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| Igor Stravinsky | |
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Auteur | Message |
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Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Sam 1 Jan 2011 - 19:01 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Cello a écrit:
- Bon, je ne connais pas tout et sans doute que je loupe certains trucs mais bon, soit.
Tout est dit. Voilà ce que j'aime plus ou moins dans l'ordre: Le Sacre du Printemps L'Oiseau de Feu Les Noces La Symphonie des Psaumes Le Chant du Rossignol Les Symphonies pour Vents Petrouchka La Symphonie en Trois Mouvements La Suite Italienne L'Octuor pour Vents La Symphonie en Ut Le Roi des Etoiles... ce que je trouve moyen: Concertino Oedipus Rex In Memoriam Dylan Thomas... et ce que je trouve pénible: Mavra Le Concerto pour Violon Ebony Concerto Dumbarton Oaks Appolon Musagète Jeu de CartesIl me manque quoi de vraiment indispensable? Honnêtement dans tout le reste, il n'y rien qui me tente à priori comme je l'ai dit en discographie. Les ballets grecs? Bof. La dernière période sérialiste? Bof. Les autres trucs néo- pompiersclassiques? Boooooooof. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Sam 1 Jan 2011 - 19:17 | |
| Il te manque donc au moins : => Le Rossignol intégral. Le Chant, c'est superbe, mais il manque tellement de musique magnifique dedans (un peu comme la Lulu-Suite, quoi). => Renard éventuellement (j'aime pas trop, mais c'est quand même intéressant !). => La Symphonie en mi bémol (mais tu trouveras peut-être ça trop gentil, même si ce n'est pas néo à proprement parler). => Le Scherzo fantastique. => Feu d'artifice. => Certaines mélodies. Je suis pas certain que tu serais complètement insensible à ses Shakespeare étranges.
Mais c'est sûr que tu en as déjà beaucoup et que le coffret, à moins de te débarrasser de ce que tu as déjà, est un gain limité. Néanmoins, pour trouver tout ça, à part Scherzo & feu que tu peux trouver ensemble, c'est un nouveau disque à chaque fois qu'il faudra... |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 3 Jan 2011 - 13:02 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- => Certaines mélodies. Je suis pas certain que tu serais complètement insensible à ses Shakespeare étranges.
Oui, je viens d'écouter ça et j'aime bien . Par contre les Quatre Impressions Norvégiennes ... |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Ven 7 Jan 2011 - 10:15 | |
| Personnellement, j'aime beaucoup la musique d'Igor. Bien sûr, je suis tout aussi s ceptique aux périodes qui suivent le Sacre du printemps que Cello. Pourtant, certaines oeuvres de sa période néoclassique méritent le détour. Par exemple : - Danses Concertantes (1941-42) - Concerto en mib majeur pour orchestre de Camera " Dumberton Oaks " (1937-38)(contrairement à Cello) - Oedipus Rex (1927)(contrairement à vous tous) - Le baiser des fées (1928) - Pulcinella (1920, quoique trop débiteur aux mélodies de Pergolèse et consort) - etc... En tout cas, Stravinsky vaut son pesant d'or rien qu'avec son Solovei (Le rossignol pour ceux qui ne comprennent pas le russe). Mais, surtout, n'achetez surtout pas la version avec Nathalie Dessay ! Gard aux malédictions qui s'abattront sur vos âmes de mélomanes avertis ! Edit : Bordel ma grosse faute !!!
Dernière édition par Vinocuakosecomeakikinsky le Lun 26 Nov 2012 - 11:39, édité 1 fois |
| | | Pelléas Mélomaniaque
Nombre de messages : 1875 Date d'inscription : 02/08/2009
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Ven 7 Jan 2011 - 12:59 | |
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| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Ven 7 Jan 2011 - 16:15 | |
| - Vinogradovsky a écrit:
- Personnellement, j'aime beaucoup la musique d'Igor. Bien sûr, je suis tout aussi septique aux périodes qui suivent le Sacre du printemps que Cello.
Pourtant, certaines oeuvres de sa période néoclassique méritent le détour. Par exemple :
- Danses Concertantes (1941-42) - Concerto en mib majeur pour orchestre de Camera " Dumberton Oaks " (1937-38)(contrairement à Cello) - Oedipus Rex (1927)(contrairement à vous tous) - Le baiser des fées (1928) - Pulcinella (1920, quoique trop débiteur aux mélodies de Pergolèse et consort) Les Danses Concertantes, je ne connais pas et vu la date, je suis un peu sceptique. Oedipus Rex, il y a des passages fantastiques et puis de longues plages fadasses mais j'apprécie quand même à petites doses. Sinon, dans la liste des oeuvres que j'aime, il y en a quelques-unes de néo-classiques. |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Ven 7 Jan 2011 - 18:11 | |
| Par rapport à Oedipus Rex, les danses concertantes sont nettement plus proches du Sacre du printemps, quoique plus austères et moins brutales...
Dernière édition par Vinocuakosecomeakikinsky le Lun 26 Nov 2012 - 11:41, édité 1 fois |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Dim 16 Jan 2011 - 19:33 | |
| M'enfin bref quoi, je viens de me faire aussi une liste de ses œuvres que j'apprécie le plus :
1° Apollon musagète, Pulcinella et Le Baiser de la fée (1927-28) (1920) (1928) 2° L'Oiseau de feu et Le Rossignol (et Le chant du rossignol, bien sûr) (1910) (1908-09;1913-14/1917) 3° Petrushka et Le Sacre du printemps (1911) (1911-13) 4° Les Noces et Danses concertantes (1914-17;1923) (1941-42) 5° Symphonies pour instruments à vent, Les deux suites pour orchestre, Concerto "Dumbarton Oaks" et le Concerto en ré (1920) (1915-17) (1937-38) (1946) 6° Symphonie en Do et en trois mouvements, Octuor pour ensemble à vent (1940) (1942-45) (1922-23)
Je n'oublie pas de dire que j'apprécie énormément d'ailleurs ses oeuvres de jeunesse : Symphonie en mi bémol majeur (1907), Scherzo fantastique (1907-08), Feux d'artifice (1908-09), etc...
Et maintenant, celles que j'aime le moins, voir que je n'aime pas du tout :
1° The Rake's progress (1948-51) 2° La symphonie des psaumes (1930, rév. 1948) 3° L'histoire du soldat (1918)
etc...
Dernière édition par Vinocuakosecomeakikinsky le Lun 26 Nov 2012 - 11:43, édité 1 fois |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 17 Jan 2011 - 9:15 | |
| Et ben, Vinogradovsky, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on n'a pas les mêmes goûts pour ce qui est de sa musique . A part ça, j'ai besoin de vos lumières pour confirmer une impression que j'ai à l'écoute de plusieurs oeuvres de Stravinsky. On sait qu'il aimait bien jouer avec les décalages d'accents et les rythmes irréguliers et justement, il me semble entendre un truc que je trouve toujours super: il présente un motif puis le répète mais en ajoutant (souvent) ou retirant (parfois) une ou deux notes à la fin. Il y a ça dans Le Chant du Rossignol à environ 0:20 et encore 0:50 dans la version Reiner et dans Les Noces, au tout début, quand le choeur scande: tchessou potchessou Nastasin'kou kossou, tchessou potchessou Timofeevny roussou. Entends-je bien? C'est quoi? La mesure qui change? Une note qui apparaît là où il y avait un silence la première fois? Je n'arrive pas à décider. En tout cas, c'est un truc qui marche à chaque fois avec moi . |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 17 Jan 2011 - 12:45 | |
| Chacun est différent |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91596 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 17 Jan 2011 - 13:20 | |
| Pour te répondre Cello, ce "truc" peut être écrit de différentes façons, il s'agit de prendre des valeurs régulières, des croches par exemple, mais de les mettre par 3 puis par 5 puis par 7 puis par 4 par exemple, ou bien d'en mettre un certain nombre et de placer des accents de façon irrégulière et très étudiée. (comme dans de nombreux passages fameux du Sacre, les Augures printanières par exemple) |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 17 Jan 2011 - 15:02 | |
| - Vinogradovsky a écrit:
- Chacun est différent
Oui, bien sûr. Ce n'était pas une critique; j'étais juste surpris de tes choix . - Xavier a écrit:
- Pour te répondre Cello, ce "truc" peut être écrit de différentes façons, il s'agit de prendre des valeurs régulières, des croches par exemple, mais de les mettre par 3 puis par 5 puis par 7 puis par 4 par exemple, ou bien d'en mettre un certain nombre et de placer des accents de façon irrégulière et très étudiée. (comme dans de nombreux passages fameux du Sacre, les Augures printanières par exemple)
Merci Xavier. Par exemple, pour préciser un peu ce que j'entends: Motif de base = 11 notes Répétition = 12 notes Là où j'hésite, c'est sur la métrique. Est-ce qu'on a affaire la première fois 1 mesure de 11 temps + 1 mesure de 12 temps ou est-ce que dans les deux cas on a 12 temps mais la première mesure se termine par un silence, remplacé par une note dans la deuxième mesure? Ca passe souvent si vite que je n'arrive pas à compter. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91596 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 17 Jan 2011 - 15:13 | |
| Faut voir, tu parles de quel exemple précisément? |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 17 Jan 2011 - 15:24 | |
| Les exemples que je donnais dans mon premier message: - Citation :
- Le Chant du Rossignol à environ 0:20 et encore 0:50 dans la version Reiner et dans Les Noces, au tout début, quand le choeur scande: tchessou potchessou Nastasin'kou kossou, tchessou potchessou Timofeevny roussou.
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| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91596 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 18 Jan 2011 - 5:23 | |
| J'ai vérifié pour le début du chant du rossignol avec la partition, ce sont simplement des groupes de 3 mesures tout à fait réguliers, le seul élément perturbateur étant l'entrée des harpes et d'une flûte au milieu d'une mesure... A 0'50 c'est tout à fait autre chose, le motif est simplement augmenté, il passe de 2/4 à 3/4, puis la fin du motif devient un ostinato. |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 18 Jan 2011 - 7:15 | |
| Intéressant en tout cas. J'ai hâte de brûler la partition pour en faire un feu de joie !
Dernière édition par Vinocuakosecomeakikinsky le Lun 26 Nov 2012 - 11:44, édité 1 fois |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 18 Jan 2011 - 9:12 | |
| - Xavier a écrit:
- A 0'50 c'est tout à fait autre chose, le motif est simplement augmenté, il passe de 2/4 à 3/4, puis la fin du motif devient un ostinato.
Oui, c'est un truc dans le genre que j'entendais sans pouvoir l'identifier précisément. Je vais essayer de me trouver la partition. |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 12 Juil 2011 - 10:42 | |
| Allez, on reprend l'exploration des parties moins connues du répertoire avec deux oeuvres très tardives et une de jeunesse.
Cantate pour soprano, tenor, chœur de femmes, 2 flûtes, hautbois, cor anglais et violoncelle (1952)
Cette oeuvre m'a beaucoup plu. En sept mouvements, elle comporte quatre lyke-wake dirges (I, III, V et VII) qui mettent en avant le choeur. Très douces, souvent modales me semble-t-il, elle se basent sur un matériel musical similaire et font donc un peu office de refrain même si les textes changent à chaque fois. Entre celles-ci viennent s'intercaler deux ricercar (II et IV) et une chanson Westron Wind (VI) où ce sont les solistes qui se détachent. Cette pièce est basée sur des textes médiévaux anglais que Auden, le librettiste du Rake's Progress, avait édités. C'est très réussi je trouve.
Three Songs from William Shakespeare pour mezzo-soprano, flûte, clarinette et alto (1953)
J'avais déjà écouté cela il y a quelques mois. Composé juste avant son passage sériel, on sent qu'il expérimente déjà un peu avec ces idées. C'est étrange, plutôt intéressant et... fort court (à peine 7 minutes pour le tout).
Pastorale pour violon, hautbois, cor anglais, clarinette et basson (1907-1933)
Gros retour en arrière avec une de ses premières oeuvres. Ce qui marqué le plus, c'est le contraste entre la mélodie très jolie mais encore marquée par Rimsky-Korsakov et l'accompagnement déjà purement stravinskien. En fait, ce dernier a été transcrit d'un original au piano et profondément réarrangé plus de 25 ans après ce qui explique le décalage. En tout cas, c'est charmant.
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| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Dim 25 Nov 2012 - 15:24 | |
| Mâvra (1922).
C'est tout d'abord de façon détourné que la conversion esthétique (néoclassicisme) du maître va se manifester par le reniement du groupe des "Cinq" russes, Rimsky-Korsakov en premier ; et en contrepartie, par un enthousiasme insolite pour Tchaïkovsky, qui, il est vrai, étant le plus germanisant des musiciens russes (mis à part Anton Rubinstein), est aussi celui qui a le plus d'attaches avec l'Occident. Nous ne comprenons pas forcément (à l'écoute de cette œuvre scénique en un acte) comment l'hyper-sensibilité, l'indécision de l'auteur du "Lac des Cygnes", de la "Pathétique", ont pu éveiller une sympathie chez l'anti-romantique par excellence, le créateur volontaire qu'est Stravinsky, sinon par boutade, paradoxe... À moins qu'il ne s'agisse d'une secrète attraction entre natures antinomiques. Il est également possible que Tchaïkovsky, par son opposition au folklorisme des "Cinq", fut pour Stravinsky le trait d'union qui lui permettait, tout en rompant avec la Russie d'aujourd'hui, de conserver un lien avec la Russie d'autrefois. On peut noter aussi que Diaghilev devait se trouver dans des dispositions semblables lorsqu'il demanda à son ami Igor de revoir l'orchestration de "La Belle au Bois Dormant" de Tchaïkovsky. Ce fut un acheminement vers la conception de Mâvra, qui, de l'aveu de son auteur, par le choix du sujet inspiré de la nouvelle de Pouchkine : "La Petite Maison de Kolumna", constitua une prise de position contre les "Cinq", en faveur de Tchaïkovsky, démarche qui n'est que le prolongement de celle inaugurée par Pulcinella : L'abandon du "russisme" au profit d'un art se dépouillant du national pour atteindre à l'universel.
Synopsis :
Milieu du XIXème siècle. Dans une petite ville russe, modeste intérieur bourgeois, de style suranné ; pendule trônant, sous son globe de verre, au milieu de la cheminée, portraits des aïeux aux murs, figés dans leurs cadres, chaises capitonnées, tout, dans ce décor, évoquerait la période rococo. Quatre Personnages : La sémillante Paracha, fille de la maison ; Sa mère, bavarde et avare à souhait ; le Hussard, Don Juan de ville de province, galant de Paracha ; et une voisine, digne partenaire de la mère pour les papotages. Action très ramassée, dans le genre familier. La maison est tout en pagaïe depuis que la vieille bonne, si dévouée, si courageuse, a eu le mauvais esprit de trépasser alors que tout devient plus cher de jour en jour. Paracha, partie en quête d'une remplaçante qui ne soit pas trop exigeante, ramène une forte fille, répondant au nom de Mâvra, et qui n'est autre que le Hussard, travesti pour la circonstance. De cette façon, Paracha espère retenir près d'elle son volage soupirant. Mais voilà que, demeuré seul, le Hussard, fâcheusement inspiré, entreprend de se faire la barbe. Naturellement, rentrée inopinée de la mère et de la fille, scandale et désarroi général...
Dans cette donnée d'un bon gros comique, Stravinsky semble avoir cherché le prétexte à la caricature d'une forme musicale, ce qui est tout différent de la farce réalisée avec Renard par exemple, laquelle est inhérente au caractère des personnages s'intégrant dans une matière anecdotique extérieure à la musique. L'auteur prélève dans l'opéra-comique du siècle passé des formules d'accompagnement de vocalises, de cadences et autres lieux communs qu'il réunit de burlesque façon, réalisant, par le moyen de divers procédés contrapuntiques, la dislocation de la trame harmonique traditionnelle. On songe à ces chanteurs de rues qui, peut soucieux des convenances d'usage entre le chant et l'accompagnement, obtiennent involontairement par la confusion des harmonies, un effet aussi cocasse que serait celui d'un smoking accouplé avec un pantalon de ski. Confusion intentionnelle, naturellement, chez Stravinsky, qui ajoute à l'effet caricatural déjà obtenu par ces continuelles allusions aux formes les plus désuètes d'un bel canto de pacotille. Une verve indéniable, surtout, qui nous dit que le compositeur a dû se divertir en écrivant cette musique, assez parente, par certains côtés, de celles d'un Chabrier ou d'un Satie. Toutefois, si Mâvra, par son côté burlesque, peut être mis sur la même ligne que Pétrouchka et les deux séries de Pièces faciles pour piano à quatre mains, ou encore, les Pribaoutki, il s'en faut que cette bouffonnerie ait en toutes ces œuvres le même caractère et la même essence. À la truculence, à le verve spontanée - quoique diciplinée - qui, de partout, fusent dans Pétrouchka, s'est peu à peu substitué un intellectualisme d'où finalement sont nés tous les coqs-à-l'âne stylistiques, toutes les roublardises d'écriture qui, dans Mâvra, sont peut-être amusants pour des techniciens, des professionnels, mais qui, pour l'auditeur non spécialisé - fût-il cultivé - risquent fort de demeurer lettre morte. Quoi qu'il en soit, cette bouffonnerie à froid semble avoir été assez peu goûté ; "Ce Mâvra, c'est vraiment mavrant" ! Peut-être était-ce traiter un peu légèrement une œuvre considérée par Stravinsky lui-même comme un tournant de sa pensée musicale. Disons bien que, de ce tournant, le public, abusé par une erreur de perspective chronologique, aura quelque peine à prendre conscience. L'affiche même des Ballets Russes, annonçant pour le 3 juin 1922 la double première de Renard et de Mâvra, ne contribuera pas peu à instaurer cette confusion, laquelle ne fera que s'aggraver l'année suivante avec la présentation de Noces. La grande majorité des spectateurs, ne lisant le programme que d'un œil distrait, ne s'avisera pas de ce que l'ouvrage qu'on lui offre en première audition est né (Renard), en réalité, depuis cinq ans, dans une atmosphère tout autre que celle du Paris de 1922-23. Les plus avisés verront en lui une nouvelle réussite de l'auteur de Pétrouchka ; Or celui-ci n'affecte plus qu'indifférence pour cette partie de sa production.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Dim 25 Nov 2012 - 20:29 | |
| - Vinocuakosecomeakikinsky a écrit:
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Mâvra (1922) [...] Merci Vino pour cette éclairante présentation, copieusement développée. Lire ton texte prend plus de temps qu'écouter cet opéra de poche... |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| | | | WoO Surintendant
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| Sujet: Re: Igor Stravinsky Dim 25 Nov 2012 - 22:18 | |
| - Vinocuakosecomeakikinsky a écrit:
- un enthousiasme insolite pour Tchaïkovsky, qui, il est vrai, étant le plus germanisant des musiciens russes (mis à part Anton Rubinstein), est aussi celui qui a le plus d'attaches avec l'Occident.
"Insolite" ? Stravinsky adorait Tchaïkovsky, ce n'est pas pour rien qu'il composa Le baiser de la fée, une oeuvre qui lui rend explicitement hommage. "Le plus d'attache avec l'Occident" : avec la France et l'Italie surtout. Tchaïkovsky était francophile et il aimait la musique française plus que la musique allemande. Un homme de goût quoi. |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 26 Nov 2012 - 11:25 | |
| - WoO a écrit:
- Vinocuakosecomeakikinsky a écrit:
- un enthousiasme insolite pour Tchaïkovsky, qui, il est vrai, étant le plus germanisant des musiciens russes (mis à part Anton Rubinstein), est aussi celui qui a le plus d'attaches avec l'Occident.
"Insolite" ? Stravinsky adorait Tchaïkovsky, ce n'est pas pour rien qu'il composa Le baiser de la fée, une œuvre qui lui rend explicitement hommage. "Le plus d'attache avec l'Occident" : avec la France et l'Italie surtout. Tchaïkovsky était francophile et il aimait la musique française plus que la musique allemande. Un homme de goût quoi. Insolite, je veux dire par là que Stravinsky (en particulier dans cet opéra) prend pour modèle Tchaïkovsky de manière stupéfiante et à une vitesse incroyable. Car, jusqu'à présent (nous sommes en 1920, rappelons-le pour la petite histoire), le compositeur du Sacre cherche avant tout à innover le langage harmonique et (surtout) rythmique en employant à forte dose un folklorisme sauvage et décadent (dérivant de ses études passées avec Rimsky-Korsakov), donc à "briser" le pont avec le passé (Le Post-Romantisme Tchaïkovskien de son enfance). Pulcinella est l'un des carrefours de l'artiste le plus intéressant à étudier. Mais restons pour le moment plongés dans cette "dualité antinomique". Évidemment, Stravinsky gardera tout au long de sa longue existence une passion musicale non négligeable à l'égard de l'auteur de Casse-Noisette (rapprochements stylistiques avec Pétrouchka). Pourtant, après le succès de l'Oiseau de Feu (nettement plus inspiré du groupe des "Cinq" que de Tchaïkovsky lui-même), il a préféré s'en distancer quelque peu. Certes, le sujet de Pétrouchka pourrait, sans aucun mal, se rapprocher du thème grotesque-féérique de Casse-Noisette. Mais, l'emploie visionnaire de polyrythmies complexes et de marches harmoniques suspendues dans le vide fait que la partition est loin de faire l'unanimité, en parallèle avec la musique de scène du grand maître de l'Oural. Par la suite, après Pulcinella cependant, le jeune talentueux musicien décide de renouer le lien avec l'Univers "occidentalisant" de son idole. Car, l'année 1920 marque un tournant majeur dans son propre Univers de composition. Il constate que les sujets russo-païens ne l'intéresse guère et la grande déchirure de la guerre et de la révolution bolchévique lui ont poussé à universaliser son style. Donc, à répugner sans contestation ce russisme qui lui a ouvert les portes de la célébrité parisienne. Ainsi, voilà comment il a pu "résoudre un problème" en écrivant une musique savante sur un sujet de la plus haute littérature russe (Pouchkine). Cela lui a facilité la tâche à accomplir. Tchaïkovsky, comme étant moins attaché au folklore que les autres musiciens contemporains de son pays, lui a servi de béquille en quelque sorte. Edit : je n'ai jamais dit que Piotr était un fanatique de la musique germanique, loin de là. J'ai parlé de musique occidentale d'un point de vu général, englobant plus ou moins les principaux pays de l'Europe (France, Angleterre, Les teutons (bof), l'Italie, etc...) |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 26 Nov 2012 - 12:28 | |
| Le Hiératisme Stravinskyen. Partie I
(1910).
"Travailler, ça repose"... C'est ainsi que Stravinsky entreprit de se délasser des fatigues de sa première saison - en compagnie des Ballets Russes de Sergueï Diaghilev - en écrivant, durant un court séjour qu'il fit à La Baule vers 1910-11, deux mélodies sur des poèmes de Verlaine : La Lune Blanche, tiré de "La Bonne Chanson", et Un Grand Sommeil Noir, extrait de "Sagesse". Bien que peu connues, ces deux pièces sont pourtant à plusieurs égards, riches d'enseignements. Pour l'instant, nous retiendrons uniquement ce qui touche l'importante question du "sujet", poétique et musical. Ces deux mélodies "se posent devant nous comme un point interrogation : Elle sont énigmatiques." (P. Collaer) Et du point de vue de notre pensée de latins, "elles nous dérangent". Pourquoi donc ce malaise, alors que ces pièces sont d'une valeur musicale incontestable ? Simplement parce que leur essence secrète se trouve en désaccord avec une autre essence, tout aussi mystérieuse, celle de la pensée poétique de Verlaine. De celle-ci, nous savons bien que, loin d'être entièrement circonscrite par le sens littéral, par l'idée directement palpable, elle est dans ce frémissement indéfinissable, dans cette onde, propre à l'esprit du poète, déterminée par tout ce qui le baigne et l'habite. Or, il est certain qu'à l'époque qui nous occupe en ce moment, cette face du poème était à peu près inaccessible à l'esprit foncièrement slave de Stravinsky, fort éloigné de ce fait de la pensée verlainienne, quoique le musicien possédât parfaitement le même langage que celui du poète. Quant aux idées générales exprimées par les deux poèmes - Charmes du Clair de Lune, désespoir de l'âme placée devant son destin - on conçoit que, dans les deux pensées, elles ne pouvaient que difficilement résonner à l'unisson. Car de tels thèmes ne sont universels que dans la mesure où l'on les considère en tant qu'idées abstraites. Il n'en est plus de même à partir du moment où ils se colorent au travers de ce prisme qu'est la personnalité du poète et du musicien, acquérant ainsi leur qualité singulière. Ces réserves faites, ces deux mélodies prennent un accent qui, pour n'être par verlainien, n'en est pas moins musicalement valable ; il suffit de les écouter en faisant abstraction du texte. Pour éloignées qu'elles soient d'autres interprétations du "poète maudit" qui nous sont chères, ces mélodies n'en offrent pas moins un grand intérêt, considérées sous le seul angle de leur contenu musical. Et particulièrement la seconde, en laquelle nous devinons un de ces grands motifs conducteurs que nous verrons par la suite se développer dans l'esprit Stravinskyen aux multiples facettes. Dans Un Grand Sommeil Noir, plus rien du scintillement diapré de l'oiseau merveilleux qui vient de nous enchanter, mais la gravité quasi hiératique d'une icône byzantine qui - par un anachronisme assez savoureux - semble vouloir illustrer la sagesse d'un Verlaine repenti. C'est ici le Stravinsky mystique, nourri d'une fois profonde, farouche par certains côtés ; Un Stravinsky tout prêt, semble-t-il, à porter le cilice, et qui s'exprime avec quelque chose de l'austérité monacale.
Dernière édition par Vinocuakosecomeakikinsky le Mar 27 Nov 2012 - 16:38, édité 1 fois |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 27 Nov 2012 - 16:37 | |
| Le Hiératisme Stravinskyen. Partie II
(1930).
Tournant le dos au baroquisme (Apollon Musagète, Concerto pour violon, etc...), une autre voie, greffée pourtant sur un passé relativement lointain, n'a été alors jusqu'à présent qu'assez peu exploré, et va nous conduire à deux grandes œuvres maîtresses : La Symphonie des Psaumes succédant en 1930 au piquant et décadent Capriccio pour piano et orchestre (originellement un tableau - figurant dans un ballet collectif d'auteurs ayant collaborés avec les Ballets Russes, du défunt imprésario Sergueï Diaghilev - écrit sous le nom de RUBIS ) et Perséphone. Il semble qu'en ces deux ouvrages le maître russe reparaisse derrière les traits du Stravinsky occidental, portant en son cœur, comme un trésor enfoui, mais non pas oublié, ces formes modales qu'il abandonna au lendemain de sa stèle pour Claude Debussy. Ainsi, en cette Symphonie des Psaumes, à la faveur d'un souffle surgi du plus profond des temps, d'un souffle âpre, véhément, gonflé de toute l'espérance comme de toute l'angoisse du monde, où par instants fulgurent les terribles éclairs de Jéhovah, voyons-nous reparaître ce fond de hiératisme dont un certain poème verlainien, à l'époque de l'Oiseau de Feu, révèle l'existence. Et c'est par un hiératisme tout semblable qu'à ce chef-d’œuvre d'inspiration biblique répond un autre chef-d’œuvre : La païenne Perséphone, commandée à l'auteur des Symphonies pour instruments à vent par Ida Rubinstein pour sa saison de 1934, à l'Opéra de Paris. On connait la grande idée qui illumina cette illustre artiste cependant qu'elle s'initiait à l'art dramatique ; Faire revivre cette harmonieuse triade : Poésie, Musique et Danse, qui fut une des merveilles du théâtre grec. C'était en somme compléter, par la réintroduction de la poésie aux côtés des deux muses sœurs, ce qui grâce à Diaghilev, avait permis la magnifique floraison des Ballets Russes. Celle de Perséphone nous sera particulièrement chère. Car la fille de Déméter, telle que l'évoque André Gide, n'est pas, comme dans certaines versions de la Légende, ravie contre son gré par le maître des Enfers. C'est volontairement qu'elle descend au royaume des ombres. "Je vois sur les près semés d'asphodèles... Je vois errer tout un peuple sans espérance." Quel plus beau symbole que celui de cette douce Perséphone, possédée par une pitié que l'on dirait déjà chrétienne, pouvant illustrer celle qui, toute sa vie, sans que personne le sût, n'a jamais hésité à se pencher sur les souffrances des humbles, des héros, des désespérés ? Que ce fussent les malheureux frappés dans leur chair par la guerre aveugle, les pauvres qui se cachent, honteux de leur misère, ou tel grand musicien, déjà saisi par l'angoisse d'un mal implacable, toujours Ida Rubinstein s'est trouvée là pour soulager la douleur humaine. "Nymphes, mes sœurs, mes compagnes charmantes. - Comment pourrais-je vivre désormais - Rire et chanter insouciante - À présent que j'ai vu - À présent que je sais que tout un peuple insatisfait souffre et vie dans l'attente ?" Igor Stravinsky a traité ce sujet avec toute la ferveur d'un hymne à la pitié, avec toute la religiosité aussi, demandée par cette évocation rituelle des mystères orphiques. La partie vocale de la partition - Les grandes invocations d'Eumolpe, les choeurs des nymphes et des ombres et les pantomimes - comptent sans aucun doute parmi les pages les plus hautes de Stravinsky. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91596 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 19 Aoû 2013 - 14:44 | |
| |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 19 Aoû 2013 - 23:04 | |
| Je clarifie : je ne dis surtout pas que la version opéra est dispensable ! Mais précisément parce qu'elles sont très différentes, je me tourne bien plus vers la version orchestrale. Le chant ne me touche pas ici, il "gâche" presque le reste, alors qu'à l'orchestre seul, je suis confronté directement à la beauté musicale. C'est très à rebours de mon ressenti habituel, mais c'est comme cela.
Raison pour laquelle il faut écouter les deux (un peu comme la Lulu-Suite, on entend vraiment les choses différemment). |
| | | starluc Mélomaniaque
Nombre de messages : 951 Date d'inscription : 13/08/2013
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 20 Aoû 2013 - 10:36 | |
| Ce que je retiens de Stravinsky :
-les pièces de jeunesse : Scherzo fantastique, Feux d'aritifice.
-L'Oiseau de Feu.
-Petrouchka (version orchestre et version piano)
-La symphonie en trois mouvements (notamment le second mvt qui est issue d'une musique de film pour "le Chant de Bernadette" de Frantz Werfel.
-Le "Roi des Etoiles"
-Ses pièces pour piano où il montre un sens aigue de l'humour et du pittoresque.
Le repoussoir : "Oedipus Rex". Szymanovski l'ayant entendu aura cette unique commentaire : "quelle barbe"!
|
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 20 Aoû 2013 - 11:12 | |
| - starluc a écrit:
- Le repoussoir : "Oedipus Rex". Szymanovski l'ayant entendu aura cette unique commentaire : "quelle barbe"!
Ben je suis déçu par Szymanovski... pour moi ça marche très bien Oedipus Rex... dans le genre oratorio de fin du monde... |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91596 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 20 Aoû 2013 - 14:07 | |
| - starluc a écrit:
Ce que je retiens de Stravinsky :
-les pièces de jeunesse : Scherzo fantastique, Feux d'aritifice.
-L'Oiseau de Feu.
-Petrouchka (version orchestre et version piano)
-La symphonie en trois mouvements (notamment le second mvt qui est issue d'une musique de film pour "le Chant de Bernadette" de Frantz Werfel.
-Le "Roi des Etoiles"
-Ses pièces pour piano où il montre un sens aigue de l'humour et du pittoresque.
Et le Sacre du printemps?? (et le Rossignol?) Si tu ne connais pas, je te conseille les mélodies, les poèmes de la lyrique japonaise, les poèmes de Balmont, de Verlaine, les Berceuses du chat... |
| | | starluc Mélomaniaque
Nombre de messages : 951 Date d'inscription : 13/08/2013
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 20 Aoû 2013 - 14:15 | |
| Oh, j'oubliais le "Rossignol". Honte à moi! Un de mes opéras favoris! le "Sacre", sans doute fallait- il le faire. Mais ce n'est pas mon esthétique : trop de rythmes, trop de percussions lourdes...C'est pour cela que je ne l'ai pas cité... |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91596 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 17 Fév 2014 - 18:40 | |
| Le Rossignol est une partition au carrefour de plein d'influences, et qui me fascine un peu plus à chaque écoute.
Il y a des lignes mélodiques et des harmonies que je trouve très szymanowskiennes, mais du Szymanowski orientalo-méditerranéen qui n'existe pas encore à l'époque de la composition du Rossignol, surtout quand on songe que le début (le 1er acte) a été écrit avant l'Oiseau de feu; j'y entends des tournures des Chants d'une princesse de contes de fée, du 1er concerto pour violon... étonnant.
Le début évoque immanquablement Debussy, mais alors que je pensais toujours à Nuages, je me rends compte seulement aujourd'hui que ça sort tout droit de la scène de la grotte de Pelléas, 2 minutes environ avant la fin de l'acte 2, il y a ce balancement d'accords de 2 sons aux violons, alternant quintes et tierces, une octave plus haut certes, mais vraiment identique, et dans le même ton!
http://www.musicme.com/#/Pierre-Boulez/albums/Stravinsky-:-Le-Rossignol-----Elatus-0825646033966.html http://www.musicme.com/#/Herbert-Von-Karajan/albums/Debussy:-Pelleas-Et-Melisande-0724356716858.html (dernière piste du CD 1, à 2'50)
Je précise que rien de tout cela n'est présent dans le poème symphonique le Chant du rossignol, tiré de l'opéra, car il y manque tout l'acte 1. (et paradoxalement, on n'entend pas le chant du rossignol dans ce poème symphonique pourtant intitulé "le Chant du rossignol"! Seulement celui de l'oiseau mécanique...) |
| | | starluc Mélomaniaque
Nombre de messages : 951 Date d'inscription : 13/08/2013
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 18 Fév 2014 - 10:02 | |
| Tout à fait d'accord avec toi! C'est justement ces influences ou presciences de Rimsky, Debussy et Szymanovski qui me fascinent et me plaisent autant dans le "Rossignol"...Et cette scène ou la cuisinière part chercher le rossignol avec des courtisans un peu glandus qui confondent le chant exquis avec d'autres bruits (et le bonze qui ne dit que "tsing pé") En plus un opéra "compact" comme je les aime, avec une jolie morale sur le fait que l'art, pour être salvateur, doit être authentique... in cauda venenum : Igor y a-t-il repensé, plus tard? |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 24 Nov 2014 - 22:45 | |
| - Rav-phaël, in playlist, a écrit:
- Mélomaniac a écrit:
Igor Stravinsky : Messe, pour choeur mixte et double quintette à vent
!!?
Oh là t'es choqué A part le joli extrait que tu avais choisi dans ton blind test de musique sacrée, je ne raffole pas de cette messe. Peut-être car les vents seuls à la vinaigrette stravinskyenne induisent une couleur un peu âcre ? |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| | | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 25 Nov 2014 - 21:32 | |
| - lucien, in playlist, a écrit:
Igor Stravinsky, Le Sacre du Printemps (1913). Svetlanov
Tu parlais d'analogie avec Varèse, avant d'éditer ton message. Toi qu'on sait plutôt réticent au grand orchestre et qui en affiche rarement en playlist, je n'aurais pas l'indiscrétion de demander ce qui te pousse spécialement vers le Sacre. Du moins, avec le recul, tu l'apprécies différemment que lors de ta découverte de l'oeuvre ? Ca t'ouvre des portes ? |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 25 Nov 2014 - 22:05 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- Du moins, avec le recul, tu l'apprécies différemment que lors de ta découverte de l'oeuvre ? Ca t'ouvre des portes ?
boarf, pas vraiment... toujours quelques passages qui me plaisent, plus ou moins les mêmes, et puis le reste, bah... - Mélomaniac a écrit:
- je n'aurais pas l'indiscrétion de demander ce qui te pousse spécialement vers le Sacre.
ce serait indiscret, en effet. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91596 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Sam 21 Mar 2015 - 0:57 | |
| Un mot sur Requiem canticles, que je viens de réécouter: le postlude me fait fortement penser à certaines pages de Messiaen, dans Eclairs sur l'au-delà ou Et exspecto, avec son orchestre bizarre sans cordes et ses cloches. |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Dim 6 Sep 2015 - 13:38 | |
| Je viens d'apprendre que l'on a récemment découvert la partition du Chant Funèbre (perdue lors des révolutions successives de 1917) dans une pile de vieux manuscrits entreposés au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, que Stravinsky a écrit à la mémoire de son maître décédé en 1908.
Dernière édition par ovni231 le Lun 7 Sep 2015 - 16:53, édité 1 fois |
| | | Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14423 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 7 Sep 2015 - 16:52 | |
| Pour plus d'informations : http://www.lefigaro.fr/musique/2015/09/07/03006-20150907ARTFIG00142-une-oeuvre-de-stravinsky-retrouvee-a-saint-petersbourg.php |
| | | Bruno Luong Mélomaniaque
Nombre de messages : 1750 Date d'inscription : 07/08/2012
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Dim 3 Déc 2017 - 15:48 | |
| - ovni231 a écrit:
- Je viens d'apprendre que l'on a récemment découvert la partition du Chant Funèbre (perdue lors des révolutions successives de 1917) dans une pile de vieux manuscrits entreposés au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, que Stravinsky a écrit à la mémoire de son maître décédé en 1908.
La pièce dure 10-14 minutes, on peut écouter sur youtube dirigé par Gergiev. J'y entends beaucoup de Tchaikovsky là dedans (la fin fait penser à Roméo Juilette) avec aussi un air de Gurrelieder. L'enregistrement de Chailly (en complément du Sacre avec Lucerne) sera dispo en janvier 2018. |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 4 Déc 2017 - 13:09 | |
| Il y a une vidéo de la première (?) par Gergiev sur YouTube. Curiosité mis à part, je n'ai pas trouvé l’œuvre très captivante alors que vu sa date de composition, ça aurait dû encore être du Stravinsky intéressant.
Cela dit, c'est programmé avec Le Sacre du Printemps, que Chailly réussit très bien, comme l'a montré notre écoute comparée récente.
Dernière édition par Cello le Mar 5 Déc 2017 - 8:50, édité 1 fois |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 4 Déc 2017 - 18:00 | |
| J'ai trouvé ça très chouette, moi, mais c'est sûr que ce n'est pas du Stravinski aussi marquant que ses grandes œuvres des mêmes années… |
| | | Bruno Luong Mélomaniaque
Nombre de messages : 1750 Date d'inscription : 07/08/2012
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 4 Déc 2017 - 21:00 | |
| - Cello a écrit:
Cela dit, c'est programmé avec Le Sacre du Printemps, que Chailly réussit très bien, comme l'a montré notre écoute comparée récente. Je trouve que son second Sacre est moins bien réussit, trop léché (déjà le 1er est un peu timide comparé à Ozawa), mais bon j'ai écouté la diffusion du concert, pas le disque officiel. |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Jeu 21 Déc 2017 - 18:44 | |
| - Raphaël en Playlist a écrit:
— Igor Stravinsky Symphonie en DO majeur LSO, Michael Tilson–Thomas
une oeuvre à laquelle je pense rarement (combien de fois l'ai–je entendu ? très peu). une oeuvre qui réunit les joies de la féroce rythmique pulsée du Sacre du Printemps, qui n'hésite pas à se laisser emporter, aux couleurs (ces cordes) doucereusement néo–classiques d'Apollon musagète. Il y a un très beau passage, au milieu du Larghetto (II) qui tire chez Poulenc ce je–ne–sais–quoi harmonique complètement addictif ! Le reste oscille entre Pulcinella et Bambi. Quel métier musical !
Bref ! un bon Stravinsky comme on l'aime, représentatif de ce qu'il sait faire d'assez creux et fade, mais jamais désagréable et toujours plus que ça ! Dommage pour l'Allegretto (III) très décevant, et le Final (IV), qui néanmoins rattrape les dégâts par son dynamisme et j'y apprécie (énormément !) l'élément choral, beau (pléonasme*) plagiat de la fin de la Symphonies d'instruments à vent (*).
À savoir ! C'est une oeuvre où transparaît un pathos romantique sombre qu'on a pas l'habitude d'entendre chez Stravinsky. Wikipédia nous dit : « Elle naît à une période particulièrement tourmentée pour le musicien puisque meurent successivement sa fille, sa femme et enfin sa mère. » À la lumière de cette explication, le moment Poulenc prend un sens assez magnifique, je trouve ! ...
J'ai feuilleté les pages de ce fil : une seule mention de cette Symphonie en Do majeur seulement, par Ovni !
|
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Dim 31 Déc 2017 - 17:47 | |
| |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Lun 1 Jan 2018 - 13:23 | |
| Personne n'en attendait une œuvre révolutionnaire comme ses grandes ballets, et ce n'en est pas, en effet. Mais pour ma part, j'ai trouvé ça très beau, très touchant même : ça reste formel tout en ayant un petit côté décalé, plus personnel. Un de ses œuvres que j'aime le plus, en fin de compte, si on considère la vitesse à laquelle la qualité se dégrade. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91596 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Dim 14 Jan 2018 - 3:26 | |
| Je viens d'écouter l'enregistrement Chailly (très réussi) de ce Chant funèbre. C'est sûr que Stravinsky, à cette époque, est plus convaincant, plus personnel peut-être et même déjà assez génial dans les pages brillantes et virevoltantes que sont Feu d'artifice et le Scherzo fantastique (également présents dans ce disque), qui annoncent clairement l'Oiseau de feu, et où sa technique de l'orchestration fait vraiment merveille. Mais c'est quand même une bien belle page je trouve. |
| | | Prosopopus Mélomaniaque
Nombre de messages : 901 Age : 41 Localisation : Paris Date d'inscription : 21/11/2017
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mar 23 Jan 2018 - 14:49 | |
| Voilà un message tout en naïveté, veuillez m'en excuser. Je restais un peu étranger à la musique de Stravinsky, j'avais écouté Le Sacre du Printemps par acquis de conscience et n'en avais retenu que les tonitruances. Je n'aurais pas dépareillé dans le parterre de bourgeois choqués du Théâtre des Champs-Elysées lors de la première de l'oeuvre. J'arrêtais mon Shéhérazade de Rimsky par le Chicago de Reiner avant que cela enchaine sur le Chant du Rossignol, en me demandant à l'époque quelle idée saugrenue pouvait bien servir de lien entre Rimsky et Stravinsky ( ) J'ai vécu une très mauvaise expérience de L'histoire du soldat à l'Athénée avec un Thomas Fersen chevrotant dans le rôle-titre et un orchestre de jeunes pas vraiment en place. Toutes ces expériences m'avaient tenu éloigné de la musique de Stravinsky à une époque où ma connaissance de la musique et mes amours d'oeuvres étaient encore très conventionnels (la Quatrième de Sibelius étant alors pour moi un sommet de modernisme). Et depuis que je me suis remis sérieusement au classique, je restais sur une idée un peu fausse de Stravinsky. Finalement une nouvelle écoute du Sacre m'a enthousiasmé, j'y ai découvert des choses très différentes, et surtout j'ai vécu une révélation en écoutant Les Noces par le MusicAeterna de Currentzis (alors que je venais plutôt à ce CD pour son programme principal, le Concerto pour violon de Tchaïkovsky), je ne m'attendais pas à accrocher autant à une oeuvre chorale. Même sans comprendre le sens de ce court opéra, cette entrée de voix féminine avec un style presque japonais, ces choeurs russes, cette urgence festive Et depuis je vis révélation sur révélation, j'ai saisi que Stravinsky a connu en gros trois périodes créatrices, mais pour l'instant quelque soit le style, même la plus petite oeuvre mineure me procure des sensations de bonheur auditif. Petrouchka L'oiseau de Feu Les 4 études pour orchestre Le chant du rossignol La symphonie des psaumes Celle en trois mouvements Oedipus Rex (si on m'avait dit que j'accrocherai à un Oratorio en latin) 8 pièces instrumentales Les oeuvres religieuses de la fin J'ai vraiment le sentiment de vivre une épiphanie, ce sentiment que seule la musique peut parfois procurer. J'ai aussi la chance d'être relativement "neuf" dans mes découvertes et de m'émerveiller parfois facilement même si cela me semble plus durable avec ce bon Igor. Mais je me suis tellement dispersé dans les interprétations et les différentes compilations que je perds parfois un peu pied, il faut que j'organise un peu plus mon fil d'écoutes je pense. J'ai évidemment trainé un peu sur les différents fils du forum, véritable mine pour trouver des interprétations et des informations. Pour l'instant j'avoue être assez client de ce que fait Boulez (bouh !!!) oui je sais, mais le souci analytique de Boulez fait une bonne porte d'entrée dans cette musique je trouve. Je vais essayer maintenant la compilation de Salonen dans les oeuvres de Stravinsky, mais je me demandais s'il y avait des albums un peu emblématiques de la musique de Stravinsky, par leur programme ou par leur interprétation, sans sombrer nécessairement dans l'intégrale un peu massive (je pense me laisser tenter de toutes façons par la complète par Stravinsky), des choses sortant un peu des sentiers battus. Désolé, cette question aurait plus sa place en discographie peut-être mais je souhaitais avant tout faire part d'un émerveillement quasi mystique... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Igor Stravinsky Mer 20 Fév 2019 - 16:28 | |
| Je pose ça là, où ça a davantage sa place. - Prosopopus a écrit:
- Il y a dans L'oiseau de feu cet effet aux cordes dans l'introduction, que je pense être des glissandi mais je ne vois pas exactement l'effet qui crée cette impression fantastique qui m'émerveille à chaque fois.
Ce sont des arpèges en harmoniques dont les notes sont reliées en glissando… donc pas mal d'effets simultanés en effet. (Pour l'anecdote : Stravinski le demande aux violons et aux violoncelles… mais pas aux altos. ) |
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