Les compositeurs: leur personnalité

Hâte de lire Jérôme alors

Il a déjà commencé, tu n'as pas lu ?

https://classik.forumactif.com/general-f1/ernest-chausson-1855-1899-t111-288.htm?highlight=chausson

Non

Bonjour

Il y a ce stéréotype, que certains grands compositeurs furent reclus ;
Y a t'il une verité la dedans ?

Bonjour

Ca dépend des compositeurs pardi...

lesquels justement furent reclus ?

Il n'etait pas vraiment compositeur, mais Glenn Gould passe pour un érémitique de première.

Alkan est un exemple de compositeur reclus.

On ne peut pas mettre ça dans "les compositeurs et leur personnalité"...?

Xavier a écrit:

On ne peut pas mettre ça dans "les compositeurs et leur personnalité"...?

si tu veux !

Brahms a une curieuse vie privée due au fait qu'il veut consacrer tout son temps à la composition. Dès lors, pas question de mariage, amoureux d'une femme, il n'épouse pas et préfère fréquenter les prostituées pour ne pas avoir d'obligation. Toute sa vie, il ne veut pas de maison et vit à l'hotel le plus souvent, pour éviter les soucis, les repas à préparer.
Sa gloire montant, il reçoit des propositions de direction d'un orchestre. Refus, pas question de perdre du temps à animer et faire répéter un orchestre.
Certains compositeurs comme Brahms ont un comportement bizarre, mus par la seule passion de la musique comme un savant pour la science.
Mozart composait en permanence mais il le faisait tout en mangeant en famille ou avec de nombreux amis, parfois absent en pensée, mais ayant besoin d'être entouré, le contraire de Brahms.
Schubert aussi, travaillait beaucoup mais la présence d'amis lui était essentielle, ce grand timide avait besoin de ne pas être seul. Il était célibataire toutefois.

Les grands artistes sont tous des obsessionnels.

Zeno a écrit:

Les grands artistes sont tous des obsessionnels.

Oui, comment pourrait il en être autrement ?

Par définition, les gens dont nous parlons ici à longueur de pages sont des a-normaux, des excroissances magnifiques.

Il faut replacer tout ce que l'on considère maintenant comme des "vices" dans le contexte de l'époque. Ce qui est "choquant" c'est que des génies qui ont été des visionnaires artistiquement et dont le message artistique est encore d'actualité ait put tout simplement être des hommes de leurs temps dans le domaine moral.
Et évidement on ne retient que le négatif, personne ne dit que de Wagner qu'il était végétarien et donc en avance même sur notre époque, que Bach était un bon pêre de famille qui a écrit pour nourrir sa petite famille et que Vivaldi travaillait dans un orphelinat...
Quand a Schubert tout indique que c'était une crême.

Un point commun à la plupart des compositeurs de musique: l'indépendance, pour certains une indépendance farouche, comme Beethoven ou Mozart qui méprise la noblesse tout en la mettant à contribution (correspondance). Bach, brave père de famille, ne peut tolérer qu'on lui donne des instructions, il a des problèmes avec son employeur. Quand à Vivaldi, ce prêtre s'est dispensé de dire sa messe pour raison de santé et il est toujours entouré d'une cohorte de femmes avec laquelle il se déplace, dont sa petite amie. Or Vivaldi ce qu'on sait peu se déplace beaucoup pour produire ses opéras.
On finit toujours chez les artistes à revenir au thème de l'artiste révolté qui dans son acception ne concerne en réalité que peu d'entre eux. la plupart acceptent très bien la société et recherchent les commandes. Il vaudrait mieux parler de leur susceptibilité et d'un besoin d'indépendance dans leurs fonctions. Rien de plus explicable.

Golmon a écrit:

Et évidement on ne retient que le négatif, personne ne dit que de Wagner qu'il était végétarien et donc en avance même sur notre époque

Il n'y a donc pas qu'en matière de drame musical qu'il était en avance

Quelle différence y a-t-il entre Wagner et Fafner ?

Réponse : l'un était végétarien, l'autre pas.

Ceci dit, on a connu des végétariens bien dangereux… Ou comment refoutre la m… dans le fil

Mariefran a écrit:

Ceci dit, on a connu des végétariens bien dangereux…

Alors ça c'est fin !

Spoiler:

Citation :

Ceci dit, on a connu des végétariens bien dangereux…

Ca fait jouir d'atteindre le point Godwin ?

Faut te calmer là, y a rien de méchant tout de même.

Mais moi non plus
Il faut un port d'arme pour faire de l'humour ?

Non, faut des smilies !

Zeno a écrit:

Les grands artistes sont tous des obsessionnels.

Mais hélas tous les obsessionnels ne sont pas de grands artistes

Grégoire de Tours a écrit:

Zeno a écrit:

Les grands artistes sont tous des obsessionnels.

Mais hélas tous les obsessionnels ne sont pas de grands artistes

Oui hélas ... ça serait trop beau

Il faudrait construire des panthéons comme des HLM !

Mariefran a écrit:

Et si on parlait de ce vaurien de Mozart ? Comment un type aussi superficiel a-t-il pu écrire une musique aussi sublime ? Il me ferait presque croire en Dieu si je n'étais athée…

Sans doute parce qu'un homme n'est pas l'addition de ses comportements dans la vie de tous les jours. Pour Proust, "le livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes". C'est valable pour la musique aussi je pense. Il y a par exemple et pour Beethoven son "moi social" pas très flatteur et une voix plus authentique qui s'exprime idéalement dans certains moments de son oeuvre et qui en dit peut-être plus sur nature profonde). Ce clivage cher aux psychanalystes me plait bien et permet d'expliquer la dissociation oeuvre/vie chez beaucoup d'artistes... J'avais lu à ce sujet l'impressionante bio de Beethoven par Maynard Solomon et on voit que son personnage excessif en société ne donne pas la clé de l'homme Beethoven et demande interprétation.

C'est-à-dire que si l'art ne sert pas à dévoiler, mon Dieu, à quoi sert-il... Pas besoin de gratter du papier ou de la toile pour arborer ses masques ordinaires et pédaler dans sa névrose avec la basse continue des attachements sans fin à ce qui ne va pas.
L'art nous prend la main là où nous sommes et le voyage commence, la consolation.

Mariefran a écrit:

Et si on parlait de ce vaurien de Mozart ? Comment un type aussi superficiel a-t-il pu écrire une musique aussi sublime ? Il me ferait presque croire en Dieu si je n'étais athée…

Mais si tu n'étais pas athée, tu n'aurais pas besoin de Mozart pour croire en Dieu !

Constanze a écrit:

Sans doute parce qu'un homme n'est pas l'addition de ses comportements dans la vie de tous les jours. Pour Proust, "le livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes". C'est valable pour la musique aussi je pense. Il y a par exemple et pour Beethoven son "moi social" pas très flatteur et une voix plus authentique qui s'exprime idéalement dans certains moments de son oeuvre et qui en dit peut-être plus sur nature profonde). Ce clivage cher aux psychanalystes me plait bien et permet d'expliquer la dissociation oeuvre/vie chez beaucoup d'artistes...

Ce clivage ne concerne pas que les seuls artistes, les seuls compositeurs. Il me semble qu'on constate le même clivage chez l'amateur de musique et l'observation a déjà été faite que d'horribles tortionnaires nazis pouvaient être aussi des amateurs distingués de quatuors de Beethoven.

Je suis d'accord avec ta remarque sur les tortionnaires nazis mais chez Beethoven je n'ai pas trouvé dans sa vie d'épisodes nuisant vraiment à sa mémoire. La biographie de Solomon au délà de son caractère ombrageux, des anecdotes bien connues, me le faisait plus voir comme un "faux dur" avec bien des excuses en sa faveur (son enfance), alors qu'on le fait souvent passer pour un type peu fréquentable... Mais peut-être que ma mémoire me fait défaut

Constanze a écrit:

Sans doute parce qu'un homme n'est pas l'addition de ses comportements dans la vie de tous les jours. Pour Proust, "le livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes". C'est valable pour la musique aussi je pense. Il y a par exemple et pour Beethoven son "moi social" pas très flatteur et une voix plus authentique qui s'exprime idéalement dans certains moments de son oeuvre et qui en dit peut-être plus sur nature profonde). Ce clivage cher aux psychanalystes me plait bien et permet d'expliquer la dissociation oeuvre/vie chez beaucoup d'artistes... J'avais lu à ce sujet l'impressionante bio de Beethoven par Maynard Solomon et on voit que son personnage excessif en société ne donne pas la clé de l'homme Beethoven et demande interprétation.

Si tu permets, je donne un peu de mou dans la liaison.... je pars du concept de "clivage"
La question qui revient sans cesse est celle de savoir où se tient le vrai personnage, dans sa vie ou dans son oeuvre d'art ? Pour moi, c'est clair, le vrai est dans l'oeuvre.
Dans la vie, il est le jouet de ce qui arrive ; il ne fait jamais ce qu'il veut, ce n'est pas lui, ou très peu. Il n'y a que dans sa création qu'il façonne et définit son idéal d'être. (Mais il y a aussi des artistes qui font de la cochonnerie... on m'a même dit - j'ai eu du mal à le croire -, qu'il y en avait beaucoup. - Oui mais, ceux-là aussi, sont représentés fidèlement dans leur oeuvre). Bonsoir à tous

qui pourrait décrire l'homme Ravel en quelques mots, adjectifs ?
Question bonus, Ravel était il plutot pauvre ou riche ?

pianoguy a écrit:

qui pourrait décrire l'homme Ravel en quelques mots, adjectifs ?

D'après ce que j'en sais, discret, secret même, pas très mondain, perfectionniste.

ne me demandez pas pourquoi mais quel est le compositeur qui

a cotoyé beaucoup d'écrivains
s'est intéréssé à la peinture
a bien connu paris ( la capitale )
vécu trés vieux
est mort trés jeune
était un pietre interprete
était un vrai virtuose au piano
était joyeux de nature
aurait aimé vivre en 2010

?

A côtoyé beaucoup d'écrivains > une énorme partie des compositeurs du XIXème et de la première moitié du XXème a côtoyé des écrivains... après je ne sais pas...
S'est intéressé à la peinture > Mendelssohn peignait paraît-il de magnifiques aquarelles.
A bien connu paris ( la capitale ) > Pendant l'époque romantique Schumann est l'un des rares à ne pas l'avoir connue.
Était un vrai virtuose au piano > Liszt, Chopin...

Era a écrit:

S'est intéressé à la peinture > Mendelssohn peignait paraît-il de magnifiques aquarelles.

Il y a aussi Schoenberg, ses autoportraits entre autres.

- a cotoyé beaucoup d'écrivains => Chopin, Liszt, Rousseau... beaucoup de monde en fait : les deux milieux sont très liés, et si on considère les librettistes comme des écrivains ou si on prend en compte la correspondance, ce sont tous les compositeurs présents dans les salons au XVIIIe et à peu près tous les compositeurs à partir du XIXe siècle !
- s'est intéréssé à la peinture => Ciurlionis était aussi peintre célèbre. J'aime beaucoup Schönberg peintre aussi.
- a bien connu paris ( la capitale ) => les compositeurs parisiens...
- vécu trés vieux => Paul Le Flem était centenaire !
- est mort trés jeune => Lili Boulanger, Guillaume Lekeu, Scriabine junior
- était un pietre interprete => Beethoven à la baguette, et LULLY au bâton.
- était un vrai virtuose au piano => Outre tous les compositeurs-pianistes commme Chopin, Liszt, Moscheles, Kalkbrenner ou Thalberg, on peut citer Bizet. Mais la plupart des compositeurs sont en réalité d'excellents pianistes, même si pas forcément du niveau d'être concertiste : Poulenc met peut-être des pains dans son double concerto, mais il est quand même capable de le jouer !
- était joyeux de nature => Bonne question. Moi qui ne m'intéresse pas trop aux biographies, je ne m'étais jamais posé la question sous cet angle.
- aurait aimé vivre en 2010 => Bach, parce qu'il aurait adoré le Steinway et Glenn Gould et gnagnagnagna...

DavidLeMarrec a écrit:

- était un pietre interprete => Beethoven à la baguette, et LULLY au bâton.

Mise à part les dangers de morts liés à cette pratique, pourquoi donc un mauvais interprète?

dans le film amadeux, mozart était dépeint comme quelqu'un de "joyeux de nature", avec un rire un peu efféminé ...
Où se trouve la vérité ?

Bah joyeux de nature, on doit sans trop de risques pouvoir avancer Giacomo Rossini, sinon euh ... Arnold Schönberg (la preuve : ses peintures) ? Ah non c'est vrai : Pierrot Boulez, le plus fun de tous !

Camille Saint-Saens etait excellent pianiste d apres les temoignages.

Aurait aime vivre en 2010 ? Scriabine. Avec ses histoires d'association de la couleur avec la musique, il aurait tout défoncé sur des jeux video comme Guitar hero ou bien ces machins ou il faut sauter sur des tapis de toutes les couleurs qui s'allument en fonction des notes.

pianoguy a écrit:

dans le film amadeux, mozart était dépeint comme quelqu'un de "joyeux de nature", avec un rire un peu efféminé ...
Où se trouve la vérité ?

La vérité est ailleurs.

(Amadeus est une accumulation de légendes romantiques à la sauce américaine )

"J'entend une idée musicale qui n'est pas mauvaise,...elle va sans doute ne pas se borner à ne pas être mauvaise, mais bientôt devenir belle? Oh! Dieu! non!... C'est mauvais et très mauvais qu'elle devient; et cela en de deux ou trois manières. Par exemple, cette idée est à peine commencée que quelque chose de nouveau se présente qui la gâte; ou bien, il ne la termine pas assez naturellement pour quelle reste bonne jusqu'au bout ; ou bien elle n'est pas à sa vraie place ; ou enfin elle est gâtée par la combinaison des instruments. Et voilà comment est la musique de..."
Mozart , lettre à son père à l'âge de 21 ans.

On est loin, très loin d'Amadéus.
Daniel.

Morloch a écrit:

Camille Saint-Saens etait excellent pianiste d apres les temoignages.

"Saint-Saëns ! Rejeté en arrière avec sa grande barbe, et son gros ventre, et jouant du piano avec une facilité incroyable. Je l'ai entendu jouer deux de ses compositions avec orchestre, la fantaisie Africa, et le Gâteau de mariage. Les gamme les plus égales qu'on puisse imaginer, et une grande puissance dans les doigts. Glacial, mais stupéfiant."

Claudio Arrau

Morloch a écrit:

Aurait aime vivre en 2010 ? Scriabine. Avec ses histoires d'association de la couleur avec la musique, il aurait tout défoncé sur des jeux video comme Guitar hero ou bien ces machins ou il faut sauter sur des tapis de toutes les couleurs qui s'allument en fonction des notes.

question qui tue

quel était le plus "méchant" des compositeurs ?

Ca doit se jouer entre Wagner et Boulez ça.

Khrennikov doit battre même Wagner, je pense.

Xavier a écrit:

Ca doit se jouer entre Wagner et Boulez ça.

Pourquoi Boulez?

Siegmund a écrit:

Xavier a écrit:

Ca doit se jouer entre Wagner et Boulez ça.

Pourquoi Boulez?

Ca mérite vraiment une explication??
C'est un tueur ce mec, à une époque il a quand même écarté du paysage musical français tout ceux qui ne lui plaisaient pas chez ses collègues compositeurs... (et je ne parle même pas de ses innombrables phrases assassines...)