Autour de la musique classique

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 Rigoletto (Verdi, 1851)

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Figaro
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 22 Sep 2014 - 21:11

J'en ai vu des extraits sur YouT, c'est une très belle version avec surtout une Christiane Eda-Pierre (comme toujours) formidable cheers
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Oriane
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptySam 10 Jan 2015 - 22:58

J'ai trouvé quelques allusions à Popp / Gardelli sur ce fil. Pour ceux qui la connaissent, pourriez-vous m'en dire plus?
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyDim 11 Jan 2015 - 21:36

Oriane a écrit:
J'ai trouvé quelques allusions à Popp / Gardelli sur ce fil. Pour ceux qui la connaissent, pourriez-vous m'en dire plus?

Pas très nerveux… Mais joli (enfin, pour Popp et l'orchestre décoratif, parce qu'Aragall en forme moyenne et Weikl en italien…).
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Figaro
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyDim 11 Jan 2015 - 21:40

Oui, Weikl pas idéal en italien, c'est le moins qu'on puisse dire Confused , mais il est malgré tout très émouvant.
Et c'est une version d'un bon niveau général malgré tout, mais en aucun cas une référence.
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Otello
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 0:21

prochaines rééditions ce mois d'aout:

Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 51k0yeHe4aL
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bAlexb
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 8:21

Le Solti noir, droit, tranchant du Ballo ; sans concession, sans afféterie. Un point A, un point B dans l'intervalle desquels est contenu tout un drame humain qui file son train sans afféterie de stylistes (fussent-ils pointus). Peut-être l'une des direction les plus "romantiques" qui soit ; la plus hugolienne pour moi, avec Muti, disons. Je reste toujours un peu imperméable à Kraus ; mais Moffo/Merrill (elle, que certains trouvent un peu mûre mais qui, justement, déjoue les pièges de toutes les mièvreries sans être, pour autant, taillée d'une seule pièce féminine/féministe, c'est à dire n'évacuant aucune mise en perspective) éployés/déployés sous cette baguette font merveille Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 173236763 !
(EDIT : je me suis toujours demandé ce qu'aurait donné, ici et ailleurs, la rencontre entre Callas & Solti, ces deux bêtes de scène si immédiatement fulgurantes, intuitives !)
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 8:29

bAlexb a écrit:
Le Solti noir, droit, tranchant du Ballo ; sans concession, sans afféterie. Un point A, un point B dans l'intervalle desquels est contenu tout un drame humain qui file son train sans afféterie de stylistes (fussent-ils pointus). Peut-être l'une des direction les plus "romantiques" qui soit ; la plus hugolienne pour moi, avec Muti, disons. Je reste toujours un peu imperméable à Kraus ; mais Moffo/Merrill (elle, que certains trouvent un peu mûre mais qui, justement, déjoue les pièges de toutes les mièvreries sans être, pour autant, taillée d'une seule pièce féminine/féministe, c'est à dire n'évacuant aucune mise en perspective) éployés/déployés sous cette baguette font merveille Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 173236763 !

Oui, c'est un Solti moins coloriste qu'à l'accoutumée (sans doute aussi lié à l'association très différente de Vienne-Decca qui a constitué beaucoup de son fonds), mais d'un cinglant, d'un sens dramatiques incroyables. Si je n'étais pas un brin frustré par la distribution (excellente, mais moi non plus Kraus ne me touche pas – en plus d'être inexpressif, c'est un peu grêle tout de même –, et Merrill, quoique irréprochable, n'a pas la variété de caractérisation des plus grands titulaires), ce serait sans doute la seule version que j'écouterais… En tout cas j'y reviens souvent – personne n'a réussi l'orage à ce point, je crois (peut-être Bonynge et Sinopoli).
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bAlexb
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 8:41

DavidLeMarrec a écrit:
personne n'a réussi l'orage à ce point, je crois

mains
Tout ce qui relève de l'atmosphère, en général, dans une oeuvre qui n'est pas (loin s'en faut) "qu'élocution" et certainement pas un énoncé stylistique.
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Otello
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 12:27

bAlexb a écrit:
Le Solti noir, droit, tranchant du Ballo ; sans concession, sans afféterie. Un point A, un point B dans l'intervalle desquels est contenu tout un drame humain qui file son train sans afféterie de stylistes (fussent-ils pointus). Peut-être l'une des direction les plus "romantiques" qui soit ; la plus hugolienne pour moi, avec Muti, disons. Je reste toujours un peu imperméable à Kraus ; mais Moffo/Merrill (elle, que certains trouvent un peu mûre mais qui, justement, déjoue les pièges de toutes les mièvreries sans être, pour autant, taillée d'une seule pièce féminine/féministe, c'est à dire n'évacuant aucune mise en perspective) éployés/déployés sous cette baguette font merveille Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 173236763 !
(EDIT : je me suis toujours demandé ce qu'aurait donné, ici et ailleurs, la rencontre entre Callas & Solti, ces deux bêtes de scène si immédiatement fulgurantes, intuitives !)
je suis d'accord tant sur la direction romantique et hugolienne de Solti que sur Moffo. Je précise toutefois que j'ai un peu de mal à comprendre comment on peut trouver Moffo un peu mûre dans un rôle où par ailleurs nombreux sont ceux qui vénèrent Callas. Si Moffo est mûre de timbre, Callas est déjà à l'hospice! lol
Moffo fait partie de ces Gilda qui nous délivrent des petites voix clairettes et pointues de soprano léger qui n'ont rien à y faire mais qui ont souvent parasité le rôle. Elle a d'authentiques moyens de lirico coloratura, un très beau timbre charnu (pour ne pas dire charnel), une superbe technique et un vrai sens interprétatif.
Moi je suis très content que SONY se lance dans une réédition des intégrales de Moffo (et il en reste encore de fort belles!)
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bAlexb
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 15:20

Otello a écrit:
Elle a d'authentiques moyens de lirico coloratura, un très beau timbre charnu (pour ne pas dire charnel), une superbe technique et un vrai sens interprétatif.
Moi je suis très content que SONY se lance dans une réédition des intégrales de Moffo (et il en reste encore de fort belles!)

Et ce n'est certainement pas moi qui vais défendre l'opinion contraire Wink .
Peut-être que chez Moffo, et chez ceux qui entendent une chanteuse "mure", c'est moins la voix qui soulève des réserves que le portrait proprement dit ; celui d'une femme-femme charnue/charnelle comme tu le dis très bien, si ce n'est bidimensionnelle mais chez qui la perspective serait disons réduite, tronquée sans justement que soit réellement exploité le potentiel de murissement de Gilda tout au long du drame. C'est un peu Athéna sortant tout armée de la cuisse de Jupiter ; et sans doute, ça se discute. En l'espèce, moi je ne discute pas ; et (une fois n'est pas coutume Wink ) je me tais, j'écoute et je profite ![/quote]
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Polyeucte
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 15:37

DavidLeMarrec a écrit:
bAlexb a écrit:
[...]Je reste toujours un peu imperméable à Kraus[...]

[...]mais moi non plus Kraus ne me touche pas – en plus d'être inexpressif, c'est un peu grêle tout de même –[...]

Etrange... personnellement, c'est vraiment LE rôle où je le trouve parfait : l'arrogance, la fermeté, le petit côté "vieux beau", tout construit dans ma tête le personnage du comte.
J'ai beaucoup de mal à écouter un autre interprète, qui ait à la fois ce mélange de séduction par son raffinement mais aussi qui montre tout le côté repoussant par sa hauteur.

Bon, je ne connais pas cette version dont vous parlez, mais sa prestation avec Gavazzeni (Scotto et Bastianini) me semble assez complète et magnifique.
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bAlexb
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 15:48

Polyeucte a écrit:
Etrange... personnellement, c'est vraiment LE rôle où je le trouve parfait : l'arrogance, la fermeté, le petit côté "vieux beau", tout construit dans ma tête le personnage du comte.

Justement oui, un éternel "vieux beau", quel que soit le moment de la captation ; et c'est peut-être ce qui me dérange, cette espèce de tranquillité replète/cosmétisée. Parce que je n'entends pas, moi, l'arrogance (ou alors sous un angle exclusivement péjoratif ; c'est à dire pas un chant "à jarret" mais la composition d'un chanteur sûr de lui dont la confiance ne se transmet jamais au personnage). Oserais-je dire ça me paraît un peu terne ; disons : pauvre en hormones (Bergonzi est autrement convaincant parce qu'il y a quelque chose de véritablement aristocratique dans ce qu'il transmet) ?
A tout prendre je préfère, et de très très loin encore, Del Monaco (dans l'absolu et dans le relatif, c'est à dire : dans sa manière de s'apparier à la Gilda exotique de Güden)
(EDIT : j'ajoute que le "exotique" de Güden n'est pas péjoratif dans ma bouche ; c'est la qualité d'un fruit à la fois coloré et savoureux, parfumé et juteux, qui surprend mais relève la salade de fruits, soulève le plat et impose une vraie longueur "en oreille". Avec Simionato/Siepi, ce qu'il y a de plus recommandable dans la version Erede en fait, nonobstant Del Monaco qui reste un "sujet", sans mauvais de jeu de mots, un objet plus qu'une réalité.)
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 15:59

bAlexb a écrit:
Justement oui, un éternel "vieux beau", quel que soit le moment de la captation ; et c'est peut-être ce qui me dérange, cette espèce de tranquillité replète/cosmétisée. Parce que je n'entends pas, moi, l'arrogance (ou alors sous un angle exclusivement péjoratif ; c'est à dire pas un chant "à jarret" mais la composition d'un chanteur sûr de lui dont la confiance ne se transmet jamais au personnage). Oserais-je dire ça me paraît un peu terne ; disons : pauvre en hormones (Bergonzi est autrement convaincant parce qu'il y a quelque chose de véritablement aristocratique dans ce qu'il transmet) ?

Ah? Moi je le trouve justement sûr de lui vocalement mais aussi théâtralement : assumant la fierté et sachant cacher celle-ci derrière des accents amoureux. Disons que par rapport à des Domingo ou Pavarotti, je le trouve beaucoup plus complexe.

Citation :
A tout prendre je préfère, et de très très loin encore, Del Monaco (dans l'absolu et dans le relatif, c'est à dire : dans sa manière de s'apparier à la Gilda exotique de Güden)
(EDIT : j'ajoute que le "exotique" de Güden n'est pas péjoratif dans ma bouche ; c'est la qualité d'un fruit à la fois coloré et savoureux, parfumé et juteux, qui surprend mais relève la salade de fruits, soulève le plat et impose une vraie longueur "en oreille". Avec Simionato/Siepi, ce qu'il y a de plus recommandable dans la version Erede en fait, nonobstant Del Monaco qui reste un "sujet", sans mauvais de jeu de mots, un objet plus qu'une réalité.)
Va falloir que j'écoute un jour! Very Happy
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 16:08

Polyeucte a écrit:
Ah? Moi je le trouve justement sûr de lui vocalement mais aussi théâtralement : assumant la fierté et sachant cacher celle-ci derrière des accents amoureux. Disons que par rapport à des Domingo ou Pavarotti, je le trouve beaucoup plus complexe.

Mais comme le premier n'est pas tout à fait à la dimension du rôle (ce qui n'enlève rien à toutes ses qualités, ni à sa musicalité qui a un mérite infini à exister dès lors qu'il évolue sous la férule magistrale [au sens : magister] de Giulini) et le second l'est naturellement (c'est à dire : sans avoir besoin d'être complexe), la comparaison ne fonctionne pas pour moi.
(D'autant que comparaison n'est pas raison ; et que j'admets bien volontiers un problème fondamental, ontologique et difficilement dépassable avec Kraus Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 2661413304 .)
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 18:44

Assez d'accord avec bAlexb : l'arrogance est plutôt de la raideur pour moi (il ne se soucie pas trop de ce qu'il chante, et d'ailleurs ça se voit très bien sur scène). Je suppose qu'en vrai la voix avait plus de générosité (comme Gedda ou Ghiaurov, je suis persuadé que l'effet devait être tout autre en salle…), mais au disque, tout est nasal, pincé, et le personnage sur un quant-à-soi identique d'un rôle à l'autre et un peu lassant.

Par ailleurs, la vieillesse du Roi-Duc me paraît tout sauf une évidence… il a aussi un aspect juvénile et séduisant – on voit bien le manipulateur dans È il sol dell'anima et dans La donna, mais on y croit, on le voit dépassé malgré lui dans l'Addio ou Parmi veder le lagrime. Chez Kraus, je n'entends qu'un nobliau un peu concupiscent, le contrat n'est pas raiment rempli dans quelque sens que ce soit.

Tu cites Pavarotti, Polyeucte, mais justement, dans ce rôle-là, il choisit (sans parler de complexité) la voie médiane du jouisseur (dans sa dernière période, sa version avec Bonynge étant plus fadement juvénile) qui lui permet de sélectionner ses postures aussi bien du côté de l'éloquence amoureuse que du cynisme des puissants.


Et moi aussi, à tout prendre, Del Monaco (bizarre, hors emploi, mais d'une telle chaleur !).

Sinon, les ducs que j'aime le plus seraient Di Stefano, Vanzo, Kozub, Ilosfalvy, Pavarotti (vieux), Raffanti, Vargas, Álvarez, Costello… Et puis j'aime bien quand même Del Mo, Leech et Aragall.
Il y a aussi beaucoup de de Ducs que j'aimerais entendre mais où l'occasion a manqué : Kullman, Kozlovsky, Fernandi, Kónya, Poggi, Lance, Carreras, La Scola, P.-Ch. Clarke, Aronica…

Ça fait donc pas mal de monde d'un format pas forcément très différent intrinsèquement de Kraus (les quatre derniers de la liste, plus Leech), mais l'effet n'est vraiment pas le même !
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 19:49

Petite correction anatomique: si plusieurs furent en effet issus de la cuisse de Jupiter (Del Monaco, Corelli, Bjoerling bom ), une seule jaiilit tout armée de son crâne : ce fut Athéna.

J'aime beaucoup les personnages de Rigoletto, parmi les plus vocalement typés du répertoire. Mais il faut reconnaître que l'évolution a fait son oeuvre et que chaque rôle a dévié, évolué, vers des perspectives autres.

Personnellement j'aime la version très centrale et janséniste de Giulini, qui entraîne les protagonistes vers une vision manichéenne, pas du tout charnelle, de l'oeuvre.
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 19:55

André a écrit:
version très centrale et janséniste de Giulini, qui entraîne les protagonistes vers une vision manichéenne, pas du tout charnelle, de l'oeuvre.

Pas faux, mais pas toujours maîtrisée : le final du II, ce sont davantage les majorettes que Jansenius !
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 20:14

C'est les majorettes de Verdi (et hop! et allez donc !! Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 2648177732 ). Pouvait pas (encore) s'en empêcher. Par contre il se reprend tout de suite avec la musique de tempête, lugubre à souhait.

Seul bémol pour moi: Rigoletto ouvre le sac et y aperçoit sa fille mourante. Qui renaît pour un ultime témoignage d'amour et d'abnégation. violon
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 20:26

DavidLeMarrec a écrit:
Assez d'accord avec bAlexb : l'arrogance est plutôt de la raideur pour moi (il ne se soucie pas trop de ce qu'il chante, et d'ailleurs ça se voit très bien sur scène). Je suppose qu'en vrai la voix avait plus de générosité (comme Gedda ou Ghiaurov, je suis persuadé que l'effet devait être tout autre en salle…), mais au disque, tout est nasal, pincé, et le personnage sur un quant-à-soi identique d'un rôle à l'autre et un peu lassant.

Moi j'aime bien cette petite raideur Embarassed

Citation :
Par ailleurs, la vieillesse du Roi-Duc me paraît tout sauf une évidence… il a aussi un aspect juvénile et séduisant – on voit bien le manipulateur dans È il sol dell'anima et dans La donna, mais on y croit, on le voit dépassé malgré lui dans l'Addio ou Parmi veder le lagrime. Chez Kraus, je n'entends qu'un nobliau un peu concupiscent, le contrat n'est pas raiment rempli dans quelque sens que ce soit.

Ah mais c'est un parti pris, je suis d'accord. Loin du jeune inconséquent, il y a clairement ici un côté Don Juan manipulateur chez Kraus que j'aime bien....

Citation :
Tu cites Pavarotti, Polyeucte, mais justement, dans ce rôle-là, il choisit (sans parler de complexité) la voie médiane du jouisseur (dans sa dernière période, sa version avec Bonynge étant plus fadement juvénile) qui lui permet de sélectionner ses postures aussi bien du côté de l'éloquence amoureuse que du cynisme des puissants.
Ah ben c'est la version Bonynge que je connais...

Citation :
Il y a aussi beaucoup de de Ducs que j'aimerais entendre mais où l'occasion a manqué : Kullman, Kozlovsky, Fernandi, Kónya, Poggi, Lance, Carreras, La Scola, P.-Ch. Clarke, Aronica…
Kozlovsky est assez impressionnant comme toujours chez lui... mais il n'est pas très bien entouré malheureusement. Son Rigoletto est franchement moyen Confused Confused
Après, c'est une interprétation comme toujours fine et bien vue, avec là toutes les facettes du Duc. Mais bon, c'est Kozlovsky donc c'est forcément génial de toutes façons! Very Happy
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Otello
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 21:34

Del Monaco dans la version Erede, il chante le rôle du Duc à poil et en érection permanente! Laughing
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Otello
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyLun 10 Aoû 2015 - 21:37

Polyeucte a écrit:
Bon, je ne connais pas cette version dont vous parlez, mais sa prestation avec Gavazzeni (Scotto et Bastianini) me semble assez complète et magnifique.
Kraus est plus spontané et naturel de voix comme de chant chez Gavazzeni. Avec Solti, il est plus corseté et la voix est plus indurée.
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bAlexb
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyMar 11 Aoû 2015 - 14:13

Otello a écrit:
Del Monaco dans la version Erede, il chante le rôle du Duc à poil et en érection permanente! Laughing

Je ne sais pas si c'est conforme à l'esprit et/ou à la lettre du rôle ; si ça nuit à Verdi, si ça sert Hugo/Piave, etc. ? Il n'empêche que c'est une voix (voix) que je veux bien suivre quand elle est assumée comme le fait Del Monaco, même avec une certaine complaisance (mais, après tout, ça me paraît plus "sain" ici que dans le Trovatore, pour rester dans ce Verdi de la "trilogie")..
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DavidLeMarrec
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyJeu 13 Aoû 2015 - 19:34

@ Polyeucte sur Kozlovsky : oui, pourquoi ai-je seulement posé la question ?


bAlexb a écrit:
Je ne sais pas si c'est conforme à l'esprit et/ou à la lettre du rôle ; si ça nuit à Verdi, si ça sert Hugo/Piave, etc. ? Il n'empêche que c'est une voix (voix) que je veux bien suivre quand elle est assumée comme le fait Del Monaco, même avec une certaine complaisance (mais, après tout, ça me paraît plus "sain" ici que dans le Trovatore, pour rester dans ce Verdi de la "trilogie")..

Ah bon ?  Pour moi, dans le Trouvère, c'est un peu l'absolu : vaillant, bien sûr, mais surtout ce découpage rythmique qu'il est le seul à faire, avec des accents qui mettent en valeur les lignes comme aucun autre.

Dans le Duc, c'est beaucoup plus bizarre, mais je n'y entends pas de complaisance (contrairement à ses Pollione, justement), simplement une vision « latérale », « décentrée » de ce que peut être le rôle.
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptyJeu 13 Aoû 2015 - 20:17

DavidLeMarrec a écrit:
simplement une vision « latérale », « décentrée » de ce que peut être le rôle.

Alors que, pour moi, je vois (enfin plutôt : j'entends) quelque chose de très frontal Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 2661413304 .
(Même si je comprends bien ce que tu veux dire.)
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptySam 15 Aoû 2015 - 12:43

Otello a écrit:
Del Monaco dans la version Erede, il chante le rôle du Duc à poil et en érection permanente! Laughing
Justement, Del Monaco est tout à fait dans le rôle dwarf

Cette version mérite réellement le détour, non seulement pour lui mais également pour Siepi et Simionato absolument géniaux l'un et l'autre et dans une moindre mesure pour Güden (mais je n'ai jamais aimé son timbre). La direction d'Erede est très efficace, à défaut d'être recherchée comme peut l'être celles de Solti, Giulini ou Kubelik. La seule réelle faiblesse de cette version est, à mon sens, Protti qui est assez ordinaire à côté de ses collègues.
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptySam 13 Juin 2020 - 2:03

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Giuseppe Verdi (1813-1901) :

Rigoletto, opéra en trois actes

Duc de Mantoue : Giuseppe di Stefano, ténor
Rigoletto : Tito Gobbi, baryton
Gilda : Maria Callas, soprano
Sparafucile : Nicola Zaccaria, basse
Maddalena : Adriana Lazzarini, contralto
Giovanna : Giuse Gerbino, mezzo-soprano
Matteo Borsa : Renato Ercolani, ténor
Chevalier Marullo : William Dickie, baryton
Comte Ceprano : Carlo Forti, basse
Comtesse Ceprano : Elvira Galassi, mezzo-soprano
Comte Monterone : Plinio Cabassi, baryton
Huissier : Vittorio Tatozzi, basse
Page : Luisa Mandelli, soprano


Tullio Serafin, Chœur et Orchestre de la Scala de Milan

(Columbia, septembre 1955)

Smile Quelle distribution ! Et quel relief dramatique !
Pour moi, une version idéale.
La donna è mobile par di Stefano, j'avais ça en vinyle sur une compilation de grands classiques, un souvenir d'enfance
colors

Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 Verdi_13
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 EmptySam 13 Juin 2020 - 23:30

C'est loin d'être la meilleure version mais l'essentiel c'est qu'elle te plaise.
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MessageSujet: Re: Rigoletto (Verdi, 1851)   Rigoletto (Verdi, 1851) - Page 10 Empty

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