Giacomo Puccini (1858-1924)

Ah ! Dans ce cas, c'est très différent. Oui, évidemment, si du vécu s'y mèle... Je comprends.
Sincèrement, American Tragedy m'emporte plus que la Rondine par exemple.

Remarque (oui, moi aussi, j'ai des tics, et ce mot en fait partie) : le dernier acte était peut-être celui qui est à sauver, le pathos qui est y règne était intéressant.

il n'y a pas que du pathos dans ce troisième acte, la femme de chambre qui se retrouve heureuse de recommencer à servir est d'une grande violence sociale.

J'ai été content de découvrir cette rondine très bien chantée.

Oui mais là du pathos que j'ai trouvé vraiment bien servi par la musique.

ce troisième acte est aussi une référence à la Traviata, non ?

Morloch a écrit:

il n'y a pas que du pathos dans ce troisième acte, la femme de chambre qui se retrouve heureuse de recommencer à servir est d'une grande violence sociale.

J'ai été content de découvrir cette rondine très bien chantée.

Le poète-parasite qui veut bien se taper la bonne à condition que quelqu'un d'autre l'entretienne est un personnage intéressant aussi.

Morloch a écrit:

ce troisième acte est aussi une référence à la Traviata, non ?

le décalage de Magda en Mimi qui a réussi, et aussi (après toutes les références y compris jusqu'à la citation au premier acte à Bérénice, Francesca et Salomé) à Carmen, le duo Jose Michaela "un baiser de ma mère" explicitement détourné. Je me demande même s'il n'y a pas quelques échos de Manon de Massenet ("en fermant les yeux, je vois là-bas, une humble retraite, une maisonnette au fond des bois").
C'est l'un des intérêts aussi ce jeu multi-référentiel dont on trouve d'autres exemples dans l'acte du cabaret.

Ah ok, donc j'avais bien compris que c'était construit par accumulation de références (et pas seulement la Chauve-souris), merci

franchement déçu par Tosca, beaucoup moins lyrique que Butterfly et moins coloré que Turandot. Je me suis assez ennuyé, moi qui attendais un mélo larmoyant irrésistible. C'est vachement vocal en fait...

Sans commentaire.

Sinon, il y a bien Il Tabarro ou encore la fanciulla... Surtout que la fanciulla, ce n'est pas franchement vocal. C'est surtout ça qu'il est peu connu.

Spiritus a une conception de l'opéra un peu particulière...

C'était quelle version, avec qui ? (des chanteurs hein...je sais que tu t'en fiches mais ça a son importance)

Spiritus a écrit:

franchement déçu par Tosca, beaucoup moins lyrique que Butterfly et moins coloré que Turandot. Je me suis assez ennuyé, moi qui attendais un mélo larmoyant irrésistible. C'est vachement vocal en fait...

Rondine. Suor Angelica. Manon Lescaut. Bohème (mais tu connais, non ?).

(Mais enfin, du Puccini pas glottophile, je ne sais pas ce que c'est...)

En même temps s'ouvrir au répertoire italien ça necessite d'adorer les voix et/ou le drame. Sans ça...

Le drame, il y en a dans chaque bon opéra quelque soit sa nationnalité.

Mais je doute (désolé si ce n'est pas le cas) que ce soit la préeoccupation première de Tus.

Je n'ai jamais perçu chez Spiritus cette absence de sensibilité au drame, bien au contraire.

Spiritus a écrit:

franchement déçu par Tosca, beaucoup moins lyrique que Butterfly et moins coloré que Turandot. Je me suis assez ennuyé, moi qui attendais un mélo larmoyant irrésistible. C'est vachement vocal en fait...

Tu l'as écouté jusqu'au bout?
Parce que là c'est assez surprenant ce que tu nous dis.

Il a dû se tromper et prendre un opéra de Debussy.

Xavier a écrit:

Spiritus a écrit:

franchement déçu par Tosca, beaucoup moins lyrique que Butterfly et moins coloré que Turandot. Je me suis assez ennuyé, moi qui attendais un mélo larmoyant irrésistible. C'est vachement vocal en fait...

Tu l'as écouté jusqu'au bout?
Parce que là c'est assez surprenant ce que tu nous dis.

Oui, surtout le "vachement vocal"...

Alors aurele, cette fanciulla ¿

Je viens de découvrir pour la première fois cet opéra dans un live au Met du 6 mars 1993 avec dans le rôle de Minnie, Dimitrova. C'était un des personnages qu'elle préférait. Voici le reste de la distribution :

Dick Johnson : Nicola Martinucci
Jack Rance : Alain Fondary
Nick : Joseph Frank
Ashby : Jeffrey Wells
Jake Wallace : Terry Cook
Billy Jackrabbit : Philip Cokorinos
José Castro : Vernon Hartman
Wowkle : Sondra Kelly
Sonora : Kim Josephson
Trin : Henry Grossman
Sid : James Courtney
Bello : Richard Vernon
Harry : Bernard Fitch
Joe : Michael Forest
Happy : Kevin Short
Jim Larkens : David Malis
Un postiglione : Michael Best

Le chef est Christian Badea.

C'est une très bonne découverte qui est très agréable. La musique est assez variée sur le plan orchestral avec des passages grandiloquents et d'autres plus lyriques. Elle est dans l'ensemble très belle. L'intrigue est assez classique mais n'est pas déplaisante. L'ambiance générale de l'oeuvre me plaît beaucoup.
Dimitrova est une Minnie époustouflante à tous les niveaux. Dès son entrée, elle impressionne. Les aigus sont superbes notamment et les tenues de notes également. J'adore. Elle est très investie sur le plan dramatique. Son chant est nuancé. La voix est toujours aussi puissante. Il n'y a qu'un défaut : le vibrato qui prend de plus en plus d'importance mais ce n'est que mineur comparé à l'ensemble de sa prestation. Son interprétation de "Laggiu nel Soledad" est très réussie pour ne citer que cela.
Martinucci a une très belle voix de ténor. La voix est bien projetée et il est investi dans le rôle. Il ne flanche pas par rapport aux moyens exceptionnels de Dimitrova. Son interprétation de "Ch'ella mi creda libero" est de toute beauté. La scène qui commence à "E quando infuriam le tormente?... ", sorte de duo entre Minnie et Dirk est géniale.
Fondary fait lui aussi une prestation d'un très bon niveau. La prononciation est très bonne pour un français chantant en italien. Il est lui aussi très investi sur le plan dramatique, notamment dans les deux derniers actes où il incarne vraiment le personnage. La voix est superbe.
Joseph Frank a une jolie voix et assure dans son rôle.
Terry Cook est bien dans "Che faranno i vecchi miei" et dans le rôle entier.
Le reste de la distribution est très satisfaisant.
La direction de Badea est plutôt bonne mais comme je découvre l'oeuvre pour la première fois, il m'est difficile de donner mon opinion. Elle m'a semblé parfois un peu trop lourde.
Par le côté grandiloquent de l'oeuvre à certains moments, cela m'a fait penser à Turandot.

Je recommande ce live au fan de Dimitrova ou à ceux qui l'apprécient beaucoup comme moi car elle est époustouflante et dans un de ses meilleurs rôles à mon avis. Les deux autres chanteurs qui complètent le trio principale font eux aussi une très bonne prestation donc si vous aimez cet opéra, essayez de vous procurer ce live.

Xavier a écrit:

Merci pour ces petits textes Elvira qui me donnent plus envie que jamais de regarder mon DVD, ce que je ferai bientôt.

(au fait, je fais remonter ce message de Xavier... vu que je recherchais mes messages sur la fanciella pour les mettre en lien avec mon futur fil disco sur cet opéra)

Je ne peux pas être partout à la fois!

Oui, Elvira, si tu pouvais éviter d'en rajouter une couche.

Depuis le temps !

Elvira a écrit:

Depuis le temps !

Non, non :

Jeu de mots pourri.

Aaaaaaaaaaah

Xavier a écrit:

Spiritus a écrit:

franchement déçu par Tosca, beaucoup moins lyrique que Butterfly et moins coloré que Turandot. Je me suis assez ennuyé, moi qui attendais un mélo larmoyant irrésistible. C'est vachement vocal en fait...

Tu l'as écouté jusqu'au bout?
Parce que là c'est assez surprenant ce que tu nous dis.

ben oui, jusqu'au bout, la version Tebaldi chez Decca, et ça m'a emm*** jusq'au bout. Où est l'orchestre?

Aaaaaaah Tebaldi en Tosca, je comprends.

En effet.

(la rivale !)

à vrai dire je m'en fiche un peu de Tebaldi ou de sa rivale, d'ailleurs c'est peut-être pour ça que je n'apprécie pas l'oeuvre.

Spiritus a écrit:

à vrai dire je m'en fiche un peu de Tebaldi ou de sa rivale, d'ailleurs c'est peut-être pour ça que je n'apprécie pas l'oeuvre.

C'est surtout que je trouve sa Tosca vraiment trop maniérée. Et lorsqu'on regarde les vidéos avec elle, c'est très drôle.

Moi je te conseillerais une autre vidéo... Elvira aussi la trouve trés bien. Mais c'est pas tout Tosca. Juste l'acte II.

Alors en 2 mots, la Fanciulla del West, DVD Slatkin:

J'ai bien aimé, Elvira parlait d'un western en opéra, c'est vrai que c'est un peu ça, m'enfin un western avec un scénario bien convenu et pas trop surprenant quand même.

Au niveau musical c'est assez chouette, avec un peu de debussysme (gamme par tons, enchaînements de 9è), m'enfin ça n'est pas si moderne que ce qu'Elvira en disait je trouve. Ca reste du Puccini pur jus, en moins dégoulinant peut-être que dans d'autres opéras.
Et il n'y a pas de grands airs inutiles, et assez peu d'étalage vocal.
Le tout se suit avec intérêt, c'est vraiment plaisant.
Après, je trouve ça quand même un tout petit peu mineur par rapport à Tosca et Turandot, c'est sans grande profondeur dans l'ensemble.

DVD Slatkin très recommandable, ça joue assez bien, surtout Barbara Daniels. Distribution excellente.

Ben, pour la modernité de l'opéra, je ne suis pas la seule à le penser : David aussi !

Ca dépend: si on compare à la Bohème, oui, si on compare à Turandot, non.
Et même par rapport à Tosca, qui est antérieur, je ne vois pas ça vraiment plus moderne.

Je n'ai jamais dit que c'était aussi moderne que Turandot. C'est une marche vers Turandot. C'est quand un chouillat plus nuancé.

Vous n'auriez pas une version de Turandot (en vidéo si possible) à me conseiller parce-que je n'ai pas été emballée par la mienne (avec Domingo et je sais plus qui)

Je vais te répondre sur le fil adéquat.

Elvira a écrit:

Je n'ai jamais dit que c'était aussi moderne que Turandot. C'est une marche vers Turandot. C'est quand un chouillat plus nuancé.

Oui oui, mais en fait je ne trouve pas ça moderne du tout si tu préfères.

Que ce ne soit pas ultra moderne, d'accord, mais de là à dire que c'est du niveau d'une bohème, je ne suis pas du tout d'accord.

Ben j'ai dit le contraire au-dessus...

Je sais, mais dire que ce n'est pas du tout moderne, ça revient presqu'à dire que c'est "aussi moderne" qu'une bohème ou une butterfly, non ?

Ben franchement, par rapport à Butterfly qui a aussi les gammes par tons et harmonies un peu debussystes... je ne vois pas trop la différence.

Bah, c'est quand même moderne dans la forme de l'opéra (au moins en italie), la façon dont l'orchestre est utilisée... c'est assez conventionnellement utilisé dans butterfly, non ?

Mouais.
Si tu veux.

je trouve Butterfly beaucoup plus convaincant!

Oui, mais là on parle de la fanciulla.

Tiens, Elvira, tu ose encore intervenir sur les topics italiens ?



(tu nous écris depuis ta prison, je crois ?)

Parfaitement, et j'assume. D'ailleurs, j'ai failli mettre Sibélius en troisième position.

Tu seras brulée vive demain matin.