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Sujet: Re: Giacomo Puccini (1858-1924) Jeu 2 Nov 2017 - 17:35
Citation :
jusqu’à quel point la manière puccinienne ne procéderait-elle pas d’une sorte d’hybridation entre du post-Verdi et du Massenet?...
C'est quand même plutôt la fusion de Verdi et Wagner, avec coulis d'érable par-dessus.
Moins dans celui-ci, oui, il y a une sobriété peut-être plus proche de Massenet (lequel ? plutôt Manon, Thérèse ou Roma que Werther, Thaïs ou Amadis, ce me semble).
Je découvre cette version dans la série des intégrales de Domingo avec Veronesi pendant ses derniers feux de ténor. (Dont I Medici de Leoncavallo, si tu veux de l'influence française… et pas du Massenet !)
Rav–phaël Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Giacomo Puccini (1858-1924) Sam 11 Nov 2017 - 23:03
arnaud bellemontagne a écrit:
Je viens de découvrir avec délices Turandot (version Karajan).
Le coloris orchestral de l'oeuvre m'a particulièrement impressionné, ces volutes exotiques m'ont à la fois fait penser à Korngold, Debussy voire Ravel!
Il a commis d'autres opéras du même tonneau le compère Giacomo?
Tu découvres la musique de Puccini ? Si oui tu en as de la chance !, c'est un sacré monde de plaisir qui s'offre à toi. Puccini sait comme peu comment faire plaisir à l'auditeur, comment faire en sorte qu'il ne s'ennuie jamais, comment le saisir et ne plus le lâcher. C'est une musique faite vraiment pour flatter l'auditeur.
Xavier a écrit:
C'est son dernier, et on y trouve effectivement très nettement des influences de Stravinsky (accords polytonaux du début), Debussy, peut-être même Scriabine...
Puccini était un compositeur toujours curieux et intéressé par la nouvelle musique, qu'il étudiait consciencieusement. Par exemple, je me rappelle avoir lu qu'il était présent lors de la création du Pierrot Lunaire de Schoenberg, ou du moins (si je me trompe) qu'il l'a entendu en concert et étudié attentivement comme l'on fait Stravinsky et Ravel.
Toute son ouverture, sa volonté de se tenir au courant des diverses nouveautés musicales de son temps, ont forcément laissé des traces dans sa musique. C'est vrai que c'est assez jouissif dans une partition comme Turandot !
arnaud bellemontagne Gourou-leader
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Sujet: Re: Giacomo Puccini (1858-1924) Sam 11 Nov 2017 - 23:59
Rav-phaël a écrit:
Tu découvres la musique de Puccini ?
Je connaissais un peu Tosca (notamment l'enivrant Te Deum). Turandot m'a vraiment envoûté, comme tu dis cet hédonisme sonore est vraiment jouissif (pas si éloigné de la Ville Morte de Korngold par certains aspects).
Octavian Glasse les fraises
Nombre de messages : 7333 Age : 41 Localisation : Près du Vieux Port Date d'inscription : 07/05/2008
Je viens de découvrir avec délices Turandot (version Karajan).
Le coloris orchestral de l'oeuvre m'a particulièrement impressionné, ces volutes exotiques m'ont à la fois fait penser à Korngold, Debussy voire Ravel!
Il a commis d'autres opéras du même tonneau le compère Giacomo?
[font=Georgia] Tu découvres la musique de Puccini ? Si oui tu en as de la chance !, c'est un sacré monde de plaisir qui s'offre à toi.
Ou pas.
Ce que je veux dire par là, toute provoc' à part, c'est que Turandot me semble justement vraiment à part dans le corpus de Puccini, et je ne suis pas sûr du tout qu'Arnaud retrouve son compte dans les œuvres antérieures. (Cela sans même parler du fait qu'il a abordé celle-ci par une version vraiment singulière. Ce n'est pas un reproche, je suis moi-même grand fan de cette version Karajan, souvent décriée mais pour moi sans égale !)
À titre personnel, je classerais aisément Turandot dans le peloton de tête de mes opéras préférés tous horizons confondus. Tosca et Madame Butterfly arrivent déjà assez loin derrière. Manon Lescaut, le mieux que je puisse en dire est que c'est moins pire que la version de Massenet. Et La Bohème, je trouve ça complètement insupportable.
J'avoue ne pas connaître le reste de sa production mais on ne peut pas dire que j'en ressente un manque particulièrement violent. (À la limite, il y a bien La Fianciulla del West qui me fait un peu de l'œil, mais je me méfie...)
Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91592 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
Oui oui, le triptyque ! Il Tabarro (d'ailleurs, très bon conseil je pense pour Arnaud) et aussi Suor Angelica ! Le troisième m'a toujours moins intéressé. Je ne me rappelle même pas de son titre . Comme Turandot, c'est assez à part dans son oeuvre. Et c'est fantastique !
Cololi chaste Col
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Turandot : oui, il y a du Debussy ... oui oui de très beaux passages ... mais il faut se taper pas mal de pompérisme, de gong, de fracas divers et variés ... et puis l'histoire ne me fait ni chaud ni froid, j'avoue.
_________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
Octavian Glasse les fraises
Nombre de messages : 7333 Age : 41 Localisation : Près du Vieux Port Date d'inscription : 07/05/2008
et puis l'histoire ne me fait ni chaud ni froid, j'avoue.
C'est dommage, ça. Ça me fait penser : aviez-vous vu passer en septembre la bande-annonce assez particulière pour la récente production de l'oeuvre à Stockholm ?
Attention, vidéo à éviter de lancer au travail (quelqu'un à qui j'avais envoyé le lien a fait l'erreur... ) ou devant un trop jeune et chaste public.
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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Tout pareil que les autres : Turandot est vraiment à part dans l'audace, dans la profusion, dans la démesure, dans les couleurs inédites.
Tu pourrais trouver quand même au moins partiellement ton compte dans les élans de Tosca, le babillage jubilatoire du début de La Bohème (avant que n'arrivent les grands airs à la fin du I), Madama Butterfly et la Fanciulla de West (qui sont sirupeux mais riches), et peut-être surtout les tardifs Tabarro (teinté d'influences françaises, et très sombre en effet) et Schicchi (sur le modèle de Falstaff).
Mais rien de tout cela n'est comparable à la bigarrure insensée de Turandot.
Parsifal Mélomane chevronné
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J'aime beaucoup Gianni Schicchi que j'ai découvert la saison derniére, c'est une partition réjouissante, Il tabarro dans un ton radicalement différent (effectivement c'est un sombre, très sombre mélodrame) est trés bon aussi. Je n'ai pas encore écouté Suor Angelica, mais les deux autres font partie du meilleurs de Puccini pour moi avec Turandot (et Butterfly, parce que j'aime les larmes roses et sucrées )
Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
Je n'ai pas encore écouté Suor Angelica, mais les deux autres font partie du meilleurs de Puccini pour moi
Comme tu le dis, les deux autres font partie du meilleur de Puccini.
Parsifal Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6882 Age : 32 Date d'inscription : 06/01/2011
Sujet: Re: Giacomo Puccini (1858-1924) Mar 14 Nov 2017 - 0:13
je ne vais donc pas en faire une de mes priorités pour le moment
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97907 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Sujet: Re: Giacomo Puccini (1858-1924) Mar 14 Nov 2017 - 0:19
Ce n'est pas mauvais non plus ! C'est du Puccini très lyrique (avec une scène saisissante de la Tante dévastatrice), moins sirupeux que Lescaut ou Butterfly, moins riche aussi, musicalement, que la seconde. Même moi qui n'aime pas le Puccini lyrique, je trouve que ça passe très bien dans son genre. Mais ce n'est pas aussi personnel et saisissant que les deux autres, évidemment.
Benedictus Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Giacomo Puccini (1858-1924) Mar 14 Nov 2017 - 0:23
Et puis, surtout, ça dure deux fois et demie moins longtemps! (En plus, j'aime bien l'ambiguïté du propos: gros mélo édifiant ou au contraire satire crypto-anticléricale?)
DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97907 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
Sujet: Re: Giacomo Puccini (1858-1924) Mar 14 Nov 2017 - 0:27
Benedictus a écrit:
Et puis, surtout, ça dure deux fois et demie moins longtemps! (En plus, j'aime bien l'ambiguïté du propos: gros mélo édifiant ou au contraire satire crypto-anticléricale?)
Oui, la durée doit faire beaucoup pour ma bienveillance en effet (alors que j'avais trouvé Butterfly très intéressante mais pénible, en salle, et n'aurais pas envie de me risquer à Lescaut).
Je me suis fait la même remarque que toi… cette vision de Dieu au moment du suicide, incompatible avec tout ce qu'on peut lire de la religion, m'a bizarrement plutôt paru comme un gigantesque pied-de-nez très athée – ce que ce ne devrait pas être, en bonne logique, mais ça m'avait assez défrisé, tellement c'était déplacé. (Et j'avais adoré, parce que c'est vraiment du n'importe quoi kitschissime dans tous les sens, soit du niveau de Ketèlbey, soit de Ligeti, mais en tout cas quelque chose de très… très.)
Polyeucte Mélomane chevronné
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Sujet: Re: Giacomo Puccini (1858-1924) Mar 14 Nov 2017 - 1:38
Sinon, il faut écouter des versions un peu à part... comme la Tosca de Sinopoli... vraiment intéressante à l'orchestre... et puis bon, Ramey et Domingo sont assez géniaux (et Freni, mais c'est peut-être tout personnel ici! )
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nugava Mélomaniaque
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Sujet: Re: Giacomo Puccini (1858-1924) Mar 14 Nov 2017 - 2:01
Je ne comprends toujours pas pourquoi on ne joue pas plus souvent Il Tabarro... En couple avec Pag. à la place de Cav. par exemple.