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| Othmar Schoeck (1886-1957) | |
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Benedictus Mélomane chevronné
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| Sujet: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 09 Juil 2017, 13:49 | |
| Il n’avait été jusqu’ici question de lui que dans le fil un peu fourre-tout consacré aux «décadents»; toutefois, compte tenu de l’importance de son corpus de compositions comme de son positionnement esthétique plus complexe qu’il n’y paraît, il me semble pertinent de lui dédier un fil. C’est, en outre, un des compositeurs dont l’œuvre me touche peut-être le plus personnellement. Plutôt que de me lancer d’emblée dans une notice encyclopédique, je poserai ici brièvement quelques jalons que je compléterai le cas échéant par la suite (en particulier pour les jalons biographiques, que je n’ai pas eu le temps de mettre en forme). Je vais d’abord tenter de brosser à grands traits son esthétique et de dresser ensuite un panorama synthétique de son œuvre. Une ressource en ligne intéressante pour les germanophones: le site de la Othmar-Schoeck-Gesellschaft Vos contributions sont évidemment les bienvenues, même si vous ne faites pas partie des forumeurs auxquels j’ai fait nommément appel. Pour ma part, je vais tâcher dans les semaines qui viennent de proposer quelque chose sur Das stille Leuchten et Unter Sternen, avec un peu de discographie.
Dernière édition par Benedictus le Dim 09 Juil 2017, 14:04, édité 2 fois |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 09 Juil 2017, 13:51 | |
| L’esthétique: un postromantisme complexe
● Suisse allémanique (né à Brunnen en 1886), fils d’un peintre paysagiste et lui-même peintre amateur (ses aquarelles illustrent les pochettes des CD Jecklin), Othmar Schoeck est fondamentalement imprégné de romantisme germanique (Naturgefühl, Sehnsucht...) et même du romantisme le plus «traditionnel»: outre des poètes romantiques suisses (en particulier Gottfried Keller), les poètes qu’il met en musique sont les mêmes que ceux de Schubert, Schumann ou Wolf (Goethe, Eichendorff, Mörike, Lenau...); quoique devenu l’ami de Hermann Hesse, il se refusera à mettre en musique des poèmes «modernes» comme ceux de Rilke.
● Ce romantisme passéiste pourrait, esthétiquement, l’apparenter à d’autres compositeurs comme Franz Schmidt voire Hans Pfitzner, mais son langage musical, formé à Leipzig auprès de Max Reger, est en réalité beaucoup complexe, explorant beaucoup plus loin que ceux-ci les limites du système tonal (sans toutefois jamais en sortir), effectuant sur la déclamation une recherche susceptible parfois de l’apparenter à l’expressionnisme le plus «avancé», et restant attaché à des démarches formelles (cellules harmoniques fonctionnant parfois comme pivot ou comme cadre de cycles entiers...) qui l’éloignent d’un postromantisme essentiellement mélodique et effusif. Par ailleurs, cet attachement au romantisme littéraire le plus traditionnel est aussi paradoxal dans la mesure où le traitement même de ces textes semble finalement marquer comme un écart vis-à-vis de leur propos: soit par une forme d’ironie (sensible dans le décalage entre la ligne pianistique et la ligne vocale), soit au contraire par une forme d’intensification expressionniste (très nette dans les cycles avec accompagnement d’orchestre).
● Globalement, Schoeck se rattache donc sans ambiguïté au postromantisme. Pour autant, ce postromantisme s’inscrit dans un spectre esthétique assez large, où me semblent se dessiner trois pôles:
- un postromantisme traditionnel mais généreux (disons quelque part entre la mélancolie schmidtienne et le lyrisme «positif» d’un Weingartner): on le trouve surtout dans son œuvre instrumentale et ses lieder de jeunesse;
- un expressionnisme parfois très poussé, mais davantage dans la tension harmonique et une certaine forme de violence déclamatoire: on le trouve surtout dans l’opéra Penthesilea, et certains cycles, en particulier Lebendig begraben;
- une esthétique plus radicalement personnelle - avec des climats plus raréfiés, une atmosphère énigmatique et proche du silence, une écriture musicale et des préoccupations poétiques plus spéculatives, comme d’un Webern qui serait demeuré dans le système tonal: c’est essentiellement ce que l’on entend dans les derniers grands cycles comme Unter Sternen ou Das stille Leuchten.
Il me semble que le Notturno op. 47, son œuvre la plus connue et la plus enregistrée, est peut-être celle qui parvient à articuler entre eux ces trois pôles.
Dernière édition par Benedictus le Mer 30 Aoû 2017, 16:45, édité 1 fois |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 09 Juil 2017, 13:55 | |
| Panorama de l’œuvre: un corpus riche dominé par le lied● L’œuvre de Schoeck est dominée par le lied. On pourrait envisager plusieurs découpages pour ce corpus; sur la base de ce que j’en perçois, je serais tenté de proposer celui-ci: - les recueils des années d’avant-guerre, constitués d’assez brèves pièces autonomes pour piano et voix, mais avec aussi quelques cycles (comme les Hafis-Lieder, op. 33) et quelques lieder nettement plus longs, en particulier Wanderung im Gebirge, op. 45: on est ici clairement dans un postromantisme un peu tendu, quelque part du côté de Wolf ou de Reger - mais avec peut-être une plus grande générosité. C’est la partie de l’œuvre de Schoeck qu’auront le plus servi les Liedersänger «historiques» documentés par le disque (Ernst Haefliger, Elisabeth Grümmer, Dietrich Fischer-Dieskau dans ses deux récitals parus chez DG) - probablement dans la mesure où ces lieder étaient plus aisément programmables en tant que compléments de programmes. - des cycles avec un accompagnement instrumental plus étoffé qui jalonnent l’œuvre: quatuor à cordes ( Notturno, op. 47 de 1931-33), orchestre de chambre ( Elegie, op. 36 de 1922) ou orchestre ( Lebendig begraben, op. 40 de 1926; Nachhall, op. 70 de 1954-55 - qu’ Anaëlle aime beaucoup, je crois: peut-être pourrait-elle nous en toucher un mot). Il s’agit là d’œuvres qui, comme je l’ai dit, se distinguent par leur densité. - les cycles pour voix et piano des années de guerre et d’après-guerre - en particulier Unter Sternen, op. 55 de 1941-43, Das stille Leuchten, op. 60 de 1946 et Das holde Bescheiden, op. 62 de 1947-49. C’est ici que s’intensifient les recherches formelles, harmoniques et prosodiques, dans l’atmosphère que j’ai essayé de décrire un peu plus haut (appréciation peut-être à nuancer, car sans doute en partie dépendante de interprétations tardives de Fischer-Dieskau, comme j’ai pu le constater en écoutant des versions de Trekel ou d’Hedwig Fassbaender). ● On ne saurait toutefois négliger les autres pans du corpus, où brillent aussi quelques pépites: - de la musique de chambre, où me semblent se détacher deux admirables quatuors à cordes (dont David a dit à plusieurs reprises tout le bien qu’il pensait); - des œuvres scéniques - et tout spécialement ce chef d’œuvre qu’est l’hyper-expressionniste Penthesilea de 1923-25 (déjà commenté dans le fil sur les postromantiques et décadents) et Vénus (merci à Greg Skywalker pour sa contribution!); - des œuvres pour chœur (que je connais trop mal, mais dont Mélo avait dit beaucoup de bien en playlist, je crois: s’il veut nous en parler au lieu de se perdre dans les sables mouvants de l’audiophilie...); - des œuvres avec orchestre, en particulier les trois concertos pour violon, pour violoncelle et pour cor (qui m’ont longtemps semblé moins frappants - mais sur les conseils de David j’ai réécouté avec beaucoup de plaisir celui pour violon; peut-être devrais-je aussi réévaluer les deux autres) et l’intermezzo pastoral Sommernacht, op. 58 de 1945 (assez réussi, mais d’un impressionnisme effusif qui n’est pas ce que je préfère).
Dernière édition par Benedictus le Lun 10 Juil 2017, 17:23, édité 1 fois |
| | | greg skywalker Mélomaniaque
Nombre de messages : 1013 Date d'inscription : 06/08/2010
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Lun 10 Juil 2017, 07:28 | |
| Othmar Schoeck Venus Op. 32 (1922) , opéra, premier succès scénique d'Othmar , un hommage à la beauté . Livret d'un ami d'enfance d'Othmar , Armin Rueger , un pharmacien ... d'ailleurs , Busoni écrivit ironiquement "Schoeck manque quelques ingrédients que l'on trouvera vain à la pharmacie"... l'origine du livret est une nouvelle de Prosper Mérimée, "La Vénus d'Ille" et un récit d'Eichendorff, "l'image de marbre". L'intrigue ? Horace est un jeune bourgeois qui doit épouser Simone . Dans la propriété de l'oncle d'Horace le Baron de Zarandelle, on retrouve une statue du Vénus . l'aura de la statue est tellement forte , le jeune homme perd tout controle ,il abandonne Simone et met l'alliance au doigt de la statue . Celle ci matérialise dans la fete du mariage . Horace se jette dans les bras de Vénus et meurt. Fantastique et érostime , et un coté Démoniaque . Tout pour plaire ! Coté Musique , Post-romantique assumé , une pointe de modernité , beaucoup de lyrique . Schoeck écrit de sa Vénus : "La musique se consume langoureusement,tel un hommage à la beauté". Acte I : le début du premier acte est prometteur . Après une ouverture bien sage confié aux cordes ,magnifique duo entre Horace et Simone , très romantique et raffiné ,Schoeck soigne l'accompagnement de cordes (on pense peu à verklärte nacht de Schonberg). , des dialogues parlés-chantés de Baron de Zarandelle le découvreur de la statue sont bien menés (on pense au prologue de Ariadne auf Naxos de Strauss, ou Busoni ) . Par contre ,la premier Acte s'achève un brin conventionnel , traitement des choeurs traditionnels , je suis un peu déçu . Acte II : la fête c'est mieux ! même raffinement, même parlés-chantés , l'orchestre s'anime , c'est la fête , plus de rythmes, les choeurs s'emballent. Quand Horace met l'anneau à la statue , un changement s'opère vers une Atmosphère décadente ,fantastique . fin de l'acte par un interlude orageux Acte III une rencontre fatale même Atmosphère décadente jusqu'à la fin tragique . Un regret important , les rôles féminins , équilibrés au premier acte , inexistants au Troisième ( pas de rôle pour Venus !! et Simone tombe dans les pommes à la fin de II .... ) |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mer 30 Aoû 2017, 16:44 | |
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| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 17 Oct 2017, 08:38 | |
| L'intégrale des Lieder, regroupés dans un coffret ! J'aurai donc l'occasion d'en parler bientôt. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 17 Oct 2017, 15:08 | |
| C'est une nouvelle intégrale? Qui sont les interprètes? |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14625 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 17 Oct 2017, 15:29 | |
| - Benedictus a écrit:
- C'est une nouvelle intégrale? Qui sont les interprètes?
C'est l'intégrale que l'on trouvait chez "jecklin" mais en 11 volumes séparés. Et c'est réédité par "jecklin" avec ce coffret. - Spoiler:
37€90 chez amazon.de et jpc. Beaucoup plus cher ailleurs ! Artists: Christine Schäfer, Lynne Dawson, Juliane Banse, Cornelia Kallisch, Hedwig Fassbender, Wolfram Rieger, Till Körber, Julius Drake, Christoph Keller, Aziz Kortel, Jörg Dürmüller, Kurt Streit, Ian Bostridge, Nathan Berg, Niklaus Tüller, Dietrich Henschel, Roman Trekel, Oskar Birchmeier, Gudrun Haag. - Spoiler:
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 17 Oct 2017, 16:00 | |
| Ah, d'accord! (C'est malin, j'en ai déjà la moitié en disques séparés...) |
| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 17 Oct 2017, 16:04 | |
| - Benedictus a écrit:
- Ah, d'accord!
(C'est malin, j'en ai déjà la moitié en disques séparés...) J'en avais aucun...donc... - Spoiler:
Un volume séparé coûte maintenant la moitié du prix du coffret !
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| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mer 25 Oct 2017, 10:53 | |
| De "Mouvements décadents début vingtième sans domicile fil" - Guillaume a écrit:
- Xavier a écrit:
- sud273 a écrit:
- Penthesilée de Shoeck, je crois que j'avais écrit quelques mots dessus, ça m'avait fait un choc à l'époque (il faut passer l'aridité des 5 premières minutes), une expérience assez unique orchestralement (il n'y a pas de violons dans l'orchestre par exemple). Vraiment une très belle oeuvre, j'ai vainement cherché à me procurer d'autres oeuvres de Schoeck.
Si si, il y a bien des violons, très clairement, même s'il ne sont pas toujours très présents c'est vrai.
- Rubato a écrit:
- Je l'ai reçu ce matin:
C'est l'électrochoc. Cet opéra m'a fortement impressionné. On ne reprend son souffle qu'à la fin. C'est d'une violence! Pour les interprètes, les rôles doivent être très difficiles à tenir. De rares moments d'accalmie, pendant lesquels alternent chant et sprechgesang: la belle rencontre entre Achilles et Penthesilea, vers le milieu de l'opéra, et vers la fin également, Penthesilea devant le corps d'Achille. La formation de l'orchestre favorise les couleurs sombres (très peu de violons) et aussi les couleurs guerrières, avec les percussions, les pianos (2) et les trompettes. Schoeck disait: "La pièce doit avancer comme une implacable tempête" et c'est exactement cela que l'on ressent. C'est un déchaînement, et on n'en ressort pas indemne. Ce soir j'ai fait la découverte d'un grand opéra. Il faudrait une réécoute pour ma part pour dire si c'est un "grand opéra" (surtout que suivre un livret allemand sans traduction et avec uniquement un synopsis anglais pour s'aider, c'est pas évident), mais c'est superbe oui, très prenant, très réussi. (et ça mérite d'être davantage joué, c'est certain) On a de la chance en plus, ce disque Albrecht est remarquable! (quelques notes un peu basses de Dernesch si on veut pinailler) Le son est quasiment de la qualité d'un enregistrement studio. L'alternance chant et parlé (je ne crois pas qu'il y ait de sprechgesang proprement dit) est très bien venue, l'orchestration superbe. (à certains passages au début on pourrait penser à Schreker par certaines irisations ou par la présence du piano mais c'est fait de façon très différente et ça sonne nettement plus brut, plus sombre, plus sec, on est à peu près dans le même monde musical que Schreker/Strauss mais avec un type d'orchestration assez différent en fin de compte) A écouter absolument! Je rebondis sur cet opéra et le disque Albrecht.
Pour le livret, le texte est de toute façon celui de Kleist, coupé dans les tirades un peu longues et seulement à partir de la scène 6, qu'on trouve en français traduit par Julien Gracq, le problème étant que cette traduction n'est pas en vers et qu'elle est peu littérale mais Gracq est génial. Le livret est indispensable pour sentir le climat de cet opéra, qui est assez épuisant et paroxystique, impression renforcée par les particularités de l'orchestration et la concentration dramatique. Le degré de violence est supérieur à celui d'Elektra (dont l'oeuvre descend en droite ligne dans sa veine antico-barbare) ; le duo d'amour formant alors une respiration, une reprise de souffle au milieu de la densité de l'oeuvre. Quoi qu'il en soit une musique extrêmement intéressante et parfaitement adaptée au texte de Kleist.
Le disque Albrecht accentue l'impression d'étouffement : la prise de son met en avant les voix, voix assez brutes et brutales, mais toujours très en style et très expressives. Orchestre un peu en retrait, on n'en profite peut-être pas complètement, cependant cette oeuvre refuse la volupté sonore (d'où la réduction du nombre de cordes etc.). - starluc a écrit:
- J'ai découvert "Penthésiléa" après "Venus". Les deux opéras se ressemblent assez peu, ce qui semble prouver que Schoeck savait se renouveler...Un tous cas, je peux dire que "Penthésiléa" de Schoeck a été pour moi un grand choc! C'est fulgurant!
Dernière édition par Rubato le Mer 25 Oct 2017, 11:14, édité 2 fois |
| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mer 25 Oct 2017, 10:55 | |
| De "Mouvements décadents début vingtième sans domicile fil" - Mélomaniac a écrit:
- Un coup de projecteur mérité sur ce disque qui avait été récompensé par la presse (Diapason d'or).
Je ne connaissais pas bien ce compositeur suisse, et ce programme choral m'a fortement impressionné, par son écriture ferme et forte, que ce soit dans les oeuvres avec orchestre (éclatant Dithyrambe !) que dans les pages a cappella (le vrombissant Maschinenschlacht pour voix d'hommes).
- Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Othmar Schoeck (1886-1957) :
Trommelschläge, Op. 26 Der Postillon, Op. 18 Dithyrambe, Op. 22 Wegelied, Op. 24 Für ein Gesangfest im Frühling, Op. 54 Kantate, Op. 49 Vision, Op. 63
= Martin Homrich, ténor ; Ralf Lukas, baryton-basse
Mario Venzago, Choeurs et Orchestre de la Radio d'Allemagne centrale (MDR)
(Claves, décembre 2006)
Dernière édition par Rubato le Mer 25 Oct 2017, 11:14, édité 1 fois |
| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mer 25 Oct 2017, 11:01 | |
| De "Mouvements décadents début vingtième sans domicile fil" - Benedictus a écrit:
- Eusèbe a écrit:
- Le Notturno op. 47 pour quatuor et voix est une merveille!
Ah, oui, une de mes œuvres-fétiche! (Justement, ce soir j'avais prévu d'essayer la version Genz/Leipzig.) - anaëlle a écrit:
- J'adore le Nachhall, Op.70, un de mes cycles de lieder préférés !!
- anaëlle a écrit:
- Benedictus a écrit:
- Tu as la version Hancock/Botstein? C'est bien?
C'est cela. Je n'ai pas de point de comparaison, mais ça me paraît excellent. Se trouve en streaming, si tu veux te faire une petite idée.
- Benedictus a écrit:
- Et après, tu viendras nous dire "oh, non, je ne suis pas du tout devenue une spécialiste de la niche décadente, c'est juste que mes goûts ont un peu évolué...
Dernière édition par Rubato le Mer 25 Oct 2017, 11:15, édité 1 fois |
| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mer 25 Oct 2017, 11:05 | |
| De "Mouvements décadents début vingtième sans domicile fil" - greg skywalker a écrit:
- Othmar Schoeck ,pour moi , n'est pas vraiment "décadent" , bon peut etre pour Penthesilea . Et il mérite un fil dedié
un cd sympa , qui vaut une écoute pour le lied Besuch in Urach
j'entends dans ce lied sa Venus (superbe opera !) , Puccini , Strauss (le chevalier à la rose ) , Korngold ( les élans lyrique de Die Todte Stadt ) , Bref j'adore !!! - Benedictus a écrit:
- greg skywalker a écrit:
Othmar Schoeck ,pour moi , n'est pas vraiment "décadent" , bon peut etre pour Penthesilea . Voilà: pour Penthesilea et quelques cycles de lieder orchestraux (comme Lebendig begraben), si. Mais il est vrai que, la plupart du temps, il est ou bien en-deça (dans une sorte de beau lyrisme postromantique baigné de nostalgie: le Concerto pour violon, les quatuors, certains lieder) ou bien au-delà (assez ailleurs, en fait - comme une espèce de Webern tonal: d'un lyrisme raréfié, mystérieux et spéculatif - dans les derniers cycles de lieder avec piano).
- greg skywalker a écrit:
- un cd sympa , qui vaut une écoute pour le lied Besuch in Urach
j'entends dans ce lied sa Venus (superbe opera !) , Puccini , Strauss (le chevalier à la rose ) , Korngold ( les élans lyrique de Die Todte Stadt ) , Bref j'adore !!! Sommernacht, quoique mineur, est chouette aussi. Besuch in Urach, je me suis tellement habitué à l'entendre par Mitsuko Shirai et Hartmut Höll en conclusion de Holde Bescheiden (leur gravure chez Claves avec DFD), que j'ai trouvé cette version orchestrale un peu trop onctueuse et extravertie, trop Puccini-Strauss-Korngold justement; mais oui, c'est chouette aussi.
Dernière édition par Rubato le Mer 25 Oct 2017, 11:15, édité 1 fois |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14625 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mer 25 Oct 2017, 11:12 | |
| De "Mouvements décadents début vingtième sans domicile fil" - DavidLeMarrec a écrit:
- Xavier a écrit:
- Schoeck: Lebendig begraben/DFD, Rieger
+
Formidable. (même si je ne sais pas ce que dit le texte...) Le texte de Keller est assez expansif, dans le genre romantisme grandiose. C'est un peu de la même eau que la Fin de Satan de Hugo, ça rugit de tous côtés. La musique de Schoeck est bien paisible en comparaison. Musicalement, on est quelque part entre le Notturno (qui utilise aussi un poème de Keller, mais sensiblement plus apaisé) et la fureur tranchante de Penthesilea. (Personnellement, j'aime moins que l'un et l'autre, mais ça s'écoute très bien quand même.) - Xavier a écrit:
- Oh oui, ça s'écoute bien.
J'ai écouté un peu distraitement, mais il y a des moments vraiment remarquables. - DavidLeMarrec a écrit:
- Tout à fait, mais irrégulièrement réparties : pas mal de psalmodie un peu sèche musicalement et assez en deçà de la force du texte. Néanmoins, ça mérite écoute, ça fait partie des œuvres de Schoeck qui ne sont pas tièdes, et je ne suis pas sûr qu'elles soient majoritaires.
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| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14625 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 29 Oct 2017, 17:19 | |
| J'attends ce colis. Sinon, pour Notturno qu'elle serait la meilleure de ces deux versions ? Je serais bien tenté par celle de Genz, surtout qu'il y a une oeuvre de Schreker en "bonus" |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 29 Oct 2017, 18:23 | |
| La meilleure, c'est Niklaus Tüller avec le Quatuor de Berne (Accord). Non, sérieusement: Tüller, Gerhaher et Stenz Genz sont toutes les trois magnifiques. Trois immenses chanteurs, aux qualités d'ailleurs très proches (verbe sans afféterie, émission franche, expression intense mais directe); des choix esthétique un peu différents, qui dépendent aussi en partie du quatuor ( Tüller / Berne est peut-être plus âpre, insistant davantage sur les ruptures et les contrastes; Gerhaher / Rosamunde est peut-être plus «crépusculaire» et joue davantage sur les effets de timbre et de résonance, Stenz Genz / Leipzig m'a fait l'effet d'être à la fois plus clair et plus sinueux.) Le choix dépendra alors des compléments ( Eichendorff Lieder op. 20 de Schoeck pour Tüller avec Christoph Keller - son partenaire de Wanderung im Gebirge et des Hafis Lieder de l'édition Jecklin; Der Wind pour petit ensemble de Schreker - mais sans voix - chez Genz; et... rien chez Gerhaher.) Enfin, moi, j'ai fait mon choix: j'ai les trois.
Dernière édition par Benedictus le Dim 29 Oct 2017, 19:58, édité 1 fois |
| | | Roderick Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3456 Age : 49 Date d'inscription : 10/06/2013
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 29 Oct 2017, 18:25 | |
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| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14625 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 29 Oct 2017, 19:48 | |
| Merci à tous les deux pour les conseils. @ Benedictus. Quand tu écris Stenz c'est un diminutif pour Stephan G enz ? Pas sûr que la version Niklaus Tüller soit disponible. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 29 Oct 2017, 19:57 | |
| Oups... Je corrige. Disons que Stephan G enz est entré collision avec Markus Stenz, dont j'ai écouté les 3ᵉ et 7ᵉ de Mahler cet après-midi (des versions exceptionnelles, d'ailleurs - chez Oehms avec le Gürzenich). |
| | | Roderick Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3456 Age : 49 Date d'inscription : 10/06/2013
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 29 Oct 2017, 20:42 | |
| - Rubato a écrit:
- Pas sûr que la version Niklaus Tüller soit disponible.
Sur a****n.com, sinon /watch?v=zeV3uxsa23A |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 29 Oct 2017, 20:54 | |
| Il existe aussi celles de Le Roux, qui exalte la modernité, et de Bär (un peu plus lisse côté accompagnement). Tüller, Gerhaher, Le Roux, Bär (pas écouté S. Genz, mais c'est un immense liedersänger et les Leipziger parmi les meilleurs quatuors de tous les temps, rompus de surcroît aux répertoires « décadents »…), tout c'est formidable.
Personnellement, comme Benedictus, j'ai vraiment un faible pour Tüller, la version où l'entrelacement est le plus organique, où le chanteur est le mieux disant, où le quatuor est le plus fouillé.
(Vu en concert avec Eröd… c'était hallucinant, mieux encore que Tüller, mais le Quatuor Aron était hélas un peu à la peine.) |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 29 Oct 2017, 21:11 | |
| Bär? Mais c'est un enregistrement commercialisé? Tüller, en plus, c'était ma version de découverte (en microsillon ) |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14625 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 29 Oct 2017, 21:43 | |
| Je vais essayer de trouver Tüller. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Dim 29 Oct 2017, 22:31 | |
| - Benedictus a écrit:
- Bär? Mais c'est un enregistrement commercialisé?
Oui, chez Denon. - Citation :
- Tüller, en plus, c'était ma version de découverte (en microsillon )
Pareil (sur Youtube ). |
| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Lun 30 Oct 2017, 08:52 | |
| - Benedictus a écrit:
- Le choix dépendra alors des compléments (Eichendorff Lieder op. 20 de Schoeck pour Tüller avec Christoph Keller - son partenaire de Wanderung im Gebirge et des Hafis Lieder de l'édition Jecklin
Ah oui, effectivement ! C'est le volume 3. Maintenant que j'ai les textes, je vais pouvoir réécouter. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Lun 30 Oct 2017, 22:30 | |
| - Roderick a écrit:
- C'est celle que je connais, très bien, en tout cas assez pour ne pas en chercher une autre... (je n'aime pas trop le "bonus")
[Der Wind de Schreker, couplé à la version Genz.] Oui, ce n'est pas du plus grand Schreker, et ça existe sur d'autres disques, mais ce n'est pas vilain tout de même. Moins attirant que d'autres lieder de Schoeck, certes ! |
| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 31 Oct 2017, 08:41 | |
| Écoute du volume 7 de l'édition Jecklin: - Wandsbecker Liederbuch Op.52 - Sechs Lieder Op.51 - Drei Lieder Op.35 Globalement dans une veine plutôt postromantique. Pour l'interprétation, deux valeurs sûres: Dietrich Henschel et Juliane Banse, accompagnés au piano par Wolfram Rieger. Un beau volume. ...et c'est quand même mieux quand on a les textes ! |
| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Sam 04 Nov 2017, 09:08 | |
| Deux cycles sur des poèmes de LEUTHOLD. Spielemannsweisen Op.56Un mini-cycle enchainant attaca 6 Lieder. Cela ressemble d'ailleurs plus à un long Lied. Il peut être accompagné au piano ou à la harpe. Et je trouve que la harpe convient très bien ici pour ces "chants de ménestrel" Der Sänger Op.57Deux parties de 13 Lieder, pour un ensemble duquel se dégage un certain lyrisme; le chant est souvent déclamatoire. Musicalement, c'est assez dépouillé.
Dernière édition par Rubato le Lun 20 Nov 2017, 09:03, édité 1 fois |
| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 14 Nov 2017, 09:03 | |
| On pourrait dire que comme Wolf, Schoeck a ses "Mörike Lieder"
Op.62 "Das holde Bescheiden"
40 Lieder en deux parties principales, elles-mêmes en plusieurs parties.
I: Consacrés à la nature et à l'amour.
Widmung - 1 Lied (Dédicace en guise de prologue) Natur - 8 Lieder Liebe - 9 Lieder
II: La méditation.
Betrachtung - 14 Lieder Glaube - 7 Lieder Rücklinck: Besuch in Urach - 1 long Lied (16 mn) Hymne final à la nature.
Un grand et beau recueil donc, composé de 1947 à 1948. "Univers où se mêlent réel et imaginaire, sensualité et idéalisme"
Pour l'écoute: édition Jecklin vol 11 & 12 Lynne Dawson - Ian Bostridge - Julius Drake |
| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mer 15 Nov 2017, 10:26 | |
| Elegie Op.36C'est le premier cycle de Lieder composé par Schoeck (1915 à 1922), sur des poèmes de Lenau (18) et Eichendorff (6). Cycle pour voix de basse/baryton et accompagné par un orchestre de chambre. La musique est tonale, mais on est parfois à la limite, avec des lignes mélodiques tortueuses difficiles à mémoriser. L'ambiance générale m'a fait penser au Winterreise de Schubert, pas musicalement bien sûr mais par les thèmes abordés: le voyageur, la nature, la mort qui rôde... Très peu de parties sont "animées" et de l'ensemble se dégage une certaine mélancolie, nostalgie parfois, comme une longue méditation. On pourrait ressentir une certaine monotonie, mais le cycle gagne à être réécouté "dans la foulée", ce que j'ai fait. Pour l'écoute:Klaus Mertens: basse-baryton Mutare ensemble: Gerhard Müller-Hornbach Une douceur quasi permanente dans la voix; j'aurais préféré quelque chose de plus expressif, mais c'est sans doute recommandé sur la partition. De belles couleurs de la formation de chambre, qui n'est pas toujours utilisée au complet. |
| | | Rubato Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Jeu 16 Nov 2017, 10:29 | |
| J'ai écouté Notturno Op. 47.
Une œuvre qui porte bien son nom; climat sombre et ambiance crépusculaire. L'écriture est toujours dans une sorte de tonalité "floue".
J'ai parfois pensé à son compatriote Frank Martin.
Version d'écoute: Stephan Getz: baryton Leipziger Streichquartett |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 26 Déc 2017, 15:18 | |
| Comme le fil n'apparaissait pas dans l'index, j'ai tout copié depuis le fil des décadents sans domicile fil… Alors voici : - Spoiler:
- Rubato a écrit:
- Début XXème, je poste ici.
J'ai commandé ces deux oeuvres dont les compositeurs m'étaient encore inconnus il y a quelques jours.
Manfred Gurlitt: Wozzeck
Othmar Schoeck: Penthesilea
Deux opéras, dirigés par Gerd Albrecht, qui, je m'en rends compte, fait revivre grâce à ses enregistrements, de nombreuses oeuvres de cette première moitié de XXème siècle, nous permettant ainsi d'en faire la découverte. - Anonymous a écrit:
- Penthesilée de Shoeck, je crois que j'avais écrit quelques mots dessus, ça m'avait fait un choc à l'époque (il faut passer l'aridité des 5 premières minutes), une expérience assez unique orchestralement (il n'y a pas de violons dans l'orchestre par exemple). Vraiment une très belle oeuvre, j'ai vainement cherché à me procurer d'autres oeuvres de Schoeck.
Gurlitt, totalement inconnu au bataillon: et en effet (bien que ce soit un élève d'Humperdinck ce qui ne présage rien de bon) personnage qui mérite sans doute qu'on le redécouvre. Encore un veinard! non seulement il a été poursuivi par le 3ème Reich comme dangereux bolchévique, mais sortir un Wozzeck 8 mois après celui de Berg et choisir Les Soldats de Lenz comme deuxième livret d'opéra! même s'il ne pouvait pas savoir, c'est quand même jouer dangereusement avec la postérité... pas étonnant que dans ces conditions son dernier opéra s'appelle Warum? - Rubato a écrit:
- Je l'ai reçu ce matin:
C'est l'électrochoc. Cet opéra m'a fortement impressionné. On ne reprend son souffle qu'à la fin. C'est d'une violence! Pour les interprètes, les rôles doivent être très difficiles à tenir. De rares moments d'accalmie, pendant lesquels alternent chant et sprechgesang: la belle rencontre entre Achilles et Penthesilea, vers le milieu de l'opéra, et vers la fin également, Penthesilea devant le corps d'Achille. La formation de l'orchestre favorise les couleurs sombres (très peu de violons) et aussi les couleurs guerrières, avec les percussions, les pianos (2) et les trompettes. Schoeck disait: "La pièce doit avancer comme une implacable tempête" et c'est exactement cela que l'on ressent. C'est un déchaînement, et on n'en ressort pas indemne. Ce soir j'ai fait la découverte d'un grand opéra. - Zeugma a écrit:
- Ta description met l'eau à la bouche !
- Xavier a écrit:
- sud273 a écrit:
- Penthesilée de Shoeck, je crois que j'avais écrit quelques mots dessus, ça m'avait fait un choc à l'époque (il faut passer l'aridité des 5 premières minutes), une expérience assez unique orchestralement (il n'y a pas de violons dans l'orchestre par exemple). Vraiment une très belle oeuvre, j'ai vainement cherché à me procurer d'autres oeuvres de Schoeck.
Si si, il y a bien des violons, très clairement, même s'il ne sont pas toujours très présents c'est vrai.
- Rubato a écrit:
- Je l'ai reçu ce matin:
C'est l'électrochoc. Cet opéra m'a fortement impressionné. On ne reprend son souffle qu'à la fin. C'est d'une violence! Pour les interprètes, les rôles doivent être très difficiles à tenir. De rares moments d'accalmie, pendant lesquels alternent chant et sprechgesang: la belle rencontre entre Achilles et Penthesilea, vers le milieu de l'opéra, et vers la fin également, Penthesilea devant le corps d'Achille. La formation de l'orchestre favorise les couleurs sombres (très peu de violons) et aussi les couleurs guerrières, avec les percussions, les pianos (2) et les trompettes. Schoeck disait: "La pièce doit avancer comme une implacable tempête" et c'est exactement cela que l'on ressent. C'est un déchaînement, et on n'en ressort pas indemne. Ce soir j'ai fait la découverte d'un grand opéra. Il faudrait une réécoute pour ma part pour dire si c'est un "grand opéra" (surtout que suivre un livret allemand sans traduction et avec uniquement un synopsis anglais pour s'aider, c'est pas évident), mais c'est superbe oui, très prenant, très réussi. (et ça mérite d'être davantage joué, c'est certain) On a de la chance en plus, ce disque Albrecht est remarquable! (quelques notes un peu basses de Dernesch si on veut pinailler) Le son est quasiment de la qualité d'un enregistrement studio. L'alternance chant et parlé (je ne crois pas qu'il y ait de sprechgesang proprement dit) est très bien venue, l'orchestration superbe. (à certains passages au début on pourrait penser à Schreker par certaines irisations ou par la présence du piano mais c'est fait de façon très différente et ça sonne nettement plus brut, plus sombre, plus sec, on est à peu près dans le même monde musical que Schreker/Strauss mais avec un type d'orchestration assez différent en fin de compte) A écouter absolument! - Resigned a écrit:
- Cela fait envie!
De Schoeck, je ne connait que le Notturno, œuvre magnifique pour quatuor à corde et voix (je m'étonnais de ne pas trouver de sujet). C'est sur un de mes disques de chevet, du Carmina Quartet et Olaf Bär (avec les Quatuors de Szymanovski et la Langsamer Satz de Webern).
- Yohan Nicolas a écrit:
- Rubato a écrit:
- Personnellement, je ferais une distinction entre "décadent" et "Entarte".
Je pense que l'on peut dire d'un compositeur que sa musique est "décadente" sans pour autant que celui-ci fasse partie des "voix étouffées" c'est à dire de "l'Entartete Musik". Donc "Décadent", catégorie esthétique (un peu floue d'ailleurs) et "l'Entartete Musik", catégorie historique. Mais il est vrai que dans la plupart des cas, les deux sont liées. On ne saurait mieux résumer le ressenti que j'en ai : "Entartete Musik" comme une appellation plus ou moins arbitraire, juste ce que les nazis n'aimaient pas, et "décadent" quelque chose que l'on peut tenter de justifier.
Mais il est évident que les deux sont liés, vu le cas de Schreker par exemple, et de ses Gezeichneten. Justement Schoeck semble être un bon contre-exemple, compositeur suisse qui n'était pas à l'avant-garde et ne connaitra le succès que durant la période nazie (où sa musique démodée était considérée comme "pure") avant de sombrer un peu dans l'oubli.
- DavidLeMarrec a écrit:
- Xavier a écrit:
- Xavier a écrit:
- Il faut que tu écoutes le Nain!
Chez Schoeck, Penthesilea en priorité (par contre c'est moins sensuel que Schreker, plus noir) puis Venus, et chez Stephan Die Ersten Menschen, ça c'est vraiment superbe! (on en a parlé dans le sujet sur les décadents, tu dois connaître ce sujet j'imagine!) Et surtout il faut que tu écoutes Sancta Susanna d'Hindemith! Je suis vraiment étonné en lisant tout ça : Zemlinsky et, et plus encore Schoeck, sont tellement plus post-romantiques que Schreker ou Stephan, qui regardent déjà vers d'autres direction. Et alors Sancta Susanna... je l'ai justement mise il n'y a pas longtemps (vers juin, je crois), et si je trouve cette musique fort belle, je n'y ai pas entendu ce que vous y percevez d'hallucinant, en tout cas rien de particulièrement singulier. Je vais réécouter, je ne voudrais pas manquer un bijou décadent !
- Xavier a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- Xavier a écrit:
- Xavier a écrit:
- Il faut que tu écoutes le Nain!
Chez Schoeck, Penthesilea en priorité (par contre c'est moins sensuel que Schreker, plus noir) puis Venus, et chez Stephan Die Ersten Menschen, ça c'est vraiment superbe! (on en a parlé dans le sujet sur les décadents, tu dois connaître ce sujet j'imagine!) Et surtout il faut que tu écoutes Sancta Susanna d'Hindemith! Je suis vraiment étonné en lisant tout ça : Zemlinsky et, et plus encore Schoeck, sont tellement plus post-romantiques que Schreker ou Stephan, qui regardent déjà vers d'autres direction. Et alors Sancta Susanna... je l'ai justement mise il n'y a pas longtemps (vers juin, je crois), et si je trouve cette musique fort belle, je n'y ai pas entendu ce que vous y percevez d'hallucinant, en tout cas rien de particulièrement singulier. Je vais réécouter, je ne voudrais pas manquer un bijou décadent !
Tu as écouté Penthesilea je suppose? Parce que c'est du post-romantique quand même assez particulier. (rien que l'orchestration...) La différence que tu fais avec Schreker ou Stephan en termes de modernité ne me paraît vraiment pas criante. Alors oui, si tu prends Venus plutôt que Penthesilea et si tu prends l'oeuvre la plus moderne de Schreker, Die Gezeichneten, ça marche. Mais si on fait l'inverse...
Sancta Susanna, je ne sais pas si c'est si singulier que ça... c'est singulier pour du Hindemith à mon sens! Et c'est surtout superbe! Très inspiré, harmonies magnifiques, très beaux motifs, orchestration soignée, concentration dramatique exceptionnelle... mais ce n'est peut-être pas spécialement moderne pour l'époque, effectivement. - DavidLeMarrec a écrit:
- Au passage, Arnaud, il y a aussi les Vier Gesänge für eine tiefe Stimme, chez Schreker, qui sont très chouettes. Ce n'est pas du tout lumineux (au contraire), mais l'écriture en est très belle (on est davantage du côté des Kindertotenlieder que des Quatre Derniers Lieder, pour situer).
- Xavier a écrit:
- Tu as écouté Penthesilea je suppose?
Oui, et même si j'aime beaucoup, je n'ai pas été frappé par ce que tu décris, en tout cas pas à ce point. Ca fait un moment cela dit, je retenterai donc.
- Citation :
- Alors oui, si tu prends Venus plutôt que Penthesilea et si tu prends l'oeuvre la plus moderne de Schreker, Die Gezeichneten, ça marche. Mais si on fait l'inverse...
Je parlais précisément des mêmes oeuvres que toi, mais si on fait une généralité sur l'ensemble de ses oeuvres, alors c'est indubitable, Schoeck est un aimable postromantique, plus proche de Reger que de Richard Strauss, alors que Schreker a toujours quelque chose de plus retors et vénéneux, ou d'expérimental. En revanche, en constance de qualité, oui, Schoeck est beaucoup plus égal, quasiment tout ce que j'ai écouté de lui mérite d'être fréquenté, alors qu'il y a beaucoup de pièces un peu ternes (ou seulement bizarres...) chez Schreker.
- Xavier a écrit:
- Encore un truc introuvable...
On s'absente à peine quelques mois et on vous manque aussitôt de respect.
Claudia Barainsky / DSO Berlin / Peter Ruzicka :
Couplage avec du symphonique de Schreker, dont les rares Quatre petites pièces pour grand orchestre. Sans doute le plus recommandable pour commencer.
Eva Marton / Budapest SO / John Carewe :
Couplage avec des lieder orchestraux de Zemlinsky, Schönberg et Korngold. Ca date de la fin des années 90 ou du début des années 2000 (il me semblait, moi, que tu avais écouté et détesté), mais la voix tient remarquablement ; ce n'est pas la version la plus éthérée et colorée possible, mais ça tient bien son rang, et le couplage hallucinant m'y fait revenir souvent.
Version avec piano (beaucoup moins intéressante) tirée de l'intégrale Mees :
Autre version avec piano dans une anthologie, avec l'excellente spécialiste du lied décadent Regina Klepper :
Après, oui, il y a des bandes radio, dont l'extraordinaire Brigitte Hahn / Armin Jordan (dernier concert parisien d'Armin Jordan, s'ils pouvaient le publier...), ou bien Melanie Diener / Bertrand de Billy (pas génial), et Helene Donath / Hermann Scherchen (vision très moderniste, qui doit bien figurer dans un coffret quelconque...).
- Guillaume a écrit:
- Xavier a écrit:
- sud273 a écrit:
- Penthesilée de Shoeck, je crois que j'avais écrit quelques mots dessus, ça m'avait fait un choc à l'époque (il faut passer l'aridité des 5 premières minutes), une expérience assez unique orchestralement (il n'y a pas de violons dans l'orchestre par exemple). Vraiment une très belle oeuvre, j'ai vainement cherché à me procurer d'autres oeuvres de Schoeck.
Si si, il y a bien des violons, très clairement, même s'il ne sont pas toujours très présents c'est vrai.
- Rubato a écrit:
- Je l'ai reçu ce matin:
C'est l'électrochoc. Cet opéra m'a fortement impressionné. On ne reprend son souffle qu'à la fin. C'est d'une violence! Pour les interprètes, les rôles doivent être très difficiles à tenir. De rares moments d'accalmie, pendant lesquels alternent chant et sprechgesang: la belle rencontre entre Achilles et Penthesilea, vers le milieu de l'opéra, et vers la fin également, Penthesilea devant le corps d'Achille. La formation de l'orchestre favorise les couleurs sombres (très peu de violons) et aussi les couleurs guerrières, avec les percussions, les pianos (2) et les trompettes. Schoeck disait: "La pièce doit avancer comme une implacable tempête" et c'est exactement cela que l'on ressent. C'est un déchaînement, et on n'en ressort pas indemne. Ce soir j'ai fait la découverte d'un grand opéra. Il faudrait une réécoute pour ma part pour dire si c'est un "grand opéra" (surtout que suivre un livret allemand sans traduction et avec uniquement un synopsis anglais pour s'aider, c'est pas évident), mais c'est superbe oui, très prenant, très réussi. (et ça mérite d'être davantage joué, c'est certain) On a de la chance en plus, ce disque Albrecht est remarquable! (quelques notes un peu basses de Dernesch si on veut pinailler) Le son est quasiment de la qualité d'un enregistrement studio. L'alternance chant et parlé (je ne crois pas qu'il y ait de sprechgesang proprement dit) est très bien venue, l'orchestration superbe. (à certains passages au début on pourrait penser à Schreker par certaines irisations ou par la présence du piano mais c'est fait de façon très différente et ça sonne nettement plus brut, plus sombre, plus sec, on est à peu près dans le même monde musical que Schreker/Strauss mais avec un type d'orchestration assez différent en fin de compte) A écouter absolument! Je rebondis sur cet opéra et le disque Albrecht.
Pour le livret, le texte est de toute façon celui de Kleist, coupé dans les tirades un peu longues et seulement à partir de la scène 6, qu'on trouve en français traduit par Julien Gracq, le problème étant que cette traduction n'est pas en vers et qu'elle est peu littérale mais Gracq est génial. Le livret est indispensable pour sentir le climat de cet opéra, qui est assez épuisant et paroxystique, impression renforcée par les particularités de l'orchestration et la concentration dramatique. Le degré de violence est supérieur à celui d'Elektra (dont l'oeuvre descend en droite ligne dans sa veine antico-barbare) ; le duo d'amour formant alors une respiration, une reprise de souffle au milieu de la densité de l'oeuvre. Quoi qu'il en soit une musique extrêmement intéressante et parfaitement adaptée au texte de Kleist.
Le disque Albrecht accentue l'impression d'étouffement : la prise de son met en avant les voix, voix assez brutes et brutales, mais toujours très en style et très expressives. Orchestre un peu en retrait, on n'en profite peut-être pas complètement, cependant cette oeuvre refuse la volupté sonore (d'où la réduction du nombre de cordes etc.). - starluc a écrit:
J'ai découvert "Penthésiléa" après "Venus". Les deux opéras se ressemblent assez peu, ce qui semble prouver que Schoeck savait se renouveler...Un tous cas, je peux dire que "Penthésiléa" de Schoeck a été pour moi un grand choc! C'est fulgurant! - DavidLeMarrec a écrit:
- Il faudra peut-être faire un fil Schoeck quelque jour...
Dans 'Playlist' :
- Xavier a écrit:
- Schoeck: Lebendig begraben/DFD, Rieger
+
Formidable. (même si je ne sais pas ce que dit le texte...) Le texte de Keller est assez expansif, dans le genre romantisme grandiose. C'est un peu de la même eau que la Fin de Satan de Hugo, ça rugit de tous côtés. La musique de Schoeck est bien paisible en comparaison. Musicalement, on est quelque part entre le Notturno (qui utilise aussi un poème de Keller, mais sensiblement plus apaisé) et la fureur tranchante de Penthesilea. (Personnellement, j'aime moins que l'un et l'autre, mais ça s'écoute très bien quand même.) - Xavier a écrit:
- Oh oui, ça s'écoute bien.
J'ai écouté un peu distraitement, mais il y a des moments vraiment remarquables. - DavidLeMarrec a écrit:
- Tout à fait, mais irrégulièrement réparties : pas mal de psalmodie un peu sèche musicalement et assez en deçà de la force du texte. Néanmoins, ça mérite écoute, ça fait partie des œuvres de Schoeck qui ne sont pas tièdes, et je ne suis pas sûr qu'elles soient majoritaires.
- DavidLeMarrec a écrit:
- Essaie quand même de le réécouter avec le texte, parce que c'est assez puissant dans son genre.
- Xavier a écrit:
- Surement, mais je ne comprends toujours pas grand chose à l'allemand... (et il n'y a aucune traduction dans le disque)
- DavidLeMarrec a écrit:
- Depuis tout ce temps, tu n'as même pas essayé Emily !
Tiens, en deux secondes : http://www.recmusic.org/lieder/show_poems_in_group.html?CID=1219 . - starluc a écrit:
- starluc a écrit:
J'ai découvert "Penthésiléa" après "Venus". Les deux opéras se ressemblent assez peu, ce qui semble prouver que Schoeck savait se renouveler...Un tous cas, je peux dire que "Penthésiléa" de Schoeck a été pour moi un grand choc! C'est fulgurant! Idem pour moi. J'ai adoré les deux! - Xavier a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- Depuis tout ce temps, tu n'as même pas essayé Emily !
Tiens, en deux secondes : http://www.recmusic.org/lieder/show_poems_in_group.html?CID=1219 . Merci!
Là encore j'étais en train de me dire que j'écoutais un truc tellement peu connu, que ce n'était pas la peine de chercher sur Recmusic... - Mélomaniac a écrit:
- Un coup de projecteur mérité sur ce disque qui avait été récompensé par la presse (Diapason d'or).
Je ne connaissais pas bien ce compositeur suisse, et ce programme choral m'a fortement impressionné, par son écriture ferme et forte, que ce soit dans les oeuvres avec orchestre (éclatant Dithyrambe !) que dans les pages a cappella (le vrombissant Maschinenschlacht pour voix d'hommes).
- Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Othmar Schoeck (1886-1957) :
Trommelschläge, Op. 26 Der Postillon, Op. 18 Dithyrambe, Op. 22 Wegelied, Op. 24 Für ein Gesangfest im Frühling, Op. 54 Kantate, Op. 49 Vision, Op. 63
= Martin Homrich, ténor ; Ralf Lukas, baryton-basse
Mario Venzago, Choeurs et Orchestre de la Radio d'Allemagne centrale (MDR)
(Claves, décembre 2006)
- Rav-phaël a écrit:
- Puis-je me permettre de demander une liste ? Procédé toujours utile, pour les pauvres couillons comme moi qui aimeraient découvrir plus en profondeur cet univers qu’ils connaissent mal des compositeurs « décadents » , mais qui ne savent pas où et quoi. Une liste des oeuvres et compositeurs, qui aurait l’avantage de nous éviter d’avoir à fouiller dans les nombreux messages que comporte ce fil ( sommes-nous fainéants .. oui ! )
Je découvre justement Othmar Schoeck, avec Vénus ! C’est une belle surprise, ça dégouline de charme , « dégouline » et « charme » étant les deux mots clés de mon impression à l’écoute de cette oeuvre ^^ . Non, vraiment j’aime beaucoup ! Du coup je continue, maintenant que je suis chaud, en essayant un autre compositeur qui m’est inconnu : Rudi Stefan ! Die ersten Menschen ...
ça commence bien, encore ! Encore ! - Benedictus a écrit:
- Benedictus, en Playlist, a écrit:
- Schoeck: Unter Sternen, op. 55
Dietrich Fischer-Dieskau (baryton), Hartmut Höll (piano) Enr.: Berlin, II.1986 Claves Sublime. Un cycle plutôt tardif de lieder nocturnes sur des poèmes de Gottfried Keller. Une écriture mystérieusement évasive et d'un lyrisme très dépouillé, avec toujours ce double travail propre à Schoeck: une façon très particulière de déployer les potentialités de la déclamation dans les sinuosités de l'écriture mélodique, et en même temps de travailler sur des motifs cycliques qui se transforment et s'engendrent. Interprétation magnifique: la "dernière manière" de DFD, où le chanteur a renoncé aux maniérismes de la période précédente, mais non à une certaine exigence verbale, et où la voix semble parée d'une sorte de patine un peu mate. Accompagnement précis mais au toucher plus "allusif" q'"expressif" de Höll.
Mais en effet, comme le suggère David un peu plus haut, il serait peut être necessaire d'ouvrir un fil dédié à Schoeck. Entre Penthesilea, les lieder (au moins les grands cycles de la fin) et les quatuors, il y a là quand même un corpus objectivement remarquable (outre le fait que ça me parle vraiment de façon très intime). - Eusèbe a écrit:
- Le Notturno op. 47 pour quatuor et voix est une merveille!
- Benedictus a écrit:
- Eusèbe a écrit:
- Le Notturno op. 47 pour quatuor et voix est une merveille!
Ah, oui, une de mes œuvres-fétiche! (Justement, ce soir j'avais prévu d'essayer la version Genz/Leipzig.) - anaëlle a écrit:
- J'adore le Nachhall, Op.70, un de mes cycles de lieder préférés !!
- Benedictus a écrit:
- Tu as la version Hancock/Botstein? C'est bien?
Moi, j'ai juste une version helvético-helvète (Loosli & Loosli, Radio de Berne). Ce sont d'ailleurs les deux seules qui existent, on dirait.
(Et après, tu viendras nous dire "oh, non, je ne suis pas du tout devenue une spécialiste de la niche décadente, c'est juste que mes goûts ont un peu évolué...") - anaëlle a écrit:
- Benedictus a écrit:
- Tu as la version Hancock/Botstein? C'est bien?
C'est cela. Je n'ai pas de point de comparaison, mais ça me paraît excellent. Se trouve en streaming, si tu veux te faire une petite idée.
- Benedictus a écrit:
- Et après, tu viendras nous dire "oh, non, je ne suis pas du tout devenue une spécialiste de la niche décadente, c'est juste que mes goûts ont un peu évolué...
- greg skywalker a écrit:
- Othmar Schoeck ,pour moi , n'est pas vraiment "décadent" , bon peut etre pour Penthesilea . Et il mérite un fil dedié
un cd sympa , qui vaut une écoute pour le lied Besuch in Urach
j'entends dans ce lied sa Venus (superbe opera !) , Puccini , Strauss (le chevalier à la rose ) , Korngold ( les élans lyrique de Die Todte Stadt ) , Bref j'adore !!! - Benedictus a écrit:
- greg skywalker a écrit:
- Othmar Schoeck ,pour moi , n'est pas vraiment "décadent" , bon peut etre pour Penthesilea .
Voilà: pour Penthesilea et quelques cycles de lieder orchestraux (comme Lebendig begraben), si. Mais il est vrai que, la plupart du temps, il est ou bien en-deça (dans une sorte de beau lyrisme postromantique baigné de nostalgie: le Concerto pour violon, les quatuors, certains lieder) ou bien au-delà (assez ailleurs, en fait - comme une espèce de Webern tonal: d'un lyrisme raréfié, mystérieux et spéculatif - dans les derniers cycles de lieder avec piano).
- greg skywalker a écrit:
- Et il mérite un fil dedié
Depuis le temps que je promets de le faire...
- greg skywalker a écrit:
- un cd sympa , qui vaut une écoute pour le lied Besuch in Urach
j'entends dans ce lied sa Venus (superbe opera !) , Puccini , Strauss (le chevalier à la rose ) , Korngold ( les élans lyrique de Die Todte Stadt ) , Bref j'adore !!! Sommernacht, quoique mineur, est chouette aussi. Besuch in Urach, je me suis tellement habitué à l'entendre par Mitsuko Shirai et Hartmut Höll en conclusion de Holde Bescheiden (leur gravure chez Claves avec DFD), que j'ai trouvé cette version orchestrale un peu trop onctueuse et extravertie, trop Puccini-Strauss-Korngold justement; mais oui, c'est chouette aussi.
- greg skywalker a écrit:
- Benedictus a écrit:
Voilà: pour Penthesilea et quelques cycles de lieder orchestraux (comme Lebendig begraben), si. Mais il est vrai que, la plupart du temps, il est ou bien en-deça (dans une sorte de beau lyrisme postromantique baigné de nostalgie: le Concerto pour violon, les quatuors, certains lieder) ou bien au-delà (assez ailleurs, en fait - comme une espèce de Webern tonal: d'un lyrisme raréfié, mystérieux et spéculatif - dans les derniers cycles de lieder avec piano).
c'est exactement que je pense ( Nachhall frole le silence , le concerto de violon romantique ...)
- greg skywalker a écrit:
- un cd sympa , qui vaut une écoute pour le lied Besuch in Urach
j'entends dans ce lied sa Venus (superbe opera !) , Puccini , Strauss (le chevalier à la rose ) , Korngold ( les élans lyrique de Die Todte Stadt ) , Bref j'adore !!! Sommernacht, quoique mineur, est chouette aussi. Besuch in Urach, je me suis tellement habitué à l'entendre par Mitsuko Shirai et Hartmut Höll en conclusion de Holde Bescheiden (leur gravure chez Claves avec DFD), que j'ai trouvé cette version orchestrale un peu trop onctueuse et extravertie, trop Puccini-Strauss-Korngold justement; mais oui, c'est chouette aussi.
J'adore Shirai ! et je connais pas cet cycle de lieder , donc .... je dois écouter cela bientot ! - greg skywalker a écrit:
- Benedictus a écrit:
Voilà: pour Penthesilea et quelques cycles de lieder orchestraux (comme Lebendig begraben), si. Mais il est vrai que, la plupart du temps, il est ou bien en-deça (dans une sorte de beau lyrisme postromantique baigné de nostalgie: le Concerto pour violon, les quatuors, certains lieder) ou bien au-delà (assez ailleurs, en fait - comme une espèce de Webern tonal: d'un lyrisme raréfié, mystérieux et spéculatif - dans les derniers cycles de lieder avec piano).
c'est exactement que je pense ( Nachhall frole le silence , le concerto de violon romantique ...)
- Benedictus a écrit:
Sommernacht, quoique mineur, est chouette aussi. Besuch in Urach, je me suis tellement habitué à l'entendre par Mitsuko Shirai et Hartmut Höll en conclusion de Holde Bescheiden (leur gravure chez Claves avec DFD), que j'ai trouvé cette version orchestrale un peu trop onctueuse et extravertie, trop Puccini-Strauss-Korngold justement; mais oui, c'est chouette aussi.
J'adore Shirai ! et je connais pas cet cycle de lieder , donc .... je dois écouter cela bientot ! [/quote] - Rubato a écrit:
- Benedictus a écrit:
- greg skywalker a écrit:
- Et il mérite un fil dedié
Depuis le temps que je promets de le faire...
Entièrement d'accord.
Il a un corpus très important de Lieder avec piano / orgue / harpe...je serais assez tenté! - Benedictus a écrit:
- Bon, bon, je vais tâcher de m'y mettre d'ici lundi...
- Rubato a écrit:
- Benedictus a écrit:
- Bon, bon, je vais tâcher de m'y mettre d'ici lundi...
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 26 Déc 2017, 16:35 | |
| Donc, je cherchais un fil, parce que j'ai beaucoup écouté de Schoeck dernièrement. Toujours la même vénération pour les quatuors (Notturno inclus), mais je réévalue aussi les œuvres pour violoncelle (concerton, sonate), je me déclecte des lieder chez Jecklin (et puis ce Besuch in Urach orchestré par Willy Honegger, par Harnisch, Berne et Venzago, quelle tuerie !)… et puis deux découvertes majeures dans ses opéras.
Je n'avais jamais écouté Venus… vraiment rien à voir avec la rage de Penthésilée, c'est ici tout en lyrisme très sophistiqué, une jubilation ininterrompue pendant toute l'œuvre. Le disque contient-il le livret ? En quelles langues ? Je n'ai que le son et je voudrais bien avoir le texte… C'est d'après Mérimée (Vénus d'Ille) et Eichendorff (Marmorbild).
Découvert aussi, via les extraits enregistrés par Heger (Cebotari, M. Fuchs, P. Anders !), Das Schloß Dürande (qui sera donné à Berne en juin), tout à fait dans cette veine mélodique irrésistible, et pourtant plein de richesses. Il n'existe pas d'intégrale, j'espère que la radio sera généreuse. Là aussi, livret d'après Eichendorff. |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14625 Date d'inscription : 21/01/2007
| | | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91592 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 26 Déc 2017, 17:16 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
Je n'avais jamais écouté Venus… vraiment rien à voir avec la rage de Penthésilée, c'est ici tout en lyrisme très sophistiqué, une jubilation ininterrompue pendant toute l'œuvre. Le disque contient-il le livret ? En quelles langues ? Je n'ai que le son et je voudrais bien avoir le texte… C'est d'après Mérimée (Vénus d'Ille) et Eichendorff (Marmorbild). Le disque que j'avais emprunté (le seul je crois, à moins qu'il y ait eu une réédition, donc la version Venzago) contenait au moins l'allemand et le français. ( https://classik.forumactif.com/t4272-disques-disposant-d-un-livret-traduit-en-francais ) Il est disponible à la Médiathèque de Paris, notamment à celle des Halles et à la réserve centrale. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Sam 30 Déc 2017, 01:49 | |
| Merci ! Dans ma version dématérialisée, ils n'ont reproduit que la distribution et les données de pressage… (voleurs)Sinon je découvre ceci : Très étonnant, en fait ce n'est pas du tout du chœur contemplatif et poétique post-brahmsien ou post-regerien, mais de véritables scènes dramatiques (le Whitman qui ouvre le disque pourrait être tiré d'un moment fort d'opéra, vraiment). Évidemment, c'est moins le cas pour les Mörike et Keller, hein. En tout cas assez surprenant, surtout les nombreux avec orchestre, et réussi par ailleurs. (En plus, le chœur de la MDR, il n'y a pas vraiment mieux pour ce type de musique. ) |
| | | arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25933 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 09 Jan 2018, 17:13 | |
| Le Notturno de Schoeck au programme de Disques en Lice:
https://www.rts.ch/play/radio/disques-en-lice/audio/othmar-schoeck-notturno?id=9229319 |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 09 Jan 2018, 19:28 | |
| - arnaud bellemontagne a écrit:
- Le Notturno de Schoeck au programme de Disques en Lice:
https://www.rts.ch/play/radio/disques-en-lice/audio/othmar-schoeck-notturno?id=9229319 C'est chouette, ça va permettre à beaucoup de monde de le découvrir, ils vont avoir un afflux spectaculaire de ventes, et il vont publier une intégrale du Schloß Dürande et une seconde version de Venus ! |
| | | Roderick Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3456 Age : 49 Date d'inscription : 10/06/2013
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 09 Jan 2018, 20:13 | |
| Sans aller jusque là, ça change quand même d'une énième écoute de l'Appassionata ou du Messie de Haendel... et ça permet de découvrir à peu près l'ensemble de la discographie ! Et puis c'est assez agréable d'entendre trois des intervenants reconnaître dès le départ qu'ils découvrent l’œuvre...
EDIT : En fait il manque Tüller dans le panel |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| | | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14625 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Mar 29 Mai 2018, 08:50 | |
| Pour débuter la journée en douceur: Drei geistliche Gesänge op11 Drei Lieder op7 Zwei Gesänge op9 Fünf Lieder op31 Zwölf Eichendorff-Lieder op30 Dans l'ensemble, rythmes lents, ambiance plutôt mélancolique voire bucolique. - Spoiler:
C'est sur le volume 2 de l'intégrale Jecklin. Nathan Berg: baryton Julius Drake: piano Oskar Birchmeier: orgue (op11)
|
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14625 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Jeu 31 Mai 2018, 14:53 | |
| Je continue ma réécoute des Lieder de Schoeck avec ce que j'avais appelé ses "Möricke Lieder", c'est à dire Das holde Bescheiden, op.62.Les deux premières parties (9 Lieder chacune) Natur et Liebe. Très beau corpus que l'on retrouve sur le vol.11 de Jecklin. Lynne Dawson Ian Bostridge Julius Drake |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Jeu 31 Mai 2018, 15:24 | |
| Ja nuUUUUn, indes mit hoOOher FeuUUUUerheEElle… ! |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Jeu 31 Mai 2018, 15:53 | |
| La version Jecklin avec Bostridge et Dawson est bien (et Drake phénoménal), mais ça vaut vraiment la peine de se procurer DFD / Mitsuko Shirai / Hartmut Höll (chez Claves.) |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97911 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Jeu 31 Mai 2018, 15:55 | |
| Et surtout la version orchestrale du lied final avec Harnisch, Berne et Venzago. |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14625 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Jeu 31 Mai 2018, 15:59 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Ja nuUUUUn, indes mit hoOOher FeuUUUUerheEElle… !
... Der Blitz die Stirn und Wange mir verklärt... |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14625 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Jeu 31 Mai 2018, 16:07 | |
| - Benedictus a écrit:
- La version Jecklin avec Bostridge et Dawson est bien (et Drake phénoménal), mais ça vaut vraiment la peine de se procurer DFD / Mitsuko Shirai / Hartmut Höll (chez Claves.)
Ce n'est plus disponible; peut-être d'occasion ou téléchargement... EDIT: En fait si ! |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14625 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Ven 08 Juin 2018, 11:27 | |
| J'ai réécouté Élégie puis Notturno. Ma préférence va vers Notturno, mais je me demande si ce n'est pas à cause de l'interprétation, que je trouve moyenne, de Klaus Mertens dans Élégie . Stephan Getz ( Notturno) est beaucoup plus expressif, son chant plus nuancé. Bon, comparer deux œuvres différentes (mais qui ont des points communs) n'est pas forcément une bonne chose non plus ! |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) Ven 08 Juin 2018, 11:52 | |
| - Rubato a écrit:
- l'interprétation, que je trouve moyenne, de Klaus Mertens dans Élégie
La version d'Andreas Schmidt avec Werner Andreas Albert, chez CPO, n'est plus disponible? |
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| Sujet: Re: Othmar Schoeck (1886-1957) | |
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