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Oranges sanguines

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Il est des nôtres



Brève histoire d'amour

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Bertrand Tavernier : Une semaine de vacances        1980

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On a souvent tendance à diviser la filmographie de Tavernier en deux parties : d'un côté les grands films, les films qui raconteraient des grandes histoires (souvent ses films plus historiques : Que la fête commence..., Le juge et l'assassin, etc.) et de l'autre, les films mineurs comme on dit (Des enfants gâtés, Une semaine de vacances) ; je trouve cette tendance assez agaçante parce que je trouve cette deuxième partie très typique de Tavernier : ce sont souvent des films qui racontent des histoires de gens de tous les jours (d'autres diraient que ce sont des films sociaux) et ce sont souvent des choses qui ne sont jamais montrées au cinéma - sous l'impulsion de la logique évoquée ci-dessus : ce sont des petites histoires qui ne méritent pas d'attention ; alors bien sûr, il y a quelques exceptions (je pense à Diabolo menthe de Diane Kurys, indirectement, mais c'est un peu différent). Pour moi, ces films mineurs témoignent de l'intérêt que Tavernier témoigne aux gens. Dans ce film, Tavernier raconte l'histoire d'une enseignante (interprétée par Nathalie Baye) qui est au bord du burn-out, qui se sent un peu perdue et pétrie de doutes ; elle décide alors de prendre une semaine de vacances pour se reposer et réfléchir un peu à tout ça. Bon, déjà, on ne parle presque jamais de ça au cinéma et j'ai en plus trouvé le film assez pertinent : déjà, il parle de burn-out et je l'ai trouvé très pertinent dans la manière dont il décrit les réactions de l'entourage du personnage de Nathalie Baye (son mari l'engueule à chaque fois qu'elle oublie un truc, lui dit qu'elle ne peut pas quitter son travail de prof, qu'elle parle toujours de ses problèmes et qu'elle ne pense pas à lui - et ne pose bien sûr aucune question) et les réactions de son personnage (perte de poids, sautes d'humeur, fatigue, manque de volonté) mais parle ainsi également des conditions de travail des profs déjà dégradées (et il n'y avait pas encore le boss final Blanquer) notamment en disant bien que si le personnage de Baye a besoin de repos, ce n'est pas du tout parce qu'elle n'aime pas son métier (au contraire) mais c'est notamment à cause des conditions de travail ; bref, un film qui parle de doute, de dépression, des conditions de travail des profs, des problèmes des programmes scolaires (à travers le personnage de Galabru, notamment), je trouve ça remarquable. En plus, c'est assez amusant : Philippe Noiret intervient brièvement dans le film et parle de son fils qui purge sa peine en prison depuis cinq ans - le fils dont il parle est le personnage dont il joue le père dans L'horloger de Saint-Paul - ; Tavernier n'a pas abandonné son personnage. Sinon, j'ai beaucoup aimé la manière de filmer qui traduisait très bien visuellement l'errance du personnage de Baye et la photo (signée Pierre-William Glenn !) est vraiment très belle. Pour moi, c'est un film à (re)découvrir et, ça va paraître cliché, mais dans cette libéralisation extrême de l'éducation nationale dont on veut saper toute inertie structurale (le "dégraissage du mammouth" qu'ils disent) : le "job dating" en guise de recrutement (de contractuels, évidemment), les "missions" que les profs devraient remplir ; et bien sûr, dans des conditions de travail de plus en plus dégradées.

xoph a écrit:

Darren Aronofsky
Mother

Mère Nature, Adam et Ève, etc. :

Je l'ai vu au festival de Deauville à sa sortie. La moitié du public (un peu plus même ) était à peu près dans le même état que toi.
Bizarrement, j'avais pas détesté dans le genre.

Les détournements d'image ne sont pas de moi, mais traduisent mon sentiment.
J'ai trouvé ça long aussi : la seconde partie rejoue presque la première, mais surtout je n'y ai entravé que pouic !

xoph a écrit:

Les détournements d'image ne sont pas de moi, mais traduisent mon sentiment.
J'ai trouvé ça long aussi : la seconde partie rejoue presque la première, mais surtout je n'y ai entravé que pouic !

Je sais pas s'il y avait grand chose à comprendre car c'est avant tout un empilement de symboles et autres clichés métaphysiques, mais la réalisation m'avait plu.

Emeryck a écrit:

Vincent Mariette : Tristesse club        2014

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Ce film est le premier long-métrage de Mariette, c'est assez particulier (sans être complètement délirant) mais j'avoue que je n'ai pas trop accroché, ça m'a semblé trop timoré - mais pour certain(e)s, ça sera la principale qualité du film, j'imagine. Ici, on est dans une sorte de huis-clos à ciel ouvert : trois frères et sœurs (supposés) se retrouvent pour la mort (supposée) de leur père qu'ils n'ont pas vu depuis longtemps ; je suis sûr qu'à la lecture de cette phrase, vous avez déjà soufflé et/ou levé les sourcils ; en fait, le film joue sur les certitudes et les lieux communs du cinéma : on va d'abord croire à cette histoire et petit-à-petit, on va se rendre compte que le père n'est finalement pas mort mais juste disparu puis que celle qui prétend être la sœur n'est en fait pas la sœur ; je trouve ça intéressant car ça permet de faire un pied-de-nez à ces lieux communs du cinéma et à la fois, par un procédé de répétition, de singer le procédé de twist, sans que ça deviennent pénible en mode film à un premier degré d'ironie. J'ai trouvé que ce traitement ponctuel trouvait sa contrepartie visuelle avec une multitude d'objets qui semblent complètement hors de leur cadre (sans que ça soit mis lourdement en exergue, c'est un bon point) : c'est d'abord la Porsche 924 rouge du personnage de Lafitte (qui est souvent filmée sur un fond végétal), puis les trois transats dépareillés face au lac et des objets très spécifiques comme le lanceur de bal (qui arrive bien en retard) ; la composition des personnages est souvent assez similaire : ils sont très spécifiques, assez bien localisés et parfois un peu loufoques - je pense notamment au personnage de la jeune fille qui veut faire un remake de L'empire des sens ; malgré tous ces points qui pourraient laisser penser que le film est passionnant et très réussi, j'ai trouvé qu'il n'allait pas assez loin et j'aurais aimé que le film raconte plus de choses et mette ses processus de manière moins laborieuse - enfin, ce n'est pas tant laborieux au sens où c'est aussi lent qu'un Deleuze qui nous parle de Hegel et de la nique qu'il fait aux empiristes anglais dans la Phénoménologie de l'esprit, mais j'ai senti que le film était en bout de course une fois tout ça mis en place, comme s'il n'avait plus le temps de proposer autre chose ; après, ce n'est qu'un premier long-métrage et j'ai trouvé que le trio de tête était très bon : Laurent Lafitte en parfait connard, Vincent Macaigne touchant comme à son habitude - un peu gauche -, Ludivine Sagnier en fausse sœur un peu embarrassée.

Vu et bien aimé : le tout début est excellent et très drôle, effectivement ça se perd un peu sur la fin, mais je serais plus indulgent que toi (dans la notation, car ton texte est plutôt positif, et m'avait donné envie de voir le film - hors allusion aux empiristes anglais).

Deux courts sur le DVD
• Les Lézards  
• Double mixte  

Mister Lonely

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Les Choses de la vie

Jordan Peele : Nope        2022

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J'avais beaucoup aimé Get out, avais été pas mal déçu par Us et là, en voyant toutes les critiques dithyrambiques, je m'attendais à quelque chose de très très bien mais en fait, j'ai encore été déçu - pas autant que pour Us car ce film raconte quelque chose : je n'ai pas tellement compris où ça voulait en venir, au final. C'est un film qui parle de cinéma : aussi bien d'un point de vue technique à travers les différents types de caméras (numérique, avec pellicule, photos successives) mais pas seulement : on y parle de l'oubli des personnages (noirs, particulièrement), on y parle un peu d'exploitation ; on y fait aussi des références et on y parle d'images - notamment à travers cette espèce de soucoupe volante-chapeau westernesque. Je ne sais pas si c'est la conjonction de l'attente face aux très bons retours que j'avais eus et du fait que le film parle de cinéma ou alors si c'est parce que je suis passé à côté de plein de trucs mais ça ne m'a pas passionné - en plus, c'est assez long et je pense que la partie centrale - avant la grande partie finale - pourrait être écourtée. 

Pier Paolo Pasolini : Uccellacci e uccellini        1966

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Il y avait longtemps que je n'avais pas vu un film de Pasolini et c'est d'ailleurs même la première fois que j'en vois un en salle. Ça m'a amusé de voir à quel point le film était assez typique d'un film italien des années soixante (en plus acrobatique, sans doute) : le film commence aux abords de Rome, sur des routes perdues au milieu de nulle part, un père et son fils marchent et rencontrent un corbeau - le film est sympa, il nous rappelle que "le corbeau est un intellectuel de gauche, avant la mort de Togliatti - un des membres fondateurs du PCI" ; ensuite survient l'épisode central où le père et le fils jouent des moines du XIIIème siècle qui sont chargés par Saint-François de parler aux oiseaux et de les évangéliser ; après, on a un retour à la temporalité initiale et ça devient un peu bordélique : ils croisent toute une galerie de personnages (agriculteurs, acteurs en Cadillac - en panne -, etc.) et ensuite, on a le droit à deux ou trois minutes d'images de l'enterrement de Togliatti. En fait, j'ai trouvé que plus il avançait et plus le film se délitait dans tous les sens et à la fin, en dépit de sa brièveté, le film semble ne plus vouloir en finir ; j'ai trouvé ça assez frustrant car il y avait pourtant des bonnes idées (organisées) au départ : le générique chanté (avec le nom des technicien(ne)s et tout et tout), les ruelles portant des noms de personnes ordinaires ; j'ai aussi beaucoup aimé cette idée de la trajectoire (les personnages marchent toujours, manquent des bus, leur voiture tombe en panne) et la manière dont les personnages sont nommés mais je trouve que c'est un peu laissé sur le côté au fil du film ; malgré tout, le film reste assez drôle, la musique n'est pas mal, les acteurices sont pas mal - d'ailleurs, Totò ressemble beaucoup à Bernard Pruvost (celui qui joue van der Vaeden chez Dumont), non ?

Andrea Arnold
Red Road

rien à jeter chez Andrea Arnold !

variante:

Irma la douce

Histoires d'outre-tombe

Scarlet diva

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Second visionnage : Les proies, Siegel
À la fin on n'aime pas les gens . Au final, j'ai toujours du mal à dire quel personnage est le plus détestable
Je n'ai pas tenté le visionnage du remake par Sofia Coppola, qui se prend pas mal de mauvais avis.

Freddie Francis : Paranoiac        1963

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Ce film est le quatrième film de Francis - qui fut aussi directeur de la photo sur des films assez connus comme Eraserhead ou The elephant man de Lynch, Time without pity de Losey ou encore Cape fear de Scorsese ; le film a été produit par la Hammer dans leur veine un peu psychologique/horrifique mais ici on n'est pas tellement du côté de l'horreur : suite à la mort accidentelle de ses deux parents, un homme tente de faire passer pour folle sa sœur afin de récupérer l'intégralité de l'héritage ; c'est sans compter le retour d'un homme qui se fait passer pour son frère qui s'était suicidé il y a huit ans - la sœur le croit mais le frère non, et pour cause : c'est lui qui a écrit la note de suicide de son frère et qui a dissimulé le corps dans les murs. Le film ne raconte peut-être pas tant de choses mais je l'ai trouvé plutôt efficace et l'histoire a suffisamment de revirement (bien maniés) pour que ce soit divertissant ; en plus, les acteurices sont convaincant(e)s et les lumières ainsi que la photos sont assez jolies ; venant de la Hammer, peut-être que j'aurais aimé quelque chose de légèrement plus débridé car on ne trouve ici que quelques scènes marquantes mais finalement pas tant que ça, c'est dommage.

Yves Robert : Nous irons tous au paradis        1977

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Pour ce film, Yves Robert reprend une grande partie des acteurices de son film précédent (Un éléphant ça trompe énormément) sans toutefois en faire une suite : les personnages ont des métiers différents et je dirais même que par certains aspects, celui-ci est un peu le symétrique du film précédent - ne serait-ce qu'à travers le personnage de Jean Rochefort. En tout cas, je l'ai moins aimé : je l'ai trouvé moins inventif en terme de mise en scène, plus empesé ; d'ailleurs, le film est ici beaucoup moins centré sur le personnage de Jean Rochefort (même si c'est sans doute celui qui a l'histoire la plus développée avec, encore une fois, une série de quiproquos) et se rapproche en ce sens beaucoup plus des Copains ; aussi peut-être que le film précédent se tenait plus parce qu'on avait un point de chute annoncé au début, je ne sais pas. Malgré tout, on peut noter quelques points originaux notamment le fait que le film mette en scène un personnage non hétérosexuel, montré de manière normale - ce qui ne va pas de soi dans les films de l'époque... Bref, un peu déçu par ce film que j'ai trouvé tout de même un peu long malgré quelques scènes assez drôles ; à mon avis, tout se dilue un peu dans la volonté de tendre davantage vers le film choral.

Andrzej Żuławski : L'important c'est d'aimer        1975

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J'avais découvert Żuławski avec Cosmos (adapté de l'ébouriffant roman de Gombrowicz) puis avec Possession que j'avais vraiment beaucoup aimé, cela fait déjà plusieurs années que j'ai vu ces deux films. L'important c'est d'aimer vient juste avant Possession dans la filmographie du réalisateur polonais - c'est d'ailleurs le premier film qu'il tourne en France - avec un casting assez étonnant : Romy Schneider dans le rôle principal (à des années lumière de ses rôles habituels), Jacques Dutronc (un de ses premiers rôles au cinéma), Fabio Testi, Klaus Kinski. L'histoire est finalement assez simple : un trio amoureux entre une actrice qui tourne des films pornographiques pour se faire de l'argent, un photographe et le mari de l'actrice ; ce film ne m'a pas autant saisi que Possession : c'est pour moi encore trop sommaire, la logique subversive est trop visible et je ne trouve finalement pas ça extrêmement intéressant car ça vient servir un sujet assez banal - alors que, par exemple, dans Possession, tout se recoupe (certains diraient se territorialise) dans la créature ; pour moi, L'important c'est d'aimer est encore trop ouvert sur le cinéma traditionnel ; du coup, on nage entre deux eaux et même si certaines scènes sont saisissantes (les scènes les plus physiques, en général), on a quand même l'impression d'un film un peu vain malgré l'implication des acteurices. 

Jacques Becker : Dernier atout        1942


Après deux courts-métrages et la coréalisation d'un long-métrage, Becker se lance enfin dans son premier long-métrage ; la réalisation et les lumières sont déjà admirables mais les acteurices sont assez moyen(ne)s et surtout l'histoire est vraiment très sommaire et pas bien passionnante ni originale : afin de départager les deux premiers ex-æquo du concours de police, on les envoie résoudre une affaire dans un pays fictionnel, un truand de grande renommée a été abattu dans un petit hôtel. Le film va pas mal jouer sur la complémentarité des deux policiers en devenir mais le scénario est celui d'un policier plutôt ordinaire - à la réalisation près qui est de très bonne qualité ; pour moi, il y a bien quelques scènes mémorables (en tout premier lieu, l'avant-dernière séquence, de traque nocturne, absolument superbe et exaltante - on se croirait déjà dans Goupi mains rouges le film qui suivra) mais pas suffisamment pour rendre l'histoire véritablement intéressante à suivre ; pourtant, il me semblait que Tavernier en disait pas mal de bien dans Voyage à travers le cinéma français - je crois qu'il disait même que ce film avait été l'un des déclencheurs de sa cinéphilie.  

En même temps

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Claude Sautet : Quelques jours avec moi        1988

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C'est assez dingue de voir à quel point ce film est le point central de la filmographie de Sautet - alors même qu'il n'est pas très connu - en fait, je dirais même que c'est de manière plus générale un film-pont ou plutôt un film-passerelle. Concernant le rapport à la filmographie de Sautet, le film allie à la fois les scènes de groupe régies par une logique d'ensemble (avec plusieurs seconds rôles qui ont une certaine importance) pour lesquelles Sautet est si (re)connu mais à la fois, il reprend l'hétérogénéité sociale de Un mauvais fils - avec lequel il partage également la dynamique évolutive des personnages ; il allie ces scènes de groupe avec des trajectoires beaucoup plus isolées (et sans doute même solitaires) dont deux d'entre elles essaient d'aller de pair, assez similaires à celles que l'on retrouvera dans ces deux derniers films ; d'un point de vue général, je parlais de film-passerelle car d'un côté il fait appel à des acteurices assez ancien(ne)s et/ou déjà reconnu(e)s comme Marielle, Darrieux, Chaumette, etc. et de l'autre, il fait appel à des acteurices qui débutaient (Auteuil, Bonnaire, Lindon, Lavanant, etc.). Ce n'est peut-être pas mon Sautet préféré (je l'ai quand même bien aimé) mais il m'aura fait pas mal rire notamment grâce au personnage de directeur de supermarché de province absolument fourbe interprété par Marielle (absolument excellent, certaines de ses répliques sont des trucs qu'on entend encore "les catégories gauche et droite sont dépassées", "maintenant, c'est la fin des idéologies et c'est bien car les idéologies, c'est pas bien", etc.) ; j'ai également bien aimé le jeu de Daniel Auteuil, très rentré et peu expansif ; j'ai toutefois l'impression que Sautet n'a pas complètement su maîtriser (dans ce film) ce nouveau virage et on se demande parfois où le film va, je trouve.

Ces temps derniers

Bill Douglas
"La trilogie"
• 1972 : My Childhood
• 1973 : My Ain Folk
• 1978 : My Way Home

très bonne présentation sur un site marchand connu par LD
https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/R3W0Y7EP46L3S3/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=B00E8WL4UG

Et aussi beaucoup d'informations, sur le site de UFO, dont le travail éditorial est remarquable (livret, entretiens avec Bill Douglas, Peter Jewel, Mamoum Hassan)
https://www.ufo-distribution.com/movie/trilogie-bill-douglas/

Claude Chabrol : Les fantômes du chapelier       1982

 /   +
Ce film est la première (des deux - seulement !) apparitions de Michel Serrault dans la filmographie de Chabrol ; le film est une adaptation du roman homonyme de Simenon où l'on suit un chapelier assez morne (interprété par Serrault) et qui fait croire à tout le monde que sa femme est encore vivante (avec une certaine obstination - il a même un mannequin à l'échelle 1 de sa femme, qu'il bouge, etc.) alors qu'il l'a tuée, il est aussi sans cesse suivi par le commerçant d'en-face, un tailleur arménien (interprété par Aznavour) et parallèlement, un étrangleur sévit dans la petite ville et il envoie des lettres en découpant des caractères d'imprimerie dans le journal. L'histoire en elle-même est vraiment très banale, les personnages sont très balisés - que ce soit dans le paysage chabrolien ou dans le paysage du policier en général - mais j'ai trouvé que le film était assez amusant et plaisant par son côté grinçant : d'abord, bien sûr, Serrault est excellent dans le rôle - même s'il est sans doute un peu en pilotage automatique, mais moi, j'aime bien - et j'ai trouvé que l'idée (sans doute déjà présente dans le roman, je ne sais pas, je ne l'ai pas lu) de donner autant d'importance aux parties de bridge avec les bourgeois du village était bien trouvée : ça permettait à la fois (assez classiquement) de faire coexister l'étrangleur avec tous ceux qui sont à sa traque et qui maugréent en direct devant lui mais je trouve que ça permet aussi d'établir un parallèle avec le mécanisme du chapelier (le bluff, l'annonce, le jeu) - il y a d'ailleurs quelques moments d'interférence explicite ; j'ai aussi aimé le personnage du tailleur, qui serait presque un double neutre du personnage du chapelier ; le tout donne au film une ambiance assez étrange et caustique, notamment parce que le personnage du chapelier est totalement quelconque et est inscrit dans une routine (notamment à travers les parties de bridge, à travers le personnage du tailleur mais il y a aussi plusieurs plans sur des horloges) ; le ridicule et l'aspect complètement brusqué de la fin m'a fait rire : le tailleur tombe malade et il dit "c'est moi", il est alors embarqué et à peine la porte franchie, le film se termine.

Là encore ... cb de temps encore va-t-on devoir attendre avant que René laisse faire un BR

Cololi a écrit:

Là encore ... cb de temps encore va-t-on devoir attendre avant que René laisse faire un BR

Ah bah ça, René Château... tu peux attendre pas mal, encore, je crois... 

J'adore ce Chabrol, mais franchement, ce n'est pas un film où je me dis que la haute définition serait indispensable et en changerait ma perception!

David Cronenberg : Scanners        1981


Dans ce film, Cronenberg lance une thématique qu'il développera dans des films ultérieurs (Videodrome, The dead zone, eXistenZ) : la technologie en tant qu'extension du corps humain et des capacités humaines ; dans ce film, une entreprise recrute des "scanners" qui sont des gens qui peuvent pratiquer la télépathie pour infiltrer un groupe de scanners dirigé par quelqu'un appelé Revok qu'on lui présente comme fou ; il découvre ensuite que le produit appelé éphémérol qu'on (nous) présente comme un inhibiteur pour ses aptitudes télépathiques alors qu'il avait été initialement donné comme sédatif à des femmes enceintes ayant conduit à la naissance des premiers scanners. Même s'il donne une impression très circulaire et l'impression de ne pas trop avancer, il se passe quand même pas mal de choses dans ce film mais malgré ça, j'ai trouvé qu'il ne racontait pas tellement de choses : le film ressasse l'aspect ambivalent de l'éphémérol (que ce soit sur l'aspect inhibiteur/rehausseur ou même à travers le duo formé par le personnage principal et Revok, l'un voyant les scanners de manière positive et l'autre de manière négative - Revok veut carrément créer toute une génération de scanners) mais j'ai trouvé que le film se regardait bien, l'ambiance très virtuelle prenait bien et il y a plusieurs scènes marquantes - la scène hyper connue de l'explosion de la tête ; cela ne suffit toutefois pas à le hisser au niveau des meilleurs films de Cronenberg.

Xavier a écrit:

J'adore ce Chabrol, mais franchement, ce n'est pas un film où je me dis que la haute définition serait indispensable et en changerait ma perception!

Oui, c'est vrai, mais bon, ça serait toujours un plus : notamment pour les scènes extérieures avec cette atmosphère pluvieuse et noire qui préfigure un peu Betty.

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Là encore ... cb de temps encore va-t-on devoir attendre avant que René laisse faire un BR

Ah bah ça, René Château... tu peux attendre pas mal, encore, je crois... 

Le Deuxième souffle ... La Strada ...

Xavier a écrit:

J'adore ce Chabrol, mais franchement, ce n'est pas un film où je me dis que la haute définition serait indispensable et en changerait ma perception!

J'ai déjà répondu de nombreuses fois à cette objection : dans ce cas je préfère acheter les films en HD déjà sortis dont j'ai envie. Car je n'ai déjà pas le budget pour acheter tout ce que je veux en HD ... pourquoi acheter des DVD alors ?
J'achète des DVD ... mais seulement pour des trucs obscurs qui ne sortiront jamais en HD (genre j'ai acheté du cinéma roumain ou algérien).
Mais Chabrol ... merde !

Cololi a écrit:

J'ai déjà répondu de nombreuses fois à cette objection : dans ce cas je préfère acheter les films en HD déjà sortis dont j'ai envie. Car je n'ai déjà pas le budget pour acheter tout ce que je veux en HD ... pourquoi acheter des DVD alors ?

Mais je ne te demande pas d'acheter quoi que ce soit... pour ma part j'emprunte aussi en médiathèque, et puis il y a les différentes plate-formes... ça permet déjà de voir les films.

Bon pour la médiathèque je ne suis pas parisien pour avoir certainement un vaste choix ... sans parler de la HD.
Et puis pour le streaming j'ai déjà bcp trop expliqué ma position là-dessus.

Antonin Peretjatko : La pièce rapportée        2020

 +
J'avais découvert Peretjatko avec La fille du 14 juillet (le seul autre film que j'ai vu du lui jusqu'à présent, d'ailleurs) dont j'avais apprécié l'humour et le dynamisme, c'était vraiment vivifiant. Ici, il reprend plus ou moins le même style, toujours avec une bonne distribution (ici, on trouve Balasko dans le rôle d'une vieille bourgeoise - ou même plutôt aristo (nom de famille : Château-Têtard !) - qui ne sort jamais de chez elle et qui est parano, Katerine dans le rôle de son fils qui se fout complètement de reprendre le flambeau et qui se fout un peu de tout - c'est peut-être le jeu le plus quelconque, surtout venant de lui - Demoustier dans le rôle d'une guichetière à la RATP qui se retrouve copine du personnage de Katerine et Lebghil en gars un peu gauche envoyé par un détective privé employé par la mère mais qui tombe finalement amoureux de la guichetière) mais j'ai trouvé ce film beaucoup plus lourd que La fille du 14 juillet qui coulait tout seul. Comme on peut s'en douter lorsque je parle du quatuor principal (quasiment distribué selon une logique - symétrie - de classe), le film va dézinguer du bourgeois, sauf que la manière de le faire n'est pas tellement originale (et sans doute volontairement un peu caricaturale) mais ça semble surtout parfois bien laborieux (même si quelques moments sont vraiment drôles de ce côté-là, tout de même ! - je pense notamment au moment où ils sablent le champagne à l'annonce de la suppression de l'ISF) ; les revirements dans le récit sont assez divertissants - même si on pourrait les qualifier d'un peu cosmétique -, malgré tout, ils apportent du dynamisme au film et en étant conjoints à la voix-off omnisciente, ça donne un aspect ludique au film - qui n'est certes pas d'une originalité décapante mais qui fonctionne.

Catherine Corsini : La fracture        2021

 + / 
Ce film fait un peu le bilan de l'année 2020 en évoquant notamment en premier plan les gilets jaunes, la répression policière violente et l'hôpital qui tombe en pièce ; on suit plusieurs personnages, un personnage plutôt bourgeois (interprété par Valeria Bruni-Tedeschi) qui s'est cassé le bras et un routier (interprété par Pio Marmaï) qui a été blessé à la jambe à cause d'un projectile envoyé par un CRS lors d'une manifestation des gilets jaunes ; ils vont se retrouver dans le même service d'urgence, avec des infirmièr(e)s et médecins complètement à bout, enchaînant les gardes car il n'y a trop de monde et plus assez de personnel, dans un hôpital où l'on met des priorités différentes aux patient(e)s, où l'on se retrouve avec des patients qui devraient être en hôpital psychiatrique. Le film a le mérite de mettre tout ça ensemble mais honnêtement, c'est quand même un peu boomer : tout cela est bon d'être rappelé mais à la fois, ce n'est pas une découverte et ce n'est pas apparu ex-nihilo comme ça ; j'ai regretté que le film n'aille pas plus loin car c'est un sujet sur lequel il y a plein de choses à dire - d'autant plus qu'on en a beaucoup parlé partout - mais le film fait vraiment hausser les sourcils par moments : notamment lorsque le personnage de Bruni-Tedeschi demande au personnage du routier s'il a voté FN (on sait bien que c'est pour "dénoncer" ça, mais bon, ce n'est pas intéressant... d'autant plus que ça revient deux fois...) ou alors quand elle dit que "oui, je ne vais pas dans les manifs de gilets jaunes parce qu'il y a des gens d'extrême-droite" (là aussi, dans une optique de dénonciation, mais bon... rien de neuf) ; je suis peut-être un peu dur - l'effet d'accumulation accentue cet aspect, sans doute - mais je trouve ça vraiment dommage : ça pose des moments politiques (comme dirait Jacques - ou plutôt des scènes) et puis voilà, c'est fini ; en fait, ce que j'ai le plus aimé dans le film, ce sont les moments plus humains où les personnages interagissent simplement entre eux et quelques scènes par-ci par-là : sans sombrer dans un dualisme théorique-fabriqué vs. la vie-spontané-humain, j'ai trouvé que ces moments simples étaient plus émouvants et surtout, on soufflait pas. Sinon, le film est parcouru par la logique du bris (d'abord la rupture entre le personnage de Bruni-Tedeschi et sa copine interprétée par Marina Foïs, ensuite bien sûr le fossé entre les bourgeois (qui ne sont pas ici des bourgeois de longue date mais sans doute ces gens maintenant macronistes ou gauche-pour-rire (i. e. libérale) qui sont du côté du raisonnable et sans doute de la République, etc.) et les prolos, il y a bien sûr les bris corporels (qu'ils soient déjà là ou envoyés) et puis l'état déclinant de l'hôpital) qui est filée tout au long du film mais bon, pour quoi faire, véritablement ? la société est cassée ? oui, c'est vrai, quelle découverte ! à l'ouest, rien de nouveau - je le redis malgré tout, le film a le mérite de parler de tout ça explicitement, je crois que c'est la première fois que je vois ça au cinéma - enfin, pas pour les gilets jaunes, cela dit.

Cololi a écrit:

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Là encore ... cb de temps encore va-t-on devoir attendre avant que René laisse faire un BR

Ah bah ça, René Château... tu peux attendre pas mal, encore, je crois... 

Le Deuxième souffle ... La Strada ...

Il faut faire comme Belmondo, il faut lui mettre des tartes. 

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Là encore ... cb de temps encore va-t-on devoir attendre avant que René laisse faire un BR

Ah bah ça, René Château... tu peux attendre pas mal, encore, je crois... 

Le Deuxième souffle ... La Strada ...

Il faut faire comme Belmondo, il faut lui mettre des tartes. 

Oui !

René il a Violette Nozière aussi chez Chabrol. Faudrait faire la liste (ça serait se faire du mal certes) ... faire une descente chez lui
Au nom de la brigade de la cinéphilie je réquisitionne ce matériel !

The Big Lebowski

John Carpenter - Prince des ténèbres - 1987



De Carpenter j'avais bien aimé Invasion Los Angeles, Fog et New York 1997.

Dans le genre gros nanar, Prince des ténèbres est un must!

Adieu les cons

L'étrange couleur des larmes de ton corps

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Joël Séria : Les galettes de Pont-Aven        1975


C'est le premier film de Séria que je vois, celui-ci avait eu beaucoup de succès lors de sa sortie et a d'ailleurs beaucoup été évoqué lors de la mort de Jean-Pierre Marielle - qui joue le rôle principal du film - il y a quelques années. C'est vrai que c'est clairement le pilier du film (il est peut-être un peu en pilotage automatique mais ca fonctionne) qui n'est de toute façon pas vraiment intéressant par ailleurs. Dans ce film, Marielle joue le rôle d'un représentant qui vend des parapluies et qui est peintre à ses heures perdues avec un tropisme particulier pour les fesses de femmes - original ! Il rencontre ensuite des gens assez divers notamment un curé itinérant, un peintre bien pervers et plusieurs femmes ; bref, rien de véritablement passionnant et un peu usant tant les personnages sont désagréables - celui du peintre interprété par Bernard Fresson en tête mais également celui de Marielle qui n'hésite pas à demander à une fille de seize ans environ de se mettre nue, etc. ; bon, après, heureusement, il est quand même montré comme un pauvre type.

Léa Mysius : Ava        2017

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Il s'agit du premier long-métrage de la réalisatrice Léa Mysius et sans doute l'une des premières apparitions de Noée Abita au cinéma et c'est déjà de haute volée. Dans ce film, elle joue le rôle d'une adolescente en vacances avec sa mère en Gironde ; au début du film, elle apprend qu'elle sa vue va progressivement s'obscurcir - elle perd notamment déjà la vue la nuit ; cela permet au film de matérialiser la difficulté que le personnage principal a à s'envisager dans une relation, appréhende le regard d'autrui ; c'est particulièrement évident dans les quelques séquences où le personnage principal a des dates (dans le second, elle montre ses seins de manière assez aléatoire au gars pour qu'il ne parte pas). En fait, il s'agit pour elle de réapprendre à voir, d'explorer les choses, de se les réapproprier - la séquence où elle couche pour la première fois avec son copain, où elle pose sa main sur le sexe de son copain, le touche un peu et dit que c'est amusant car ca ressemble à une petite bête. J'ai trouvé que cette séparation en deux régimes de visible (ou deux configurations du sensible pour les afficionados rancieriens) se manifestait dans pas mal d'autres aspects : tout d'abord dans le plan d'ouverture, si surchargé qu'on ne sait pas trop où poser notre regard - c'est à mon avis cette idée de trop plein qui est souvent à l'œuvre - ensuite, il y a bien sûr tous les motifs autour du noir (les peintures sur les mains du personnage principal et sur les journaux, les chevaux, l'obscurité du bunker, les nombreuses scènes nocturnes, la discothèque vide). Ce que j'ai beaucoup aimé dans ce film, c'est qu'il utilise des formes assez identifiables (le teen movie et le film de vacances estivales, notamment) mais arrive tout de même à proposer quelque chose de véritablement neuf ; j'ai aussi trouvé que la lecture introspective du journal intime du personnage principal - qui permet notamment de bien rendre compte de son obsession pour la durée quotidienne d'ensoleillement - fonctionne très bien ; la performance de Noée Abita est également remarquable, la réussite du film repose tout de même en grande partie sur elle ; belle photographie et belle mise en scène également, avec des séquences abstraites assez réussies. Pour ajouter quelque chose à cette liste un peu dépareillée, j'ai trouvé la peinture de la relation avec la mère assez intéressante, même si elle est un peu laissée en chemin et que j'ai du mal à voir l'intérêt de certaines séquences. La seule chose que j'aime un peu moins, c'est la dernière partie (jusqu'avant la séquence finale qui, elle, est assez forte et belle) qui est vraiment plus balisée et raconte à mon avis moins de choses - même si elle n'est évidemment pas désagréable ni non plus complètement plat.

Xavier a écrit:

The Big Lebowski

Ah, la dégaine du "Dude"

Emeryck a écrit:

Léa Mysius : Ava        2017

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[…] Il s'agit du premier long-métrage de la réalisatrice Léa Mysius […]

J'avais aussi aimé ce film, tu en conseilles d'autres ?
Sinon, tu es passé en mode iconoclaste ?

Vincent Mariette
Les Fauves

J'ai bien aimé. Mariette met en œuvre une superposition de registres qui pourrait sembler "trop", sans donner les clefs. Dans la valse-hésitation entre fantasmagorie, fantasmes, polar, et film d'horreur, on se laisse pourtant prendre au jeu. La façon de filmer, de façon très évocatrice, l'inquiétante étrangeté de ces lisières du camping, presque encerclé, par la forêt, les plans d'eau, y contribue.

xoph a écrit:

Sinon, tu es passé en mode iconoclaste ?

quelque chose me dit que tu as une extension qui bloque les traqueurs externes (ici bing).

xoph a écrit:

Emeryck a écrit:

Léa Mysius : Ava        2017
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[…] Il s'agit du premier long-métrage de la réalisatrice Léa Mysius […]

J'avais aussi aimé ce film, tu en conseilles d'autres ?
Sinon, tu es passé en mode iconoclaste ?

En fait, elle n'a pour l'instant réalisé que deux films : son dernier film (Les cinq diables) est actuellement en salles. Sinon, elle a participé au scénario de Les olympiades de Jacques Audiard - avec Céline Sciamma et le réalisateur - ; je pense que tu aimerais ce film, je ne sais pas si tu l'as déjà vu.

Étienne Chatillez : La vie est un long fleuve tranquille        1988

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Je n'avais encore jamais vu ce film qui a pourtant été multirediffusé à la télé ; quelques passages sont amusants et désormais anthologiques. Dans ce film, on suit deux familles : les Le Quesnoy et les Groseille, la première étant - comme son nom l'indique - une famille bien bourgeoise et la seconde étant une famille aux conditions beaucoup plus modestes ; elles vont se retrouver mêlées car leurs enfants vont être échangés à la maternité sans qu'aucune des deux familles ne s'en aperçoive immédiatement ; le film va donc montrer avec humour la vie des deux familles avec quelques personnages naviguant entre les deux. En fait, rien d'extrêmement passionnant mais les acteurices sont à fond dedans et le film se suit assez agréablement même si je trouve qu'à terme, il va un peu nulle part - ne serait-ce que la fin en queue de poisson…

John Frankenheimer : The horsemen        1971

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Il me semble que c'est le premier film de Frankenheimer que je vois et c'est clairement pas une bonne pioche - à la fois, ce n'est pas très surprenant quand on regarde le synopsis (une histoire qui tire un peu sur le western - pourtant adapté du roman homonyme de Kessel) : un homme participe à des tournois de sport équestre et vient à perdre un combat après une chute entraînant une fracture de sa jambe ; il y a également tout une histoire entre le père et le fils un peu lourdingue. Malgré les scènes assez divertissantes et parfois assez impressionnantes d'un point de vue technique, j'ai trouvé le film vraiment bien ennuyeux ; visuellement, c'est parfois pas si mal mais bon, il n'y a pas de travail particulier sur la photo - qui semble d'ailleurs bien plate par moments.