Votre dernier film visionné

Alice Guy : La sage-femme de première classe        1902

 +
Ce film est de manière assez claire une extension de La fée aux choux, la première réalisation connue d'Alice Guy puisque le film est cité. Ici, la fée aux choux aide un couple de bourgeois à adopter un enfant ; on peut aussi voir les personnages passer d'une pièce à l'autre, ça m'a assez surpris pour l'époque ! Honnêtement, j'ai trouvé ce court-métrage assez long, c'est sans doute un des films d'Alice Guy que j'aime le moins.

Emeryck a écrit:

Alice Guy : Chirurgie fin de siècle        1900

Le Please do not cry au fond de la pièce

Alice Guy : Chez le magnétiseur        1897


Ce film est assez ancien dans la filmographie d'Alice Guy et sa durée en témoigne : il dure à peine une minute. Il est en plus assez bizarre — je ne sais pas trop s'il est complet — parce qu'il se termine un peu au milieu de nulle part parce que le magnétiseur parvient à changer les habits de la dame qui vient le voir puis un flic se pointe et embarque tout le monde puis le magnétiseur tire tout le monde dans son cabinet et hop, fin. Je ne m'attendais pas trop à ça mais le fait que ça commence et finisse nulle part, que tout soit à côté, ça m'a amusé.

Songeur a écrit:

Emeryck a écrit:

Alice Guy : Chirurgie fin de siècle        1900

Le Please do not cry au fond de la pièce

Qui est traduit par "On est prié de ne pas crier"...

Emeryck a écrit:

Songeur a écrit:

Emeryck a écrit:

Alice Guy : Chirurgie fin de siècle        1900

Le Please do not cry au fond de la pièce

Qui est traduit par "On est prié de ne pas crier"...

Ça marche mieux en anglais quand même .

Emeryck a écrit:

Songeur a écrit:

Emeryck a écrit:

Alice Guy : Chirurgie fin de siècle        1900

Le Please do not cry au fond de la pièce

Qui est traduit par "On est prié de ne pas crier"...

C’est plutôt le contraire, non ?

Alice Guy : Lina Esbrard, danse serpentine        1902


À ne surtout pas confondre avec Danse serpentine par Mme Bob Walter, ni avec la Danse serpentine (tout court) — et je ne mentionne là que les danses serpentines ! Bon, sinon, pas grand-chose à dire sur celui-ci : la caméra filme fixement une femme qui réalise la danse serpentine, c'est assez chouette et hypnotique — en même temps, pour qu'elle le filme trois fois... —, cette robe qui virevolte mais pas plus.  

Golisande a écrit:

Emeryck a écrit:

Songeur a écrit:

Emeryck a écrit:

Alice Guy : Chirurgie fin de siècle        1900

Le Please do not cry au fond de la pièce

Qui est traduit par "On est prié de ne pas crier"...

C’est plutôt le contraire, non ?

Oui, peu importe, la traduction est ratée dans un sens ou dans l'autre. 

Alice Guy : Le piano irrésistible        1907


Ah voilà ! 1906-07, ce sont en général de bons millésimes pour les films d'Alice Guy (Les résultats du féminisme, Le frotteur, La glu, Madame a ses envies, etc.) et la recette est typique de ces années là : quelque chose se produit et se diffuse pour entraîner ce qui se trouve aux environs dans son processus. Ici, il s'agit d'un homme qui joue du piano : dès qu'il se met à jouer, les déménageurs se mettent à danser puis les voisins qui râlaient commencent à danser et rejoignent leur voisin puis tout le monde va se retrouver autour du piano, même le policier appelé pour nuisances sonores va se retrouver à danser comme un fou jusqu'à ce que le pianiste tombe dans les pommes — on retrouve encore cette idée de l'assignation à une fonction jusqu'à impossibilité physique. Sur la version que j'ai vue, qui est un extrait d'une version montée pour être montrée dans l'émission Cinémas, cinémas, la musique d'accompagnement était What'd I say de Ray Charles, ça rendait le truc encore plus amusant.

Jean Yanne : Moi y'en a vouloir des sous        1973

 +
J'y allais initialement pour Serrault (bien sûr) mais il n'y a finalement qu'un rôle assez secondaire... Venant de Jean Yanne, je ne m'attendais pas à grand-chose mais j'avoue que j'ai été agréablement surpris car le film m'a fait assez rire : oui, ça tire dans tous les sens ; oui, c'est un bordel sans nom ; oui, ça cabotine dans tous les sens ; mais je trouve que le résultat est assez marrant et puis Bernard Blier dans le rôle d'un chef syndical, c'est pas mal !

Pardon, moi y'en a préférer Les Chinois à Paris.

Анастасия231 a écrit:

Pardon, moi y'en a préférer Les Chinois à Paris.

Ah mais j'l'ai pas (encore) vu ç'ui-là ! Je n'avais vu que Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ.

Pour ma part, je préfère Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (et sa BO.)

Benedictus a écrit:

Pour ma part, je préfère Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (et sa BO.)

C'est le must !

Divorce à l'italienne (1961) Pietro Germi



Mon chouchou !

Xavier Gens : Sous la Seine (2024)



Insondable de nullité.

arnaud bellemontagne a écrit:

Xavier Gens : Sous la Seine (2024)



Insondable de nullité.

Quand j'ai lu le résumé du scénario, j'ai cru à une blague. Pourtant la BA avec comme bande-son "les petits poissons dans l'eau" laissait augurer du meilleur, hum...

Au moins, on comprend le propos du réalisateur …

Il faut dire aussi que les genres se confondent de plus en plus, y compris le sérieux et la blague (d'ailleurs le syndrome du nanar culte n'y est peut-être pas pour rien)...

Quand Alice se réveille au Pays des Merveilles, elle doit aller dans un nouveau monde mystérieux afin de récupérer un sceptre magique qui pourrait arrêter le Seigneur du Temps avant qu'il avance l'horloge et transforme le Pays des Merveilles en un monde sans vie. Avec l'aide de nouveaux amis, Alice doit également tenter d'enrayer un nouveau complot qui se trame afin de remettre la Dame de Coeur sur le trône.
Cette seconde partie n'est pas si mal, même si parfois j'ai du mal à suivre l'histoire...
Les couleurs y sont remarquables !

Claude Schmitz
Rien sauf l'été
Braquer Poitiers
Wilfrid

Ces trois films (deux courts et un long) sont liés. Liés par le personnage de Wilfrid, qui dans la façon improvisée de Claude Schmitz, fait irruption dans Rien sauf l'été ; sera à l'origine de Braquer Poitiers, où, vrai patron d'une station de carwash, il joue le patron d'une station de carwash, braqué de façon si improbable, que sa passion de la botanique, des mots, de la morale enlise ses ravisseurs dans une torpeur qui tient du sortilège ; puis dans Wilfrid (filmé à nouveau sur sa suggestion), réunit son monde devenu, en une dernière fête.

Très curieux, souvent très drôle, parfois à la limite d'un certain malaise (il n'y a pas que ses ravisseurs à être pris dans les filets de Wilfrid), ça ressemble à pas grand chose de repérable. Beaucoup aimé (comme ensemble, et dans le détail surtout les deux premiers).

Un p'tit truc en plus d'Artus. Un film très divertissant et rafraichissant

Wakefield Poole : Boys in the sand        1971

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J'avais récemment découvert ce réalisateur par son deuxième film (Bijou) qui m'avait vraiment charmé, j'ai donc décidé de voir ce film qui est son premier film — en tout cas d'après Wikipédia. Je dois dire que celui-ci m'a moins enthousiasmé mais je l'ai trouvé tout de même assez chouette ; il est divisé en trois parties (pas toute de même qualité) qui mettent toute en place un mode d'apparition différent : dans la première, c'est un homme qui sort de la mer et qui en rejoint un autre dans une petite forêt ; dans la seconde, c'est carrément une invocation et dans la troisième, c'est le fantasme avant que l'homme arrive — parallèlement à la trajectoire temporelle contrainte du film (son déroulement), il y a cette trajectoire de la rencontre (avant, pendant, après), avec parfois quelques brouillages. Personnellement, j'ai préféré la première partie et la troisième partie ; la première parce que j'ai bien aimé le cadre (ç'a certainement dû inspirer Guiraudie pour L'inconnu du lac, d'ailleurs — sinon, ça serait une sacrée coïncidence), le jeu avec le soleil qui apparaît de manière récurrente, la manière de dissimuler derrière les feuilles et puis c'est tranquille ; j'ai aimé la troisième pour des raisons assez différentes : il est tellement localisé en terme de tropismes (fantasme racial adjoint un fantasme de classe : le personnage fantasme sur un ouvrier noir) que je me demande s'il n'est pas plus réflexif que les autres.

Le mal a-t-il enfin trouvé un adversaire à sa hauteur ? Le légendaire chasseur de monstres, Van Helsing, est missionné par le Vatican pour se rendre en Transylvanie, une contrée lointaine où le puissant Comte Dracula règne en maître absolu.
J'aime beaucoup ce film où ils y a plusieurs personnages connus !

Gattaca

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Ravel, certes, mais surtout Daniel Auteuil impossible de mutisme... La grande scène reste tout de même Emmanuelle Béart qui s'enrage contre lui dans le bar, c'est intense comme du Bergman... Un film éprouvant...

Prestissimo a écrit:

Ravel, certes, mais surtout Daniel Auteuil impossible de mutisme... La grande scène reste tout de même Emmanuelle Béart qui s'enrage contre lui dans le bar, c'est intense comme du Bergman... Un film éprouvant...

Le meilleur film de Sautet, pour moi.

Je n'ai vu que celui-là et "Nelly et Mr Arnaud", mais les deux sont marquants. Ils brillent d'inquiétude.

Emeryck a écrit:

Prestissimo a écrit:

Ravel, certes, mais surtout Daniel Auteuil impossible de mutisme... La grande scène reste tout de même Emmanuelle Béart qui s'enrage contre lui dans le bar, c'est intense comme du Bergman... Un film éprouvant...

Le meilleur film de Sautet, pour moi.

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Jean-François Stévenin : Double messieurs        1986

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Ce film est le deuxième des trois films qu'a réalisés Jean-François Stévenin, que l'on connaît plus souvent en tant qu'acteur — il a aussi pas mal été assistant-réalisateur. Pour moi, Stévenin, c'est Rivette alors je m'attendais un peu à quelque chose de relativement proche mais en fait, si ce film m'a fait penser à un film, c'est à Peaux de vache de Patricia Mazuy, non pas parce que Stévenin joue un des rôles principaux dans les deux films mais du point de vue du pitch, les deux films parlent de retrouvailles après un certain temps et, surtout, les deux films ont cet aspect très physique, ce goût pour l'embardée et s'inscrivent complètement dans leur paysage (les champs terreux et humides du nord de la France pour le Mazuy, la montagne pour le Stévenin). J'ai été assez surpris par le Stévenin : deux amis d'enfance assez différents (en terme de classe sociale, notamment) se retrouvent et décident de retrouver celui qui était leur souffre-douleur (maintenant très établi dans l'immobilier), ils ne tombent pas dessus et choisissent de kidnapper sa femme (interprétée par Carole Bouquet) et de partir en road trip. L'histoire ne m'a pas tellement intéressé en tant que telle mais c'est la manière dont le film était filmé, la manière dont il se mouvait, ses ruptures, cette évolution vers la montagne (qui apparaît de façon répétée, comme un horizon — c'est d'ailleurs le plan final), le fait qu'Afonso en fasse des caisses, les plans de nuit. D'ailleurs, j'ai pu lire qu'à son arrivée sur le casting, Carole Bouquet a demandé à Stévenin de réécrire plusieurs parties du scénario, peut-être est-ce ça l'impression de ruptures répétées ; en tout cas, c'est une chouette découverte et ça me donne envie de voir ses deux autres films.

Charles Matton : L'italien des roses         1973

 +
Je ne le savais pas du tout mais en fait, Charles Matton est avant tout peintre (mais fait aussi dans d'autres arts : sculpture, photographie, littérature et cinéma, aussi, du coup) ; il a réalisé quelques films (en commençant (curieusement) par quelques courts-métrages documentaires) et il s'agit ici de son premier long-métrage. Le film s'ouvre sur un homme (appelé "l'italien") qui s'apprête à se jeter du haut d'une tour (appelée "les roses") ; le film s'attarde un temps sur l'attroupement en bas de la tour puis se plonge (alternativement) dans la vie de l'italien et dans la vie aux alentours ; je crois que ce flashback m'a un peu déçu (même si ça aurait pu être pire) par son aspect un peu convenu — et je crois que je n'ai pas tellement aimé les scènes de fêtes en elles-mêmes. En revanche, j'ai assez aimé l'alternance entre les scènes de fêtes (et plus généralement les scènes de groupe) — d'ailleurs, cette polarité de présence se retrouve dans les intérieurs filmés, tantôt fournis tantôt quasi-vides — et la solitude de l'italien et puis le film est tout de même vraiment travaillé sur le plan (!) visuel : un noir et blanc intimiste à la Garrel, de beaux plans sur des visages isolés. En fait, c'est un peu un mélange de Tous à table d'Ursula Meier et de L'enfant secret de Philippe Garrel ; le mot fantomatique va très bien à ce film.

Nanni Moretti : Il sol dell'avvenire        2023

 +
Ce film m'a d'emblée fait penser à Sogni d'oro, sans doute le film de Moretti que j'aime le moins : Moretti s'y met en scène en cinéaste communiste qui a des difficultés pour financer ses films parce qu'il fait des choses qu'on ne veut pas produire et distribuer ; le film est d'ailleurs aussi bordélique que Sogni d'oro. Ici, il veut réaliser un film sur la réaction du PCI (encore très stalinien à cette époque) face à la révolte de Budapest au milieu des années cinquante (dont la répression avait d'ailleurs été soutenue assez vigoureusement par le PCI, il me semble — ce sera d'ailleurs un point de discorde important du parti (et de la gauche italienne, il me semble) à ce moment-là) ; en gros, son producteur (interprété par Mathieu Amalric) ne peut plus aligner les billets et lui suggère d'aller voir Netflix qui lui dit que son film est trop ennuyeux et qu'il n'y a pas assez de "what the fuck" ; parallèlement, le personnage du cinéaste est aussi trompé par sa femme (qui est productrice et qui produit le film de son amant) qui va voir un psychanalyste. Le film a plusieurs segments d'intérêt assez variable qui semblent, pour la plupart, être là pour donner une toile de fond (j'ai trouvé ça un peu dommage) mais parmi tout ça, il y a tout de même la ligne du cinéaste qui surnage avec un aboutissement clairement utopiste : le personnage du film réalisé par le personnage de Moretti ne se suicidera pas, le réalisateur arrive à terminer le film (ce qui est un exploit chez Moretti !) et le PCI se désolidarise de la ligne stalinienne — pour, comme l'indique l'intertitre à la fin du film, réaliser l'utopie de Marx et Engels. Sinon à part ça, il y a tout de même quelques séquences assez marrantes et beaucoup de clins d'œil, vraiment beaucoup. Ça sonne vraiment comme un ultime film.

Delmer Daves : 3:10 to Yuma        1957

 + / 
Le western n'est a priori pas le genre avec lequel j'ai le plus d'affinités mais quand il y a des jolis paysages, ça va. En voyant quelques images de ce film de Delmer Daves, j'ai réalisé qu'il pouvait entrer dans cette catégorie : ouverture sur un paysage vide, une calèche au loin, elle se rapproche ; la poussière, quelques nuages, cut ; les montagnes, des troupeaux, des dénivelés, beaucoup de poussière ; une attaque de diligence, des témoins : une scène. À partir de là, je me suis dit que c'était intéressant de suivre un spectateur ; il s'avère qu'il va ensuite escorter l'assaillant de l'attaque qu'il a vue et à partir de là, le film rappelle un peu High noon de Fred Zinnemann (à l'envers, peut-être, un départ remplaçant une arrivée) puisqu'ils attendent tous deux le train de 3h10 pour Yuma qui doit emmener l'assaillant à son procès — s'enclenche du coup la possibilité d'une évasion. On dirait qu'en introduisant le personnage principal comme un personnage qui est un pur spectateur (plus précisément qui ne fait rien pour qu'il n'arrive rien à ses enfants) permet de liquider l'aspect très performatif du western pour donner toute la place à l'aspect moral — qui est bien sûr déjà très important dans le western mais c'est davantage quelque chose de vaporeux, qui n'est pas sous nos yeux mais plutôt tout autour — et d'ailleurs, le personnage qui a dessiné la composante performative du film rejoint le personnage principal. Je ne dis pas que ça m'a complètement passionné (ces questions ne m'intéressent pas tellement) mais ç'a tout de même une prise narrative et de fait, ça devient relativement intéressant pour moi ; en plus, c'est effectivement un western assez chouette visuellement donc ça m'a assez plu.

Alice Guy : Scène d'escamotage        1898


Contrairement à Chez le magnétiseur sorti la même année, ce film est assez ennuyeux tant il est monolithique : un prestidigitateur fait disparaître et/ou transforme des gens en les plaçant sous un drap blanc. C'est vraiment beaucoup trop statique, les personnages ne bougent quasiment pas et tout est centré sur la table centrale ; pour moi, c'est vraiment une pâle copie de Escamotage d'une dame au théâtre Robert Houdin réalisé deux ans auparavant par Georges Méliès, nettement plus dynamique et aussi comique.

Si tu veux prolonger la chose, La Dernière Caravane est le meilleur western de Daves, avec 3h10 pour Yuma.

D'autres méritent le visionnage, mais puisqu'il s'agit de se concentrer sur le meilleur étant donné que ce n'est pas un genre qui tu affectionnes beaucoup.

Cololi a écrit:

Si tu veux prolonger la chose, La Dernière Caravane est le meilleur western de Daves, avec 3h10 pour Yuma.

D'autres méritent le visionnage, mais puisqu'il s'agit de se concentrer sur le meilleur étant donné que ce n'est pas un genre qui tu affectionnes beaucoup.

Merci, je note — il y a aussi les recommandations de Benedictus, que je n'ai toujours pas explorées... 

En fait, je ne sais pas si ç'a énormément à voir avec la qualité de western en tant que western : bien sûr, si le western est bon, il y a de bonnes chances que j'y accroche mais je crois que je pourrais aimer un western considérer comme mauvais parce que l'histoire ne m'importe pas vraiment, ou en tout cas, pas au sens littéral — et s'il se passe trop de trucs, que le film est trop orienté sur le développement de l'histoire per se, ça m'ennuie ; ce n'est pas propre au genre du western mais c'est d'autant plus fort avec ce genre car les histoires qui y sont développées m'intéressent en général moins.

Alice Guy : Avenue de l'opéra        1900

 +
Dans ce film, Alice Guy filme, comme le titre l'indique, l'avenue de l'opéra à Paris, ses hippomobiles, ses passants qui traversent ça et là, à ceci près que tout est montré à l'envers donc c'est (un peu) marrant. Parce qu'elle ne veut pas nous déstabiliser, la réalisatrice nous montre tout de même la séquence qu'elle a filmée à l'endroit : ouf !

Alice Guy : Chapellerie et charcuterie automatiques        1900

 +
J'ai voulu voir ce film pour le caractère improbable de son titre : pourquoi diable mettre une chapellerie et une charcuterie ensemble ? Eh bien oui, pour le film a été créée une machine qui permet à la fois de faire des chapeaux et des saucisses (il faudrait en parler à Roussel : pour l'aspect saucisse bien sûr mais aussi pour l'aspect productiviste local) ; honnêtement, le fonctionnement de la machine n'est pas très clair mais le film est plutôt incongru (d'autant plus que les personnages agissent normalement) donc (un peu) drôle.

Alice Guy : Comment monsieur prend son bain        1903

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Comme pour Scène d'escamotage, Alice Guy réalise un remake du film Déshabillage impossible de Georges Méliès, réalisé trois ans auparavant. Je ne connais pas la version de Méliès mais celle d'Alice Guy n'est pas trop mal : un homme veut prendre son bain mais lorsqu'il essaie de se déshabiller, une nouvelle couche de vêtements apparaît ; c'est techniquement réussi et sur une minute, ça s'essouffle pas trop.

Emeryck a écrit:

À partir de là, je me suis dit que c'était intéressant de suivre un spectateur ; il s'avère qu'il va ensuite escorter l'assaillant de l'attaque qu'il a vue et à partir de là, le film rappelle un peu High noon de Fred Zinnemann (à l'envers, peut-être, un départ remplaçant une arrivée) puisqu'ils attendent tous deux le train de 3h10 pour Yuma qui doit emmener l'assaillant à son procès — s'enclenche du coup la possibilité d'une évasion. On dirait qu'en introduisant le personnage principal comme un personnage qui est un pur spectateur (plus précisément qui ne fait rien pour qu'il n'arrive rien à ses enfants) permet de liquider l'aspect très performatif du western pour donner toute la place à l'aspect moral — qui est bien sûr déjà très important dans le western mais c'est davantage quelque chose de vaporeux, qui n'est pas sous nos yeux mais plutôt tout autour — et d'ailleurs, le personnage qui a dessiné la composante performative du film rejoint le personnage principal. Je ne dis pas que ça m'a complètement passionné (ces questions ne m'intéressent pas tellement) mais ç'a tout de même une prise narrative et de fait, ça devient relativement intéressant pour moi ; en plus, c'est effectivement un western assez chouette visuellement donc ça m'a assez plu.

C'est sûr que j'ai reçu ce film très différemment, de façon beaucoup moins "froide" : je ne suis pas grand consommateur de westerns en général mais j'ai eu une période très intensive il y a quelques années, et celui-ci fait partie de ceux qui m'ont le plus marqué — davantage pour le jeu d'acteurs que j'ai trouvé exceptionnellement subtil et émouvant (le scène de séduction dans le bar, la scène finale...) que pour les paysages, domaine dans lequel il y a une grosse concurrence...

(Par ailleurs, je le mettrais vraiment plusieurs étages au-dessus de High Noon...)

Cololi a écrit:

Si tu veux prolonger la chose, La Dernière Caravane est le meilleur western de Daves, avec 3h10 pour Yuma.

Cololi a écrit:

Si tu veux prolonger la chose, La Dernière Caravane est le meilleur western de Daves, avec 3h10 pour Yuma.

D'autres méritent le visionnage, mais puisqu'il s'agit de se concentrer sur le meilleur étant donné que ce n'est pas un genre qui tu affectionnes beaucoup.

Deux sommets du western!

Quand tu seras grand

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Si tu veux prolonger la chose, La Dernière Caravane est le meilleur western de Daves, avec 3h10 pour Yuma.

D'autres méritent le visionnage, mais puisqu'il s'agit de se concentrer sur le meilleur étant donné que ce n'est pas un genre qui tu affectionnes beaucoup.

Merci, je note — il y a aussi les recommandations de Benedictus, que je n'ai toujours pas explorées... 

En fait, je ne sais pas si ç'a énormément à voir avec la qualité de western en tant que western : bien sûr, si le western est bon, il y a de bonnes chances que j'y accroche mais je crois que je pourrais aimer un western considérer comme mauvais parce que l'histoire ne m'importe pas vraiment, ou en tout cas, pas au sens littéral — et s'il se passe trop de trucs, que le film est trop orienté sur le développement de l'histoire per se, ça m'ennuie ; ce n'est pas propre au genre du western mais c'est d'autant plus fort avec ce genre car les histoires qui y sont développées m'intéressent en général moins.

Ah mais ... je suis d'accord. Perso ... les histoires de western ... c'est pas pour cela que je regarde ^^ (surtout que c'est souvent la même chose ^^).

Georges Méliès : Escamotage d'une dame au théâtre Robert Houdin        1896

 +
Ce film est connu pour être le premier film de cinéma ayant recours à un trucage ; il met en scène Georges Méliès et sa femme, il joue le rôle d'un prestidigitateur qui remplace sa femme par un squelette puis la fait réapparaître. Contrairement au remake d'Alice Guy réalisé deux ans plus tard, ce film est assez vivant, on a vraiment l'impression d'un numéro : Méliès montre chacun des objets utilisés pour bien montrer que ce sont des objets parfaitement normaux mais ça ne remplit pas seulement sa fonction de caution, ça apporte aussi pas mal de dynamisme au film — pour un film d'à peine une minute, ça suffit, c'est chouette.

Cédric Kahn : Feux rouges        2004


Je poursuis mon exploration de la filmographie de Cédric Kahn avec le film qui vient juste après Roberto Succo que j'ai regardé il y a quelques semaines. Feux rouges est une adaptation du roman homonyme de Georges Simenon et je dois dire que c'est une des meilleures adaptation de cet auteur que j'ai pu voir (ou plus exactement, c'est une de celles qui a donné le récit le plus intéressant — pas très loin de Panique de Duvivier dont l'atmosphère mystérieuse et paranoïaque n'est pas si éloignée de celle de ce film). Le film commence sur un sentier assez balisé : un couple (le mari étant interprété par Jean-Pierre Darroussin et la femme par Carole Bouquet) rejoint depuis Paris ses enfants qui sont dans les Landes, on devine rapidement que le couple bat de l'aile et que l'homme est à moitié ivre ; pris dans les encombrements, le mari (qui conduit) décide de quitter impulsivement l'autoroute ("parce qu'il a besoin de rouler") et s'arrête de manière assez aléatoire dans des bars sur le bord de la route pour aller, dit-il, aux toilettes ; il conduit de plus en plus dangereusement ; lors d'un arrêt, sa femme, excédée, part seule dans la nuit. Le film vire alors au thriller, parce que dix ou vingt minutes avant, on entend à la radio un avis de recherche pour un évadé de prison ; quelque chose d'assez fascinant s'échafaude : le mari part à la recherche de sa femme, essayant de poursuivant le train qu'elle aurait pris, il abandonne, s'arrête dans un bar paumé où il rencontre un gars louche qu'il emmène en voiture.

J'ai trouvé l'écriture vraiment remarquable : tout d'abord, la tension est constante et il y a quelque chose d'à la fois très fermé parce que trop ouvert (on ne sait quasiment rien sur le personnage, c'est la nuit, on ne sait pas où il est, où est sa femme et du coup, chaque rencontre prend une place immense) mais aussi parce que le personnage est lui-même angoissé (il craint les barrages de police, il ne sait pas où est sa femme — et \textbf{Darroussin} est vraiment très bon dans ce rôle) ; en plus de ça, il y a vraiment une écriture globale du film : toute cette trajectoire du personnage principal qui fait finalement cette grande embardée fantasmatique/débridée/paranoïaque pour se retrouver (le climax étant cette scène où il assomme son passager (dont on comprend qu'il est le fugitif recherché) qui a essayé de le tuer puis essaie de s'échapper en voiture (sans succès) et se retrouve face à face avec le fugitif la tête ensanglantée) puis, le jour se lève et après une scène anthologique où il appelle à un rythme effréné toutes les structures de la région pour retrouver sa femme, il y a un retour du régulier (hôpitaux, police, gares) qui va remettre le récit sur ses rails et qui va le clôturer (sa femme a été attaquée dans le train par le gars qu'il a pris en voiture) et finalement, c'est là, à travers cet interrogatoire de police (dont on ne sait trop en quelle qualité il est interrogé), que l'on a le contexte référentiel des personnages.

Voilà, c'est ça que j'ai aimé : l'opacité constante, glissante, suintante ; la rémanence des motifs (le rouge, les bars, les barrages, les appels au régulier) et puis la mise en scène est très efficace — sans parler du jeu de Darroussin qui tient pour moi un de ses meilleurs rôles. Ce réalisateur est décidément très intéressant, il a vraiment des idées cinématographiques originales et j'ai remarqué qu'il cultivait beaucoup le rapport au régulier comme source (le procès verbal dans Le procès Goldman ou dans Roberto Succo) mais aussi pour sculpter sa dramaturgie.

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Si tu veux prolonger la chose, La Dernière Caravane est le meilleur western de Daves, avec 3h10 pour Yuma.

D'autres méritent le visionnage, mais puisqu'il s'agit de se concentrer sur le meilleur étant donné que ce n'est pas un genre qui tu affectionnes beaucoup.

Merci, je note — il y a aussi les recommandations de Benedictus, que je n'ai toujours pas explorées... 

En fait, je ne sais pas si ç'a énormément à voir avec la qualité de western en tant que western : bien sûr, si le western est bon, il y a de bonnes chances que j'y accroche mais je crois que je pourrais aimer un western considérer comme mauvais parce que l'histoire ne m'importe pas vraiment, ou en tout cas, pas au sens littéral — et s'il se passe trop de trucs, que le film est trop orienté sur le développement de l'histoire per se, ça m'ennuie ; ce n'est pas propre au genre du western mais c'est d'autant plus fort avec ce genre car les histoires qui y sont développées m'intéressent en général moins.

Et après on me tombe dessus parce que j'adore L'Or de MacKenna...

Nuit d'or

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"Ghost World est un film américano-britannico-allemand de Terry Zwigoff sorti en 2001. Il est adapté de la bande dessinée du même nom créée et scénarisée par l'américain Daniel Clowes ; entamé dans le comic book Eightball no 11 (juin 1993), l'album paraît en français en 1999." Wikipedia

Un petit bijou d'humour et de sincèrité que ce film, sans compter sur le décalage assez tordant de l'actrice principale et qui n'est pas Scarlett Johannsson,qui débutait là, mais la merveilleuse et succulente Thora Birch, genre de femme enfant ,en pleine mutation affective et sociale.L'histoire est classique, finies les études, on passe aux choses sérieuses, l'amour, un flirt plus poussé et bien sûr, le travail.C'est une Amérique assez sympa dans l'ensemble ,que nous décrit Zwigoff,bien qu'il y ait quelques heurts, comme le racisme ,comme le souligne, un passage du film.Les deux jeunes amies inséparables, vont chacune aller dans une direction différente ,pour finir par se rejoindre à la fin.Stève Buscémi est un acteur emblèmatique de cette période et c'est tant mieux.Là il joue le rôle d'un vieux garçon,passionné de jazz et assez solitaire, qui rejette son époque de faux-semblants et de choses qui ne lui apportent rien spirituellement, bref,un marginal, mais quand même, bien installé dans le système.Il va se jouer un jeu pervers et amusant entre lui et la jeune Thora,Enid dans le film, qui en raison de leur différence d'âge  et de la morale de l'époque va se terminer en eau de boudin.Faut toujours chez les américains, respecter une certaine moralité,pour toucher le plus de public possible.Beaucoup de poèsie et de sentiments donc dans ce film tiré d'une BD, refondue et pas mal agrémenté, de scènes nouvelles.Ce film a été primé et c'est une joie quand on achète des DVD au pif, de tomber sur un film comme celui-là.
Titre / Ghost World (signifie en français : monde fantôme)

Dans les années 1950, à Brooklyn, le jeune Henry Hill a l'occasion de réaliser son rêve : devenir gangster lorsqu'un caïd local l'intègre à son équipe. C'est alors qu'il rencontre James et Tommy, 2 truands d'une rare brutalité. Impressionné, Henry s'associe avec eux pour débuter un trafic très lucratif. Lorsqu'il séduit la ravissante Karen, le jeune mafieux s'imagine que plus rien ni personne ne pourra jamais lui résister.
J'avoue avoir été très déçu par ce film...
C'est avant tout très Italien, et cela m'énerve...
Je m'attendais à quelque chose de meilleur...
Dommage !

Pachy a écrit:

Dans les années 1950, à Brooklyn, le jeune Henry Hill a l'occasion de réaliser son rêve : devenir gangster lorsqu'un caïd local l'intègre à son équipe. C'est alors qu'il rencontre James et Tommy, 2 truands d'une rare brutalité. Impressionné, Henry s'associe avec eux pour débuter un trafic très lucratif. Lorsqu'il séduit la ravissante Karen, le jeune mafieux s'imagine que plus rien ni personne ne pourra jamais lui résister.
J'avoue avoir été très déçu par ce film...
C'est avant tout très Italien, et cela m'énerve...
Je m'attendais à quelque chose de meilleur...
Dommage !

Regarde Infernal Affairs de Andrew Lau, c'est une trilogie hong-kongaise dont Scorsèse s'est inspiré pour les Infiltrés.D'ailleurs on parle très peu ici, du cinéma hong-kongais ici et du cinéma asiatique,en général, c'est pourtant devenu l'un des plus importants .
Pour la mafia, en principe c'est toujours des italiens, bien qu'ils ne tiennent plus toujours vraiment les rênes en main, vu la démographie actuelle et changeante de l'Amérique.Les hispanos y sont de plus en plus présents.
PS/ il y a un bail ,j'avais conseillé un film hongkongais, So close que j'aimais beaucoup, réalisé par Corey Yuen .Je ne pense pas que mon conseil ait été suivi d'effets,lol