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| Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky | |
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+27AlexCorzoma / Bruno Luong Subiet darkmagus DavidLeMarrec MHNUYM Eusèbe Pipus fomalhaut shushu abbado71 Cello warren 60 Xavier Ravélavélo Roderick Emeryck Marchoukrev Benedictus Bloups Roupoil clemensnonpapa eleanore-clo DBL Anaxagore Mélomaniac 31 participants | |
Auteur | Message |
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Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Jeu 21 Sep 2017 - 22:21 | |
| - Cello a écrit:
- D'ailleurs, avant de connaitre d'autres versions, celle-ci me convenait tout à fait. Je ne suis même pas sûr que je cracherais dessus aujourd'hui à vrai dire, bien que je ne l'aie pas eu dans les groupes que j'ai évalués.
Idem pour moi ... Quand on n'a pas de points de comparaison et qu'on découvre l'oeuvre, c'est même une version qui en impose. Mais il faut bien reconnaître que Karajan, avec ses couleurs chaudes, ses timbres ronds, son legato systématique, en fait quelque chose de très ... personnel. Il gomme toutes les aspérités de la partition et noie les détails dans une soupe orchestrale, certes chatoyante, mais qui convient mieux à Strauss qu'à Stravinsky . |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Jeu 21 Sep 2017 - 22:33 | |
| - Benedictus a écrit:
- A premier tour, Benedictus a écrit:
- Beau gros orchestre à sonorité riche et colorée mais peu détaillée, dans une acoustique très réverbérée: donc dans l’absolu, pas franchement ma tasse de thé. Assez en phase d’ailleurs avec la lecture: mise en place impeccable (mais avec parfois certains équilibres un peu contre-intuitifs dans la petite harmonie), direction qui joue surtout sur les effets orchestraux globaux (jeux de masses assez spectaculaires, en particulier aux cordes); choix assez confortables: des tempi très réguliers et plutôt modérés, ça va de l’avant mais sans surprise. Une version pour les amateurs d’orchestre luxueux, et assez cohérente dans cette logique-là. Très bien, mais vraiment pas ma came.
Si j'avais su qui c'était, on aurait pu m'accuser de verser dans le lieu commun... Certes, certes, mais pour moi c'est aussi une des versions qui fonctionnent le mieux, avec une souplesse et une continuité que n'ont pas les autres, très appréciable quand on écoute sans voir un ballet. Ça aurait dû ne pas convenir, mais ça ne gomme pas l'intensité sauvage et la bizarrerie de la chose, je trouve. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Jeu 21 Sep 2017 - 23:38 | |
| Au 11°/12 rang du classement général : BUKAVAC éliminé !- Qui était Bukavac au premier tour ? :
Bukavac était Zislbog, classée en seconde position dans le groupe E (7,94 de moyenne).
Anaxagore : 7,5/10 Belle prise de son claire à la réverbération modérée. Orchestre très présent avec de très beaux timbres de bois pour une belle introduction parfaitement lisible. Les augures sont pris au tempo giusto et exécutés avec beaucoup de précision. Tout est parfaitement en place, mais aussi sans grandes surprises. C’est très bien exécuté mais c’est aussi un peu sage.
Clemens : 7/10 On entend très bien les mécaniques du cor anglais, c'est étonnant. Ce n'est pas gênant, ça rajoute même un peu de vie... Rien à dire sur l'introduction. Les Augures sont trop légers, ce qui est encore surprenant, vu qu'on rencontre plutôt des Augures trop gras. Sur le plan sonore, c'est parfois un peu ingrat, c'est dommage. Quant au Jeu du rapt, c'est bien vif, et même trop rapide parfois, comme à 7'25 où cela me fait l'effet d'une parodie. Mais juste après, tout s'arrange... Un bilan plutôt flatteur compte tenu du niveau de ce groupe.
Benedictus : 8/10 Un très, très bel orchestre, pas forcément celui qui a la plus forte individualité sonore, mais très présent (avec une prise de son très proche), avec une petite harmonie aux timbres très clairs, des cordes nettes et élancées, des cuivres absolument magnifiques (peut-être les plus beaux de toute l’écoute) et une remarquable virtuosité de tous les pupitres. Beaucoup de maîtrise et de précision dans la direction: les phrasés, le détail des transitions, les gradations de dynamiques et les équilibre instrumentaux sont manifestement travaillés avec énormément de soin, ce qui permet, là aussi de faire ressortir de nombreux détails, mais avec beaucoup plus d’urgence et de force que dans la version précédente. On pourrait tout au plus reprocher à cette version son caractère un peu trop contrôlé, son manque de prise de risque, mais c’est malgré tout une version magnifique.
Warren : 8/10 Belle introduction, à la fois claire et évocatrice, phrasé des bois réellement mystérieux (1'45), Augures un peu sous-dimensionnés mais, comme avec Zirnitra, on y entend bien de nombreux détails ; le Rapt est réussi, avec notamment des percussions bien différenciées et des cuivres remarquables (un des plus beaux orchestres du groupe dans l'absolu). Hélas, la fin est plus ordinaire, sans poésie particulière, sans que cela ne fasse (trop) baisser la note finale d'une interprétation très cadrée et dont la force réside surtout dans le sens des équilibres (couleurs, tempos).
Ravelavélo : 8/10 Le début ne se démarque pas, tempo plutôt lent, tout se maintient dans la moyenne, c'est plutôt doux, rien d'explosif. Belle force percussive. Le thème des trompettes est assez mis de l'avant. Bonne intensité dramatique.
Cello : 9/10 Un basson presque aussi beau que celui de Siliniez, avec juste une touche de chevrotement superflue. En fait, tous les vents sont assez verts mais ça me plait, c’est fruité et riche, avec une pointe d’acidité surprenante mais bienvenue dans les aigus. La montée de la tension est réussie. Il y a un très beau sens de la pulsation, perceptible dès le début. Par contre, les cordes entrent en dérapant un peu dans les augures printaniers qui manquent de pèche, c’est frustrant. Je ne m’y attendais pas au vu du début. Cependant, le tempo reste excellent jusque dans les danses des adolescentes, fermement appuyées qui plus est. Malgré des petits défauts ici et là, la pulsation bien marquée tout du long et les vents les plus épatants du groupe m’incitent à la générosité.
Xavier : 7/10 Etonnant ce petit vibrato du basson. A 0'27 une fausse note de la petite clarinette. Je n'aime pas le cor anglais ici, très raide et nasillard. A 1'37 la clarinette basse termine en retard. Belle flûte, beau hautbois; tout ça est très vivant. Les Augures sont un peu lents à mon goût, mais j'aime beaucoup la grande présence des bassons. Couacs des trompettes à 4'08. A 4'50 je trouve que tout s'enchaîne trop vite. A 5'19 la flûte est magnifique mais peut-être surexposée de façon un peu artificielle. Bizarre la grosse caisse. Il y a quelques timbres magnifiques dans cette version ça donne quelque chose qui semble parfois un peu artificiel, sans véritable souffle. Peut-être une version à sauver pour la suite quand même.
Mhnuym : 8/10 Belle version dans l'ensemble. Un introduction expressive avec un tempo équilibré, pas trop lent ni trop rapide avec une prise de son claire et mettant bien en valeur la petite harmonie. Les augures sont pris un peu trop lent pour moi et il y a quelques fautes, mais sinon, la clarté est appréciable (des fois même un peu trop quand certains instruments ressortent de manière artificielle). Un point négatif serait le manque de surprise.
Eusèbe : 9/10 es timbres de l'orchestre sont très beaux. Le chef sait construire une dynamique et une tension remarquables. Je trouve par ailleurs cette énergie qui manquait dans Zirnitra. Une version de haute tenue.
- Qui était Bukavac au second tour ? :
Bukavac était Shishiga, classée au troisième position du groupe A, avec une moyenne de 6,5. Seul Anaxagore avait vraiment tilté, et encore il l'avait placée en seconde position, tout comme Ravelavélo. Les autres auditeurs étaient bien plus réservés.
Anaxagore : 9,5/10 Ici encore, prise de son ancienne, assez lointaine et en outre assez précaire. L’orchestre est bon mais enregistré avec beaucoup de réverbération. Les Rondes adoptent un tempo modéré et mettent particulièrement en valeur la ligne mélodique, avec un lyrisme certain. L’enregistrement sature de manière désagréable à 53, bien que l’explosion de l’orchestre soit pourtant moins impressionnante qu’ailleurs. Avec bonheur, le chef n’appesantit pas le propos juste avant 54. Le Jeu des cités rivales est pris très rapidement, mais l’orchestre virtuose suit parfaitement. Les trompettes déchirent (enfin) les tympans 6 mesures et 1 mesure avant 64. Cette fois l’âpreté est au rendez-vous ! Dans le Cortège du sage, la polyrythmie est moins bien mise en valeur, mais cela est compensé par une sauvagerie de tous les instants. En dépit de l’extrême précarité de la prise de son, j’adore. Quelle explosion à la fin !!!!
Ravelavélo : 8/10 Début assez conventionnel, dans les normes, rien de spécial à signaler. On attend. L'éclatement du moment fort est plutôt éléphantesque. Les percussions sont trop loin à mon goût, tout comme les violons. Pas nécessairement mauvais. Les trompettes sont un repère pour moi dans cette oeuvre, l'agitation s'installe ici dans un brouhaha infernal qui rejoint presque celui de la version précédente.
Clemens : 5,5/10 Encore une version relativement ancienne. Le premier temps des rondes est trop léger, déconnecté des trois autres temps, ça casse l'élan. Les percus saturent à gauche, dommage. Le tranquillo est pris rapidement, sans nuance, c'est toujours une déception. Globalement, ce reproche de manque de nuance peut être étendu à pas mal de passages (59 et +, par exemple). Le cortège est trop rapide et survolé, lui aussi. La danse est très bien, en revanche, avec un crescendo qui claque.
DBL : 5/10 Manque de conviction, un peu mou. Saturation dans les forte et le son n'est quand même pas très plaisant. Manque de synchronisme et de relief dans l'interprétation.
Bloups : 5/10 Les Rondes printanières semblent ici plus fades. Pas assez pesant, certains détails sont bien trop légers (pizz de violoncelle/contrebasse), les thèmes sont traités avec légèreté ce n’est pas trop l’esprit. L’intensité du tutti est plutôt belle mais tombe un peu à plat puisqu’il manque le pesante précédent pour y voir un vrai contraste. Le vivo est plutôt bien mené, ça avance. Par contre le tranquillo suivant n’est absolument pas tranquille, bien au contraire, tout droit et un peu rapide, ça crée de l’anxiété. Les Jeux des Cités Rivales est plutôt intéressant : la dynamique est bonne mais les vents sont bien loin et manquent d’articulation. Les tensions par contre sont bien exacerbées dans le Cortège du Sage qui envoie vraiment beaucoup de couleurs. Par contre la Danse de la Terre fait ressortir d’autres défauts : les cuivres trop stridents. Ensuite la dynamique finale est assez plate au niveau rythmique mais le crescendo plutôt bien effectué. Version inégale, surement la moins convaincante du lot donc un 5/10, considérant qu’il y a tout de même quelques éléments à garder.
Xavier : 7/10 Grosse caisse quasi-inaudible dans ces Rondes printanières, qui je trouve manquent de mystère et de profondeur. (cordes légères, on privilégie les bois, ce qui est louable mais un peu excessif ici peut-être) J'aime bien le tutti énorme qui suit. A 6'27, l'entrée de la trompette est très timide et assez imprécise. Au niveau des tempi et du punch, c'est assez idéal pour moi. (mais par moments les trompettes et cors écrasent un peu tout quand même) En revanche je suis frustré par le début de l'extrait.
Eusèbe : 6/10 Un peu monotone, mais ça s'anime pour le cortège du sage. Les cuivres se déchaînent, mais j'ai du mal à saisir le fil directeur. Peut-être la fatigue de la fin du groupe?
Pipus : 6/10 Une prise de son assez sèche, un orchestre pas toujours très au point, et qui semble un peu trainer la patte. Et pourtant quelques beaux passages qui sauvent un peu l'ensemble.
- Vos commentaires au troisième tour :
Cette fois, Anaxagore a flingué, mais Ravelavélo s'est encore montré réceptif, -conquis comme Alex. Alexcorzona : 8,5/10 Une belle prise de son, c’est très lumineux. Très expressif, peut-être trop. Avec de beaux instruments. Les cordes sont lyriques, les cuivres bien metalliques, etc. Quelques bruits de pupitres. Le tempo est plus lent qu’ailleurs. Avec un parti pris lyrique, ça ne dérange pas tellement. D’autant que la violence est plus appuyée. Surtout avec des cuivres qui crachent poumons. Un point négatif : les percussions sont presque inaudibles.
Ravelavélo : 8,5/10 Le son me paraît plus net et plus détaillé ici. Même le tempo me semble plus accéléré malgré le chrono plus lent que celui de la précédente. Belle ligne des violoncelles. L'attaque surgit à 7:24. Quel vacarme! Point d'empressement ni de hâte dans l'exécution qui, dans l'ensemble, me paraît supérieure à la précédente.
Clemens : 4/10 A 80, j'aurais préféré plus d'ampleur dans l'expiration. Les timbres sont un peu roots, au point que ça peut donner l'impression d'être une version sur instruments d'époque... Parfois c'est moche (le violoncelle à la toute fin de l'intro), parfois ça donne du caractère. Dans l'intro et les cercles, on se retrouve surtout avec un ensemble qui manque cruellement de liant. La glorification est précédée d'une drôle de pause dramatique, puis ça éclate bien, même si c'est un peu lent à mon goût. Il faut avouer aussi que c'est un peu léger sur les bords. Les cuivres, en revanche, canardent à tout va, y'en a qui s'amusent. Bref, cette version a ses particularités intéressants, mais elle présente bien trop de défauts...
Marchoukrev : 7,5/10 Une prise un peu plus nette peut-être, du coup on entend mieux les détails. Que le début est lent. Cela se justifie et ne constitue pas un contresens mais je ne peux pas dire que j’apprécie énormément (en fait je me rends compte que j’aime les Sacres très contrastés et plutôt athlétiques). La fin est pas mal, il y a un vrai contraste avec le début. Cuivres très stridents, avec un peu de saturation où je rêve ? C’est difficile de noter par rapport à l’extrait précédent…
Anaxagore : 2/10 Ici aussi le tempo est assez lent, un peu moins qu’avec Alkonost. Cela traine moins. L’orchestre est enregistré avec peu de basses mais les timbres sont ici mieux typés. Les trompettes sont délicieusement aigres à 84 et 86, ainsi que les cors à 89. On a droit à davantage de magie qu’avec Alkonost. Par contre, les contrastes agogiques sont relativement peu accentués et cela donne une impression d’uniformité au niveau du tempo. Avant la Glorification, une mesure avant 104, le chef impose une grosse pause non écrite et à mon sens ridicule. Cela brise complètement l’élan de l’accelerando. La Glorification de l’élue adopte un tempo fort modéré, voire un peu lent. Les cuivres grincent à souhait mais les percussions sont exagérément en retrait, même si on entend bien les timbales. C’est en réalité fort décevant et, d’une manière générale, je ne suis pas convaincu par l’uniformité et la lenteur des tempi de cette version. C’est bien dans l’absolu mais bon…, il s’agit du sacrifice d’une jeune vierge, pas de l’inauguration d’une maison de retraite, saperlipopette
Pipus : 5/10 Encore une excellente clarté dans les timbres et la prise de son. Des sonorités parfois plus râpeuses, qui apportent une couleur plus rêche. Le jeu de plans entre les pupitres me semble travaillé et plutôt réussi, mais avec un léger manque de finesse et d'énigme... La seconde partie me semble en revanche bien mollassonne et poussive, les cuivres aboient mais la meute semble bien peu prête à l'attaque.
Abbado : 7/10 Beaucoup d'expression dans l'intro, beaucoup de couleur et de détails. Une aigreur agréable ce dégage parfois de l'orchestre qui semble ne pas vraiment communiquer entre ses groupes mais plus intervenir et couper la parole aux autres ce qui donne une certaine personnalité. Bien sûr c'est vraiment lent et si en écoute comparer ça peut paraître intéressant sur certain point, je suis assez certain qu'en écoute normal, cette version soit assez ennuyeuse (j'ai bien sur reconnu cette version et la 1ere fois que je l'ai écouté, je n'ai pas tenu longtemps je dois bien l'avouer) . Mais dans le cadre de cet extrait et d'une écoute très attentive, il faut bien reconnaître certaines qualités.
Benedictus : 4/10 Introduction et Cercles trop lents, qui manquent de fluidité, avec des phrasés qui donnent l’impression d’avancer par à-coups; les équilibres entre pupitres sont plutôt problématiques et la dynamique un peu trop homogène (problèmes de mise en place ou de prise de son?) Les timbres sont un peu acides (ce que j’aime bien dans l’absolu, mais là ça ne me séduit pas), mais les textures manquent de grain. Le détail de la réalisation instrumentale n’est pas toujours très maîtrisé. Glorification un peu lourde et univoque en termes de dynamiques et de tempo et avec des timbres vraiment criards.
Roupoil : 2/10 Bon, sur celle-là c'est clairement le son qui va faire pencher la balance. Ce n'est même pas une question de prise de son, mais de son des instruments qui est franchement inhabituel (c'est une version sur instruments "d'époque" ou quoi ?), les cordes graves sont moches, les trompettes encore pire. Comme en plus la mise en place ne me semble pas parfaite (du côté des flûtes/piccolo), j'ai un peu de mal. Bon, on finit par s'y faire, mais tous les passages chantants sont décevants pour moi. Après l'accelerando à 103, le chef nous gratifie d'une pause incongrue avant les coups de timbales. La glorification débute plutôt bien, très intense et rapide, mais ça a du mal à tenir la route jusqu'au bout, c'est déséquilibré et les traits de trompette sont à vomir de laideur. Version certainement intéressante quand on connait tellement l'oeuvre qu'on s'endort même pendant la glorification mais personnellement je n'aime pas, et je vois mal mettre ça en version "de référence".
Bloups : 3/10 L'intro est prise à un tempo classique mais avance trop droit. Les violons sont très crispants (ils ont un son assez métallique) et le violon solo a des soucis de justesse dans son solo. La sonorité des sourdines de trompette est étrange et artificielle (dans les autres versions, les trompettes se mettaient juste en retrait j'ai l'impression alors que là elles utilisent leurs sourdines ce qui rend très mal dans l'ensemble). Les clarinettes sont trop articulées et pas très régulières dans leurs triples/quadruples croches à la fin de l'extrait (les petites notes qui montent, je décris ça très mal). Il y a aussi un déséquilibre dans la prise de son (certains détails sont bien trop en avant notamment la tenue des flutes dans certains moments). Dans les Cercles, cette vision d'ensemble se confirme c'est plat et pas beau. La flute alto a un drôle de son avec une sorte de souffle qui sort en même temps, les violons sont trop massifs quand ils ont le thème ensemble et la partie intermédiaire qui mène à la transition vers la partie finale de l'extrait est moche. La transition ensuite est assez lente mais l'effet recherché est bien trouvé. La Glorification est pas mal faite mais j'ai l'impression d'avoir une vieille version qui a bien mal vieilli. C'est plutôt lent mais plutôt en place pour une fois. Version très décevante.
- Mais qui donc était Bukavac ? :
Ievgueni Svetlanov, Orchestre symphonique d'Etat d'URSS (Melodiya, 1966)
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 22 Sep 2017 - 0:04 | |
| Svetlanov ... ça alors ... C'est la deuxième version que j'ai acquise du Sacre quand j'étais petit, à la suite de Karajan ci-dessus. Et je l'adorais ... Je ne l'ai pas du tout reconnue, mais ça fait très longtemps que je ne l'avais plus écoutée. Voilà ce que je craignais : j'ai dézingué une version que j'apprécie sur base d'un extrait qui n'est pas trop représentatif de l'ensemble. De mémoire, je peux vous dire qu'on se prive d'une Danse sacrale qui déchire comme peu d'autres : un vrai décapant pour conduit auditif . Je ne me souvenais pas que le chef russe traînait tant dans la Glorification de l'élue . Je suis un peu déçu quand même. On perd l'une des versions les plus primitives et barbares de l'oeuvre. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 22 Sep 2017 - 0:10 | |
| Abbado71 avait reconnu cette version, il m'en avait donné la preuve en message privé. C'est vrai que le Final arrache bien. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 22 Sep 2017 - 0:22 | |
| - Mélomaniac a écrit:
Abbado71 avait reconnu cette version, il m'en avait donné la preuve en message privé.
C'est vrai que le Final arrache bien.
Si je l'avais reconnue, je lui aurais laissé sa chance . Dans le Final, les cuivres soviétiques se déchaînent à donner des sueurs froides . Bon — il faut l'admettre aussi — ce n'est pas la version la plus subtile . |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 22 Sep 2017 - 1:16 | |
| ATTENTION, message de service pour les écoutes du 4° tour Après réflexion, et discussion avec une sommité du Forum, les règles d'évaluation qui étaient indiquées dans le message de cadrage ont changé : On abandonne la répartition de 20 points entre les trois versions. Chaque version doit être évaluée sur une échelle de 1 à 7, avec demi-points possibles. |
| | | fomalhaut Mélomaniaque
Nombre de messages : 1418 Age : 80 Localisation : Levallois-Perret Date d'inscription : 23/04/2006
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 22 Sep 2017 - 13:36 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- ATTENTION, message de service pour les écoutes du 4° tour
Après réflexion, et discussion avec une sommité du Forum, les règles d'évaluation qui étaient indiquées dans le message de cadrage ont changé :
On abandonne la répartition de 20 points entre les trois versions.
Chaque version doit être évaluée sur une échelle de 1 à 7, avec demi-points possibles.
Merci d'expliquer ce revirement... fomalhaut |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 22 Sep 2017 - 14:55 | |
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| | | clemensnonpapa Mélomane averti
Nombre de messages : 179 Date d'inscription : 10/11/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 22 Sep 2017 - 16:20 | |
| Oula ! Bukavac était donc un orchestre russe des grandes années, tout s'explique ! Bon, c'est décevant, tout de même. J'imagine bien que ça doit dépoter par la suite, mais jusqu'à présent, à part une belle intro de première partie, ce n'est pas extraordinaire. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 22 Sep 2017 - 21:27 | |
| - fomalhaut a écrit:
Merci d'expliquer ce revirement...
Oui. Seulement 3 versions par groupe ; si on garde une échelle sur 10, on risque que les notations soient peu comparables d'un auditeur à un autre. Exemple, pour une même perception de différences, un auditeur indulgent noterait 8/9/10, un auditeur sévère 4/5/6, un auditeur clivant 2/6/10... Ce défaut d'étalonnage est d'autant plus important que l'échelle est large et le nombre de versions réduit. J'avais donc pensé à une évaluation "portefeuille" (nombre de points à distribuer) qui permet de limiter ce biais. Mais elle crée un autre problème, puisque cette ventilation ne tient pas compte de la valeur absolue des versions. Or comme on va retenir les deux meilleures du classement général... Supposons que j'ai mis toutes les meilleures versions dans un groupe, elles obtiendraient chacun un score assez moyen... paradoxe. J'étais bien conscient de ce problème, et quand un participant m'a interpellé hier soir sur ce sujet, un légitime scrupule m'a fait finalement privilégier de conserver une évaluation en valeur absolue, mais en réduisant l'amplitude (sur 7) pour tenir compte du nombre de versions en lice, moindre qu'au début du jeu (six par groupe). Voilà ; on avait déjà plus ou moins évoqué ce genre de questions docimologiques dans ce topic : https://classik.forumactif.com/t5567-ecoutes-compareesJe n'ai pas trop envie de refaire le débat |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 22 Sep 2017 - 22:29 | |
| Au 10°/12 rang du classement général : MORANA éliminé !- Qui était Morana au premier tour ? :
Morana était Mokosh, classée en quatrième position dans le groupe C (6,79 de moyenne).
Anaxagore : 8,5/10 On a cette fois une prise de son plus récente, un peu réverbérée mais très belle. Le tempo de l’introduction est assez modéré et permet une belle mise en valeur des bois de l’orchestre qui sont magnifiques (la flûte alto). Les augures sont pris dans le tempo giusto, ni trop rapide ni trop lent. L’orchestre s’avère de très grande qualité et a de la puissance. Tout est très bien en place et on entend presque tout (sauf les cors à 40 qui sont peu audibles). Le chef réussit une belle synthèse entre la puissance et la transparence. Version très équilibrée, peut-être un peu trop civilisée, un rien mainstream, mais très bien faite. J’aime beaucoup.
Roupoil : 8/10 Là pour le coup on a du très beau, et l'introduction est sûrement ma préférée des six version de ce groupe C. Plus généralement, les passages "calmes" sont vraiment réussis, mais je regrette que certains effets dans les moments plus animés soient trop marqués, on n'entend pas tout par moments. Les cordes des augures me semblent par ailleurs vraiment trop lourdes. Mais c'est quand même une très bonne version.
Clemens : 8/10 On passe du coq à l'âne avec un son magnifique. Cette version est soyée, colorée, très chiadée. Malheureusement, elle est au final trop jolie, trop douce, on frôle le hors-sujet. Les augures sont gras, les appels des clarinettes piccolo sont trop tendres (2'20). Les percus, en revanche, sont comme il faut. Mitigé, donc.
Benedictus : 7/10 Une version orchestralement luxueuse: petite harmonie aux timbres joliment colorés mais des textures trop rondes pour moi; cordes et cuivres amples et moelleux (là aussi trop pour mon goût). C’est une lecture très maîtrisée, impeccable quant à la mise en place, à l’équilibre des plans sonores et à la gradation des dynamiques - mais sans grande prise de risque ni mordant. Même en termes de choix globaux (exalter les effets de masse ou le tissus polyphonique), ça reste dans l’entre-deux. De la belle ouvrage cependant.
Ravelavélo : 4/10 Mokosh me parait neutre dans son ensemble. Version moins narrative, plus floue, plus cérébrale, les trompettes manquent de puissance. Il règne quand même une certaine intensité dramatique. Version moyenne.
Roderick : 8/10 Très beau son, magnifique introduction, orchestre magnifique... mais c'est trop sage pour moi. Très agréable mais pas très marquant.
Marchoukrev : 4/10 Bizarre, le basson est très beau mais les autres vents manquent un peu de présence et de netteté (l’apparition des cuivres juste après l’introduction me semble d’un flou…), on va voir si ça continue ou si mon oreille me joue des tours. Nan vraiment, ça manque de vitalité. La danse des adolescents commence bien pourtant ; superbes trompettes, perçantes à souhait. Alors je ne sais pas ce qui se passe à 04’39 mais c’est franchement étrange ; je n’ai jamais entendu ça dans le Sacre. Une fausse note de la part des cuivres ? Drôle d’effet en tout cas, ça donne l’impression d’un manque de contrôle. Cela suffit à faire chuter la note, même si la fin est pas mal, bien meilleure que le reste en tout cas.
- Qui était Morana au second tour ? :
Morana était Karzełek, classée au troisième position du groupe B, avec une moyenne de 7,83.
Anaxagore : 8/10 La prise de son est bonne et capte un bel orchestre d’assez près. Tempo modéré pour les Rondes. On n’entend pas la grosse caisse à 49, mais pour le reste, pas de surprises. Les numéros 54 et 55 sont pris très rapidement, de même que le Jeu des cités rivales. Les cuivres grincent bien quand il faut. À 59, les bois articulent bizarrement. D’une manière générale, la transparence des textures n’est pas parfaite, en raison notamment d’une réverbération assez prononcée. La polyrythmie du Cortège du sage est bien mise en valeur, mais L’adoration de la terre, rapide et virtuose, pourrait montrer davantage de sauvagerie. Il reste que, dans l’ensemble, tout cela est plutôt convaincant.
Cello : 9/10 Rondes Printanières. Les cordes raclent et grognent, voici une appétissante mise en bouche. Le tempo est un poil lent mais j’aime beaucoup cet orchestre. La reprise se montre très intense avec des cuivres ultra expressifs et sales, c’est très convaincant. Jeu des Cités Rivales, un peu trop rapide par contre, avec une impression de précipitation excessive bien que cela reste tout à fait maitrisé. Cortège du Sage tout aussi intense mais sans l’excès de vitesse. L'Adoration de la Terre décoiffe et balaye tout. Impressionnant, l’union réussie de la sauvagerie du propos et de la finition plastique ?
Ravelavélo : 9/10 Cette version m'inspire un sentiment favorable à cause de sa force, sa fougue, sa puissance et la vigueur de cette interprétation. La prise sonore est très bonne, c'est pas une relique. Pas de moments faibles non plus, belle intensité dramatique, tout est cohérent . La perspective est intéressante. Et puis... Tiens, c'est déjà fini.
Xavier : 9/10 Début sombre, pénétrant. On entend bien le détail orchestral. Tutti superbe, excepté le fait que les bois sont quand même très masqués par les violons et les cuivres. Grosse caisse énorme. (un peu trop peut-être) Les contrastes entre les différentes séquences sont pour moi remarquables. C'est à la fois très nerveux, plein de punch, et très précis à un ou deux détails près. Dommage quand même ce mini ralenti qu'on perçoit à la toute fin.
Bloups : 6/10 Le début des Rondes Printanières est plutôt bien pesant à la basse mais avance bien pour les thèmes, c’est intéressant. La dynamique est très bonne et les sonorités plutôt belles. Le tutti est bien mené. Le vivo fourmille vraiment bien, par contre la transition tranquillo est étrange et j’ai des doutes sur quelques points de justesse. La base rythmique est excellente dans les Jeux des Cités Rivales mais ça manque un peu de folie notamment dans les vents qui ont le thème. La prise de son est peut-être un poil trop large donc on perd de l’élan. D’ailleurs dans le Cortège du Sage, les percussions sont bien lointaines. Enfin, dans la Danse de la Terre, on retrouve enfin un côté un peu fou, le fourmillement des cordes, le crescendo final plutôt bien emmené. Version inégale : rien d’extraordinaire mais rien de vraiment mauvais non plus.
Clemens : 6/10 Les rondes sont bien menées, expressives, avec un premier temps qui ronfle bien. En revanche, les jeux sont ratés : ils manquent sérieusement de nerf et les bois sont tout mous. Quant au reste, il soulève peu d'enthousiasme, pour finir sur un crescendo qui tombe court.
- Vos commentaires au troisième tour :
Roderick et DBL ont apprécié, mais avec quatre notes inférieures à 3, le destin de Morana était plombé...Anaxagore : 2/10 On reste dans a catégorie des versions luxueuses, tout confort. Toute la partie lente est une nouvelle fois jouée avec beaucoup d’ampleur, dans une perspective lyrique à rebours de tout impressionnisme. J’entends le chef respirer et mugir çà et là … La Glorification de l’élue contraste très franchement et elle est prise plus rapidement. C’est très bien réalisé mais, cette fois, l’optique manque franchement de puissance, de violence et de sauvagerie. Le tempo est modéré, les percussions sont en retrait et c’est beaucoup trop gentil. On survole cela avec indifférence. À un tel niveau de comparaison, c’est rédhibitoire.
Bloups : 3/10 Dans l'intro, les tutti orchestraux sont d'une lourdeur affligeante qui ralentit le tout. ON S'ENNUIE. C'est instable mais systématiquement dans le sens du ralenti. Les solistes ne sont pas très beaux et les parties un peu rythmiques sont d'une platitude ennuyeuse. Dans les Cercles, la transition fait dire que ça va mieux partir mais c'est tout le contraire. Les clarinettes sont moches et ennuyeuses et on retrouve le problème de l'intro, ça ralentit au fur et à mesure et on tombe à nouveau dans l'apathie totale quand vient l'accélération vers la Glorification. Dans cette partie, on a un sentiment de gros bazar, tout est trop gros. Les cuivres sont ultra-agressifs et on retrouve le côté statique (mais statique pas intéressant cette fois). Bref, on s'ennuie. Version très décevante.
Roupoil : 3/10 Encore du rapide, mais c'est moins beau que les deux précédentes. Le discours est assez fouillis, on ne sait pas trop où ça mène et il y a des soucis au niveau des pupitres de vents (les flûtes à peine audibles par moments, les clarinettes carrément moches sur 93). Ce n'est globalement pas très équilibré, même si tout la partie lente s'écoute sans trop sourciller. On pense que ça va s'animer avec une belle entrée de timbales à 103, mais la désillusion est terrible, la fin manque terriblement de punch, à faire passer DIDILIA pour une version effrayante. Là ça ne va pas.
Xavier : 6/10 Dommage ce premier accord pas net où chaque instrument rentre quand ça lui chante. Ca sonne un peu plus ample que Khors. Le tempo est quasiment le même, mais ça frémit vraiment davantage. A 1'23 les violons sont vraiment masqués par les hautbois. Les trompettistes mettent une sourdine particulière (jazz?) qui fait que ça sonne différemment de d'habitude. Ici le violoncelle solo ressort bien sans être surexposé. C'est un peu comme la version précédente mais en mieux. Glorification de l'élue: pas assez sauvage, on n'entend parfois pas très bien les timbales. Je remarque là aussi quelque chose d'un peu raide dans la direction.
DBL : 8/10 Tempo paraissant un peu plus rapide que les deux versions précédentes, c'est pas mal du tout. Belle prise de son encore une fois et clarté des instruments. Très mystérieux et raffiné. J’aime l’ambiance qu’elle développe. Malgré quelques déséquilibres passagers au niveau des instruments. Assez captivant mais pas parfait.
Ravelavélo : 7/10 Première partie méditative, bien pesée et insistante par moment. Le son est clair, un peu aigrelet, le tempo s'accélère progressivement. Beau climat d'inquiétude dans la première partie. La perspective est bonne, léger manque de puissance chez les percussions.
Benedictus : 6/10 Une version très imparfaite, mais dont j’ai beaucoup aimé l’orchestre, ample et frémissant, et en même temps bien défini, avec des instruments typés - la petite harmonie déploie des timbres capiteux (elle est parfois un peu surexposée, cela dit), le solo de violoncelle est d’un beau galbe et les cuivres ont beaucoup de personnalité: j’ai trouvé au total une sorte de charme presque «ravélien» dans ces couleurs orchestrales. En revanche, je suis moins convaincu par la direction: il y a quand même souvent des imprécisions et des déséquilibres dans la mise en place, même s’ils sont minimes; les phrasés de la première partie (Introduction et Cercles) sont assez beaux quoique peu originaux; dommage surtout que la Glorification soit aussi atone: les timbales manquent dramatiquement de puissance et tout l’épisode a quelque chose d’un peu trop métronomique.
Clemens : 7/10 Ça commence sans traîner, pour ralentir ensuite et se trouver dans la même catégorie de lenteur que les deux premiers de ce groupe. Morana, pour moi, se situe vraiment entre Bidilia et Khors. Elle n'a ni les qualités plastiques ou narratives de la première, ni les défauts de platitude et de neutralité de la seconde. En ce qui concerne la glorification, c'est assez réussi. Même si on peut noter un manque d'engagement des bois par rapport aux cuivres. Au final, cela reste une bonne version.
Fomalhaut : 3/10 Une interprétation narrative, soignée et nuancée mais malgré tout peu marquante, parfois un peu lourde. La encore, bel orchestre. L'ensemble parait toutefois en retrait de ce qu'on attend, cela traine un peu et on a parfois l'impression (fugitive, il est vrai) d'un retour à Rimsky-Korsakov et à ses sonorités soyeuses plutôt que l'impression d'entendre une nouveauté dissonante d'importance majeure. La prise de son est assez équilibrée. Anecdotique.
Roderick : 8/10 De très beaux moments mais un ensemble un peu insatisfaisant. Pas aussi cohérente que Didilia mais un orchestre plus beau que Khors, un très beau violoncelle... En bref (très bref), plein de qualité mais ça ne m'emporte pas autant que Didilia.
- Mais qui donc était Morana ? :
Valery Gergiev, Orchestre du Kirov (Philips, juillet 1999)
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| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91579 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 22 Sep 2017 - 23:54 | |
| Dans mon souvenir, c'est vraiment une version que j'aime beaucoup sur l'ensemble. |
| | | shushu Mélomaniaque
Nombre de messages : 1589 Localisation : Pays des ombres mais je connais un passage Date d'inscription : 15/05/2011
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 22 Sep 2017 - 23:56 | |
| Punaise, deux russes qui sautent coup sur coup. Par contre la Finlande et les USA sont encore préservés, du moins s'ils figurent bien dans la sélection |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Sam 23 Sep 2017 - 0:37 | |
| Je ne connaissais pas du tout ce disque. C'est une belle version que je vais me procurer. Je l'ai « dégagée » lors du troisième tour, parce qu'au jeu des comparaisons, il fallait bien faire des choix. Mais dans l'absolu, je trouve que c'est une réussite ... enfin sous réserve d'aimer la Danse sacrale. Le seul reproche: je trouve tout cela un peu trop sage, trop civilisé . |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Sam 23 Sep 2017 - 8:05 | |
| Quelles révélations ! Et quelle organisation, bravo Mélo, je m'atèle dès à présent au 4e tour |
| | | abbado71 Mélomane averti
Nombre de messages : 200 Age : 31 Date d'inscription : 19/10/2009
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Sam 23 Sep 2017 - 9:13 | |
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| | | | DBL Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 64 Age : 54 Date d'inscription : 12/07/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Sam 23 Sep 2017 - 10:47 | |
| Merci pour cette nouvelle synthèse des résultats !
La seule version que je possède n'a pas encore fait surface, et je suis presque certain de ne pas l'avoir eue dans un des mes groupes. Reste à voir si elle fait partie de la sélection ... |
| | | clemensnonpapa Mélomane averti
Nombre de messages : 179 Date d'inscription : 10/11/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Sam 23 Sep 2017 - 10:54 | |
| - Anaxagore a écrit:
- Je ne connaissais pas du tout ce disque. C'est une belle version que je vais me procurer. Je l'ai « dégagée » lors du troisième tour, parce qu'au jeu des comparaisons, il fallait bien faire des choix. Mais dans l'absolu, je trouve que c'est une réussite ... enfin sous réserve d'aimer la Danse sacrale. Le seul reproche: je trouve tout cela un peu trop sage, trop civilisé .
Oui, trop sage et trop civilisé, c'est le gros reproche qu'on peut lui faire. Et ce n'est pas un petit défaut dans le Sacre... |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 24 Sep 2017 - 0:00 | |
| Au 9°/12 rang du classement général : PROVE éliminé !- Qui était Prove au premier tour ? :
Prove était Radegast, classée en troisième position dans le groupe B (7,00 de moyenne).
Marchoukrev : 7,5/10 Introduction très bien maîtrisée, encore une fois un beau basson. La première explosion est bien menée même si le tout me parait assez impersonnel. Le trépignement de la danse des adolescentes est quand même remarquable, beaucoup plus engagé. La fin de l’extrait manque un peu de folie (comme toutes les versions proposées en même temps).
Clemensnonpapa : 8,5/10 Cela commence mal avec une intro peu passionnante. Mais lorsque les Augures débarquent, Radegast prend soudain vie. Ici, les cors sont impeccables, ça cartonne. A partir de là, c'est impressionnant autant qu'enthousiasmant. Quel dommage, cette introduction !
Bloups : 8/10 Encore un beau basson et de beaux vents en général. A priori, on pourrait penser que l’orchestre est maniéré (enfin surtout l’harmonie) mais ce train de sénateur se justifie par la volonté de contraste qui va s’illustrer dans la transition vers le II. D’ailleurs le contraste entre les pizz des violons et la clarinette basse qui y prend bien son temps est excellemment pensé ! Le II est pris à grande vitesse, les cordes un peu lointaines. La dynamique est très forte. Les bassons y sont excellents. Le III illustre un déséquilibre dans la prise de son qui est ceci dit un peu moins gênante que dans la version précédente. Le cor sonne peut-être un peu trop par rapport à l’esprit. Ce qui est bien dans cette version, c’est que ça avance sans de violence ou de brusquerie donc ça en rend l’écoute agréable et moins stressante que d’autres versions (après est-ce que c’est vraiment l’esprit de l’œuvre ? Je m’interroge mais en tout cas ça me convient). Par contre le IV (ou du moins ses premières secondes) sont prises trop lentement par rapport au reste. Ca ré-avance bien après, heureusement mais ça rend l’effet bizarre. Bilan : une belle version d’ensemble, plus convaincante que la précédente bien qu’elle ait des éléments proches (les vents souverains, cordes lointaines).
Anaxagore : 7/10 Bonne prise de son, avec de la réverbération. L’introduction adopte un tempo modéré. L’orchestre a une sonorité assez mainstream, mais les bois ressortent suffisamment et la transparence du tissu orchestral est bonne. Les augures sont une nouvelle fois pris très rapidement. Le chef parvient malgré tout à donner de la puissance et un certain impact à la musique, grâce à des timbres plutôt cinglants, mais la mise en place est perfectible. Le cor souffre à 25 et à 28, ça flotte dangereusement. Dans une optique rapide, c’est nettement mieux réussi que Marowit, mais je ne vois toujours pas d’avantages à une telle rapidité.
Benedictus : 4/10 Pas très convaincant. Les instruments de la petite harmonie sonnent plutôt clairs et légers mais peu distincts et les cordes ont peu d’ampleur, certains cuivres en revanche sonnent bizarrement surdéfinis par rapport au reste de l’orchestre - et les timbres ne sont globalement ni très beaux ni très typés. Sinon, j’ai du mal à voir où veut en venir le chef: après une Introduction plutôt lente et assez plate, ça part au contraire dans une espèce de course de vitesse assez uniforme (au prix de quelques problèmes de synchronisation et de justesse) - sans pour autant gagner vraiment en tension: on a plutôt l’impression que ça sautille et trépigne sur place - avant de revenir, dans les dernières mesure, à quelque chose d’assez indolent. Par ailleurs, j’ai trouvé les phrasés vraiment peu travaillés (comme nonchalamment survolés dans les passages les plus lents et asphyxiés dans les parties rapides).
Fomalhaut : 5/10 Entrée nette et claire dans un tempo lent mais juste. Hélas, l’histoire s’accélère : le chef et son orchestre s’emballent tout comme MAROWITT…Rupture entre l’introduction et ce qui suit. Vitesse excessive que la substance musicale et interprétative ne justifie pas. Ce n’est pas en adoptant un tempo excessivement rapide qu’on donne ce brin de folie qui manque à PEREPLUT, par exemple, mais en jouant vite, certes, et surtout, en jouant sur les nuances et les sonorités des instruments. Excellente prise de son Inégal
Ravelavélo : 7,5/10 Prise sonore moyenne avec de bons effets stéréo. Cette version capte l'attention pour l'équilibre sonore à travers une dynamique bien travaillée.
Abbado : 8,5/10 Version dont l’intro est un peu moins précise que la précédente, mais globalement on a encore içi un beau travail orchestral, de belles couleurs. Une superbe fin d’intro qui engendre une tension qui débouche sur des augures printaniers terribles et sec.Et cela monte jusqu’à III . Une version qui joue le contraste et dont j’espère que l’on va trouver d’autres idées intéressantes pour vivre un sacre passionnant !
- Qui était Prove au second tour ? :
Prove était Domovoi, classée en seconde position du groupe A, avec une moyenne de 7,19.
Anaxagore : 9/10 On a cette fois droit à une prise de son plus rapprochée, avec davantage de présence de l’orchestre, lequel est par ailleurs excellent. Les Rondes sont prises très lentement. À 51, on entend bien la clarinette piccolo mais pas la flûte piccolo. De 49 à 52, les noires sont bien détachées au cordes. À 53, j’apprécie que le timbalier détaille bien ses doubles croches. Ces Rondes sont dans l’ensemble très pesantes, mais c’est ce que Stravinsky demande. Le contraste des numéros 54 et 55 est violent et bienvenu. Dans le Jeu des cités rivales, j’apprécie la montée des trompettes, une mesure avant 64. Dans le Cortège du sage, la mise en valeur de la polyrythmie est remarquable. On y entend notamment (un peu) les quartolets du güiro. La Danse de la terre est cette fois vraiment furieuse, sur un tempo très rapide. D’une manière générale, le chef offre une belle gestion des tempi. J’aime beaucoup tout ça.
Ravelavélo : 7/10 Meilleure qualité sonore ici. De durée semblable aux deux versions précédentes (à quelques secondes près). Version nettement supérieure, plus incisives dans les moments agités, ça saute aux oreilles. Je vais donc déprécier les deux premières versions au profit de celle-ci.
Clemens : 5/10 Encore des rondes assez lentes. Ça sonne bizarre parfois, comme si on baissait le son ou que l'orchestre s'arrêtait. La première entrée des bois est un peu rude. Ah, pour une fois, le tranquillo est habité, il raconte quelque chose. Malheureusement, après, les cuivres nous rappellent qu'ils peuvent être très moches. Le ralentissement en 55 est exagéré. La danse n'est pas mal, mais le crescendo n'est pas bien mené, ça n'emporte pas grand-chose...
DBL : 9/10 Une belle version à mon avis. Prise de son claire et détaillée. La ronde est un poil lourde mais assez majestueuses. L'orchestre est harmonieux et le jeux de celui-ci toujours très descriptif. On est entrainé par l'atmosphère jusqu'à la fin. J'espère pouvoir écouter cette version pour la suite.
Bloups : 7/10 Changement d’ambiance, on est dans le pesant cette fois au début. C’est très lent et assez ennuyeux parce que le thème porté par les différents instruments est un peu trop statique. Le son d’ensemble est beau, mais c’est peut-être au détriment de la dynamique. Le tutti confirme cette impression de pesanteur, c’est très très lourd. Par contre le vivo profite de ces jolies couleurs pour mettre bien en avant les détails (bois) dans la vitesse. Dans Les Jeux des Cités Rivales, il y a un parti-pris de grosses variations dynamiques un peu étranges, ça a tendance à accélérer au fur et à mesure. La partie finale du tableau possède de belles couleurs et enfin une dynamique intéressante (grâce aux violoncelles/contrebasses qui dynamisent l’ensemble ?). Le Cortège du sage met en avant des lignes aux vents assez inhabituelles et du coup ça sonne bizarrement. Mais l’ensemble est plutôt cohérent et bien monté par rapport aux percussions. La Danse de la Terre conserve ce dynamisme et ces couleurs retrouvées ! C’en est même presque sauvage par instants. Dommage que le début soit un peu plat parce que le reste est assez impressionnant de couleurs et maitrise.
Xavier : 6,5/10 Début vraiment trop lent là aussi, grosse caisse totalement absente. Dommage, parce que la suite a vraiment du punch. Bonne version, gâchée par ces Rondes très lentes.
Eusèbe : 9/10 Netteté et clarté, très belles percussions. Il y a dans cette version un vrai sens du rythme et, dans l'ensemble, ce qu'il faut d'énergie.
Pipus : 5/10 Pas très intéressant, assez linéaire. J'ai du mal à conserver mon attention.
- Vos commentaires au troisième tour :
Beaucoup de 4 et de 6, personne n'a détesté Prove mais personne n'a adoré...Eleanore : 7/10 Le dieu de l’équité sera-t-il noté équitablement par le tribunal de Classik Forum ? En tout cas, des sacrifices seront nécessaires pour essayer d’être juste ! Un début hypnotisant à souhait avec des flutes mystiques. Les trompettes donnent du cuivre à 0mn58 ! Vers 1mn30, la flute piccolo me semble un peu trop discrète… Les cors se réveillent à 2mn01 et entament leur dialogue de sourd avec les trompettes ! Les clarinettes sont fières à 3mn. Les jeunes filles dansent, pour être élue miss univers ? Les trompettes reviennent à 3mn35. A 3mn48, les cordes nous rappellent que le sujet est quand même triste. 4mn19, les violons enfoncent le clou au cas où nous ne l’aurions pas compris... A 4mn39, beau dialogue entre flûtes et clarinettes. Des cors tristes à souhait à 6mn04, vite, sortons les mouchoirs. A partir de 7mn, l’élue est glorifiée. A-t-elle un statut de 1ère élue ? Ou une charte de transparence ? Des cordes un peu molles. Que fait l’opposition ? Un nouveau scandale. Il faut faire une soirée spéciale sur BFM TV et lancer des pétitions sur les réseaux sociaux. Des timbales à 8mn un peu molles. L’instrumentiste a dû recevoir des consignes d’économie de la part du gouvernement Philippe et il essaye de ne pas user la peau en frappant trop fort.
Cello : 6,5/10 Introduction : La prise de son est convenable. Le début ne parvient pas à établir un climat de mystère et d’attente. Les tuttis par contre sont pas mal. J’ai l’impression que le tempo et le volume fluctuent, ou d’entendre des bouts de musique qui ne s’imbriquent pas. Il y a quelque chose qui me gêne en tout cas. Cette impression négative se nuance par la suite, la construction est plus fine que ce que je pensais au départ. Les traits ascendants de clarinette sont légèrement flous vers 2:50, dommage. Cercles mystérieux des adolescentes : j’y trouve de belles sonorités qui se marie par touches fort réussies. Le sentiment de danse est présent mais sans frénésie, c’est plutôt alangui et pourquoi pas ? La Glorification de l'élue est bien amenée. J’entends de beaux détails et une intensité pas folle mais bien présente. Une version convenable mais pas particulièrement enthousiasmante.
Bloups : 4/10 L’intro est plutôt bien faite. L’environnement est assez sympathique sans que les sonorités ne soient particulièrement belles. J’ai des doutes sur certains motifs rythmiques qui ne me semblent pas bien réguliers, même si dans l’esprit, je pense qu’il y a une recherche d’une certaine confusion. Ca manque de vraies ruptures de dynamiques quand c’est demandé, c’est un peu plat. Dans les Cercles, la version reste statique : plutôt joli mais absolument pas attirante. La glorification finale reste elle aussi assez plate et plutôt ennuyeuse. On n’est pas transporté, les motifs rythmiques restent marqués dans le temps et donc ça empêche vraiment d’avancer ou au moins dynamiser un peu la chose. Version pas passionnante.
Anaxagore : 4/10 Bel orchestre enregistré avec peu de réverbération. Les timbres sont beaux et assez individualisés et les textures orchestrales remarquablement transparentes. Le tempo général est plutôt lent ce qui permet des contrastes agogiques assez marqués. Ainsi l’accélération des Cercles des adolescentes est bien soulignée, de même que la légère accélération du Piu mosso à 93. Le retour au tempo à 97 est bien observé. Toute cette partie lente est assez remarquable et distille opportunément la magie que j’aime y percevoir. La Glorification de l’élue est prise très rapidement. Elle est exécutée avec beaucoup de sécheresse, sans réverbération, avec des percussions très présentes et précises, le reste de l’orchestre étant davantage en retrait. C’est très bien mais cela manque à mes yeux de puissance et de sauvagerie. C’est très virtuose mais gomme un peu la barbarie de cette musique. C’est au total la version du groupe que j’aime le moins.
Roupoil : 4/10 Ça démarre lentement, avec un orchestre assez lointain, certes une belle masse orchestrale mais ça manque de détail (les cordes notamment) et surtout de souffle. Les cors à 89 ne me semblent pas du tout "très lointains", et les nuances sont globalement assez peu marquées. C'est joli, lisible dans le passage final, l'orchestre assure sans difficultés apparentes, mais ça reste plat. Pour tout dire, je m'ennuie un peu. Tant pis, il y a mieux ailleurs.
Ravelavélo : 7/10 C'est riche comme qualité d'enregistrement avec un petit cachet ancien particulier et peu de réverbération. Le début est intense, un brin mystérieux et assez opaque, peut-être dû à la prise sonore un peu sèche, ce n'est pas un défaut, c'est dans l'esprit de l'oeuvre . Bel équilibre entre les moments doux et les moments forts.
Clemens : 6/10 Les timbres sont assez neutres, pas particulièrement beaux. Je trouve que ça commence pas si mal, avec des expirations bien profondes, sans trainer. Les cercles posent plus de problèmes, ça n'avance pas, ça manque d'allant, voire de fougue (maigre envolée de cordes à 5'05). La glorification ne relève pas le niveau avec une timbale un peu faiblarde et des cuivres qui pourraient un peu plus mouiller la chemise. Bof.
Eusèbe : 6/10 Enregistrement plus ancien. On s'ennuie un peu, tant cela manque de rythme? Je trouve cela nettement plus réussi quand entrent les cordes vers 4'20, où le climat devient mystérieux et le crescendo qui suit est bien conduit. Rien d'extraordinaire non plus dans la glorification, même si les percussions sonnent bien.
Xavier : 6/10 Un peu de souffle, prise de son correcte cependant, sans beaucoup de basses. Bon équilibre entre les pupitres, justesse pas toujours complètement irréprochable chez les bois dans l'introduction. Très belles cordes, expressives. Glorification de l'élue très très rapide, peut-être un peu légère à mon goût dans le son d'ensemble. Pas complètement convaincu.
Benedictus : 4/10 Une prise de son et/ou disposition instrumentale que je n’aime pas trop avec un orchestre plutôt lointain mais certains pupitres qui semblent bizarrement rapprochés (et pas mal de souffle). L’orchestre me plait assez avec des textures et des timbres assez typés. En revanche, je ne suis pas convaincu par la direction. Dans l’Introduction et les Cercles, les tempi sont plutôt lents mais sans créer de véritable atmosphère; les phrasés sont relativement plats et créent une impression de discontinuité; la dynamique manque de contrastes. La Glorification est prise très rapidement, avec des phrasés trop courts, et manque terriblement d’ampleur (l’acoustique semble vraiment très sèche avec des percussions dont j’aime la matité mais qui me semblent un peu trop en avant.)
- Mais qui donc était Prove ? :
Zubin Mehta, Orchestre philharmonique de Los Angeles (Decca, août 1969)
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 24 Sep 2017 - 2:03 | |
| Je n'ai jamais écouté cette version. À me relire, je l'ai beaucoup aimée au deuxième tour, mais moins au premier et au troisième. En réalité, j'ai du mal à raccorder mes souvenirs d'un tour à l'autre et je ne saisis pas la cohérence de cette interprétation. Il faudrait que je la réécoute de manière continue, mais ça ne devrait pas être le coup de foudre. Je me souviens n'avoir pas beaucoup aimé la première moitié du I. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 24 Sep 2017 - 2:09 | |
| - clemensnonpapa a écrit:
Oui, trop sage et trop civilisé, c'est le gros reproche qu'on peut lui faire. Et ce n'est pas un petit défaut dans le Sacre... C'est en tout cas à rebours de l'argument du ballet . |
| | | shushu Mélomaniaque
Nombre de messages : 1589 Localisation : Pays des ombres mais je connais un passage Date d'inscription : 15/05/2011
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 24 Sep 2017 - 13:26 | |
| De grosses pointures finlandaises et américaines qui à mon avis figurent forcément dans la sélection sont donc toujours en lice |
| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 24 Sep 2017 - 20:27 | |
| - Anaxagore a écrit:
- Je n'ai jamais écouté cette version. À me relire, je l'ai beaucoup aimée au deuxième tour, mais moins au premier et au troisième. En réalité, j'ai du mal à raccorder mes souvenirs d'un tour à l'autre et je ne saisis pas la cohérence de cette interprétation. Il faudrait que je la réécoute de manière continue, mais ça ne devrait pas être le coup de foudre. Je me souviens n'avoir pas beaucoup aimé la première moitié du I.
Je n'ai pas écouté la version au premier tour, mais j'ai l'impression qu'elle subit un coup de mou dans l'introduction du second tableau, où il est particulièrement difficile de maintenir l'intensité. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 24 Sep 2017 - 21:19 | |
| Au 8°/12 rang du classement général : DAJBOG éliminé ! Rappelons qu'au troisième tour, Dajbog et Gamayun ont réalisé la prouesse d'un score identique : en considérant deux décimales, même moyenne, même écart-type ! Cependant, si on calcule la moyenne sur les trois tours, on obtient 7,40 pour Gamayun et 6,86 pour Dajbog, qui se satisfera ainsi de la 8° place pour dissiper l'ex aequo.- Qui était Dajbog au premier tour ? :
Dajbog était Zywie, classée en troisième position dans le groupe D, mais avec un score fort honorable (7,92 de moyenne) -les trois meilleures de ce groupe se talonnaient dans un périmètre de deux dixièmes ! Une moitié des auditeurs restait modérée, mais l'autre a sorti des notes supérieures ou égales à 9/10.
Benedictus : 6/10 Pas tellement convaincu. La petite harmonie a des timbres pour mon goût un peu trop pointus et dépareillés, mais les cordes ont vraiment une belle densité. C’est surtout la logique à l’œuvre dans la direction qui me satisfait peu: j’ai eu l’impression d’entendre une succession de micro-épisodes très individualisés, avec des contrastes de tempi assez marqués (et dans l’introduction, des ralentissements à la limite du surplace, le tempo de base étant déjà assez lent) et des phrasés un peu courts - à l’inverse les transitions sont très soignées. Cette lecture m’a paru manquer de grande poussée d’ensemble et de cohérence.
Bloups : 7/10 Je trouve que le basson en fait un poil trop dans son solo et je trouve que les bois n’ont pas une sonorité super agréable (j’ai un doute sur la justesse du basson et du hautbois aussi). Dans la dynamique ça n’avance pas trop. La transition vers le II laisse présager de belles cordes ce qui se confirme. Les cuivres ont tendance à claquer, j’aime plutôt. La sonorité ultra sèche du hautbois par contre je ne m’y fais pas. La transition II-III est surement la plus réussie des 6. Très belle dynamique d’ensemble sur le III. Par contre dès le IV, j’ai l’impression que les bois sont plutôt faibles : peu audibles, un peu en retard et pas très jolis. En conclusion de cette version : cordes excellents, cuivres très bons mais des bois un peu faiblards qui ternissent un peu la prestation je trouve (d’ailleurs c’est l’intro de cette version qui m’a le moins convaincu, je ne sais pas si c’est une coïncidence...)
DBL : 10/10 On termine en beauté avec ,comme certaines des autres versions, de très belles sonorités. On trouve ici, en plus, une remarquable construction du décor et des transitions parfaitement travaillées entre les différents tableaux. Le tempo me semble parfaitement choisi.
Anaxagore : 9/10 À nouveau une prise de son pas proche, mais suffisamment physique ou charnelle pour être convaincante, avec assez bien de réverbération. L’introduction est cette fois prise très modérément, avec des bois bien individualisés. C’est très articulé et on entend tout. C’est plutôt réussi. Les augures adoptent le tempo giusto, avec des cordes très massives et de gros accents des cors. On est reparti pour une version qui fait dans la puissance et l’opposition des masses. L’orchestre très beau. Le jeu du rapt est pris dans un tempo modéré mais juste. C’est d’ailleurs ce qui me frappe sans doute le plus dans cette lecture : la parfaite justesse et l’équilibre des tempi. Pour le reste, c’est une version très sécurisée, avec assurance contre la grêle, les typhons et les casse-pieds, mais c’est quand même très réussi.
Pipus : 6/10 Le basson, c'est comme le café, il ne faut pas trop l'allonger. Ceci dit il se rattrape bien par la suite malgré un vibrato assez marqué. Je n'aime pas les vents vibrés, ça me fait penser à Rampal, et je n'aime pas Rampal. L'enregistrement est étrange, en particulier par un manque de profondeur dans le spectre bas. Et un certain manque d'homogénéïté entre les instruments. Ceci dit ça reste très audible, c'est sobrement réalisé, certes sans folie, mais sans mauvais goût non plus.
Ravelavélo : 9,5/10 Tout dépend de ce qu'on recherche. Le début semble réussi. J'ai tendance à privilégier les versions plutôt lentes, pour ne rien perdre du discours musical. Version trop rapide, trop contrastée, on en ressort comme assommé avec l'impression de passer à côté d'un élément essentiel, ce qui n'est pas le cas avec cette version empreinte d'originalité qui restitue assez bien le caractère de l'oeuvre. Belle performance des percussions.
- Qui était Dajbog au second tour ? :
Dajbog était Polunocnica, classée en troisième position du groupe C, avec une moyenne de 6,65. Sur un large panel (10 votants), seuls Anaxagore et Abbado se sont enthousiasmés.
Marchoukrev : 6/10 Rondes printanières plus lentes que précédemment, mais pourquoi pas ? Lors des premiers fortissimos, cette lenteur devient beaucoup plus gênante : on a un peu l’impression de se traîner ou de tomber dans une espèce de maniérisme. Le jeu des cités rivales est pas mal, j’aime quand même moins que la version précédente. Prise de son un peu plus lointaine peut-être. Malgré tout, l’orchestre est plein d’ardeur, c’est très cohérent. Danse de la terre assez frustrante je dois dire. Les cordes sont très bien et le tout ne manque pas de vélocité mais les cuivres se désengagent un peu, avec des notes esquissées mais pas clairement jouées. Peut-être un effet des micros… C’est quand même une bonne version.
Anaxagore : 9,5/10 Très bel orchestre avec une bonne prise de son, hélas un peu lointaine ; et la direction du chef est précise. Le tempo des Rondes est modéré, mais sans excès. Les cordes détachent bien leurs notes. Le double forte à 53 éclate avec fracas; et les numéros 54 et 55 sont bien plus cinglants qu’avec Polevik. Le Tranquillo à 56, par contraste, est vraiment … tranquille. On notera la mise en valeur opportune des percussions, notamment les timbales, dans le Jeu des cités rivales. Et la polyrythmie du Cortège du sage est bien mieux illustrée que dans Polevik. L’Adoration de la terre est remarquable. Tout cela me plaît beaucoup.
Ravelavélo : 4,5/10 Sonorité plus douce et chatoyante ici présente, mais ça manque de puissance. Caractère langoureux et trompeur, car il s'estompe et on sursaute encore plus que dans la version précédente. L'accent est trop centré sur les cymbales. Par contre le ralentissement de tempo est réussi, beaux contraste, donc, taillés comme au couteau avec une précision chirurgicale. Prise sonore lointaine, de qualité moyenne.
Abbado : 9/10 Une entame agréable empreinte d’un certain mystère aidé par un tempo modéré. Une cérémonie bien ponctuée par les percussions. Plus de liberté dans les tempos, ce qui me plait. Les masses orchestrales me semblent cependant parfois plus confuses donc moins de détails mais beaucoup d’allant . Un coté un peu bourrin qui me plait bien. Et je suis assez fan des percussions !
Roderick : 5/10 Un peu gêné par la prise de son lointaine, mais à la seconde écoute je le remarque moins. En revanche très agréablement surpris par le tempo qui, plus modéré me semble permettre une écoute plus précise. Par moments quand même je trouve ce tempo trop lent (les Cités Rivales en particulier) et la Danse de la Terre me plait quand me davantage avec plus de dynamisme. Une version qui complète ma connaissance de l'oeuvre mais que je n'ai pas très envie de réécouter.
Bloups : 7/10 On revient ici à un début plutôt classique, un peu trop calme. Belle qualité des thèmes. Le tutti par contre apparaît comme dans l’esprit de la pièce et est donc beaucoup plus intéressant au niveau des couleurs et de l’intensité. Dans les Jeux, c’est bien dynamique, les cuivres sonnent un peu trop court mais apportent un bon dynamisme (tout comme les timbales). Les basses (cordes) apportent aussi la base rythmique nécessaire à l’extrait. Le Cortège est appuyé par des percussions de haut niveau qui se font entendre entre deux cors/trombones/cuivres un peu bruyants. La Danse de la terre est très intéressante aussi tant dans l’essentiel (les violons ont un très beau grain) et les détails (les cors qui doublent les altos il me semble au début des petits fourmillements finaux). Le crescendo final est bien fait également ! Une version qui va en s’améliorant et qui présente d’excellentes qualités.
Xavier : 7,5/10 Rondes très modérées mais manque de profondeur dans les cordes graves je trouve; par contre les bois sont vraiment mis en valeur ici. Le tutti n'est pas écrasant comme ailleurs, il y a une pâte presque allégée ici je trouve. C'est une version qui se veut lisible, transparente, et qui l'est en effet. Toute la fin est vraiment géniale, tout est clair dans l'orchestre, tous les effets de percussion, sans céder à la sauvagerie.
Fomalhaut : 6/10 Une interprétation qui m'apparait être assez picturale mais étrange et déroutante, et finalement assez inégale. Début lent et insidieux, suite assez poussive mais les derniers épisodes sont nuancés et plutôt réussis Indéfinissable.
Clemens : 7/10 Ici, les rondes sont un peu plaintives, ce n'est pas mon ambiance préférée pour ce passage. Quand les percus interviennent, la situation s'améliore. Dans les jeux, j'ai l'impression que les cuivres sont un peu faux par moments. Les cuivres sont trop poussés en avant dans le cortège. Le güiro, lui, est impeccable. Dans la danse, le dialogue entre les trompettes et les cordes est réussi. quant au crescendo, il pourrait être plus contrasté.
Cello : 5/10 Les Rondes Printanières sont toutes désarticulées et flottantes, je ne perçois pas une pulsation ferme. Il y a aussi une mollesse générale vraiment nuisible, ce passage devient insaisissable. Jeu des Cités Rivales, ça se tient mieux rythmiquement mais ça manque terriblement de punch. Le Cortège du Sage améliore les choses mais parait brouillon. L'Adoration de la Terre n'est ni remarquable, ni ratée. Tout ça est vraiment moyen.
- Vos commentaires au troisième tour :
Là, aucune note supérieure à 8, et certains auditeurs sont même descendus sous la barre des 5/10...Alexcorzona : 3/10 Ca fait un peu fouillis, certains éléments ont du mal à se faire entendre, avec un mauvais dosage au niveau de l’intensité. Ca m’a donné l’impression d’un orchestre désuni, avec des instruments sans personnalité. La Glorification de l’élue est mal amenée, avec une accélération rapide après les premiers coups de marteau. Le son des percussions n’est pas très joli : très sec, ça ne résonne pas. Les cuivres ont l’air tellement d’en avoir rien à faire.
Ravelavélo : 5/10 La qualité sonore me semble à mi-chemin entre les deux versions précédentes. Beau climat d'intrigue nébuleuse au départ, bonne qualité sonore malgré des micros un peu éloignés des instruments. Le développement se fait tout en lenteur, ce qui laisse présager un finale endiablé. Mais en conclusion l'étoile pâlit quelque peu en comparaison des deux précédentes. Je m'attendais à mieux.
Clemens : 8/10 Voici une version très fondue, confortable. La flute vibre beaucoup, ça donne du caractère. La glorification appartient à dans la catégorie des rapides, elle claque comme il faut, avec des glissandi de cuivres impeccables. Il manque peut-être un je-ne-sais-quoi qui distinguerait Dajbog, mais c'est tout de même fort réussi.
Marchoukrev : 8/10 Le début est assez frappant, il y a un côté « halo sonore » que j’aime énormément et que je ne percevais pas avec Alkonost et Bukavac. Dommage que cela s’affaiblisse un peu par la suite. Cela reste malgré tout très bien, avec une prise de son très correcte. La glorification de l’élue est pleine de punch (coups de timbale hallucinants), barbare à souhait. Vraiment très très bien, ces stridences de cuivres. Franchement, c’est un travail de grande qualité, largement au-dessus des extraits précédents (d’après moi en tout cas).
Anaxagore : 7/10 Tempo assez lent mais pas trop. L’orchestre est beau et enregistré de loin, avec de la réverbération, mais aussi avec davantage de basses. Et pour une fois, les timbres ne manquent pas de magie, même si la vision du chef est ici davantage lyrique qu’onirique. L’accélération de l’andante des Cercles est faible, mais mieux affirmée pour le Piu mosso à 93. La Glorification quant à elle éclate avec une sauvagerie peu commune. C’est impressionnant. On a droit à davantage de basses et les percussions sont bien présentes. Les timbales ressortent bien et les cuivres hurlent. C’est barbare à souhait : j’adore. C’est nettement supérieur aux deux versions précédentes. J’aime.
Pipus : 4/10 On reste dans des enregistrements de qualité, avec une rondeur et une profondeur abyssale dans la palette musicale qui me laissent angoissé. L'orchestre ne me parait pas très juste, et le vibrato de certains instruments gâche parfois un peu le tableau. Bizarrement, une baisse d'intérêt se fait percevoir au fur et à mesure qu'avance la première partie, ça manque de liant. La suite du mouvement est réalisée avec qualité mais sans folie, sans discours ni couleur particuliers.
Abbado : 6/10 Une version très classique, bien faite, avec du mystère dans l'intro et quelques détails agréable qui ressortent. Mais qui dit version classique rime ici aussi avec manque de personnalité, peu de prise de risque . je ne suis pas très passionné même si globalement il n'y a rien à reprocher musicalement
Benedictus : 6/10 Introduction et Cercles bien menés en termes de rythmes de phrasés: ça avance tout en gardant un certain mystère. En revanche j’ai un problème avec l’image sonore: la sonorité d’ensemble est un peu nimbée, un peu lointaine mais ponctuellement certains pupitres semblent artificiellement mis en avant. Les timbres sont chouettes sans être non plus très typés. J’aime beaucoup la prégance rythmique de la Glorification, mais la dynamique et les accents restent vraiment timorés. Globalement, c’est très convenablement fait, mais ça manque un peu de relief.
Roupoil : 7/10 On revient à du "classique", c'est bien en place, équilibré, le son est bon. En fait j'ai très peu de choses à dire (surtout après Bukavac !), ça me semble vraiment dans une bonne moyenne, pas de parti pris extrême mais c'est soigné et on ne s'ennuie vraiment pas. Une bonne version qui ne se démarque pas mais qui assure bien.
Bloups : 6/10 Le début est très habituel et pas très surprenant. Ca se contente d'avancer, plutôt pas trop mal mais c'est un peu ennuyeux. Le violon solo n'est pas très beau tout comme les altos ensuite. Lorsque les trompettes ont leur petite phrase avec les contretemps de l'une par rapport à l'autre j'ai le sentiment d'un déséquilibre : l'une est-elle en retrait (sonore) par rapport à l'autre ou les contretemps ne sont-ils pas réguliers ? Dans les Cercles, ça avance un peu plus mais il manque toujours quelque chose. Là encore les pizz sur les temps/contretemps ne semblent pas d'une régularité infaillible. Le cor anglais est bien trop en avant dans la prise de son surtout qu'il répète deux notes qui n'ont pas besoin d'être autant mises en avant ici. La transition qui accompagne l'accélération du mouvement est bien faite et la Glorification a une base rythmique vraiment très forte et les percussions sont excellentes ! C'est clairement le meilleur passage de l'extrait. Version intéressante mais assez inégale.
- Mais qui donc était Dajbog ? :
Un jeune chef de 27 ans, protégé de Leonard Bernstein, ici aux commandes d'un prestigieux orchestre qu'il dirigeait depuis quelques mois seulement...- Le disque qui m'a fait découvrir le Sacre quand j'étais petit, en vinyle :
Michael Tilson Thomas, Orchestre symphonique de Boston (DG, janvier 1972)
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| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 24 Sep 2017 - 21:33 | |
| C'est vraiment un jeu passionnant. Même les versions éliminées sont dignes d'intérêt et d'écoute. Il va sans dire qu'on risque peu en mettant des notes autour de 7/10 pour rester dans la moyenne et ne pas se contredire soi-même en passant à la trappe dans un Tour ce qu'on encense dans un autre. Il faut oser. À vaincre sans péril... L'utilisation d'un bon casque d'écoute me semble un outil quasi-indispensable pour capter les détails. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 24 Sep 2017 - 21:43 | |
| Je n'avais pas reconnu cette première version de MTT que je possède pourtant. Je l'apprécie beaucoup et je regrette vraiment son départ ... Elle était dans mon sextuor gagnant pour ce troisième tour. Une interprétation très équilibrée, je trouve. Là, on commence à dégager mes favorites ... |
| | | shushu Mélomaniaque
Nombre de messages : 1589 Localisation : Pays des ombres mais je connais un passage Date d'inscription : 15/05/2011
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 24 Sep 2017 - 23:03 | |
| MMT en a gravé d'autres ou au moins une autre qui me semble d'intérêt !
Bon, voilà une grosse pointure américaine qui vient de dégager, mais pour son premier enregistrement.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 24 Sep 2017 - 23:12 | |
| Merci d'attendre la révélation complète des résultats du troisième tour avant de publier vos commentaires pour le quatrième, qui sera lancé mardi. J'en profite pour signaler que les lecteurs qui souhaitent rejoindre nos jurys peuvent encore s'inscrire, même si vous n'avez pas participé aux phases précédentes. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 25 Sep 2017 - 1:52 | |
| - shushu a écrit:
- MMT en a gravé d'autres ou au moins une autre qui me semble d'intérêt !
MTT a regravé le Sacre avec l'orchestre de San Francisco. C'est paru chez RCA ... |
| | | shushu Mélomaniaque
Nombre de messages : 1589 Localisation : Pays des ombres mais je connais un passage Date d'inscription : 15/05/2011
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 25 Sep 2017 - 9:23 | |
| Ouais, c'est mon mienne, aime bien, ça m'a fait un peu apprécier Le Sacre, qui est un oeuvre que je n'adore pas du tout en fait. |
| | | Pipus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3574 Age : 50 Localisation : Vienne... en Isère, pas en Autriche ;-) Date d'inscription : 24/05/2010
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 25 Sep 2017 - 11:10 | |
| Ah, Tilson-Thomas ! Même éliminé, voici une version que je vais m'empresser d'écouter |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 25 Sep 2017 - 21:48 | |
| Au 7°/12 rang du classement général : GAMAYUN éliminé ! Une version qui a galvanisé les deux premiers tours, et que j'imaginais bien accéder en finale, voire y triompher ! Mais le troisième tour l'a fait trébucher...- Qui était Gamayun au premier tour ? :
Gamayun était Siliniez, victorieuse haut-la-main dans le groupe E, avec une moyenne de 8,44. Aucune note sous 6,5, et deux 10/10 !
Anaxagore : 8/10 Belle prise de son dans une grande salle avec de la réverbération. Le tempo est assez allant : ça ne dort pas. Les timbres sont très beaux et cette introduction assure une grande lisibilité des textures. Tempo giusto pour les augures qui jouent sur la puissance et les effets de masse. L’orchestre a une présence très physique. Les cordes sont énormes ici et les cors assènent une nouvelle fois de véritables coups de boutoir. Les trompettes jouent très legato à 28 et on entend peu les cors. La lisibilité des textures n’est plus maximale. Il reste que cela progresse avec une puissance assez impressionnante sur une pulsation très accentuée des basses. Tout cela a beaucoup d’impact. On regrettera seulement une réverbération parfois gênante. Mais c’est très bon.
Clemens : 6,5/10 Basson superbe, enfin une version de ce groupe qui raconte quelque chose. Sauf que derrière, ça se gâte. Les bois sont souvent un peu mous, avec des appogiatures pas assez marquées. Pourtant les trompettes, elles, sont bien tranchantes. Les Augures sont trop gras, mais surtout, ce sont les cors qui font tâche, avec un son pincé ridicule. Ça fait très mal. Ensuite, on retrouve heureusement les qualités de narration de l'introduction.
Benedictus : 10/10 Une version de grand chef, avec un orchestre très typé: des bois somptueux, très charnus avec une belle patine sombre («boucanés», dirait Mélo), des cordes d’une densité exceptionnelle mais aussi d’une grande précision (les pizzicati!), des cuivres et des percussions dotés d’énormément de présence - avec un spectre sonore très ample et en même temps une image très détaillée. Techniquement, la direction est d’un savoir-faire prodigieux: les dynamiques sont maîtrisées et nuancées sur un large ambitus, et la science des tuilages instrumentaux permet de déployer un discours à la progression continue. Mais ce savoir-faire, loin de déboucher sur une démonstration froide, est au contraire au service d’une lecture extrêmement personnelle, qui ne recule pas devant un certain nombre de prises de risques (des variations de tempo extrêmes, des effets de masse lourds, l’accentuation de dissonances) au service d’une expressivité presque brutale. (Je crois en fait avoir reconnu la version récente que je réécoutais le plus volontiers ces dernières années.)
Warren : 8,5/10 Tiens, un phrasé très "rubato" du basson (jamais entendu cela auparavant) ! Je note très vite la qualité assez exceptionnelle des bois, aux teintes pleines et sombres, un orchestre au-dessus de la moyenne du groupe (quelle netteté des pizzicatos à 1'14 !), qui utilise un large éventail dynamique, notamment pour les nuances douces, et le chef relance en permanence le discours, plus d'ailleurs par la palette desdites nuances que par des fluctuations extrêmes du tempo. Remarquables Augures, puissants et péremptoires malgré des cuivres un tantinet piailleurs, percussions très physiques (6'40), sens aigu de la tension et du contrôle des dissonances chez le chef, assurément une forte personnalité. Pour la 1ère fois dans ce groupe, j'ai par moments l'impression d'assister à des instants de danse barbare ! On peut imaginer plus subtil (le Rapt), mais tel quel c'est très bien !
Ravelavélo : 7/10 Prise sonore de bonne qualité, moins de réverbération ici, sonorités plus douces, feutrées, Belle démontration de puissance avec les cordes saccadées, c'est martelé, mais pas agressif. Les trompettes me paraissent un peu faibles.
Cello : 10/10 Le plus beau solo de basson à ce stade, clair, un rien plaintif, on est tout proche de mon idéal. Les vents ont des timbres luxueux et font montre d’un léger alanguissement fort séduisant. De plus, les interactions sont mises en valeur de façon limpide. J’aime ce que j’entends en ce début qui lorgne vers Debussy. La transition vers les augures printaniers est nette, on passe à quelque chose de plus rageur avec des pizzicatos plein de tension. Les accords répétés avancent sur un tempo parfait, c’est très bien accentué, avec juste ce qu’il faut comme trait de saleté aux cors. Les danses des adolescentes rebondissent avec urgence et charme. Une vraie vision, supérieurement réalisée, tour à tour poétique, musclée et acrobate, l’œuvre y retrouve son pouvoir d’enchantement.
Xavier : 7,5/10 Voilà un début vraiment poétique, très beau basson. Belles flûtes aussi. Chaque instrument apporte sa couleur et en même temps l'ensemble donne un magma sonore vraiment enveloppant et inquiétant. Voilà une version vraiment soignée! Quel dommage, ces prouts de cor dans les Augures printaniers, c'est vraiment pas possible...???! En plus je crois qu'il n'y en a qu'un qui fait ça. Pourquoi n'a-t-il pas simplement été viré?? Pour le reste c'est très beau et en même temps il y a une énergie folle. Je regrette juste de ne pas du tout entendre les hautbois à 7'00. Version vraiment superbe qui mériterait 8 ou 9/10 sans cette faute de goût terrible chez les cors.
Mhnuym : 9/10 Superbe ! Une introduction poétique avec toute cette vie intense des bois qui prolifèrent. Un discours qui progresse d'une main de maître. Une prise de son équilibrée qui met en valeur ce qu'il faut au bon moment. Un bémol tout de même: les cors qui font un son très bizarre dans les augures sur les accents ?
Eusèbe : 9,5/10 L'introduction est superbe, les timbres des vents sont profonds et surtout, quelle clarté! Il y a là une vraie dynamique dramatique, un sens du rythme, une puissance de l'orchestre : on se souvient tout à coup que ce n'est pas seulement une pièce d'orchestre mais un ballet. Pour pinailler, tout n'est pas parfait du côté des cuivres dans les Augures. Mais je suis saisi par le spectacle que la musique fait ici se déployer sous mes yeux. Je veux entendre la suite!
- Qui était Gamayun au second tour ? :
Gamayun était Rusalka, avec une moyenne de 8,05 qui la classait en première position de son groupe (C) qu'elle a dominé avec une criante avance sur son challenger. Sur un large panel (10 votants), seuls Fomalhaut et Cello n'ont pas été transportés. Mais aucun autre auditeur n'est descendu sous la barre des 7,5/10.
Marchoukrev : 8/10 J’aime bien les rondes printanières : c’est assez mystérieux, très retenu. Prise de son tout à fait correcte. La fin des rondes est d’une outrecuidance sonore assez remarquable, strident à souhait ai-je envie de dire ! Le jeu des cités rivales est assez exceptionnel : rapide, haletant, quel contraste avec les rondes placides ! Très beaux cuivres, et des cordes qui ne se laissent pas étouffer. J’ai hâte d’arriver à la Danse de la Terre. Justement, la voilà ! Superbe et trépidant, il n’y a pas d’autres mots. Je mets 08/10 après avoir réécouté Polevik, que je préfère un peu !
Anaxagore : 8,5/10 Bonne prise de son assez proche mais qui sature à nouveau dans les doubles forte. Les Rondes sont très allantes ; ça ne traine pas, ce qui n’est pas pour me déplaire. On y entend distinctement la grosse caisse. À 53, la déflagration du double forte est convaincante, tandis que les 54 et 55 sont exécutés avec une étonnante rapidité. Il en va de même pour le Jeu des cités rivales, avec des cuivres bien perçants comme je les aime ici. Le Cortège du sage est lui aussi pris à une vitesse supérieure à l’habitude et sa polyrythmie ressort plutôt bien. Mais, pour le coup, c’est le güiro qui couvre les timbales… L’Adoration de la terre décolle littéralement et perfore les tympans à la fin : c’est très bien.
Ravelavélo : 9/10 Il opte pour un tempo rapide pour mieux ralentir avant d'engager une course-poursuite à tombeau ouvert pour mieux revenir à la case-départ comme assagi, apaisé et pas un brin essoufflé. La prise sonore est contrastée entre différents instruments dès l'ouverture; perspective intéressante, bel effet d'éloignement-rapprochement. L'intensité dramatique au rendez-vous. Ça sonne italianisant avec le trémolo de la trompette au début. Puis ça s'énerve à nouveau, belle prestation des percussions pas trop près des micros avec une belle réverbération. Beaucoup de force ici, beaucoup de fougue et vraiment une écoute percutante, énergisante.
Abbado : 8,5/10 Une versions avec beaucoup de cohérence et d’allant. De la musicalité et un caractère bien trempé. Un orchestre bien ensemble. J’ai l’impression que le chef et l’orchestre vont dans la même direction même si on peut regretter un manque de détail. J’aime néanmoins et je trouve ça très bien pensé !
Roderick : 9,5/10 Peut-être est-ce le contraste avec Rarog, mais c'est pour moi la meilleure version du groupe, et de loin ! Le son est magnifique, les variations de tempo permettent une cohérence de l'ensemble : on n'est plus dans une succesion d'effets mais bien dans une narration. Les cuivres parfaits tout le temps et les percussions dans le Cortège sont formidables.
Bloups : 9/10 On revient ici à un début agressif mais soutenu et pesant. Les thèmes sont bien faits (les altos sonnent bien, ça doit être souligné). Le tutti est bien mené par les coups de timbales et un thème assez souverain. Le vivo est très vif et le dynamisme est bien conservé par les cuivres qui ne jouent pas le rôle de frein (pour une fois). Le tranquillo est très tranquille ici aussi. Les Jeux mettent en avant la grande qualité de cette version : le soutien rythmique (timbales très présentes mais jamais envahissantes, la basse obstinée aux cordes, la rugosité des cuivres au service du rythme). Le Cortège est soutenu par les coups des diverses percussions, ça donne une sonorité assez impressionnante, quoique ça puisse parfois paraître un peu trop. La Danse de la Terre n’est qu’une longue marche (course ?) en avant, la dynamique est excellente, les violons un peu lointains mais ça ne gêne pas trop ici. Le crescendo final est excellent ! Meilleure version du groupe qui doit être récompensée.
Xavier : 8/10 Rondes presque aussi rapides que celles de la première version, mais moins raides, et du coup on gagne nettement en mystère. Les bois sont beaux et n'interviennent avec un espèce d'accent brutal comme on l'entend parfois dans d'autres versions, les cordes ont une certaine rudesse qui convient bien ici. Le tutti est assez énorme, effrayant même, avec les timbales en triolets. (bon, ça ne me déplaît pas tant que ça) A 2'19, l'orchestre explose avec une fausse note de trompette, juste après il y a une 2è fausse note de trompette. Cors un peu excessifs voire moches je trouve par moments, sinon c'est assez remarquable dans l'ensemble, et cela ne manque pas de punch! Ca fonce et ça fonce encore et toujours, sans demi-mesure, ce qui donne quelque chose d'assez irrésistible. Le tam-tam, sans forcer, est un peu trop volumineux je trouve. Bon c'est une très bonne version qui fonctionne très bien, malgré quelques détails.
Fomalhaut : 6/10 Une interprétation lente et soignée, cohérente et détaillée...qui, pourtant ne suscite pas l'enthousiasme car trop égale et manquant de personnalité, manquant de sel ! A refaire...
Clemens : 7,5/10 Les rondes sont une chouille raides. Les cors sont désespérément plats, alors que les cordes, elles, sont bien expressives. Le vivo porte bien son nom, il ne fait pas dans la dentelle. Les jeux sont aussi très rapides, au risque de paraître un peu caricaturaux parfois (des percus trop mécaniques). A 3'45, les trompettes manquent de timbre, quel dommage ! Dans le cortège, le güiro est très fort, c'est mieux qu'inaudible. Au début de la danse, les cordes sont trop en retrait, mais ça s'améliore ensuite. Le crescendo est très bien rendu. Au final, Rusalka dégage une belle énergie.
Cello : 6,5/10 Rondes Printanières. Encore un qui veut faire une course ? C'est moins exagéré que POLEVIK cela dit. Il y a des fluctuations de volume bizarres, c’est peut-être un souci d’enregistrement. On arrive au Jeu des Cités Rivales et toujours cette obsession de vitesse, que l’orchestre ne peut pas tout à fait suivre d'ailleurs. Je dois néanmoins avouer que contrairement aux deux extraits précédents, il y a de la vigueur. Le Cortège du Sage appelle la même remarque, je commence à y trouver un peu mon compte. L'Adoration de la Terre tourbillonne de façon convaincante, ça finit bien. En conclusion, des tempos plus posés auraient pu faire de ceci une très bonne interprétation, c'est vraiment dommage. En l’état, ce sera juste pas mal.
- Vos commentaires au troisième tour :
Hormis le 9/10 d'Anaxagore, c'est la débâcle... Aucune note supérieure à 7/10... Que s'est-il passé ?Alexcorzona : 7/10 Très belles cordes, bien lyriques. Comme pour Dajbog (le fameux!), ça fait fouillis, avec des éléments qui peinent à se faire entendre, sur fond de bouillie orchestrale. La prise de son ne me semble pas des meilleures, avec de nombreux craquements de plancher. Par contre, le point fort, c’est la violence de la Glorification de l’élue. Les sons ne sont pas très jolis, mais ça tape fort, avec des cuivres bien vénères.
Ravelavélo : 6/10 Qualité sonore moyenne. Il faut attendre, se montrer patient, on est à la limite du supportable, un peu plus et on décroche car c'est joué lent, très lent. Sentiment mitigé pour ma part.
Clemens : 5/10 Cette version ne m'emballe pas. C'est morne, voire plat. Les cercles réveillent après une intro soporifique, grâce à un tempo rapide. Malheureusement, la tension retombe bien vite. Tiens, on entend bien les cordes tout derrière, à 6'15, c'est sympa... Dans la glorification, mon attention est happée par le tuba qui sonne bizarrement et ressort un peu trop, du coup. Bof bof bof.
Marchoukrev : 6/10 On retrouve un peu le même début que chez Dajbog mais en moins « frissonnant ». C’est peut-être un peu moins engagé, je ne sais pas. La prise de son est nette en tout cas. C’est assez lent en fait, mais je suppose que c’est une impression : l’extrait précédent durait plus longtemps. La glorification n’est pas mal mais je reste sur ma faim : on a le sentiment d’une danse désordonnée, on voudrait plus puissant en tout cas. Malgré tout c’est une version qui n’est pas si mal.
Anaxagore : 9/10 Ici le tempo est plus allant sans être trop rapide. J’aime ça … L’orchestre est superbe et cette fois « l’impressionnisme » de cette musique mystérieuse est bien mis en valeur, avec beaucoup de magie. Les contrastes agogiques sont en outre bien respectés avec des Cercles qui ne trainent pas. L’introduction de la Glorification est une nouvelle fois fort impressionnante et ce qui suit est barbare à souhait. C’est par ailleurs magnifiquement enregistré avec une présence très physique de l’orchestre. Les cuivrent déchirent les tympans et les percussions sont très présentes. Tant pour la partie lente que pour cette sauvage Glorification, cette version me comble.
Pipus : 7/10 La conduite du premier mouvement se tient bien, avec un orchestre de qualité et une conduite maîtrisée assez proche de celle de Alkonost. Le discours est fin et contrasté, et la sonorité générale me convainc. Le second mouvement est pour le moins violent, presque trop dans son démarrage, les timbales éblouissant un peu trop les oreilles pour leur permettre de profiter de la suite. De quoi générer quelques crises cardiaques en live. C'est intense mais j'ai une préférence pour Alkanost.
Abbado : 3/10 On nous ressert un peu de Dajbog mais en plus pâteux, moins détaillé, plus mou (un sacrifice bien peu passionnant je trouve). Je ne trouve vraiment pas grand-chose dans cette version qui pourrait la faire dépasser la moyenne et comme on est au 3ieme tour, je sanctionne car pour moi sans intérêt.
Benedictus : 7/10 J’ai vraiment beaucoup aimé les timbres de cette version, très capiteux - dommage que l’image orchestrale soit un peu trop ronde et les textures pas assez détaillées. L’Introduction est fluide, avec des variations de tempo amples, des phrasés plutôt longs, mais ne se départit malheureusement jamais d’une certaine indolence. Les Cercles ont en revanche une belle poussée, avec des gradations de dynamique et de tempo qui fonctionnent vraiment bien. La Glorification bénéficie d’une belle puissance sonore, qui compense là aussi un certain manque d'animation.
Roupoil : 5/10 C'est assez lent au début, avec à un moment un espèce de grincement parasite surprenant. Ce n'est pas mal fait, on tente d'animer les choses à coups de variations de tempo plus nettes que dans d'autres versions, mais globalement ça se traine quand même pas mal ! La glorification est bien menée, mais hélas déséquilibrée par une prééminence problématique de la timbale. Dommage, il y a un peu trop de défauts pour rentrer dans la catégorie des bonnes versions pour moi.
Bloups : 5/10 Je ne sais pas si c'est à cause de la version ou parce que c'est la dernière mais je n'ai pas grand chose à dire sur cette version qui est juste bien. L'intro est très classique, les cuivres y ont un souffle plutôt sympathique mais c'est bien tout dans l'intro. Dans les Cercles, on sent qu'il se passe quelque chose. Il y a une belle sonorité de l'orchestre et la partie avec les pizz apporte un dynamisme jusque là absent. Ce qui est intéressant dans cette partie c'est qu'on a l'impression d'une accélération continue : chaque accélération du tempo ne se raccompagne pas après d'un retour au tempo initial mais au contraire, ça avance tout le temps. La transition ensuite vers la Glorification part malheureusement de trop loin (que ce soit tempo ou nuance) pour faire un effet que je trouve convenable. D'ailleurs dans la Glorification, on retombe dans les travers de l'intro. C'est juste bien mais ça ne raconte pas grand chose et ça devient vite ennuyeux surtout que les timbales monopolisent un peu l'ensemble du spectre sonore et bouchent le reste. C'est donc assez moyen tout ça.
- Mais qui donc était Gamayun ? :
Une sauvagerie hédoniste et euphorisante, dirigée par un maestro à poigne, main de fer dans un gant de velours. Une virtuosité que charpente une prise de son particulièrement phonogénique, d'un stupéfiant dynamisme.- Et un somptueux orchestre pour qui le Sacre rimait de longue date avec le bestiaire préhistorique de Fantasia... :
Riccardo Muti, Orchestre de Philadelphie (Emi, octobre 1978)
Dernière édition par Mélomaniac le Lun 25 Sep 2017 - 22:16, édité 1 fois |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 25 Sep 2017 - 22:03 | |
| Oui, vraiment dommage, mais remarquable pour les deux premiers tours.
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 25 Sep 2017 - 22:23 | |
| C'est une version magnifique, injustement oubliée, et que j'apprécie beaucoup. Une grande réussite de Muti. Encore une de mes favorites qui prend la clé des champs ... |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 25 Sep 2017 - 22:33 | |
| En dépit des notes d'évaluation du troisième Tour, les commentaires sont positifs.
Dernière édition par Ravélavélo le Mar 26 Sep 2017 - 12:03, édité 1 fois |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91579 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Lun 25 Sep 2017 - 23:15 | |
| Je ne l'ai pas entendue au 3è tour, mais cette version m'a beaucoup plu dans la première partie, et je ne la connaissais pas du tout. (je n'aurais pas eu l'idée d'écouter Muti dans le Sacre!) |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mar 26 Sep 2017 - 0:24 | |
| Quatrième tour : Évocation des ancêtres - Action rituelle des ancêtres - Danse sacrale Pendant que vous continuez à réagir sur les révélations du troisième tour, nous voici arrivés au quatrième et pénultième. Six versions viennent d'être éliminées, l'écoute porte désormais sur les six restantes, distribuées en deux groupes de trois versions. A évaluer chacune par une note entre 1 et 7 (demi-points possibles). Nous retiendrons les deux meilleures versions, -celles qui figureront en tête du classement général. Pour l'ultime tour d'écoute, ces deux élues s'affronteront ensuite globalement sur l'ensemble de l'oeuvre, sous l'oreille attentive du jury au grand complet Afin de conserver le piment du suspense, pas de révélation à l'issue du quatrième tour : on embrayera directement sur le cinquième et l'identité des six versions sera alors affichée à l'issue. La liste des participations est encore ouverte, n'hésitez pas à vous manifester si vous souhaitez rejoindre notre panel d'auditeurs Vous pouvez dès maintenant poster ci-dessous vos résultats, ainsi que quelques mots de commentaires qui explicitent la notation. Échéance : le gong est prévu pour vendredi 06 octobre à 23h59. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mar 26 Sep 2017 - 10:45 | |
| - Xavier a écrit:
- Je ne l'ai pas entendue au 3è tour, mais cette version m'a beaucoup plu dans la première partie, et je ne la connaissais pas du tout. (je n'aurais pas eu l'idée d'écouter Muti dans le Sacre!)
Moi non plus ! J'ai écouté ça ce matin, c'est à la fois très surprenant et reconnaissable. Les cuivres sont très acides, et ça claque vraiment bien rythmiquement, de beaux détails. Dans le même temps, on reconnaît la tendance au legato du jeune Muti, tout est très lyrique, très fluide. On aimerait parfois que ça découpe et s'attarde un peu plus (alors même qu'il prend son temps), mais ça se déroule avec une facilité extraordinaire – il réussit très bien les opposés (limpidité des grands éclats et poussée dans les moments étales). Une des meilleures versions que j'aie écoutées, contre toute attente en effet. Bien joué Mélo, voilà une inclusion à rebours des attentes. |
| | | Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mar 26 Sep 2017 - 15:43 | |
| Ah oui, Muti, j'ai failli l'acheter il y a quelques années, mis en appétit par des extraits étonnamment convaincants, pleins d'énergie et avec de très beaux détails. Je vais peut-être me repencher dessus plus sérieusement. |
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Mar 26 Sep 2017 - 16:13 | |
| Je réécoute Muti alias Gamayun en guise de Prélude au Quatrième Tour et aussi la version du récent concert live Ratlle/LSO.
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 29 Sep 2017 - 18:31 | |
| Mes impressions pour le groupe A : - Spoiler:
JariloD’emblée, on est frappé par une sonorité ronde d’orchestre de luxe (orchestre américain ?), lequel est, qui plus est, très bien enregistré. Le tempo est très (trop) rapide pour l’ Évocation des ancêtres. Il en va de même pour le Lento à 128 qui ouvre l’ Action rituelle. La Danse sacrale est elle aussi prise assez rapidement. Le chef imprime une réelle urgence à l’ensemble et donne une lecture supérieurement aboutie sur le plan technique, et très virtuose. Je déplore néanmoins une certaine uniformité des tempi, dans la rapidité. J’aimerais un peu plus de retenue. Par ailleurs, c’est trop luxueux, pas assez « primitif », avec des sonorités trop rondes. Au demeurant, c’est remarquablement réalisé et de très haut niveau . 3/7 SvarogLa sonorité de l’orchestre est moins ronde, avec des cuivres nettement plus acides. L’ Evocation des ancêtres adopte un tempo heureusement plus lent que dans Jarilo. Le lento de l’ Action rituelle est par contre assez allant. Le cor anglais à 129 et à 130 a des problèmes de justesse. À 132, je n’aime vraiment pas le phrasé des trompettes : elles sautillent de manière ridicule, s’inventant un staccato non écrit. La Danse sacrale est prise assez rapidement. Si l’orchestre a une sonorité plus aigre et rauque qui est ici bien en situation, sa maîtrise technique est par contre nettement moindre que dans Jarilo : çà et là, on sent qu’il atteint ses limites. Dans l’absolu, tout cela n’est pas mal, mais cette version est pour moi nettement inférieure à la précédente . 1/7 VélèsEt revoilà l’élue chère à mon coeur . Nous retrouvons un magnifique orchestre, aux timbres verts et acides très typés, enregistré dans une très grande salle, avec beaucoup de réverbération. L’enregistrement est ancien et manque assurément de chair. Le chef adopte un tempo inhabituellement lent pour l’ Evocation des ancêtres, mais cela fonctionne très bien. L’ Action rituelle qui suit retrouve un tempo plus traditionnel. La Danse sacrale quant à elle est prise un peu plus lentement, ce que j’apprécie assez: cela donne un poids, une puissance, une assise plus grands à tout ce passage. L’impact de cette musique me semble en effet toujours plus fort quand le tempo est modéré. Et de fait, je ressens ici beaucoup plus de puissance que dans les deux premières versions (même si le poids de l’orchestre peut sembler atténué par la prise de son). J’adore les timbres acides, acérés et verts qui conviennent à mon sens beaucoup mieux que des timbres trop ronds. Les cuivres vrillent les tympans et les timbales sont magnifiques. Mais ce qui fait tout le prix de cette version unique, c’est l’incroyable énergie vitale qu’elle communique de manière contagieuse. C’est vraiment une célébration païenne de la vie qui renaît au printemps, avec tout cela que ce implique de joie et de sauvagerie. Par ailleurs, la violence est tenue en bride par la rigueur de la battue et ne devient jamais grand-guignolesque. Une leçon qui est proche de mon idéal pour le Sacre 7/7.
|
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 29 Sep 2017 - 18:43 | |
| Voici mes impressions pour le groupe B : - Spoiler:
RodBelle prise de son, avec une légère réverbération. Bon orchestre avec des timbres qui ont du grain et du tranchant. Les percussions en particulier sont remarquablement mises en valeur. Ce n’est pour une fois pas trop lisse … D’une manière générale, le chef semble adepte du juste milieu pour les tempi : ce n’est ni trop lent, ni précipité. La Danse sacrale est non seulement précise, rigoureuse, mais elle montre une véritable âpreté et n’est pas dépourvue de violence. C’est très bon tout cela ; j’aime assez . 5/7 SvetovidLa prise de son, transparente, est encore mieux réussie ici. La présence de l’orchestre, capté d’assez près, avec peu de réverbération, est très physique. L’ Evocation dans ancêtres et le Rituel adoptent un tempo très modéré. La Danse sacrale par contre est prise vraiment très rapidement. Dans l’absolu, c’est pour moi un peu trop rapide (la précision rythmique s’en ressent parfois), mais c’est d’une âpreté, d’une sécheresse et d’une violence qui sont vraiment impressionnantes. C’est en tout cas très convaincant et j’aime également beaucoup . 4/7 ZariaLa prise de son, davantage réverbérée, est beaucoup plus lointaine ici et l’orchestre a hélas beaucoup moins d’impact. Les cuivres sont assez ternes et on entend peu les percussions. Tant l’ Évocation des ancêtres que le Rituel sont pris assez rapidement. À 132, on retrouve ce staccato sautillant non noté aux trompettes que je ne peux m’empêcher de trouver ridicule. La Danse sacrale est prise elle aussi assez rapidement, mais sans l’empressement de celle de Svetovid. Elle n’a malheureusement pas l’âpreté et la violence des deux précédentes. Même si c’est dans l’absolu une bonne version, c’est clairement celle que j’apprécie le moins dans ce groupe . 2/7
|
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Ven 29 Sep 2017 - 21:43 | |
| Merci à Anaxagore, qui inaugure le quatrième tour ! Avis aux autres, je ne voudrais pas vous stresser mais l'échéance du 06 octobre, c'est précisément dans une semaine |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14424 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 1 Oct 2017 - 12:41 | |
| Bon, c'est très difficile de partager des versions à ce stade-là de l'écoute, et en plus, je n'avais pas énormément de temps, je suis donc désolé de la brièveté des commentaires. - Groupe B:
- ZARIA : Prise de son assez réverbérée. Je suis assez peu convaincu par les phrasés à 132. J'aime bien l'attaque du 3/16 à 142. Les cordes à 154 sont vraiment très (trop) serrées. Le crescendo final est assez bon mais la fin trop brouillon, et les timbres globaux aussi, parfois, c'est dommage.
Je mets donc 3 points à cette version.
- SVETVOID : La prise de son est déjà beaucoup moins réverbérée, c'est beaucoup plus propre. Je ne suis toujours pas convaincu par le phrasé à 132. L'attaque du 142 est un peu rapide, pareil pour celle du 167. À la fin, on entend bien les percussions, la tension est présente.
J'attribue 10 points à cette version.
- ROD : Le début me semble pas assez fort et un peu trop sage. La prise de son est très correcte. J'aime bien le crescendo final et la fin est propre.
J'attribue 7 points à cette version.
|
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 1 Oct 2017 - 14:16 | |
| - Groupe A:
JARILO 8:24 On dirait la musique d'une série télévisée. La dynamique est très grande, vaste, étendue et excellente, début lent et silencieux avant la marche éléphantesque aux allures de parade, la flûte un peu en retrait tout comme la clarinnette un peu plus loin, on laisse toute la latitude à l'artillerie lourde composée des cuivres, des cordes et des percussions qui s'amène en martellant ses pas à l'allure saccadée, syncopée. C'est bien découpé, taillé au couteau avec une précision chirurgicale. Je garde quelques réserves, quitte à réviser ma note à la hausse après l'écoute des autres versions. Mais c'est l'inverse qui va se produire, je révise à la baisse: Jarilo, plus intense, meilleurs effets orchestraux 4/7
SVAROG 8min44 Léger recul des micros qui donne une perspective un peu lointaine et une vision globale sur l'orchestre. Intéressant comme approche musicale, peut-être une version un peu ancienne. Percussions nettement plus présentes ici dès le début. Peut-être moins chatoyant que Jarilo. c'est bien rythmé, on capte bien les détails, les notes stacatto sont nettement perceptibles. Le suspens surgit, version intense qui capte davantage mon attention que la précédente. 6/7
VELES 9:11 Sonorité un brin déplaisante au départ, trop rugueuse. Je ne sais comment réagir: les cuivres sonnent aigrelet. La perspective est travaillée, manque de richesse sonore. Version 'live' qui se retrouve sur la dernière marche du podium. 2/7
|
| | | Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 1 Oct 2017 - 14:19 | |
| - Groupe B:
ROD 8:35 Qualité sonore moyenne, très ordinaire. Effet d'éloignement-rapprochement qui donne du relief aux instrument mais l'emphase est trop mise sur les percussions. 3/7
SVETOVID 8:35 Meilleur son ici, qualité nettement supérieure. Cela donne tout de suite en partant un préjugé favorable à l'interprétation. Beaucoup de volume, pas de saturation. Beaucoup de présence instrumentale, des percussions à leur place, tout en puissance sans enterrer le reste de l'orchestre. 6.5/7
ZARIA 8:28 Micros trop éloignés. On est loin de la qualité sonore de Svetovid. La prise sonore est vraiment très curieuse, peut-être unique en son genre. Le signal est faible: manque de force, de présence et de puissance. Par contre c'est très égal, tout au même rang. 4/7
=========================
|
| | | Bloups Mélomane averti
Nombre de messages : 125 Date d'inscription : 30/03/2017
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 1 Oct 2017 - 15:38 | |
| Groupe A - Spoiler:
Jarilo : Dès le début, dans l’éovocation on est dans le sauvage et une folle intensité offerte par les timbales. L’action rituelle possède une très belle pulsation d’ensemble que ce soit dans les moments les plus forts ou dans les plus petits accompagnements. J’aime beaucoup au tout début les temps/contre-temps pas très réguliers sur le thème flûte alto/cor anglais (ils sont taquins ces deux-là) qui donnent presqu’un peu de swing. Les deux tuttis sont vraiment excellents ensuite. Ca pète de partout sans que les cuivres n’en soient trop désagréables. La transition vers le final de la clarinette est aussi très bien fait. La Danse Sacrale vient couronner le tout. Rien ne dépasse, c’est sauvage. Les cuivres/percussions laissent la place aux cordes. Les trompettes sont mordantes dans leurs cris. Les notes sont d’une sécheresse bienvenue. L’intensité aux cordes dans les passages en trilles/appogiature est folle ! Dans la partie finale (à partir de 167) on avance de manière inéluctable vers la folie. On finit dans un bel état de stress ! => Version excellente 7/7
Svarog : Début beaucoup plus lent. Ca résonne et ça brille aux cuivres ! Dans l’Action rituelle, on revient dans une dimension plus conventionnelle. Le cor anglais est aussi beau dans le thème qu’il est important en base rythmique de la flûte alto. Les tremolo aux cordes sont aussi bien menés. Le problème : les tuttis : trop de cuivres beaucoup trop généreux et de la place pour personne d’autre. Et dans le second gros tutti du tableau, les percussions sont beaucoup trop en avant. La Danse Sacrale se veut dès le début irrégulière pour saisir l’auditeur. Pourquoi pas, les impacts aux cuivres me gênent beaucoup, ce qui devient gênant quand les trompettes ont leur motif descendant qui en est parfois stridant. Au fur et à mesure qu’on avance dans le tableau, ça s’accélère, ça s’intensifie mais le déséquilibre de la prise de son est trop gênant pour moi (la partie autour de 7’30 avec les accords scandés au violon montre le sommet du problème de la présence des cuivres enregistrés ici). Par contre l’approche de l’accord final avec la montée en tension et la percussion qui ouvre le dernier accord, tout cela est plutôt bien fait et agréable. => Dommage les cuivres 4/7
Veles : Début ultra-lent. Est-ce justifiable ? Je trouve les accents dans ce début un peu surjoués et les bassons assez tristes. Dans l’Action Rituelle on repart donc sur du lent donc dès que les bois ont leurs thèmes/accompagnements divers ça tombe à plat, c’est trop régulier, trop bien fait et trop propre. Le thème des trompettes tout en legato n’entraine pas d’entrain particulier, au contraire du tremolo des violons. Par contre gros problème dans le premier tutti ça se ramollit le pont vers le deuxième n’entraine rien et du coup le deuxième tutti est beaucoup trop linéaire : aucune variation dans le son de la trompette et beaucoup trop de régularité. La transition vers la Danse Sacrale par contre est très bien effectuée par les clarinettes. La Danse Sacrale part enfin sur de bonnes bases et on trouve bien dans l’intensité rythmique dans les pizz qui en plus créent un mouvement s’accélérant dans la partie ou les trompettes ont leur motif important. Mais par contre POURQUOI dans la partie finale repartir d’une base de tempo très basse ? Ca crée une tension pour le moins artificielle mais bon... on pardonne puisque le chemin conduisant vers la note finale est rondement mené. => Ce qui me gêne dans cette version, outre le début raté, c’est l’impression de repartir de 0 à chaque tableau, je ne trouve pas forcément de cohérence. 2/7
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| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Écoute comparée : Le Sacre du Printemps de Stravinsky Dim 1 Oct 2017 - 17:09 | |
| - Emeryck a écrit:
- Bon, c'est très difficile de partager des versions à ce stade-là de l'écoute, et en plus, je n'avais pas énormément de temps, je suis donc désolé de la brièveté des commentaires.
Tu as noté sur 10. Or, je pense que Mélo demande que l'on note sur une échelle de 1 à 7 points . |
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