Votre dernier film visionné

Montfort a écrit:

Je crois avoir déjà dit que j'ai bien aimé Skyfall.
C'est un bon renouvellement du genre, AMHA bien plus réussi que les deux précédents.
C'est une adaptation du mythe au contexte actuel de crise et de déglingue généralisée - donc rien à voir avec l'hédonisme sixties des premiers opus avec Sean Connery.
Craig est plus une brute qu'un gentleman, mais il fait ça très bien.
Et on a toujours le même mélange de scènes d'action d'anthologie - toujours un brin longuettes - et de technologies délirantes...

A priori, j'irai voir le prochain, si il sort...

Montfort

Normalement c'est prévu pour 2014.

Alifie a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

J'ai essayé récemment Fantomas, c'était aussi mauvais que lorsque j'en avais vu une moitié il y a quinze ou vingt ans

André Hunebelle, le réalisateur de ces 3 Fantômas des années 60, est un gentil tâcheron du cinéma français populaire, mais De Funès y est tout de même comme toujours très drôle ... et pour Fantômas il y a toujours celui de Feuillade (ça n'est pas Yeux, ex-hahafantomus, qui me contredira)

Évidemment !, les fantômas à voir sont les cinq de Feuillade, Monsieur Fantômas d'Ernst Moerman, et pourquoi pas nuits rouges, adaptation pirate des romans de souvestre et allain par Franju (pas le meilleur franju mais quand même plutôt sympathique). Et en fantômas like, outre Mabuse le joueur (et les deux autres mabuse*, dont l'excellent testament du docteur mabuse), il y a la série de Pierre Prévert et du petit fils de feuillade (son nom m'échappe), qui est aussi, d'ailleurs, au générique de nuits rouges de franju, les compagnons de baal et le très bon danger! diabolik de Bava adapté des fumetti neri Diabolik. Et il y a aussi les vampires de Feuillade !!

bref, il y a de quoi faire avant de regarder les films de Hunebelle — qui n'ont pas grand chose à voire avec Fantômas, d'ailleurs ! —. Ceci dit, Louis de Funès aurait fait un excellent Fantômas** ! (en plus il y a une vague ressemblance entre ce dernier et René Navarre, l'interprète du génie du crime dans les fantômas de Feuillade).

*enfin… il y a trois autres mabuse de Lang, M le maudit faisant d'un certaine façon parti de la série.
** Marais est vraiment pas terrible…

Les yeux qui fascinent a écrit:

les fantômas à voir sont les cinq de Feuillade, Monsieur Fantômas d'Ernst Moerman, et pourquoi pas nuits rouges, adaptation pirate des romans de souvestre et allain par Franju (pas le meilleur franju mais quand même plutôt sympathique). Et en fantômas like, outre Mabuse le joueur (et les deux autres mabuse, dont l'excellent testament du docteur mabuse), il y a la série de Pierre Prévert et du petit fils de feuillade (son nom m'échappe) *, qui est aussi, d'ailleurs, au générique de nuits rouges de franju, les compagnons de baal et le très bon danger! diabolik de Bava adapté des fumetti neri Diabolik. Et il y a aussi les vampires de Feuillade !!

je n'aurais pas pensé aux Compagnons de Baal, mais c'était effectivement une série très réussie, du bon vieux temps où la télé ne diffusait pas que de la daube à la chaîne

* c'est Jacques Champreux

Vu il y a peu : "le journal du pecheur" de Wojciek Has (orhtographe au pif)

J'avais également vu la clepsydre de lui. Ces films sont souvent qualifié de Baroque. Je les trouves plutot tres onirique. Certe ces décors sont bourré de détail, hyper coloré avec des écalriage improbable et qui saturent le cadre mais l'histoire est en général assez eparpillé et fait vraiment l'ffet d'un reves décousu (plus vrais dans la clepsydre d'ailleurs), on passe de scene a d'autre sans forcement beaucoup de logique apparante.

Très agréable a visionner pour qui aime le surréalisme, l'onirisme..

Vous connaissez d'autres réalisateurs s'approchant ou dans la veine de celui ci, ça m'interesserait.

Alifie a écrit:

je n'aurais pas pensé aux Compagnons de Baal, mais c'était effectivement une série très réussie, du bon vieux temps où la télé ne diffusait pas que de la daube à la chaîne

Cela dit, ils [l'ortf] ont quand même réussi à la refourguer en deuxième ou troisième partie de soirée puis à la bannir du petit écran pendant qq dizaines d'années pour soupçon d'anti-gaullisme !

Citation :

* c'est Jacques Champreux

merci.

Etant fan des Die hard, je suis allée voir le dernier avec mes filles. C'est une sous merde innommable… A éviter absolument.

J'ai une super idée de discussion !
http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2013/03/08/strike-back-georges-lucas-a-signe-le-trio-dacteur-des-premiers-star-wars-pour-un-nouvel-episode/

Mariefran a écrit:

Etant fan des Die hard, je suis allée voir le dernier avec mes filles. C'est une sous merde innommable… A éviter absolument.

Je suis une fan aussi, et des James Bond (et toc), et j'hésite vraiment à y aller vu les retours....

Economise tes sous… Bruce Willis est décati, ce n'est pas drôle et la mise en scène consiste à multiplier les explosions… C'est du grand n'importe quoi.

Beh ça m'a bien fait rire Ce côté vraiment n'importe quoi... et puis Bruce Willis qui joue les vieux, ça me fait bien rire (voir R.E.D. par exemple! )

Mariefran a écrit:

Etant fan des Die hard, je suis allée voir le dernier avec mes filles. C'est une sous merde innommable… A éviter absolument.

En même temps avec John Moore le responsable (entre autre) de l’immonde 666 la malédiction aux commandes on ne pouvait pas attendre de miracle

Spoiler:

Pour Star Wars je ne suis pas certains d'avoir envie de revoir mes héros d'enfance vieux, même si ils sont juste là pour passer la main

Parsifal a écrit:

Spoiler:

Oui

Alifie a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

J'ai essayé récemment Fantomas, c'était aussi mauvais que lorsque j'en avais vu une moitié il y a quinze ou vingt ans

André Hunebelle, le réalisateur de ces 3 Fantômas des années 60, est un gentil tâcheron du cinéma français populaire, mais De Funès y est tout de même comme toujours très drôle ... et pour Fantômas il y a toujours celui de Feuillade (ça n'est pas Yeux, ex-hahafantomus, qui me contredira)

J'en ai effectivement vu deux de Hunebelle - qui est systématiquement d'une littéralité affligeante, en effet. Il faut dire qu'il ne se facilitait pas la tâche en embauchant systématiquement Marais.

Mais c'était mon but de toute façon, puisque je voulais les voir à cause des références qui y sont faites, pas vraiment parce que j'espérais que Hunebelle ait lu un manuel de réalisation et que Marais se soit acheté un jeu d'acteur dans l'intervalle.

Mariefran a écrit:

Etant fan des Die hard, je suis allée voir le dernier avec mes filles. C'est une sous merde innommable… A éviter absolument.

c'était pourtant pas compliqué de se tenir au courant

il paraît que GI joe c'est die hard 5 en bien.

DavidLeMarrec a écrit:

Alifie a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

J'ai essayé récemment Fantomas, c'était aussi mauvais que lorsque j'en avais vu une moitié il y a quinze ou vingt ans

André Hunebelle, le réalisateur de ces 3 Fantômas des années 60, est un gentil tâcheron du cinéma français populaire, mais De Funès y est tout de même comme toujours très drôle ... et pour Fantômas il y a toujours celui de Feuillade (ça n'est pas Yeux, ex-hahafantomus, qui me contredira)

J'en ai effectivement vu deux de Hunebelle - qui est systématiquement d'une littéralité affligeante, en effet. Il faut dire qu'il ne se facilitait pas la tâche en embauchant systématiquement Marais.

Mais c'était mon but de toute façon, puisque je voulais les voir à cause des références qui y sont faites, pas vraiment parce que j'espérais que Hunebelle ait lu un manuel de réalisation et que Marais se soit acheté un jeu d'acteur dans l'intervalle.

Si tu ne le connais pas déjà, tu devrais essayer le fort honorable Carmen de Christian Jaque : non pas que Jean Marais y soit meilleur comédien, mais il y campe un Don José hautain qui fait un pendant heureux à la Carmen très convaincante de Viviane Romance, comme toujours parfaite. Servis par une photo un peu académique, tous les deux y sont très beaux, et les seconds rôles (Blier en Remendado, Julien Bertheau en Escamillo, Marguerite Moreno), sont très bien aussi.

Spoiler:

@Alifie et son carmen d'opérette : ça a quand même l'air d'avoir mal veilli

Mais non, le modernisme évident de cette version est resté absolument intact !

Sinon, pour David, maintenant qu'on connaît ses vrais goûts musicaux, il y aurait bien ça : watch?v=For2VLjjoHo

Alifie a écrit:

Mais non, le modernisme évident de cette version est resté absolument intact !

Sinon, pour David, maintenant qu'on connaît ses vrais goûts musicaux, il y aurait bien ça : watch?v=For2VLjjoHo

Mais ça a l'air sacrément chouette en plus.

Il faut que je me trouve ça.

Insensibles — Un film qui porte plutôt bien son titre tant il a du mal à fonctionner auprès du spectateur. J'en parle un petit peu plus longuement ici pour qui cela intéresse.

Parsifal a écrit:

Pour Star Wars je ne suis pas certains d'avoir envie de revoir mes héros d'enfance vieux, même si ils sont juste là pour passer la main

Moi non plus C'est une véritable hérésie ce truc !

A la limite JJ Abrams peut peut être faire un truc honorable (je n'ai pas detesté son Star Trek et j'attend la suite) mais clairement ce sont des films que je redoute plus que je ne les attend

Pareil, je pense que je ne vais même pas aller le voir j'ai peur que ça gâche tout !

Bof les vrais Star Wars seront toujours là et brillerons toujours d'un éclat immarcescible!

Même, il y aura un charme de brisé

Hansel & Gretel, Witch Hunters : Ah... un bon film de série B, avec des méchantes sorcières machiavéliques qui enlèvent des gentils petits enfants... et Hansel et Gretel qui sont là pour toutes les tuer... de façon plus ou moins violente et sanglante!
Un bon moment de détente!

No : Super intéressant comme film, montrant de l'intérieur toute la campagne du référendum qui obligera Pinochet à céder le pouvoir... Très instructif et très bien fait!

J'ai vu pour la première fois en entier Le dîner de cons ce soir. J'ai adoré et j'ai ri énormément. Les dialogues de Veber sont hilarants. Villeret est attachant comme souvent. Dommage que le personnage de Marlène soit peu présent. Lhermitte fait du Lhermitte, pas forcément lui que je préfère. Je n'ai pas l'habitude de voir Francis Huster dans ce registre. Daniel Prévost est génial. N'ayant vu aucun des films dans lesquels les autres acteurs nommés dans la catégorie "meilleur acteur" aux Césars de 1999, je ne peux pas dire si Villeret méritait plus que les autres mais en tout cas, il est parfait dans son rôle.

Super — Une révélation : James Gunn filme ce qui ressemble au début à une comédie de faux super-héros et se révèle un film inclassable, terriblement ironique et particulièrement violent, d'une poésie rare qui rappelle American Beauty ou Little Miss Sunshine, dans des genres évidemment différents. Rainn Wilson, l'un des acteurs phares de The Office version US, est juste extraordinaire, et la bande-son signée Tyler Bates d'une remarquable qualité. Je m'attendais à tout sauf à ça, et c'est un chef-d'oeuvre.

Je veux seulement que vous m'aimiez - Rainer Werner Fassbinder.

Spring breakers d'Harmony Korine
une merde sans nom! pourtant le début laisse présager une reflexion sur une certaine jeunesse américaine dans la lignée d'un larry Clark (dont Harmony Korine a été le scénariste), le film ne manque pas de bonnes idées et le réalisateur semble posséder un sens visuel qui laisse présager que l'esthétique vulgaire de l'ensemble seras traiter avec une certaine distance. Trés vite l'ensemble devient pénible, avec sérieux et prétention Harmony Korine abandonne toute distance et semble filmer cette vulgarité au premier degrés, usant et abusant des ralentis, usant et abusant des flashforward, se montrant incapable de montrant de donner une quelconque épaisseur a ses personnages tandis que la fin du film sombre dans le plus grand n'importe quoi...
la bande son est insuportable (et j'y inclus tout, les voix, les musiques, les bruitages) et m'a donné mal a la tête, un film pénible, trop sérieux qui ne dit finalement rien.

Je suis assez tenté par le fait d'aller voir Camille Claudel, 1915 de Bruno Dumont. Je n'ai pas vu le film que Nuytten avait consacré à la passion entre Camille Claudel et Rodin. Je connais surtout Paul Claudel, ayant notamment lu deux pièces de celui-ci et étudié l'une d'elle l'an dernier. Sa soeur est visiblement fascinante et la folie étant quelque chose qui me fascine, ce nouveau film devrait m'intéresser. La critique dans Le Monde paru aujourd'hui mais daté de demain évidemment m'y encourage d'avantage. Je n'ai vu Juliette Binoche dans aucun film mais c'est une de nos grandes actrices françaises à ma connaissance.

Sinon, on a appris cette semaine que The Great Gatsby de Luhrmann va faire l'ouverture du Festival de Cannes. Je n'ai vu que Roméo + Juliette du réalisateur. Di Caprio est un très bon acteur et ayant lu le roman, cette adaptation suscite mon intérêt. J'essaerai donc d'aller le voir, en VO bien sûr, de préférence.

The Machinist — Pas mal du tout, bien ficelé, glauquasse à souhait mais aussi très inspiré, avec un Christian Bale proprement hallucinant.

Thor — Lorsque j'ai vu le nom de Kenneth Branagh comme réalisateur à la fin du film (je n'avais pas fait attention avant), je n'ai été que moyennement surpris : le film fait preuve d'une réelle sensibilité et ne sombre pas dans les clichés trop souvent dévolus à ce genre de productions. Bref, un film d'action qui se regarde avec plaisir et qui passe très bien, sans lenteurs ni maux de tête.

Le Chasseur de primes — Mou et rarement drôle, un joli ratage servi par deux comédiens qui n'arrivent pas à occuper leurs rôles. Du coup, le réalisateur insiste à mort sur la plastique de Jennifer Aniston, à défaut de savoir donner du rythme à son scénario convenu au-delà du raisonnable.

Ce dernier mois :

Leone : Et pour quelques dollars de plus
Chaplin : Les lumières de la ville
Leone : Il était une fois dans l'Ouest

Que du trés bon!

Parsifal a écrit:

Que du trés bon!

Oui

Que des films avec des types saouls.

Biely a écrit:

Que des films avec des types saouls.

pas faux

J'ai fait mes devoirs.

J'ai donc vu non pas un, non pas deux, mais TROIS James Bond. Tous en couleur. Merci d'être fier de moi.

J'ai donc emprunté le premier (recommandé notamment par Yeux) et le dernier (par Cleme) - et, pour faire bonne mesure, ma généreuse fournisseuse a tenu à ce que j'en découvre un du "milieu" ("Milieu" ?).

J'ai donc souffert vaillamment - et, non, en fait, ce n'était pas si terrible.


Points communs

Ce qui m'a le plus frappé, au delà des discordances sur la personnalité du personnage principal, c'est une remarquable constante formelle : ces trois films (et il me semble bien que c'était aussi le cas de celui ou de ceux que j'ai vus en partie il y a longtemps) sont construit de façon complètement séquentielle. Chaque crise est réglée l'une après l'autre, de façon bien ordonnée.

Cela explique grandement, je crois, mon ennui d'autrefois - c'est précisément l'entrelacement des lignes narratives qui fait, à mon sens, le caractère jubilatoire du théâtre de boulevard ou du Gendarme de Saint-Tropez (qui en a bien des caractéristiques). Dommage, au moins un de ces films serait vraiment captivant, vu sa matière première, s'il avait un peu croisé ses enjeux au lieu de les empiler de façon linéaire.

Autre point commun, le sacrifice des héroïnes (vraisemblable viol dans le premier, meurtres dans les deux autres), toujours pour aider le héros - une vision assez wagnérienne de leur juste rôle de serpillère.

Contre toute attente, plus le film était récent, plus j'y ai trouvé de l'intérêt - ce qui, pour ceux qui me fréquentent depuis quelque temps, n'est pas exactement mon genre. Le parcours d'ensemble est de toute façon stimulant dans ce qu'il reflète des habitudes des publics - ces films étant clairement destinés à en satisfaire une très large part.

Comme vous m'avez patiemment conseillé, je vais quand même vous dire deux mots de mes impressions sur chacun.


Dr. No - Terence Young (1962)

J'ai été assez peu intéressé par celui-ci. Il faut dire qu'à l'ère où l'on peut voir les façades de chaque maison de Douchanbé en quelques secondes dans Google Maps, le dépaysement du voyage aux Caraïbes ressemble tout au plus à des vacances grand public.
Par ailleurs, j'avais regardé le suivant dans l'ordre chronologique avant celui-ci, et le statisme était assez évident en comparaison. En termes de rythme, ça évoquait plutôt The Fly de Kurt Neumann ou mieux (si l'on peut dire) The Green Glove de Rudolph Maté.

Je me suis donc contenté de me réjouir de petits détails, comme la première apparition de la voix de Dr. No, tranquille, amplifiée, profonde, d'un anglais limpide, sorte de préfiguration de la voix-de-méchant façon Vader. Et lors de l'attentat à l'araignée, on entend une petit marche harmonique très sympa sur le thème des Filles-Fleurs de Parsifal (Wo ist mein Geliebter ?).

Frappé aussi par la violence du propos (et toujours par la liberté des sujets et du ton du cinéma des années 60, quelle que soient les représentations qu'on se fait généralement d'un tournant vers la fin de la décennie) : on commence par des meurtres assez abrupts, dont sur une femme sans défense, on voit un furtivement mais distinctement un nu intégral (même s'il est avéré qu'Ursula Andress portait un maillot couleur chair), on distribue bien sûr les morts à tour de bras (un petit accident nucléaire pour s'échapper, et on abat ou laisse se noyer les pauvres travailleurs locaux), et on suggère très fortement que l'héroïne a eu tout à fait le temps de voir les promesses (de viol) se réaliser. Ce qui n'empêche pas qu'on parle tout guillerettement après, et qu'elle se jette sans difficulté dans les bras de l'intrépide agent secret. Moi, ça m'a mis mal à l'aise, presque autant qu'un film interdit aux moins de douze ans (ceux que je ne regarde pas). [J'exagère un tout petit peu, mais tout de même, j'ai trouvé ça étonnamment dur pour un film grand public de la période.]
Je m'explique assez mal que Decent Films, qui était jusqu'ici ma référence en matière de "visibilité", semble trouver anodin ce genre de chose et distribue à tour de bras des "A" à ces films amoraux (pour ne pas dire immoraux) s'il en est.

Le principal intérêt du film réside donc dans le maintien de Sean Connery, avec sa certitude souriante de vaincre, et sa voix, légèrement artificiellement appuyée sur le grave, juste ce qu'il faut pour souligner sa virilité sans paraître jamais au-dessus de ses moyens. [C'est sympa, mais ça fait peu.]


Tomorrow Never Dies - Roger Spottiswoode (1997)

Clairement plus efficace, on voyage beaucoup plus, les intrigues sont plus fantaisistes, et les feux d'artifice ménagés de façon à susciter l'admiration. En revanche, les psychologies sont plus qu'esquissées, à part le sourire impavide du héros, il n'y a pas vraiment de contenu de ce côté-là.

La trouvaille du méchant manipulateur de médias est un reflet des peurs du temps intéressant sur le principe - dans les faits, j'ai trouvé ça tellement hénaurme que j'ai eu du mal à adhérer. Mais le côté complotiste a une résonance assez parlante avec notre époque.

Autrement dit : ça bouge beaucoup mais il ne se passe rien. Avantage : par rapport à Die Hard, ce n'est jamais tendu ou crispant. Réserve : par rapport à Die Hard, on ne peut pas gagner du temps en ne regardant que les dialogues, ils ne sont pas drôles.


Skyfall - Sam Mendes (2012)

Celui-là m'a vraiment séduit. Ce que j'ai trouvé de plus beau, c'est le générique du début, très belle séquence de délire, en particulier dans ce contexte dramatique et avec cette chanson précise. Le fait de placer un film entier sous les auspices de ces questions graves de responsabilité, de vie et de mort, cela donne une couleur à tout ce qui suit, et d'une certaine façon maquille les défauts (de plus en plus visibles). Le ton d'ensemble est clairement plus mélancolique, et un tout petit peu plus introspectif que les autres ; on insiste beaucoup sur la dépendance des agents à leur organisation, loin de l'image du héros désobéissant et victorieux. Tout le début, qui concerne le James Bond déclinant (plus du tout souriant, aigri, brisé, fatigué), m'a paru plutôt touchant (dans la limite des dialogues succincts, hein).

On voyage beaucoup trop pour que le quart en soit crédible, mais on bénéficie de très belles atmosphères visuelles (voilà quelqu'un qui exploite les moyens techniques à disposition), par exemple l'immeuble de Shanghaï de nuit, dont les vitres multiples de l'open-space sont traversées par les diffractions des publicités lumineuses.

Sur le plan du détail, j'ai en revanche été étonné de voir des problèmes de raccord assez impossibles à rater (M. laisse son sac au milieu du bureau de son patron, et lorsqu'elle tourne les talons, il n'y en a plus, elle repart sans rien), ou des incohérences bizarres - l'histoire de Monneypenny, qui est pourtant présente à son poste administratif dans Tomorrow Never Dies,

Spoiler:

Et puis la musique tribale en Turquie à deux pas d'Istanbul, j'ai trouvé ça très fort dans le genre "les autres sont des sauvages".
Cette fois, la musique nocturne m'a plutôt évoqué Vertigo et Marnie.

Globalement, le film s'enfonce doucement vers le grand n'importe quoi : le fait qu'après avoir failli mourir, il se retrouve aux prises avec quelqu'un capable de faire imploser les services secrets, et vienne par-dessus le marché extirper les démons de son enfance, ça pourrait faire trois films différents, et c'est trop dans un seul. Surtout en raison de la ligne narrative complètement linéaire : on empile clairement trois films les uns sur les autres, et aux tonalités très différentes (quel lien entre l'assaut de forteresse médiévale de la fin avec le désabusement de l'homme contemporain, au début ?). Mais il est assez plaisant visuellement et démarre assez fort pour colorer plutôt positivement ses faiblesses.

En somme : j'ai beaucoup aimé le premier tiers, assez peu le reste, mais c'est le seul où je n'ai pas eu l'impression de perdre mon temps, où j'avais l'impression de voir un objet un peu singulier, qui disait des choses intéressantes çà et là.

--

Bref, je vous remercie, c'était une exploration assez stimulante sur l'évolution des représentations d'un même objet, et la perspective de pouvoir en rendre compte à des non-fans donnait un peu plus d'enjeu.

Merci en particulier à Cleme, Yeux et Alifie, qui ont activement pris en main ma culture.

Je ne t'ai point recommandé Dr no (je crois que c'est cleme aussi) mais bons baisers de russie et au service de sa majesté (ce dernier est probablement celui qui te plairait le plus). Et casino royal de huston et Co

Sinon j'ai vu un bout de demain ne meurt jamais lorsque'il était passé à la télé dernièrement ; bin, la qualité minimum requise n'était franchement pas au rendez-vous… film écrit avec les pieds, dialogues même pas digne d'un téléfilm avec steve seagal, acteurs à la ramasse, z'ont oublié d'engager un réalisateur, etc. Bon après c'était plutôt drôle… au quatrième degrés.

Tu ne m'avais pas aussi dit "un des quatre premiers" (ou quelque chose comme ça) ?

En fait, Cleme a un pouvoir impressionnant.

(Je dois secrètement faire plus confiance à quelqu'un qui écoute des opéras qui ressemblent à quelque chose. )

Spoiler:

DavidLeMarrec a écrit:

Merci en particulier à Cleme, Yeux et Alifie, qui ont activement pris en main ma culture.

... moi, c'est un Jean Marais que je t'ai conseillé

Pour l'humour dans James Bond, il vaut mieux chercher du côté de ceux avec Roger Moore et là, pour le coup, Cololi aurait pu te conseiller (personnellement, je ne suis pas du tout client de Casino Royale). Evidemment, on est loin de la screwball comedy, mais il ne faut pas rêver, les Bond, du moins les anciens (je ne connais pas les récents), ne sont guère que d'aimables divertissements à une époque où les pubs "Mennen, pour nous les hommes" faisaient florès. Moore amène tout de même, ce qui fait une différence de taille, la nuance du second degré qui fait terriblement défaut avant, malgré le divin Sean, et, pour ceux que j'ai vus du moins, après (en fait, il manque juste Tony Curtis avec Roger Moore).

Sinon, Inspecteur Gadget (la série bien sûr) c'est très bien aussi

Alifie a écrit:

... moi, c'est un Jean Marais que je t'ai conseillé

Oui, j'avais remarqué, mais si tu ne veux pas que je te remercie, dis-le tout de suite, c'est plus rapide.

Citation :

Evidemment, on est loin de la screwball comedy

Je n'attendais pas non plus du Sturges en pleine gloire, hein.

Citation :

mais il ne faut pas rêver, les Bond, du moins les anciens (je ne connais pas les récents), ne sont guère que d'aimables divertissements à une époque où les pubs "Mennen, pour nous les hommes" faisaient florès.

On est bien d'accord, mais c'est comme ne jamais lire les règles du foot, peut-être réellement se considérer comme un humain sans avoir cette perspective (vertigineuse)-là ?

DavidLeMarrec a écrit:

Alifie a écrit:

... moi, c'est un Jean Marais que je t'ai conseillé

Oui, j'avais remarqué, mais si tu ne veux pas que je te remercie, dis-le tout de suite, c'est plus rapide.

Je t'ai senti beaucoup plus partant pour Beyoncé en Carmen

Alifie a écrit:

mais il ne faut pas rêver, les Bond, du moins les anciens (je ne connais pas les récents), ne sont guère que d'aimables divertissements à une époque où les pubs "Mennen, pour nous les hommes" faisaient florès.

J'aurais bien cité Pétrole Hann pour le contexte de l'époque, mais vu que Sean portait une moumoute ...

DavidLeMarrec a écrit:

Dr. No - Terence Young (1962)



Frappé aussi par la violence du propos (et toujours par la liberté des sujets et du ton du cinéma des années 60, quelle que soient les représentations qu'on se fait généralement d'un tournant vers la fin de la décennie) : on commence par des meurtres assez abrupts, dont sur une femme sans défense, on voit un furtivement mais distinctement un nu intégral (même s'il est avéré qu'Ursula Andress portait un maillot couleur chair), on distribue bien sûr les morts à tour de bras (un petit accident nucléaire pour s'échapper, et on abat ou laisse se noyer les pauvres travailleurs locaux), et on suggère très fortement que l'héroïne a eu tout à fait le temps de voir les promesses (de viol) se réaliser. Ce qui n'empêche pas qu'on parle tout guillerettement après, et qu'elle se jette sans difficulté dans les bras de l'intrépide agent secret. Moi, ça m'a mis mal à l'aise, presque autant qu'un film interdit aux moins de douze ans (ceux que je ne regarde pas). [J'exagère un tout petit peu, mais tout de même, j'ai trouvé ça étonnamment dur pour un film grand public de la période.]
Je m'explique assez mal que Decent Films, qui était jusqu'ici ma référence en matière de "visibilité", semble trouver anodin ce genre de chose et distribue à tour de bras des "A" à ces films amoraux (pour ne pas dire immoraux) s'il en est.

Le principal intérêt du film réside donc dans le maintien de Sean Connery, avec sa certitude souriante de vaincre, et sa voix, légèrement artificiellement appuyée sur le grave, juste ce qu'il faut pour souligner sa virilité sans paraître jamais au-dessus de ses moyens. [C'est sympa, mais ça fait peu.]

C'est vrai que dans celui la c'est assez violent mais à l'époque je pense qu'il y avait un autre rapport vis à vis de ça. En plus cette histoire est tirée d'un des livres de Ian Fleming et ce n'est pas son premier, donc il avait déjà un certain succès quand les films ont commencé à être réalisés et parait-il que les livres sont encore plus noirs, plus violents que les films, ça semble compliqué de faire un truc tout gentil avec des données comme ça. Et aujourd'hui pour la moindre goutte de sang versé c'est interdit au moins de 10 ans
D'ailleurs elle fait pas beaucoup de dégâts quand elle explose la centrale nucléaire, faudrait revoir un peu ça

Citation :

Skyfall - Sam Mendes (2012)

Celui-là m'a vraiment séduit. Ce que j'ai trouvé de plus beau, c'est le générique du début, très belle séquence de délire, en particulier dans ce contexte dramatique et avec cette chanson précise. Le fait de placer un film entier sous les auspices de ces questions graves de responsabilité, de vie et de mort, cela donne une couleur à tout ce qui suit, et d'une certaine façon maquille les défauts (de plus en plus visibles). Le ton d'ensemble est clairement plus mélancolique, et un tout petit peu plus introspectif que les autres ; on insiste beaucoup sur la dépendance des agents à leur organisation, loin de l'image du héros désobéissant et victorieux. Tout le début, qui concerne le James Bond déclinant (plus du tout souriant, aigri, brisé, fatigué), m'a paru plutôt touchant (dans la limite des dialogues succincts, hein).

Le générique de Casino Royale avec Daniel Craig est très bien fait aussi, celui dans Quantum j'aime moins. La BO d'Adele est vraiment très bien faite.
Je suis d'accord, c'est une vision différente de l'agent, il fait presque des trucs d'humains normaux. Par contre je trouve que dans l'ensemble les James Bond sont assez obéissants quand même, sauf dans les deux premiers avec Craig, mais je ne les ai pas tous vus encore.

Citation :

On voyage beaucoup trop pour que le quart en soit crédible, mais on bénéficie de très belles atmosphères visuelles (voilà quelqu'un qui exploite les moyens techniques à disposition), par exemple l'immeuble de Shanghaï de nuit, dont les vitres multiples de l'open-space sont traversées par les diffractions des publicités lumineuses.

Je préfère même le casse-tête que ça a du être pour tourner cette scène, ils ont du s'arracher les cheveux

Citation :

Sur le plan du détail, j'ai en revanche été étonné de voir des problèmes de raccord assez impossibles à rater (M. laisse son sac au milieu du bureau de son patron, et lorsqu'elle tourne les talons, il n'y en a plus, elle repart sans rien), ou des incohérences bizarres - l'histoire de Monneypenny, qui est pourtant présente à son poste administratif dans Tomorrow Never Dies,

Spoiler:

Et puis la musique tribale en Turquie à deux pas d'Istanbul, j'ai trouvé ça très fort dans le genre "les autres sont des sauvages".
Cette fois, la musique nocturne m'a plutôt évoqué Vertigo et Marnie.

Je comprends ton embarras envers les personnages de M et de Monneypenny mais en fait il ne faut pas prendre les Bond comme une suite, ils sont indépendants les uns des autres. Par exemple, le Casino Royale avec Craig qui date de 2006 le montre a ses débuts comme agent secret de la branche 00, dans Jamais plus jamais avec Sean Connery la James Bond prend en quelques sortes sa retraite. Dans le premier Casino Royale de 1968, James Bond est déjà à la retraite ...

Citation :

En somme : j'ai beaucoup aimé le premier tiers, assez peu le reste, mais c'est le seul où je n'ai pas eu l'impression de perdre mon temps, où j'avais l'impression de voir un objet un peu singulier, qui disait des choses intéressantes çà et là.

Normal c'est le meilleur

DavidLeMarrec a écrit:

Tu ne m'avais pas aussi dit "un des quatre premiers" (ou quelque chose comme ça) ?

En fait, Cleme a un pouvoir impressionnant.

(Je dois secrètement faire plus confiance à quelqu'un qui écoute des opéras qui ressemblent à quelque chose. )

Spoiler:

Je contrôle la force et le bon goût

Alifie a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Merci en particulier à Cleme, Yeux et Alifie, qui ont activement pris en main ma culture.

... moi, c'est un Jean Marais que je t'ai conseillé

Pour l'humour dans James Bond, il vaut mieux chercher du côté de ceux avec Roger Moore et là, pour le coup, Cololi aurait pu te conseiller (personnellement, je ne suis pas du tout client de Casino Royale). Evidemment, on est loin de la screwball comedy, mais il ne faut pas rêver, les Bond, du moins les anciens (je ne connais pas les récents), ne sont guère que d'aimables divertissements à une époque où les pubs "Mennen, pour nous les hommes" faisaient florès. Moore amène tout de même, ce qui fait une différence de taille, la nuance du second degré qui fait terriblement défaut avant, malgré le divin Sean, et, pour ceux que j'ai vus du moins, après (en fait, il manque juste Tony Curtis avec Roger Moore).

Sinon, Inspecteur Gadget (la série bien sûr) c'est très bien aussi

Mais ce n'est que du divertissement, on est bien d'accord.

Je vais tenter d'expliquer un peu mieux pourquoi je ne retrouve rien de ce qui me plaisait dans cette série.
Je vais prendre un exemple : Vivre et laisser mourir. Pourquoi c'est un océan au dessus des récents ? Déjà on avait des paysages extrêmement beaux, la musique de Paul McCartney réussie ... des cascades impressionantes mais sobres et réalisables humainement. Pas d'explosions partout, de surenchère ... Et puis il y avait l'ambiance : commencer le film sur un enterrement qui tourne au meurtre et où place le mort dans le cercueil ni vu ni connu ... (et changeant la musique jouée pendant l'enterrement au même instant) c'était génial. Et puis il y avait de l'humour : M débarque chez Bond ... Monneypenny voit que James était avec une femme - qui s'est cachée dans la penderie. M va chercher son manteau pour partir Monneypenny lui sauve le coup en allant le chercher.
James la remercie ... puis déshabille l'italienne avec un aimant
Et puis comme dans tout bon James Bond il ne peut pas s'empêcher de faire le malin même quand il est dans la merde jusqu'au cou Ou encore faire de fines remarques gastronomiques, pour montrer son érudition en la matière.

Bref tout ça n'y est plus, donc c'est nul

Cololi a écrit:

la musique de Paul McCartney réussie ...

Ca faut archiver c'est collector...

C'est de george martin, la musique ! (bref, même pas un vrai beatles ! ).

(mais la chanson titre est bien interprétée par les Wings donc Paul McCartney… ).

Glocktahr a écrit:

Cololi a écrit:

la musique de Paul McCartney réussie ...

Ca faut archiver c'est collector...

ça y est Cololi commence a nous révéler ses gouts véritables, bientot Lully va remplacer Wagner et Debussy dans ses compositeurs préféré!

Faut arrêter la fumette les gars