Jean-Louis Florentz (1947-2004)

Cololi a écrit:

Non, mais vous êtes sérieux, ça fait des années que je vous dis que c'est génial

DavidLeMarrec a écrit:

C'est pas notre faute si tu as recommandé des versions pourries.

C'est vraiment trop inzuste à la fin, les recommandations de Cololiméro n'y sont pour rien: le disque Koch de Bourcier à Saint-Eustache qui ne m'avait pas emballé, je l'avais écouté peu après sa sortie (vers 1997, je dirais): à cette époque-là, notre camarade devait tout juste écouter Alliage ou les Spice Girls.

fgero a écrit:

Au cas où, pour les nouveaux venus
https://www.canalacademies.com/emissions/carrefour-des-arts/le-compositeur-jean-louis-florentz-aventurier-du-monde-et-de-lorgue

Super, merci! (Nouveau convaincu, donc, plutôt que nouveau venu à proprement parler.)

J'essaierai de dire un mot aussi de La Croix du Sud par Monnet (enthousiasmant aussi, même si son chatoiement «symphonique» me touche moins profondément que les Laudes) et du Prélude de L'Enfant noir (que j'ai trouvé sensiblement un cran en dessous - mais le Prélude d'une œuvre inachevée qui aurait dû comporter 14 parties, ce n'est pas non plus forcément significatif.)

Ceux qui comprennent trop tôt sont toujours sacrifiés par les Philistins

Benedictus a écrit:

C'est vraiment trop inzuste à la fin, les recommandations de Cololiméro n'y sont pour rien: le disque Koch de Bourcier à Saint-Eustache qui ne m'avait pas emballé, je l'avais écouté peu après sa sortie (vers 1997, je dirais): à cette époque-là, notre camarade devait tout juste écouter Alliage ou les Spice Girls.

Mais peut-être que Cololi pensait à l’enregistrement publié par Erato quelques années plus tôt, avec Bourcier mais à Plaisance du Gers, un orgue cousin de celui Roquevaire (en fait, c’est l’orgue qui aurait dû accueillir la création), donc pas exactement une grosse bouse romantique je suppose.

En fait je suis totalement de mauvaise foi car je sais que Cololi a écouté Saint-Eustache, c’est juste pour faire le coq savant car personne a l’air d’être au courant que ce sont deux enregistrements différents.

Mais tu as sûrement raison ... j'avoue que même pour les oeuvres que j'aime, je ne suis pas un connaisseur de la discographie.
Seulement à l'époque ... la seule version disponible ... c'était celle dans la bouquin dont j'ai parlé ici.
Quand je dis la seule version ... je veux dire la seule version commerciale, car il y avait certains enregistrements sur le tube.

Ce qui ne m'a pas empêché d'acheter la version dont il est ici question.

Oui, celle du livre c’est une réédition du disque Koch dont parlait Benedictus.
Je suis en train de comparer un peu les deux, j’y connais rien en orgue mais la différence est très frappante, c’est amusant.
Mais c’est quand même pas passionnant comme musique.

sinon moi je viens d’apprendre que la femme de Florentz était la sœur de Maxime Le Forestier.

lulu a écrit:

l’enregistrement publié par Erato quelques années plus tôt, avec Bourcier mais à Plaisance du Gers, un orgue cousin de celui Roquevaire (en fait, c’est l’orgue qui aurait dû accueillir la création), donc pas exactement une grosse bouse romantique je suppose.

C'est le complément de programme du Magnificat?

lulu a écrit:

c’est juste pour faire le coq savant

lulu a écrit:

sinon moi je viens d’apprendre que la femme de Florentz était la sœur de Maxime Le Forestier.

Je ne savais pas, mais oui, le genre routard-musico babos tiers-mondiste éventuellement un peu catho-de-gauche, c'est cohérent.

Benedictus a écrit:

C'est le complément de programme du Magnificat?

exact.

Pour info, l'album a été récemment rendu disponible en dématérialisé, à l'occasion du quarantième anniversaire de la création du Magnificat : https://w.lnk.to/jlm

Ce dimanche à 17h, pour l'audition d'orgue hebdomadaire à Saint-Eustache, on pourra entendre Debout sur le soleil (en couplage avec un Bach, mais qu'est-ce que ça peut faire ?). C'est gratuit et sans réservation.

En playlist:

Petit texte de Florentz qui parle de l’un de ses chefs-d’œuvre :
http://www.jeanlouisflorentz.com/fichiers/textes-sur-les-oeuvres/op13-les-jardins.pdf

Je suis en train de l'écouter : je n'entends pas (forcément) tout ça — surtout sans points de repères autres que la musique elle-même —, et il a beau dire je n'entends rien de franchement africain... mais en fait on s'en fout, car c'est vraiment une musique magique (au sens où ça pourrait continuer des heures sans lasser, alors que l'ambiance est presque constamment lumineuse)...

J'ai lu plus haut des rapprochements avec Messiaen, et je dois dire que ça me rend très perplexe; en revanche Dutilleux je vois, sauf que ce dernier semble presque pingre en comparaison... (Et il y a aussi beaucoup plus de quasi-tonalité que chez lui, d'où le rapprochement que l'on peut faire avec une esthétique très antérieure – post-impressionniste, pour faire vite –, sauf qu'ici ça explose de partout sans jamais être écœurant ni étouffant... )

Le Songe de Lluc Alcari : si les couleurs un peu plus sombres du début me plaisent beaucoup, le violoncelle m'embête un peu (j'ai décidément du mal avec tout ce qui s'apparente à un concerto)... Et la suite aimante un peu moins, y compris l'orchestre : ce que j'entends est plus proche d'un certain "standard" de la fin du XXe siècle, un chouia plus bavard et d'une "modernité" plus conventionnelle.
Mais ça n'en demeure pas moins un très grand plaisir d'écoute (la générosité de cette musique est assez unique)...

Et je persiste et signe pour Bridge — le Bridge tardif, pas celui de The Sea évidemment (et même si Florentz fait tout exploser)...

Pour compléter les podcasts du Mitan des musiciens cités par arnaud page précédente du fil, https://classik.forumactif.com/t1466p315-# :

www.ina.fr/ina-eclaire-actu/audio/00360648/jean-louis-florentz-l-ethnomusicologie-et-la-creation

Golisande a écrit:

alors que l'ambiance est presque constamment lumineuse […]

J'ai lu plus haut des rapprochements avec Messiaen, et je dois dire que ça me rend très perplexe

Messiaen et la lumière… et puis une utilisation des percussions assez semblable je trouve !

Je vois moins de Dutilleux dans cette œuvre que dans le Magnificat ou certains solos de cordes dans l’enfant des îles. Et comme la musique de Messiaen ressemble parfois à celle de Dutilleux…

Ii y a longtemps que je n'ai pas écouté de Messiaen orchestral, mais je crois que ça ne ressemble jamais à rien d'autre qu'à du Messiaen – ce qui n'est pas forcément positif, hein –, parce qu'on entend bien qu'il a un système (notamment harmonique) très codifié et auquel il tient de façon assez rigidement dogmatique... (Je ressens d'ailleurs à peu près la même chose avec Scriabine, même si chez lui ça procède sans doute d'un état d'esprit assez différent...)

Et Florentz me paraît aux antipodes de ça, cette musique respire une ouverture et une liberté totales — plus comme Dutilleux, du coup, bien que celui-ci semble un peu corseté en comparaison.
En revanche, je me passe très bien de sa littérature si j'en juge au lien que tu as posté, même si ça permet de mieux comprendre ses sources d'inspiration et ses influences (mais il donne un peu l'impression d'être un illuminé abscons, alors que sa musique est tout sauf ça...).

Golisande a écrit:

Ii y a longtemps que je n'ai pas écouté de Messiaen orchestral, mais je crois que ça ne ressemble jamais à rien d'autre qu'à du Messiaen – ce qui n'est pas forcément positif, hein –, parce qu'on entend bien qu'il a un système (notamment harmonique) très codifié et auquel il tient de façon assez rigidement dogmatique... (Je ressens d'ailleurs à peu près la même chose avec Scriabine, même si chez lui ça procède sans doute d'un état d'esprit assez différent...)

Je suis en partie d’accord avec toi, mais il peut y avoir des apparitions soudaines d’éclairages très évocateurs d’autres grands noms de la deuxième moitié du vingtième, notamment Dutilleux.
L’Apparition du Christ glorieux au début des Éclairs sur l’au-delà par exemple ? C’est comme si Dutilleux avait voulu se forcer à écrire dans le style de Messiaen .

Et puis certains passages de Saint-François d’Assise, mais alors pour le minutage .

Songeur a écrit:

.
L’Apparition du Christ glorieux au début des Éclairs sur l’au-delà par exemple ? C’est comme si Dutilleux avait voulu se forcer à écrire dans le style de Messiaen .

Je ne vois vraiment pas Dutilleux écrire un choral aussi hiératique de 7 minutes...

Sinon, plutôt d'accord avec Golisande sur la parenté Dutilleux-Florentz qui me paraît plus importante que Messiaen-Florentz (le côté beaucoup plus libre de Dutilleux, clairement), mais il y a parfois inopinément des couleurs et surtout des superpositions rythmiques de plusieurs plans sonores qui évoluent en parallèle et qui font quand même aussi pas mal penser à Messiaen. (comme on a par exemple dans le 4è mouvement de la Turangalîla)

Par contre comme a dit Golisande c'est vrai que Florentz est beaucoup plus généreux (et plus lyrique, avec des mélodies tellement plus claires et moins alambiquées) là où Dutilleux est économe presque à l'extrême.

Xavier a écrit:

Songeur a écrit:

.
L’Apparition du Christ glorieux au début des Éclairs sur l’au-delà par exemple ? C’est comme si Dutilleux avait voulu se forcer à écrire dans le style de Messiaen .

Je ne vois vraiment pas Dutilleux écrire un choral aussi hiératique de 7 minutes...

Bien sûr, mais il a toujours un moment quelque part qui me rappelle les harmonies de Dutilleux, ici par exemple, bien que ce dernier avec Florentz partage une écriture plus hédoniste de manière générale…

Golisande a écrit:

Songeur a écrit:

Florentz : l’enfant des Îles (Soudant)

Tu aimes autant qu'Amènta ? Dans mon souvenir, c'est presque trop sucré à force d'hédonisme...

Peut-être pas, j’ai hésité à mettre la note juste en dessous, mais ce foisonnement est assez agréable après le côté oppressant d’Amènta…

Il y a quelque temps j'avais posté ailleurs cet extrait:

influence








Non non, ce n'est pas Star Wars, c'est le Songe de Lluc Alcari!...

C’est vrai que c’est frappant, mais je n’ai même pas relevé en l’écoutant (en revanche ça contribue peut-être à l’impression de moins grande originalité que m’a donnée cette œuvre par rapport à Amènta)…

Songeur a écrit:

le côté oppressant d’Amènta…

Tu trouves vraiment ça oppressant ? (Sur ce chapitre il me semble qu’il y a pas mal de concurrence depuis Schönberg, voire depuis Liszt/Wagner…)

Il y a sûrement bien pire, mais c’est d’une telle densité de pensées et d’idées que j’ai parfois du mal à suivre…

Xavier a écrit:

Il y a quelque temps j'avais posté ailleurs cet extrait:

influence

Impressionnant !

Songeur a écrit:

Il y a sûrement bien pire, mais c’est d’une telle densité de pensées et d’idées que j’ai parfois du mal à suivre…

Pour ce qui est de l’ambiance générale, oui, le moins que l’on puisse dire est qu’il y a très très pire (à moins qu’on n’entende vraiment pas la même chose par « oppressant », mais personnellement je trouve le langage tellement avenant, varié et chatoyant que la densité passe toute seule —contrairement à certaines œuvres de style décadent, par exemple…).

Songeur a écrit:

Il y a sûrement bien pire, mais c’est d’une telle densité de pensées et d’idées que j’ai parfois du mal à suivre…

Xavier a écrit:

Il y a quelque temps j'avais posté ailleurs cet extrait:

influence

Impressionnant !

Les partitions :

Spoiler:

Spoiler:

Le sonate de Lluc Alcari date des années 90, c’est pour une fois Florentz qui s’est inspiré de Williams et pas l’inverse…

Mais même le passage d'après dans l'extrait que j'ai mis, avec les flûtes qui font des accords mineurs parallèles, ça fait hyper Star Wars.

J'écoutais le concerto pour violoncelle In Dark and Blue de Ohana et franchement, là aussi il y a quelque chose qu'on retrouve dans Florentz...
EDIT : bon enfin pas franchement pour Florentz  

C'est d'ailleurs aussi facilement séducteur.
EDIT : bon, enfin, pas si facilement..

Pour info, pour celles et ceux qui sont sur le Nord, Est (ou qui voudraient découvrir les vitraux de René Dürrbach*, à Mézières) :

Dans le cadre du 170e anniversaire de la naissance de Rimbaud et du 15e anniversaire de l’association Charleville-Harar :
Concert Jean-Louis Florentz : Sur les pas d'Arthur Rimbaud - 20/10/24 - Michel Bourcier, orgue de la basilique Notre-Dame d’espérance.

https://orguebasilique.fr/20-10-michel-bourcier/

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