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Emmanuel Poulain-Arnaud : Le test        2021

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Je ne connaissais pas du tout Poulain-Arnaud (qui a apparemment réalisé un film au titre aussi charmant que Les couilles), je n'attendais donc rien de spécial de ce film et je ne sais même pas trop quoi en dire parce que même si le film est agréable à regarder, comporte quelques belles scènes et les liens entre les personnages sont assez crédible, les personnages ne sont pas extrêmement creusés et le caractère axiomatique du film (l'argument du film se résume littéralement à : une femme se rend compte qu'elle est enceinte et décide de faire croire qu'un de ses enfants a laissé le test de grossesse dans la salle de bain) ne le sert pas tellement ; il y a toutefois quelque chose d'assez étrange/ambivalent : les personnages ne semblent pas extrêmement intéressant (peut-être aussi parce qu'ils sont assez localisables) mais les liens entre eux sont assez bien ; c'est sans doute un film d'angle. Heureusement, ça ne dure qu'une heure quinze et les acteurices sont convaincant(e)s donc ce n'est pas ennuyeux et même plutôt réconfortant.

Sam Mendes : Empire of light
****

Michel Deville : L'ours et la poupée        1970


J'ai trouvé ce Deville plutôt sympathique (avec tous les échos que ça peut avoir) et divertissant : il raconte l'histoire d'un homme et d'une femme que tout oppose et qui vont se rencontrer à l'occasion d'un accrochage en voiture puis finalement ils vont se courir l'un après l'autre. Si vous vous le demandez, oui ce film va être une énième illustration de "les contraires s'attirent" ; en plus de ça, on dirait que c'est vraiment le seul propos du film : les personnages sont vraiment définis en premier lieu par leur opposition (leur rencontre est un accident...) et tous les autres éléments les caractérisant semblent dérivés de cet élément, on a du coup des personnages pas extrêmement intéressants  et on a également l'impression que le film passe en pilotage automatique. On sent que le film se veut un peu être une fable mais ça ne fonctionne pas trop bien car ça traîne trop, même si la fin est plutôt là, on ne sent pas la progression de la fable. Cependant, je trouve que même si le film n'est pas très original, il est assez bien réalisé et assez ludique : les dialogues (de Nina Companeez) sont assez bien écrits et amusants, la mise-en-scène est assez dynamique et j'ai trouvé que l'inconsistance (ou la légèreté) de la musique de Rossini contribuait aussi pas mal à cette atmosphère légère.

Roger Gnoan M'Bala : Ablakon        1985

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J'avais découvert Gnoan M'Bala avec l'assez amusant Au nom du Christ où un porcher se prend pour le cousin du Christ suite à la vision d'un enfant de Dieu. J'étais assez enthousiaste avant de lancer cet Ablakon mais j'ai été assez déçu ; ce film semblait pourtant intéressant sur le papier (on suit en gros l'histoire d'un escroc qui arnaque des gens en leur promettant une maison dans une zone pavillonnaire en ville et qui se fait ensuite repérer par un jeune homme) mais je trouve qu'au-delà de quelques drôleries, c'était quand même assez ennuyeux : on voit l'escroc dans diverses situations mais elles ne semblent pas se compléter les unes les autres, c'est de l'ordre de la juxtaposition - alors bien sûr, quand il est repéré par le jeune homme, ça change un peu mais honnêtement, pas des masses. En fait, on pourrait même penser à une préfiguration de Au nom du Christ où les villes auraient remplacé la religion  (il y est question d'escrocs dans les deux) mais une préfiguration pas encore au point.

Wolf Rilla : Village of the damned        1960


Ce film est une adaptation du roman The midwich cuckoos de John Wyndham, il connaîtra une suite quelques années plus tard mais aussi un remake réalisé par John Carpenter (dont l'univers visuel est à mon avis beaucoup plus évidemment proche de l'histoire) - il s'agit d'un film de science-fiction. Ici, l'adaptation est à mon avis nettement plus austère mais je trouve que ça donne un côté assez envoûtant au film (notamment vers la fin du film). Le film s'ouvre sur un village qui tombe soudainement dans les pommes ; l'armée et les autorités alentour décident alors d'enquêter sur ça (en envoyant notamment un gars retenu par une corde !) sans véritable succès ; toutes les femmes du villages tombent ensuite simultanément enceinte donnant naissance à des enfants beaucoup plus rapidement que prévu et ils sont tous précoces et d'apparence similaire - ah oui, ils peuvent contrôler les pensées des gens, aussi. La réalisation est plutôt classique mais elle fonctionne bien (notamment l'incisivité des raccords quand on passe des personnages normaux aux enfants ou inversement ; bon, par contre, ils ont peut-être un peu trop forcé sur la couleur des yeux) et l'histoire est agréable à suivre : rien d'absolument extraordinaire mais c'est chouette.

Walk on the wild side

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Jérôme Bonnell : Chère Léa        2021


J'avais découvert Bonnell complètement par hasard avec le charmant À trois on y va qui était assez original malgré le recours au trio amoureux. Malheureusement, celui-ci n'est pas du même acabit : il part certes d'une cadre bien connu (l'après-rupture) mais il va s'embourber dans un truc assez cringe et balisé. En effet, un gars revient chez son ex-copine et elle lui dit "bah non" et du coup, il va se terrer dans un café à proximité afin de lui écrire une grande lettre d'amour (!) ; le café va alors être un véritable macrocosme qui occupera le centre de l'histoire - et puis cette fin, ohlala... Franchement, ça ne m'a pas beaucoup intéressé et malgré le fait que le film soit assez court, que les acteurices (Anaïs Demoustier et Grégory Gadebois, notamment) soient pas mal et et que ce soit pas si mal réalisé, je me suis quand même ennuyé et honnêtement, j'ai pas grand-chose à dire car c'est assez téléphoné, en fait. J'ai trouvé ça assez agaçant que le film soit du point de vue du gars (qui vient revoir son ex alors que c'est fini et qu'elle lui dise (à nouveau) qu'elle en veut plus) et que le film soit vraiment en mode "ohlala, quel cœur meurtri, quel sentimental" et c'est vraiment comme ça pendant tout le film : on souffle.

Teo Hernandez : Citron pressé au Blue Bar        1984


Ce court-métrage est la première réalisation de Hernandez que je vois (il a pourtant une filmographie assez pléthorique avec une bonne centaines de films plus ou moins expérimentaux tournés principalement en super ; je vais sans doute y revenir - plus par curiosité que parce que celui-ci aurait particulièrement suscité mon intérêt. Ce court a été tourné pendant le festival de Cannes 1984 à l'occasion duquel le réalisateur a présenté un de ses films (qui n'a apparemment pas plu) et se fait un peu son propre Cannes avec ses réflexions en voix-off. En somme, rien d'extrêmement marquant (ça s'inscrit vraiment en rupture de l'artificialité du festival donc bon, rien de très neuf) mais c'est parfois assez amusant et puis ça ne dure qu'une bonne dizaine de minutes.

Emeryck a écrit:

J'ai trouvé ça assez agaçant que le film soit du point de vue du gars (qui vient revoir son ex alors que c'est fini et qu'elle lui dise (à nouveau) qu'elle en veut plus) et que le film soit vraiment en mode "ohlala, quel cœur meurtri, quel sentimental" et c'est vraiment comme ça pendant tout le film : on souffle.[/font]

Bon en même temps c'est un gars qui a réalisé le film, et quelque chose me dit que tout ça ne t'agacerait pas si c'était exactement l'inverse (ce qui est tout de même souvent le cas depuis quelques années – beaucoup trop peu d'années, oui, mais est-ce une raison pour ne plus accepter du tout les points de vue masculins hétéros ? Et merci de m'épargner un procès en masculinisme, je suis infiniment loin de tout ça, j'essaie juste d'être cohérent).

Après, je me fous complètement de ce film (que je n'ai pas vu et suis à peu près certain de ne jamais voir), en revanche je lis très souvent tes posts / critiques !

Golisande a écrit:

Après, je me fous complètement de ce film (que je n'ai pas vu et suis à peu près certain de ne jamais voir), en revanche je lis très souvent tes posts / critiques !

Moi aussi... et surtout, je me demande ce qui peut pousser Emeryck à regarder ce genre de films (je veux dire: des comédies sentimentales françaises récentes.)

(En plus, je ne sais pas pourquoi, j'ai vraiment beaucoup de mal avec toute cette génération d'acteurs français qui tiennent aujourd'hui le haut de l'affiche dans le cinéma français - qui, je ne m'en avise d'ailleurs que maintenant, appartiennent précisément à ma génération: les Lellouche, Duris, Magimel, Dujardin, Gadebois, Ménochet, Efira, Bejo, Calamy, Drucker...)

J'ai tendance à être d'accord avec tout ça (même si j'avoue aussi connaître plutôt mal ce "répertoire", précisément parce que la petite expérience que j'en ai n'est en général pas concluante...)

Il y en a de très bons, je trouve, dans le lot! (je dirais même la majorité, pour ma part)

Oui (je n'ai pas d'exemple précis en tête, mais je n'ai pas vu que des daubes – j'ai d'ailleurs mis un petit bémol à mon post; après, la majorité, je n'irai pas jusque-là, mais encore une fois ma "pratique" ne me permet pas vraiment de juger...).

Edit : tu parles des acteurs, là c'est plus compliqué car c'est aussi une sorte de standard de jeu, de "fond commun" propre à l'époque, qui souvent m'agace (voire m'exaspère), même si ce qu'ils font avec n'est objectivement pas nul...

Golisande a écrit:

Emeryck a écrit:

J'ai trouvé ça assez agaçant que le film soit du point de vue du gars (qui vient revoir son ex alors que c'est fini et qu'elle lui dise (à nouveau) qu'elle en veut plus) et que le film soit vraiment en mode "ohlala, quel cœur meurtri, quel sentimental" et c'est vraiment comme ça pendant tout le film : on souffle.

Bon en même temps c'est un gars qui a réalisé le film, et quelque chose me dit que tout ça ne t'agacerait pas si c'était exactement l'inverse (ce qui est tout de même souvent le cas depuis quelques années – beaucoup trop peu d'années, oui, mais est-ce une raison pour ne plus accepter du tout les points de vue masculins hétéros ? Et merci de m'épargner un procès en masculinisme, je suis infiniment loin de tout ça, j'essaie juste d'être cohérent).

Après, je me fous complètement de ce film (que je n'ai pas vu et suis à peu près certain de ne jamais voir), en revanche je lis très souvent tes posts / critiques !

Je ne comprends pas trop ce que tu mets sous l'inverse mais effectivement, si je saisis bien, ça ne me dérangerait pas mais en même temps, la situation n'est pas symétrique donc bon... Je ne dis pas qu'il ne faut plus accepter les points de vue masculins hétéros, je dis juste que là, je trouve ça agaçant car on est vraiment en empathie avec lui alors qu'il a une conduite problématique (type harcèlement, quoi) et puis ça en fait des caisses - par exemple, à la fin, il y a un moment hyper emphatique où il jette les pages de sa grande lettre par la fenêtre d'une voiture... ça, ça me gonfle. En plus, l'impulsion de tout ça, c'est l'alcool et je trouve ça encore plus problématique car c'est souvent utilisé comme excuse ou circonstance atténuante.

Oui, tu as raison parce que ça ne vaut pas grand-chose même si ce n'est pas une bouse de compétition non plus. 

Benedictus a écrit:

Golisande a écrit:

Après, je me fous complètement de ce film (que je n'ai pas vu et suis à peu près certain de ne jamais voir), en revanche je lis très souvent tes posts / critiques !

Moi aussi... et surtout, je me demande ce qui peut pousser Emeryck à regarder ce genre de films (je veux dire: des comédies sentimentales françaises récentes.)

(En plus, je ne sais pas pourquoi, j'ai vraiment beaucoup de mal avec toute cette génération d'acteurs français qui tiennent aujourd'hui le haut de l'affiche dans le cinéma français - qui, je ne m'en avise d'ailleurs que maintenant, appartiennent précisément à ma génération: les Lellouche, Duris, Magimel, Dujardin, Gadebois, Ménochet, Efira, Bejo, Calamy, Drucker...)

 c'est assez simple dans ce cas : le réalisateur m'avait agréablement surpris et du coup, j'étais curieux. Mais des fois, il est vrai que je lance des films un peu au hasard - ou parfois, juste pour le/la réalisateurice ou un(e) acteurice.

Bah là, tu mets des daubes avec des très bons : personnellement, dans cette liste, mes préféré(e)s sont Ménochet, Calamy et Efira je l'aime bien aussi ; par contre, ma tolérance au Lellouche est assez faible (je le trouve vraiment pas très bon), Dujardin bof ; Gadebois, sans le trouver sensationnel, il m'a agréablement surpris dernièrement. Pour Magimel, je comprends rien : il ne m'avait jamais vraiment marqué et il y a quelques mois, j'ai vu Pacifiction d'Albert Serra où il est vraiment magistral et je comprends pas comment un tel saut est possible. 

Xavier a écrit:

Il y en a de très bons, je trouve, dans le lot! (je dirais même la majorité, pour ma part)

Même Lellouche ? 

Emeryck a écrit:

Je ne comprends pas trop ce que tu mets sous l'inverse mais effectivement, si je saisis bien, ça ne me dérangerait pas mais en même temps, la situation n'est pas symétrique donc bon... Je ne dis pas qu'il ne faut plus accepter les points de vue masculins hétéros, je dis juste que là, je trouve ça agaçant car on est vraiment en empathie avec lui alors qu'il a une conduite problématique (type harcèlement, quoi)

De quelle (as)symétrie parles-tu ? Parce que là si j'ai bien compris il s'agit d'un type qui est encore amoureux de son ex qui ne veut plus de lui, et qui va dans un café lui écrire une lettre d'amour : je ne vois pas bien où est le harcèlement (ce n'est pas comme s'il campait devant chez elle, elle ne sait même pas qu'il est dans ce café), et de qui ou de quoi la situation n'est pas symétrique en l'occurence (sauf du strict point de vue sentimentalo-sexuel)...

Bon, je n'ai pas vu le film, si ça se trouve le harcèlement vient après, mais ton résumé ne laisse rien transparaître de tel (ou alors j'ai mal lu).

L'inverse = par exemple, tu imagines le même film (ou à peu près) en intervertissant les rôles de Demoustier et de Gadebois/Montel (je ne sais pas quel Grégory joue l'éconduit)...

Golisande a écrit:

Emeryck a écrit:

Je ne comprends pas trop ce que tu mets sous l'inverse mais effectivement, si je saisis bien, ça ne me dérangerait pas mais en même temps, la situation n'est pas symétrique donc bon... Je ne dis pas qu'il ne faut plus accepter les points de vue masculins hétéros, je dis juste que là, je trouve ça agaçant car on est vraiment en empathie avec lui alors qu'il a une conduite problématique (type harcèlement, quoi)

De quelle (as)symétrie parles-tu ? Parce que là si j'ai bien compris il s'agit d'un type qui est encore amoureux de son ex qui ne veut plus de lui, et qui va dans un café lui écrire une lettre d'amour : je ne vois pas bien où est le harcèlement (ce n'est pas comme s'il campait devant chez elle, elle ne sait même pas qu'il est dans ce café), et de qui ou de quoi la situation n'est pas symétrique en l'occurence (sauf du strict point de vue sentimentalo-sexuel)...

Bon, je n'ai pas vu le film, si ça se trouve le harcèlement vient après, mais ton résumé ne laisse rien transparaître de tel (ou alors j'ai mal lu).

L'inverse = par exemple, tu imagines le même film (ou à peu près) en intervertissant les rôles de Demoustier et de Gadebois/Montel (je ne sais pas lequel joue l'éconduit)...

Oui, c'est ça, l'histoire. Pour moi, c'est une conduite type harcèlement : l'ex l'a déjà viré et il revient à la charge, il voit clairement qu'encore une fois (quelle surprise !), elle ne veut pas de lui et il insiste un peu puis ensuite, si ça ne suffisait pas, il veut lui écrire une petite lettre ; pour moi, on dirait vraiment que le film légitime le fait que le personnage essaie de se remettre avec son ex jusqu'à temps que ça passe - et met accessoirement l'accent sur les affects de ce personnage.

Concernant la assymétrie, je voulais dire qu'un homme hétéro et cis qui joue ce rôle précis ne veut pas du tout dire la même chose qu'un homme queer ou une femme qui le jouerait et j'ai trouvé que cette symétrie était pour toi implicite dans la question que tu m'adressais.

Emeryck a écrit:

Concernant la assymétrie, je voulais dire qu'un homme hétéro et cis qui joue ce rôle précis ne veut pas du tout dire la même chose qu'un homme queer ou une femme qui le jouerait

En effet, j'aimerais bien que tu m'expliques car c'est assez hermétique pour moi (d'autant que, je le répète, écrire une lettre d'amour dans un bar n'est pas un acte de harcèlement).

Emeryck a écrit:

Oui, c'est ça, l'histoire. Pour moi, c'est une conduite type harcèlement : l'ex l'a déjà viré et il revient à la charge, il voit clairement qu'encore une fois (quelle surprise !), elle ne veut pas de lui et il insiste un peu puis ensuite, si ça ne suffisait pas, il veut lui écrire une petite lettre ; pour moi, on dirait vraiment que le film légitime le fait que le personnage essaie de se remettre avec son ex jusqu'à temps que ça passe - et met accessoirement l'accent sur les affects de ce personnage.

Alors pour un homme hétéro cis, être amoureux d'une femme qui ne l'est pas (ou plus) de lui et se permettre simplement de le dire, c'est déjà du harcèlement ? Et (par conséquent ?) les affects d'un tel personnage ne méritent que du mépris ?

Je ne me rendais pas compte que ça allait jusque-là.

Golisande a écrit:

Je ne me rendais pas compte que ça allait jusque-là.

Bon, j'arrête ici parce que je sens qu'il y a des présupposés assez désagréables - typiquement ce ça.

Charlie Chaplin : The count        1916


Ce film appartient à la série de courts-métrages que Chaplin a tourné pour la Mutual Film Corporation ; comme l'autre que j'avais vu (Behind the screen), c'est sympathique (même si celui-ci est plus réussi) mais assez anecdotique : Chaplin joue un apprenti-tailleur qui se fait renvoyer parce qu'il a brûlé un costume avec le fer à repasser ; en constatant les dégâts, son patron trouve aussi une petite note au fond d'une poche disant que le propriétaire du costume ne pourrait pas aller à une soirée ; du coup, le patron décide de se faire passer pour le propriétaire du costume mais Chaplin y avait déjà pensé et ils se rencontrent à la soirée ; bien sûr, l'hôte ne tarde pas à s'apercevoir de la supercherie. C'est certes amusant (et pas très long : un moins d'une demi-heure) mais ça ne va pas beaucoup plus loin sur quelque aspect que ce soit.

Emeryck a écrit:

Golisande a écrit:

Je ne me rendais pas compte que ça allait jusque-là.

Bon, j'arrête ici parce que je sens qu'il y a des présupposés assez désagréables - typiquement ce ça.

C'est marrant, parce que justement je ne l'ai pas mis en italique...

"Bon" , puisque c'est moi qui ai des présupposés, tu as raison, brisons là (comme dirait le boomer barbu que je suis) : en tout cas ce fut un vrai plaisir de discuter, et je te remercie pour ton argumentation qui m'a vraiment permis de mieux comprendre ton point de vue...

Au fait je viens de voir ton Beigbeder : figure-toi quelqu'un m'a parlé hier de son "bouquin" dont j'ignorais l'existence, et je lui ai longuement exprimé tout le mépris que j'ai pour ce type...

J'en ai un peu marre des gens qui croient tout savoir et tout comprendre, et qui jugent les autres dont ils ne savent rien sur un pronom démonstratif.

Golisande a écrit:

Emeryck a écrit:

Golisande a écrit:

Je ne me rendais pas compte que ça allait jusque-là.

Bon, j'arrête ici parce que je sens qu'il y a des présupposés assez désagréables - typiquement ce ça.

C'est marrant, parce que justement je ne l'ai pas mis en italique...

c’est pas une question d’italique mais que manifestement tu regrètes que quelque chose « aille jusque-là », donc il y a visiblement un sous-texte.

S'il y a du sous-texte, il est d'abord et avant tout (massivement) chez ceux qui jugent qu'ils n'ont pas à discuter avec quelqu'un sous prétexte que ce quelqu'un a écrit "ça", et qui préfèrent balancer une photo d'un abruti en se croyant eux-mêmes très malins. C'est à ça que mon ça faisait référence.

Après, j'ai aussi écrit d'autres mots que ça, mais je ne peux que constater que le ça a pris toute la place, et servi de prétexte pour ignorer tout le reste.
Je trouve ça déprimant.

Golisande a écrit:

S'il y a du sous-texte, il est d'abord et avant tout (massivement) chez ceux qui jugent qu'ils n'ont pas à discuter avec quelqu'un sous prétexte que ce quelqu'un a écrit "ça". C'est à ça que mon ça faisait référence.

Sauf que ton ça vient avant ma réponse donc il y a un problème d'ordre (chrono)logique, là. 

Si tu n'avais pas écrit cette phrase (qui n'a en passant aucun intérêt à part donner un ton désagréable au message), j'aurais répondu.

Emeryck a écrit:

Sauf que ton ça vient avant ma réponse donc il y a un problème d'ordre (chrono)logique, là.

Non : mon ça faisait référence à ceux qui se comportent comme tu l'as fait juste après (ce que tes propos précédents me faisaient malheureusement redouter)...

Golisande a écrit:

Non : mon ça faisait référence à ceux qui se comportent comme tu l'as fait juste après...

voyager dans le futur doit être fascinant je t’envie beaucoup !
(p.s. la cataphore c’est un procédé de style ça ne marche pas en vrai, y a un souci d’ordre chronologique.)

Emeryck a écrit:

 

Xavier a écrit:

Il y en a de très bons, je trouve, dans le lot! (je dirais même la majorité, pour ma part)

Même Lellouche ? 

Ca serait peut-être la seule exception dans la liste en question, même si finalement je l'aime bien dans un ou deux cas. (Le Sens de la fête, Fumer fait tousser)

Xavier a écrit:

Emeryck a écrit:

 

Xavier a écrit:

Il y en a de très bons, je trouve, dans le lot! (je dirais même la majorité, pour ma part)

Même Lellouche ? 

Ca serait peut-être la seule exception dans la liste en question, même si finalement je l'aime bien dans un ou deux cas. (Le Sens de la fête, Fumer fait tousser)

Ouais, dans Fumer fait tousser, il n'est pas si mal, c'est vrai.

Et Magimel m'agace assez souvent, sans que je puisse dire pour autant que ce n'est pas du tout un bon acteur.

lulu a écrit:

voyager dans le futur doit être fascinant je t’envie beaucoup !
(p.s. la cataphore c’est un procédé de style ça ne marche pas en vrai, y a un souci d’ordre chronologique.)

Alors : mon ça (puisque c'est tout ce qui reste de ce que j'ai écrit) faisait référence aux mécanismes consistant à simplifier, catégoriser, amalgamer, généraliser, appliquer des systèmes d'étiquettes rigides aux individus (tout en prétendant par ailleurs vouloir renverser précisément les barrière et supprimer les catégories) — mécanismes pouvant amener, par exemple, à considérer que tout homme cisgenre hétérosexuel étant par définition un prédateur et un violeur en puissance, le seul fait d'exprimer par des mots (même écrits au fond d'un café) un sentiment envers quelqu'un (une femme, par définition victime) lui ayant fait savoir qu'elle n'avait pas de sentiments pour lui (car il était bien question de sentiments) le transforme en harceleur de fait, et rend du même coup négligeables et indignes (pour ne pas dire répugnants) ses propres sentiments.

À part ça, l'ironie c'est super, mais souvent ça empêche de réfléchir.

rt si t'es triste

Je suis pas triste, mais c'est quoi rt ?
 
(Ou, si j'ai compris ce que je crains d'avoir compris, quand est-ce que tu passes à Hitler ? Ce serait facile, en plus j'aime beaucoup Richard Wagner.)

On va peut-être se calmer non ?

Emeryck a écrit:

Bah là, tu mets des daubes avec des très bons : personnellement, dans cette liste, mes préféré(e)s sont Ménochet, Calamy et Efira je l'aime bien aussi ; par contre, ma tolérance au Lellouche est assez faible (je le trouve vraiment pas très bon), Dujardin bof ; Gadebois, sans le trouver sensationnel, il m'a agréablement surpris dernièrement. Pour Magimel, je comprends rien : il ne m'avait jamais vraiment marqué et il y a quelques mois, j'ai vu Pacifiction d'Albert Serra où il est vraiment magistral et je comprends pas comment un tel saut est possible. 

Justement, c'était un peu, en filigrane, le sens de ma remarque: le peu d'atomes crochus que je ressens à l'égard ces acteurs et actrices (dont j'ai l'impression - peut-être fausse - qu'on les voit partout dans le cinéma français d'aujourd'hui) ne me semble pas du tout corrélé avec, disons, une évaluation objective de leurs qualités d'acteurs. Parce que, oui, objectivement, Ménochet allie (un peu comme pouvait le faire Depardieu dans les années 80/90) une présence physique peu commune et un jeu parfois d'une grande subtilité - et pour autant, il ne me donne finalement pas envie de regarder ses films; pas significativement plus que Lellouche ou Dujardin, alors que j'ai trouvé ces derniers pénibles presque à chaque fois que je les ai vus. C'est pour ça que j'émettais l'idée d'une sorte de biais générationnel.

(Alors qu'il y a beaucoup d'acteurs que j'aime énormément dans la génération d'avant - typiquement les acteurs-Desplechin: Salinger, Balibar, Amalric, Montalembert, Devos, Denicourt... - mais aussi dans les générations suivantes - comme Vincent Lacoste ou Luàna Bajrami.)

J'ai fortement éprouvé ça avec un des rares films français un peu récents que j'ai regardés jusqu'au bout, Seules les bêtes de Moll: alors même que je trouvais Ménochet et Calamy impeccables, c'étaient finalement eux qui m'intéressaient le moins.

Fritz Lang : House by the river        1950


Dans la filmographie de Lang, ce film vient juste après Secret beyond the door et je dois dire qu'il est presque aussi décevant que ce dernier. Dans ce film, on suit un écrivain qui étrangle et tue sa domestique après qu'elle a crié lorsqu'il lui a fait des avances, ivre ; il décide ensuite avec l'aide de son frère (d'abord réticent) de cacher le corps en le lestant et en le jetant dans une rivière. J'ai trouvé le film pas si mal techniquement (contrairement à Secret beyond the door) mais j'ai vraiment pas compris où il voulait aller (on sent que comme dans le film précédent, il y a un sous-texte assez psychanalytique notamment autour de la pulsion et du refoulé) : j'ai par exemple trouvé cette séquence du procès assez inutile et j'ai trouvé d'autres séquences vraiment grotesque (par exemple, la séquence vers la fin où le vent s'engouffre dans la maison et on suggère (très lourdement) qu'à travers le rideau s'engouffrant dans la maison se manifeste l'esprit de la femme tuée au début) ; c'est dommage car l'ouverture en trombe était assez réussie et aurait pu donner lieu à un bon film et il y avait des motifs assez chouettes par ailleurs - celui du poisson volant et luisant, par exemple.

Pierre Richard : Je suis timide, mais je me soigne        1978

 + / 
Je continue (lentement) ma découverte de la filmographie de Pierre Richard en tant que réalisateur ; ce film vient juste après Je sais rien mais je dirai tout qui était un bordel sans nom, son scénario a été écrit avec Jean-Jacques Annaud et Alain Godard mais ça reste tout de même un scénario très court qui est principalement construit comme une suite de sketches où Pierre Richard cabotine - à la différence du film précédent, plusieurs de ces sketches fonctionnent et sont assez drôle (celui au restaurant, ceux aux magasins de vêtements). À la différence des autres films qu'il a réalisés, il est ici en duo (avec Aldo Maccione... quelle idée...) et ce dernier joue son coach (escroc mais qui se retrouve malgré tout mêlé à ses aventures) qui est censé l'aider à vaincre sa timidité ; sinon, j'ai bien aimé Jacques François dans ce film qui a pour une fois un rôle de relative importance. D'un point de vue technique, comme souvent avec Richard, il n'y a pas grand-chose à dire si ce n'est que c'est pas fameux ; sinon, l'histoire est assez cringe puisque le personnage de Pierre Richard passe son temps à espionner une femme.

Emeryck a écrit:

Fritz Lang : House by the river        1950


aurait pu donner lieu à un bon film

Mais c'est déjà le cas!
Pour ma part j'aime beaucoup les éclats expressionniste/romantique qui montent en puissance sur la fin avec l'apparition de ce fantôme comme retour du refoulé et manifestation concrète de la culpabilité. Il y a aussi toutes les scènes sur le fleuve.
Vraiment pour moi c'est peut être l'un des meilleurs Lang américain! malgré le côté série B cheap qui se fait sentir dans certaines scènes (comme le procès c'est vrai).
C'est vrai que ça n'est pas toujours subtile mais la subtilité est une valeur surestimée

Parsifal a écrit:

Mais c'est déjà le cas!
Pour ma part j'aime beaucoup les éclats expressionniste/romantique qui montent en puissance sur la fin avec l'apparition de ce fantôme comme retour du refoulé et manifestation concrète de la culpabilité. Il y a aussi toutes les scènes sur le fleuve.
Vraiment pour moi c'est peut être l'un des meilleurs Lang américain! malgré le côté série B cheap qui se fait sentir dans certaines scènes (comme le procès c'est vrai).

(Sauf que, pour ma part, le côté série B cheap fait aussi partie de ce que j'aime bien dans mes Lang américains préférés.)

Benedictus a écrit:

Parsifal a écrit:

Mais c'est déjà le cas!
Pour ma part j'aime beaucoup les éclats expressionniste/romantique qui montent en puissance sur la fin avec l'apparition de ce fantôme comme retour du refoulé et manifestation concrète de la culpabilité. Il y a aussi toutes les scènes sur le fleuve.
Vraiment pour moi c'est peut être l'un des meilleurs Lang américain! malgré le côté série B cheap qui se fait sentir dans certaines scènes (comme le procès c'est vrai).

(Sauf que, pour ma part, le côté série B cheap fait aussi partie de ce que j'aime bien dans mes Lang américains préférés.)

Oui moi aussi, mais là il y a des moments ou le côté cheap se fait un peu trop sentir qu'on puisse y trouver la même poésie que dans Rancho Notorious par exemple, qui est un autre film que j'adore!

Tout à fait d'accord. Je trouve le film à mi chemin entre rêverie et pur cauchemar puissamment évocateur. Cela dit, pour moi Le Secret derrière la porte est un chef d'œuvre alors bon ... (et j'adore Rancho Notorious, un des mes westerns favoris).

Sinon, Parsifal, tu as soutenu, ça y est, c'est derrière toi, tout ça ? Je n'ai pas vu si tu en as parlé sur le forum.

Francesco a écrit:

Sinon, Parsifal, tu as soutenu, ça y est, c'est derrière toi, tout ça ? Je n'ai pas vu si tu en as parlé sur le forum.

(non pas encore mais je suis en train de finir)

Parsifal a écrit:

Emeryck a écrit:

Fritz Lang : House by the river        1950

aurait pu donner lieu à un bon film

Mais c'est déjà le cas!
Pour ma part j'aime beaucoup les éclats expressionniste/romantique qui montent en puissance sur la fin avec l'apparition de ce fantôme comme retour du refoulé et manifestation concrète de la culpabilité. Il y a aussi toutes les scènes sur le fleuve.
Vraiment pour moi c'est peut être l'un des meilleurs Lang américain! malgré le côté série B cheap qui se fait sentir dans certaines scènes (comme le procès c'est vrai).
C'est vrai que ça n'est pas toujours subtile mais la subtilité est une valeur surestimée

Oui, les scènes sur le fleuve sont belles, c'est vrai ; j'ai peut-être été un peu sévère mais, par exemple, cette fin avec le fantôme, ça m'a plutôt agacé - enfin, agacé est peut-être un terme un peu fort mais je me suis dit "ah ouais, d'accord..."

L'un des meilleurs Lang américains, vraiment ? Je ne les ai pas tous vus (loin de là) mais pour moi des films comme Fury, Beyond a reasonable doubt voire ceux sur le nazisme. 

(Bon courage pour la fin de ta thèse !  )

Emeryck a écrit:

Parsifal a écrit:

Emeryck a écrit:

Fritz Lang : House by the river        1950

aurait pu donner lieu à un bon film

Mais c'est déjà le cas!
Pour ma part j'aime beaucoup les éclats expressionniste/romantique qui montent en puissance sur la fin avec l'apparition de ce fantôme comme retour du refoulé et manifestation concrète de la culpabilité. Il y a aussi toutes les scènes sur le fleuve.
Vraiment pour moi c'est peut être l'un des meilleurs Lang américain! malgré le côté série B cheap qui se fait sentir dans certaines scènes (comme le procès c'est vrai).
C'est vrai que ça n'est pas toujours subtile mais la subtilité est une valeur surestimée

Oui, les scènes sur le fleuve sont belles, c'est vrai ; j'ai peut-être été un peu sévère mais, par exemple, cette fin avec le fantôme, ça m'a plutôt agacé - enfin, agacé est peut-être un terme un peu fort mais je me suis dit "ah ouais, d'accord..."

L'un des meilleurs Lang américains, vraiment ? Je ne les ai pas tous vus (loin de là) mais pour moi des films comme Fury, Beyond a reasonable doubt voire ceux sur le nazisme. 

(Bon courage pour la fin de ta thèse !  )

(merci! )

Ben justement je préfère House by the river à Fury auquel on peut aussi reprocher un certain manque de subtilité et une fin quelque peu expédiée, dans mon souvenir (mais c'est souvent le cas le côté lapidaire des conclusions dans les Lang américain je trouve).
Ceux sur le nazisme je les aime bien mais ce n sont pas ceux que je préfère non plus. Vraiment je dirais Rancho Notorious, House by the River, La Rue Rouge, La Femme au portrait et comme Francesco Le secret derrière la porte, pour mes préférés. Il faudrait que je revois Beyond a reasonable doubt.

Mario Bava : La ragazza che sapeva troppo        1963


Ce film a un rôle assez particulier dans la filmographie de Bava : c'est d'une part son dernier film en noir et blanc et ce serait son premier film ouvrant la voie à sa série de gialli. J'ai trouvé le résultat assez chouette : l'histoire est assez rocambolesque (une jeune femme américaine en voyage à Rome est témoin d'un meurtre et face à la police qui ne la croit pas, elle décide de mener sa propre enquête : elle rencontre alors une amie de la victime et un journaliste qui avait (secrètement) couvert les différents meurtres) et j'ai notamment apprécié les petits détails assez absurdes (le fait que le tueur procède sans aucune raison par ordre alphabétique pour le choix de ses victimes) ou de l'ordre de la justification bancale (le coup de la beuh à la fin et le gars trafiquant de drogue au début). Je trouve que malgré tout, c'est sans doute le scénario qui tient le mieux la route parmi tous les Bava que j'ai pu voir (même si la partie après le twist est assez décevant avec cette sorte de twist alternatif potentiel complètement convenu) et visuellement, c'est vraiment chouette. Le noir et blanc a été imposé par le producteur (car les films d'épouvante d'alors sortaient encore en noir et blanc en Italie), j'aurais été curieux de voir ce que ça aurait donné en couleur : on aurait pu peut-être avoir un Summertime de Lean à Rome et qui tourne mal.

Emmanuel Mouret : L'art d'aimer        2011


J'avais trouvé plutôt pas (si) mal les derniers Mouret que j'avais vus : sans les trouver exceptionnels, ils n'étaient pas agaçants et étaient même plutôt divertissants et drôles. Malheureusement, ce n'est pas le cas ici : j'ai trouvé ce film vraiment gonflant et pas très intéressant. On y suit cinq paires de personnages (parfois tendant vers le trio) tous plus ou moins dans une relation amoureuse (présente ou en devenir) ; comme souvent chez Mouret (c'était déjà particulièrement le cas dans Un baiser s'il vous plaît), il y a une explicitation assez extrême (souvent à but comique) des gestes d'affect qui devient ici assez fatigante et fastidieuse ; les croisements entre les différents tandems ou trios auraient pu apporter quelque chose d'assez dynamique et ludique mais j'ai trouvé que ça ne marchait pas vraiment - mais peut-être que j'étais aussi trop agacé par l'aspect fastidieux de l'explicitation et le cringe éventuel qui en résulte, qui est, disons-le, un cringe encore différent de celui qui peuple les premiers films de Mouret. En plus de ça, la distribution pléthorique (Ariane Ascaride, François Cluzet, Judith Godrèche, Gaspard Ulliel, Frédérique Bel, Julie Depardieu, etc.) semble aller nulle part. Sinon, pour finir avec une note positive, j'ai aimé la manière d'utiliser la musique et la voix-off n'est pas si mal. Je vois que les prochains films sont dans des tonalités assez différentes, curieux de voir ça.

Agnès Varda : Mur murs        1981


Dans la filmographie de Varda, ce documentaire est presque parallèle à son long-métrage Documenteur qui se passe aussi à Los Angeles ; comme son nom l'indique, le documentaire s'intéresse aux peintures murales à Los Angeles et plus particulièrement aux artistes de la communauté mexicaine de Los Angeles, iels sont interviewé(e)s tour à tour (ainsi que des gens qui habitent à proximité des fresques) et leurs interviews sont entrecoupées de prises de vues commentées par Varda en voix-off. C'est assez chouette, il y a une belle bande originale et le ton bienveillant (c'est vraiment ce qui frappe : elle leur laisse le temps de parler, elle est intéressée) est assez chouette et Varda aborde (entre autres) la question de l'aspect public de ces espaces (à rebours des expositions et de ce qui en découle) mais également la manière dont iels sont venu(e)s à faire leur fresque - parfois, iels n'étaient pas du tout artiste. Malgré tout, je me suis tout de même un petit peu ennuyé (même si globalement, j'ai bien aimé), peut-être que je n'étais pas tellement dans la même atmosphère que le film et que j'attendais quelque chose de plus directionnel dans le propos - comme on peut parfois le voir dans d'autres documentaires de Varda.

Serge Moati : Nuit d'or        1976

 +
Ce film est l'un des deux films réalisés par Serge Moati (oui, le père de l'acteur et réalisateur Félix Moati) pour le cinéma ; il a également réalisé beaucoup de documentaires (notamment autour de Mitterrand dont il a été le conseiller). Ce film est vraiment une curiosité, tout d'abord par son casting (Bernard Blier, Klaus Kinski, Marie Dubois, Anny Duperey, Jean-Luc Bideau, Maurice Ronet, Charles Vanel, entre autres) mais également par son ambiance que j'ai trouvé assez réussie. Malheureusement, le récit est assez faiblard (en gros, un homme (gros joueur) a été accusé de meurtre et revient hanter les gens qui l'ont accusé et qui l'ont emmerdé à un moment ou un autre ; un inspecteur (Blier...) décide de se mêler à cette drôle d'affaire), aussi bien en terme de rythme que d'inventivité ; c'est vraiment dommage car l'ambiance (très bizarre) pourrait le servir à merveille - cette ambiance bizarre m'a d'ailleurs rappelé celle de France société anonyme d'Alain Corneau, notamment avec tous ces grands espaces assez modernes, ouverts et vide (ici, c'est le casino) et puis ces histoires de sociétés secrètes (dans le Corneau, il y a une société pour la "défonce libre" je crois) et ici, il y a une sorte de secte (religieuse). En fait, sur leur aspect raté, ces deux films sont également similaires - mais le Moati, je sais pas, il a un petit quelque chose en plus : l'aspect prenant et foutraque de son ambiance a quelque chose d'un peu attachant.

Decision to leave, Park Chan-wook