Strauss - 4 derniers lieder

Cololi a écrit:

Te Kanawa est une soprano lyrique c'est normal que sa voix soit plus légère qu'une voix mastodonte comme Stemme.

C'est assez relatif ; on a Flagstad, la créatrice (Goltz aussi) qui a des proportions autrement... Enfin, bref !
(EDIT : et ça n'empêche pas, d'ailleurs, qu'il se passe réellement quelque chose : /watch?v=zPmF9J3fcgA .)

bonjour chers amis

connaissez-vous la chanteuse suivante :
Dorothea Röschmann - "Beim Schlafengehen" - Richard Strauss - 4 Last Songs

je viens de la découvrir et j'aimerais savoir ce que vous pensez de sa prestation merci pour vos reponses

watch?v=7hGaAd7TavI

Il était question de Karin Ott , la reine de la nuit ( de l'ennui plutôt et encore) dans la version ultime de la Flûte enchantée de Karajan, si des personnes veulent se massacrer les oreilles elles peuvent aller sur YouTube ou elles verront notre Ultima Donna chanter les 4 derniers lieder de Strauss sous la direction de Sinopoli .

ojoj a écrit:

Il était question de Karin Ott , la reine de la nuit ( de l'ennui plutôt et encore) dans la version ultime de la Flûte enchantée de Karajan, si des personnes veulent se massacrer les oreilles elles peuvent aller sur YouTube ou elles verront notre Ultima Donna chanter les 4 derniers lieder de Strauss sous la direction de Sinopoli .

Je ne prétends pas dévoiler une vérité première, mais il y a quand même mieux à glaner sur YT : Margaret Price, par exemple ; Daniela Dessi, aussi... Par exemple !

Bonjour,

A l'occasion de l'émission "La Tribune des Critiques de Disques ..." sur France Musique, j'ai découvert la très belle version avec Kiri Te Kanawa abec Andrew Davies.

Elle semble d'une simplicité, d'une telle évidence humaine. Cette version semble un joli complément à la version Schwarzkopf I.

Thierry

● Elisabeth Grümmer (soprano), Richard Kraus / Berliner Sinfonie Orchester
Berlin, 1970
Gala

Voilà qui pourrait bien être ma version préférée: une voix belle-encore (c’est-à-dire toujours ce timbre merveilleux mais comme patiné par l’âge - 1970, c’est vraiment tard pour Grümmer), une articulation du texte très nette et focalisée mais simple sans maniérismes dans l’expression, un orchestre modeste à la fois dans les moyens et dans le propos.

De telles qualités vont probablement à l’encontre des intentions du compositeurs - de sa propension à la surcharge orchestrale et à la distorsion du texte - mais comme c’est précisément cela qui, depuis des mois, m’agace de plus en plus chez Strauss... Là, on entend vraiment du lied avec accompagnement d’orchestre, et pas une sorte de somptueux poème symphonique avec voix principale.

• Kirsten Flagstad (soprano), Wilhelm Furtwängler / Philharmonia Orchestra
En public, Londres, V.1950
Testament

L’enregistrement de la création, que je n’avais encore jamais écouté. Vraiment pas à recommander. Il y a déjà la captation, très médiocre pour 1950. Mais surtout l’interprétation ne rend absolument pas justice à l’œuvre.

Côté orchestre, on a tous les défauts habituels de Furtwängler (les attaques flottantes, la lecture très globale avec une mise en place assez aléatoire, peu d’attention portée aux timbres instrumentaux, des tempi excessivement fluctuants), ceux plus spécifiques à ses enregistrements des années 50 (la tendance au ralentissement) - ce qui fait déjà que dans l’absolu, on aurait une direction peu adaptée à l’œuvre, à son lacis polyphonique, au miroitement des soli instrumentaux. Mais, ce qui est plus surprenant, c’est que les qualités habituelles de Furtwängler sont ici totalement absentes: jamais on n’entend cette poussée irrésistible qui monte des basses, ces phrasés d’un lyrisme intense - l’orchestre a quelque chose d’étrangement apathique, morne.

Il y a même des moments où l’on sent poindre comme un contresens: en particulier dans Im Abendroth, on a l’impression que Furtwängler cherche à diriger cela comme une marche funèbre (et y arrive, en fait) - ce qui éclaire rétrospectivement l’interprétation des trois lieder d’après Hesse: probablement Furtwängler a-t-il conçu l’œuvre sous le signe de la résignation funèbre plutôt que de la nostalgie souveraine que nous avons appris à y entendre.

Et puis, côté voix, eh bien... c’est Flagstad: il ne faut donc guère en attendre une articulation signifiante du texte ni beaucoup d’exaltation. Cela dit, une optique plus «instrumentale» se justifie tout à fait dans les Vier letzte Lieder, donc pourquoi pas. Mais le problème, c’est que, justement, la voix de Flagstad est peut-être très ample, mais pas vraiment belle - ou, du moins, pas du type de beauté qui convient le mieux à l’œuvre: le timbre est plutôt blanc et très homogène, et n’offre donc aucune de ces caractéristiques qui se marient bien à l’orchestre de Strauss: ni colorations variées, ni timbre capiteux, ni squillo rayonnant...

Donc au total, une interprétation qui semble aller à l’encontre des potentialités de l’œuvre - ce qui, au fond, n’est peut-être si étonnant que cela, pour une création.

Sinon, personne n'a entendu parler d'une captation réunissant Felicity Lott et Giuseppe Sinopoli à Lucerne?
Enregistré le 10 septembre 1996, la captation que j'ai trouvée ne contient que Bein Schlafengehen et Im Abendrot...
C'est tout bonnement idéal à mes oreilles : beauté et pureté de la voix, nuances extrêmes de Lott... et orchestre d'une lenteur magnifique et jamais lourde pour Sinopoli qui offre un écrin jamais entendu pour ces deux Lied...

Du coup, je rêve des deux autres...

Polyeucte a écrit:

Sinon, personne n'a entendu parler d'une captation réunissant Felicity Lott et Giuseppe Sinopoli à Lucerne?
Enregistré le 10 septembre 1996, la captation que j'ai trouvée ne contient que Bein Schlafengehen et Im Abendrot...
C'est tout bonnement idéal à mes oreilles : beauté et pureté de la voix, nuances extrêmes de Lott... et orchestre d'une lenteur magnifique et jamais lourde pour Sinopoli qui offre un écrin jamais entendu pour ces deux Lied...

Du coup, je rêve des deux autres...

À quoi bon, lorsqu'il existe Sinopoli / Cotrubas, qui règle la question ?

Benedictus a écrit:

• Kirsten Flagstad (soprano), Wilhelm Furtwängler / Philharmonia Orchestra
En public, Londres, V.1950
Testament

Oui, particulièrement sinistre, au moins les Wesendonck avec Kna ont un grain, quelque chose qui à défaut d'être bon sent le vécu. Là, c'est vraiment simplement opaque, atone, faire sonner du Strauss comme du Bruckner, à quoi bon ? (Furtchen + Philharmonia, hein, à quoi fallait-il s'attendre ?)

Je viens de tomber sur une version des 4 derniers lieder, interprétée par Mirella Freni, sur le Tube.
Je ne savais pas qu'elle avait chanté du Strauss. Ni même qu'elle avait chanté quoi que ce soit en allemand.
Les spécialistes de Straus et du répertoire allemand vont sûrement trouver à redire. Sincèrement, je suis incapable de me prononcer sur sa diction en allemand.
Mais j'avoue que j'ai beaucoup aimé. Je trouve que ça lui convient parfaitement et met particulièrement en avant son timbre.

/watch?v=5fEbRHkIEoA

Figaro a écrit:

Les spécialistes de Straus et du répertoire allemand vont sûrement trouver à redire. Sincèrement, je suis incapable de me prononcer sur sa diction en allemand.

En effet, je n'ai écouté que Frühling et September (la captation est vraiment pénible au casque), mais c'est sûr que c'est exotique, et sur tous les paramètres: l'articulation, l'aperture des voyelles, l'accentuation, les phrasés (le placement du souffle!)...

Et puis même à une écoute un peu distraite, on dirait que rythmiquement c'est souvent à côté (comme des attaques ritardando qu'on rattrape avec les moyens du bord en fin de phrase) - il faut dire que l'accompagnement, redoutablement poussif, n'aidait sûrement pas.

Bon, ensuite, elle n'a quand même pas la voix du rôle: là-dedans, on attend quand même plutôt un médium un peu charnu (avec des réserves dans le grave) et / ou un aigu à squillo.

Et puis évidemment, ce type de postures vocales typiques de l'école italienne, ça sonne vraiment totalement hors-style (des portamenti et des poitrinés pour dire du Hesse ou du Eichendorff... comment dire...)

Disons qu'à moins d'être un glotto-fan de Mirella Freni (que j'aime bien dans Puccini voire Mireille, au demeurant), il y a suffisamment de versions aussi accomplies que singulières à écouter avant ça: Sena Jurinac, Lisa della Casa, Elisabeth Grümmer, Eleanor Steber, Gundula Janowitz, Elisabeth Söderström, Lucia Popp, Jessye Norman, Soile Isokoski... (Là-dedans j'aime bien même Renée Fleming et Kiri Te Kanawa, c'est dire!)

D'accord avec Benedictus.
Elle n'a pas persisté dans cette voie, cela montre bien ses limites (ce n'est pas péjoratif) et sa sagesse.

fomalhaut

Strauss : 4 letze lieder

+

Petite écoute comparée :

Arleen Augér/Previn :


Bonne version que je découvre aujourd’hui, avec quelques détails qui me gênent, mais dans l’ensemble, ça se tient très bien.

Renée Fleming/Thielemann :


Lucia Popp/Tennstedt :
+

Jessye Norman/Masur :


Kiri Te Kanawa/Davis (1977)


Gundula Janowitz/Karajan


Finalement, cette version avec laquelle j’avais un peu de mal cesse de me résister .