Votre dernier film visionné

Bruce LaBruce : No skin off my ass        1991


Ce film est le premier film que réalise Bruce LaBruce (et le premier film que je vois de lui), il s'agit d'un film en huit millimètres (gonflé en seize par la suite) à tout petit budget (un peu plus de dix mille dollars canadiens) qui prend pour point de départ le film A cold day in the park de Robert Altman (que le personnage principal regarde durant la première séquence du film) pour en offrir une relecture queer. Dans ce film, le réalisateur joue le rôle d'un coiffeur qui devient obsédé par un skinhead néo-nazi (interprété par Klaus von Brücker, le copain de LaBruce à l'époque) qui semble muet ; parallèlement, on suit aussi la s\oe ur du skinhead, une réalisatrice lesbienne de cinéma underground (interprétée par G. B. Jones, une chanteuse qui a beaucoup à voir avec la création de la branche queercore du punk) qui prépare un documentaire sur l'Armée de Libération Symbionaise (un groupe d'extrême-gauche actif aux États-Unis dans les années soixante-dix) et qui essaie de mettre son frère en couple avec le coiffeur.

Je crois que j'ai plutôt aimé ce film — même si je dois dire que le son étant pas mal de gauche (pourtant post-synchronisé !) et n'ayant pas de sous-titres sous la main, je n'ai pas tout compris — malgré la vibe proto-korinienne (qui n'a pas spontanément ma sympathie), j'ai trouvé que le film avait des moments chouettes, d'autres assez drôles et puis j'ai aimé que ça fasse "film de copaines" avec un sens du collectif assez clair ; en plus de ça, il y a un petit côté "comédie romantique qui cahote" : les deux hommes pourraient être les personnages d'une comédie romantique (deux personnages présentés comme différents), on essaie d'abord de les mettre ensemble puis le skinhead se barre pour ensuite revenir animé par une sorte de repentance ; c'est comme si on essayait de les faire rentrer dans une boîte et qu'à chaque fois qu'on poussait d'un côté, ça ressortait par un autre et j'ai trouvé que de manière générale, pour le film, il y avait quelque chose du côté de "être là où on l'attend pas" : par exemple, ce skinhead passif et muet.

Bruno Podalydès : La petite vadrouille        2024


Je suis en général assez friand des films de Bruno Podalydès mais j'avais été (assez) récemment déçu par Wahou ! qui était quand même sacrément poussif. Avec \textit{La petite vadrouille}, il revient tout de même sur les rails, tout en restant assez loin du fourmillement de ses premiers opus et de la gaucherie de ses personnages (bon, ça, c'est déjà davantage présent) qui me séduisent tant. Le pitch du film est assez sommaire : un patron (interprété par Daniel Auteuil, pas extrêmement à l'aise ici) demande à son assistante (interprétée par Sandrine Kiberlain) d'organiser un week-end en amoureux (qu'il offrira à une femme qu'il aime) pour un budget de 14000 euros ; elle va essayer d'en faire croquer à sa bande de copains qui sont en ce moment dans une mauvaise passe et d'organiser une petite croisière sur une petite péniche sauf qu'à l'arrivée du patron, elle se rend compte qu'elle est la femme en question, cela bouscule alors tous les plans et le film va observer les conséquences de cet imprévu.

S'il n'est pas raté comme Wahou !, le film n'a tout de même pas trop grand-chose à nous offrir (et le fait qu'il prenne le parti de la lenteur (ce qui est une bonne idée) n'aide pas), on a aussi l'impression de faire du sur-place depuis les derniers films du réalisateur (même si Les 2 Alfred arrivait à sortir du lot par son écriture cinématographique (son montage principalement) avec une articulation assez chouette de motifs assez mignons et drôles) avec toujours cette tonalité que l'on pourrait qualifier de boomer (par-là, j'entends une critique complètement vue et revue du système qui ne change pas d'un film à l'autre) ; en fait, pour moi, ce film, c'est un peu un film dont la mignonerie serait celle des grands-parents : c'est d'un autre temps mais ça fait sourire quand même.

J'ai malgré tout passé un assez bon moment (même si ça traîne beaucoup à la fin) et il y a tout de même quelque chose que j'ai aimé : les personnages périphériques (Dimitri Doré et Jean-Noël Brouté) absolument machiniques, si loufoques qui ne semblent presque pas exister ou alors simplement entre eux, j'ai aimé le côté un peu décalé qu'ils apportent au film.

Stavisky

Un géologue écossais monte une expédition, avec la veuve d'un collègue assassiné, pour atteindre le cœur de la planète. Ils suivent les instructions cachées dans un rocher volcanique et commencent leur voyage dans un volcan en Islande.
Je ne sais combien de fois j'ai vu ce film, pourtant les décors sont approximatif..
Mais cela marche bien pour un film de 1959 !

Et la musique d'Herrmann!

C'est ce film où le le sol sous leurs pas, dans les profondeurs caverneuses, s'avère être le dos d'animaux terrifiants ?

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De mon côté
autres terreurs

Bruno Dumont
La vie de Jésus

Emmanuel Mouret : Promène-toi donc tout nu        1999

 + / 
Dans ce moyen-métrage d'une cinquantaine de minutes, Mouret joue le rôle d'un homme qui est menacé d'être mis à la porte par son père ; sa copine, sous la forme d'un ultimatum, lui propose de vivre avec elle mais il ne sait pas trop ; la meilleure amie du personnage principal lui propose alors de jouer le rôle de sa copine le temps d'une journée, l'histoire qu'il voie — sous prétexte que toutes les filles sont pareilles.

L'histoire elle-même ne m'a pas tellement intéressé mais il y a plusieurs choses que j'ai aimées dans ce film de Mouret (qui est nettement moins catastrophique que le long (Laissons Lucie faire !) qui viendra juste après). La première est sans doute la manière qu'il a de lancer des situations qui sonnent presque comme un résultat purement combinatoire (et expérimental) d'hypothèses réalisés (la mise à la porte par le père, le dilemme posé par la copine, le test proposé par la meilleure amie, etc.) et en ça, ça me rappelle tout de même pas mal Rohmer — chez Rohmer, ça peut s'illustrer par exemple par l'aspect schématique des proverbes qui ouvrent certains de ces films. On peut trouver d'autres points communs avec l'œuvre de Rohmer (la manière de discuter des situations (mais qui est du coup fonction de cette approche narrative), la manière de filmer les gens comme étant de passage dans les paysages qu'ils fréquentent) mais ils me semblent être plus anecdotiques — mais peut-être que je dis ça parce que la narration/narrativité (dans un sens large) est ce qui me touche le plus. Ah oui, sinon, c'est assez marrant d'entendre Mouret parler avec un accent marseillais assez fort — qu'il a bien perdu.

Sur les (bons) conseils d'Alifie :


Louis Garrel : L'innocent        2022


Je ne suis en général pas un grand fan du cinéma de Louis Garrel — et à peine plus de l'acteur, d'ailleurs. J'avais été à la fois décontenancé et j'ai trouvé ça vraiment raté ; je dois toutefois dire que ce film (assez court — si, si !) opérait tout de même un virage dans sa filmographie avec quelque chose qui serait un peu plus proche d'un cinéma comme celui de Pierre Salvadori ; je dois aussi dire que ce virage (à nouveau négocié, pour atterrir du côté de la comédie policière — le scénario est d'ailleurs co-écrit avec l'écrivain Tanguy Viel) donne à travers ce film quelque chose d'assez réussi et réjouissant.

Le film raconte l'histoire de Sylvie (interprétée par Anouk Grinberg), une femme qui anime des ateliers théâtre en prison et y rencontre Michel (interprété par Rochedy Zem) avec qui elle se marie ; son fils Abel (interprété par Louis Garrel) n'est pas d'accord avec ça et commence à espionner Michel. Il se retrouve alors embrigadé dans un plan mené par Michel, le braquage de la cargaison d'un camion transportant du caviar.

J'ai pris pas mal de plaisir à regarder ce film : c'est dynamique, les acteurices sont à fond et c'est souvent drôle ; en plus de ça, j'ai bien aimé les glissements successifs du film (Abel qui croit que Michel est sur un coup, ce qui est effectivement le cas, puis se retrouve embrigadé là-dedans ; le moment du coup venu, l'ellipse culinaire qui amène la copine d'Abel (interprétée par Noémie Merlant) à retenir le routier et à inventer une situation (qui accouche finalement de quelque chose) puis tous les quiproquo sur la police et l'autre équipe à la fin) ; ça devient une patinoire collective et je trouve ça assez réjouissant. Franchement, c'est une belle surprise venant de Louis Garrel !

Je n'ai rien vu depuis Le dernier Comte de Monte Cristo avec Pierre Niney. Et comme le Poitiers Films Festival approche à grands pas (un mois ça passe vite), il y a des chances que je fasse rapidement une overdose

Emeryck a écrit:

(interprétée par Anouk Grinberg)

Belle coïncidence, quand je me suis renseigné un peu sur Maria Grinberg pour savoir tout simplement à quoi à elle ressemblait (histoire de l’identifier sur l’avatar de Mariefran), je suis évidemment d’abord tombé sur Anouk…

Emeryck a écrit:

Sur les (bons) conseils d'Alifie :


Louis Garrel : L'innocent        2022


Je ne suis en général pas un grand fan du cinéma de Louis Garrel — et à peine plus de l'acteur, d'ailleurs. J'avais été à la fois décontenancé et j'ai trouvé ça vraiment raté ; je dois toutefois dire que ce film (assez court — si, si !) opérait tout de même un virage dans sa filmographie avec quelque chose qui serait un peu plus proche d'un cinéma comme celui de Pierre Salvadori ; je dois aussi dire que ce virage (à nouveau négocié, pour atterrir du côté de la comédie policière — le scénario est d'ailleurs co-écrit avec l'écrivain Tanguy Viel) donne à travers ce film quelque chose d'assez réussi et réjouissant.

Le film raconte l'histoire de Sylvie (interprétée par Anouk Grinberg), une femme qui anime des ateliers théâtre en prison et y rencontre Michel (interprété par Rochedy Zem) avec qui elle se marie ; son fils Abel (interprété par Louis Garrel) n'est pas d'accord avec ça et commence à espionner Michel. Il se retrouve alors embrigadé dans un plan mené par Michel, le braquage de la cargaison d'un camion transportant du caviar.

J'ai pris pas mal de plaisir à regarder ce film : c'est dynamique, les acteurices sont à fond et c'est souvent drôle ; en plus de ça, j'ai bien aimé les glissements successifs du film (Abel qui croit que Michel est sur un coup, ce qui est effectivement le cas, puis se retrouve embrigadé là-dedans ; le moment du coup venu, l'ellipse culinaire qui amène la copine d'Abel (interprétée par Noémie Merlant) à retenir le routier et à inventer une situation (qui accouche finalement de quelque chose) puis tous les quiproquo sur la police et l'autre équipe à la fin) ; ça devient une patinoire collective et je trouve ça assez réjouissant. Franchement, c'est une belle surprise venant de Louis Garrel !

Vu sur Arte, il y a quelques jours et bien aimé, pour les qualités que tu soulignes, même si le côté un peu cartoon (qui fait la drôlerie du film - Noémie Merlant impeccable) empêche un peu qu'on y croit vraiment. Un bon moment ceci-dit

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Ursula Meier
La ligne

Je suis souvent convaincu par ses films : Les épaules solides, le garçon d'en haut, le court Tous à table ; j'avais moins aimé Home.
Ici, moins. Disons qu'une ligne c'est une frontière, mais aussi qu'on peut la suivre, ou en explorer les porosités ou failles, ou que d'une ligne de partage l'on peut basculer d'un côté l'autre. Malgré le rôle de passeuse de la plus jeune sœur, et une fin interrogative, tout semble statique, figé de part et d'autre (et bien lourd - la ligne comme frontière symbolique entre la mère et sa fille, et tracé littéral d'une interdiction juridique à s'approcher du domicile familial). L'actrice Stéphanie Blanchoud, parfaitement opaque, est très bien par contre. (Valéria Bruni Tedeschi, que je supporte peu en général, également, dans son tissage culpabilisant et effrayant, qui lui va parfaitement.)

Rossi, ex-boxeur responsable de la mort d'un de ses adversaires, est maintenant impresario pour danseuses topless. Ses filles se font massacrer par un sadique, un écrivain en mal d'inspiration également spécialiste des arts martiaux.

Vraiment pas mal ce film début 80's...

Rabah Ameur-Zaïmeche
Dernier Maquis

Premier film de ce réalisateur que je vois, après que les échanges entre Emeryck et Cololi m'aient donné envie d'aller y regarder de plus près. Très fort dans son propos (l’instrumentalisation du "religieux" dans des rapports de domination ; les rapports "fraternels" et conflictuels entre le patron et ses employés ; l'aspect documentaire sur les règles de ce monde du travail - le "chef de village" comme chef des manœuvres, les échelons sociaux mécanos/manœuvres ; l'"emprisonnement" des sans papiers). Très réussi dans la mise en scène du lieu (je n'ai pas tout à fait compris sa part de réalité - Rabah Ameur-Zaïmeche dit avoir tourné sur le lieu de production en fonctionnement, mais sans doute pas de palettes) où les palettes dessinent une architecture mouvante (théâtrale à certains moments, dont le plan final), évocatrice, et puissante (le rouge omniprésent y contribue)*. Me donne envie d'aller plus loin dans sa filmographie.

* l'appel à la prière:

Oui, c'est pour moi un grand réalisateur ! Content que tu aies aimé ! 

Mais Dernier Maquis est seulement en DVD, d'occasion et pas donné

Cololi a écrit:

Mais Dernier Maquis est seulement en DVD, d'occasion et pas donné

comme à mon accoutumée : emprunté en médiathèque Arte édition

Florence Miailhe : Papillon        2024


J'avais découvert Florence Miailhe avec un court intitulé Contes de quartier qui m'avait bien plu et c'est tout particulièrement sa technique d'animation qui m'avait bien plu : elle utilise des toiles et de la peinture, ce qui me semble assez peu courant ; ça donne quelque chose de très texturé et continue — et puis je trouve ça assez impressionnant. Pour ce court-métrage, c'est la première fois qu'elle s'inspire d'une personne ayant réellement existé, il s'agit d'Alfred Nakache, un nageur algérien qui deviendra champion du 200 mètres papillon à la fin des années quarante mais qui a aussi été déporté au camp d'Auschwitz au milieu des années quarante.

Le film le montre dans sa dernière nage (à laquelle il succombera — même si le film modifie un peu les choses : il n'est pas mort en compétition mais lors d'un petit entraînement de routine) et montre tous les épisodes de la vie du nageur. J'ai beaucoup aimé la manière dont la réalisatrice se sert de l'eau pour effectuer les transitions entre les différents souvenirs et puis j'ai trouvé que les passages en Algérie (qui allient les couleurs chaudes et le bleu de l'eau) sont vraiment beaux.


[Disponible ici.]

xoph a écrit:

Emeryck a écrit:

Sur les (bons) conseils d'Alifie :

Louis Garrel : L'innocent        2022

Je ne suis en général pas un grand fan du cinéma de Louis Garrel — et à peine plus de l'acteur, d'ailleurs. J'avais été à la fois décontenancé et j'ai trouvé ça vraiment raté ; je dois toutefois dire que ce film (assez court — si, si !) opérait tout de même un virage dans sa filmographie avec quelque chose qui serait un peu plus proche d'un cinéma comme celui de Pierre Salvadori ; je dois aussi dire que ce virage (à nouveau négocié, pour atterrir du côté de la comédie policière — le scénario est d'ailleurs co-écrit avec l'écrivain Tanguy Viel) donne à travers ce film quelque chose d'assez réussi et réjouissant.

Le film raconte l'histoire de Sylvie (interprétée par Anouk Grinberg), une femme qui anime des ateliers théâtre en prison et y rencontre Michel (interprété par Rochedy Zem) avec qui elle se marie ; son fils Abel (interprété par Louis Garrel) n'est pas d'accord avec ça et commence à espionner Michel. Il se retrouve alors embrigadé dans un plan mené par Michel, le braquage de la cargaison d'un camion transportant du caviar.

J'ai pris pas mal de plaisir à regarder ce film : c'est dynamique, les acteurices sont à fond et c'est souvent drôle ; en plus de ça, j'ai bien aimé les glissements successifs du film (Abel qui croit que Michel est sur un coup, ce qui est effectivement le cas, puis se retrouve embrigadé là-dedans ; le moment du coup venu, l'ellipse culinaire qui amène la copine d'Abel (interprétée par Noémie Merlant) à retenir le routier et à inventer une situation (qui accouche finalement de quelque chose) puis tous les quiproquo sur la police et l'autre équipe à la fin) ; ça devient une patinoire collective et je trouve ça assez réjouissant. Franchement, c'est une belle surprise venant de Louis Garrel !

Vu sur Arte, il y a quelques jours et bien aimé, pour les qualités que tu soulignes, même si le côté un peu cartoon (qui fait la drôlerie du film - Noémie Merlant impeccable) empêche un peu qu'on y croit vraiment. Un bon moment ceci-dit

Je vois ce que tu veux dire mais pour moi, ce sont des choses qui ne s'opposent pas : le film est cohérent dans ce qu'il propose donc aucun problème.

Nassim Amaouche : Adieu Gary        2009


Ce film est le premier long-métrage de Nassim Amaouche, encouragé par Agnès Jaoui après qu'elle a vu son court-métrage De l'autre côté.

Le film prend place dans une cité ouvrière dont les usines attenantes ont fermé, on y suit quelques personnages : Francis, un ancien ouvrier (interprété par Jean-Pierre Bacri) qui continue malgré tout de réparer la machine principale de l'usine ; son fils Samir (interprété par Yasmine Belmadi, son dernier rôle au cinéma) qui vient de sortir de prison pour des petits trafics et qui trouve un poste dans un supermarché aux alentours ; Maria, la voisine de Francis (interprétée par Dominique Reymond) dont l'ombre du mari, surnommé Gary pour sa ressemblance avec Gary Cooper, hante le film.

Le film montre à la fois la dévitalisation de ces cités ouvrières (la perte de vitesse des syndicats, les licenciements en masse, les départs qui rendent la cité encore moins active) mais aussi, malgré ça, les liens qui se tissent lentement entre les différents personnages. J'avoue que de ce côté-là, sans que ce soit indécent, rien ne m'a particulièrement marqué ; j'ai regretté que la seule part qui m'ait véritablement intéressé sur le plan narratif/cinématographique, c'est l'aspect spectral de Gary qui est parti et qui gouverne pourtant tout le film, si bien que le film fera vers la fin des embardées assez explicite du côté du western ; on pourrait penser à une version méta (au sens où l'on passerait plutôt à une échelle référentielle) de High noon de Zinnemann car il y a dans les deux films, la dramaturgie repose en grande partie sur le temps qui passe et plus précisément sur un évènement en particulier (même s'il est avant dans Adieu Gary et à venir dans High noon). Je trouve vraiment dommage que cet aspect (et que le personnage du fils de Maria) ne soient pas vraiment développés, ça aurait rendu le film moins ennuyeux.

Marisa Crespo & Moisés Romera : 9 pas        2008


J'ai découvert ce court-métrage d'une petite dizaine de minutes complètement par hasard sur Arte, dans une sélection de courts-métrages horrifiques. Il met en scène un garçon de sept ou huit ans qui demande à son père de l'aide car il a peur de traverser le couloir qui mène aux toilettes seul ; son père lui répond alors qu'il doit apprendre à "être un homme" et le force à essayer de traverser le couloir seul. Le film repose sur des ressorts assez classiques du cinéma d'épouvante (bruits soudains, obscurité générale, variations soudaines de rythmes) et franchement, je n'ai pas trouvé ça passionnant.

Manon Eyriey : La légende        2018


J'ai lancé ce film un peu au hasard, que je m'étais probablement procuré parce que Noée Abita en tient le rôle principal, et c'est franchement pas terrible : deux adolescentes observent ensemble un garçon surnommé "La légende" (je pense qu'on ne parle pas de Joharno, sinon il aurait été précisé "avec un grand L") ; l'une d'entre elles se prépare pour un rendez-vous qu'elle a avec lui, dont elle se réjouit naturellement, mais il y a tout de même une part d'ambivalence,  elles discutent toutes les deux de leurs angoisses. Pour moi, c'est simplement du récit qui n'est pas du tout accompagné d'un point de vue cinématographique et qui n'a du coup pas beaucoup d'intérêt de ce point de vue-là — et même en dehors de ça, il n'y a pas grand-chose à se mettre sous la dent ; la seule chose qu'on puisse faire, c'est sans doute répondre "ok".

Lav Diaz : Norte, la fin de l'histoire.

Un film au souffle dostoïevskien. Immense.

Après une déception amoureuse, la jeune Danoise Karen décide de se marier et de s'embarquer pour l'Afrique. Vite délaissée par un mari volage, elle se consacre à la culture des caféiers et fait figure de pionnière. Son amitié pour l'aventurier Denys se transformera en amour mais elle ne saura pas retenir cet homme épris de liberté. Out of Africa est la sixième des sept collaborations entre Sydney Pollack et Robert Redford.

Je ne l'avais jamais vu ce film, je le trouve vraiment super !
Même si je ne suis pas fan de Robert Redford !
Les prises de vues sont magnifiques !

Alfred Hitchcock : Rear window        1954


Il y avait un bout de temps que je voulais voir ce classique et j'avoue que je ne m'attendais pas exactement à ça : je ne pensais pas que ça serait autant un huis-clos. Pour faire bref, le film raconte l'histoire d'un gars (interprété par James Stewart) qui s'est cassé une jambe et est donc immobilisé chez lui ; pour passer le temps, il décide d'observer ses voisins depuis la fenêtre jusqu'à ce qu'il trouve quelque chose de louche et se fasse des films — ou plutôt un film, en l'occurrence ; même si j'ai beaucoup aimé le film, j'avoue que je ne l'ai pas aimé autant que l'idée que je m'en faisais et je pense que je ne le classerais peut-être pas parmi mes films favoris de Hitchcock.

Je dois dire que j'ai beaucoup aimé la manière dont le film suit et est tout entièrement porté par un spectateur, c'est-à-dire que le film ne se contente pas d'émaner de la vie du spectateur en question mais précisément de ce spectateur en tant que spectateur et c'est tout son régime de vérité qui en découle — si l'on veut filer le thème de la (fausse) culpabilité, elle est portée ici à un point polémique ou plutôt, par le pas de côté de la représentation et donc de la subjectivité, ce point polémique est rendu visible ; et puis bien sûr, il y a tous les plans subjectifs mais qui sont tout de même moins forts, tout de même.

J'ai également bien aimé la gradation dans les dispositifs d'observation (œil nu, jumelles puis appareil photo avec téléobjectif — qui ne prendra a priori jamais de photos puis, une liseuse de diapos de poche à travers laquelle on fait passer des filtres, séquence étrange qui fonctionne assez bien) avec parfois une petite note d'humour (le téléobjectif posé entre les cuisses du personnage de Stewart) qui arrive à soutenir la ligne dramatique principale du film.

Il y a également d'autres petites choses que j'ai aimées : la manière dont les personnages observés sont isolés (mention spéciale au couple qui se dispute avec un split screen formé par un mur orné d'une gouttière) qui fait de la combinatoire du film celle d'un grand puzzle ; j'ai aussi aimé l'ouverture et la fermeture du film avec des rideaux, comme au théâtre — je me demande si le rideau en trois parties au début évoque les trois coups.

Ce film ne m'a peut-être pas autant fasciné que ce à quoi je m'attendais (c'est ça de monter des films en épingle), et il faut dire que tous les trucs autour du couple (?) ne m'ont pas tellement intéressé,  (même si les tenues de Grace Kelly sont très belles) mais j'ai tout de même beaucoup aimé et il y a quelque chose.

Chef d'oeuvre!

Mais c'est pas Cary Grant, c'est écrit en haut de l'affiche pourtant.

Xavier a écrit:

Chef d'oeuvre!

Mais c'est pas Cary Grant, c'est écrit en haut de l'affiche pourtant.

Eh ben Emeryck, un p'tit coup de fatigue?

Xavier a écrit:

Chef d'oeuvre!

Mais c'est pas Cary Grant, c'est écrit en haut de l'affiche pourtant.

Ça donne une idée de l'intérêt que je porte au nom des acteurices. 

(Et puis je suis assez mauvais avec les noms de manière générale.  )

Rubato a écrit:

Xavier a écrit:

Chef d'oeuvre!

Mais c'est pas Cary Grant, c'est écrit en haut de l'affiche pourtant.

Eh ben Emeryck, un p'tit coup de fatigue?

Spoiler:

Alfred Hitchcock : I confess        1953

 /   +
Un film un peu moins connu de Hitchcock, assez à part puisque tourné à Québec mais complètement dans sa filmographie à travers la place qu'il accorde à la culpabilité — qui s'étend ici sur le plan religieux. En effet, le film raconte l'histoire d'un curé qui reçoit la confession d'un réfugié allemand qui vient de tuer un avocat qui l'a surpris en train de lui dérober deux mille dollars ; l'assassin portait à ce moment-là une soutane et les policiers le confondent donc naturellement avec le curé, qui est tenu au secret de la confession.

J'ai trouvé la photographie noir et blanc très belle et j'ai beaucoup aimé Montgomery Clift en curé (à mi chemin entre Jean-Paul Belmondo dans Léon Morin, prêtre et Claude Leydu de Journal d'un curé de campagne — plutôt du côté du deuxième, en fait) et même si le film est sans doute un peu timide pour un Hitchcock, je l'ai tout de même bien aimé et puis ça m'a fait rire que ce soit tout de même un peu du Foucault dans le texte avant l'heure — proximité de l'aveu dans l'église et dans le système policier/judiciaire.

Walerian Borowczyk : Diptyque        1967


Ce court-métrage d'une petite dizaine de minutes constitue un diptyque présentant deux formes de vie différentes : la première est en noir et blanc et montre un très vieil homme qui continue de cultiver sa terre malgré son grand âge ; la seconde est en couleur, sur un air de Bizet chanté par Tino Rossi (!), montre des fleurs et un chaton qui semble s'amuser. Pas grand-chose à dire là-dessus si ce n'est que les deux parties sont belles, chacune à leur manière — mention spéciale aux paysages rêches de la première partie, en noir et blanc qui m'ont particulièrement plu.

Goya's ghosts

Pedro Casavecchia : Pulsión        2019

 + / 
Ce court-métrage d'une petite dizaine de minutes est assez étrange, il s'agit d'un film d'animation probablement numérique, qui ressemblerait un peu à un "cool3dworld" (ou sims, si vous voulez) qui aurait vrillé, l'aspect désincarné est très effectif et l'ambiance étrange est très vite installée. Le film raconte l'histoire d'un tueur élevé dans une famille violente et dysfonctionnelle ; bon, on est dans la rhétorique du monstre mais le film est vraiment pas mal fait — les jump-cuts marchent vraiment bien — ; une belle découverte.

Anna Mantzaris : Enough        2019


Très court-métrage d'animation (deux minutes) montrant des gens qui en ont ras-le-bol et pètent les plombs ; c'est parfois assez drôle mais pas beaucoup plus.

Une place au soleil

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Pendant un long moment j'ai vraiment cru que c'était un remake de l'Aurore.

Spécialiste des phénomène paranormaux, le Dr Markway loue un manoir hanté de sinistre réputation. Il entend y mener des expériences sur les esprits censés hanter les lieux. Deux soeurs douées de pouvoirs paranormaux l'accompagnent, ainsi que le neveu de la propriétaire des lieux, peu enclin à croire aux fantômes.
Sorti en 1963, le film étais top à l'époque...
Mais franchement aujourd'hui, c'est presque...ennuyeux !

Holmes & Watson

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Robin Campillo
L'ile rouge

Vu par un enfant, après l'indépendance de l'île (1960 Madagascar) : la vie au sein d'une famille de militaires, avant le départ des dernières troupes françaises dans les années 70


https://information.tv5monde.com/afrique/madagascar-mai-1972-la-jeunesse-malgache-se-souleve-contre-lordre-etabli-435888
https://www.lemonde.fr/archives/article/1973/06/05/les-troupes-terrestres-francaises-vont-quitter-madagascar_2551884_1819218.html

Il me semble que l'on parle assez peu* de cette période de colonisation, décolonisation (11 000 à 100 000 morts en 1947 selon Wikipédia), en tout cas, c'est un peu une découverte quant à moi. Ceci étant, de ce point de vue, le film rate un peu sa cible. Les rapports entre "colons", malgré l'indépendance de l'ile, et population locale, sont montrés de façon plutôt fine mais très elliptique (c'est aussi un regard d'enfant) dans la première partie du film : la domesticité ; les amours croisées ; peut-être le plus intéressant - le sentiment "français" des troupes aux origines métissées (Espagne, Indochine) et leur rapport à la population malgache ; une scène à l'école assez drôle "Madagascar, si on l'aplatissait ça ressemblerait à la France", après avoir comparé leurs superficies respectives, presque identiques. Plus comme fait historique dans la seconde partie, qui semble malheureusement très déconnectée de la première.
Les plus beaux moments, à mon avis, sont la façon de filmer la splendeur de l'île, et le regard d'enfant qui fait merveille de choses ordinaires (très beau glissement du scintillement des graviers - objet de fascination - aux pierres précieuses, à deux sous). Je me serais bien passé de Fantômette (les scènes sont bien longues, passée la surprise initiale).

* PS: https://www.slate.fr/story/225594/madagascar-france-coloniale-repression-sanglante-memoire-oubli-franco-malgaches
Article particulièrement intéressant sur cette question de l'oubli.

Uhm Tae-Hwa
Concrete utopia

Après un tremblement de terre dévastant Séoul, seul un immeuble semble avoir résisté.
A partir de ce scénario catastrophe, le film se construit autour de la fabrication d'un îlot de survie, totalitaire, dans cet immeuble sauvegardé. Constitution du clan, sous l'autorité d'un guide, veillant à la cohésion des habitants de l'immeuble, et à sa fermeture, de plus en plus rigide, à toute intrusion extérieure ; soumission de l'ensemble des résidents aux règles du clan quelle qu'en soit la brutalité, sous peine de châtiment.
On n’est pas vraiment sur les ressorts d'un film catastrophe, mais dans le récit d'une cruelle dystopie, servi par des images parfois très fortes (particulièrement dans les virées au dehors, en quête de rapines).
Bonne surprise

Prévu ce soir :

Le Veau d'Or (1968) Mikhaïl Schweitzer

L'histoire débute en 1462. La Transylvanie vit une période de calme relatif sous le règne du prince Vlad III de Valachie et de son épouse bien-aimée Mirena. Ensemble, ils ont négocié la paix et la protection de leur peuple avec le puissant Empire ottoman, dont la domination ne cesse de s'étendre en Europe de l'Est.
Le film en lui-même est pas trop mal fait...
Il se laisse voir, sympa !

Evil dead 2



Step brothers

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Ce soir :

Les Douze Chaises (1971) Leonid Gaïdaï

Hollywood, années 1920, l'industrie est en train de passer du cinéma muet au cinéma parlé. Ce film "Babylon" suit l'ascension et la chute de quelques individus, dont Nellie LaRoy et Jack Conrad, à une époque où la décadence et la dépravation sont omniprésentes dans cette industrie.

Alors pour les prises d'image, ce film est génial...
Question son et musique, jazz du diable....sublime !
Par contre, le film en lui-même....faut être attentif...cela va de gauche à droite, de droite a gauche...
Et la follie du début du film, rien que pour ça, faut voir ce film !

[Revu Ce vieux rêve qui bouge d'Alain Guiraudie, c'est superbe. ]

Judith Davis : Tout ce qu'il me reste de la révolution        2018


Ce film est le premier long-métrage de Judith Davis, qui était surtout jusque-là connue comme actrice, il s'agit d'une comédie romantique dont elle joue le rôle principal, à savoir une jeune femme urbaniste à qui le récent licenciement donne du temps pour militer et penser à des actions sur site ; parallèlement, elle s'interroge par rapport à ses parents soixante-huitards et les trajectoires qu'ils ont pris, eux et sa sœur.

J'ai plutôt aimé la façon dont le film conjuguait un peu l'aspect idéaliste (sur le plan politique) du personnage principal et celui du genre de la comédie romantique ; ce serait un peu comme si Don Quichotte était le personnage principal d'une comédie romantique contemporaine ; bon, après, je n'ai pas non plus trouvé ça passionnant, notamment en raison de ce que le film en fait (pas grand-chose) et de ce qu'il veut nous raconter — peut-être qu'il y avait un moyen de retourner (conjointement) l'arrière-plan (les présupposés/les lieux) de ces deux points pour raconter quelque chose d'intéressant ; peut-être qu'il le fallait.

Même si le film n'est pas désagréable à suivre (quelle bonne surprise d'y voir Mireille Perrier !), je trouve que son aspect "bande de copains qui font un truc au fil de l'eau" et ses allers-retours empêchent vraiment de le rendre inoubliable.

Gil Pinheiro & Pascal Thiebaux : Quenottes        2015


Ce court-métrage d'une bonne dizaine de minutes figurait également dans la collection de courts-métrages horrifiques proposés par Arte et ce n'est à nouveau pas une réussite. Il met en scène la fameuse petite souris et de prendre sa légende à revers : pour conserver sa collection de dents de lait, elle n'hésite pas à aller en arracher de son propre chef. J'ai trouvé le film pas très bien fait (notamment dans ses effets spéciaux) et son scénario assez désolant : si j'osais, je dirais qu'il n'y a là pas grand-chose à se mettre sous la dents.

Jean-François Richet : Ma 6-T va crack-er        1997


Ça faisait déjà un bout de temps que je voulais regarder ce film, qui est souvent, en tant que film français de la deuxième moitié des années quatre-vingt-dix se déroulant en banlieue, rangé aux côtés du film La haine de Mathieu Kassovitz (sorti deux ans plus tôt) — en même temps, ce n'est pas une catégorie où ça se bousculait. Bien que les deux films aient pour centre les violences policières (qui aboutissent sur la mort d'un habitant) et les émeutes qui en découlent ; cela dit, ce film m'a paru nettement plus renseigné (et moins fasciné par cette violence vue de l'extérieure — Richet et Kassovitz n'ont pas du tout la même origine sociale : Richet a passé son enfance dans les HLM de la banlieue de Meaux qu'il filme) notamment à travers toutes ces séquences atmosphériques où il ne se passe pas vraiment quelque chose de précis. Cela a tout de même une conséquence assez malheureuse : le film paraît tout de même assez long et j'ai trouvé que la ligne dramatique de la révolte (qui n'est malheureusement pas trop développée comme telle, l'accent étant plutôt mis sur la violence) était finalement la seule ligne globale du film et les lignes locales n'interagissaient pas trop entre elles ni avec la réalisation ; par contre, j'ai bien aimé la bande-originale.

Florence Miailhe : Au premier dimanche d'août        2000

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Je poursuis (à rebours, en quelque sorte — en fait, au hasard) la filmographie de Florence Miailhe, celui-ci est un peu différent car elle n'y utilise pas encore la peinture dans son animation : il s'agit simplement de dessins coloriés. Le court-métrage nous montre un bal de village où les différents styles de danse se succèdent et les différentes personnes autour de la piste, leur élans. C'est assez chouette, il y a du mouvement mais à la fois, c'est également un peu plus oubliable que les autres films de Miailhe que j'ai vus.


[Disponible gratuitement et légalement ici.]

Céline Rouzet : En attendant la nuit        2024

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Ce film est le premier long-métrage de Céline Rouzet, elle s'y inspire de son frère qui est né handicapé et cela lui a permis de gérer (un peu) la mort soudaine de son frère d'un point de vue émotionnel. Pour cet hommage, elle a choisi le film de vampire en grande partie dépourvu de son ton d'épouvante usuel parce que lorsqu'il était petit, il voyait des vampires ; elle a pensé que le fait que le vampire doive rester dans l'obscurité (et n'est donc jamais véritablement vu) pouvait rappeler le handicap et la dépression ; se profile alors au cours du film une sorte de retournement (qui n'est pas étranger au film de monstre lui-même) : de quel côté les monstres sont-ils véritablement ? Le film adopte aussi un petit côté teen movie qui permet d'alléger un peu l'histoire.

Sur le papier, ça semble assez chouette mais j'avoue que j'ai trouvé le film assez long, tournant pas mal à vide (avec pas mal de poncifs autour des vampires, des dialogues qui ne sonnent pas et des acteurices pas toujours au niveau) et il m'a donc laissé sur le côté assez rapidement ; c'est dommage car ça commençait de manière assez chouette.

Making of

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Demi-soeur

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Very bad cops

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Tendre voyou