Votre dernier film visionné

Basic Instinct (1992) Paul Verhoeven



Décidément, les gens sont cinglés... Et dire que Nick a failli y passer aussi. Sinon, mention spéciale pour la musique.

Terry McCaleb est l'un des meilleurs profilers du FBI. Alors qu'il est sur le point d'attraper Code Killer, un serial killer qui utilise le sang de ses victimes pour écrire des messages codés, il s'écroule, victime d'un infarctus. Après avoir reçu une greffe de coeur d'une défunte prénommée Gloria Rivers, il entame une période de convalescence de deux ans à San Diego.
J'ai enfin vu ce film, et je ne suis pas déçu
Je retrouve ici le scénario d'avant, quoique Clint y est plus vieux...
Mais c'était très sympa !

Alain Jessua : Frankenstein 90        1984


Le sentiment que je ressens face à un film de Jessua est souvent le même : je trouve les films singuliers et assez intéressants mais je ne suis jamais totalement convaincu, il y a toujours des passages un peu ratés — cela dit, je n'ai pas vu ceux qui sont peut-être dans le haut du panier, à savoir La vie à l'envers, Paradis pour tous et Traitement de choc ; Les chiens n'était pas trop mal, aussi. J'étais spécifiquement curieux à propos de ce film parce que l'argument est tout de même singulier : un remake (dont la mesure parodique reste à déterminer...) de Frankenstein en français au milieu des années 80 avec Jean Rochefort dans le rôle de Frankenstein et Eddy Mitchell dans le rôle de la créature... Je pense que je ne vais pas vous surprendre en disant que c'est assez nanardesque ; l'adaptation est en plus actualisée car Frankenstein est un cybernéticien et le film va plus loin car si elle est un temps crainte et rejetée, la créature paraît presque plus humaine que son créateur. Le problème majeur de ce film c'est qu'il ne réussit rien de ce qu'il entreprend (même pas un peu) : le film est poussif d'un point de vue comique, il ne raconte rien d'intéressant, il est visuellement assez paresseux, narrativement lisse et les acteurs ne sont pas bons. Bref, une pochade absolue.

Jacques Besnard : Te marre pas... c'est pour rire !        1982


Après la pochade qu'était Frankenstein 90 d'Alain Jessua, on creuse encore davantage avec ce film de Jacques Besnard — en même temps, bon, en voyant ce nom, ça n'étonnera sans doute pas grand-monde. Je suis pourtant en général assez bon public pour les films de ce genre (surtout venant de ce réalisateur) et là, j'étais assez curieux de voir ce que se cachait sous ce titre merveilleux ; eh bien, en fait, rien de bien : ce n'est même pas drôle (à part peut-être le délire du personnage de Maccione sur l'astrologie : il joue le rôle d'un PDG qui gère son entreprise grâce à l'astrologie) ou divertissant — et ça dure une heure quarante — avec une distribution assez mauvaise : Aldo Maccione et Michel Galabru dans les rôles principaux. En plus de tout ça, le film devient assez rapidement ennuyeux car le récit ne va absolument nulle part ; peut-être le film était-il si ennuyeux pour faciliter l'instruction du titre : je ne me suis pas marré.

Maurice Tourneur : Avec le sourire        1936

 + / 
Je connais très mal la filmographie (visiblement assez pléthorique) de Maurice Tourneur, n'ayant vu que The broken butterfly qui m'avait plu mais que j'avais tout de même trouvé un peu vieillot. Ce n'est pas le cas de celui-ci, ce qui ne l'empêche pas d'être complètement de son temps dans ce qu'il donne à voir : une sorte de film avec des chansons occasionnelles dont le rôle-titre est tenu par un Maurice Chevalier en forme, mais j'ai trouvé l'approche assez amusante : le film raconte l'histoire d'un gars sans le sou qui grimpe tous les échelons du music-hall (du portier jusqu'au gérant) rien qu'avec son sourire. Le pitch est aussi simple que ça mais je trouve que Maurice Chevalier arrive à retourner l'aspect ouvertement ridicule qui anime son scénario en étant vraiment à fond dans son personnage ; j'ai aussi aimé la manière (assez simple mais effective) dont le film mène de front les trajectoires opposées du personnage de Chevalier et de celui de Lefaur. Au final, ça donne un film assez léger (avec même quelques petits éclats de mise-en-scène) qui fonctionne et qui est drôle ; c'est amusant de passer de Te marre pas... c'est pour rire ! qui n'est effectivement pas drôle à Avec le sourire qui l'est.

Fedora (1978) Billy Wilder





Encore une histoire de dingue...

Atteint d'une maladie du sang rare, le biochimiste Michael Morbius tente de se soigner. Il est déterminé à sauver les nombreuses autres victimes de cette maladie, mais il s'infecte accidentellement avec une forme de vampirisme.
Alors je dirais 50/50 l'idée est bonne en somme !
Mais avec des temps morts, et c'est dommage...

Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages (1968) Michel Audiard



J'ai rarement vu un film aussi délirant. Mention spéciale pout le chat noir du premier avertissement.

Alain Aubert-Dechartre : Chronique des années tristes        1977

 +
Ce film met en parallèle deux crises agricoles ayant eu lieu dans les années soixante-dix en France : d'une part, en Bretagne, la crise du lait (les petits producteurs ne peuvent plus faire face aux usines laitières de grande production qui vendent le lait pour trois fois rien — sans que le gouvernement n'adopte aucune régulation) et d'autre part, dans le Languedoc, la crise du vin. J'ai bien aimé la manière dont le film passe de l'un à l'autre sans crier gare ; le film montre aussi de front les actions entreprises par les agriculteurs — blocage des camions. Vers la fin, dans les deux cas, les enfants des agriculteurs se tournent vers de plus grandes villes — l'une des filles part notamment pour Paris et se renseigne pour entrer aux PTT.

Belle de jour (1967) Luis Buñuel



Quelle idée d'avoir visionné ce film pendant la journée internationale des droits des femmes... promis, je regarderai Le Gendarme de Saint-Tropez demain.

Veit Helmer
The Bra

Muet, drôle et tendre.
Beaucoup aimé



https://cineuropa.org/fr/interview/371557/

Pinot simple flic

+

Yórgos Lánthimos : Poor things        2023


J'avoue que je ne savais pas trop à quoi m'attendre en allant voir ce film, sachant que mon appréciation de la filmographie de Lánthimos n'est pas très uniforme. Le pitch est assez simple : après qu'une femme se soit jetée d'un pont, un vieux chirurgien balafré bizarre remplace le cerveau de cette femme par celui de la fille dont elle est enceinte ; on va principalement suivre ce personnage, son exploration du monde. Esthétiquement, on retrouve les grands angles systématiques de The favorite (qui ont certes du sens mais j'ai trouvé leur emploi trop évident) et (ça, j'ai bien aimé) il y a une sorte de passage continuel d'un univers d'animation, quelque chose de très fabriqué, sur des fonds pastels — le plan initial avec le pont me semble parfaitement illustrer ça —, des personnages déformés qui ressembleraient presque à des marionnettes (ok, à cet égard, la difformité qu'apporte le très grand angle est intéressante), des villes partielles de carte-postale, à un univers d'image filmée plus traditionnel. J'ai également trouvé le film assez drôle mais j'ai également un petit problème avec ce film : je ne comprends pas où ça veut aller ; donc, oui, je n'ai pas détesté mais ça ne me raconte pas grand-chose — et sur l'aspect du divertissement, il n'est pas non plus à un niveau stratosphérique.

Aurore Aubin & Denis Larzillère : À la recherche du premier boulard        2019

 +
Ce documentaire télévisé est assez marrant : comme son titre l'indique, il s'agit de remonter au premier film pornographique jamais tourné — spoiler : le résultat est un peu décevant. Le film part de la fin des années 80 (je sais pas trop pourquoi, rien n'est dit sur ce qui se passe ensuite) pour remonter jusqu'au début du siècle ; on passe par plusieurs étapes clefs et j'ai trouvé ça assez intéressant, notamment le début du film ; par exemple, au milieu des années soixante-dix, le gouvernement français choisit de taxer très fortement les films pornographiques (et ceux qui "incitent à la violence") ce qui fait que la plupart des films pornographiques disparaissent des grands circuits de production, du coup, les salles de cinéma pornographique se cassent la gueule, des nouveaux producteurs apparaissent — encore plus avec l'essor de la vidéo. Un des points principaux qu'aborde le documentaire, c'est, au moins jusqu'à la fin des années soixante-dix, que le cinéma pornographique n'est pas tellement disjoint du reste du cinéma — ça me semble moins intéressant parce que les exemples de réalisateurs qu'ils donnent sont des réalisateurs qui sont passé au porno très ponctuellement au milieu des années soixante-dix et on sait bien que les raisons de ça sont économiques. Bon, sinon, c'est un documentaire tout de même intéressant (le film est également ponctué d'interviews de personnes assez diverses : des réalisateurs de films pornos, des producteurs, le gars qui faisait la programmation de Canal +, des gens qui font de la recherche là-dessus, des acteurices, etc.) et qui se suit bien.

Emeryck a écrit:

Yórgos Lánthimos : Poor things        2023


[…] mais j'ai également un petit problème avec ce film : je ne comprends pas où ça veut aller ; donc, oui, je n'ai pas détesté mais ça ne me raconte pas grand-chose — […]

Ça, c'est parce que tu lis trop de philosophes, sociologues, écrivain·es d'exception. Sinon tu aurais, comme moi, trouvé cette fable éducative (et d'émancipation) plutôt joyeuse et tonique

Bon bein j'ai changé d'avis, Le gendarme ça sera pour plus tard :

Moi, moi, moi et les autres (1965) Alessandro Blasetti



J'adore !

Papy fait de la résistance

Exécuté par injection létale, Cal Lynch se réveille à sa grande surprise dans un laboratoire. Il se trouve ainsi projeté à l'époque de l'Inquisition espagnole dans la peau de son ancêtre, un membre des Assassins, opposé aux Templiers. Cal a pour mission de récupérer un artefact qui procure un pouvoir immense à celui qui le possède.
Bon c'est assez sombres et spécial ce film....
Pas trop ma tasse de thé

Andrew Haigh : All of us strangers        2023

 +
Je ne connais absolument rien de ce réalisateur mais j'ai pas mal entendu parler de ce film récemment — et surtout, j'ai profité du fait qu'il soit diffusé dans une version non doublée ; bref, j'y vais sans rien savoir sur le film. Au final, j'ai tout de même aimé le film mais j'avoue ne pas avoir été non plus renversé, il y a quelque chose qui m'a retenu — et qui, je crois, est assez importante dans mon appréciation des films, bien que je ne sache pas exactement la décrire ou, du moins, la circonscrire. J'ai aimé l'aspect vaporeux de l'histoire notamment le doute laissé sur le personnage interprété par Paul Mescal (qui est pour moi probablement une réalisation scénaristique concrète du fait que le personnage d'Andrew Scott soit au placard) mais je trouve que le film est adopte une palette sentimentale assez univoque ; ce n'est pas un problème en soi (j'aime énormément de films ainsi faits) mais j'ai trouvé que ce qui soutenait la narration ne marchait pas du tout dans le même sens (ce qui, à nouveau, n'est pas un problème : on pourrait faire quelque chose de cette béance, l'articuler ou juste en jouer) : le montage est au contraire particulièrement embrouillé (sans que ça n'alimente autre chose que le doute sur l'entourage du personnage principal) ce qui pourrait rendre le film presque glissant (peut-être que c'est cette envie qui me fait partiellement tourner le dos au film) mais cette direction n'est suivie par quasiment rien (peut-être la récurrence des fondus-enchaînés) tant tout le reste est fixe (la mise-en-scène également) ; pour moi, ça ne fonctionne pas vraiment. Pour finir sur une note positive, j'ai tout de même aimé la scène (pour moi, le point culminant du film où tout converge) où le personnage principal demande à dormir avec ses parents parce qu'il a fait un cauchemar, il rejoint ses parents dans le lit puis se réveille à nouveau et là, on le découvre aux côtés du personnage de Paul Mescal puis lorsqu'il se réveille à nouveau, seul ; j'ai trouvé ça assez adroit — même si je ne sais pas exactement encore comment l'interpréter.

Alan Clarke

• The Firm
Beaucoup aimé. Le déplacement du regard vers un hooliganisme "petit bourgeois" ; la caractérisation* des lieux ; la construction en forme de tragédie implacable.

* Du coup j'ai un peu cherché, particulièrement la barre avec ses coursives (qui fait penser à un bâtiment emblématique d'Alison et Peter Smithson, Robin Hood Gardens**). J'étais pas trop loin
https://www.geograph.org.uk/photo/5638709
quartier qui aurait aussi dans une autre partie plus chic (sa marina) servi de décor à Orange Mécanique

Orange mécanique:

et découvert ce site en passant :
https://www.reelstreets.com/films/firm-the-1988/

** https://en.wikipedia.org/wiki/Robin_Hood_Gardens


• Elephant
Passé la sidération, il me manque une clef de lecture (peut-être celle de la situation en Irlande du Nord à l'époque du tournage que l'on voit souvent évoquée).

Le Gendarme de Saint-Tropez (1964) Jean Girault

Анастасия231 a écrit:

Le Gendarme de Saint-Tropez (1964) Jean Girault

J'adore la série !

xoph a écrit:

• Elephant
Passé la sidération, il me manque une clef de lecture (peut-être celle de la situation en Irlande du Nord à l'époque du tournage que l'on voit souvent évoquée).

Tout se passe en Irlande du Nord. Enfin en tout cas c'est un film sur les "troubles".

Contraint à une retraite anticipée à cause d'une maladie dégénérative, l'ancien joueur de baseball Ray Waller emménage dans une nouvelle maison avec sa femme et ses deux enfants. Il espère que la piscine du jardin sera amusante pour les enfants et lui offrira une thérapie physique.
Ben c'est une bonne surprise ce film, j'ai bien aimé...
Mais 🫣 qu'elles poisse, nous étions que deux dans la salle de cinéma

Pachy a écrit:

Анастасия231 a écrit:

Le Gendarme de Saint-Tropez (1964) Jean Girault

J'adore la série !

Emeryck a écrit:

Andrew Haigh : All of us strangers        2023

 +
Je ne connais absolument rien de ce réalisateur mais j'ai pas mal entendu parler de ce film récemment — et surtout, j'ai profité du fait qu'il soit diffusé dans une version non doublée ; bref, j'y vais sans rien savoir sur le film. Au final, j'ai tout de même aimé le film mais j'avoue ne pas avoir été non plus renversé, il y a quelque chose qui m'a retenu — et qui, je crois, est assez importante dans mon appréciation des films, bien que je ne sache pas exactement la décrire ou, du moins, la circonscrire. J'ai aimé l'aspect vaporeux de l'histoire notamment le doute laissé sur le personnage interprété par Paul Mescal (qui est pour moi probablement une réalisation scénaristique concrète du fait que le personnage d'Andrew Scott soit au placard) mais je trouve que le film est adopte une palette sentimentale assez univoque ; ce n'est pas un problème en soi (j'aime énormément de films ainsi faits) mais j'ai trouvé que ce qui soutenait la narration ne marchait pas du tout dans le même sens (ce qui, à nouveau, n'est pas un problème : on pourrait faire quelque chose de cette béance, l'articuler ou juste en jouer) : le montage est au contraire particulièrement embrouillé (sans que ça n'alimente autre chose que le doute sur l'entourage du personnage principal) ce qui pourrait rendre le film presque glissant (peut-être que c'est cette envie qui me fait partiellement tourner le dos au film) mais cette direction n'est suivie par quasiment rien (peut-être la récurrence des fondus-enchaînés) tant tout le reste est fixe (la mise-en-scène également) ; pour moi, ça ne fonctionne pas vraiment. Pour finir sur une note positive, j'ai tout de même aimé la scène (pour moi, le point culminant du film où tout converge) où le personnage principal demande à dormir avec ses parents parce qu'il a fait un cauchemar, il rejoint ses parents dans le lit puis se réveille à nouveau et là, on le découvre aux côtés du personnage de Paul Mescal puis lorsqu'il se réveille à nouveau, seul ; j'ai trouvé ça assez adroit — même si je ne sais pas exactement encore comment l'interpréter.

Moi j'ai pleuré comme une madeleine et j'ai été marqué au point d'être poursuivi par le film pendant deux jours (je dois dire qu'avoir perdu un parent jeune doit rendre le scénario particulièrement frappant et douloureux). En revanche, je n'arrive pas à voir en quoi le personnage de Scott est "dans le placard". Il est déconnecté du monde et très renfermé, mais dans le placard ?

Parsifal a écrit:

xoph a écrit:

• Elephant
Passé la sidération, il me manque une clef de lecture (peut-être celle de la situation en Irlande du Nord à l'époque du tournage que l'on voit souvent évoquée).

Tout se passe en Irlande du Nord. Enfin en tout cas c'est un film sur les "troubles".

Pas tout à fait évident à comprendre
Une trentaine d'années après ces "troubles", quand on visionne le film, sans le remettre dans ce contexte (auquel rien ne permet plus de le relier, lors d'un simple visionnage), il est d'autant plus difficile de savoir quel est son objet (qui semble du coup dénoncer de façon abrupte l'"abstraction" de la violence, comme condition nécessaire à sa réalisation, plus que comme témoignage d'un moment d'histoire). Peut-être une des choses que Gus Van Sant en aura retiré (la froideur "déshumanisante" nécessaire au passage à l'acte).

xoph a écrit:

Parsifal a écrit:

xoph a écrit:

• Elephant
Passé la sidération, il me manque une clef de lecture (peut-être celle de la situation en Irlande du Nord à l'époque du tournage que l'on voit souvent évoquée).

Tout se passe en Irlande du Nord. Enfin en tout cas c'est un film sur les "troubles".

Pas tout à fait évident à comprendre
Une trentaine d'années après ces "troubles", quand on visionne le film, sans le remettre dans ce contexte (auquel rien ne permet plus de le relier, lors d'un simple visionnage), il est d'autant plus difficile de savoir quel est son objet (qui semble du coup dénoncer de façon abrupte l'"abstraction" de la violence, comme condition nécessaire à sa réalisation, plus que comme témoignage d'un moment d'histoire). Peut-être une des choses que Gus Van Sant en aura retiré (la froideur "déshumanisante" nécessaire au passage à l'acte).

Ah ça j'ai pas dit que c'était évident à saisir, mais c'est bien ainsi qu'il a été conçu .
Je pense qu'il y a aussi un effet d'empilement toute cette violence froide mécanique dans des espaces parfaitement quelconque (et qui pourrait de fait se dérouler n'importe où) ça plus le titre Elephant (comprendre "Elephant in the room") ça semble aussi viser de désensibilisation, d'accoutumance à la violence qu'on finit par ne plus vraiment voir, d'ailleurs l'euphémisme "the troubles" est assez parlant, c'était quand même un peu plus que de simple "troubles".
C'est clairement un film qui a été fait dans un contexte particulier et pour ce contexte, mais c'est sur que politiquement on à du mal à cerner l'intention. C'est un film qui est impressionnant dans sa radicalité, mais dans les derniers Clarke je pense que je préfère quand même Christine qui est moins arrimer à un contexte (enfin disons que ce contexte est moins essentiel que le conflit nord irlandais pour Elephant) et se laisse plus volontiers envisager comme une parabole existentialiste du coup l'abstraction fonctionne mieux.

Oui, je comprends bien (sauf pour Christine que je n'ai pas vu). Troubles, entre guillemets bien sûr, dans des cas similaires on parle aussi d'évènements, ou autres termes langagiers destinés à fabriquer l'oubli, ou tout au moins à minimiser leur violence.

Emeryck a écrit:

Ursula Meier : Tous à table        2001

 +
J'avais découvert Ursula Meier avec Home (bien sûr : Huppert y joue le rôle principal) qui m'avait pas mal déçu par son aspect assez prévisible et unilatéral. Ici, il s'agit d'un court d'une petite trentaine de minutes dans lequel on suit la fin d'un repas de famille, quelqu'un lance une devinette sur laquelle tout le monde planche et y va de son explication ; ça fuse vraiment de tous les côtés, avec parfois quelques déviations et règlements de comptes express qui font petit à petit évoluer le ton de la soirée vers quelque chose de plus conflictuel. La manière de filmer est très dynamique et parvient à saisir les différentes ruptures de parole ce qui fait que l'on ne s'ennuie pas. Par contre, la fin, qui est sans doute un peu de l'ordre du pied-de-nez, est décevante, même si on la prend comme ça.

A mon tour
La première devinette est excellente
La seconde aussi (et terrible, au regard des déchirements qu'elle dévoile)
Je trouve pas sa résolution si décevante (c'est aussi ce qui m'avait semblé au premier abord, par ce dessin animé, qui convoque à nouveau la logique, jusqu'au second pied-de-nez, double twist selon des termes à ma mode sûrement déjà datée). J'ai beaucoup aimé quant à moi, on est dans un schéma assez classique de dévoilement-dérapage, où ce support de devinette nous convie à participer, mais surtout les personnes sont très attachantes.
Peut-être un peu long
Santé !

L'agent 077, enquête sur la disparition d'une bombe atomique, la Bloody Mary. L'espion est envoyé à Paris afin de collaborer avec un agent de la CIA déjà sur place. Les deux hommes soupçonnent le groupe Lotus bleu d'être à l'origine du vol...
Oui du sous James bond, mais cela se laisse voir....

Francesco a écrit:

Emeryck a écrit:

Andrew Haigh : All of us strangers        2023
 +
Je ne connais absolument rien de ce réalisateur mais j'ai pas mal entendu parler de ce film récemment — et surtout, j'ai profité du fait qu'il soit diffusé dans une version non doublée ; bref, j'y vais sans rien savoir sur le film. Au final, j'ai tout de même aimé le film mais j'avoue ne pas avoir été non plus renversé, il y a quelque chose qui m'a retenu — et qui, je crois, est assez importante dans mon appréciation des films, bien que je ne sache pas exactement la décrire ou, du moins, la circonscrire. J'ai aimé l'aspect vaporeux de l'histoire notamment le doute laissé sur le personnage interprété par Paul Mescal (qui est pour moi probablement une réalisation scénaristique concrète du fait que le personnage d'Andrew Scott soit au placard) mais je trouve que le film est adopte une palette sentimentale assez univoque ; ce n'est pas un problème en soi (j'aime énormément de films ainsi faits) mais j'ai trouvé que ce qui soutenait la narration ne marchait pas du tout dans le même sens (ce qui, à nouveau, n'est pas un problème : on pourrait faire quelque chose de cette béance, l'articuler ou juste en jouer) : le montage est au contraire particulièrement embrouillé (sans que ça n'alimente autre chose que le doute sur l'entourage du personnage principal) ce qui pourrait rendre le film presque glissant (peut-être que c'est cette envie qui me fait partiellement tourner le dos au film) mais cette direction n'est suivie par quasiment rien (peut-être la récurrence des fondus-enchaînés) tant tout le reste est fixe (la mise-en-scène également) ; pour moi, ça ne fonctionne pas vraiment. Pour finir sur une note positive, j'ai tout de même aimé la scène (pour moi, le point culminant du film où tout converge) où le personnage principal demande à dormir avec ses parents parce qu'il a fait un cauchemar, il rejoint ses parents dans le lit puis se réveille à nouveau et là, on le découvre aux côtés du personnage de Paul Mescal puis lorsqu'il se réveille à nouveau, seul ; j'ai trouvé ça assez adroit — même si je ne sais pas exactement encore comment l'interpréter.

En revanche, je n'arrive pas à voir en quoi le personnage de Scott est "dans le placard". Il est déconnecté du monde et très renfermé, mais dans le placard ?

Pour moi, très certainement à cause de ses parents — ou, en tout cas, de l'appréhension (visiblement justifiée) qu'il avait à propos du fait de leur dire qu'il était homosexuel —, il ne semble à l'aise avec son homosexualité. Je suis d'accord avec les autres caractéristiques que tu lui prêtes (qui influent sans doute beaucoup sur celui que j'ajoute) mais cet aspect me semble davantage abordé — ou peut-être que j'y ai accordé plus d'importance.

Brigitte Cornand : Guy Debord, son art et son temps        1995


J'ai été assez décontenancé par ce documentaire : je m'attendais à quelque chose d'assez banal, chronologique, nous racontant la vie de Guy Debord et de son œuvre, de façon assez balisée ; eh bien pas du tout ! Le film a été coréalisé avec Debord (il me semble qu'il en a écrit le script) et après avoir évacué la première partie assez rapidement, le film juxtapose les archives télévisuelles pour en quelque sorte les conjurer elles-mêmes (Debord parle d'antitélévisuel), c'est-à-dire amplifier certaines images passées à la trappe ou perdues dans un flot d'autres informations insignifiantes, ces images sont entrecoupées de commentaires de Debord. Ce sont souvent des images assez violentes (mort, exécutions, précarité, maladies) ce qui fait que le documentaire est finalement assez lourd. Enfin, ça ne m'a pas énormément intéressé car je ne suis pas particulièrement intéressé (ou du moins, pas actuellement) par les critiques situationnistes en général — et notamment des médias.

L'Animal (1977) Claude Zidi



Ça doit être un sacré navet L'Espion couvert de femmes (lol).

Les Ripoux (1984) Claude Zidi

Walter Garber est aiguilleur du métro à New York. Comme chaque jour, il veille au bon déroulement du trafic. Lorsque la rame Pelham 123 s'immobilise sans explication, c'est le début du cauchemar. Ryder, un criminel aussi intelligent qu'audacieux, a pris en otage les passagers. Avec ses trois complices lourdement armés, il menace d'exécuter les voyageurs si une énorme rançon ne lui est pas versée très vite.
Je savais que j'allais voir un solide film, avec pareil acteurs....

Claire Denis & Serge Daney : Jacques Rivette, le veilleur        1990

 + / 
J'avais vu ce documentaire-interview d'un peu plus de deux heures il y a vraiment longtemps et n'en avais plus de souvenir que le fait qu'il soit un diptyque (le jour puis la nuit — la seconde partie ayant d'ailleurs un sacré goût de premiers épisodes de Faites entrer l'accusé) et de certaines mimiques de Jacques Rivette. Le documentaire est une longue interview de Jacques Rivette par le critique Serge Daney, tantôt au café, tantôt se promenant dans Paris ; le film est également ponctué de quelques (rares et courtes) interviews d'acteurices qui ont travaillé avec Rivette : Jean-François Stévenin et Bulle Ogier. Les sujets abordés sont assez vastes : on aborde sa rencontre avec les autres membres de la nouvelle vague, sa manière de tourner les films, son activité de critique, les films qu'il voit/qu'il a aimés, un peu la peinture. J'ai aimé le fait que le documentaire reprenne un peu le style de Rivette : le fait que l'interview soit menée au fil de l'eau, le fait que les personnages marchent dans Paris avec notamment une séquence de sorte de centre de triage désaffecté — qui fait beaucoup penser au Pont du nord. Bref, j'ai trouvé ça assez chouette et ça m'a donné envie de revoir les films que Claire Denis a tournés dans les années 90.

Jean-Pierre Mocky : Le glandeur        2000

 + / 
Je ne connais pas du tout les films que Mocky a sorti à partir des années 2000 — il faut dire qu'il était alors devenu très indépendant et surtout, quasiment plus distribué puisque ses films passaient dans les deux salles qu'il possédait (le Desperado et le Brady) puis sortaient directement en DVD ; je ne sais d'ailleurs déjà même plus comment je me suis procuré celui-ci. Film finalement bien programmatique comme le titre le suggère (ce qui ne l'empêche pas d'être un petit bordel, Mocky oblige) : un homme (interprété par Jean-Pierre Mocky) est l'époux d'une secrétaire d'état aux sports qui l'oblige à travailler alors que lui, ancien arbitre (décidément, les arbitres chez Mocky, tout un programme...), il préfère ne rien faire. Voilà, bon, du coup, c'est assez minimaliste et le film va aligner les saynètes assez disparates : une femme qui jouit en mangeant des écrevisses, deux hommes qui font de l'arnaque à l'assurance en pleine rue, le glandeur qui se retrouve par hasard à une cérémonie funéraire vide et se retrouve dans le cortège ; mais surtout, il n'y a pas grand-chose de vraiment mémorable. En plus d'être assez daté, le son du film a été post-synchronisé mais pas très bien — notamment en terme de ton — et puis bon, le personnage principal c'est Mocky donc bien sûr que c'est à de multiples reprises hyper sexiste — et puis les séquences où on a un homme asiatique avec un accent hyper forcé, bon... Et puis je dois dire que la distribution n'est vraiment pas terrible et que le film n'est finalement pas assez délirant pour être plaisant.

Ripoux contre ripoux (1990) Claude Zidi

La nuit du 12
****

Salut Berthe!



Hommes au bord de la crise de nerfs

+

Lionel Baier
La dérive des continents (au sud)

Emeryck a écrit:

difficile de faire plus cliché ; bref, on doit se farcir ça […] voilà.

Tu as eu bien du courage de le visionner en entier. J'ai abandonné après 20 minutes (ce qui ne m'arrive quasi jamais)

Rappelez-vous de cette image, si vous la rencontrez, fuyez !

Même mode opératoire, même profil de victimes. Lorsqu'ils découvrent le corps d'une jeune femme, les agents Joe Merriwether et Katherine Cowles en sont persuadés : ils ont bien affaire à un tueur en série, et de la pire espèce. Parce que leur enquête piétine, Merriwether décide de faire appel à John Clancy, un médium. Même s'il avait déjà aidé la police à résoudre d'épineuses affaires, Clancy, dévasté depuis le décès de sa fille, hésite à reprendre du service.
Vraiment pas mal ce film et avec de bons acteurs...
Palpitant jusqu'au bout, bravo à Anthony Hopkins qui fait ici en un grand rôle...

xoph a écrit:

Lionel Baier
La dérive des continents (au sud)

Emeryck a écrit:

difficile de faire plus cliché ; bref, on doit se farcir ça […] voilà.

Tu as eu bien du courage de le visionner en entier. J'ai abandonné après 20 minutes (ce qui ne m'arrive quasi jamais)

(Je l'ai vu en salle.)

Charles Bosson : Quentin Dupieux, filmer fait penser        2023

 +
Ce documentaire d'une petite heure est essentiellement composé d'interviews d'acteurices, du Dupieux et, plus rarement, de techniciens qui ont travaillé avec lui ; on a aussi quelques interviews à part comme celle de Laurent Garnier qui avait demandé à Dupieux de réaliser un de ses clips et quelques extraits du tournage de DAAAAAALI!. Il y a également parfois quelques commentaires en voix-off mais ils sont finalement assez anecdotiques : à la fois trop peu présents et pas très intéressants — et surtout, ça ne rivalise pas avec la galerie de personnes interviewées. Quant au contenu du documentaire lui-même, c'est plutôt informatif — même si pas très surprenant : très peu de prise par plans, suppression constante de scènes par rapport à ce qui était prévu —, Dupieux se prêtre bien au jeu de l'interview et le film est assez plaisant à regarder — et les interviews ont toutes été filmées avec la caméra du Daim ! On y apprend notamment que Au poste ! a été tourné dans les sous-sols des locaux du PCF !

Paul Vecchiali : La machine        1977

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Ça faisait longtemps que je voulais voir ce Vecchiali parce que Jean-Christophe Bouvet en tient le premier rôle et c'est d'ailleurs la première fois qu'il a un rôle principal. On pense bien sûr beaucoup à Lang en voyant ce film — plus précisément, à un film comme Fury, While the city sleeps (pour la télévision) et peut-être, un peu plus lointainement, pour l'aspect machinique, à Beyond a reasonable doubt et You only live once — à ceci près que le film de Vecchiali est plus concret. Pour faire court, il s'agit d'un film contre la peine de mort qui renvoie les accusations de la société civile contre elle-même : c'est elle qui fabrique des personnes comme ça. Le film est en gros composé de trois parties : la première est une partie où l'on introduit le personnage de Lentier (un ouvrier assez solitaire d'une trentaine d'années) et se termine sur l'enlèvement de la petite fille par celui-ci ; la deuxième est assez curieuse puisqu'elle n'a aucun point d'attache géographique : on nous montre tour à tour un écran de télévision filmé (sans qu'on nous montre quiconque le regarder et qu'on aperçoive autre chose à l'écran) sur lequel passent des journaux télévisés principalement composées d'interviews de gens un peu aléatoires ; on a aussi un peu de retransmissions radio puis des coupures de presse, toutes entrecoupées par quelques brèves irruption du début de l'interrogatoire de Lentier. La troisième partie se recentre sur Lentier et débute par la reconstitution du meurtre puis par diverses expertises qui voudraient percer le mystère Lentier pour se terminer sur le procès de Lentier (son avocat est interprété par Paul Vecchiali — j'ai d'ailleurs beaucoup aimé la séquence où il est interviewé après le procès où il nous fait un petit résumé des thèses que défend le film, si on avait pas suivi) puis sa mise à mort. J'ai trouvé qu'il y avait tout de même quelques longueurs dans la dernière partie mais j'ai beaucoup aimé la radicalité de la deuxième partie dans laquelle se déploie la machine médiatique qui lance le film jusqu'à la chute du couperet final : il y a vraiment quelque chose de très mécanique, de l'ordre de la courroie ; c'est cette ligne de narration cinématographique qui m'a intéressé — parce que bon, cette histoire de machine médiatique comme mécanisme pur, ce n'est plus très pertinent à l'heure où l'essentiel des médias est privé.

Elia Suleiman : Cyber Palestine        2000

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Ce court-métrage d'une quinzaine de minutes est aussi simple que drôle : il met en scène Joseph et Marie qui se rendent à Bethléem sous ordre de Dieu pour qu'elle puisse mettre au monde leur enfant Jésus ; ils y vont, ils n'oublient ni la bible ni les disques de Bach, ils se pressent pour arriver au barrage dressé par Israël à temps mais lorsqu'ils arrivent au barrage, un des soldats demande à Joseph qui est le père de l'enfant que porte sa femme et à la gifle que celui porte au soldat, Israël répond avec les lance-grenade, les mitraillettes et les blindés. La fin du court est assez chouette (Marie prend la route à moto) et j'ai aimé le fait qu'elle prenne la suite de site que son mari a mis en place (d'où le titre du court-métrage) qui ramène sur une page sur laquelle il est écrit "Palestine" lorsqu'elle clique sur le bouton Home. J'ai aussi trouvé amusant que Suleiman les figures chrétiennes les plus iconiques au centre de ce récit (qui nous dit que la Palestine existe et existera) là où l'on renvoie toujours la questions de l'autodétermination du peuple palestinien à "un conflit entre les juifs et les arabes" que l'on présente comme une sorte de conflit religio-moral irréductible — pratique de balancer ça sur un terrain dépolitisant où tout est d'ordre absolu ! — ; il montre bien que ça concerne tout le monde.

Les Mistons



Les 400 coups

Mario Bava : Il rosso segno della follia        1970

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Ce film appartient aux films réussis de Mario Bava (ce qui est tout de même quelque chose de notable) : visuellement, c'est très chouette mais l'histoire, bien que correctement menée, je la trouve pas extrêmement passionnante : même s'il y a une histoire de serial killer, le film n'est pas du tout un giallo ; du coup, quasiment toute la composante de tension est absente et la conclusion est peut-être un peu décevante — même si on peut dire que c'est quelque chose de structurel. Le film met en scène le directeur d'une maison de couture qui fabrique principalement des robes de marié(e), il est schizophrène et tue régulièrement des jeunes femmes (en robe de mariée) pour compléter un souvenir d'enfance — en fait, au sens strict aussi bien que figuré parce qu'on apprendra qu'il a tué sa mère et son beau-père à coup de hachoir lors de leur mariage. J'ai particulièrement aimé les séquences autour du hachoir notamment le jeu sur l'aspect déformant des reflets sur le hachoir, ça donne comme une sorte de cri visuel, particulièrement expansif.

Dans les montagnes du nord de la Finlande, le jeune Oskari participe à une expédition de chasse avec son père. Une véritable initiation qui doit faire de lui un homme aux yeux du groupe de chasseurs aguerris du village. Malgré les réticences du vieux chef, Oskari est envoyé seul dans la forêt, une journée et une nuit entière, armé d'un arc et de flèches, pour en rapporter un trophée.
Une excellente surprise que ce film...
C'est surtout les paysages qui sont 🤩