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Glocktahr a écrit:

Je suis fan de Derrick, je n'aime pas Chabrol parce que c'est la même chose en moins bien.

Voilà, c'est pour varier la conversation...(Mais je le pense vraiment, le fait que Derrick ce soit réputé "vieux beauf" et Chabrol "intellectuel", ça m'énerve).

Bonne idée d'essayer d'échapper à Rohmer, mais je pense que tu n'as pas vu les bons Chabrol...

Spoiler:

Glocktahr a écrit:

Je suis fan de Derrick, je n'aime pas Chabrol parce que c'est la même chose en moins bien.

Voilà, c'est pour varier la conversation...(Mais je le pense vraiment, le fait que Derrick ce soit réputé "vieux beauf" et Chabrol "intellectuel", ça m'énerve).

Tu ne peux quand même zapper l'art de la mise en scène de Chabrol!!
Le cinéma c'est quand même surtout ça... Et chez Derrick, la mise en scène...  

Xavier a écrit:

Glocktahr a écrit:

Je suis fan de Derrick, je n'aime pas Chabrol parce que c'est la même chose en moins bien.

Voilà, c'est pour varier la conversation...(Mais je le pense vraiment, le fait que Derrick ce soit réputé "vieux beauf" et Chabrol "intellectuel", ça m'énerve).

Tu ne peux quand même zapper l'art de la mise en scène de Chabrol!!
Le cinéma c'est quand même surtout ça... Et chez Derrick, la mise en scène...  

Alors là je n'aurais pas cru que les fans de Chabrol mettraient en avant cet aspect là. Moi j'avais vraiment une impression de théatre filmé, avec quelques scènes d'extérieur pour montrer qu'on est bien au cinéma. Ca va être dur de me convaincre que c'est du Kubrick...

C'est pas du Kubrick, c'est du Chabrol.
Je ne suis pas fan de Chabrol, j'aime environ une petite moitié de ses films... mais niveau mise en scène, tu ne peux pas comparer ça à Derrick.  

Xavier a écrit:

C'est pas du Kubrick, c'est du Chabrol.
Je ne suis pas fan de Chabrol, j'aime environ une petite moitié de ses films... mais niveau mise en scène, tu ne peux pas comparer ça à Derrick.  

Bon moi ceux que j'ai vus c'est ceux avec Poiret et celui avec Huppert/Bonnaire, mais en allant sur Wikipedia je vois qu'il a fait vraiment beaucoup de films, donc peut-être que...

(Voilà je dis ça pour ne pas me faire un "Glocktahr contre le reste du monde" demain, j'étais bien motivé pour faire du troll premium mais en fait non, oubliez ce que j'ai dit, je ne connais pas assez pour argumenter sérieusement sur le sujet).

Si tu veux tout savoir, je ne connais pas assez Derrick non plus dans ce cas-là.

Toujours est-il que si tu as vu la Cérémonie, pour moi ça n'a vraiment pas grand chose à voir avec Derrick. (et c'est pas loin d'être un de ses meilleurs films à mon avis)

Chez Chabrol il y a boire et a manger, effectivement pas mal de ses films s'apparentent a du Derrick, je serais même tenté de dire qu'une majeure partie de sa filmographie peut être oublier
En revanche j'aime beaucoup la cérémonie avec Huppert et Bonnaire, c'est un film d'intérieur, outre que je trouve le propos interessant je trouve la mise en scéne interessante (aprés c'est sur que ce n'est pas non plus ce qui se fait de plus éblouissant)
si tu veux voir de trés bon Chabrol Glocktahr je te conseille entre autre la femme infidèle et Que la bête meurt (surtout ce dernier) si tu n'accroche pas a ceux la je pense que Chabrol n'est pas un cinéaste pour toi (après pour ce que est du rythme ces deux films n’atténurons pas forcément l'effet Derrick   mais la mise en scéne et les personnages y sont assez élaboré)

Ah, mais je persiste et signe, Glocktahr : la comparaison était cruelle mais pas sotte, puisqu'il y a souvent chez Chabrol des parti-pris de lenteur voire d'inaction (tout le temps chez Derrick, mais c'est pour que les  puissent faire la sieste tranquillement devant leur télé).

Mais, comme dit Xavier, ce qui fait la différence c'est la mise en scène (tiens, ça marche aussi pour Rohmer) : dans La Femme infidèle par ex., il ne se passe pratiquement rien (bon, un meurtre tout de même, mais c'est aussi la jauge pour un Derrick), mais la mise en scène est une pure jouissance. Dans les deux Lavardin que tu as vus, tu ne peux pas nier qu'il y a des ruptures de ton (l'humour ricanant qu'on reproche parfois à Chabrol) et que le parti-pris de lenteur (surtout du 1er si je me souviens bien) a vocation a entretenir un climat d'étrangeté. Personnellement, comme pour Rohmer, j'aurais tendance à penser que la veine s'est un peu épuisée au fil du temps et que la dernière période de Chabrol est légèrement  , mais je ne vais pas me faire que des amis.

Pour les Chacha vraiment déjantés, Cololi est au club maintenant, mais on peut en parler à un autre moment (il se fait un peu tard) ou en mp aussi.


EDIT : tiens, Parsifal, c'est comme avec Rohmer, on va finir par être presque d'accord (enfin grosso-merdo, faut pas exagérer non plus)

Parsifal a écrit:

la femme infidèle et Que la bête meurt (surtout ce dernier)

Ah oui oui !  (Même si moi j'aurais dit surtout le premier, que j'ai vu plusieurs fois sans m'en lasser, alors que j'ai revu récemment Que la bête meurt et j'ai été un tout petit chouïa déçu...)

même film, La Femme infidèle, cité dans 3 posts à qq minutes d'intervalle : on dirait que que Chabrol est plus consensuel que Rohmer.

Golisande a écrit:

Je crois bien que Philippe était tout-à-fait ironique, non ? (d'où le  )

Xavier a écrit:

Oui oui, on est d'accord donc.  

Oui, oui, c’était tout-à fait ironique. Pour reprendre tes termes, Xavier, je voulais dire que  les dialogues de Rohmer sonnent aussi faux et niais que ceux de "Plus belle la vie". Match nul !   On pourrait en dire autant en ce qui concerne la "performance" des comédiens.

Décidément, c’est sûr que, je te cite Alifie , "un authentique rohmerien du forum va finir par péter un câble et nous tomber dessus à bras raccourcis, ça ne fait pas un pli".  

Alifie a écrit:

A part ça, ton argument de la trame unique et répétitive qui tient en 5 lignes ne tient pas, Philippe : j'ai lu à peu près d'affilée, au milieu d'un cycle Rohmer, tout le théâtre de Marivaux qui correspond assez bien à cette définition. Tout dépend de ce que l'on en fait

Je comprends ce que tu veux dire et je me suis peut-être mal exprimé. Je sais très bien que Rohmer se base sur Marivaux, Pascal, etc. et que ses scénarios sont fort pensés. Mais si tu prends ces deniers sous l’angle du canevas : c'est-à-dire les situations, les chassés –croisés amoureux, tu peux parfaitement résumer ces films en 5 lignes (j’exagère mais bon). Et quand même on peut dire que les marivaudages sont une forte constante dans l’œuvre de Rohmer. En fait, et c’est mon opinion toute personnelle, je me demande si Rohmer travaille tant que cela ses scénarios d’un point de vue intellectuel. Et qu’en fait, cela ressort plus de la posture. Il  en a quand même eu assez, à un moment donné, des films élaborés et est retourné à un certain amateurisme (le point d’orgue de ce retournement si  je puis dire a été "Le Rayon vert").

Comme pour Chabrol, il faut savoir trier le bon grain de l'ivraie chez Rohmer... la différence étant que Chacha non seulement savait qu'il avait tourné d'infâmes daubes, mais qu'en plus il s'en réjouissait.

Si l'on pouvait parler de ce qu'on aime autant que ce qu'on aime pas, ce serait formidable non? 

C'est à peu près ce qu'on essaye de faire sur ce fil, il me semble.

Sur ce, pour moi.

Ok, je note "la femme infidèle" et "que la bête meurt".

Pour la cérémonie, ça m'avait assez plu, j'ai effectivement trouvé ça proche de Derrick, je suis fan de Derrick, si vous aimez ce genre d'intrigues vous devriez vous pencher dessus (même si aujourd'hui c'est pas évident), souvent Derrick c'est un meurtre motivé par des raisons un peu sociologiques.

OUi mais Derrick, excuse-moi c'est toujours un peu même beaucoup la même chose non? D'ailleurs c'est le même truc pour Colombo, mais il y a des fans de Colombo aussi, que je sache qui est le meurtrier au départ et ensuite on assiste à un jeu entre la chat et la souris, l'assassin étant la souris
Alifie, c'était une boutade pas une remontrance ! ,bonne nuit!

gluckhand a écrit:

OUi mais Derrick, excuse-moi c'est toujours un peu même beaucoup la même chose non?

J'ai du voir les centaines de Derrick qui se sont faits (plusieurs années à les regarder quotidiennement) et je peux t'assurer que ce n'est pas le cas, j'y allais vraiment en me demandant ce qu'on allait me raconter à chaque fois. Ne serait-ce que par le genre de gens représentés : Les criminels ont de 9 à 99 ans, peuvent être des SDFs comme des musiciens virtuoses qui vivent dans un chateau.

Moi j'avais les mêmes réticences que vous sur Derrick, mais je me suis lancé le défi de regarder sérieusement et vraiment finalement c'est excellent.

J'en ai vu pas mal aussi hélas, excuse-moi je ne comparerais pas ça à grand  chose, une grande lourdeur et psychologie germaniques, je sais qu'il y aura  bientôt des thèses sur Plus belle la vie, mais il faut remettre le cinéma au cinéma et les séries dans les séries , Derrick , il est peut être futé pour toi mais pas pour moi, le côté sociologique je le vois très bien , bien que ça se passe le plus souvent dans la bourgeoisie?
Pour La cérémonie de Chabrol, j'avoue que je n'ai pas compris vraiment les motivations des meurtrières ,on est vraiment  pas dans les soeurs Papin , mais c'est un détail! Pour en revenir à Derrick, c'est un peu la mode maintenant d'aimer ce qui est kitsch et d'y voir maintenant une grande importance qu'on y avait pas vu à l'époque?

gluckhand a écrit:

Si l'on pouvait parler de ce qu'on aime autant que ce qu'on aime pas, ce serait formidable non? 

gluckhand a écrit:

J'en ai vu pas mal aussi hélas, excuse-moi je ne comparerais pas ça à grand  chose, une grande lourdeur et psychologie germaniques, je sais qu'il y aura  bientôt des thèses sur Plus belle la vie, mais il faut remettre le cinéma au cinéma et les séries dans les séries , Derrick , il est peut être futé pour toi mais pas pour moi, le côté sociologique je le vois très bien , bien que ça se passe le plus souvent dans la bourgeoisie?
Pour La cérémonie de Chabrol, j'avoue que je n'ai pas compris vraiment les motivations des meurtrières , mais c'est un détail!

Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté.

Je ne vois pas ce qu'il y a de violent ,à ne pas aimer Derrick, tout comme toi, tu as droit de l'aimer, personnellement je m'en passe très bien au profit d'autres choses, c'est tout, ce n'est qu' un point de vue pas plus !

Glocktahr a écrit:

Ok, je note "la femme infidèle" et "que la bête meurt".

Pour moi il y a aussi "les Cousins" et "le Boucher", mais Parsifal va peut-être les neutraliser.

Glocktahr a écrit:

Ok, je note "la femme infidèle" et "que la bête meurt".

Pour la cérémonie, ça m'avait assez plu, j'ai effectivement trouvé ça proche de Derrick, je suis fan de Derrick, si vous aimez ce genre d'intrigues vous devriez vous pencher dessus (même si aujourd'hui c'est pas évident), souvent Derrick c'est un meurtre motivé par des raisons un peu sociologiques.

Tu es loin d'être seul dans ce cas, puisque parmi ses défenseurs acharnés, il y a un des écrivains et spécialistes reconnus du polar français contemporain : impossible de me souvenir de son nom, que j'ai sur le bout de la langue, ce qui a l'air un peu tarte quand j'affirme qu'il est des plus connus, mais je ne lis aucun des auteurs de polars français actuels (j'ai dû en rester à quelques-uns des années 70, à commencer par Jean-Patrick Manchette... dont Chabrol a adapté Nada au cinéma).

Ceci dit, ça doit être à peu près impossible à voir, la VM étant réservée aux séries récentes, mais peut-être qu'en VOSTF, Derrick est vraiment passionnant une fois qu'on s'est plié aux codes de la série, le doublage accentuant certainement le côté kitsch qui a fait que Derrick est devenu un étalon du mauvais goût que l'on vanne systématiquement, non seulement à cause de sa lenteur, mais aussi à cause de son esthétique fauchée et datée de série télé d'autrefois.

Et puis, même si je ne suis pas certain d'en avoir regardé un épisode en entier, il me semble que les intrigues ne s'y déroulent pas toujours, loin de là, dans la bourgeoisie, mais souvent dans des milieux interlopes, remplis de maquereaux et de putes (que peuvent croiser de bons bourgeois venus s'encanailler, source éternelle d'intrigues policières), ce qui m'a d'ailleurs plusieurs fois fait penser, la crudité des éclairages de boîtes de nuits ou bars à hôtesses aidant, à Fassbinder, mais pas au delà vu l'univers de celui-ci, largement plus sulfureux, sinon complexe ce qui est également plus que probable, que celui de Derrick (dans Der amerikanische soldat, par exemple, pour m'en tenir à un film à intrigue policière, la 1ère scène montre des truands jouant au poker avec un jeu de cartes qui ne déparerait pas dans les sites de boules dont tu parlais récemment, ce qu'on imagine assez mal dans Derrick).

Enfin bref, même si je suis à peu près certain de ne jamais en devenir fan (mais il ne faut jamais préjuger de rien, d'autant plus que je commence à approcher lentement mais sûrement de la tranche d'âge coeur de cible de Derrick), il me semble que ton groupisme à contre-courant pour Derrick est tout aussi défendable que celui, par exemple, des inconditionnels de Phil Glass qui postent encore, contre vents et marées, sur le forum (ne parlons pas de ceux de Rohmer qui préparent un massacre à la tronçonneuse des quatre égarés qui ont polémiqué à son sujet sur le fil).

Alifie a écrit:

Pour les Chacha vraiment déjantés, Cololi est au club maintenant, mais on peut en parler à un autre moment (il se fait un peu tard) ou en mp aussi.

Sur Derrick, bon le // me paraît grotesque.

Pour le reste pour le moment je n'ai pas vu de daube chez Chabrol ... je reconnais que je suis loin de les avoir tous vu.

Landru => excellent
Les Biches => génial
Que la bête meure => génial
Le Boucher => excellent
Poulet au vinaigre => bof, j'aime pas trop ... mais pas du tout une daube ...
Madame Bovary => excellent
La Cérémonie => génial
Rien ne va plus => excellent
Merci pour le chocolat => excellent

Chez moi il a atomisé la concurrence  

Chouette, on peut jouer comme avec Rohmer ! ce qui est tout de même plus compliqué, Chabrol ayant lui revendiqué avoir tourné des navetons qui auraient pu concourir dans la catégorie des plus mauvais films jamais tournés au monde.

Dans ma short list à moi je mettrais probablement, vite fait :

Les Cousins
Les Bonnes Femmes
Les Godelureaux
Landru
Les Biches
La Femme infidèle
Que la bête meure
Le Boucher
Nada
Poulet au vinaigre
Inspecteur Lavardin

(et rien après).

Mais ce sont lesquels les navets ?

(rien après Inspecteur Lavardin ???    )

Cololi a écrit:

Mais ce sont lesquels les navets ?

Tu ne crois tout de même pas qu'on va te mâcher le travail : tu vas te les taper comme tout le monde ... bon au moins un alors : La Décade prodigieuse, par exemple.

Citation :

(rien après Inspecteur Lavardin ??? )

pour moi (je n'aime que la férocité grinçante du Chabrol 1ère manière).

IL y a un cinéaste que j'aime beaucoup et d'autres comme Louis Malle (Tchékov 42 ème rue, un chef-d'oeuvre pour moi, ) c'est Claude Sautet, ses films je trouve ont marqué beaucoup de gens je pense, dont moi, sous une apparence et un cinéma un peu faciles, je les trouve très profonds!

Oui, c'est très bien Sautet, jamais vu la moindre daube (en même temps contrairement à Chabrol il n'en a pas fait des containers).

Alifie a écrit:

..., puisqu'il y a souvent chez Chabrol des parti-pris de lenteur voire d'inaction (tout le temps chez Derrick, mais c'est pour que les  puissent faire la sieste tranquillement devant leur télé).

Encore une légende urbaine...




J'ai déjà expliqué pourquoi j'aimais bien les films de Rohmer ( ), mais j'apprécie bien plus le cinéma de Chabrol, sa vitalité et son humanité; s'attarder sur ses films de commande ou même ratés serait passer à côté de l'essentiel (de la même façon que certains critiquaient Ellington pour avoir composé et enregistré certaines bluettes de music-hall -fallait bien vivre-), encore que Marie-Chantal contre le docteur Kha soit absolument bidonnant, mais quand on débute la Nouvelle Vague en 59 par Le beau Serge suivi des Cousins, puis que l'on réalise à la suite Les Biches, La Femme infidèle, Que la Bête Meure et Le Boucher, on a nécessairement marqué l'histoire du cinéma. Puis Huppert dans Violette Nozière et Mme Bovary, le meilleur rôle de Jean Poiret dans les Lavardin, etc...

PS: et je plussoie pour le cinéma de Claude Sautet, trop connoté années 70 alors qu'il traverse très bien les décennies, mais ça, c'est toujours plus tard que l'on s'en aperçoit quand on a le nez sur l'écran.

Chez Chabrol :
Dans les (un peu) méconnus j'aime bien "La ligne de démarcation".
Dans les incontournables : "La cérémonie" / "Violette Nozière" / "Une affaire de femmes" / "Merci pour le chocolat"
Mon préféré : "Masques"

et puis "Betty", "Les fantomes du chapelier", "L'enfer"...

Roderick_U a écrit:

Mon préféré : "Masques"

C'est prévu que je le regarde  

@Alifie : hum non ... on va trouver un moyen de te mettre au Chabrol dernière période ... il y a pas moyen !  

Si j'ai fait le rapprochement, c'est que je pense que Nelly et Mr Arnaud aurait pu être tourné par Chabrol?  

gluckhand a écrit:

Si j'ai fait le rapprochement, c'est que je pense que Nelly et Mr Arnaud aurait pu être tourné par Chabrol?  

Beaucoup trop platonique : plutôt du côté de Truffaut pour moi...

néthou a écrit:

Alifie a écrit:

..., puisqu'il y a souvent chez Chabrol des parti-pris de lenteur voire d'inaction (tout le temps chez Derrick, mais c'est pour que les puissent faire la sieste tranquillement devant leur télé).

Encore une légende urbaine...

puisque j'ai fait amende honorable d'avoir colporté cette vilaine rumeur, mais la photo, dont je suppose, connaissant ta probité, qu'il ne s'agit pas d'un odieux montage, est tout de même assez troublante.

Citation :

J'ai déjà expliqué pourquoi j'aimais bien les films de Rohmer ( )

Vu le profil, certes charmant, mais légèrement pour pas dire des personnages féminins de Rohmer, on peut quand même souhaiter que ça n'ait pas eu trop d'incidence sur ta vie privée.

Citation :

mais j'apprécie bien plus le cinéma de Chabrol, sa vitalité et son humanité

humanité plutôt sombre tout de même, il y a peu de ses personnages qui trouvent grâce à ses yeux : ceux de Jean Yanne et Stéphane Audran dans Le Boucher peut-être, sinon je ne vois guère, mais je n'ai pas tout vu dans les derniers, et dans les plus anciens, il y en a dont je ne me souviens plus très bien et que j'hésite à revoir, ne sachant plus s'ils sont plutôt catégorie A ou Z.

Citation :

s'attarder sur ses films de commande ou même ratés serait passer à côté de l'essentiel (de la même façon que certains critiquaient Ellington pour avoir composé et enregistré certaines bluettes de music-hall -fallait bien vivre-), encore que Marie-Chantal contre le docteur Kha soit absolument bidonnant

mais il le faisait lui-même avec délectation, vantant alternativement les mérites de l'une ou l'autre de ses daubes revendiquées, avec une préférence tout de même pour Folies Bourgeoises (les distributions internationales aident un peu, Cololi, mais ne suffisent pas pour faire le tour de la question) : sur le pourquoi de celui-ci, cf. la notice wikipédia.

Citation :

mais quand on débute la Nouvelle Vague en 59 par Le beau Serge suivi des Cousins, puis que l'on réalise à la suite Les Biches, La Femme infidèle, Que la Bête Meure et Le Boucher, on a nécessairement marqué l'histoire du cinéma.

Je plussoie d'autant plus que j'ai dû à peu près écrire ça sur les films à coucher dehors avant que Xavier ne les rebaptise, m'étant énervé, ce qui est tout de même assez rare, que personne ne reconnaisse Viviane Romance dans Nada (maintenant que Cololi est fan lui aussi de Dominique Zardi et Henri Attal, je vais beaucoup mieux, merci).

Citation :

PS: et je plussoie pour le cinéma de Claude Sautet, trop connoté années 70 alors qu'il traverse très bien les décennies, mais ça, c'est toujours plus tard que l'on s'en aperçoit quand on a le nez sur l'écran.

un sacré scénariste aussi (il suffit de voir la liste des films à l'écriture desquels il a participé) et un cinéaste magistral dès Classe tous risques * qui soutient à mon avis, et pas uniquement à cause de Ventura, la comparaison avec Le Deuxième souffle de Melville qui lui est postérieur.

* j'ai édité après m'être un peu emmêlé les pinceaux

Bon, faisons les comptes ........... Une soixantaine de films, avec un par an en moyenne. En effet, Chabrol avouait lui-même avoir commis des nanards. Je n’ai pas vu tous ses films. Loin de là. Les deux films qui m’ont le plus marqué sont "Le Boucher" et "La Cérémonie". Pour moi, ce dernier est un chef-d’œuvre.  Quelle mise en scène ! Tirée au cordeau (certains l’on qualifiée d’hitchcokienne). Ce film est implacable. Une vraie machine de guerre ! Comme quoi avec un sujet en béton (une thématique riche) et traité de la manière la plus classique (j’ai des scènes en mémoire. Et c’est signe pour moi que ce film est "essentiel"), on arrive a créer des moments uniques (les silences , les atmosphères), une vrai simplicité (apparente. Mais n’est-ce pas cela "faire œuvre d’art" ? ), montrer une vraie humanité (pas des pantins qui déblatèrent des niaiseries pseudo réalistes   ), faire autre chose que du Rohmer, quoi    . C'est sûr, ce film m'a marqué.

Alifie a écrit:

  puisque j'ai fait amende honorable d'avoir colporté cette vilaine rumeur, mais la photo, dont je suppose, connaissant ta probité, qu'il ne s'agit pas d'un odieux montage, est tout de même assez troublante.

Malheureusement si, j'en ai peur (j'ai trouvé la même photo sur Google, mais sans Derrick, j'en déduis donc que celle que j'ai postée est en fait un montage)...

Alifie a écrit:

humanité plutôt sombre tout de même,...

Humanité ne veut pas nécessairement dire bienveillance et personnages sympathiques...

Mariefran a écrit:

...il y a 25 ans le petit groupe d'intellos à la noix que nous formions...
On ne peut être parfait…

N'est-il pas...  

  Mariefran...

Ne le dis à personne, mais j'ai toujours une certaine tendresse pour Rohmer…  

néthou a écrit:

Alifie a écrit:

puisque j'ai fait amende honorable d'avoir colporté cette vilaine rumeur, mais la photo, dont je suppose, connaissant ta probité, qu'il ne s'agit pas d'un odieux montage, est tout de même assez troublante.

Malheureusement si, j'en ai peur (j'ai trouvé la même photo sur Google, mais sans Derrick, j'en déduis donc que celle que j'ai postée est en fait un montage)...

Pfff, si on peut même plus se fier à JazzHonnête !

néthou a écrit:

Alifie a écrit:

humanité plutôt sombre tout de même,...

Humanité ne veut pas nécessairement dire bienveillance et personnages sympathiques...

c'est à peu près ce que j'avais compris, mais comme je fais à la louche une césure entre le Chabrol d'avant et après Les Fantômes du Chapelier, et que ses personnages sont beaucoup plus caractérisés sur un mode ironique, voire à très gros traits (comme dans Landru, réjouissante farce) dans sa 1ère manière que je fréquente plus volontiers... de toute façon je n'aurais pas dû flooder jusqu'à une heure aussi tardive, j'avais posté un titre de Costa-Gavras en le confondant avec un Sautet avant d'éditer mon dernier post.

Mariefran a écrit:

j'ai toujours une certaine tendresse pour Rohmer…

Dieu te le rendra, mon enfant.

Il y a une série allemande que j'aimais c'était Schimanski , j'aimais bien l'acteur et ça bougeait un peu plus que Derrick pour moi du moins.

En même temps, une série qui bouge moins que Derrick, c'est rare  

Et je suis heureux de voir qu'on rend justice à Attal et Zardi, celui-ci étant je crois l'acteur qui a joué dans le plus de films en France (au moins 500 en 65 ans, même si la moyenne de ses apparitions ne doit pas excéder 5 minutes - et encore, je dois être généreux !!), et auteur de plus d'une quinzaine d'ouvrages, ce qui se sait moins, dont un certain nombre font références à ses racines juives (malgré son nom corse !)
On sent bien à la voir qu'il se délectait à jouer les ordures, les immondes, les pervers, les méchants irrécupérables, mais avec sa bouille taillée à la serpe et son crâne rasé, il ajoutait à chaque fois une petite touche personnelle qui montre qu'on peut être un grand acteur même après une scène de 30 secondes...

Dans mes bras, et à la russe, pas de fausse pudeur !

Zardi, puisqu'Attal est beaucoup moins spectaculaire et fait plus figure de faire-valoir dans le duo, aurait certainement fait un piètre acteur de composition, mais c'est incontestablement l'un des plus formidables seconds rôles du cinéma français.

Tu sais sans doute que Granier-Deferre est le cinéaste qui les a le plus fait tourner en dehors de Chabrol et Mocky, et tout à fait volontairement, puisqu'ils avaient l'habitude de débarquer sur les tournages et de terroriser réalisateur et producteurs pour obtenir de force un rôle ou une silhouette, et qu'ils sont même allés jusqu'à flanquer à la baille une caméra sur un tournage au bord de l'eau.

Chris3 a écrit:

En même temps, une série qui bouge moins que Derrick, c'est rare  

Cette série a obtenu la palme d'or de la série la plus lente après Derrick:
https://www.youtube.com/watch?v=6i0zLJN4CN0

Xavier a écrit:

Chris3 a écrit:

En même temps, une série qui bouge moins que Derrick, c'est rare  

Cette série a obtenu la palme d'or de la série la plus lente après Derrick:
https://www.youtube.com/watch?v=6i0zLJN4CN0

Ben y se passe plein de trucs, tout est dans le jeu des acteurs.

Moi je vais finir par Trouver Navarro très bon si ça continue ?
Bon je sais pas si je dois le dire ici, mais j'ai un faible pour Boulevard du palais, oui j'aime bien les flics qui picolent, ce qui n'est pas vraiment le cas de Derrick, il se jette jamais rien derrière la cravate,ce bonhomme hélas, pourtant il en a une !

Au-delà des intrigues policières pas plus palpitantes que n'importe quelle autre ailleurs, je trouve Derrick très représentatif de son temps et donc d'une certaine société allemande bourgeoise; tout est convenu, gris (on a l'impression qu'il pleut tout le temps), plat, il y a une absence quasi-totale d'humour et de distanciation.
C'est une forme de caricature, bien sûr, et Derrick doit nous faire la même impression à nous français que "Une femme d'honneur" (toute à la gloire de la gendarmerie française) sur les allemands.
Et à tout prendre, les Maigret des années 70 avec Jean Richard relèvent aussi un peu de cette même grisaille sociétale.
Du reste, y'a pas de miracle: Derrick a eu une longévité qui prouve un succès d'audience, et par-delà certainement le fait que les allemands se retrouvaient d'une manière ou d'une autre dans la série.

Oui mais Derrick il fume pas la pipe! et que ferait Derrick sans Horst , c'est encore lui qui m'interessait le plus dans cette EXTRAORDINAIRE série?

gluckhand a écrit:

Moi je vais finir par Trouver Navarro très bon si ça continue

Pour moi, ça serait plutôt

Spoiler:

qu'un bondophile comme Cololi apprécie certainement lui aussi.

Citation :

Bon je sais pas si je dois le dire ici, mais j'ai un faible pour Boulevard du palais

une série culinaire avec Jean-Pierre Keuf ?

Citation :

oui j'aime bien les flics qui picolent

Tu devrais assez facilement pouvoir te faire plein d'amis dans cette corporation.

Citation :

ce qui n'est pas vraiment le cas de Derrick, il se jette jamais rien derrière la cravate,ce bonhomme hélas, pourtant il en a une !

Il portait aussi très bien l'uniforme , paraît-il.


Tout ceci (désolé, gluckhand) pour ne pas avoir trop l'air d'y revenir maintenant que le mini-colloque Ereintons Eric Rohmer est terminé, et recommander la lecture de :



écrit indépendamment des scénarios et remarquablement à mon avis (seul, là aussi, Le Genou de Claire détone dans le cycle, ne serait-ce que parce qu'on n'y trouve pas de narrateur). Lecture déjà conseillée à Parsifal en d'autres temps (en vain, je le crains), où les indécis qui aimeraient bien aimer Rohmer mais ont encore des résistances (on se demande bien pourquoi) trouveront peut-être leur compte.

Ah mais je suis certains que Rohmer était meilleur écrivain que cinéaste