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Auteur | Message |
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Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 30 Jan 2023 - 18:07 | |
| - xoph a écrit:
- Céline Sciamma
Portrait de la jeune fille en feu
mais était-il besoin du mourir ? courir ! Oui ! |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 30 Jan 2023 - 19:50 | |
| Paul Vecchiali : Femmes femmes 1974 + / Ce film est très certainement le film le plus connu (relativement) de la filmographie de Vecchiali, d'ailleurs, lors de la projection du film à Venise, Pasolini a été très laudatif sur le film, un débat a été organisé ensuite et apparemment, un film devait se faire où tout était écrit par Pasolini et Vecchiali n'avait qu'à tourner, sauf que Pasolini est mort avant. C'est à mon avis l'un de mes préférés à l'heure actuelle : il met en scène deux actrices (interprétées par Hélène Surgère et Sonia Saviange) dont on ne veut plus, dans leur appartement, jouant la comédie toutes les deux et buvant du champagne. D'une certaine manière, on pourrait penser un peu à Persona (et à Mulholland drive) parce que les deux actrices au centre du récit sont tellement régies par un principe de symétrie (blonde/brune, tragique/comique, résignée/déterminée, etc.) qu'elles pourraient très bien être (les) deux parts d'un seul et même personnage et le film ne va cesser de naviguer (pour notre plus grand bonheur) entre ces deux pôles ; les passages un peu hallucinés accréditent aussi cette hypothèse. On peut également les voir comme deux personnages distincts et en découle et leur amitié indéfectible découle quelque chose d'extrêmement touchant. J'ai beaucoup aimé la gestion de l'espace qui semble faire de tous les appartements que les actrices visitent les pièces d'un seul et même appartement et ça donne encore plus de force à l'une des seules séquences où elles sortent toutes les deux ; j'ai beaucoup aimé les dialogues, parfois vraiment piquants. Je trouve que c'est également le film de Vecchiali où les chansons fonctionnent le mieux et c'est sans doute celui où les vecchialiennes Surgère et Saviange trouvent leurs plus beaux rôles : quelle osmose ! |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9115 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 30 Jan 2023 - 20:17 | |
| Promenons-nous dans les boisAvec Robert Redford d'après le roman de Bill Bryson. Deux hommes en randonnée dans l'Appalachian Trail. Je viens de commander le livre ... |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 31 Jan 2023 - 18:49 | |
| John Llewellyn Moxey : The night stalker 1972 + J'avoue que je ne sais même plus comment je suis tombé sur ce film parce que je ne connais pas du tout le nom du réalisateur ; il s'agit en tout cas d'un film d'horreur (c'est ce qu'ils disent) réalisé pour la télévision et honnêtement, le scénario ne va pas chercher loin : il y a une série de meurtres nocturnes de rue, toutes les victimes ont perdu une quantité de sang assez anormale, il n'est même pas sur la scène de crime et les certaines victimes ont des trous dans le cou. J'ai trouvé que l'aspect presque idiot et extrêmement identifiable de la trame rend le film finalement assez amusant : ne serait-ce qu'à travers cette ligne de pitch, il est complètement évident qu'il s'agit d'un vampire mais les enquêteurs se disent vraiment "mais qu'est-ce que ça peut bien être ??" et lorsque la femme du personnage principal leur suggère que ça pourrait être un vampire, ils l'envoie balader en disant que c'est n'importe quoi ; de manière, la grande majorité des personnages est assez débile. J'ai également trouvé la fin particulièrement amusante dans cette lignée trollesque puisqu'au bout de quarante-cinq minutes de film, le personnage principal se convainc enfin qu'il s'agit d'un vampire et décide de l'exposer à une croix et de lui planter un pieu dans le coeur et lorsqu'il le fait, il se retrouve devant un juge inculpé d'assassinat. Sinon, à part cet aspect trollesque, le montage amène un peu de dynamisme mais le reste, c'est vraiment moyen, rien de particulièrement remarquable et surtout, le rythme est vraiment très plan-plan... |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mer 1 Fév 2023 - 20:36 | |
| Paul Vecchiali : Un soupçon d'amour 2020 + Ce film est l'antépénultième film de Vecchiali (Bonjour la langue, en hommage à l'Adieu au langage de Godard, n'est pas encore sorti), je me demandais si tous les films de Vecchiali allaient être aussi fauchés que Bareback mais en fait non, celui-ci est mieux produit. C'est un film assez curieux : le film s'ouvre sur une répétition d'Andromaque, on va suivre l'actrice jouant le rôle d'Andromaque (interprétée par Marianne Basler) et on comprend que ça la gonfle un peu cette pièce : elle trouve que le fait que l'enfant soit au centre de tout est un peu pénible et puis bon, elle n'a pas trop envie de jouer le rôle. Au final, elle donne le rôle à une de ses amies et reste aux côtés de son fils, s'ensuivent des choses qui n'ont honnêtement pas un très grand intérêt mais qui ne sont pas désagréables à suivre et il y a des moments qui fonctionnent. Ce que j'ai surtout aimé, c'est la fin et la manière dont elle ferme le film (spoiler : on apprend en fait que le fils du personnage principal est mort depuis le début), du coup, il y a une sorte de contradiction (découlant du processus de déni à l'œuvre) et j'ai trouvé que cette contradiction se retrouvait dans la manière dont Vecchiali place ici ses personnages par rapport au théâtre : dans des films antérieurs (Femmes femmes en tête), les personnages se jettent à corps perdu dans le théâtre et leur vie passe par le jeu alors qu'ici, c'est l'inverse : le personnage de Basler se détourne du théâtre pour se consacrer davantage à sa vie de famille - même si, finalement, c'est parce que le théâtre est trop proche d'elle ; j'ai trouvé ce procédé de strates successives pas mal fait. En plus, du point de vue de la photo et de la mise-en-scène, on est revenu sur quelque chose de pas mal ; je suis très curieux à propos de son film suivant : Pas... de quartier. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 2 Fév 2023 - 19:43 | |
| Claude Barras : Ma vie de courgette 2016 Ce film est le premier long-métrage du réalisateur suisse Claude Barras, il s'agit d'un film d'animation utilisant la technique de l'animation en volume, j'ai trouvé ça assez chouette : je ne sais sais pas la matière en laquelle sont fait les personnages (argile ?) mais ça (et la manière dont il sont sculptés - avec une grosse tête) donne quelque chose de très plein et assez doux. Ça faisait un bout de temps que je voulais voir ce film et je n'ai pas été déçu : l'histoire est plutôt simple en terme de trame (suite à la mort de sa mère, un garçon qui aime être appelé Courgette va être placé dans un orphelinat où il va rencontrer d'autres enfants esseulé(e)s puis une fille dont il va être amoureux et ils vont être tous deux recueillis par un vieux flic qui va les adopter) mais ça ne l'empêche pas d'aborder beaucoup de choses en périphérie (la solitude, les violences sexistes, les traumas, la découverte de l'amour, etc.) sans que ça ne fasse liste de courses : ces thématiques sont abordées à travers des personnages se greffant autour du personnage principal et ils ont tous une grande consistance - sans doute parce qu'ils ont chacun leur petit motif (le cerf volant, la lettre, le retour de la mère) et que le film les inclus dans une trajectoire groupée, qu'elle soit purement formelle (le fait qu'iels soient tou(te)s à l'orphelinat) mais également de manière concrète dans le film (le tableau météorologique à la fin du film). J'ai trouvé ça vraiment bien écrit (en fait, le fait que le scénario ne se contente pas de "trucs enfantins" sous prétexte qu'essentiellement, tous les personnages sont des enfants n'est pas si étonnant puisque c'est Céline Sciamma qui a écrit le scénario) et vraiment émouvant - et en particulier la scène de clôture avec les pleurs de joie. J'ai par contre trouvé extrêmement bizarre que la chanson du générique de fin soit une reprise de Le vent nous portera de Noir désir puisque dans le film, la mère de l'un des enfants de l'orphelinat a été tuée par son compagnon. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 3 Fév 2023 - 20:22 | |
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| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 4 Fév 2023 - 10:45 | |
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| | | Parsifal Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6882 Age : 32 Date d'inscription : 06/01/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 4 Fév 2023 - 12:31 | |
| Il y a un excellent film de John Gilling directement du fait divers utilisé par Stevenson pour sa nouvelle, avec Peter Cushing fabuleux en professeur Knox qui possède la même ambiguïté que son Frankenstein. Ce n'est pas un film Hammer (malgré Cushing, et le fait que Gilling soit un cinéaste important du studio*) mais c'est surement l'un des meilleurs films "fantastique/horreur" britannique de cette époque!
*Il faut voir son très beau Reptile Woman! |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 4 Fév 2023 - 14:12 | |
| - Parsifal a écrit:
- Il y a un excellent film de John Gilling directement du fait divers utilisé par Stevenson pour sa nouvelle, avec Peter Cushing fabuleux en professeur Knox qui possède la même ambiguïté que son Frankenstein. Ce n'est pas un film Hammer (malgré Cushing, et le fait que Gilling soit un cinéaste important du studio*) mais c'est surement l'un des meilleurs films "fantastique/horreur" britannique de cette époque!
*Il faut voir son très beau Reptile Woman! Merci, c'est noté ! |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 4 Fév 2023 - 16:25 | |
| Max Ophüls : The reckless moment 1949 + J'ai été assez surpris par ce film : il démarre en trombe, in medias res, on ne comprend pas trop ce qu'il se passe : une femme rencontre un homme pour lui demander d'arrêter de voir sa fille, on ne connaît ni l'homme ni la fille ; on découvre par la suite qu'il s'agit d'un bandit de bas-étage. Il a accepté de ne plus voir la fille à condition qu'on lui donne de l'argent ; la fille s'en fiche pas mal et décide de prendre le petit bateau familial et d'aller voir le gars (donc là, on serait plutôt dans les terres du mélodrame) sauf qu'à l'issue d'une dispute, il essaie de la rattraper dans la nuit, percute une barrière et se tue en chutant. Le film va alors basculer dans le film noir (aux accents toujours mélodramatiques), sa mère va décider de déplacer le corps au large pour éloigner les éventuels soupçons autour de sa fille ; peu après, un autre bandit vient à la rencontre de la mère pour l'informer du fait qu'il a de nombreuses lettres écrites par sa fille au gars et que ça pourrait la compromettre sévèrement, s'ensuit un chantage. La mise en scène et le noir et blanc sont assez soignés (même si les mouvements de caméra sont assez sages pour du Ophüls) mais ce qui fait que le film sort un peu du lot, c'est tout de même grâce à son scénario bien ficelé, court (le film fait à peine une heure vingt) et cette capacité à toujours mêler adroitement le mélo et le film noir - la ligne de dialogue à la fin au téléphone est très belle et me semble en plus assez représentative de cette ambivalence - ; il ne faudrait pas non plus oublier l'interprétation de Joan Bennett qui est vraiment bien. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Dim 5 Fév 2023 - 10:37 | |
| Paul Vecchiali : Corps à cœur 1979 Ce film est sans doute le film de Vecchiali le plus connu avec Femmes femmes et il partage plusieurs choses avec ce dernier : être l'un des meilleurs films de Vecchiali et être sans doute celui où Vecchiali se lâche le plus - ce qui donne à mon avis le film (pour le cinéma) qui me semble être le plus long de Vecchiali. L'argument est plutôt simple : le film s'ouvre sur un concert où l'on joue le Requiem de Fauré, ce sera le terreau du film : un homme (interprété par Nicolas Silberg) aperçoit une femme (interprétée par Hélène Surgère) et demande à son amie (interprétée par Béatrice Bruno) de se renseigner sur elle et de le mettre en contact avec elle ; elle est pharmacienne, il est garagiste et il tombe amoureux d'elle alors qu'elle, pas tellement. La trame fait très drame/mélo social du cinéma français des années trente (ce n'est pas trop un hasard si le film est dédié à Grémillon) mais il y a un côté très 70's (les tenues, les intérieurs, notamment). Je crois que ce qui m'a le plus séduit dans ce film, c'est la manière dont le film est tout entier tendu vers la construction du mélodrame, sans véritable peur de l'excès ; il y a sans doute un petit René Clair dans cette manière de ne pas faire prévaloir l'histoire sur le reste, même si Vecchiali est beaucoup moins attendu dans ses choix (il vient aussi plusieurs dizaines d'années après, ça aide) et il arrive à pousser cette logique plus loin (pour en tirer une sorte de logique de la sensation) alors que Clair reste sur le pas de la porte en proposant quelque chose de nettement plus laborieux. Cette logique de la sensation donne quelques scènes très belles : comme souvent chez Vecchiali, le final (et même la dernière demi-heure, ici : à partir de la révélation de la pharmacienne) avec tous ses revirements (spoiler), cette manière de révéler sa maladie qui pourrait être un argument mélodramatique et cet autre revirement final où la trajectoire individuelle de la pharmacienne semble se dissocier de la trajectoire globale du film, presque comme une sorte de mirage - qui sera prolongé par l'ultime séquence ; dans cette dernière demi-heure, j'ai également beaucoup aimé la séquence du colin-maillard. Il y a d'autres points que j'ai aimés (la manière dont le souvenir habite le film, l'importance de la ruelle dans le film et la manière dont elle distribue les personnages, la manière dont la musique de Fauré peuple le film) mais cette dernière partie est vraiment ce qui m'a le plus séduit et d'assez loin. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Dim 5 Fév 2023 - 15:12 | |
| Les tréfonds de la filmographie de Vecchiali : Paul Vecchiali : Les jonquilles 1972 Ce court-métrage d'une vingtaine de minutes n'aurait apparemment jamais été diffusé et aurait été sorti directement en vidéo (ou en VHS ? mais ça me semblerait quasiment anachronique - pourtant la bande que j'ai semble tirée d'un rip d'une cassette vidéo). Ce court m'a fait un peu penser aux Roses de la vie, un autre court de Vecchiali réalisé dix ans auparavant dans lequel une vieille femme décide d'aller revoir la maison où elle avait jadis vécu qui est bien sûr très différente de l'état dans lequel elle était alors. Ici, on suit un vieil homme vivant avec certains de ses enfants et beaux-enfants ; un jour, il demande à sa fille de l'emmener voir un de ses cousins paralysés à l'hôpital et il profite de l'occasion pour aller rendre visite à son ancienne femme à laquelle il demande des nouvelles d'une fille qu'ils ont eu ensemble mais qui est en fait décédée, ce qu'il ne parvient pas vraiment à accepter ; il y a également ce plan de jonquilles qui semble être la seule chose dont il se souvienne - d'ailleurs, il y a cette scène assez éloquente (mais pas extrêmement subtile) où il est à côté d'un vase rempli de jonquilles et tout à coup, une photo de leur fille apparaît et le vase tombe. Je n'ai pas trouvé ce court-métrage passionnant et je l'ai trouvé assez limité : sur les souvenirs, au-delà des Roses de la vie, il y aura tellement mieux et plus fouillé dans En haut des marches ; concernant le deuil, bon, je ne sais pas s'il y a quelque chose avant mais il y aura Un soupçon d'amour, lui aussi plus fouillé ; en plus, je n'ai pas trop compris l'intérêt de la fin. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Dim 5 Fév 2023 - 15:30 | |
| Paul Vecchiali : Fugue en sol mineur 1992 + Un court-métrage assez curieux que je n'ai pas extrêmement bien compris : le film commence par une discussion entre deux femmes, la musique commence (une sorte de fugue aux cordes) et tout à coup, la fille de l'une des deux femmes choisit de fuguer ; sa mère se lance alors à sa recherche, parcourant les alentours, l'école, etc. mais en fait, sa fille est passé dans une sorte de monde parallèle (?) où elle trouve un grand manège et une foraine qui est à côté (interprétée par Françoise Lebrun), elle lui raconte alors sa vie de foraine, la vie avec ses parents déjà forains ; c'est assez chouette, plutôt bien filmé et c'est intéressant quand on connaît l'admiration de Vecchiali pour Ophüls et sachant que le manège génère ici la trame du film mais bon, ce n'est pas non plus complètement abouti : je n'ai pas trop compris où le film voulait en venir. |
| | | luisa miller Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5832 Age : 924 Date d'inscription : 27/11/2008
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mer 8 Fév 2023 - 11:27 | |
| Au revoir les enfants (1987) de Louis Malle ; le film vient d'être remasterisé et ressortira en mai prochain.
Pour info le pianiste qui joue la bande son est Jean François Heisser et j'ai trouvé que c'était pas très sympa de la part de l'équipe du film de ne pas mentionner son nom alors qu'ils ont cité le violoniste |
| | | xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6023 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mer 8 Fév 2023 - 19:49 | |
| - luisa miller a écrit:
Pour info le pianiste qui joue la bande son est Jean François Heisser et j'ai trouvé que c'était pas très sympa de la part de l'équipe du film de ne pas mentionner son nom alors qu'ils ont cité le violoniste Les bandes son sont souvent mal créditées, par exemple dans le film ci-après, si Trenet - Douce France - est bien là, manque Bach "Nun komm' der Heiden Heiland". >>>>> Jean EustacheMes petites amoureusesJ'en gardais un souvenir très fort. Beaucoup aimé à nouveau lors de ce re-visionnage. Sans doute plus sensible à la façon dont se construit l'écart sentimental en parallèle de la mise à l'écart sociale. Je me rappelais mal du personnage de la mère (Ingrid Caven, dont Jean-Jacques Schuhl*, ami d'Eustache, fera l’argument de son livre du même nom - livre lu bien après et dont je garde également un bon souvenir), aussi à côté de la plaque que son fils (on peut penser que le fard tient lieu, pour elle, de cette démarche de pantin), sans que cela ne puisse les rapprocher. * http://schuhl.free.fr/jean-jacques-schuhl-jean-eustache.htm |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91510 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 10 Fév 2023 - 4:40 | |
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| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4967 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 11 Fév 2023 - 5:13 | |
| Bon j'avoue, j'ai regardé récemment Astérix aux Jeux olympiques (2008) et je n'ai pas boudé mon plaisir.J'ai trouvé ça marrant ,surtout Delon en César, qui était vraiment drôle,avec un rôle qui convenait bien au personnage, avec j'espère ,une dose d'autodérision.Bien que j'ai lu après, que les rapports de l'acteur et du réalisateur, avaient été assez tendus ,sur le tournage.Son fils ,à César ,joué par Benoit Polvorde était aussi excellent. Si je parle d'Astérix, c'est aussi pour dire , que quand on va voir ce genre de films, on va surtout voir des acteurs ,en famille ou pas et passer un bon moment.Donc je doute que les critiques de spécialistes ,sur le récent film de Guillaume Cannet, atteignent vraiment leur but,si but ,il y a .On est d'ailleurs ,souvent ,beaucoup plus tolérant ,avec les films soi-disant comiques ,surtout qu'il y a eu une orchestration parfaite de promotion sur tous les plateaux télé, avant la sortie. On a beaucoup parlé des 65 millions que le film aurait coûté.Bref, même si c'est pas bon, que risque t'on vraiment, dans un climat social ,très morose et une inflation, quii grimpe à tout va.Oui, que risque t'on vraiment ,sinon 10 balles, à perdre, pour aller se défouler deux heures,devant Astérix et l'Empire du Milieu? Je dirais même que tout s'y prête ,pour aller le voir.Enfin, surtout ceux ,qui en ont les moyens. |
| | | xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6023 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 11 Fév 2023 - 15:02 | |
| J'aime mieux Mission Cléopâtre (revu également récemment, à la télévision, et diffusé pour les mêmes raisons de promotion), mais n'oublions pas, cher gluckhand, qu'à trop aller au cinéma ou regarder la télé de nos ancêtres (enfin je sais pas si Tiktok…), pour se "vider la tête" (ce dont j'use et abuse), on peut parfois finir la tête vide (ne serait-ce pas d'ailleurs le noir dessein de cet opium ? je crois que la formule est de Chantal Akerman, faudrait que je retrouve) |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4967 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Dim 12 Fév 2023 - 4:10 | |
| - xoph a écrit:
- J'aime mieux Mission Cléopâtre (revu également récemment, à la télévision, et diffusé pour les mêmes raisons de promotion), mais n'oublions pas, cher gluckhand, qu'à trop aller au cinéma ou regarder la télé de nos ancêtres (enfin je sais pas si Tiktok…), pour se "vider la tête" (ce dont j'use et abuse), on peut parfois finir la tête vide (ne serait-ce pas d'ailleurs le noir dessein de cet opium ? je crois que la formule est de Chantal Akerman, faudrait que je retrouve)
Tu as raison Xoph, un copain m'a donné ses codes Netflix, l'année dernière et j'ai pas décollé de plusieurs séries (d'ailleurs pas les plus connues) avec l'obligation, pour moi normale et logique,d'aller jusqu'au bout , de chaque série dans la journée.Donc,à la fin, tu es un peu KO sonné,debout ,assis ou couché après 10 heures de séries, lol.La tête vide ,mais content. |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7924 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Dim 12 Fév 2023 - 13:02 | |
| - Xavier a écrit:
- En voyant ce film, on peut s'étonner que Patrick Bouchitey n'ait pas fait une plus grande carrière d'acteur.
... Et le regretter, d'autant plus que la plupart des gens n'associent sa tête qu'à la chanson "Jésus revient"... |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91510 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Dim 12 Fév 2023 - 14:33 | |
| Je l'associe aussi beaucoup aux voix de la Vie privée des animaux! |
| | | Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7924 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Dim 12 Fév 2023 - 16:28 | |
| J'ai bien écrit "sa tête" : je ne suis pas certain que même parmi ceux qui savent que la voix de la Vie privée des animaux est celle d'un certain Bouchitey, tous mettent forcément un visage sur ce nom... |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91510 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 13 Fév 2023 - 10:15 | |
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| | | Iskender Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2665 Age : 57 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 11/08/2009
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 13 Fév 2023 - 10:23 | |
| 8mm Alléché par la présence d'un tout jeune Joaquin Phoenix, j'ai eu la naïveté de faire abstraction du fait que Nicolas Cage est le spécialiste des pires navets du cinéma nord-américains. Et là on atteint les abysses du genre. Totalement invraisemblable, grand-guignolesque et interminable. Abonnés Netflix, fuyez.
Dernière édition par Iskender le Lun 13 Fév 2023 - 21:49, édité 2 fois |
| | | xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6023 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 13 Fév 2023 - 11:50 | |
| Merawi GerimaResidue https://africultures.com/residue-de-merawi-gerima-15281/ Beaucoup aimé. Tissage entre un retour au pays natal (de la Californie à Washington DC), le projet de film autour de ce retour, les souvenirs de l'auteur, la recherche des amis perdus, la gentrification du lieu et la disparition de ce qu'il fut. Les moyens formels sont souvent audacieux et suggestifs, et la façon d'imbriquer les différents plans du récit, parfois de façon énigmatique, voire poétique, très prenante. Belle découverte ----- Sinon aussi Paul VerhoevenStarship TroopersJ'ai trouvé ce film extrêmement mauvais, à tout point de vue (et je m'interroge sur le "recul critique" que d'aucun·e peuvent y trouver) |
| | | Parsifal Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6882 Age : 32 Date d'inscription : 06/01/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 13 Fév 2023 - 14:39 | |
| - xoph a écrit:
Paul Verhoeven Starship Troopers
J'ai trouvé ce film extrêmement mauvais, à tout point de vue (et je m'interroge sur le "recul critique" que d'aucun·e peuvent y trouver) Qu'on trouve ça de mauvais gout, un peu con et complaisant dans la violence je comprend. Mais s'il y a une chose qu'on ne peut pas enlever à ce film c'est bien son ironie généralisée et son utilisation délibérée des clichés les plus outranciers de tout un imaginaire proto-fasciste dont il est impossible de penser si on prend la peine de vraiment regarder le film qu'ils sont pris au sérieux. C'est pas comme si le film était subtil. Entre la parodie de teen movie au début, les clips d'informations sur des gamins en train d'écraser des insectes devant une institutrice extatique, le sadisme des militaires qui n'a rien à envier à celui de leurs ennemis insectes, les quasi-appel au génocide et les uniformes nazis c'est assez évident que Verhoeven fait une satire du militarisme de tout un pan de la culture américaine des années 80-90 et comme il l'avait fait avec Showgirl (et déjà avec Robocop) pour en exposer toute la vulgarité jusqu'à la nausée. Le procédé est identique à celui de Voltaire dans Candide. Le relatif désamour public au moment de sa sortie, malgré ses qualités spectaculaires (ça vaut largement ce qui se faisait dans le même genre à l'époque à budget équivalent, et c'est pas plus kitsch que Robocop ou Total Recall qui avaient été très appréciés) tiens d'ailleurs peut être en partie à ce côté déplaisant (même chose pour Showgirl, film tout a fait remarquable qu'il serait temps de réhabiliter aussi). Verhoeven fait le parfait film d'action reaganien et le rapporte un fantasme qui semble sortie tout droit de la tête de Leni Riefenstahl. Je ne sais pas quel crédit on peut leur accorder la dessus mais Verhoeven et son scénariste ont dit plusieurs fois s'être inspiré de la politique du gouverneur du Texas de l'époque, un certain Georges W Bush, pour créer "la Fédération". En tout cas la manière dont une attaque terroriste est utilisée pour justifier une guerre aux conséquences catastrophiques (et dont on peu douter qu'elle puisse être gagner) ressemble par moment à une satire par anticipation de la politique américaine post 11 Septembre. Alors on peut trouver ça mal fait, mais la dimension critique elle est indéniable (Et puis il n'y a qu'à replacer le film dans la filmographie de Verhoeven pour comprendre ses intentions). Pour ma part c'est un des meilleurs films américains du réalisateur (moins bon que ses films néerlandais) et certainement un des meilleurs films d'actions des années 90.
Dernière édition par Parsifal le Lun 13 Fév 2023 - 15:00, édité 2 fois |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91510 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 13 Fév 2023 - 14:48 | |
| Cf le commentaire audio de Verhoeven, tout aussi passionnant que le film, voire plus. |
| | | mickt Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2743 Date d'inscription : 05/03/2018
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 13 Fév 2023 - 17:45 | |
| Personne n’a vu Tár, le film de Todd Field sur la cheffe d’orchestre interprétée par Cate Blanchett ?
Pour ce qui est du cinéma, pas vraiment convaincu pour ma part.
Le film tourne tout entier autour du personnage principal : d’un côté son pouvoir de conviction et d’influence, sur la presse, les musiciens, les mécènes, ses stratégies et machinations pour parvenir à ses fins, le soin qu’elle porte à la construction de son image. Et surtout la façon dont elle manipule ses proches et ceux, ou plutôt celles (Tár est lesbienne) qui l’admirent, qui en fait une figure du pouvoir dit « toxique ». De l’autre côté ce qui fait obstacle à Tár et ce qui la hante (le refoulé quoi) : mirages auditifs, cauchemars, visions qui prennent une réalité de plus en plus matérielle. Et puis en deuxième partie, un scandale médiatique qui lui vaut lynchage sur les réseaux, lâchage par ses soutiens, révélations de ses ex.
Le film cultive l’ambiguïté et veut jouer sur les deux tableaux, à la fois refus de la complaisance pour un pouvoir vertical à l’ancienne et dénonciation de la chasse aux sorcières moderne, menée via les tabloïds et les réseaux sociaux, sans souci de preuves, toute bouffie de certitudes woke. Mais Field choisit délibérément de laisser dans l’ombre la cause du scandale qui fait chuter Tár : celle-ci dirige une fondation pour jeunes cheffes d’orchestre, dont l’une des anciennes membres se suicide en accusant Tár d’avoir profité d’elle avant de s’en débarasser. Épisode qui hante Tár, via des visions (la chevelure rousse qui est la seule chose qu’on nous montre de la jeune cheffe), des sons (souvenirs de leur voyage au Brésil), les messages qui encombrent sa boîte mail. Mais le spectateur ne connaît de cette liaison rien de plus que ce sourd sentiment de culpabilité. C’est un peu court. Et laisse l’impression que Field est « du côté » de Tár sans l’assumer totalement.
Par ailleurs le film a un côté pompeux assez pénible, Field a l’air très fier de lui-même et de sa mise en scène. Alors que l’inspiration est loin d’être marquante dans l’ensemble ai-je trouvé, hors quelques scènes (une master-classe de direction ou la scène finale). Coquetterie dès le début du film, Field nous passant le générique de fin en ouverture.
Les mélomanes que nous sommes peuvent s’intéresser à la façon dont est représenté le milieu : Tár est directrice de ce qui est manifestement le Philharmonique de Berlin (joué apparemment par le Philharmonique de Dresde, filmé dans sa salle). Orchestre dont on retrouve certaines des règles de fonctionnement : les musiciens sont censés prendre les décisions principales (mais se font manipuler par Tár !). Tár s’inspire de Marin Alsop pour les fonctions qu’elle exerce, et pour la personnalité se situe entre Karajan (promotion de ses chouchous au nez et à la barbe de l’orchestre), et de Bernstein, régulièrement cité comme modèle, et dont des bouts entiers de sa fameuse répétition de la 5e de Mahler avec le Philharmonique de Vienne se retrouvent dans la bouche de Tár. On s’amuse aussi du personnage d’Elliot Kaplan, riche mécène des arts qui se pique de direction et cherche à soutirer ses secrets à Tár, inspiré de Gilbert Kaplan. Seule figure entièrement inventée : celle du chef assistant de l’orchestre, hérité du précédent directeur musical (« Andris Davis »), sorte de mémoire vivante et de fantôme assez pathétique de l’orchestre (on en revient à ce qui hante), dont Tár cherche à se défaire. |
| | | xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6023 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 13 Fév 2023 - 20:18 | |
| - Xavier a écrit:
- Cf le commentaire audio de Verhoeven, tout aussi passionnant que le film, voire plus.
Tu fais sans doute référence à un DVD. J'ai vu le film à la télévision, sans bonus donc - Parsifal a écrit:
- xoph a écrit:
Paul Verhoeven Starship Troopers
J'ai trouvé ce film extrêmement mauvais, à tout point de vue (et je m'interroge sur le "recul critique" que d'aucun·e·s peuvent y trouver) […] Mais s'il y a une chose qu'on ne peut pas enlever à ce film c'est bien son ironie généralisée et son utilisation délibérée des clichés les plus outranciers de tout un imaginaire proto-fasciste dont il est impossible de penser si on prend la peine de vraiment regarder le film qu'ils sont pris au sérieux. C'est pas comme si le film était subtil. Entre la parodie de teen movie au début, les clips d'informations sur des gamins en train d'écraser des insectes devant une institutrice extatique, le sadisme des militaires qui n'a rien à envier à celui de leurs ennemis insectes, les quasi-appel au génocide et les uniformes nazis c'est assez évident que Verhoeven fait une satire du militarisme de tout un pan de la culture américaine des années 80-90 et comme il l'avait fait avec Showgirl (et déjà avec Robocop) pour en exposer toute la vulgarité jusqu'à la nausée. […]
Alors on peut trouver ça mal fait, mais la dimension critique elle est indéniable (Et puis il n'y a qu'à replacer le film dans la filmographie de Verhoeven pour comprendre ses intentions).
[…] Cette mise en avant d'une distance critique, que tu analyses fort bien (avec exemples, corrélations possibles), est celle à laquelle je pensais en écrivant "recul critique" (et la charge d'ironie est bien sûr présente). Ensuite j'en reste néanmoins gêné, et elle me semble, à certains égards, trop ambiguë, pour qu'on ne puisse pas s'interroger sur ce que dit d'autre le film, pour un regard qui ne le restituerait pas dans un ensemble filmique ("la parodie de teen movie", la "satire du militarisme de tout un pan de la culture américaine des années 80-90" ; ou son versant historique, même prémonitoire comme tu le laisses entendre à propos du 11 septembre). Deux exemples : - Ce teen movie satirique, finit pourtant de la plus belle façon : nos trois jeunes héros en devenir, qui s'étaient juré retrouvaille et solidarité, finissent bien héroïques, et seuls glorieux survivants (et sauveurs), signant au passage une unité de classe (fantassin-prolo / flotte-privilègiés) bien américaine - tous unis. - Cette charge parodique à l'égard du militarisme, voit au fur et à mesure les codes en être intégrés, intériorisés et transmis (le fantassin monte en grade, et reprend à chaque galon les aboiements de ses supérieurs, auparavant honnis) Je pense qu'on pourrait faire une lecture du film à partir de ces ambiguïtés. Et plus important, il me semble (à considérer que le film serait une critique du militarisme, et osons le mot, de l'impérialisme américain) : la place accordée à l'opprimé, ne laisse planer aucun doute quant à son caractère nocif et inférieur. Jamais rien qui puisse évoquer un monde araignée, fait d'intelligence, ou au moins d'une altérité* que l'on pourrait considérer (quelle image médiocre que celle de ce décalque humain en cerveau, qui plus est en forme de cerveau - sucé de cerveaux). Debout, les araignées** de la terre ! Pas si évident pour moi, que cette ironie, ne soit autre chose qu'une distraction. Ceci-dit, ce ne sont que mes interrogations quant à un auteur que je connais mal, et un film du dimanche soir ; et tes connaissances, encore une fois, mettent en lumière un sous-texte, certainement présent (même s'il ne me satisfait pas) * C'est pourtant un thème majeur (l'un de ceux qui m'intéresse le plus) en science-fiction : de 2001, à Alien, même Avatar 1 (pas vu le 2), ou Premier Contact (très réussi de ce point de vue). Le seul moment où c'est esquissé, c'est l’expérience qui décrit l'amputation d'une bestiole, restée pourtant agressive, comme au premier jour (ensuite on est dans un décalque anthropomorphe, pour moi pas très intéressant)*&** - Tomàs Saraceno:
Pas grand chose à voir (encore que…), mais pour celles ou ceux qui connaissent pas https://palaisdetokyo.com/exposition/carte-blanche-a-tomas-saraceno/ et ses tissages de vraies araignées ou pas .
Dernière édition par xoph le Lun 13 Fév 2023 - 22:31, édité 2 fois |
| | | xoph Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 13 Fév 2023 - 21:30 | |
| - mickt a écrit:
- Personne n’a vu Tár, le film de Todd Field sur la cheffe d’orchestre interprétée par Cate Blanchett ?
[…] Tár est directrice de ce qui est manifestement le Philharmonique de Berlin (joué apparemment par le Philharmonique de Dresde, filmé dans sa salle). […]. Dommage que ce ne soit pas chez Sharoun* ! par contre, malgré tes réticences, j'ai bien envie de voir le film (ne serait-ce que pour Cate Blanchett) * Hans Sharoun (1893-1972), architecte de la Philharmonie à Berlin PS : je suis en train de voir le projet de restructuration à Dresde (du cabinet d'architecture von Gerkan, Marg and Partners). Ma remarque était peut-être trop hâtive (sans aller y voir de plus près) PS 2 : pour ce qu'en j'en vois : pas de découverte du côté de Dresde, on peut regretter Sharoun ! |
| | | Parsifal Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6882 Age : 32 Date d'inscription : 06/01/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 13 Fév 2023 - 23:51 | |
| - xoph a écrit:
Cette mise en avant d'une distance critique, que tu analyses fort bien (avec exemples, corrélations possibles), est celle à laquelle je pensais en écrivant "recul critique" (et la charge d'ironie est bien sûr présente). Ensuite j'en reste néanmoins gêné, et elle me semble, à certains égards, trop ambiguë, pour qu'on ne puisse pas s'interroger sur ce que dit d'autre le film, pour un regard qui ne le restituerait pas dans un ensemble filmique ("la parodie de teen movie", la "satire du militarisme de tout un pan de la culture américaine des années 80-90" ; ou son versant historique, même prémonitoire comme tu le laisses entendre à propos du 11 septembre).
Deux exemples : - Ce teen movie satirique, finit pourtant de la plus belle façon : nos trois jeunes héros en devenir, qui s'étaient juré retrouvaille et solidarité, finissent bien héroïques, et seuls glorieux survivants (et sauveurs), signant au passage une unité de classe (fantassin-prolo / flotte-privilègiés) bien américaine - tous unis. - Cette charge parodique à l'égard du militarisme, voit au fur et à mesure les codes en être intégrés, intériorisés et transmis (le fantassin monte en grade, et reprend à chaque galon les aboiements de ses supérieurs, auparavant honnis) Je pense qu'on pourrait faire une lecture du film à partir de ces ambiguïtés. Je veux bien mais qu'elle serait cette lecture, en quoi cela atténuerait-il la charge? Les personnages sont dés le départ traité comme des clichés emprunté au cinéma et à la littérature populaire américaine. Autre élément de contexte: le film est adapté d'un roman de Robert A Heinlein, alors je n'ai jamais lu Heinlein (au passage, s'il y a des connaisseurs ici je suis preneur d'avis) mais si j'en crois Wikipédia Étoiles gardes a vous est un roman des années 50 ouvertement militariste écrit et publié dans le contexte de la guerre froide en pleine angoisse nucléaire (en gros apparemment Heinlein à écrit son roman contre les partisans du désarmement nucléaire unilatérale d'où l'idéologie militariste). C'est un grand classique de la SF américaine évidemment très controversé. Verhoeven le considère comme un livre fasciste et à choisi de le traiter, au moins en partie, sur le mode de la parodie. J'entends bien ce que tu dit sur le caractère contextuel de cette dimension parodique ou, à tous le moins, ironique, mais j'ai du mal à considérer qu'une approche même purement formelle du film passe à côté de cette rhétorique ironique qui me parait vraiment constante tout au long du film. En gros je ne vois pas tellement en quoi ce que le film raconte, idéologiquement, est ambiguë. Parce que toutes les envolées militaristes sont systématiquement contrebalancées par l'exagération grotesque, ou par un élément de mise en scène qui vient miner ce discours. Enfin aucun film n'est fait dans un vide, à fortiori un "film de genre" comme celui-ci. Starship Trooper est référentiel c'est inscrit dans sa conception même, les situations, les décors, les personnages ont déjà été vu auparavant et son spectateur idéal connait les codes du genre. Outre les références au cinéma de SF, le film vient avec tout le bagage du cinéma d'action des années 80-90, y compris un film comme Top Gun (pour le coup un vrai clip de propagande pour l'armée de l'air). Je comprend qu'on puisse passer à côté si on n'a pas ces codes, mais quand le film a été fait la majeure du public et de la critique est habitué à ce type de production, le discours critique de Starship Trooper n'est pas dissociable de ce contexte (je ne pense pas qu'il perde de sa force satirique si on ne le connait pas complétement cela dit). Concernant le destin des héros, ils ont certes acquis une identité de classe et une certaine gloire, mais c'est au pris de leur individualité et d'une soumission totale à l'idéal spartiate de cette société militariste. Rico tout lieutenant qu'il est, est devenu un trouffion interchangeable que même son meilleur ami (Carl) est prêt a sacrifier au nom des intérêts stratégiques (au passage le fonctionnement de l'armée fédérale n'est pas si différents de celui des arachnides, une masse illimités de soldats à sacrifié entièrement au service des cerveaux, on insiste d'ailleurs pas mal sur le fait que Ricco est un peu con). A la fin du film ils sont réduit à l'état d'icône publicitaire au service de la propagande fédérale des images sans aucune réelle profondeur. - xoph a écrit:
- Et plus important, il me semble (à considérer que le film serait une critique du militarisme, et osons le mot, de l'impérialisme américain) : la place accordée à l'opprimé, ne laisse planer aucun doute quant à son caractère nocif et inférieur.
Jamais rien qui puisse évoquer un monde araignée, fait d'intelligence, ou au moins d'une altérité* que l'on pourrait considérer (quelle image médiocre que celle de ce décalque humain en cerveau, qui plus est en forme de cerveau - sucé de cerveaux). Debout, les araignées** de la terre ! Outre le fait que les araignées sont utilisés pour des expériences parfaitement cruelles et dégradantes (dont la portée scientifique est assez douteuses: le cerveaux traités comme un vagin qu'on pénètre bon c'est assez cartoonesque), par des individus dont les uniformes rappellent fortement ceux des SS, tout le film est parsemé d'allusions au fait que la Fédération est une puissance coloniale agressive, avec la suggestion (certes cantonné à une réplique, mais j'y reviendrais) que les arachnides attaquent simplement en réaction à l'intrusion humaine dans leur territoire. Mais les arachnides ne sont pas le sujet, et l'altérité non plus, je suis d'accord pour dire qu'ils sont un simple outil narratif, mais ça n'affaiblit en rien le discours critique puisqu'il ne se situe pas sur ce plan de l'altérité, mais bien sur l'exploration du système humain, point barre. Le reprocher au film me parait absurde en fait, c'est reprocher à Agatha Christie de ne pas écrire Crime et Châtiment ou au Procés de Kafka de ne pas être un roman policier. C'est demander au film d'être quelque chose qu'il n'a jamais prétendue être. J'ai parlé de militarisme et pas d'impérialisme justement à cause de ça, il y a je pense une critique de l'impérialisme américain dans Starship Trooper, mais elle est simplement ébauchée parce que ça n'est pas le sujet du film. Verhoeven ne cherche pas à faire 2001 (je pense que ça doit être le film de science fiction le plus anti-2001 qui soit tant en terme esthétique que narratif ) ni a faire Premier Contact, ces films là sont des œuvres cérébrales et sérieuse, ce que ne chercher surtout pas à être Starship Trooper. Et même si j'ai l'air d'intellectualiser ce film il ne faut pas le prendre pour autre chose qu'une farce, une farce cynique où les héros sont des fascistes qui s'ignorent (dixit Verhoeven). Cette farce ne peut fonctionner que si on adopte exclusivement leur perspective (en cela le film semble suivre le roman qui est à la première personne). Nous voyons tout du point de vue de la fédération parce ce que c'est ce qui permet cette caricature et aussi d'atteindre ce qui selon moi est la véritable cible de Verhoeven les représentations médiatiques et fictionnelles (populaires) qui servent à façonner l'opinion publique. - xoph a écrit:
- Pas si évident pour moi, que cette ironie, ne soit autre chose qu'une distraction. Ceci-dit, ce ne sont que mes interrogations quant à un auteur que je connais mal, et un film du dimanche soir ; et tes connaissances, encore une fois, mettent en lumière un sous-texte, certainement présent (même s'il ne me satisfait pas)
On peut clairement trouver le film raté, et même gênant dans son cynisme assumé, on peut trouver que c'est un peu con et qu'on est face à une série B voir Z, mais le recul critique me parait indéniable et me semble même au fondement de tous le film. De toute façon c'est le "problème" (pas pour moi, mais ceux qui n'aiment pas en générale me semblent se retrouver la dessus) de la filmo américaine de Verhoven: Robocop, Total Recall, Basic Instinct, Starship Trooper, Showgirl s'inscrivent tous plus ou moins dans des genres hautement reconnaissable, que Verhoeven utilise à la fois pour leur potentiel réellement divertissant et même leur dimension enfantine mais aussi comme réservoir de situation et d'images plus ou moins stéréotypé qui lui paraissent représenter tout ce que les US ont de plus vulgaire, de plus violent et déplaisant (le capitalisme sans frein et l'ultralibéralisme des années Reagan, les fantasmes sécuritaires, en passant par la sexophobie puritaine, l'égoïsme érigé en vertu et le militarisme), pour faire de ces divertissements assumés comme tel des miroirs déformants et grotesques de la société. En cela si tu veux il y a une ambiguïté, comme s'il jouait sur deux tableaux mais je pense quand même que la dimension critique, son côté auteur européen, est toujours très présente mais sur un mode semi-parodique parfois proche de la série B/Z à la Corman, qui peut déplaire/lasser (d'ailleurs Verhoeven est revenu en Europe). Sinon moi j'ai beaucoup aimé Tàr, et j'ai une lecture complétement différente de l’ambiguïté du personnage et sa situation (mais on verra ça plus tard ^^) |
| | | xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6023 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 14 Fév 2023 - 0:34 | |
| Tu m'auras certainement donné envie d'aller voir si ce qui "mine le discours" est juste affaire de gagner sur tous les tableaux, ou s'inscrit dans une démarche. A poursuivre sur ce réalisateur de mon côté (revoir le peu que j'en connais sous cet angle, voir ce que ne connais pas), ainsi que par une lecture plus attentive de tes réponses (dont je partage un certain nombre de points), et retour éventuel D'ici là et |
| | | Parsifal Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6882 Age : 32 Date d'inscription : 06/01/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 14 Fév 2023 - 0:59 | |
| - xoph a écrit:
- Tu m'auras certainement donné envie d'aller voir si ce qui "mine le discours" est juste affaire de gagner sur tous les tableaux, ou s'inscrit dans une démarche.
En vrai cette formule n'est pas très heureuse (puisque le discours c'est justement cette satire) Ben le film n'a clairement pas gagné sur tous les tableaux, ce n'est pas Starship Trooper qu'on utilise pour recruter dans l'armée américaine, et il a été très mal accueilli aux US (un peu mieux en France). Je pense que si tu ne connais pas tu devrais voir les films hollandais de Verhoeven (Turkish Delight son chef d’œuvre, Black Book, pas loin derrière, Soldiaat van Oranje, Katje Tippel, et dans un genre déjà en partie parodique mais qui cette fois-ci ciblerait plutôt un certain cinéma d'art européen un peu abscons Le quatrième homme, je ne suis pas super fan de Spetters par contre mais en général c'est considéré comme essentiel) ça peut permettre de remettre en perspective ses films américains |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 14 Fév 2023 - 15:34 | |
| Marie-Claude Treilhou : Une sale histoire de sardines 1983 + De Treilhou, je ne connaissais que Simone Barbès ou la vertu, sorti trois ans avant cette Sale histoire de sardines ; j'avais pas mal apprécié ce film et notamment sa partie finale avec cette course en taxi où deux inconnus se livrent l'un à l'autre avant que le jour ne se lève. Une sale histoire de sardines est un téléfilm produit par l'INA et appartenant à la série "Télévision de chambre" dont la règle principale était de respecter la règle de l'unité de lieu. Dans cette série de dix téléfilms, on trouve notamment un film réalisé par Akerman, un film réalisé par Jacquot ou même un film réalisé par Téchiné. Dans le film de Treilhou, on retrouve l'humanité (plus précisément, l'attention toute particulière donnée aux échanges) qui m'avait séduite dans Simone Barbès ; le film se passe ici dans une petite station service, le personnage principal étant une sorte de veilleur de nuit et plusieurs personnages viennent progressivement se greffer autour de lui, ce sont principalement tou(te)s des client(e)s. J'ai trouvé le jeu de l'acteur principal (Marcel Frettard) assez convaincant, il arrive à tenir le film alors qu'il ne s'agit pourtant quasiment que de conversations dont le fil rouge n'est pas toujours clair ; de manière générale, c'est assez dynamique et parfois drôle. |
| | | mickt Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2743 Date d'inscription : 05/03/2018
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 14 Fév 2023 - 23:04 | |
| - xoph a écrit:
-
- Citation :
- Tár est directrice de ce qui est manifestement le Philharmonique de Berlin (joué apparemment par le Philharmonique de Dresde, filmé dans sa salle). […].
Dommage que ce ne soit pas chez Sharoun, architecte de la Philharmonie à Berlin / PS 2 : pour ce qu'en j'en vois : pas de découverte du côté de Dresde, on peut regretter Sharoun ! L'auditorium nouvellement aménagé de Dresde ressemble assez à la Philharmonie de Berlin, donc ça fonctionne bien. - xoph a écrit:
- Jean Eustache Mes petites amoureuses
Tu as vu la restauration qui doit paraître (ou a paru ?) ? (j'adore ce film) - xoph a écrit:
- Tomàs Saraceno
Il est incroyable ! - Parsifal a écrit:
- Je pense que si tu ne connais pas tu devrais voir les films hollandais de Verhoeven (Turkish Delight son chef d’œuvre, Black Book, pas loin derrière, Soldiaat van Oranje, Katje Tippel
Pas vu Turkish Delight, je vais ouvrir l'œil. Black Book est un magnifique film. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mer 15 Fév 2023 - 14:06 | |
| Alice Diop : Saint Omer 2022 Le point de départ de ce film, c'est le procès de Fabienne Kabou (renommée Laurence Coly dans le film) en 2015 (auquel Alice Diop a assisté) ; elle y est jugée pour l'assassinat de sa fille de quinze mois, qu'elle avait laissée sur une plage de Berck-sur-mer. J'ai trouvé l'approche du film extrêmement intéressante : en voyant l'affiche et le pitch, on pourrait penser à un film de procès assez classique avec une portée explicative/documentaire mais en fait, pas du tout (c'est à mon avis la principale raison de la déconvenue de certain(e)s) : au contraire, le film prend presque le contre-pied de cette démarche notamment en s'extirpant de l'aspect extrêmement bipartite d'un procès (ne serait-ce que ce célèbre "Faites entrer l'accusé(e)" entonné par le/la juge) en introduisant une autre partie - qui sera en fait le personnage principal. Je suis assez fasciné par le fait que ce si petit détail ait un si profond impact sur le film : ça le permet d'éviter de se coincer dans l'ornière du film de procès mais ça lui permet également d'ouvrir d'autres questions (nettement plus intéressantes) notamment sur la filiation/généalogie dans une société patriarcale et post-coloniale. Le film ne tourne toutefois pas complètement le dos au film de procès, il s'agirait plutôt d'une augmentation d'un film de procès : Diop en tire uniquement le diagramme expressif - notamment grâce à la photo et aux cadres (je ne sais pas si elle était aussi cadreuse) de Claire Mathon qui a également travaillé sur plusieurs films de Sciamma et de Guiraudie -, c'est-à-dire le meilleur, finalement et c'est pour ça que c'est si remarquable : elle prend vraiment ce qu'il faut. Le personnage principal est une journaliste prénommée Rama qui décide de couvrir le procès ; un parallèle se tisse alors en fond : elles ont toutes les deux des relations difficiles avec leur mère, le personnage principal est enceinte ; d'ailleurs, les scènes entre Rama et sa mère, qui tranchent avec la temporalité très régulière du procès (la dernière (?) occurrence (celle avec les bijoux) est carrément superbe). Ce qui m'a également beaucoup plu dans ce film, c'est les mouvements d'aller et de retour qui peuplent le film et qui se répondent parfois ; je pense par exemple à la scène d'ouverture où le personnage de Laurence s'avance vers la mer avec sa fille dans les bras, on entend distinctement le bruit de la mer et le souffle de la mère (qui semblent presque avoir un sens opposé) et à l'image, on voit la mer qui remonte et Laurence qui descend ; cette scène trouvera un écho à la fin avec l'écran noir et les bruits de souffle de Rama. Ces mouvements d'aller et de retour se retrouvent à d'autres endroits : ne serait-ce que dans la trajectoire de Laurence (départ du Sénégal pour Paris pour mener des études de droit financées par son père diplomate puis son refus de continuer à financer ses études de sa fille lorsqu'elle décide de se tourner vers la philosophie, ce qui la mène grosso modo à son compagnon (un ancien trader de quarante ans son aîné reconverti en sculpteur) avec lequel elle vivra bon gré mal gré, qui financera ses études mais qui verra d'autres femmes et qui ne portera à peu près aucune attention à Laurence, etc. Ces allers-retours sont extrémaux lorsque Laurence tombe enceinte : son compagnon ne reconnaît alors rien et ne fait rien, elle accouche seule, ne déclare pas sa fille, devait tout cacher à propos de ça : il s'agit de devenir totalement invisible ; parallèlement, il y a toutes ces choses (que la plupart des membres du procès vont voir peu ou prou comme des excuses) autour de la sorcellerie et de l'envoûtement que Laurence convoque qui deviennent maximales lorsque Laurence est condamnée à être invisible. On pourrait dire que cette trajectoire est la manière de Laurence de traiter cette question de la généalogie/filiation, dans une société raciste (sa prof de philo de licence qui vient pour dire qu'elle n'a en fait aucun diplôme car elle n'a pas rendu un examen et qu'"elle aurait mieux fait de choisir quelque chose de plus proche de sa culture que Wittgenstein" n'est qu'un exemple parmi d'autres). Je n'aurais vraiment pas grand-chose à redire à ce film (je suis d'ailleurs d'autant plus admiratif qu'il s'agit du premier long-métrage de fiction d'Alice Diop ; certes le scénario a été écrit à plusieurs, certes elle a déjà réalisé plusieurs documentaires mais tout de même, quelle maîtrise !) ; le seul point que je n'ai pas trop compris/aimé, c'est la convocation du Medea de Pasolini (il y a même une scène où Rama regarde un extrait, d'ailleurs très littéralement relié au film) qui me semble trop territorialisée pour être intéressante. Sinon, j'ai beaucoup aimé le jeu des acteurices de ce film (assez bressonnien, en fait - de manière générale, ce film m'a pas mal rappelé l'expressivité des films de Bresson) : Kayije Kagame dans le rôle de Rama et Guslagie Malanda dans le rôle de Laurence (sans doute le rôle le mieux interprété). C'est pour moi assez clairement le meilleur film sorti en 2022 - parmi ceux que j'ai vus, bien sûr. |
| | | xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6023 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mer 15 Fév 2023 - 19:19 | |
| - mickt a écrit:
- xoph a écrit:
- Jean Eustache Mes petites amoureuses
Tu as vu la restauration qui doit paraître (ou a paru ?) ? (j'adore ce film) Oui, moi aussi. Non un DVD de 2005, il me semble (pas très bon en qualité). - mickt a écrit:
- xoph a écrit:
- Tomàs Saraceno
Il est incroyable !
Oui ! formellement éblouissant, et surtout les interrogations, adéquations entre matériau et réflexion qui vont avec. J'avais adoré l'expo au Palais de Tokyo. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mer 15 Fév 2023 - 20:26 | |
| Luc Moullet : Le prestige de la mort 2007 + Ce film est sans doute le meilleur long-métrage de Moullet - en tout cas, parmi les trois que j'ai pus voir. Le pitch est extrêmement simple : suite aux réticences des producteurs pour produire son dernier long-métrage (qui lui promettent monts et merveilles mais qui restent assez évasifs, proposant de réduire les coûts de tous les côtés) et sur leurs conseils, Luc Moullet (interprété par Luc Moullet) décide de se rendre dans les Hautes-Alpes (territoire moullettien par excellence) afin de réduire les coûts du tournage ; une fois arrivé, il trouve un cadavre et décide de le faire passer pour lui et de profiter du scoop que provoquerait sa mort pour récolter de l'argent et, après la révélation du subterfuge, de produire plus facilement son nouveau film mais pas de bol ! Godard meurt entre temps et ça invisibiliserait complètement sa mort ("quel salaud, ce Jean-Luc ! non seulement ses derniers films sont moins bons - c'est qu'il se répète trop - mais en plus, il risque de tuer le scoop de ma propre mort, avec tout le mal que je me donne") ; du coup, il faut tout rétrograder, ça donne des situations complètement improbables, sans compter qu'ensuite, un journal confond son nom avec celui du gars et qu'il se fait ensuite accuser du meurtre de Luc Moullet ("un contrebandier de la pellicule"), etc. J'ai trouvé que ça se suivait avec grand plaisir, que c'était vraiment drôle et même si l'on peut trouver ça hyper cheap, ridicule et mal joué, je trouve que ça donne vraiment une prise au ton décalé (habituel chez Moullet). |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 16 Fév 2023 - 19:05 | |
| Le retour aux tréfonds de la filmographie d'Isabelle Huppert : Christine Lipinska : Je suis Pierre Rivière 1976 + / En 1976, deux films sont adaptés de l'affaire Pierre Rivière : le premier, sans doute plus connu, a été réalisé par René Allio reprend la première phrase du texte laissé par Rivière comme titre (Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère...}) ; le second, tombé dans l'oubli, c'est celui-ci. Je n'ai pas encore vu le premier, je ne sais pas ce qu'il vaut mais celui de Lipinska est assez curieux : il essaie d'assembler la trajectoire du procès et la trajectoire individuelle de Pierre Rivière, notamment en mettant les explications des différents experts face aux déclarations de Rivière. Pour rappel, Pierre Rivière égorge sa mère, sa sœur et son frère en 1835 (pour venger son père, dit-il) avant d'errer en pleine campagne pendant quelques temps avant de se faire arrêter ; qui est, parait-il, l'une des premières tentatives d'expliquer cliniquement un crime. On dirait que Lipinska a voulu s'inscrire dans la lignée d'Un homme qui dort de Queysanne notamment en confiant le rôle principal à Jacques Spiesser, qui est (dans un registre certes différent) un personnage présenté comme singulier mais honnêtement, ça fonctionne nettement moins bien : les deux trajectoires ne s'agglomèrent pas bien notamment à cause du montage et aussi un peu à cause de la réalisation ; après, il faut dire que la qualité de ma copie ne rend clairement pas justice au film mais en tout cas, je me suis beaucoup ennuyé et Huppert n'y a un rôle qu'assez secondaire. |
| | | xoph Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 16 Fév 2023 - 19:52 | |
| @ Parsifal à propos de Starship TroopersÇa y est je suis réveillé La meilleure façon de poursuivre cette conversation étant certainement que j'aille voir du côté des films vers lesquels tu orientes Une ou deux réflexions néanmoins, à comprendre ni pour clore, ou avoir raison, mais juste comme un état des réflexions que cet échange aura suscité, ou continue de susciter, de mon côté (et aussi répondre à tes derniers posts, argumentés avec cohérence, riches de ressources et pistes). > Sur la charge corrosive du film, je comprends ton point de vue, et avais sans doute sous-estimé la constance du travail de sape à l’œuvre dans le film. Néanmoins je reste interrogatif, à première vision. « Je veux bien mais qu'elle serait cette lecture, en quoi cela atténuerait-il la charge? » me demandes-tu, à propos de l’ambivalence que j’y trouve. On peut aussi comprendre ces éléments ironiques ou satiriques comme un "malgré tout". Malgré la blancheur immaculée de leur dentition, malgré leurs différences, malgré ce que leur apprentissage leur fait subir d'ignoble, malgré tout, ou en raison de : face au péril, ils devinrent plus aguerris, braves, unis, reconnaissants, et terrassèrent le Mal. C’est aussi cette histoire qui est racontée. Verhoeven a pu imaginer que l'on voie aussi son film sous cet angle (qu'il ait eu peu de succès ne change pas la donne, ce n’est pas forcément ce qu’il escomptait). On aurait bien vu un Starship Troopers 2*, d’ailleurs je découvre qu'il existe. Même si ce n’est pas signé Verhoeven, peut-on imaginer créer une franchise à partir d’un dézingage en règle ? * https://en.wikipedia.org/wiki/Starship_Troopers_2:_Hero_of_the_Federation https://www.imdb.com/video/vi294912281/?playlistId=tt0367093&ref_=tt_ov_vi > Sur façon de représenter les arachnides Par contre là je ne te suis pas. Si le film ne voulait être vu que comme à charge, d’un monde militaire et totalitaire, comme tu l’argumentes : c’est considérablement l’affaiblir et laisser la porte ouverte aux ambivalences, que de proposer une vision aussi univoque de l’ennemi, qui justifie son extermination, quels qu’en soient les moyens. Le premier déminage c'est aussi de savoir comment les totalitarismes (mais pas que) fabriquent l'ennemi, comment on lui dénie toute altérité positive (et paradoxalement toute humanité). Et là le film ne dit rien, ou plutôt il nous conforte dans l’idée d’une nécessité, laissant à nouveau place au "malgré tout". |
| | | Parsifal Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6882 Age : 32 Date d'inscription : 06/01/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 16 Fév 2023 - 22:11 | |
| Là ou je ne suis pas d'accord c'est que justement je ne trouve aucune ambivalence dans Starship Trooper, pas plus qu'il n'y a d'ambivalence dans la description de la guerre de Candide, ce sont exactement les mêmes mécanismes qui sont à l’œuvre avec la même outrance. Je sais qu'on va me répondre que l'ironie est fondamentalement source d'ambiguïté, sauf qu'a un moment il faut regarder ce qu'on a sous les yeux et le type d'ironie pratiqué dans Starship n'est pas exactement subtil. C'est un film outrancier qui joue sur la surenchère grotesque, les héros sont grotesque, leur discours patriotiques sont grotesques, et leurs ennemis sont également grotesques. A propos des arachnides, non seulement je persiste et signe la caricature (parce que ce film ne prétend pas être autre chose) ne fonctionne que parce qu'on adopte le point de vue de la fédération. C'est parce qu'on se moque de ce point de vue de l'intérieur que la satire fonctionne et est intéressante. L’édifice comique s'effondrerait totalement si on partait sur une fable autour de l'altérité à la premier contact, on entre dans un autre film qui serait peut être intéressant mais aux antipodes du projets farcesque de Starship Trooper, puisque si on reste dans la comédie cette """humanisation""" des insectes serait elle même grotesque, ouverte à moquerie et ça ne changerait pas grand chose au "problème" (mais je ne pense pas que ça soit un problème si l'on prend le film pour ce qu'il est une parodie, une farce). Concernant la fin du film, et son succès/non succès. Je pense bien que Verhoeven n'envisageait pas l'échec de son film, mais je ne pense pas non plus qu'il soit bête et je pense qu'il est tout a fait capable de procéder de manière un peu plus subtile qu'il ne l'a fait pour créer une vraie ambivalence, or ici les héros sont tellement caricaturaux y compris dans leur triomphe final qu'il est impossible d'adhérer au premier degrés à leur histoire. Le film est que personne n'a pris ce film au premier degrés comme tu le dit. Les gens qui n'ont pas aimé le film sont de trois catégories ceux (en fait assez rare) qui l'ont accusé d'être un film nazi (et donc l'on condamné immédiatement, aucun nazi ne s'est réclamé de ce film à ma connaissance, il n'a pas non plus était utilisé comme une justification de la politique de Bush par la droite américaine), ceux qui voit la satire mais trouve que c'est un film très bête, et ceux qui comme toi lui reproche de vouloir jouer sur les deux tableaux, sauf que ceux qui aiment Starship Trooper, ceux qui en ont fait plus de 20 ans après un film culte (et largement réhabilité) ne l'on jamais pris pour autre chose qu'une satire. Alors peut être que je me trompe et qu'il existe des groupes de droite aux US et ailleurs qui voit dans Starship Trooper un idéal et qui en détourne l'imagerie a des fins de propagande politique, mais je n'ai jamais entendu parler d'un tel phénomène à propos de ce film, je ne dit pas que ça n'existe pas mais j'ai quelque doute d'autant que d'expérience personnel (donc c'est très limité je sais) les fans du roman de Heinlein (qui est pour le coup authentiquement militariste) très souvent n'aime pas cette adaptation. Je n'ai jamais non plus entendu dire que ce film ait servi d'outil de propagande pour l'armée américaine, comme d'autres de manière plus ou moins consciente/assumée (je n'ai pas de titre en tête mais les collusions entre l'armée américaine et Hollywood sont documentées). Et je doute que ça le soit jamais, parce que le ton parodique est immanquable et omniprésent. Concernant l’échec commercial du film, il a été un échec aux états unis et ne s'est rentabilisé qu'à l'international, et ça change quand même pas mal de chose ça indique les difficultés d'un tel film de SF qui se moque ouvertement de la plupart des tropes des grands succès de l'époque dans le genre. Quand à la "franchise" Starship Trooper, je suis au courant j'ai vu ces films, si tu lis bien le lien Wikipédia que tu envoi tu notera un détail important: cette suite est sortie en Direct to DVD (le troisième a eut une sortie ciné apparemment mais il est également raté) c'est à dire qu'elles ont été traité comme le fond du fond de la production ciné, des films qui ne sont même pas digne de finir en salle, qui sont destiné aux pauvres égaré qui s'attendrait à voir un film dans le gout du Verhoeven (c'est pas le cas c'est juste nul) ou des cinéphiles un peu déviants qui aiment les nanars. Bref il n'y a pas vraiment de franchise Starship Trooper au sens ou il y a une franchise Star Wars, ou Marvel, ou Harry Potter. En revanche, et c'est intéressant ces suites s'éloignent beaucoup de l'ironie du Verhoeven (tiens d'ailleurs un exemple d'ironie raté selon moi et qui au final à l'effet inverse que celui recherché: /watch?v=KIsv1YOFNys), sans abandonner complétement le second degrés celui-ci correspond bien plus à l'ambivalence que tu décrit notamment parce que le récit et les personnages y sont (relativement) pris au sérieux ce qui a mon avis n'est presque jamais le cas dans le Verhoeven: où les personnages n' ont aucune épaisseur émotionnelle et les scènes émouvantes ne le sont pas vraiment. En cela c'est très différent de Robocop, film que j'aime beaucoup aussi mais à l'égard duquel ce que tu reproche à Starship Trooper me parait beaucoup plus pertinent, parce que malgré tout il n'y a une véritable identification avec ce personnage de flic christique et vengeur, même si la satire du libéralisme des années 80 est très savoureuse avec l'irruption des capitaux privé dans les service public (ici le paradoxe d'un cyborg "agent de police" mais en réalité produit d'une entreprise privée qui appartient intégralement à cette entreprise). |
| | | xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6023 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 16 Fév 2023 - 22:44 | |
| la suite aux prochains Verhoeven, puisque tu m'as donné envie d'aller plus loin dans sa filmographie (ou de voir autrement ceux que je connais) |
| | | Parsifal Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6882 Age : 32 Date d'inscription : 06/01/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 16 Fév 2023 - 22:54 | |
| - xoph a écrit:
- la suite aux prochains Verhoeven, puisque tu m'as donné envie d'aller plus loin dans sa filmographie (ou de voir autrement ceux que je connais)
Ce sont lesquels d'ailleurs? Ses films américains sont vraiment particulier parce qu'ils sont tous plus ou moins dans la veine parodique de Starship Troopers. Ses films hollandais sont sur un mode moins ironique (mais c'est toujours provocateur et de mauvais gout, ça c'est une constante), je n'ai toujours pas vu Elle en revanche |
| | | xoph Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6023 Age : 66 Localisation : là Date d'inscription : 12/10/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 16 Fév 2023 - 23:06 | |
| Robocop, Basic Instinct, Total Recall, je crois que c'est à peu près tout (à vrai dire aucun de ces films ne m'a laissé un souvenir qui m'aurait donné envie d'y retourner, hors de tes propos) Mais je vais aller voir du côté de la Hollande |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 17 Fév 2023 - 18:14 | |
| Joseph Losey : Imbarco a mezzanotte 1952 Ce film est assez à part dans la filmographie de Losey (d'ailleurs, je vois à quelques endroits - mais pas à d'autres - qu'il a été coréalisé avec Andrea Forzano) : on y retrouve des éléments communs à d'autres films de Losey (la manière de gérer les lieux) mais tout ça a été mélangé à la sauce néo-réaliste : en fait, on croirait un mélange d'une hybridation de deux films de Losey genre The prowler et Accident avec Ladri di biciclette de de Sica, sans rire. Du coup, le résultat est assez bizarre et pas franchement convaincant surtout que le récit est vraiment pas terrible (un homme tue par accident la propriétaire d'un magasin et fuit la police, en cours de route, il rencontre un garçon qui vole pour survivre et voilà, c'est tout) ; le seul point que j'ai trouvé intéressant, c'est que le film se passe essentiellement dans un port, ça fait une sorte de huis-clos extérieur mais franchement, ça reste beaucoup trop mince pour que le film soit vraiment passionnant. Sinon, le casting est lui aussi assez étrange : Paul Muni dans le rôle principal, Joan Lorring et pas mal d'acteurices italien(ne)s - Luisa Rossi, Aldo Silvani pour n'en citer que quelques-un(e)s. Bref, c'est vraiment le Losey le plus dispensable que j'ai vu jusque-là. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91510 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 17 Fév 2023 - 18:16 | |
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| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 18 Fév 2023 - 9:49 | |
| Ernst Lubitsch & Otto Preminger : That lady in ermine 1948 Ce film est le dernier film réalisé par Lubitsch, et pour cause : il est mort au cours du tournage et c'est Preminger qui a terminé le film ; le résultat n'est vraiment pas terrible mais pas pour des raisons d'hétérogénéité : le film est tout simplement vraiment ennuyeux - ce qui est un comble pour un Lubitsch, tout de même ! Le film se déroule dans la seconde moitié du dix-neuvième siècle, une comtesse se marie avec un baron, une armée arrive pour prendre le château (et le baron s'enfuit) sauf que les peintures des ancêtres de la comtesse prennent soudain vie et les domestiques demandent à ces figures de sauver le château comme elles l'avaient fait en leur temps ; on a ensuite le droit à un flashback explicatif puis le baron revient au château déguisé en gitan. Le film part bien, avec un rythme plutôt enlevé, un beau Technicolor et même s'il a parfois de bonnes idées (même vers la fin - par exemple, cette scène où la comtesse envoie un rêve au duc assaillant qui correspond à ses attentes), j'ai trouvé qu'il y avait de sacrées longueurs et surtout, on ne comprend plus très bien où le film veut aller - la fin est vraiment nulle - et j'ai trouvé que ç'avait également un impact sur les autres éléments qui étaient bien : par exemple, le Technicolor devient uniformément plat. C'est très probablement le Lubitsch que j'aime le moins. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91510 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 18 Fév 2023 - 18:43 | |
| Je ne m'y suis pas trop ennuyé mais en effet c'est très loin des meilleurs Lubitsch, pas de doute. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14393 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Dim 19 Fév 2023 - 10:40 | |
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