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Auteur | Message |
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Belcore Mélomaniaque
Nombre de messages : 1048 Date d'inscription : 28/09/2017
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 11:30 | |
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| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33464 Age : 44 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 12:30 | |
| Bien d'accord avec Emeryck.
C'est un très bon thriller. Pas un sommet du genre, mais c'est vraiment très bien fait. On ne lâche pas … et c'est quand même ça qu'on lui demande avant tout. Esthétiquement c'est assez magnifique. Acteurs très convaincants.
Ce n'est pas un film politique comme il est d'habitude avec Gavras … mais ce n'est pas un problème dans la mesure où il est vraiment réussi. Les films non directement politiques sont rares chez lui, mais réussis : c'est le cas aussi de Clair de femme. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 12:47 | |
| - Cololi a écrit:
- Ce n'est pas un film politique comme il est d'habitude avec Gavras … mais ce n'est pas un problème dans la mesure où il est vraiment réussi. Les films non directement politiques sont rares chez lui, mais réussis : c'est le cas aussi de Clair de femme.
Sa période américaine, ce sont aussi des films politiques ? |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33464 Age : 44 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 12:58 | |
| - Emeryck a écrit:
- Cololi a écrit:
- Ce n'est pas un film politique comme il est d'habitude avec Gavras … mais ce n'est pas un problème dans la mesure où il est vraiment réussi. Les films non directement politiques sont rares chez lui, mais réussis : c'est le cas aussi de Clair de femme.
Sa période américaine, ce sont aussi des films politiques ? Je n'ai pas encore tout vu … loin de là. Missing, oui, c'est ostensiblement politique, dans la droite ligne des films précédents. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 13:01 | |
| - Emeryck a écrit:
- Cololi a écrit:
- Ce n'est pas un film politique comme il est d'habitude avec Gavras … mais ce n'est pas un problème dans la mesure où il est vraiment réussi. Les films non directement politiques sont rares chez lui, mais réussis : c'est le cas aussi de Clair de femme.
Sa période américaine, ce sont aussi des films politiques ? Ses films américains sont tous à fond politique ; le plus connu est Missing (palme d'or à Cannes) qui traite du coup d'état de l'armée au Chili, en mettant en évidence le rôle des Etats-Unis dans le renversement du gouvernement de Saldador Allende. Il y a aussi Betrayed qui traite du racisme, Music Box et Mad City ont aussi des thèmes très engagés... Ce sont des "films-dossiers" assez solides et efficaces, mais le cinéma de Costa-Gavras ne m'a jamais semblé briller par sa subtilité, son originalité ou sa cohérence esthétique. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 13:11 | |
| - Stefano P a écrit:
- le cinéma de Costa-Gavras ne m'a jamais semblé briller par sa subtilité, son originalité ou sa cohérence esthétique.
Oui, c'est l'impression que j'ai aussi mais c'est tout le temps bon voire très bon - en tout cas, pour ceux que j'ai vus. |
| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 13:21 | |
| - Emeryck a écrit:
- Stefano P a écrit:
- le cinéma de Costa-Gavras ne m'a jamais semblé briller par sa subtilité, son originalité ou sa cohérence esthétique.
Oui, c'est l'impression que j'ai aussi mais c'est tout le temps bon voire très bon - en tout cas, pour ceux que j'ai vus. Ce sont de bons films, qui ouvrent des débats et traitent de questions épineuses ( Amen, sur la collusion entre le Vatican et le nazisme, ou Hanna K sur la question israelo-palestinienne), mais l'intérêt est plus socio-politique que strictement cinématographique. Si tu as l'occasion, jette un œil à son film le plus atypique, Conseil de famille, une comédie menée tambour battant avec de très bons acteurs (même Johnny Hallyday)... |
| | | Adalbéron Mélomaniaque
Nombre de messages : 1224 Age : 1005 Localisation : Rue de la Grande Truanderie Date d'inscription : 21/08/2015
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 19:05 | |
| Récemment vus (pour plus de commodités, je n’emploie pas les brocolis mais les « souriards ») : - Mario Bava, Les Trois Visages de la peur - Jim Jarmusch, Dead Man - Lucio Fulci, Una lucertola con la pelle di donna - Lucio Fulci, Sette note in nero - Lucio Fulci, Una sull’altra - Dario Argento, Quatre mouches de velours gris - Richard Kelly, Donnie Darko - Federico Fellini, Roma - Quentin Tarantino, Pulp Fiction |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 20:10 | |
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| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 20:20 | |
| - Adalbéron a écrit:
- Récemment vus (pour plus de commodités, je n’emploie pas les brocolis mais les « souriards ») :
- Mario Bava, Les Trois Visages de la peur - Jim Jarmusch, Dead Man - Lucio Fulci, Una lucertola con la pelle di donna - Lucio Fulci, Sette note in nero - Lucio Fulci, Una sull’altra - Dario Argento, Quatre mouches de velours gris - Richard Kelly, Donnie Darko - Federico Fellini, Roma - Quentin Tarantino, Pulp Fiction Si tu aimes Lucio Fulci, je te conseille l'une de ses plus grandes réussites : Non si sevizia un paperino (absurdement intitulé en français La longue nuit de l'exorcisme, alors que ça n'a rien à voir avec l'action du film). |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33464 Age : 44 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 22:08 | |
| Oui la longue nuit de l'exorcisme c'est pas mal … mais c'est quand même pas le Venin de la peur. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Ven 16 Aoû 2019 - 23:17 | |
| Jean Eustache : Mes petites amoureuses 1974 + Pourtant tourné un an seulement après La maman et la putain, Mes petites amoureuses n'a pas grand-chose à voir avec ce dernier si ce n'est son aspect autobiographique. Ce film aux accents très bressionniens (mais en moins bien !), pas du tout volubile nous présente de manière très touchante l'expérience du jeune Daniel ; ici, Eustache ne s'atèle pas à nous raconter véritablement quelque chose mais plutôt à nous faire ressentir une trajectoire, des hésitations, des incompréhensions - à la fin du film, lorsqu'il revient chez sa grand-mère, cette dernière lui demande "C'est tout ce que tu as à raconter ?" et il répond très naturellement quelque chose comme "Raconter quoi ? Qu'est-ce qu'il y a à raconter ?". C'est tout simplement un petit fragment de vie qui nous est offert - où l'on retrouve encore une approche très soixantehuitarde... parfois assez troublante puisqu'il s'agit d'un enfant, c'est dommage. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 17 Aoû 2019 - 11:01 | |
| Walerian Borowczyk : Le théâtre de monsieur et madame Kabal 1967 J'avais découvert Borowczyk par Les astronautes (un petit court-métrage d'animation réalisé avec Marker) ; ici, Borowczyk reste toujours dans le domaine de l'animation, dans des proportions plus ambitieuses et le résultat est assez particulier. Le film fait penser à une sorte de caricature animée absurd et antimilitariste, raillant (un peu facilement) le progrès ; des photographies sont également insérées. Le résultat est assez plaisant par moments mais tout de même bien long. |
| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 17 Aoû 2019 - 13:01 | |
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| | | Adalbéron Mélomaniaque
Nombre de messages : 1224 Age : 1005 Localisation : Rue de la Grande Truanderie Date d'inscription : 21/08/2015
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 17 Aoû 2019 - 13:49 | |
| - Stefano P a écrit:
- Adalbéron a écrit:
- Récemment vus (pour plus de commodités, je n’emploie pas les brocolis mais les « souriards ») :
- Mario Bava, Les Trois Visages de la peur - Jim Jarmusch, Dead Man - Lucio Fulci, Una lucertola con la pelle di donna - Lucio Fulci, Sette note in nero - Lucio Fulci, Una sull’altra - Dario Argento, Quatre mouches de velours gris - Richard Kelly, Donnie Darko - Federico Fellini, Roma - Quentin Tarantino, Pulp Fiction Si tu aimes Lucio Fulci, je te conseille l'une de ses plus grandes réussites : Non si sevizia un paperino (absurdement intitulé en français La longue nuit de l'exorcisme, alors que ça n'a rien à voir avec l'action du film). C’est le prochain sur la liste ! |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 17 Aoû 2019 - 15:51 | |
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| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 17 Aoû 2019 - 16:02 | |
| Alex Joffé : Fortunat 1960 + Un film sans véritable surprise, l'histoire d'un passeur qui tombe sous le charme de la femme qu'il doit accompagner à Toulouse sous l'occupation allemande. Bourvil est cependant extrêmement touchant dans le rôle du cordonnier/passeur rayonnant d'une sorte de candeur qui fait fonctionner l'aspect tantôt léger tantôt tragique du film.
Dernière édition par Emeryck le Sam 17 Aoû 2019 - 16:03, édité 1 fois |
| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 17 Aoû 2019 - 16:03 | |
| - Emeryck a écrit:
- Stefano P a écrit:
- Emeryck a écrit:
- Walerian Borowczyk : Le théâtre de monsieur et madame Kabal
1967 J'avais découvert Borowczyk par Les astronautes (un petit court-métrage d'animation réalisé avec Marker) ; ici, Borowczyk reste toujours dans le domaine de l'animation, dans des proportions plus ambitieuses et le résultat est assez particulier. Le film fait penser à une sorte de caricature animée absurde et antimilitariste, raillant (un peu facilement) le progrès ; des photographies sont également insérées. Le résultat est assez plaisant par moments mais tout de même bien long. Tiens, c'est marrant, moi je connais davantage le versant olé olé de son oeuvre... Je suis curieux à propos de Contes immoraux, qu'est-ce que ça vaut ce film - et ce versant ? J'ai vu ces films il y a très longtemps, mais franchement, c'est pas vraiment terrible ; Contes immoraux et La Bête, ça peut se voir, surtout le second qui me laisse un souvenir assez fort (sur le plan de l'érotisme, c'est pas très loin du Pasolini du Decameron ou des 1001 Nuits, en plus patiné et chicos), mais tout le reste ( La Marge, Les Héroïnes du mal, Collections privées, L'art d'aimer, etc), c'est vraiment nul ! |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Sam 17 Aoû 2019 - 23:53 | |
| Philippe Garrel : La jalousie 2013 Les cadres et la photographie noir et blanc sont jolis - la séquence du cinéma ou l'évocation de la séquence d'ouverture. Ici, le titre ne laisse pas beaucoup de mystère quant au sujet du film ; ici, le réalisateur opère par un traitement très spatial et évolutif de la jalousie : elle semble étroitement lié aux changements de lieu - le déménagement de Louis, le nouvel appartement à la fin - et la jalousie apparaît comme contagieuse : Louis qui semble si confiant au début est petit à petit ceint par cette dernière ; la fille étant le seul point d'ancrage de ces mouvances. Le film semble se construire de manière symétrique : à la fille couchée au début répond le plan où Louis rejoint son lit ; à la rupture initiale répond le déménagement de Claudia. La séquence d'ouverture est d'ailleurs assez jolie, très intimiste, il s'agit encore d'un jeu d'espace : à la manière d'une jalousie, la petite fille regarde à travers la serrure pour déterminer l'origine des pleurs. Le seul point vraiment pénible, c'est la musique de Jean-Louis Aubert qui n'est d'une part pas terrible et d'autre part utilisée de manière assez lourde. Finalement, je crois que j'ai plutôt aimé ce film ; c'est sans doute aussi parce qu'il ne dure qu'un peu plus d'une heure dix. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Dim 18 Aoû 2019 - 11:39 | |
| Anthony Mann : Raw deal 1948 + / Un film noir très classique dans son déroulement mais qui propose tout de même des éléments intéressants voire atypiques. D'abord, Mann fait intervenir deux femmes aux côtés du fugitif, ce qui permet de porter leurs interférences à l'écran, une sorte de rivalité ; cela mène d'ailleurs à la belle séquence en bord de mer, où il y a comme un échange, puis les deux voitures repartent dans des directions opposées. Ce que j'ai le plus aimé, je crois, c'est l'utilisation de la voix-off, à des fins non-véritablement-narratives mais plutôt expressives. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Dim 18 Aoû 2019 - 23:29 | |
| Dan Gilroy : Nightcrawler 2014 + / Il s'agit du premier film de Gilroy, on pense beaucoup aux virées nocturnes de Gosling dans Drive notamment à travers les néons et le changement de voiture durant le film. Le film est assez efficace et plutôt réussi pour un premier film ; on entre très facilement dans le film tant Syllenhaal interprète magistralement ce personnage qui semble être une allégorie de la start-up nation société capitaliste, totalement paumé mais d'une rigueur clinique, subissant une ascension fulgurante et se trouvant subitement dans un milieu étranger - en ce point, il se rapproche de la figure de Tony Montana de Scarface. Le film a cependant un problème : il est par moments assez caricatural, tournant parfois à vide en étant simplement dans la surenchère - coïncidant avec la volonté de briller encore plus du personnage principal mais que partiellement. Pourtant, le film abordait des sujets très fructueux comme l'éthique de l'image, la mise en scène des images - et donc la question de la vérité et de l'information ; c'est dommage mais ce film reste tout de même pas mauvais du tout, je l'ai bien aimé. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 11:22 | |
| Albert Dupontel : Au revoir là-haut 2017 + J'ai été déçu par ce film. Ce qui m'a immédiatement frappé, c'est la vacuité et la grandiloquence de l'esthétique du film : des travellings dans tous les sens, des reflets partout qui ne mènent qu'à peu de choses ; l'esthétique est même répétitive - bon, au moins, il y a de belles images. Ce film comportait pourtant des points véritablement intéressants, celui qui m'a le plus plu étant la gueule cassée passée pour morte avec sa série de (très jolis) masques : cela pourrait ajouter une (grosse) pierre à la question identitaire du film - la scène de la mise en terre des cercueil au cimetière - : une identité officiellement inexistante et donc infiniment multiple, totale ; mais au lieu de développer ça, Dupontel préfère nous montrer des plans de baise (deux quasiment identiques, en plus), par exemple. L'aspect un peu cynique est amusant mais lassant à la longue ; la fin est assez téléphonée. Il y a de bonnes performances d'acteurs : Laffite et Arestrup, tout en simplicité alors que la performance de Dupontel est plus conventionnelle ; j'ai un peu de mal à comprendre l'encensement général autour de ce film qu'on qualifie volontiers de nouveau départ du cinéma français... |
| | | Parsifal Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6882 Age : 33 Date d'inscription : 06/01/2011
| | | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33464 Age : 44 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 11:44 | |
| _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 11:45 | |
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| | | Eusèbe Mélomaniaque
Nombre de messages : 1599 Age : 48 Localisation : Paris/ Lille Date d'inscription : 23/09/2014
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 12:23 | |
| J'étais allé le voir à sa sortie en traînant un peu des pieds. Au final j'avais passé un assez bon moment, l'intrigue est suffisamment romanesque pour qu'on s'y laisse prendre, et il y a de beaux passges. Mais rien de particulièrement mémorable: c'est le genre de film que j'ai oublié presque aussitôt après l'avoir vu... |
| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 13:43 | |
| - Emeryck a écrit:
- Albert Dupontel : Au revoir là-haut
2017 + J'ai été déçu par ce film. Ce qui m'a immédiatement frappé, c'est la vacuité et la grandiloquence de l'esthétique du film : des travellings dans tous les sens, des reflets partout qui ne mènent qu'à peu de choses ; l'esthétique est même répétitive - bon, au moins, il y a de belles images. Ce film comportait pourtant des points véritablement intéressants, celui qui m'a le plus plu étant la gueule cassée passée pour morte avec sa série de (très jolis) masques : cela pourrait ajouter une (grosse) pierre à la question identitaire du film - la scène de la mise en terre des cercueil au cimetière - : une identité officiellement inexistante et donc infiniment multiple, totale ; mais au lieu de développer ça, Dupontel préfère nous montrer des plans de baise (deux quasiment identiques, en plus), par exemple. L'aspect un peu cynique est amusant mais lassant à la longue ; la fin est assez téléphonée. Il y a de bonnes performances d'acteurs : Laffite et Arestrup, tout en simplicité alors que la performance de Dupontel est plus conventionnelle ; j'ai un peu de mal à comprendre l'encensement général autour de ce film qu'on qualifie volontiers de nouveau départ du cinéma français... Hé bé, si c'est ça le nouveau départ du cinéma français, je crois que je préfère encore rester sur le quai... |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33464 Age : 44 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 13:46 | |
| _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Parsifal Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6882 Age : 33 Date d'inscription : 06/01/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 14:12 | |
| - Emeryck a écrit:
- Parsifal a écrit:
- Emeryck a écrit:
- j'ai un peu de mal à comprendre l'encensement général autour de ce film qu'on qualifie volontiers de nouveau départ du cinéma français...
Ben ça ressemble a du cinéma quoi
Tu as bien aimé, ce film ? Oui assez mais je ne l'ai pas revu depuis sa sortie Plus sérieusement j'avais passé un excellent moment c'est du bon cinéma romanesque mais je trouve aussi qu'il manque quelque chose, j'en suis ressorti plutôt enthousiaste et au final le temps passant ça ne laisse pas beaucoup de traces. Sinon justement ce qui fait "l'originalité" du film dans le cinéma français c'est ce côté gratuit de la mise en scéne ou Dupontel parait vouloir utiliser a fond toutes les possibilité technique et visuel de la caméra sur le coup ça m'avait fait penser a Powell et Pressburger maintenant est-ce que c'est complétement réussit... Il faudrait que je revoit le film mais je pense que tu as raison sur le côté un peu vain de l'exercice ça reste trop appliqué et calculé pour atteindre a la poésie et la consistance de Powell et Pressburger. Est-ce que c'est un nouveau départ pour le cinéma français... C'est clairement très différent du néovaguiste/naturaliste /narcissisiqueautobiographique qui fait l'ordinaire du cinéma d'auteur français, le problème c'est que souvent ça passe par un décalque de ce qui se fait dans le cinéma américain qui n'est pas toujours très heureux (ici on pense a Burton par moment, aux Coen référence constante chez Dupontel) sauf qu'en général ça n'en reprend que la surface. Clairement c'est un cinéma qui me parle plus que les films de Christophe Honoré, Arnaud Desplechin, Kechiche ou Cedric Kahn (liste arbitraire auxquel il y a sans doute beaucoup a redire et qui est probablement représentative de rien, si ce n'est de tout ce qui personnellement me gonfle profondément dans le cinéma français contemporain ), mais c'est un peu trop superficiel pour en faire un nouveau départ en effet. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 16:00 | |
| - Stefano P a écrit:
- Emeryck a écrit:
- Albert Dupontel : Au revoir là-haut
2017 + J'ai été déçu par ce film. Ce qui m'a immédiatement frappé, c'est la vacuité et la grandiloquence de l'esthétique du film : des travellings dans tous les sens, des reflets partout qui ne mènent qu'à peu de choses ; l'esthétique est même répétitive - bon, au moins, il y a de belles images. Ce film comportait pourtant des points véritablement intéressants, celui qui m'a le plus plu étant la gueule cassée passée pour morte avec sa série de (très jolis) masques : cela pourrait ajouter une (grosse) pierre à la question identitaire du film - la scène de la mise en terre des cercueil au cimetière - : une identité officiellement inexistante et donc infiniment multiple, totale ; mais au lieu de développer ça, Dupontel préfère nous montrer des plans de baise (deux quasiment identiques, en plus), par exemple. L'aspect un peu cynique est amusant mais lassant à la longue ; la fin est assez téléphonée. Il y a de bonnes performances d'acteurs : Laffite et Arestrup, tout en simplicité alors que la performance de Dupontel est plus conventionnelle ; j'ai un peu de mal à comprendre l'encensement général autour de ce film qu'on qualifie volontiers de nouveau départ du cinéma français... Hé bé, si c'est ça le nouveau départ du cinéma français, je crois que je préfère encore rester sur le quai... Sur les quais, tu veux dire ? Promis, je ne ferai plus de blagues si littérales. - Parsifal a écrit:
- Emeryck a écrit:
- Parsifal a écrit:
- Emeryck a écrit:
- j'ai un peu de mal à comprendre l'encensement général autour de ce film qu'on qualifie volontiers de nouveau départ du cinéma français...
Ben ça ressemble a du cinéma quoi
Tu as bien aimé, ce film ? Oui assez mais je ne l'ai pas revu depuis sa sortie
Plus sérieusement j'avais passé un excellent moment c'est du bon cinéma romanesque mais je trouve aussi qu'il manque quelque chose, j'en suis ressorti plutôt enthousiaste et au final le temps passant ça ne laisse pas beaucoup de traces. Sinon justement ce qui fait "l'originalité" du film dans le cinéma français c'est ce côté gratuit de la mise en scéne ou Dupontel parait vouloir utiliser a fond toutes les possibilité technique et visuel de la caméra sur le coup ça m'avait fait penser a Powell et Pressburger maintenant est-ce que c'est complétement réussit... Il faudrait que je revoit le film mais je pense que tu as raison sur le côté un peu vain de l'exercice ça reste trop appliqué et calculé pour atteindre a la poésie et la consistance de Powell et Pressburger. Est-ce que c'est un nouveau départ pour le cinéma français... C'est clairement très différent du néovaguiste/naturaliste/narcissisiqueautobiographique qui fait l'ordinaire du cinéma d'auteur français, le problème c'est que souvent ça passe par un décalque de ce qui se fait dans le cinéma américain qui n'est pas toujours très heureux (ici on pense a Burton par moment, aux Coen référence constante chez Dupontel) sauf qu'en général ça n'en reprend que la surface. Clairement c'est un cinéma qui me parle plus que les films de Christophe Honoré, Arnaud Desplechin, Kechiche ou Cedric Kahn (liste arbitraire auxquel il y a sans doute beaucoup a redire et qui est probablement représentative de rien, si ce n'est de tout ce qui personnellement me gonfle profondément dans le cinéma français contemporain ), mais c'est un peu trop superficiel pour en faire un nouveau départ en effet. C'est surtout que le cinéma français d'aujourd'hui est vraiment très varié, sans faire du name dropping, il y a quand même une diversité assez impressionnante. C'est sûr que ce film est assez différent... au même titre que Nocturama de Bonello ; mais bon, les films de Noé aussi sont différents (et sont aussi dans la gratuité). Ça m'agace un peu ce genre d'expressions lancé à tout va, d'autant plus que le film est quand même pas terrible. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 16:31 | |
| Elia Kazan : A streetcar named desire 1951 On a ici une performance notable de Vivien Leigh, très touchante et une autre de Marlon Brando en présence physique pure - notamment dans l'ouverture du film avec des maillots particulièrement moulants. Je n'ai pas lu la pièce de Williams mais ici, tout me semble un peu trop binaire notamment ce jeu d'ombre et de lumière (qui coïncide avec un jeu entre réalité et fiction) qui se déploie au sein du duo Leigh/ Brando (qui représente déjà ce dualisme dans la façon dont ils sont dirigés), beaucoup de séquences y font écho : il y a notamment la séquence où Blanche (le nom n'est sans doute pas anodin) demande à Stanley de mettre une sorte de lampion sur la lampe pour atténuer la lumière puis son contraire à la fin lorsqu'il arrache le lampion. Le travail expressif de la lumière sur les personnages préfigure déjà celui de la couleur dans East of eden qui prend encore plus ses aises grâce à la largeur du CinémaScope. Ces réponses en miroir se retrouvent également pour quelques autres scènes : la scène initiale de l'escalier où Stella est en haut et Stanley en bas trouvera son écho à la fin dans l'ascension de l'escalier au pas de course par Stella. Cet escalier instaure une distance que l'on retrouve par les trois tramways successifs que doit prendre Blanche ; et ce qui est assez amusant, c'est que le film est assez étouffant (c'est un huis-clos), Kazan ne filme quasiment qu'en intérieur et une fois que l'on met Brando dans le cadre, il n'y a plus beaucoup de place. |
| | | Parsifal Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 22:50 | |
| - Emeryck a écrit:
C'est surtout que le cinéma français d'aujourd'hui est vraiment très varié, sans faire du name dropping, il y a quand même une diversité assez impressionnante. C'est sûr que ce film est assez différent... au même titre que Nocturama de Bonello ; mais bon, les films de Noé aussi sont différents (et sont aussi dans la gratuité). Ça m'agace un peu ce genre d'expressions lancé à tout va, d'autant plus que le film est quand même pas terrible. Bonello j'aurais pu l'inclure dans la liste de ceux que je trouve pénible Bien sur que c'est varié sauf qu'on ne peut pas nier qu'il y a des tendances dominante, le cinéma populaire français ne se réduit pas aux comédies façon Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu mais c'est quand même bien ce qui ressort le plus et ce n'est pas qu'une illusion d'optique. A l'autre bout du spectre (ou au milieu pour quelqu'un comme Dupontel) Noé, Bonello, Dupontel proposent quelque chose de différents au regard de ceux que j'ai citer (qui sont d'ailleurs tous différents les uns des autres, ils ont tous un style propre mais spontanément ils se retrouvent dans une certaine conception du réalisme, dans les sujets qu'ils abordent (souvent tourné vers l'intime) dans un certain héritage de la nouvelle vague (ou de certaines de ses figures) que ça soit conscient ou non, ils sont plus représentatif de l'image du cinéma français que Bonello ou Noé quelque soit par ailleurs ce que l'on pense de leur film. Noé, Bonello, Dupontel ont chacun des individualités très marquées mais justement ils sont assez isolé (et pas vraiment représentatif) |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 23:17 | |
| Dario Argento : Inferno 1980 + Je devais aller le voir à la cinémathèque il y a environ un mois mais la salle était pleine. Pour ce film, Argento est vraiment en roue libre : il n'y a qu'un scénario très mince et le réalisateur mise tout sur l'ambiance ainsi que la mise en scène. Il s'agit du deuxième volet (après Suspiria) de la trilogie des trois mères : le récit se base donc sur l'inspection d'une maison où aurait habité l'une des trois mères. Le résultat est assez étrange : les couleurs sont très belles (et rappellent beaucoup Mario Bava notamment Sei donne per l'assassino) même si la dominante opposition entre rouge et bleu est un peu répétitive et donne lieu à de belles séquences absolument mutiques dans des bâtiments souvent très baroques. Argento semble ici, plus que dans tous ses autres films antérieurs développer une esthétique du cauchemar à travers des morts en série systématiquement atroces, images mentales, bâtiments immenses aux couloirs interminables et aux étages multiples. Cependant, certains moments sont assez loupés (la fin, surtout, vite expédiée et absolument fauchée ; une mort aux traits absolument risibles) et la musique est parfois assez pénible/bruyante. Je ne sais donc pas vraiment que penser de cet opus au sein de la filmographie d' Argento, je crois que j'ai un peu aimé.
Dernière édition par Emeryck le Lun 19 Aoû 2019 - 23:38, édité 1 fois |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Lun 19 Aoû 2019 - 23:34 | |
| - Parsifal a écrit:
- Emeryck a écrit:
C'est surtout que le cinéma français d'aujourd'hui est vraiment très varié, sans faire du name dropping, il y a quand même une diversité assez impressionnante. C'est sûr que ce film est assez différent... au même titre que Nocturama de Bonello ; mais bon, les films de Noé aussi sont différents (et sont aussi dans la gratuité). Ça m'agace un peu ce genre d'expressions lancé à tout va, d'autant plus que le film est quand même pas terrible. Bonello j'aurais pu l'inclure dans la liste de ceux que je trouve pénible
Bien sur que c'est varié sauf qu'on ne peut pas nier qu'il y a des tendances dominante, le cinéma populaire français ne se réduit pas aux comédies façon Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu mais c'est quand même bien ce qui ressort le plus et ce n'est pas qu'une illusion d'optique.
A l'autre bout du spectre (ou au milieu pour quelqu'un comme Dupontel) Noé, Bonello, Dupontel proposent quelque chose de différents au regard de ceux que j'ai citer (qui sont d'ailleurs tous différents les uns des autres, ils ont tous un style propre mais spontanément ils se retrouvent dans une certaine conception du réalisme, dans les sujets qu'ils abordent (souvent tourné vers l'intime) dans un certain héritage de la nouvelle vague (ou de certaines de ses figures) que ça soit conscient ou non, ils sont plus représentatif de l'image du cinéma français que Bonello ou Noé quelque soit par ailleurs ce que l'on pense de leur film. Noé, Bonello, Dupontel ont chacun des individualités très marquées mais justement ils sont assez isolé (et pas vraiment représentatif) Oui, je sais bien. Ils sont peut-être assez isolés (et plus récents car les autres ont plutôt émergé à la toute fin des années 90) mais en nombre : Gavras, Marnier, Bonello, Noé, Dupontel, Green, Nicloux, Dupieux, Hansen-Love ; justement, j'essaie de dire qu'on ne peut pas vraiment trouver de réalisateur représentatif du cinéma français à l'heure actuelle - et même les récits très bourgeois et parisiens de Honoré sont très éloignés des délires masturbatoires de Kechiche ; cependant, l'influence de la nouvelle vague est effectivement sensible sur Desplechin - qui semble avoir changé un peu de direction avec son dernier film -, Honoré et Amalric ou même (Louis) Garrel ; mais sont-ils plus représentatifs du cinéma français que ceux que je cite au-dessus ? |
| | | Parsifal Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 20 Aoû 2019 - 0:11 | |
| - Emeryck a écrit:
- Parsifal a écrit:
- Emeryck a écrit:
C'est surtout que le cinéma français d'aujourd'hui est vraiment très varié, sans faire du name dropping, il y a quand même une diversité assez impressionnante. C'est sûr que ce film est assez différent... au même titre que Nocturama de Bonello ; mais bon, les films de Noé aussi sont différents (et sont aussi dans la gratuité). Ça m'agace un peu ce genre d'expressions lancé à tout va, d'autant plus que le film est quand même pas terrible. Bonello j'aurais pu l'inclure dans la liste de ceux que je trouve pénible
Bien sur que c'est varié sauf qu'on ne peut pas nier qu'il y a des tendances dominante, le cinéma populaire français ne se réduit pas aux comédies façon Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu mais c'est quand même bien ce qui ressort le plus et ce n'est pas qu'une illusion d'optique.
A l'autre bout du spectre (ou au milieu pour quelqu'un comme Dupontel) Noé, Bonello, Dupontel proposent quelque chose de différents au regard de ceux que j'ai citer (qui sont d'ailleurs tous différents les uns des autres, ils ont tous un style propre mais spontanément ils se retrouvent dans une certaine conception du réalisme, dans les sujets qu'ils abordent (souvent tourné vers l'intime) dans un certain héritage de la nouvelle vague (ou de certaines de ses figures) que ça soit conscient ou non, ils sont plus représentatif de l'image du cinéma français que Bonello ou Noé quelque soit par ailleurs ce que l'on pense de leur film. Noé, Bonello, Dupontel ont chacun des individualités très marquées mais justement ils sont assez isolé (et pas vraiment représentatif) Oui, je sais bien.
Ils sont peut-être assez isolés (et plus récents car les autres ont plutôt émergé à la toute fin des années 90) mais en nombre : Gavras, Marnier, Bonello, Noé, Dupontel, Green, Nicloux, Dupieux, Hansen-Love ; justement, j'essaie de dire qu'on ne peut pas vraiment trouver de réalisateur représentatif du cinéma français à l'heure actuelle - et même les récits très bourgeois et parisiens de Honoré sont très éloignés des délires masturbatoires de Kechiche ; cependant, l'influence de la nouvelle vague est effectivement sensible sur Desplechin - qui semble avoir changé un peu de direction avec son dernier film -, Honoré et Amalric ou même (Louis) Garrel ; mais sont-ils plus représentatifs du cinéma français que ceux que je cite au-dessus ? A tort ou a raison je pense qu'ils restent effectivement bien plus symbolique de ce qu'on entend par cinéma français que Gavras, Noé ou Dupieux mais c'est vrai que Gavras et Dupieux représente une nouvelle génération qui proposent des choses assez différentes et originale (que l'on aime ou pas aprés c'est autre chose) mais tu as raison. Pour les autres Nicloux je connais peux (je crois que je n'ai vu que Cette femme là il y a longtemps) il me semble en effet (mais je me trompe peut être) qu'il adopte des postures assez différentes d'un film a l'autre, mais je ne suis pas certains de lui trouver le même impact que les autres (Cette femme là c'était bien mais pas non plus renversant, un peu comme le Dupontel finalement, une tentative intéressante mais peut être pas totalement aboutis) Green c'est singulier certes mais c'est un cinéma hyper littéraire assez caractéristique de l'auteurisme français, les choix stylistique les plus marquant tel que le travail sur la diction ou les dialogues très écrits et les références littéraires sont quand même assez typique (bien sur c'est une caractérisation grossière mais ça ne me parait pas aussi atypique que ceux que tu cite a côté) je ne connais pas (encore) Marnier ni Mia Hansen Love. |
| | | Stefano P Mélomaniaque
Nombre de messages : 1404 Date d'inscription : 30/08/2018
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 20 Aoû 2019 - 8:50 | |
| Cette discussion sur le cinéma français d'aujourd'hui est très intéressante ; je ne connais pas tous les noms cités, mais il me semble qu'on est un peu en ce moment dans une période de transition ; il y a des petits jeunes intéressants, souvent venus du milieu du clip et ça se voit dans leurs films, et quelques aînés toujours en activité et qui comptent : Téchiné fait des films toujours très intéressants (par exemple le dernier L'Adieu à la nuit), pareil pour Audiard, qui manifeste toujours beaucoup d'ambition ; il y a aussi Ozon, très éclectique, mais qui compte dans le cinéma français, Olivier Assayas, Laurent Cantet, Xavier Beauvois, Bruno Dumont, Gael Morel, Eugène Green est tout à fait à part, plutôt dans la ligne indépendante et singulière d'un Rohmer. Je citerais aussi Anne Fontaine, Nicole Garcia, Emmanuelle Bercot, Robin Campillo, Pierre Salvadori, Thierry de Peretti... C'est finalement assez riche de talents, même si l'on ne peut pas dégager une ligne directrice, comme au temps de la "qualité française" ou de la Nouvelle Vague. Parmi les premiers films marquants, je citerais par exemple Jonas de Christophe Charrier ou Sauvage de Camille Vidal-Naquet, tous les deux d'ailleurs avec le très étonnant jeune acteur Félix Maritaud.
Dernière édition par Stefano P le Mer 21 Aoû 2019 - 22:15, édité 1 fois |
| | | Parsifal Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6882 Age : 33 Date d'inscription : 06/01/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 20 Aoû 2019 - 10:39 | |
| Dans ceux que tu cite, Campillo, Dumont (dans les singularité il compte aussi) Green (malgré la filiation vaguement rohmerienne que tu pointe justement), et surtout Cantet sont ceux qui m’intéressent le plus. Ozon c'est très bien mais un peu inégale non? Et il me reste encore a voir les films de Xavier Beauvois qui m'attirent autant que le personnage m’insupporte (je l'avais suivis sur twitter a un moment). J'avoue avoir un peu de mal avec Audiard (sans trop savoir pourquoi, ses films sont bien mais il y a toujours quelque chose qui m’empêche d'adhérer). Bon sinon parlons vrai cinéma, parlons cinéma d'animation! Je me rend compte que les œuvres qui m'ont le plus enthousiasmé cette année (avec quelques exceptions Vice, mais peut être pas pour des raisons purement cinématographique, et Parasite) sont quasiment toutes des films d'animation a commencer par Spider-Man: Into the Spider-Verse ( Bob Persichetti, Peter Ramsey, Rodney Rothman) vu au début de l'année qui est une petite merveille d'inventivité graphique avec un scénario solide (bien qu'il ne soit pas aussi originale qu'il le prétende) qui souligne tout ce qui manque aux infâmes films marvel (qui sont le stade ultime de la dégénérescence intellectuelle de la civilisation occidental avec les remake live de Disney): a savoir des personnages bien écrit et attachants, de l'humour réellement drôle et pas juste des private jokes dont a rien foutre parce que les personnage sont inintéressant au possible, des scènes d'actions qui sont mis en scéne avec un vrai sens du mouvement et de ses possibilités esthétiques, un certains renouvellement qui permet justifier que l'on a fasse a nouveau un film sur ce personnage. Ce qui frappe surtout dans ce film en image de synthèse c'est le formidable travail sur les textures, les formes et les mouvements qui touche parfois a l'abstraction. Promare Hiroyuki Imaishi Je l'ai vu un peu a mon corps défendant n'étant pas spécialement fasciné par les méchas japonais (ces robots combattants superfort piloté par un humain, et qui peuvent fusionner pour devenir encore plus fort) et bien si le scénario a l'air stupide au premier abord (mais il est plus intéressant qu'il n'en a l'air) le film s’avère formidable d’abord parce que c'est une gigantesque claque visuelle, un chef d’œuvre d'animation a la limite de l'expérimental, le travail sur les formes, les couleurs, le mouvement est époustouflant et touche plus d'une fois a l'abstraction pure. Sur un plan strictement cinétique, de cinéma "pure" c'est ce que j'ai vu de plus excitant depuis des années. Et en plus de ça c'est réellement beau et rien que pour ça nous ne sommes pas loin du chef d’œuvre. A part c'est très drôle, souvent parodique dans sa manière de reprendre les codes les plus excessifs du shonen et de les pousser dans leur logique la plus extrême sans que ça deviennent pour autant cynique et condescendant (on sent un amour profond pour le genre et juste le plaisir de s'amuser avec ses absurdités occasionnels sans jamais se sentir pour autant supérieur). Le Mystère des Pingouins Hiroyasu Ishida Dans un domaine complétement différent, plus intime et plus introspectif. L'intrigue peut sembler un peu alambiquer ou l'on peut avoir l'impression que le film peine a réconcilier son postulat fantastico-merveilleux, avec des considération plus réaliste mais dans l'ensemble ça passe très bien. On est quelque part entre un club des cinq japonais (des enfants enquêtent sur l'apparition mystérieuse des pingouins dans leur ville) et un récit initiatique plus sérieux, avec des détours par le teen movie pour l'exploration des sentiment et des rivalités amoureuses. L'originalité du film outre la finesse avec laquelle il aborde entre autre l'amour d'un petit garçon pour une femme adulte, c'est que le récit de formation semble suggérer que la maturité pour le héros surdoué et bien trop en avance sur son age, tiens justement a ce qu'il doit retrouver cette enfance qu'il refoule a force de se comporter comme un adulte. Coco, Lee Unkrich Quand je l'ai vu lors de sa sortie le film m'avait frappé de plein fouet émotionnellement car j'avais perdu ma grand mère quelque mois plus tôt. En le revoyant l'émotion et les larmes sont toujours là mais le film est toujours aussi réussit, pour le coup c'est réellement un chef d’œuvre. L'animation tout d'abord est absolument magnifique et d'une grande richesse de détails. Le cadre de la fête des morts mexicaines est original et surtout semble avoir été traité avec beaucoup de respect pour le folklore et les traditions mexicaines, la mort et le souvenir sont traité avec beaucoup de finesse les chansons sont toutes formidable (et aucune ne taperas sur les nerfs comme Let it go/Libéré délivré), le mélodrame familial est en lui même intéressant les relations entre les personnages tout en correspondant a des archétypes (ce qui contribue a leur intéret et a nous accrocher) parviennent a allez au delà du cliché, et l'émotion ne tombe jamais dans la surcharge lacrymale gratuite. C'est a mon avis le meilleur film Disney Pixar, une sorte d'aboutissement de leur travail graphique et de leurs obsessions thématiques. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 20 Aoû 2019 - 10:40 | |
| - Parsifal a écrit:
- Emeryck a écrit:
- Parsifal a écrit:
- Emeryck a écrit:
C'est surtout que le cinéma français d'aujourd'hui est vraiment très varié, sans faire du name dropping, il y a quand même une diversité assez impressionnante. C'est sûr que ce film est assez différent... au même titre que Nocturama de Bonello ; mais bon, les films de Noé aussi sont différents (et sont aussi dans la gratuité). Ça m'agace un peu ce genre d'expressions lancé à tout va, d'autant plus que le film est quand même pas terrible. Bonello j'aurais pu l'inclure dans la liste de ceux que je trouve pénible
Bien sur que c'est varié sauf qu'on ne peut pas nier qu'il y a des tendances dominante, le cinéma populaire français ne se réduit pas aux comédies façon Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu mais c'est quand même bien ce qui ressort le plus et ce n'est pas qu'une illusion d'optique.
A l'autre bout du spectre (ou au milieu pour quelqu'un comme Dupontel) Noé, Bonello, Dupontel proposent quelque chose de différents au regard de ceux que j'ai citer (qui sont d'ailleurs tous différents les uns des autres, ils ont tous un style propre mais spontanément ils se retrouvent dans une certaine conception du réalisme, dans les sujets qu'ils abordent (souvent tourné vers l'intime) dans un certain héritage de la nouvelle vague (ou de certaines de ses figures) que ça soit conscient ou non, ils sont plus représentatif de l'image du cinéma français que Bonello ou Noé quelque soit par ailleurs ce que l'on pense de leur film. Noé, Bonello, Dupontel ont chacun des individualités très marquées mais justement ils sont assez isolé (et pas vraiment représentatif) Oui, je sais bien.
Ils sont peut-être assez isolés (et plus récents car les autres ont plutôt émergé à la toute fin des années 90) mais en nombre : Gavras, Marnier, Bonello, Noé, Dupontel, Green, Nicloux, Dupieux, Hansen-Love ; justement, j'essaie de dire qu'on ne peut pas vraiment trouver de réalisateur représentatif du cinéma français à l'heure actuelle - et même les récits très bourgeois et parisiens de Honoré sont très éloignés des délires masturbatoires de Kechiche ; cependant, l'influence de la nouvelle vague est effectivement sensible sur Desplechin - qui semble avoir changé un peu de direction avec son dernier film -, Honoré et Amalric ou même (Louis) Garrel ; mais sont-ils plus représentatifs du cinéma français que ceux que je cite au-dessus ? A tort ou a raison je pense qu'ils restent effectivement bien plus symbolique de ce qu'on entend par cinéma français que Gavras, Noé ou Dupieux mais c'est vrai que Gavras et Dupieux représente une nouvelle génération qui proposent des choses assez différentes et originale (que l'on aime ou pas aprés c'est autre chose) mais tu as raison.
Pour les autres Nicloux je connais peux (je crois que je n'ai vu que Cette femme là il y a longtemps) il me semble en effet (mais je me trompe peut être) qu'il adopte des postures assez différentes d'un film a l'autre, mais je ne suis pas certains de lui trouver le même impact que les autres (Cette femme là c'était bien mais pas non plus renversant, un peu comme le Dupontel finalement, une tentative intéressante mais peut être pas totalement aboutis) Green c'est singulier certes mais c'est un cinéma hyper littéraire assez caractéristique de l'auteurisme français, les choix stylistique les plus marquant tel que le travail sur la diction ou les dialogues très écrits et les références littéraires sont quand même assez typique (bien sur c'est une caractérisation grossière mais ça ne me parait pas aussi atypique que ceux que tu cite a côté)
je ne connais pas (encore) Marnier ni Mia Hansen Love. Ah oui, sur ce point, je suis d'accord ; simplement, ça montre bien que cette dénomination est périmée. Oui, tu as raison pour Nicloux, je n'ai vu que deux films mais rien qu'au sein de sa filmographie, c'est bordélique : il y a du thriller au début, ensuite un peu de comédie (dont Thalasso qui sort en salle demain) et puis ces films de quête mémorielle un peu évanescente ( Les confins du monde, Valley of love). Le travail sur la diction de Green est dans la lignée directe de Bresson complétant l'écriture blanche des modèles jusque dans la parole blanche, je trouve ça vraiment atypique dans le cinéma français actuellement - alors qu'un Despleschin ne me paraît pas particulièrement atypique, par exemple. - Stefano P a écrit:
- Cette discussion sur le cinéma français d'aujourd'hui est très intéressante ; je ne connais pas tous les noms cités, mais il me semble qu'on est un peu en ce moment dans une période de transition ; il y a des petits jeunes intéressants, souvent venus du milieu du clip et ça se voit dans leurs films, et quelques aînés toujours en activité et qui comptent : Téchiné fait des films toujours très intéressants (par exemple le dernier L'Adieu à la nuit), pareil pour Audiard, qui manifeste toujours beaucoup d'ambition ; il y a aussi Ozon, très éclectique, mais qui compte dans le cinéma français, Olivier Assayas, Laurent Cantet, Xavier Beauvois, Bruno Dumont, Gael Morel, Eugène Green est tout à fait à part, plutôt dans la ligne indépendante et singulière d'un Rohmer. Je citerais aussi Anne Fontaine, Nicole Garcia, Emmanuelle Bercot, Robin Campillo, Thierry de Peretti... C'est finalement assez riche de talents, même si l'on ne peut pas dégager une ligne directrice, comme au temps de la "qualité française" ou de la Nouvelle Vague. Parmi les premiers films marquants, je citerais par exemple Jonas de Christophe Charrier ou Sauvage de Camille Vidal-Naquet, tous les deux d'ailleurs avec le très étonnant jeune acteur Félix Maritaud.
Parmi les pontes il y a aussi Claire Denis et Philippe Garrel qui creusent leur sillon depuis un paire d'années déjà. Dans les un peu excentrés, il y a Leos Carax - qui a d'ailleurs fini le tournage de son prochain film, assez curieux. Je cite aussi Céline Sciamma qui se place dans une lignée très queer (dont l'alléchant Portrait de la jeune fille en feu sort en septembre en salles). Tout à fait d'accord pour Sauvage de Vidal-Naquet qui semble prometteur ; j'ajouterais peut-être Jean-Bernard Marlin avec son Shéhérazade (même si je le trouve surfait) et aussi un réalisateur que j'ai découvert l'an passé et qui m'a beaucoup intrigué : Virgil Vernier avec son Sofia Antipolis. |
| | | Parsifal Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6882 Age : 33 Date d'inscription : 06/01/2011
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 20 Aoû 2019 - 10:55 | |
| - Emeryck a écrit:
Je cite aussi Céline Sciamma qui se place dans une lignée très queer (dont l'alléchant Portrait de la jeune fille en feu sort en septembre en salles). . je l'ai vu, j'en parlerais quand j'aurais le temps, mais c'est aussi un chef d’œuvre! (comment ais-je pu l'oublier) |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| | | | Emeryck Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 20 Aoû 2019 - 16:48 | |
| Suite aux discussions précédentes et à la sortie imminente de Roubaix, une lumière, j'ai décidé d'entrer dans le cinéma de Desplechin. Arnaud Desplechin : Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) 1996 J'ai beaucoup aimé ce film mais je ne sais pas véritablement pourquoi, je ne me suis pas ennuyé durant les trois petites heures que dure le film. J'ai trouvé que malgré son côté profondément figé et écrit, c'était un film profondément vivant ; à la manière de La maman et la putain de Jean Eustache, le film parle beaucoup (à travers une voix-off en particulier, dont je n'ai pas beaucoup aimé le timbre) et ne comporte pas vraiment de scénario au sens classique : il s'agit ici d'une sorte d'essai d'orchestration : on essaie différentes combinaisons de personnages et cela amène des éclairages toujours fort différents, on les fait dialoguer sans but précis. Les acteurs sont très bons ( Amalric en première ligne, mais aussi Balibar absolument inquiétante, Devos et Salinger) ; même si le cadre peut sembler un peu précieux, ce sont au fond de problèmes assez généraux dont parles Desplechin : peur de l'échec et de la responsabilité, peur du contact à autrui. Le cadre d'ailleurs en apparence très maîtrisé (milieu social (très confortable), maintien de la discussion) explose petit à petit (surtout avec Rabier, en fait). Le nom choisi pour le personnage interprété par Amalric (Dédalus) fait d'ailleurs directement écho à Ulysses de Joyce et le film partage avec le livre ce côté totalement foisonnant, mélangeant les humeurs, les styles, les personnages et ce côté très écrit. Je reverrais avec plaisir ce film. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mar 20 Aoû 2019 - 23:43 | |
| Kenji Mizoguchi : La vie d'Oharu, femme galante 1952 / + Ce film est un film plutôt étonnant dans la filmographie de Mizoguchi : quelques années après sa période très féministe de la deuxième moitié des années quarante, le réalisateur nippon garde quelques souvenirs ; il s'agit ici de faire le portrait d'Oharu, une femme chassée de la ville parce qu'elle s'était éprise d'un homme de classe sociale inférieure. Mizoguchi adopte dès le début un ton assez péremptoire en plaçant son récit au cœur du 17ème siècle mais pour autant, le récit ne portera jamais d'accent mélodramatique et il y a même quelques moments amusants - lorsque le groupe d'homme parle de "fantôme" à la fin et qu'elle essaie de les effrayer ; d'ailleurs, Mizoguchi fait osciller son récit et à chaque fois qu'elle pourrait s'en sortir, elle est confrontée à un nouvel obstacle - la fin illustre d'ailleurs bien cet aspect. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mer 21 Aoû 2019 - 11:25 | |
| Jean Renoir : The diary of a chambermaid 1946 L'adaptation que Renoir fait de l'ouvrage de Mirbeau est bien différente de celle que Buñuel fera dix-huit ans plus tard : l'adaptation de Buñuel est beaucoup plus féroce et folle que celle de Renoir mais on retrouve des points communs : un aspect politique ( Renoir porte à l'écran la scission entre les républicains et les autres (monarchistes ? oligarques ?) alors que Buñuel s'ancre plus profondément en son temps et rend le personnage de Joseph encore plus dégoûtant en le faisant raciste, cruel envers les animaux et antisémite, un aspect assez peu naturaliste : chez Buñuel, c'est par l'épaississement loufoque des traits alors que chez Renoir c'est plutôt par un aspect (un peu) théâtral : tous ces revirements, la cérémonie du 14 juillet, le vieux général qui vient jouer sous sa fenêtre. Renoir me semble par contre mettre davantage l'accent sur l'hermétisme entre les classes sociales malgré la volonté de tordre le cou à ce déterminisme social à travers le personnage de Célestine (et même celui de Joseph qui va même jusqu'à le détruire explicitement), ce qui rend d'ailleurs son personnage assez cocasse. C'est un assez bon Renoir. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mer 21 Aoû 2019 - 16:17 | |
| Andreï Zviaguintsev : Léviathan 2014 + J'avais été déçu dernièrement par Le bannissement qui pâtissait de la trop grande influence de Tarkovski, ce film change nettement la donne : de Tarkovski, Zviguintsev ne conserve ici que le sens du cadre, la beauté de l'image et la noirceur et c'est vraiment un bon film : beau et intéressant. Le titre est évidemment un écho au fameux livre éponyme de Hobbes et à la fois à la créature biblique comme le montre l'omniprésence de la mer. Le film met en scène une famille dont l'état veut raser la maison (qu'ils détiennent de générations en générations) et s'approprier le terrain pour construire un centre de télécommunications nous dit-on, un ami avocat vient de Moscou pour défendre la famille ; le réalisateur distingue déjà ici de part et d'autre l'individu et l'état mais il fait également beaucoup apparaître les policiers - qui brouillent déjà cette frontière, d'autant plus qu'ils sont des amis de la famille. C'est un portrait déjà assez gris de la Russie qui est fait : le maire prêt à tout pour obtenir son terrain, tout le monde magouille un peu des arrangements avec la police - que ce soit le maire ou la famille, chacun en prend pour son grade ; c'est également un portrait où la violence est omniprésente - idée présente chez Hobbes aussi -, que ce soit chez le maire aux procédures peu courtoises ou chez Kolia, donnant une baffe à son fils dès l'ouverture du film, tirant à la Kalachnikov, parfois même plus violent - lors du retour de Lilya... C'est également un portrait d'une Russie en errance dont les enfants s'occupent en restant stoïques autour d'un feu et où les familles occupent leur week-end en tirant sur des bouteilles en verre vides ; l'alcool semble d'ailleurs partout présent, pour parer au désespoir comme à l'amour dans La soif de Bergman. Mais Zviaguintsev aère un peu sa critique par des moments assez drôles notamment dans cette même séquence de pique-nique où l'on tire sur des portraits de dirigeants politiques - et un des protagonistes ajoute qu'il en manque, l'autre lui répond qu'ils n'ont pas encore assez de recul pour leur tirer dessus - puisqu'il n'y a plus de bouteilles sur lesquelles tirer. Ce qui saisit lors du premier procès, c'est l'énumération de tous les articles de lois utilisés et le débit de parole de la juge - que l'on retrouvera aussi à la fin - c'est également un point crucial chez Hobbes puisque c'est l'état qui fixe le bien et le mal, par convention, selon les lois ; l'aspect convenu de la loi et l'aspect plastique de la vérité seront pointés du doigt à la fin du film au cours du procès de Kolia, que l'on accuse alors qu'il est innocent. Au fur et à mesure que le récit se déroule, les groupes sont petit à petit pulvérisés et les gens reclus dans leur solitude - comme le montre l'accusation des amis de Kolia. L'aspect politique ne fait alors plus aucun doute et Zviaguintsev s'attaque directement à Vladimir Poutine dont un portrait trône fièrement dans le bureau du maire - politique identitaire qui consiste à rassembler les gens autour d'une identité russe, ce qui passe notamment par la construction d'églises ; le réalisateur met en exergue les liens forts étroits entre l'église et l'état - notamment lorsque le maire rend visite au prêtre, qui lui apporte sa bénédiction et lui affirme "on travaille pour la même cause" - et la fin ne fait d'ailleurs qu'illustrer cette déclaration avec un discours fort cocasse. Le paysage porte également des marques politiques : une carcasse de baleine échouée - trace d'un ancien léviathan (ce qui retire un peu de noirceur au récit) -, des navires qu'on devine échoués de plus longtemps, c'est un paysage marqué par la destruction, formé de façon très belle, donnant lieu à des séquences très fortes - notamment Lilya et la mer ainsi que Roma face à l'imposant squelette de la baleine échouée (la aussi, ça retire de la noirceur). Cependant, le film n'est pas parfait, le personnage de Dmitri est un peu vite expédié, même si tout ce qui lui est relié (le "trésor" qu'on ne verra jamais, petit pied-de-nez au spectateur) est plus ou moins fantomatique et peu porté à la caméra. J'ai beaucoup aimé ce film ; j'ai à présent fait le tour de la filmographie de Zviaguintsev, j'attends avec impatience la prochaine réalisation de ce réalisateur. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Mer 21 Aoû 2019 - 23:44 | |
| Brian de Palma : Body double 1984 C'est un objet de cinéma assez curieux que nous propose de Palma ici ; c'est d'abord un film-charnière dans sa filmographie puisqu'il marque la conclusion de sa période hitchcockienne. Le réalisateur va ici nous proposer une synthèse des trois films du maître du suspense (qu'il cite systématiquement) : surtout Rear window et Vertigo et dans une moindre mesure Psycho sauf que de Palma explicite tout ça en l'inscrivant clairement dans le domaine du cinéma - comme il le fait avec Blow up d' Antonioni dans Blow out. En mettant en scène tout un jeu de body double (Jake est acteur dans le film mais est également acteur dans le film de de Palma ; l'indien et Alexandre ; Gloria et Holly Body) mais le jeu de doubles le plus important est sans doute le double acteur-spectateur du personnage de Jake qui permet de asphyxier l'espace entre l'écran et le spectateur, questionnant directement notre rapport aux images et notamment à l'illusion dans l'image, à la tromperie, composante essentielle et jouissive du cinéma ; le personnage de Jake est véritablement intéressant puisqu'en plus de comporter plusieurs jeux de doubles, il est également pris dans une brèche contractile puisqu'il échappe à sa claustrophobie à travers son voyeurisme - extension de son champ de présence au monde (la vision, ici) - mais à la fois, il le mène à se cloisonner dans d'autres espaces : l'appartement de Gloria dont il ne peut plus détourner les yeux, l'ascenseur, le tunnel ; finalement, l'introduction de la claustrophobie est intéressante mais pas véritablement comme de Palma l'envisageait - il l'envisageait plutôt comme une alternative au vertige de Vertigo. Sinon, de Palma rend le cadre un peu plus trivial en posant son récit dans le milieu du cinéma érotique des années 80 ; les acteurs ne sont d'ailleurs pas vraiment bons. J'ai en tout cas beaucoup aimé ce film et même si de Palma a des préoccupations théoriques, il prend toujours soin de les rendre concrètes en les inscrivant les deux pellicules. |
| | | Oriane Mélomaniaque
Nombre de messages : 1869 Age : 33 Localisation : Orléans-Paris Date d'inscription : 21/07/2013
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 22 Aoû 2019 - 10:33 | |
| Perdrix (2019), Erwan Le Duc.
Un joli conte doux-amer où les personnages claquemurés dans leur solitude parlent comme des livres de poésie, de philosophie, voire de psychanalyse ... À la lisière entre réalisme et onirisme. Fanny Ardant, sublime (on ne sait plus trop quel âge elle a), joue un rôle qui taquine le personnage public qu'elle incarne.
C'est un chouette film ! |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 22 Aoû 2019 - 10:41 | |
| Jean-Pierre & Luc Dardenne : Le gamin au vélo 2011 + / C'est déjà bien mieux que Rosetta, il n'y a plus de caméra secouée à la Noé. Le récit s'ouvre sur un gamin qui recherche son vélo (bien interprété par Thomas Doret) - et son père, accessoirement, qui l'a laissé car il ne pouvait plus en assumer la garde. Il ne s'agit en fait pas tant le père qu'il recherche mais quelqu'un qui lui apporte de la reconnaissance, d'abord à travers le père qui finit par lui dire qu'il ne veut plus de lui, ensuite à travers l'adolescent (absolument nauséabond, il utilise véritablement l'insouciance du petit - pas si sociaux que ça, les Dardenne à mon avis puisque c'est la seule fenêtre qu'on a sur la délinquance dans ce film) et qui se fixe sur le personnage interprété par Cécile de France - il y a notamment cette belle séquence d'échanges de bicyclettes -, une véritable confiance s'installe. J'ai toutefois trouvé la fin un peu ratée, comme dans Le jeune Ahmed. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 22 Aoû 2019 - 10:44 | |
| - Oriane a écrit:
- Perdrix (2019), Erwan Le Duc.
Un joli conte doux-amer où les personnages claquemurés dans leur solitude parlent comme des livres de poésie, de philosophie, voire de psychanalyse ... À la lisière entre réalisme et onirisme. Fanny Ardant, sublime (on ne sait plus trop quel âge elle a), joue un rôle qui taquine le personnage public qu'elle incarne.
C'est un chouette film ! Oui ! J'avais écrit un petit quelque chose en page précédente, j'avais trouvé ça assez intelligent, voire même corrosif par moments. Les gens semblent souvent le réduire à une comédie romantique qui tourne vite en rond. Le personnage joué par Ardant est tout à fait déconcertant, et effectivement, très éloigné du genre de personnages qu'elle joue ordinairement. |
| | | Oriane Mélomaniaque
Nombre de messages : 1869 Age : 33 Localisation : Orléans-Paris Date d'inscription : 21/07/2013
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 22 Aoû 2019 - 10:51 | |
| Je viens de lire tes mots, et je suis totalement d'accord avec toi, y compris à propos de la sous-exploitation des nudistes ! J'étais frustrée qu'on n'en sache pas plus sur cette communauté. Mais j'imagine qu'ils ont surtout une place symbolique (la mise à nu des aspirations des personnages), en plus du côté absurde qu'ils introduisent dans l'intrigue. |
| | | Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14486 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Votre dernier film visionné Jeu 22 Aoû 2019 - 22:56 | |
| - Oriane a écrit:
- Mais j'imagine qu'ils ont surtout une place symbolique (la mise à nu des aspirations des personnages), en plus du côté absurde qu'ils introduisent dans l'intrigue.
Oui, c'est vrai, mais c'est dommage car ça reste assez littéral ; enfin, c'est un premier film, j'attends avec curiosité le deuxième ! |
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