Votre dernier film visionné

DavidLeMarrec a écrit:

Emeryck a écrit:

Walther Ruttmann : Berlin, symphonie d'une grande ville        1927

Certaines scènes sont remarquables en terme de montage - le début, notamment - et certains plans captent le mouvement de façon assez stupéfiante mais je n'ai pas accroché et me suis assez ennuyé. 

Mais la musique de Meisel, tout de même !!  Le propos est sans doute un peu contemplatif (ce qui ne devrait pas te gêner), mais combiné à la musique, il se passe beaucoup de choses, je trouve – j'en ai souvent écouté la musique avant même de découvrir le film, à dire vrai…

Je ne crois pas que ma version soit accompagnée par cette musique - je ne sais plus de qui elle est, d'ailleurs. Ce n'est pas tant une question de contemplatif ; ça n'a simplement pas tellement capté mon attention, là où un Vertov la retient entièrement.

Antonin Baudry : Le chant du loup        2019

 +
Je n'ai pas trouvé ce film si désagréable que ça. Cependant, il y a quand même des choses qui ne marchent pas très bien : les ficelles scénaristiques sont quand même très apparentes - je pense surtout à la fin -, les acteurs pas toujours très bons et la musique est vraiment mauvaise. Ce que j'ai aimé dans ce film, c'est l'aspect obsessionnel notamment à travers cet homme clairauident, plutôt jusquauboutiste.

Claude Miller : La meilleure façon de marcher        1976


J'ai plutôt aimé. Même si sur le fond le propos est toujours actuel - hélas - le film a tout de même un peu vieilli et sent très fort les années soixante-dix : cette ambiance colonie de vacances, ce primat du groupe - malgré les trajectoires individuelles (divergentes). Après, bon, accentuer les différences interindividuelles, c'est un peu l'axiomatique du film. Cependant, l'inversion du rapport de pouvoir est plaisante. Encore un grand rôle de Patrick Dewaere même si ce n'est pas au niveau de son rôle dans Un mauvais fils de Sautet.

Xavier Legrand : Jusqu'à la garde        2018

 + / 
Là où Baudry laisse les ficelles du genre à nu, Legrand les estompe et nous surprend. Je trouve que le titre est particulièrement significatif dans les deux dimensions qu'il suggère : jusqu'à traduit très bien la progression globale du film, un grand crescendo quasiment délirant ; et le double sens de garde qui est à la fois - littéralement - dans le contexte du récit, la garde d'enfants mais ça suggère aussi quelque chose de plus violent - la garde en boxe, par exemple, grâce à laquelle on se protège. Ici, la protection prend la forme du silence, de la fuite. Ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce film, c'est le fait qu'il soit très simple, sans grandiloquence avec des scènes que l'on pourrait penser anodines ; et il y aussi cette instaurations de leitmotivs (celui de la ceinture de sécurité, notamment) qui créent des rimes intrafilmiques parfois lourdes de sens. Une très bonne surprise, en somme.

Emeryck a écrit:

Là où Baudry laisse les ficelles du genre à nu, Legrand les estompe et nous surprend. Je trouve que le titre est particulièrement significatif dans les deux dimensions qu'il suggère : jusqu'à traduit très bien la progression globale du film, un grand crescendo quasiment délirant ; et le double sens de garde qui est à la fois - littéralement - dans le contexte du récit, la garde d'enfants mais ça suggère aussi quelque chose de plus violent - la garde en boxe, par exemple, grâce à laquelle on se protège. Ici, la protection prend la forme du silence, de la fuite. Ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce film, c'est le fait qu'il soit très simple, sans grandiloquence avec des scènes que l'on pourrait penser anodines ; et il y aussi cette instaurations de leitmotivs (celui de la ceinture de sécurité, notamment) qui créent des rimes intrafilmiques parfois lourdes de sens. Une très bonne surprise, en somme.

Là, j'ai pas du tout aimé, j'ai trouvé ça banalement filmé, un peu à la manière d'un téléfilm, et la fin est vraiment grotesque. La seule chose qui vaut le coup, c'est l'acteur qui fait le père et que j'ai trouvé vraiment très bon (et la séquence d'ouverture chez la juge n'est pas mal non plus).

Stefano P a écrit:

Emeryck a écrit:

Là où Baudry laisse les ficelles du genre à nu, Legrand les estompe et nous surprend. Je trouve que le titre est particulièrement significatif dans les deux dimensions qu'il suggère : jusqu'à traduit très bien la progression globale du film, un grand crescendo quasiment délirant ; et le double sens de garde qui est à la fois - littéralement - dans le contexte du récit, la garde d'enfants mais ça suggère aussi quelque chose de plus violent - la garde en boxe, par exemple, grâce à laquelle on se protège. Ici, la protection prend la forme du silence, de la fuite. Ce que j'ai beaucoup apprécié dans ce film, c'est le fait qu'il soit très simple, sans grandiloquence avec des scènes que l'on pourrait penser anodines ; et il y aussi cette instaurations de leitmotivs (celui de la ceinture de sécurité, notamment) qui créent des rimes intrafilmiques parfois lourdes de sens. Une très bonne surprise, en somme.

Là, j'ai pas du tout aimé, j'ai trouvé ça banalement filmé, un peu à la manière d'un téléfilm, et la fin est vraiment grotesque. La seule chose qui vaut le coup, c'est l'acteur qui fait le père et que j'ai trouvé vraiment très bon (et la séquence d'ouverture chez la juge n'est pas mal non plus).

C'est filmé de manière très sobre, plutôt fonctionnelle mais ce n'est pas un problème pour moi. Pourquoi trouves-tu la fin grotesque ?
Le seul point sur lequel je te rejoins, c'est sur le fait que Ménochet convient très bien au rôle.

Emeryck a écrit:

Pourquoi trouves-tu la fin grotesque ?

Je ne vais pas spoiler pour ceux qui le verront, mais franchement, ce côté Shining du pauvre, ça m'a fait plus rigoler que trembler...

Emeryck a écrit:

(La meilleure façon de marcher)
J'ai plutôt aimé. Même si sur le fond le propos est toujours actuel - hélas - le film a tout de même un peu vieilli et sent très fort les années soixante-dix : cette ambiance colonie de vacances, ce primat du groupe - malgré les trajectoires individuelles (divergentes). Après, bon, accentuer les différences interindividuelles, c'est un peu l'axiomatique du film. Cependant, l'inversion du rapport de pouvoir est plaisante. Encore un grand rôle de Patrick Dewaere même si ce n'est pas au niveau de son rôle dans Un mauvais fils de Sautet.

C'est marrant, je l'ai vu aussi en salle il y a quelques jours ; je trouve que ça tient très bien le coup, la direction d'acteurs est vraiment superbe, avec surtout Dewaere excellent et troublant, toujours sur le fil du rasoir, au bord de la crise de nerfs : dans les scènes avec Bouchitey, on ne sait jamais s'il va lui rouler une pelle ou lui mettre son poing dans la figure, c'est vraiment un acteur fantastique ! Et la scène où Piéplu lit les propositions que les gamins ont déposées dans la "boîte à idées" est toujours aussi drôle...

Stefano P a écrit:

Emeryck a écrit:

Pourquoi trouves-tu la fin grotesque ?

Je ne vais pas spoiler pour ceux qui le verront, mais franchement, ce côté Shining du pauvre, ça m'a fait plus rigoler que trembler...

Je ne dis pas que ça m'a fait trembler mais je ne trouve pas ça impertinent.

Stefano P a écrit:

Emeryck a écrit:

(La meilleure façon de marcher)
J'ai plutôt aimé. Même si sur le fond le propos est toujours actuel - hélas - le film a tout de même un peu vieilli et sent très fort les années soixante-dix : cette ambiance colonie de vacances, ce primat du groupe - malgré les trajectoires individuelles (divergentes). Après, bon, accentuer les différences interindividuelles, c'est un peu l'axiomatique du film. Cependant, l'inversion du rapport de pouvoir est plaisante. Encore un grand rôle de Patrick Dewaere même si ce n'est pas au niveau de son rôle dans Un mauvais fils de Sautet.

C'est marrant, je l'ai vu aussi en salle il y a quelques jours ; je trouve que ça tient très bien le coup, la direction d'acteurs est vraiment superbe, avec surtout Dewaere excellent et troublant, toujours sur le fil du rasoir, au bord de la crise de nerfs : dans les scènes avec Bouchitey, on ne sait jamais s'il va lui rouler une pelle ou lui mettre son poing dans la figure, c'est vraiment un acteur fantastique ! Et la scène où Piéplu lit les propositions que les gamins ont déposées dans la "boîte à idées" est toujours aussi drôle...

Vive le Champo.
Oui, Dewaere, exceptionnel ; oui, tout à fait.

Alifie a écrit:

Emeryck a écrit:

Encore un grand rôle de Patrick Dewaere même si ce n'est pas au niveau de son rôle dans Un mauvais fils de Sautet.

A ne pas louper dans sa filmographie AMHA, si tu ne l'as pas déja vu :

C'est prévu, merci. 

Oui le Miller très bon … le Corneau aussi, évidemment.

Hier soir, quelques courts-métrages.

Jean-Luc Godard : De l'origine du XXIème siècle        2000


Je suis plutôt hermétique aux productions de Godard après 1966-67 - à part sa trilogie du début des années 80 (Passion, Prénom Carmen et Je vous salue, Marie) et For ever Mozart en 1996 - mais ici, je n'ai pas trouvé ça désagréable : le style fragmentaire de Godard fonctionne mieux dans les courts-métrages, il convoque quelques références cinématographiques (Kubrick, Mizoguchi (en copies de très mauvaise qualité - Cololi ne regarde pas, tu vas pleurer - et bien d'autres que je n'ai su identifier) pour des juxtapositions qui fonctionnent bien.

Dziga Vertov : Kino pravda 3        1922


Difficile de dire quelque chose là-dessus, c'est si court. Ça fait quand même beaucoup de montage pour la Pravda. 

Patrick Bokanowski : Le canard à l'orange        2002


Un Bokanowski qui est différent des autres, ostensiblement tardif - plus proche des couleurs délirantes de La plage. C'est sympathique mais je n'ai pas trouvé ça très réussi.

Agnès Varda : Le lion volatil        2003

 +
Fantasmagories autour du lion de Belfort de la place Denfert-Rochereau relayées par des acteurs assez moyens ; ce n'est pas un grand court-métrage de Varda, en somme, mais c'est toujours un peu touchant.

Ildikó Enyedi : Corps et âme        2017

 +
J'ai beaucoup aimé. Tout d'abord la photographie est très soignée, les deux acteurs principaux sont vraiment bons et cette réalisatrice a vraiment un grand sens du cadre. On pourrait d'abord penser à quelque chose qui se situe entre Haneke (dans la manière de filmer) et Lanthimos (pour l'ambiance étrange, un peu sordide) : la façon de filmer les mains, les objets que l'on actionne fait beaucoup penser au Septième continent de Haneke. Ce que j'ai aimé, c'est la représentation du rêve, dans ce film, il est vraiment présenté de manière très crue : il ne bénéficie pas du traitement habituel un peu méta, un peu brodé ; ici, il est présenté tel quel, absolument silencieux, avec des couleurs vraiment somptueuses, comme s'il s'agissait d'un pendant rhizomatique de projection (  ) qui rompt avec l'aspect méthodique, technique et la hiérarchie rigide de l'abattoir. La fin est vraiment belle. Je vais creuser la filmographie de cette réalisatrice.

Henri Verneuil : Un singe en hiver        1962

 + / 
Il s'agit du plus beau Verneuil que j'ai vu. Tout d'abord, Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo réunis à l'écran qui se saisissent à merveille des dialogues de Michel Audiard - avec un véritable sens de la réplique.   Ce que j'ai beaucoup aimé, aussi, c'est le côté profondément naturel qui ressort immédiatement du film ; par ailleurs, Verneuil n'apporte pas vraiment de jugement sur l'alcoolisme : Gabin et Belmondo se (rétro)projettent dans un autre temps, toujours en voyage, ils sont heureux, c'est tout - la scène (presque) finale du feu d'artifice est quand même remarquable de ce point de vue.

Emeryck a écrit:

Agnès Varda : Le lion volatil        2003

 +
Fantasmagories autour du lion de Belfort de la place Denfert-Rochereau relayées par des acteurs assez moyens ; ce n'est pas un grand court-métrage de Varda, en somme, mais c'est toujours un peu touchant.

Ça me rappelle la séquence du Pont du Nord où Pascale Ogier défie le lion de Belfort (on peut la voir sur YT : recherche "lion belfort pont nord").

Stefano P a écrit:

Emeryck a écrit:

Agnès Varda : Le lion volatil        2003

 +
Fantasmagories autour du lion de Belfort de la place Denfert-Rochereau relayées par des acteurs assez moyens ; ce n'est pas un grand court-métrage de Varda, en somme, mais c'est toujours un peu touchant.

Ça me rappelle la séquence du Pont du Nord où Pascale Ogier défie le lion de Belfort (on peut la voir sur YT : recherche "lion belfort pont nord").

Oui, tout à fait.

Lautner : Flic ou voyou



Brando : Vengeance aux deux visages

On est quand même pas loin du chef d'œuvre ! Scorsese et Spielberg ont restauré ce film … car en disque apparemment ça n'existait pas … du moins en partant de l'original en VistaVision. Et ce procédé est quand même grandiose. La précision est au rdv … c'est du 70mm ?? … les couleurs flamboyantes. La photographie est très réussie avec un grain bien spécial, qui nous amène dans des terres mexicaines bourrées de couleurs chaudes.
En fait … en 1961, Brando, pour sa 1° et dernière réalisation est déjà beaucoup plus moderne que les canons de Hollywood de l'époque. On est pas encore dans le Nouvel Hollywood non plus … mais par bien des aspects ça s'en rapproche. On est assez loin du western spaghetti tout de même … même s'il y a la crasse … des protagonistes qui ne sont pas du tout monolithiques …
Très originaux aussi sont les lieux de tournages pour un western : l'océan ! … des dunes de sable … et puis on peut voir un peu le Mexique … même si ce n'est pas dans le genre Zapata (l'action se déroule en 1880).
En fait Brando évite tout ce qui plombe le western américain … et évite également l'extrême inverse dans lequel est souvent tombé le western spaghetti … donnant un ton assez réaliste à la chose. Seule petite faute : les violons dans les scènes avec la dame peut être. Et encore … ils sont touchants tous les 2 …

Jan Němec : Les diamants de la nuit        1964


J'ai beaucoup aimé. Je n'avais pu le voir à la cinémathèque lorsqu'il était passé il y a quelques mois à l'occasion de la rétrospective du cinéma tchèque. Il s'agit d'un beau film, aux dimensions de moyen-métrage (à peine plus d'une heure). Ce qui m'a plu dans ce film, c'est l'aspect déambulatoire totalement halluciné des deux fugitifs ; cela traduit efficacement l'expérience traumatique qu'ils ont vécu.

Cololi a écrit:

En fait Brando évite tout ce qui plombe le western américain …

Du Cololi pour jus!

Chaque fois qu'il voit un western américain d'avant 1970 qui lui plaît, il continue à considérer que ce sont des exceptions et que son axiome «les westerns américains d'avant 1970, c'est de la daube» ne saurait être remis en cause. (Enfin, bon, ça finira bien par faire un jour comme pour Haendel ou Richard Strauss...)

Enfin, cela dit, je suis d'accord: La Vengeance aux deux visages est un chef-d'œuvre d'une vraie singularité (comme toi, j'aime énormément la récurrence des transparences sur l'océan); et puis, je ne sais pas si c'est les paysages et les couleurs de Monterey, le thème œdipien ou la Vistavision, mais je trouve que ce film fait énormément penser à East of Eden.

De mon côté, un bon week-end : Un Pyjama pour deux (Delbert Mann) avec Rock Hudson et Doris Day (avec la fantastique réplique "Je n'aurais jamais cru qu'il en était" à propos du personnage joué par Hudson), une reprise de la situation de Confidences sur l'oreiller, mais ça n'est pas grave, on se régale quand même ; Les Sept femmes de Barbe-rousse (Donen), un film qui rend heureux à chaque visionnage et, plus classik, mais quad même tout à fait bien Compartiment Tueurs (Costa-Gavras).

Emeryck a écrit:

Jan Němec : Les diamants de la nuit        1964


J'ai beaucoup aimé. Je n'avais pu le voir à la cinémathèque lorsqu'il était passé il y a quelques mois à l'occasion de la rétrospective du cinéma tchèque. Il s'agit d'un beau film, aux dimensions de moyen-métrage (à peine plus d'une heure). Ce qui m'a plu dans ce film, c'est l'aspect déambulatoire totalement halluciné des deux fugitifs ; cela traduit efficacement l'expérience traumatique qu'ils ont vécu.

J'aime beaucoup Les diamants de la nuit, moi aussi. Je te conseille du même réalisateur La fête et les invités de 1966 ...

Anaxagore a écrit:

Emeryck a écrit:

Jan Němec : Les diamants de la nuit        1964


J'ai beaucoup aimé. Je n'avais pu le voir à la cinémathèque lorsqu'il était passé il y a quelques mois à l'occasion de la rétrospective du cinéma tchèque. Il s'agit d'un beau film, aux dimensions de moyen-métrage (à peine plus d'une heure). Ce qui m'a plu dans ce film, c'est l'aspect déambulatoire totalement halluciné des deux fugitifs ; cela traduit efficacement l'expérience traumatique qu'ils ont vécu.

J'aime beaucoup Les diamants de la nuit, moi aussi. Je te conseille du même réalisateur La fête et les invités de 1966 ...

Merci, je vais voir si je trouve ça. 

Je voulais signaler quelques docus ciné sur Arte : 1 sur John Ford, 1 sur Chabrol, 1 sur Darrieux

Cololi a écrit:

Je voulais signaler quelques docus ciné sur Arte : 1 sur John Ford, 1 sur Chabrol, 1 sur Darrieux

Le Darrieux est vraiment réussi (mais bon, il suffit qu'elle apparaisse sur un écran pour que ça devienne inévitablement passionnant).

Revanche
Film norvégien (2015) de Kjersti Steinsbø



Surtout pour la beauté des paysages.

Xavier Dolan : The death and life of John F. Donovan        2018


Dans ce film, on a le droit à une synthèse de toutes les préoccupations de Dolan, il va même jusqu'à l'autocitation. Franchement, je me suis pas mal ennuyé, le film comporte de véritables "trous de rythme" - c'est même à se demander s'il n'a pas été coupé. Certaines scènes sont assez pénibles tant elles sont de l'ordre du tic.

Emeryck a écrit:

Xavier Dolan : The death and life of John F. Donovan
Dans ce film, on a le droit à une synthèse de toutes les préoccupations de Dolan, il va même jusqu'à l'autocitation. Franchement, je me suis pas mal ennuyé, le film comporte de véritables "trous de rythme" - c'est même à se demander s'il n'a pas été coupé. Certaines scènes sont assez pénibles tant elles sont de l'ordre du tic.

J'ai lu que le film durait trois heures et que Dolan a été plus ou moins obligé de le remonter pour s'en tenir à deux heures. Le rôle de Jessica Chastain a même complètement disparu dans le montage final. Ça fera en tout cas un sacré paquet de bonus dans l'édition DVD...

Stefano P a écrit:

Emeryck a écrit:

Xavier Dolan : The death and life of John F. Donovan
Dans ce film, on a le droit à une synthèse de toutes les préoccupations de Dolan, il va même jusqu'à l'autocitation. Franchement, je me suis pas mal ennuyé, le film comporte de véritables "trous de rythme" - c'est même à se demander s'il n'a pas été coupé. Certaines scènes sont assez pénibles tant elles sont de l'ordre du tic.

J'ai lu que le film durait trois heures et que Dolan a été plus ou moins obligé de le remonter pour s'en tenir à deux heures. Le rôle de Jessica Chastain a même complètement disparu dans le montage final. Ça fera en tout cas un sacré paquet de bonus dans l'édition DVD...

Ah, c'est bien ce qu'il me semblait. Mais bon, en même temps, ça devait être bien long dans la version originale...

Nadav Lapid : Synonymes        2019

 + / 
Je ne connaissais pas du tout ce réalisateur. Le film est très curieux : à la fois, on sent qu'il y a quelque chose, que le réalisateur a un certain talent mais à la fois, on sent qu'il est en terrain vraiment glissant. C'est visiblement un film sans concession - on a enfin trouvé un concurrent à Gaspar Noé en terme de mouvements de caméra (presque) ! - qui me fait un peu penser à Loznitsa sur certains aspects (l'ironie survoltée, surtout ; et également l'aspect politique) mais en beaucoup plus austère. Je crois que je n'ai pas vraiment aimé ce film, globalement mais au moins, il m'a stimulé, il propose des choses - notamment ce travail sur le langage (qui prend une teinte très politique) ; j'imagine que le personnage joué par Dolmaire est ironique - en tout cas, j'espère. Malgré la quantité de choses dans ce film, on est pas dans la gratuité totale comme chez Noé - même si on pourrait les lier par l'aspect un peu subversif ; qui est (là encore) bien différent : purement politique chez Lapid et esthétisant chez Noé.
Je vais creuser la filmographie de ce cinéaste, en tout cas, ça m'a beaucoup intrigué.

Mikko Mäkelä : A moment in the reeds        2019

 +
J'ai trouvé ce film un peu long, il ne s'y passe pas grand-chose, c'est globalement plutôt minimaliste - sur beaucoup de plans (les répétitions scénaristiques délimitées par les apparitions du père ; l'esthétique globale). Je n'ai en fait pas trop compris l'intérêt de ce film - je ne l'ai pas trouvé foncièrement désagréable, cependant - ça part pourtant d'un propos clair mais le reste ne suit pas vraiment.

Cristian Mungiu : Baccalauréat        2016


J'ai plutôt bien aimé. La façon dont Mungiu utilise le hors-champ est assez remarquable : c'est à mon sens là où tout le film prend sa saveur à travers des agressions que subit la famille, de ce petit ami un peu étrange, le père en funambule entre ces deux femmes. Ce que j'ai également (plutôt) aimé, c'est la manière dont Mungiu montre la corruption : tout semble banalisé, il n'est en général que de question de services dans la bouche des protagonistes. Ce n'est pas absolument renversant mais c'est un bon film - peut-être le réalisateur se perd-t-il un peu dans ses propres méandres scénaristiques...

Luis Buñuel : Viridiana        1961

 +
J'ai beaucoup aimé, c'est toujours empreint d'un humour aussi corrosif - la scène du festin final ! Les mécanismes de renversement psychologiques au début sont tout de même redoutables. 

Bertolucci : 1900

Alfred Hitchcock : The man who knew too much        1934


J'ai bien aimé, certains moments sont drôles - la visite dans la sorte de secte, la scène avec le chandail qui se découd ; j'ai beaucoup aimé la succession d'images mentales lorsque Jill s'évanouit. J'ai trouvé cependant la fin un peu poussive. (Je n'ai pas encore vu le remake qu'en a fait Hitchcock.)

Emeryck a écrit:

Alfred Hitchcock : The man who knew too much        1934


J'ai bien aimé, certains moments sont drôles - la visite dans la sorte de secte, la scène avec le chandail qui se découd ; j'ai beaucoup aimé la succession d'images mentales lorsque Jill s'évanouit. J'ai trouvé cependant la fin un peu poussive. (Je n'ai pas encore vu le remake qu'en a fait Hitchcock.)

Dans son entretien célèbre avec Truffaut, Hitchcock dit qu'il préfère nettement le remake, et effectivement il est très réussi. J'ai un très vague souvenir de la première version, je ne sais plus s'il y a déjà l'histoire du coup de cymbale à l'orchestre qui masque le bruit du coup de revolver, comme dans le remake...

Oui la scène est déjà le morceau de bravoure du film dans l'original, je préfère le remake également même si on peut trouver son rythme un peu trop lent par moment (mais justement j'aime cette espèce de respiration, alors que dans l'original tout s'enchaine un peu trop rapidement a mon gout)
les deux sont réussit!

dans les films anglais je me souviens des Quatre de l’espionnage qui est assez raté, mais aussi complétement délirant, avec Peter Lorre en mexicain une vrai curiosité. De toute façon les meilleurs de la périodes ce sont Les 39 marches, Agents Secrets (Sabotage en anglais) et Une femme disparait (mon préféré personnellement pour l'humour anglais, le tour de force du huis clos dans le train, et l'allégorie sur l'esprit de Munich et l'Europe a la veille de la seconde guerre mondiale)

Emeryck a écrit:

Luis Buñuel : Viridiana        1961

 +
J'ai beaucoup aimé, c'est toujours empreint d'un humour aussi corrosif - la scène du festin final ! Les mécanismes de renversement psychologiques au début sont tout de même redoutables. 

Sinon, je garde un souvenir emprunt d'ennui de mon visionnage de la première version de L'Homme qui en savait trop, il faudrait que je le revoie ; par contre, j'aime énormément la seconde — c'est un film où la musique, la voix en particulier, ont une place fondamentale, d'ailleurs !

Laisse-moi deviner: tu as vu tous les films avec Doris Day?

Ah, non, c'est peut-être Francesco, ça.

Oui, ça c'est plutôt moi.



Et c'est vrai en plus.

Une actrice formidable et une chanteuse extraordinaire.

Et puis Rock and Doris forever

Je crois que je n'ai dû voir que The Pajama Game, The Man Who Knew Too Much et Pillow Talk (mais j'aime beaucoup les trois.)

Alors je peux au moins conseiller sereinement le vraiment très bon Chouchou du professeur (Teacher's pet) qui oppose un professeur de journalisme (Day) et un rédacteur roublard qui ne jure que par le terrain (Clark Gable). C'est drôle, bien rythmé, sans doute plus moderne que d'autres véhicules pour Day (le noir et blanc atténue le côté acidulé et pimpant de ce type de comédie) et très bien écrit. Avec, en plus, un numéro musical sympa de Mamie Von Dorem.

Sinon, je viens de revoir Amants de Van Dyke. Toujours stupéfait par le spectaculaire emploi du technicolor trichrome et par les costumes d'Adrian pour la rousse Jeanette MacDonald. A partir d'une opérette au livret sans doute terriblement poussiéreux (c'est ce qu'on suppose à voir ce qui reste de la production originale dans le film), Dorothy Parker a troussé de plutôt bons dialogues (autour d'une intrigue banale et sans importance). Musique de Victor Herbert, qui porte son âge, mais n'est pas sans charme. Vraiment, un objet délirant pour les yeux, dans tous les cas. A conseiller en priorité à Parsifal, entre deux westerns.

Sameh Zoabi : Tel-Aviv on fire        2018


Je suis assez partagé sur ce film : certains éléments fonctionnent bien et sont assez comiques. Cependant, le procédé de mise en abîme et du film en train de se faire n'est pas exploité avec beaucoup d'originalité si ce n'est dans son aspect double - le feuilleton et ses interférences sur le film.

Alexandre Sokourov : L'arche russe        2002

  /   +
Là, par contre, j'ai beaucoup plus aimé. Outre l'aspect ouvertement technique - qui reste stupéfiant - ce film est vraiment un film-fleuve, très vivant mais à la fois en retrait : les processus d'immersion sont nombreux (la caméra est comme un propre personnage, usage de la voix-off) mais ils coexistent avec de nombreuses distanciations (les nombreuses questions mais également le peu d'interactions avec les autres personnages). Ça m'a rappelé certains films de Lynch pour l'introduction d'un élément étranger ; ce phénomène est ici démultiplié - coexistence anachronique, invisible - et certaines scènes prennent même des allures de scènes sur-réelles (enfin, un peu toutes mais je pense à cette scène qui figure sur l'affiche où des jeunes filles courent dans ce couloir immense). Ce que j'ai aimé, aussi, c'est l'incarnation progressive du film : on passe des intérieurs vides au bal bien peuplé et aux escaliers pleins à craquer pour finir sur un plan de mer qui laisse tout en suspens. Une belle découverte !

Vittorio de Sica : La ciociara        1960


Deuxième film de de Sica que je vois - après le fameux Ladri di biciclette. J'ai trouvé ça vraiment très beau par moments (les plans sur les visages!) et empreint d'une humanité profonde - le rôle (très bien) joué par Sofia Lauren ! Certaines scènes m'ont  (positivement) étonné - notamment quelques scènes initiales où défend expressément la femme et le fait que le film ne soit pas noyé par le manichéisme.

Un grand de Sica oui. Bon en même temps je n'ai jamais été déçu par lui … (et pourtant je n'ai pas vu de ses grands classiques Le Voleur de bicyclettes).

Je l'avais loupé lors de sa sortie et je l'ai récemment récupéré ; c'est une sorte d'oasis dans le désert actuel du cinéma italien ; vraiment un flm singulier, franciscain et rossellinien, avec une première partie curieusement archaïque et une seconde un peu moins réussie mais tout de même intéressante. Le jeune acteur qui joue le personnage principal a une grâce étrange très étonnante ; si vous avez l'occasion de voir le film, ça vaut vraiment le coup !

Stefano P a écrit:

Je l'avais loupé lors de sa sortie et je l'ai récemment récupéré ; c'est une sorte d'oasis dans le désert actuel du cinéma italien ; vraiment un flm singulier, franciscain et rossellinien, avec une première partie curieusement archaïque et une seconde un peu moins réussie mais tout de même intéressante. Le jeune acteur qui joue le personnage principal a une grâce étrange très étonnante ; si vous avez l'occasion de voir le film, ça vaut vraiment le coup !

J'avais bien aimé ce film, surtout le traitement purement allégorique de Lazzaro ; je suis tout à fait d'accord avec ce que tu dis sur l'acteur.

Chloé Zhao : The rider        2017


J'ai vraiment beaucoup aimé. Tout d'abord, la photographie est vraiment très belle, et le film garde vraiment une sérénité constante - et ce malgré la frustration et les impasses auxquelles sont confrontés les personnages. J'ai trouvé ce film très intelligent notamment dans sa manière de s'insérer au sein du genre du western : là où les personnages se constituent ordinairement par la violence qui est un véritable élément moteur ; ici, pas du tout, ce n'est plus le cas (la notion de marque persistante est un leitmotiv qui ne cesse de parcourir le film : le traumatisme de l'ami du personnage principal, la cicatrice du personnage principal, la récurrence des tatouages). Ce qui m'a également beaucoup plu dans ce film, c'est le fait qu'il ne soit pas emphatique : on sent bien que le personnage veut replonger dans sa vie passée de rodéo (visionnage des vidéos, la séquence qui ouvre le film) mais il se rend compte par lui-même que ce n'est plus possible - la scène qui symbolise ce changement de direction est d'ailleurs assez forte. Ce film est une très belle découverte, en somme. 

Le Bal des Vampires (Polanski)

Que la luminosité est donc belle dans ce film.
Revu par hasard à la télé.