le film dure une bonne trentaine de minutes mais ça a tout de même éveillé sa curiosité à propos de ses longs-métrages.

Emmanuel Mouret : Fais-moi plaisir !        2009

 /   +
Dans ma lente exploration de la filmographie de Mouret, j'avais laissé ce film sur le bord de la route alors qu'il est pourtant meilleur que celui qui suivra (L'art d'aimer) et sans pour autant me convaincre complètement, je l'ai trouvé assez divertissant — ça lorgne un peu du côté de Peretjatko, qui n'avait pas encore sorti son premier film à ce moment-là, par l'absurdité comique des situations et l'aspect très gestuel. Ici, comme souvent dans les premiers films de Mouret, le réalisateur joue le rôle principal ; il est marié à une femme qui croit qu'il fantasme sur une autre femme, elle l'envoie donc voir cette femme pour, pense-t-elle, régler le problème mais cette femme n'est nulle autre que la fille du président de la république. J'ai aimé la manière dont le film repart avec cette histoire de braguette défaillante et de manière générale, c'est pas trop mal écrit avec à chaque fois des éléments qui redonnent un peu de grain à moudre au film. Cela dit, d'un point de vue global, ça n'arrive pas vraiment à la cheville de ses films les plus récents, beaucoup développés d'un point de vue formel — mais cela reste tout de même divertissant.

Jean-Baptiste Durand : Chien de la casse        2023

 +
Ce film est le premier long-métrage de Jean-Baptiste Durand et j'avoue être assez bluffé : j'ai lancé le film en raison de sa distribution (Raphaël Quenard et Anthony Bajon) et aussi un peu en raison de son titre ; le pitch n'annonçait rien de particulièrement notable : le déchirement d'une amitié autour d'une fille. J'ai trouvé le film remarquablement bien écrit (et à ce titre, je ne suis pas surpris de voir qu'Emma Benestan — la réalisatrice du très bon Fragile, tout aussi bien écrit, dans un registre plus comique et estival — a participé à l'écriture du scénario) : même si le personnage de Mirales (superbement interprété par un Raphaël Quenard qui crève à nouveau l'écran) est prédominant, les autres personnages ont une trajectoire affective et émeuvent (notamment son ami beaucoup plus effacé — interprété par Anthony Bajon — et sa copine — interprétée par Galatea Bellugi, remarquable elle aussi — qui entend bien ne pas se laisser faire par Mirales ; cela va jusqu'au petit grand-père avec qui Mirales a l'habitude de gratter des Astro, ce qui devient un petit motif dans le film. Le beau trio de tête arrive à donner un aspect extrêmement vraisemblable au récit (et les dialogues dans la bouche de Quenard, c'est quelque chose) et puis il y a tout de même des idées de mise-en-scène : je pense par exemple à la scène dans le bar, avec les lumières roses alternées : tantôt assez ternes, éclairant la moitié du visage des personnages, tantôt beaucoup plus intense, éclairant l'autre moitié ; j'ai beaucoup aimé la scène de fin également que j'ai trouvée très élégante, presque comme s'il souhaitait bonne chance pour la suite à ses personnages. J'attends donc avec une certaine impatience le prochain film du réalisateur parce que là, c'est un sacré début !

Pedro Almodóvar : Strange way of life        2023

 +
En voyant que le nouveau film d'Almodóvar était un western et qu'il réunirait dans les rôles principaux Ethan Hawke et Pedro Pascal, j'avoue que j'étais assez curieux ; en plus de ça, le film ne dure qu'une petite trentaine de minutes, ce qui semble être une constante pour ses (deux) films en anglais. Quelle ne fut pas ma déception : pour moi, ce court-métrage est un raté, la faute à une mauvaise narration qui rend l'histoire complètement inintéressante et invraisemblable ; en fait, on a l'impression d'arriver au beau milieu d'une dispute dont on ne sait absolument rien et ça me semble assez casse-gueule dans un film de cette longueur, ça serait à la limite faisable si le film ne choisissait pas de s'en foutre complètement et de partir en plus sur un truc dont on se fout pas mal, qui va finalement revenir sur lui-même ; vraiment, les choix narratifs de ce film, ça reste une énigme pour moi. En plus de cette narration calamiteuse, le film n'est même pas très imaginatif en terme de mise-en-scène ; à part le duo de tête, il n'y a pas grand-chose à sauver : pour moi, sans doute la plus mauvaise réalisation du réalisateur espagnol.

Sophie Letourneur : Voyages en Italie        2023

 + / 
Moi, je suis comme Letourneur dans le film : je n'ai pas vu Voyage en Italie de Rossellini, du coup, même si Katerine le raconte un peu, je ne peux pas trop dire quelque chose à propos du lien entre les deux films. Par contre, je connais la filmographie de Letourneur et celui-ci semble être un prolongement/une amplification directe de son moyen-métrage Le marin masqué où deux amies (l'une d'elles étant jouée par la réalisatrice) partent en vacances et on va suivre leurs aventures ; ici, on suit un couple qui hésite sur l'endroit où ils vont partir en vacances puis partent finalement en Italie — le mode d'énonciation est un peu différent car on n'est pas toujours en subjectif, le film jongle un peu. L'objectif du film est peut-être plus clair : comme annoncé au début, il s'agit de rendre l'ordinaire extraordinaire et de mettre donc l'accent sur les creux, les hésitations, les ratés ; ça semble être usé jusqu'à la corde et assez peu intéressant mais je trouve que le résultat n'est pas mal, assez attachant. Tous ces moments d'hésitation, de désaccord et de latence viennent aussi à rebours d'une nécessité qui voudrait s'imposer et avec laquelle il faut composer : il faut mener une histoire, il faut faire des trucs mais le film fait ça absolument sans effort et ça roule tout seul. J'ai vraiment beaucoup aimé Philippe Katerine dans ce film (les scènes où il essaie d'improviser, hésitant, deux-trois mots d'italien pour se faire comprendre), il est vraiment mignon.

Emeryck a écrit:

Cela dit, d'un point de vue global, ça n'arrive pas vraiment à la cheville de ses films les plus récents, beaucoup développés d'un point de vue formel

Je ne sais pas... mais c'est tellement plus drôle aussi!

Et puis dans les films plus récents, sa présence en tant qu'acteur me manque.

Xavier a écrit:

Emeryck a écrit:

Cela dit, d'un point de vue global, ça n'arrive pas vraiment à la cheville de ses films les plus récents, beaucoup développés d'un point de vue formel

Je ne sais pas... mais c'est tellement plus drôle aussi!

Et puis dans les films plus récents, sa présence en tant qu'acteur me manque.

Oui, c'est vrai que ses films les plus récents sont assez différents, moins dans la comédie. Mais même parmi ses anciens films, je crois que je préfère un film comme Changement d'adresse qui me semble plus abouti.

Andréa Bescond & Éric Métayer : Quand tu seras grand        2023


J'avais beaucoup aimé le film précédent du couple (Les chatouilles), je l'avais trouvé fort et il parlait de quelque chose qu'on ne voyait pas trop sur les écrans : l'inceste et les agressions sexuelles dans le cercle familial ; j'attendais donc avec une certaine impatience leur nouveau film, d'autant qu'entre temps, j'ai appris que Vincent Macaigne jouait aux côtés d'Aïssa Maïga, je savais que ça parlait des EHPAD, bon, pourquoi pas, ça peut être pas mal. Finalement, j'ai été vraiment déçu : le film essaie d'allier sa composante plus critique à quelque chose de plus simplement narratif en déployant une structure chorale (ce qui a du sens étant donné le sujet) à laquelle tout le monde peut participer mais je n'ai pas trouvé ça extrêmement habile : au final, même si ponctuellement, il y a des choses assez amusantes voire chouettes, j'ai trouvé qu'au final, le film était dissous dans sa forme et rien n'émerge vraiment et ça donne l'impression de quelque chose d'assez brouillon ; difficile de ne pas céder à l'ennui, au bout d'un moment.

Collectif Mohamed : Le garage        1979

 + / 
Le collectif Mohamed est un groupe de cinéma fondé en banlieue par des lycéens en banlieue parisienne, ils réaliseront entre 1979 et 1981 trois courts métrages où la volonté de créer leurs propres images est très claire : par exemple, dans Ils ont tué Kader, le film montre les journalistes qui, à la suite du meurtre de Kader Lareiche par un gardien d'immeuble, courent à toutes jambes à la cité pour faire le scoop et proposent au collectif de racheter leurs images. Le garage est le premier film réalisé par le collectif, ils y filment leur lieu de regroupement où ils s'amusent et organisent toutes sortes de rencontres ; à la fin du film, on apprend que le lieu a ensuite eu l'obligation administrative de fermer parce qu'apparemment, les salles de regroupement pour les étrangers seraient interdites — il y aura ensuite une manifestation pour protester contre la fermeture et c'est à son issue que Kader sera tué.

Bruno Podalydès : Wahou !        2023


Contrairement à ce que pourrait laisser penser le titre, Wahou ! n'est pas un film réussi. Ce qui m'a le plus surpris, c'est que l'écriture scénaristique n'était vraiment pas terrible : des agents immobiliers essaient de vendre deux biens très différent l'un de l'autre, le premier étant une grande maison bourgeoise et le second étant un appartement dans le "triangle d'or de Bougival" (bon, ok, ça, ça m'a fait rire) et puis le film essaie de jouer de l'asymétrie apparente — ou plutôt de la déjouer — et empile les saynètes avec à chaque fois des visiteurs différents... et des agents immobiliers qui répètent toujours les mêmes choses — ça fait un peu critique de boomer, et puis on a bien évidemment le droit à la mention de la "double vasque" — peut-être partiellement ironique, cela dit... Personnellement, j'ai trouvé ça assez répétitif et généralement pas très inspiré ; une vraie déception pour ma part.

Plus anecdotique et nettement moins marquant que tous les autres Podalydès, je suis d'accord (je l'ai déjà presque complètement oublié), mais pour moi ça reste un bon film très sympa et drôle.