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Saint Laurent contre Saint Laurent....

J'avais déjà visionné le film signé par Jalil Lespert avec Pierre Niney en YSL, Guillaume Galienne en Pierre Bergé, avec Marie de Villepin et Laura Smet jouant les deux égéries, Betty Catroux et Loulou de la Falaise : visible, mais pas passionnant...
Au moment de sa sortie il avait été trainé dans la boue par Pierre Bergé, le taxant entre autre "d'homophobe"...
J'ai vu hier le film "approuvé" par P. B. , celui de Bertrand Bonello avec Gaspard Ulliel en YSL et Jérémie Rénier en P. B. : lourdingue et interminable : son seul intérêt les vêtements sortent tous des placards de la Fondation YSL et les plans manifestement tournés dans l'appartement - somptueux - du couturier.

Belcore

Belcore a écrit:

Saint Laurent contre Saint Laurent....

J'avais déjà visionné le film signé par Jalil Lespert avec Pierre Niney en YSL, Guillaume Galienne en Pierre Bergé, avec Marie de Villepin et Laura Smet jouant les deux égéries, Betty Catroux et Loulou de la Falaise : visible, mais pas passionnant...
Au moment de sa sortie il avait été trainé dans la boue par Pierre Bergé, le taxant entre autre "d'homophobe"...
J'ai vu hier le film "approuvé" par P. B. , celui de Bertrand Bonello avec Gaspard Ulliel en YSL et Jérémie Rénier en P. B. : lourdingue et interminable : son seul intérêt les vêtements sortent tous des placards de la Fondation YSL et les plans manifestement tournés dans l'appartement - somptueux - du couturier.

Belcore

Ah non, tu fais erreur ! Bergé a approuvé pleinement le film de Lespert (il leur a même prêté les vêtements et croquis de Saint-Laurent pour le tournage) alors qu'il a détesté celui de Bonello qu'il a même tenté de faire interdire. Ce qui est étonnant dans le film, c'est qu'ils ont dû refaire tous les modèles de YSL (par exemple ceux que l'on voit dans le défilé à la fin du film), et qu'ils paraissent encore plus somptueux que les vrais, et même chose pour les décors ! Personnellement, j'aime beaucoup le film de Bonello (même s'il y a effectivement quelques longueurs) alors que je trouve l'autre très banal et peu intéressant sur le plan cinématographique. Je trouve aussi qu'Ulliel est beaucoup plus crédible que Niney dans le rôle-titre ; il fait vraiment un travail fantastique (Bergé avait d'ailleurs fini par reconnaître qu'Ulliel était excellent dans le film).

Kenji Mizoguchi : Flamme de mon amour        1949

 + / 
Un Mizoguchi étonnant ! On qualifie souvent les films de Mizoguchi de films féministes ce qui n'est essentiellement peut-être pas faux mais ça me semble peut-être excessif. Cependant, dans ce film, ce qualificatif est tout à fait approprié puisque c'est ici le sujet central qui est abordé de manière particulièrement virulente. Ce qui est également étonnant, c'est ce final : le final est souvent très noir et désespéré chez Mizoguchi ; là, au contraire, il est optimiste, plein de vigueur - la séquence de fin est un trajet en train. Je crois que ce film n'est pas très connu dans la filmographie de Mizoguchi et c'est quelque peu dommage.

Edward Segwick & Buster Keaton : Spite mariage        1929

 +
Ce n'est pas un Keaton mémorable : certaines séquences le sont un peu (la fameuse séquence de la poignée de mains, celle du spectacle et celle de l'alitement de l'actrice saoule). Il y a quelques bons gags par-ci par-là, à part le final sur le bateau un peu échevelé, rien de bien foudroyant et des longueurs se font sentir.

Emeryck a écrit:

Kenji Mizoguchi : Flamme de mon amour        1949

 + / 
Un Mizoguchi étonnant ! On qualifie souvent les films de Mizoguchi de films féministes ce qui n'est essentiellement peut-être pas faux mais ça me semble peut-être excessif. Cependant, dans ce film, ce qualificatif est tout à fait approprié puisque c'est ici le sujet central qui est abordé de manière particulièrement virulente. Ce qui est également étonnant, c'est ce final : le final est souvent très noir et désespéré chez Mizoguchi ; là, au contraire, il est optimiste, plein de vigueur - la séquence de fin est un trajet en train. Je crois que ce film n'est pas très connu dans la filmographie de Mizoguchi et c'est quelque peu dommage.

Kinuyo Tanaka, qui y joue le rôle principal, a été une actrice japonaise d'importance et à la filmographie conséquente (parmi laquelle 15 films dirigés par Mizoguchi), et également une des premières réalisatrices japonaises : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kinuyo_Tanaka

Alifie a écrit:

Emeryck a écrit:

Kenji Mizoguchi : Flamme de mon amour        1949

 + / 
Un Mizoguchi étonnant ! On qualifie souvent les films de Mizoguchi de films féministes ce qui n'est essentiellement peut-être pas faux mais ça me semble peut-être excessif. Cependant, dans ce film, ce qualificatif est tout à fait approprié puisque c'est ici le sujet central qui est abordé de manière particulièrement virulente. Ce qui est également étonnant, c'est ce final : le final est souvent très noir et désespéré chez Mizoguchi ; là, au contraire, il est optimiste, plein de vigueur - la séquence de fin est un trajet en train. Je crois que ce film n'est pas très connu dans la filmographie de Mizoguchi et c'est quelque peu dommage.

Kinuyo Tanaka, qui y joue le rôle principal, a été une actrice japonaise d'importance et à la filmographie conséquente (parmi laquelle 15 films dirigés par Mizoguchi), et également une des premières réalisatrices japonaises : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kinuyo_Tanaka

Oui, c'est vrai ! Merci, je ne savais pas du tout qu'elle avait réalisé des films ! Je vais essayer de trouver ça.
Toutefois, je n'ai pas l'impression que ce Mizoguchi soit spécialement connu ; peut-être me trompé-je.

Beatriz Seigner : Los silencios        2018


J'ai trouvé ce film assez surprenant. Le film nous donne à voir une famille échappant aux farc ; quelque chose de plutôt politique, donc. Là où le film pourrait prendre aisément le chemin de montrer la violence à l'écran, il se réfugie dans une sorte de rêve balbutiant et paisible, avec beaucoup de jeu sur les lumières. Cela donne d'ailleurs au film un aspect un peu impalpable (et ça se retrouve à l'écran par l'arrivée dans la nuit noire au tangage de la barque ; et dans ce plan final où le film se clôt dans la paupière d'un des personnages - comment ne pas penser à Weerasethakul ?). Il y a également beaucoup de couleurs (fluorescentes parfois) du plus bel effet - je pense notamment à la scène finale. J'avoue que'il y a tout de même des longueurs mais j'ai bien aimé.

Jordan Peele : Us        2019


Ça commençait bien puis... ça traîne tellement. Ce film n'a pas grand-chose à dire, ressasse des lieux du film d'horreur, se répète beaucoup. La fin fait très "pétard mouillé" : les temporalités s'enchevêtrent de manière absolument non-pertinente et le twist final est très mauvais. Je n'avais cela dit pas énormément d'attentes mais j'ai été déçu malgré tout.

Akira Kurosawa : L'ange ivre        1948


J'ai bien aimé, le duo Mifune/Shimura fonctionne à merveille. Malgré la noirceur globale (le leitmotiv de la marre putride), le duo est très lumineux et attachant. Ils sont tous les deux sortis du circuit : Mifune atteint de tuberculose ne peut plus jouer le yakuza et Shimura, docteur les trois quarts du temps ivre ne cessant de rappeler combien "les temps ont changé". Ce qui frappe ici, c'est la tendresse qui émane des personnages de Kurosawa.

Akira Kurosawa : Sanjurô        1961


Alors là, c'est du (très) grand ! Comme je le disais à propos de L'ange ivre, les personnages sont toujours aussi attachants, d'autant plus qu'ici il y a un véritable aspect initiatique et l'humour tient un grand rôle dans le film (les "apprentis" qui sortent la tête un par un du sol au début, le vieillard dans son placard). C'est un film tellement malin et là encore Mifune est immense.

Federico Fellini : Il bidone        1957

 + / 
Là encore, j'ai bien aimé. Comme dans I vitelloni, Fellini ne laisse pas tomber les seconds rôles (la fille du brigand en perte de vitesse ou la femme d'un autre) ; le scénario est très bien ficelé, jouxtant parfois la comédie mais toujours à la limite (surtout avec la combine du trésor !). Ce que j'ai aimé, c'est que Fellini n'apporte pas de jugement moral sur ses personnages - et même la fin est très bien de ce point de vue, il y a peut-être une sorte de moralité quand même mais très incertaine. Finalement, dès lors que les roublards sont pris de compassion, c'est terminé, c'est la chute assurée.

Stefano P a écrit:

Personnellement, j'aime beaucoup le film de Bonello (même s'il y a effectivement quelques longueurs) alors que je trouve l'autre très banal et peu intéressant sur le plan cinématographique. Je trouve aussi qu'Ulliel est beaucoup plus crédible que Niney dans le rôle-titre ; il fait vraiment un travail fantastique (Bergé avait d'ailleurs fini par reconnaître qu'Ulliel était excellent dans le film).

Je te suis complètement !

Le film de Lespert est un gentil biopic sans grand intérêt esthétique, en effet. Le film de Bonello est fascinant, d'une grande beauté plastique et sa lenteur est au service de la mélancolie qui parcourt tout le film...
Je cherche d'ailleurs toujours ce qui pourrait y avoir d'homophobe dans ce film (bergerophobe, je vois un peu, mais sinon ?)...

Mizo … j'attends toujours.

Mais ces 2 Kurosawa, pas encore vus (Sanjuro il faut que je l'achète, l'Ange ivre … je l'ai depuis un moment).

Quant à Fellini … les films de la 1° période … on attend encore !

Le Tigre du Bengale (1959) - Fritz Lang

Conte un peu pauvret où le cinéaste s'échine à bien tout expliquer aux spectateurs avec de bien grosses ficelles.
Quelques jolis plans à se mettre sous la dent.

Cololi a écrit:

Mizo … j'attends toujours.

Mais ces 2 Kurosawa, pas encore vus  (Sanjuro il faut que je l'achète, l'Ange ivre … je l'ai depuis un moment).

Quant à Fellini … les films de la 1° période … on attend encore !

Effectivement pour Mizoguchi. Quels sont les films sortis officiellement en BR, en fait, en France ?
Sanjurô, franchement, c'est du grand ! Enfin, l'ange ivre aussi, mais c'est un registre assez différent ; avec un point commun : Mifune est génial dans les deux. 

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Mizo … j'attends toujours.

Mais ces 2 Kurosawa, pas encore vus  (Sanjuro il faut que je l'achète, l'Ange ivre … je l'ai depuis un moment).

Quant à Fellini … les films de la 1° période … on attend encore !

Effectivement pour Mizoguchi. Quels sont les films sortis officiellement en BR, en fait, en France ?

Aucun. Mais … le pire est que les DVD existants sont ultra-merdiques. C'est du DVD passé sous le manteau (FSF quoi) …

Citation :

Sanjurô, franchement, c'est du grand ! Enfin, l'ange ivre aussi, mais c'est un registre assez différent ; avec un point commun : Mifune est génial dans les deux. 

Sanjuro est à 25€ encore … Et dire que j'avais réussi à saisir une occase d'enfer (10€ l'unité) sur une promo de quelques heures de la FNAC il y a quelques années … sur un bon paquet de Kurosawa (ceux chez WildSide … c'est-à-dire ceux qui coûtent une blinde) … mais pas Sanjuro.

Matthieu Bareyre : L'époque        2018


Je suis allé voir ce film totalement au hasard, étant arrivé trop tard pour le nouveau film de Mendoza. J'ai été très agréablement surpris : c'est un documentaire un peu fourre-tout, très politique, avec beaucoup d'humour. C'est vraiment stimulant, ça capture vraiment quelque chose. Le contenu est principalement politique donc j'en resterai là sinon on va encore parler de démagogues.

Cololi a écrit:

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Mizo … j'attends toujours.

Mais ces 2 Kurosawa, pas encore vus  (Sanjuro il faut que je l'achète, l'Ange ivre … je l'ai depuis un moment).

Quant à Fellini … les films de la 1° période … on attend encore !

Effectivement pour Mizoguchi. Quels sont les films sortis officiellement en BR, en fait, en France ?

Aucun. Mais … le pire est que les DVD existants sont ultra-merdiques. C'est du DVD passé sous le manteau (FSF quoi) …

Citation :

Sanjurô, franchement, c'est du grand ! Enfin, l'ange ivre aussi, mais c'est un registre assez différent ; avec un point commun : Mifune est génial dans les deux. 

Sanjuro est à 25€ encore … Et dire que j'avais réussi à saisir une occase d'enfer (10€ l'unité) sur une promo de quelques heures de la FNAC il y a quelques années … sur un bon paquet de Kurosawa (ceux chez WildSide … c'est-à-dire ceux qui coûtent une blinde) … mais pas Sanjuro.

Ah...   Mais du coup, je ne comprends pas ; qu'est-ce que fait FSF, précisément ? Il se contente de voler des trucs et de mettre son nom dessus ?    Je demande parce que j'ai déjà vu quelques Mizoguchi d'assez bonne qualité en salle et ils portaient le label FSF.

Ça viendra !

Marta Bergman : Seule à mon mariage        2019


Marta Bergman vient du monde du documentaire, c'est ici son tout premier long-métrage de fiction. Les réminiscences documentaires sont assez sensibles : loin de tous les topoï sur l'immigration, Bergman nous plonge frontalement dans ce départ : tout se fait très vite. Certaines séquences sont parfois très belles - notamment la séquence qui figure sur l'affiche avec le sapin qui change de couleur sur les corps.

Emeryck a écrit:

Mifune est génial dans les deux. 

Il l'est même quand il donne la réplique à Delon et Bronson, dans Soleil Rouge de Terence Young.

Au fait : www.journaldujapon.com/2019/03/26/lheritage-des-500-000-aventures-au-passe

Alifie a écrit:

Emeryck a écrit:

Mifune est génial dans les deux. 

Il l'est même quand il donne la réplique à Delon et Bronson, dans Soleil Rouge de Terence Young.

Au fait : www.journaldujapon.com/2019/03/26/lheritage-des-500-000-aventures-au-passe

Je n'ai pas vu ce film, mais je le note, du coup !
Oui, c'est ressorti il y a quelques semaines au Champo.

Woody Allen : Annie Hall        1977

  /   +
J'ai aimé le rythme particulièrement rapide du film et les jonglages temporels. Les juxtapositions de plans sont parfois savoureuses - je pense notamment à la scène en écran scindé lors de la séance avec leur psychiatre respectif ; certains moments sont franchement drôles (le début avec la maison sous le grand-huit, ou le dialogue sur les toits sous-titré par les soins de Allen, la séquence d'attente dans la fil de cinéma). J'ai toutefois trouvé qu'Allen usait d'une certaine facilité : celle de briser le quatrième mur, par exemple ; après, ce n'est pas utilisé de manière suffisamment systématique pour que ce soit pénible. J'ai bien aimé, en tout cas.

Emeryck a écrit:

Alifie a écrit:

Emeryck a écrit:

Mifune est génial dans les deux. 

Il l'est même quand il donne la réplique à Delon et Bronson, dans Soleil Rouge de Terence Young.

Je n'ai pas vu ce film, mais je le note, du coup !
Oui, c'est ressorti il y a quelques semaines au Champo.

Un peu anecdotique car traité très paresseusement par Terence Young, dont seul J.P. Melville, qui affirmait avoir vu 18 fois son thriller Seule dans la Nuit avec Audrey Hepburn, a jamais dû penser qu'il était un réalisateur de quelque importance. Delon y est à peu près transparent et le seul intérêt, mineur, est dans la relation entre Bronson et Mifune. Le sujet méritait probablement mieux, mais le film se regarde tout de même avec plaisir.

Kantemir Balagov : Tesnota        2017


Il s'agit du premier film de Balagov. Sur un fond politique (assez obscur, d'ailleurs, quand on ne le connaît pas avant de voir le film), ce film est particulièrement centré sur l'étroitesse, la promiscuité suffocante : cadres très serrés, visages superposés, qui s'entrechoquent ; mais également une étroitesse d'esprit avec ces familles aux traditions rigides, très identitaires. Cette logique identitaire est doublé par un jeu sur les couleurs (primaires, principalement, à dominantes rouge et bleu, avec plus ou moins d'alliages - il est d'ailleurs intéressant de suivre les évolutions de la couleur des vêtements des protagonistes) ; il y a d'ailleurs une scène que j'ai trouvée assez incroyable où Ila est dans une discothèque, et des flashs persistants de bleu se déploient sur les murs rouges, avec une certaine inertie. La voiture semble aussi jouer un rôle très important tout au long du film - cf. la scène au début du film avec la trace en forme de fissure séparant les visages - puisque c'est un objet qui permet un mouvement très libre tout en étant prisonnier de la carrosserie. Ce que j'ai trouvé intéressant dans ce film, également, c'est la manière dont Balagov inscrit son récit dans le temps, avec une certaine continuité, comme si ce n'était qu'un épisode avec ce message qu'il écrit à la fin : "je ne sais pas ce qu'il est arrivé aux personnages après ça". On pourrait toutefois reprocher au film une trop grande lisibilité et peut-être un scénario un peu mal ficelé car au fond l'enlèvement des deux jeunes mariés est relayé à l'arrière-plan alors que ça semblait être un élément central. Cela dit, c'est une belle découverte pour ma part.

Billy Wilder : The apartment        1960

 +
Alors ça, c'est du très grand. Tout d'abord, Jack Lemmon est absolument touchant et interprète son rôle à merveille. L'humour acerbe de Wilder fait ici des étincelles : dès la séquence d'ouverture avec un plan sur les immenses buildings avec une énumération à l'unité près du nombre d'habitants aux USA, avec des études totalement absurdes d'une précision radicale. En fait, le personnage de Baxter qui est pourtant défini par sa profession d'employé de bureau ne travaillera en fait jamais devant la caméra - et aucune suggestion n'est faite à ce propos - il se contente de faire des allers-retours entre son bureau et celui du patron ou alors entre son appartement. Là encore, on trouve un trio amoureux mais particulièrement mouvant ; un trio amoureux d'autant plus intéressant qu'il se conjugue aux migrations des protagonistes : c'est comme un jeu de chaises musicales, qui s'enraye de plus en plus ; seulement deux lieux pour trois personnes. Plus le film avance et plus les dommages se font sentir - la scène du miroir fendu qui est le véritable point de bascule du film, c'est très évocateur. Pour moi, il s'agit (encore une fois) d'un très grand Wilder.

Les coffrets Carlotta pour les Mizoguchi n'étaient pas si mal.

Francesco a écrit:

Les coffrets Carlotta pour les Mizoguchi n'étaient pas si mal.

Oui, mais si ce ne sont pas des Blu-Ray, ça n'existe pas pour Cololi. 
Je blague, hein, rien de méchant !

Emeryck a écrit:

Billy Wilder : The apartment        1960

 +
Alors ça, c'est du très grand. Tout d'abord, Jack Lemmon est absolument touchant et interprète son rôle à merveille. L'humour acerbe de Wilder fait ici des étincelles : dès la séquence d'ouverture avec un plan sur les immenses buildings avec une énumération à l'unité près du nombre d'habitants aux USA, avec des études totalement absurdes d'une précision radicale. En fait, le personnage de Baxter qui est pourtant défini par sa profession d'employé de bureau ne travaillera en fait jamais devant la caméra - et aucune suggestion n'est faite à ce propos - il se contente de faire des allers-retours entre son bureau et celui du patron ou alors entre son appartement. Là encore, on trouve un trio amoureux mais particulièrement mouvant ; un trio amoureux d'autant plus intéressant qu'il se conjugue aux migrations des protagonistes : c'est comme un jeu de chaises musicales, qui s'enraye de plus en plus ; seulement deux lieux pour trois personnes. Plus le film avance et plus les dommages se font sentir - la scène du miroir fendu qui est le véritable point de bascule du film, c'est très évocateur. Pour moi, il s'agit (encore une fois) d'un très grand Wilder.

Et pas un mot sur Shirley McLaine ?  Elle est pourtant particulièrement émouvante dans ce film.

néthou a écrit:

Emeryck a écrit:

Billy Wilder : The apartment        1960

 +
Alors ça, c'est du très grand. Tout d'abord, Jack Lemmon est absolument touchant et interprète son rôle à merveille. L'humour acerbe de Wilder fait ici des étincelles : dès la séquence d'ouverture avec un plan sur les immenses buildings avec une énumération à l'unité près du nombre d'habitants aux USA, avec des études totalement absurdes d'une précision radicale. En fait, le personnage de Baxter qui est pourtant défini par sa profession d'employé de bureau ne travaillera en fait jamais devant la caméra - et aucune suggestion n'est faite à ce propos - il se contente de faire des allers-retours entre son bureau et celui du patron ou alors entre son appartement. Là encore, on trouve un trio amoureux mais particulièrement mouvant ; un trio amoureux d'autant plus intéressant qu'il se conjugue aux migrations des protagonistes : c'est comme un jeu de chaises musicales, qui s'enraye de plus en plus ; seulement deux lieux pour trois personnes. Plus le film avance et plus les dommages se font sentir - la scène du miroir fendu qui est le véritable point de bascule du film, c'est très évocateur. Pour moi, il s'agit (encore une fois) d'un très grand Wilder.

Et pas un mot sur Shirley McLaine ?  Elle est pourtant particulièrement émouvante dans ce film.

Oui, c'est vrai !

Francesco a écrit:

Les coffrets Carlotta pour les Mizoguchi n'étaient pas si mal.

Je ne le connais pas … la seule chose que je sais c'est que les titres les plus connus étaient chez FSF … et que j'en ai vu 1 … et que ça m'a suffit (malgré que le film soit génial).

Francesco a écrit:

Les coffrets Carlotta pour les Mizoguchi n'étaient pas si mal.

Oui, c'est vrai, mais j'avoue que pour ma part, je n'ai pas le fétichisme de la remastérisation ni de la haute définition ; dans mes années étudiantes aixoises, j'ai vu les Mizoguchi dans des copies toutes rayées et crachotantes, et ça ne m'a pas empêché de trouver ces films géniaux et inoubliables...

Stefano P a écrit:

dans mes années étudiantes aixoises, j'ai vu les Mizoguchi dans des copies toutes rayées et crachotantes, et ça ne m'a pas empêché de trouver ces films géniaux et inoubliables...

(sauf que pour moi c'était à Paris.)

Stefano P a écrit:

Francesco a écrit:

Les coffrets Carlotta pour les Mizoguchi n'étaient pas si mal. 

Oui, c'est vrai, mais j'avoue que pour ma part, je n'ai pas le fétichisme de la remastérisation ni de la haute définition ; dans mes années étudiantes aixoises, j'ai vu les Mizoguchi dans des copies toutes rayées et crachotantes, et ça ne m'a pas empêché de trouver ces films géniaux et inoubliables...

On n'a jamais dit que le fait de voir le film sur des copies de mauvais qualité empêchait de trouver les films géniaux ou inoubliables ; simplement, les exigences de Cololi sont, je trouve, tout à fait légitimes ; ce n'est pas un fétichisme ou que sais-je encore : il me semble assez logique de préférer une image restaurée, propre (surtout chez Mizoguchi (puisqu'il en est question ici) où certains plans sont merveilleux ; voir L'impératrice Yang Kweï-feï dans une copie abîmée aux couleurs passées, c'est tout de même regrettable). Ses exigences sont doublement légitimes quand on voit le prix parfois scandaleux des DVD dans certaines enseignes.

Ernst Lubitsch & Norman Taurog & Norman Z. McLeod & James Cruze & d'autres : If I had a million        1932


Il y a quelques moments amusants mais qu'est-ce que c'est ennuyeux et poussif dans l'ensemble !

Les 2 coffrets Carlotta regroupaient deux décennies (de mémoire). Je n'ai que celui concernant les années 40 (avec, entre autres, Flamme de mon amour dont parlait Eymerick plus haut). C'était du beau travail éditorial mais aujourd'hui il faut vraiment mettre le prix fort.

J'ai vu les autres (ceux que je préfère d'ailleurs) dans de mauvaises éditions (celles évoquées par Cololi) mais je suis d'accord avec Stefano et Benedictus tout en comprenant Cololi. J'arrive à supporter beaucoup de choses quand les films sont aussi formidables que les mélodrames de Mizoguchi.

Cela dit, ce que vient de faire Elephant avec un Sirk inédit (le Joyeux charlatan) c'est stupéfiant (ça pique littéralement les yeux).

Emeryck a écrit:

Stefano P a écrit:

Francesco a écrit:

Les coffrets Carlotta pour les Mizoguchi n'étaient pas si mal. 

Oui, c'est vrai, mais j'avoue que pour ma part, je n'ai pas le fétichisme de la remastérisation ni de la haute définition ; dans mes années étudiantes aixoises, j'ai vu les Mizoguchi dans des copies toutes rayées et crachotantes, et ça ne m'a pas empêché de trouver ces films géniaux et inoubliables...

On n'a jamais dit que le fait de voir le film sur des copies de mauvais qualité empêchait de trouver les films géniaux ou inoubliables ; simplement, les exigences de Cololi sont, je trouve, tout à fait légitimes ; ce n'est pas un fétichisme ou que sais-je encore : il me semble assez logique de préférer une image restaurée, propre (surtout chez Mizoguchi (puisqu'il en est question ici) où certains plans sont merveilleux ; voir L'impératrice Yang Kweï-feï dans une copie abîmée aux couleurs passées, c'est tout de même regrettable). Ses exigences sont doublement légitimes quand on voit le prix parfois scandaleux des DVD dans certaines enseignes.

Merci !

J'ai seulement vu Les Contes de la lune vague après la pluie … je peux dire que c'est génial, pas de difficulté là-dessus. Mais quand on a de grands réalisateurs qui travaillent sur l'image … il est plus que dommage de ne pas avoir le meilleur de leur travail.
Après je sais que le cinéma japonais de cette époque … n'est pas bien conservé … hélas (donc Naruse / Mizo / Ozu … et une partie de Kurosawa).
Je vais prendre 1 exemple : la restauration de Nuages épars de Naruse ! Ptain mais c'est esthétiquement sublime. Je peux regarder le film rien que pour ses décors, sa photographie, ses cadrages, la mise en scène … C'est quand on voit ça qu'on se dit "merde je veux ça pour tous les films … du moins ceux qui exigent ça". Et cette symphonie de couleurs et de formes dans les derniers Ozu ? Pourquoi n'en profiterait-on pas ?
Encore pire : des films "claque esthétique intersidérale"  … comme Ran de Kurasawa … ou Kagemusha.

Il y a ces deux coffrets qui regroupent les grands chefs d'oeuvre des années cinquante et qui ont l'air assez soignés si j'en juge par les bonus très pointus (Jean Douchet, Simsolo). Ils sont parus en 2004 et leur prix est maintenant complètement ouf (de 130 à 200 euros chacun) :

Spoiler:

Spoiler:

C'est celui là que j'ai, également hors de prix aujourd'hui :

https://www.cineclubdecaen.com/analyse/dvd/coffretmizoguchi.htm

Francesco a écrit:

C'est celui là que j'ai, également hors de prix aujourd'hui :

https://www.cineclubdecaen.com/analyse/dvd/coffretmizoguchi.htm

Selon les offres, ça va de 60 à 349 euros sur un site bien connu. A noter que le type qui le vend à 349 euros rajoute quand même trois euros pour les frais d’expédition...

Et sauf erreur … c'est un coffret FSF non ? Pas du tout Carlotta.

Non, celui que j'ai mis en lien, c'est Carlotta, aucun doute.

Francesco a écrit:

Non, celui que j'ai mis en lien, c'est Carlotta, aucun doute.

Ok je parlais des liens de Stephano P en fait
Je ne connaissais pas le coffret.

Stefano P a écrit:

Il y a ces deux coffrets qui regroupent les grands chefs d'oeuvre des années cinquante et qui ont l'air assez soignés si j'en juge par les bonus très pointus (Jean Douchet, Simsolo). Ils sont parus en 2004 et leur prix est maintenant complètement ouf (de 130 à 200 euros chacun) :

Spoiler:

Spoiler:

Finalement, c'est bien, le téléchargement.

Spoiler:

Cololi a écrit:

Francesco a écrit:

Non, celui que j'ai mis en lien, c'est Carlotta, aucun doute.

Ok je parlais des liens de Stephano P en fait
Je ne connaissais pas le coffret.

Oui, c'est bien du coffret Carlotta que je parlais dans mon dernier message :

Spoiler:

Pour les deux que j'ai mis en lien, l'éditeur indiqué est Gaumont Columbia TriStar Home Video

DVD = sorti il y a en général un moment + pas dispo
Ceci explique que je ne sois pas au courant.
Bon … peut-être un jour Carlotta sortira un coffret BR (car pour le coup Carlotta … c'est du bon boulot en général).

Rosi : Cadavre exquis



Foley : Comme un chien enragé

Jerzy Kawalerowicz : Mère Jeanne des anges        1961


Quelle merveilleuse restauration ! Elle fait incroyablement ressortir la très belle photographie noir et blanc ! Cette photographie noir et blanc aux contrastes impressionnants est d'ailleurs au cœur de la dénonciation du manichéisme religieux : Mère Jeanne des Anges en blanc, l'exorciste en noir. L'aspect carcéral est d'ailleurs omniprésent dans le film, de ce point de vue la séquence du dialogue intérieur projeté à l'extérieur de l'exorciste est assez incroyable, c'est à mon sens un des grands moments du film. J'ai bien aimé le film même si j'y ai trouvé quelques petites longueurs.

Alain Cavalier : Le combat dans l'île        1962

  /   +
Premier film d'Alain Cavalier par lequel je fais mon entrée dans son cinéma - on trouve de futurs grands noms dans l'équipe : Louis Malle, Jean-Paul Rappeneau, Pierre Lhomme. J'ai trouvé le scénario bien ficelé, laissant une grande part à la violence - qui est très semblablement essentielle dans ce genre d'idéologie. Belles performances de Schneider et de Trintignant.

Xavier Legrand : Avant que de tout perdre        2013


Ça annonce déjà presqu'entièrement Jusqu'à la garde : les mêmes acteurs jouent les mêmes types, l'histoire est stricto sensu un peu différente mais essentiellement identique. Le rythme du récit est vraiment très bien tenu (c'est un Jusqu'à la garde sur trente minutes, quoi'). Étant donné le format, les rimes filmiques de Jusqu'à la garde sont ici absentes, mais ce déficit d'intensité est contrebalancé par l'efficacité du récit.

Le détective - Gordon Douglas - 1968

Excellent polar - l'intrigue est basée sur des ressorts psychologiques, avec un Sinatra parfaitement désabusé, qui commet par arrivisme une énorme bavure...

Belcore